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  • « Il y a régression sur le plan des droits de l’homme au Maroc » (Khadija Riyadi)

    L’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Khadija Ryadi, a soutenu que « le Maroc est en pleine régression sur le plan des droits de l’homme », affirmant que de nouveaux modes de répression sont utilisés par les autorités, notamment les attaques et la diffamation des activistes, qui se développent d’une façon inquiétante. 
    « Il est difficile d’exposer rapidement la situation des droits humains au Maroc. Mais pour rester sur les tendances principales et les indicateurs les plus parlants, on peut dire, sans hésitation, que nous sommes dans une période de régression », a indiqué la militante Khadija Ryadi dans une interview à un média local. 
    « Il faut dire aussi que la situation des libertés au Maroc n’a jamais été stable », a-t-elle ajouté, notant qu’« à partir de 2003, suite aux événements terroristes de Casablanca, la répression s’est de nouveau installée. D’abord sous le prétexte inacceptable de lutte contre le terrorisme, puis ouvertement ». 
    « Cette régression touchera progressivement tous les espaces de la vie publique », a-t-elle déploré. «Actuellement, cinq ans après la mise en place de la nouvelle Constitution, malgré les quelques aspects positifs qu’elle contient (…), elle reste une Constitution qui centralise les pouvoirs entre les mains de la monarchie et ne respecte pas les fondements d’un Etat de droit, à savoir la séparation des pouvoirs et la souveraineté du peuple », a souligné la militante marocaine.
  • Sahara Occidental : La France encore une autre fois montrée du doigt

    Paradoxal. Le pays se disant champion du monde des droits de l’Homme et dispensant souvent des leçons de démocratie, singulièrement aux pays africains, la France est plus que jamais montrée du doigt par les militants et les dirigeants du Polisario et les cadres de la République arabe sahraouie démocratique – RASD ­— ainsi que bon nombre d’experts en droit international, au sujet de plusieurs dossiers de ce pays. 
    Ces dossiers concernent la situation politique de ce territoire, considéré non autonome par l’ONU et l’UA, la lutte des Sahraouis pour leur droit à l’autodétermination, mais, surtout, le pillage des richesses naturelles de ce territoire. C’est ce qu’ont relevé les observateurs qui ont suivi les travaux de l’université d’été des cadres et dirigeants du Polisario et de la Rasd qui s’est tenue du 10 au 22 de ce mois à Boumerdès (Est d’Alger). 
    Abdelkader Taleb Omar, membre du secrétariat national du Polisario et Premier ministre de la Rasd, est le dernier haut dirigeant sahraoui à aborder publiquement ces dossiers, mettant par ailleurs en exergue le mauvais rôle que jouent les autorités de l’Hexagone. 
    Intervenant lors des festivités marquant la fin de ce conclave, Taleb Omar fera usage de langage direct pour fustiger le gouvernement français. «Nous adressons un appel pressant à la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, pour qu’elle mette fin à son soutien à la politique colonialiste du Royaume du Maroc au Sahara occidental. Ce soutien encourage le régime marocain à défier l’Organisation des Nations-Unies et à violer ses décisions», dira-t-il rappelant, pour l’occasion, le rôle qui est, normalement, échu à la France, en sa qualité de membre majeur de l’ONU, dans la préservation de la sécurité et de la stabilité dans le monde. 
    Pour sa part, le secrétaire général du Front Polisario et Président de la RASD, Mohamed Ghali, avait, lors de l’ouverture de cette rencontre de formation, «dénoncé la politique de fuite en avant du Maroc que soutient la France».
    L’allégeance d’une partie de la classe politique française au royaume
    Pour bon nombre de cadres sahraouis, des éléments de la société civile favorable aux Sahraouis et des experts du droit international, la France est le principal soutien au Maroc dans sa politique au Sahara occidental. «Elle lui assure le soutien politique, diplomatique, financier et militaire. Ce soutien est motivé par des raisons géostratégiques mais aussi économiques. N’oublions pas, en outre, que des dirigeants politiques français, y compris certains hauts responsables de grands médias, sont détendeurs d’actifs au Maroc dans l’immobilier notamment. Il suffit, par ailleurs, de se remémorer les déclarations de Sarkozy à chacune de ses visites dans ce royaume pour se faire une idée précise sur le degré d’allégeance d’une partie de la classe politique française au royaume marocain», nous confiait un expert. 
