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  • L’Union africaine répond au Maroc

    La demande d’admission passe par l’Acte constitutif de l’organisation
    L’Union africaine a répondu à la demande non officielle du Maroc de réintégrer l’Organisation africaine. Plutôt d’y adhérer. Le Maroc n’est pas cité dans le compte-rendu de la 617e réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, tenue vendredi, mais c’est bien de lui qu’il s’agit, nul doute sur cela. C’est bien lui qui venait de crier fort sa décision d’en être membre non sans appeler, voire «exiger», l’exclusion d’un autre membre, pourtant fondateur, qu’est la Rasd. 
    Ce même membre dont l’admission à l’ex-OUA (Organisation de l’union africaine), en 1984, a suscité la grande colère du père Mohamed V qui est allé jusqu’à quitter l’Organisation, refusant d’y siéger avec un adversaire. Mohamed VI prétend que c’est à la demande de pays membres de l’UA qu’il compte y adhérer. C’est aussi pour pouvoir travailler «de l’intérieur» afin de guérir «un corps malade». 
    L’arrogance à l’extrême au moment où les démarches se multiplient pour la désignation d’un successeur à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, à la tête de la commission (secrétariat général) de l’UA. Une élection qui devait avoir lieu, le mois de juillet dernier, à Kigali (Rwanda), mais qui a été reportée au mois de janvier prochain faute de candidats «d’envergure». Le Maroc entreprend donc des démarches pour intégrer l’Union africaine. Il a réuni, selon les dires du Roi et de ses relais, les 28 voix nécessaires pour son admission et compte en ajouter 8 autres pour faire valoir sa «condition» d’exclure la Rasd.
    Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA a rappelé, vendredi, «les principes et les objectifs de l’Acte constitutif de l’UA adopté par la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement à Lomé (Togo) en 2000» et a appelé «tous les Etats désireux d’adhérer à l’Acte à se conformer à ses dispositions», lit-on dans un communique de l’UA, rendu public mardi. Le même document indique que «le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA a souligné l’importance pour tout Etat désireux d’adhérer à l’Acte constitutif, et d’être admis en tant que membre de l’Union, de satisfaire à toutes exigences stipulées dans l’Acte, notamment les articles 27 et 29 (1) et (2), ainsi que les dispositions fondamentales contenues dans l’article 9 (c)». 
    L’article 27 stipule que «les instruments de ratification sont déposés auprès du Secrétaire général de l’OUA». Aussi, «tout Etat membre de l’OUA peut adhérer au présent Acte, après son entrée en vigueur, en déposant ses instruments d’adhésion auprès du président de la Commission». 
    L’article 29 précise que «tout Etat africain peut, à tout moment, après l’entrée en vigueur du présent Acte, notifier au président de la Commission son intention d’adhérer au présent Acte et d’être admis comme membre de l’Union. Le président de la Commission, dès réception d’une telle notification, en communique copies à tous les Etats membres. L’admission est décidée à la majorité simple des Etats membres. 
    La décision de chaque Etat membre est transmise au président de la Commission qui communique la décision d’admission à l’Etat intéressé, après réception du nombre de voix requis». Autrement dit, avant de parler d’une quelconque admission et surtout pas d’évoquer une quelconque condition, le pays désireux d’intégrer l’Organisation, et dans ce cas précis, le Maroc, doit passer par le secrétariat général et faire une demande officielle. Ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent, le royaume chérifien occupé à séduire ou amadouer des pays d’Afrique centrale –pourquoi pas d’autres- par des contrats économiques notamment, afin de les convaincre de signer «la motion de suspension» de la Rasd. Une suspension impossible du fait notamment qu’aucun acte anticonstitutionnel n’a été reproché à la République sahraouie pour qu’un pays membres de l’UA, devrions-nous le préciser, demande sa suspension. Le Maroc œuvre pour la constitution d’un bloc solide face à un autre bien plus robuste composé des trois pays phares de l’Organisation africaine: l’Algérie, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Le bloc marocain constitué du Sénégal, du Gabon, de la Guinée, de la Guinée équatoriale et paradoxalement du Soudan et de la Libye. Dans cette histoire, l’Egypte et la Tunisie ont affiché leur neutralité. 
    Dans son rapport, suite à la réunion de vendredi, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, a «réaffirmé notamment la nécessité pour l’Etat concerné de s’engager à honorer et à respecter pleinement les principes de l’Union tels que définis dans l’article 4 de l’Acte constitutif». Cet autre article qui stipule, entre autres, «le respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance, le règlement pacifique des conflits entre les Etats membres de l’Union par les moyens appropriés qui peuvent être décidés par la Conférence de l’Union, l’interdiction de recourir ou de menacer de recourir à l’usage de la force entre les Etats membres de l’Union, la non-ingérence d’un Etat membre dans les affaires intérieures d’un autre Etat membre, la coexistence pacifique entre les Etats membres de l’Union et leur droit de vivre dans la paix et la sécurité…». Des conditions qui ne cadrent nullement avec le comportement du royaume chérifien qui vise tout le contraire par son intention d’adhérer à l’UA. Dans les coulisses, les deux blocs agissent de façon à empêcher l’action de l’un et la réaction de l’autre. L’Algérie a tranché: pas question d’exclure la Rasd. Le Conseil de Paix et de sécurité de l’UA l’a clairement laissé entendre vendredi. Il n’empêche que le Maroc poursuit dans sa démarche, espérant imposer un candidat «allié» au poste de président de la Commission de l’UA. Les trois candidats présentés, le mois de juillet dernier, n’ont pas fait le poids. Et l’élection d’un successeur de la Sud-Africaine qui n’a quitté l’UA que pour se porter candidate à la présidence de son pays, est loin d’être un simple évènement. C’est tout l’avenir de l’Organisation africaine, et plus encore de l’Afrique et des pays d’Afrique, qui est en jeu. L’Algérie n’a présenté aucun candidat. Notre pays n’est pas demandeur, se satisfaisant de la candidature du diplomate Smaïl Chergui au poste de président de la Commission pour la paix et la sécurité. Un poste pratiquement acquis pour l’Algérie. Reste donc le poste de président de la Commission de l’UA. Aucun candidat potentiel pour le moment. Et la démarche marocaine visant à créer de nouveaux ennuis au sein de cette même Organisation n’est pas pour laisser l’Algérie indifférente au problème et à l’élection du nouveau secrétaire général de l’Organisation africaine. L’Algérie n’a pas déposé sa candidature pour ce poste. Elle n’en a pas manifesté l’intention. Il n’empêche que des voix évoquent le nom de Ramtane Lamamra à ce poste. Un poste clé. C’est même très demandé et fortement souhaité, l’homme connaissant parfaitement les rouages de l’Organisation et les enjeux d’ordre politique et économique. Et l’Algérie a de grandes chances de remporter haut la main l’élection considérant l’intégrité de l’homme et d’autres Algériens ayant marqué leur passage au sein de cette Organisation du temps où elle s’appelait déjà l’OUA. D’aucuns ne peuvent renier les mérites de Ramtane Lamamra, d’Abdelkader Messahel, entre autres, mais aussi de Mohamed Sahnoun, l’ancien ministre des Affaires étrangères, ayant occupé le poste de secrétaire général adjoint de l’UA entre 1964 et 1973. L’on se rappelle