    Pour Kamal Rezzak Barra, juriste et conseiller à la Présidence de la République, il ne fait aucun doute que la France a de grands appétits économiques dans le nord/ouest de l’Afrique. «L’essentiel des investissements dans les secteurs des phosphates, du pétrole, de la pêche et l’agriculture viennent des pays européens en premier lieu d’Espagne et de France pays au passé colonialiste», assènera-t-il dans sa conférence devant les cadres et militants sahraouis. Il ne manque pas de soutenir ses affirmations par des exemples concrets. 
    Il cite, entre autres, la construction d’un grand port de pêche à Bojdor financé par l’Agence française de développement. Il est clair que ce port est érigé pour exploiter les 1 200 km de rivage du Sahara occidental, réputé l’un des plus riches au monde. Barra rappellera que la firme Total fait de la prospection du pétrole depuis 15 ans. 
    Plus grave, remarque Barra, certaines sociétés françaises contournent la loi pour exporter des produits agricoles tirés du sol sahraoui, avec le label «made in Maroc». Mais le jugement primaire rendu par la Cour de justice de l’Union européenne qui interdit aux pays européens d’importer les produits agricoles provenant du territoire sahraoui, considéré par cette même Cour comme toujours occupé, remet en cause bien des appétits et risque de faire tache d’huile.
    Abachi L.
    Boumerdès jumelée avec Boujdour dans le Sahara occidental
    Le nouveau maire de Boumerdès, Mohamed Bouferkas, pour la partie algérienne et le directeur de la communication de la wilaya de Boujdour, représentant Fatma Bella, wali de cette localité du Sahara occidental ont paraphé un accord de jumelage entre les deux agglomérations. 
    La cérémonie s’est déroulée à la salle de conférences (ex-INH) de l’université M’Hamed Bougarra de Boumerdès, lors des festivités marquant la fin de l’université d’été des cadres du Polisario et de la RASD. L’accord a été signé en présence de Abdelkader Taleb Omar, Premier ministre de la Rasd, Yamina Zerhouni, ministre-wali de Boumerdès et du docteur Saïd Layachi, président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. 
    Afin de concrétiser cet accord, les élus de la municipalité de Boumerdès prévoient un déplacement en octobre prochain vers la ville de leurs nouveaux partenaires pour, d’une part remettre un don d’affaires scolaires aux enfants sahraouis et, d’autre part, rechercher les moyens pouvant aider cette wilaya sahraouie dans la gestion d’une ville. 
    A. L.
  • Moroccoleaks : Coopération financière Maroc-UE

    Note
    À
    l’Attention de Madame la Ministre Délégué


    Objet : Coopération financière Maroc-UE
    J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Madame la Ministre Déléguée que, le Maroc a constitué jusqu’en 2013, le principal bénéficiaire à l’échelle du Voisinage, Est et Sud de l’appui financier de l’UE. Cette coopération financière qui s’est étalée sur environ deux décennies a évolué selon les différents programmes de l’UE établis pour la région : le Programme MEDA, l’Instrument européen de Voisinage et de Partenariat, la Facilité Gouvernance, la Facilité Investissement Voisinage et le Programme SPRING.
    Cette coopération a été mobilisée pour accompagner le Maroc dans plusieurs secteurs visant l’appui au processus démocratique et au développement économique et social.
    Rappel : MEDA (1995-2006) et IEVP (2007-2013)
    De 1996 à 2006, le Maroc a bénéficié, dans le cadre de sa coopération financière avec l’UE, de 1,61 milliards d’euros réparti sur les deux programmes MEDA I de 1996 à 1999 (630 millions d’euros) et MEDA II de 2000 à 2006 (980 millions d’euros). Le taux de décaissement pour cette période est de 64% puisque les tirages du Maroc correspondent à 1,045 Milliards €. Cet appui a été mobilisé au profit de l’ouverture économique, de l’appui aux secteurs de la santé et de l’eau, à la réforme administrative, aux provinces du Nord et à la circulation des personnes.
    Pour la période 2007-2013, le Maroc et l’UE ont conclu deux Programmes Indicatifs Nationaux (PIN) dans le cadre de l’Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat (IEVP) succédant ainsi au Programme MEDA. Le premier est doté d’une enveloppe budgétaire de 654 millions d’euros couvrant la période 2007-2010. Le 2èmePIN a été signé à Rabat le 13 juillet 2010. Doté d’une enveloppe budgétaire de 580,5 millions d’euros couvrant la période 2011-2013.
    Dans le cadre de l’IEVP, la coopération financière a concerné en particulier l’INDH, l’Assurance maladie, l’alphabétisation, l’appui au Ministère de la Justice, la réforme de l’administration publique ainsi que les volets économiques et environnementaux (2007-2010), l’appui au développement des politiques sociales (développement rural intégré, couverture médicale de base, INDH II), à la modernisation économique (soutien à la réforme agricole), à l’appui institutionnel (Hakama et Réussir le Statut Avancé), à la promotion de l’égalité homme-femme et à la protection de l’environnement (2011-2013).
    D’autres instruments financiers ont été alloués aux pays du voisinage entre 2010-2013, et dont le Maroc a bénéficié, concernent la Facilité Gouvernance (PARAP II, Appui au Secteur énergétique et au secteur agricole avec54,66 millions €), la Facilité Investissement voisinage (Infrastructures, éducation, assainissement avec 87,8 millions €) etle Programme SPRING(CNDH, DIDH, Alphabétisation, emploi et médias avec 128 millions d’€).
    La clôture de l’exercice 2011-2013 devait permettre de décaisser 796,30 millions d’€ de dons européens répartis comme suit :
    • PIN 2011-2013 : 580,50 millions d’euros
    • SPRING 2011-2013 : 128 millions d’euros
    • Facilité Investissement 2011-2012 : 52 millions d’euros.
    Or, le total des décaissements pour cet exercice atteint à peine 356,4 millions d’€. L’évaluation des décaissements entre les années 2011, 2012 et 2013 démontre une tendance à la baisse des taux de décaissements réalisés par le Maroc, le taux le plus faible en termes de décaissement ayant été enregistré en 2013: 155 M€ en 2011 (80%), 113,9 M€ en 2012 (68%) et 87 M€ en 2013 (22,48%).
    Ce taux de décaissement constitue un baromètre de la capacité du Maroc à absorber les financements européens et à élaborer et/ou mettre en œuvre les stratégies nationales arrêtées. Au moment où sous l’effet de la crise, l’aide européenne est appelée à subir une réduction voire une réorientation vers le voisinage oriental réorientée, la baisse constatée est de ce fait interprétée par l’UE et ses Etats membres comme un indicateur de retard dans la réalisation des chantiers de réformes entrepris par notre pays.
    A ce stade, les secteurs qui ont accusé un retard dans la réalisation des engagements retenus dans les Conventions de financement sont :
    1. Programme « Projet PME-Emploi » doté d’un montant de 70 millions d’€ et dont le bénéficiaire est le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle. L’approbation par le gouvernement de la nouvelle stratégie en matière de formation professionnelle qui devait être adoptée depuis 2012 permettra le décaissement de la 2ème tranche. Le non respect de cette conditionnalité remettra en cause la future programmation de 2014 de la 2ème phase de ce projet.
    2. Programme «Désenclavement des zones rurales » doté d’un montant de 30 millions d’€. La conditionnalité convenue pour le décaissement de la prochaine tranche concerne l’élaboration d’une stratégie nationale de financement de l’entretien des routes rurales qui n’a pas été encore tranché par les Ministères de l’Intérieur, des Finances et du Transport. Aussi, les fonds européens seront annulés au 31 décembre 2014, date qui correspond à la dernière année de sa mise en œuvre.
    3. Programme « Couverture Médicale » : doté d’un montant de 25 millions d’€ et dont le bénéficiaire est le Ministère de la Santé. L’approbation de la « Carte Sanitaire » avant décembre 2014 (date de clôture du programme) permettra de décaisser la prochaine tranche. Au-delà de cette date, le Maroc perdra l’enveloppe européenne dédiée à ce programme qui ne pourra être reportée pour une année supplémentaire.
    4. Programme « Egalité Homme-Femme » : doté d’un montant de 45 millions d’€ et dont le bénéficiaire est le Ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social. Le retard dans l’adoption par le gouvernement de la Loi sur la Violence (en cours de réexamen) retarde le décaissement de la prochaine tranche.
    A cet égard, et en vue d’atteindre une capacité d’absorption maximum, il est nécessaire de poursuivre la mise en œuvre des engagements pris par les départements marocains dans le cadre de ces Programmes qui constituent des critères de conditionnalité pour le décaissements des fonds prévus par les Conventions de financement (convenus d’un commun accord entre les deux parties lors de la signature).
    Par ailleurs, plusieurs appuis financiers ont été adoptés en 2013 par la Commission européenne en faveur du Maroc pour un montant total de 286,9M€ et dont les conventions de financements sont en cours de préparation. Selon la règle communautaire N+1, le Maroc dispose jusqu’au 31 décembre 2014 pour la signature des conventions de financements sinon les fonds risquent d’être perdus. Les secteurs concernés par la signature des conventions sont :
    1. Appui à la Couverture Médicale de base, phase III (50M€),
    2. Appui à la Stratégie Educative, phase II (89,9M€),
    3. Appui à la Stratégie agricole, phase II (60M€)
    4. Programme « Réussir le Statut Avancé », phase II (89M€).
    Aussi, est-il essentiel de sensibiliser le MEF en vue d’accélérer la finalisation de la préparation des Convention de Financement dans les meilleurs délais sachant que la Commission Européenne est en période de renouvellement ce qui pourrait entraver ce processus du côté européen.
    Il y a lieu de souligner que lors de l’élaboration des nouvelles Conventions de financement, il est nécessaire de sensibiliser les départements ministériels sur la nécessité de :
    • Eviter, tant que possible, d’inscrire l’adoption des lois (dont le circuit ne dépend pas des compétences du département bénéficiaire) en tant que critères de conditionnalité pour les décaissements ;
    • Garantir une démarche réaliste et pragmatique dans la formulation des mesures qui conditionnent le décaissement des fonds européens (la Commission européenne, lors de la formulation de la matrice des mesures d’un programme, impose certaines mesures difficiles et lourdes à mettre en œuvre dans le délai imparti par ledit programme) ;
    • Eviter d’impliquer plusieurs intervenants dans la réalisation des programmes qui pourraient avoir des capacités différentes de mise en œuvre des programmes.

    Très Haute Considération 
  • 12ème jour de l0Université d’été du Polisario et de la RASD – La résistance pacifique c’est bien, et après… ?

    Les militants du Polisario et les cadres de la RASD ont abordé, hier, le douzième et dernier jour des travaux – la matinée d’aujourd’hui sera consacrée aux festivités de clôture — de leur 7e université d’été qu’ils organisent depuis le 10 de ce mois à Boumerdès. 
    Le thème débattu hier est en relation avec la résistance pacifique comme alternative à la résistance armée. Il est clair que c’est la démarche voulue et décidée par le Polisario et soutenue par les Sahraouis. Mais en discutant avec des jeunes et certains moins jeunes, même lors des éditions passées de cette université, il apparaît que bien des Sahraouis, particulièrement la frange des jeunes, ne cachent plus leur impatience. 
    L’intervention, à titre individuel, de Mohamed Mustapha Tlimidhi, vice-président de cette université, sur le sujet est révélatrice. Tlimidhi questionnait le docteur Ammari Tahar-Eddine, enseignant du droit international à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou qui avait animé quelques minutes auparavant une conférence intitulée : «La résistance pacifique sahraouie et son impact politique et diplomatique.» «C’est vrai que la résistance pacifique est la meilleure arme des peuples civilisés, mais le Maroc fait ce qu’il veut. Ne viole-t-il pas les droits de l’Homme en massacrant femmes et enfants et violant et agressant nos femmes devant nos yeux ? Ne pille-t-il pas les richesses naturelles de notre pays ? N’a-t-il pas mis un dispositif militaire pour réprimer le peuple sahraoui et séparer notre pays en deux ? Or, pendant la confrontation armée, le Maroc ne faisait pas ce qu’il voulait. Il était défait. La lutte sahraouie était en position de force, dira Tlimidhi avant d’interpeller le conférencier. «Dites-moi docteur, est-ce qu’il y a un chemin que le Polisario n’a pas emprunté pour parvenir à recouvrer pacifiquement notre droit à l’autodétermination ?» 
    Le choix des armes n’est pas facile
    A la fin de sa conférence, nous avons interrogé le docteur Ammari sur ce que prévoit le droit international par rapport au droit de résistance d’un peuple. 
    «Dans le cas sahraoui, il y a deux choix de résistance : politique et diplomatique ou le retour aux armes. La résistance qui s’appuie sur la politique et la diplomatie, forme de résistance prévue dans le chapitre 6 de la Charte des Nations-Unies, préconise l’utilisation de tous les moyens pacifiques pour aboutir à un objectif dans le respect de toutes les normes du droit international. Sauf que dans la situation du peuple sahraoui qui a cessé la guerre en 1991 en vue de participer à un référendum d’autodétermination, ce vœu n’a pas été concrétisé en 25 ans d’attente. Par ailleurs, durant ces 25 ans, les notions de droit ont beaucoup évolué. Maintenant, le choix d’opter pour la solution militaire ou de continuer sur la voie politique et diplomatique devient compliqué», car il pense qu’il est nécessaire de tenir compte, avant d’opter pour le choix des armes, des stratégies internationales, notamment celles des puissances économiques et militaires, et de la situation sécuritaire mondiale. Selon lui, en tenant compte de la situation sécuritaire dans le Nord/Ouest de l’Afrique, quelque peu stable, si elle est comparée à celle qui prévaut dans la partie Est du continent, «reprendre les armes peut déstabiliser». 
    Une confrontation armée ne risque-t-elle pas d’être utilisée par le terrorisme international pour se greffer dans la région, s’inquiètent bon nombre d’observateurs. Il y a également le crime transnational organisé qui ne manquera pas de prospérer dans un climat instable», précisera Ammari. Celui-ci pense, en outre, que les puissances mondiales ne manqueront pas d’exploiter ces fléaux et l’instabilité qui en découlerait pour imposer leurs propres stratégies dans la région afin de protéger leurs intérêts politiques, diplomatiques et économiques.
    Ammari est certain que le Maroc fait un travail de sape et développe ses capacités de nuisance pour pousser les jeunes Sahraouis à la radicalisation et qu’il ne faudrait pas que cette jeunesse sahraouie tombe dans le piège de la stratégie du Maroc qui a derrière lui la France qui a toujours d’énormes intérêts économiques dans la région. 
    Les Sahraouis victimes du déséquilibre des relations internationales
    De son côté, Zarouri Haddouche Ouardia, enseignante de droit international à l’université de Tizi-Ouzou, qui a soutenu une thèse de doctorat sur la cause sahraouie pense que le peuple sahraoui est victime d’un déséquilibre entre le droit international et les relations entre les Etats. Elle explique que ce déséquilibre est défavorable au Polisario «les résolutions du Conseil de sécurité stipulent que ce peuple a droit à l’autodétermination. Pour faire aboutir ce droit, il est nécessaire d’organiser un référendum. Mais dans la réalité l’aboutissement de ce droit est obstrué par certains pays comme la France ou les Etats-Unis qui utilisent le droit de veto contre tout ce qui est favorable aux Sahraouis». Pour elle, la Communauté internationale doit s’inspirer, au sujet du Sahara occidental, de l’indépendance du Timor oriental, occupé par l’Indonésie et qui a fini par acquérir son indépendance grâce au soutien de l’Australie et de l’ex-Secrétaire général de l’Onu Kofi Anann.
    Abachi L.
  • Moroccoleaks : Relations Maroc – Bosnie Herzegovine

    BOSNIE HERZEGOVINE
    • Etat des lieux :
    • Les relations maroco-bosniaques connaissent une bonne dynamique depuis la signature d’un Protocole sur les Consultations Politiques entre les Ministères des Affaires Etrangères des deux pays en juin 2007 ;
    • La Bosnie-Herzégovine a soutenu la candidature du Maroc au Conseil de sécurité. Pour rappel, le Maroc avait soutenu la Bosnie- Herzégovine pour un siège de membre non permanent pour la période 2010-2011 ;
    • Le Maroc et la Bosnie-Hérzégovine ont signé, le 19 février 2014 à Rabat, trois conventions et un protocole d’accord de coopération judiciaire portant sur les domaines civil, commercial et pénal et sur la coopération entre les ministères de la Justice des deux pays.
    • Concernant notre question nationale, la Bosnie-Herzégovine n’a jamais reconnu la pseudo « rasd ». Cette position de la Bosnie trouve son fondement dans le rejet par ce pays de toute forme de séparatisme et son attachement au principe du respect de l’intégrité territoriale des Etats. Cependant, en 2006, la Bosnie a voté en faveur de la résolution algérienne à la 4ème Commission, avant de s’abstenir lors du vote à la Plénière de l’Assemblée Générale des Nations Unis ;
    • Eclaircir la question de la visite du représentant du « polisario » aux Balkans au Ministère des Affaires Etrangères de la Bosnie ;
    NB :La partie bosniaque a confirmé cette rencontre mais a insisté sur la position inchangée de leur pays quant à la question du Sahara. La vice-Ministre des Affaires Etrangères de la BH, Mme Ana BABIC-TRISIC, avait émis le souhait de se déplacer au Maroc afin de résoudre ce « quiproquo».
    • Sur le plan économique, les relations sont faibles. Cependant, le Maroc et la Bosnie, à l’occasion des différentes rencontres entre les responsables des deux pays, ont identifié certains secteurs sur lesquels il convient d’accentuer la coopération.
    • Perspectives
    • Afin de renforcer les échanges entre les deux pays, procéder à la signature de l’accord sur la suppression réciproque des visas pour les passeports diplomatiques et de service et spéciale entre nos deux pays ;
    • Le Maroc soutient la candidature de la BH à l’UE et a exprimé sa volonté de partager son expérience avec la Bosnie dans le cadre des négociations et de son rapprochement avec l’UE;
    • Réitérer l’importance des échanges de visites entre les parlementaires des deux pays dans le renforcement des relations bilatérales;
    • Encourager la création d’un Conseil d’affaire maroco-bosniaque, pour explorer les opportunités d’investissement qui s’offrent au deux pays. De même, il est souhaitable de procéder à la signature de l’Accord sur la Promotion et la Protection Réciproque des Investissements. 
    TALKING POINT
    Aspects Politiques
    Les relations bilatérales entre le Maroc et la Bosnie-Herzégovine (BH) sont assez bonnes sachant que le Maroc a été, le 1er mai 1992, l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec la BH.
    Le Maroc et la BH partagent des vues similaires au sujet de questions d’intérêt commun et inciter les deux pays à coopérer davantage dans diverses instances régionales et internationales (ONU, etc.);
    Proposer à la partie bosnienne d’intensifier les consultations entre les ambassades des deux pays à travers le monde;
    Situation politique en Bosnie-Herzégovine
    Le Maroc salue les initiatives prises par la BH en matière de démocratieet d’Etat de droit et l’encourage à poursuivre les efforts nécessaires en vue de renforcer le processus en cours ;
    Proposer des échanges d’expérience entre l’Instance Centrale de la Prévention et de la Corruption (ICPC) et l’Agence de lutte contre la corruption en BH qui n’est pas encore pleinement opérationnelle ;
    Coopération parlementaire
    Souligner l’importance de la coopération parlementaire en vue de renforcer les relations bilatérales;
    Encourager les échanges entre les groupes d’amitié au sein des parlements.
    Coopérationéconomique
    Mettre l’accent sur la faiblesse des échanges commerciaux entre nos deux pays.
    La valeur globale des échanges commerciaux maroco-bosnien, la balance étant déficitaire pour le Maroc, atteint, en moyenne et sur les 7 dernières années, approximativement 350 millions de dirhams avec une baisse continue enregistrée ces 4 dernières années.
    Signaler l’importance de l’échange des visites régulières entre les opérateurs économiques des deux pays, et explorer la possibilité d’établir un Conseil d’hommes d’affaires afin de renforcer la promotion du commerce et de l’investissement;
    Encourager les échanges et la coopération sectorielle, en particulier dans le tourisme, les énergies renouvelables, l’agriculture, les phosphates ;
    Proposer le renforcement du cadre juridique par la signature de l’accord sur la promotion et la protection réciproque des investissements;
    Cooperation régionale
    Le Maroc soutient la candidature de la BH à l’UE et exprime sa volonté de partager son expérience avec la Bosnie dans le cadre des négociations et de son rapprochement avec l’UE;
    L’UE a rappelé, fin 2012, que l’entrée en vigueur de l’accord de stabilisation et d’association, et une candidature crédible de candidat, ne pourront se faire qu’avec des efforts crédibles de Sarajevo pour mettre sa constitution en conformité avec la Convention européenne des droits de l’Homme.
    Le Maroc attache une grande importance à la coopération Sud-Sud dans le contexte de la consolidation de la paix et apporte son expérience dans le maintien et la consolidation de la paix en Afrique.
    Dialogue culturel et religieux
    La BH se reconnaît comme étant une expérience unique en matière de dialogue culturel et religieux eu égard à la diversité du pays.
    Eclairer la partie bosnienne sur le rôle du Maroc, au sein de la Communauté Internationale, à ce sujet, que ce soit à l’UpM (Fondation Anna Lindh notamment) ou au sein d’instances internationales.

  • Moroccoleaks : Le Maroc refuse l’organisation d’un Sommet consacré au soutien à la résistance palestinienne

    Une note rédigée en novembre 2013 aborde le sujet de la proposition du président tunisien Marzouki d’organiser un Sommet consacré au soutien à la résistance palestinienne.
    Le Maroc. dont le roi préside le Comité d’Al-Qods rejette l’idée à cause de ses relations avec Israël. 
    TEXTE INTEGRAL DE LA NOTE
    Votre fidèle et dévoué serviteur a l’insigne honneur de soumettre à la très haute attention de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’Assiste, les éléments d’appréciation suivants relatifs à la lettre qui a été adressée à Sa Majesté par Son Excellence le Président tunisien, Moncef Marzouki, portant sur la demande d’une audience Royale en marge de la 69ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU à New York pour discuter de la proposition de Son Excellence d’organiser un Sommet consacré au soutien à la résistance palestinienne:
    Pour ce qui est de l’audience, elle apparaît opportune puisqu’elle s’inscrirait dans le cadre du suivi de la dernière visite Royale en Tunisie et présenterait une nouvelle occasion pour confirmer l’engagement du Royaume du Maroc de consolider ses relations intermaghrébines en dépit des positions de l’Algérie entravant l’intégration des pays de l’UMA. 
    Concernant la proposition de tenir un Sommet dédié au soutien à la résistance palestinienne, elle suscite les observations ci-après:
    1) Il n’est pas précisé s’il s’agirait d’un Sommet de la Ligue Arabe ou de l’Organisation de la Coopération Islamique, voire même d’un Sommet à caractère international. 
    2) Si jamais un Sommet, de quelque nature qu’elle soit, arrivait à être organisé, il coïnciderait avec la période de campagne des élections législatives ou présidentielles, prévues en Tunisie respectivement en octobre et en novembre prochains.
    3) Le mandat du Président Marzouki prendrait fin dès la proclamation des résultats des élections présidentielles, à moins qu’il ne présente sa candidature dans les jours à venir ; auquel cas, l’organisation du Sommet aurait contribué à sa campagne électorale. 
    4) En l’absence d’idées novatrices susceptibles d’emporter l’adhésion des deux Parties palestinienne et israélienne, le Sommet s’avérerait inutile et aurait un négligeable effet médiatique et politique, à moins qu’il ne soit conçu comme une Conférence de donateurs. Si c’est le cas, rien ne garantie que les pays riches arabes, islamiques ou autres) seront prêts à engager d’autres budgets qui s’ajouteraient aux multiples fonds arabes et islamiques destinés à la Palestine. En plus, une telle Conférence semblerait comme une duplication des efforts menés actuellement par l’Egypte, la Norvège et la France, visant l’organisation d’une Conférence de donateurs pour la reconstruction de Gaza. 
    ولسيدنا المنصور بالله واسع النظر وسديد الرأي
    والسلام على المقام العالي بالله
  • Sahara occidental : Le Maroc lance un autre défi à l’Onu

    Larbi Chaabouni 
    Publié dans Horizons le 20 – 08 – 2016
    C’est dans la zone de Gargarate, séparant la Mauritanie du Sahara occidental et placée sous contrôle international, que l’occupant marocain confirme ses besoins est ses velléités expansionnistes particulièrement aiguisées autour de la ville convoitée, proche du port de pêche mauritanien de Nouadhibou. La stratégie de tension marocaine est une violation délibérée de l’accord du cessez-le-feu, vidé de toute substance, et une grave atteinte à l’intégrité et à la légitimité de l’Onu gravement perturbée dans son fonctionnement et la mission d’organisation du référendum. 
    Outre les « pressions politiques », des syndicats représentant les membres de la composante civile et politique de la Minurso ont adressé une lettre au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, appelant au respect total des résolutions du Conseil de sécurité « pour l’heure toujours pas pleinement appliquées » et exigeant une « régularisation complète de l’environnement de travail dysfonctionnel actuel avec le retour de l’ensemble du personnel en conformité totale avec la résolution 2285 du Conseil de sécurité ». 
    Aux abois et davantage fragilisé par le monumental échec de la manœuvre de réintégration dans l’Union africaine soumise aux critères légales d’adhésion, le Maroc multiplie à des fins de diversion les provocations. Au moment où la communauté internationale se mobilise pour favoriser le retour à la légalité, réaffirmée par le secrétaire d’Etat adjoint américain, Antony Blinken, réitérant l’appui des Etats-Unis à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, pour parvenir à « une solution juste, durable et mutuellement acceptable », Rabat lance un bras de fer contre son voisin mauritanien fondamentalement coupable d’un rapprochement avec le Front Polisario dont deux membres ont été reçus le 12 août par le président Mohamed Ould Abdelaziz. Dans sa volonté de privilégier l’apaisement,Nouakchott a démenti, par la voie du porte-parole du gouvernement, Mohamed Lamine Ould Cheïkh, l’existence de « quelconque problème entre les deux pays, que ce soit aux niveaux politique, militaire ou économique ». 
    Mais, le dépassement de Gargarate porte des risques de dérapage et de déflagration régionale, traduit l’urgence du rétablissement de la Minurso dans la plénitude de sa mission légale. « Toute argumentation présentée par l’occupant marocain de ses agissements demeure infondée et sera rejetée », a martelé le président sahraoui Brahim Ghali, dans une lettre adressée à l’Onu. Il a indiqué que « les forces marocaines ont mobilisé des unités militaires, en violation de la zone en question, soutenues par des unités mobiles de transport et de génie, appuyées par une reconnaissance aérienne ». 
    Légitimement, la protestation sahraouie a été adressée au chef du Bureau de la Minurso dans les camps des réfugiés, Yussef Djedyan, par le secrétaire d’Etat à la sécurité et à la documentation, Brahim Mohamed Mahmoud, pour l’exhorter à « assumer toutes ses responsabilités, dans une zone relevant de sa tutelle en attente de la décolonisation du Sahara occidental et veiller au respect de toutes les clauses de l’accord en vigueur du cessez-le-feu et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». A quant la fin de l’impunité ?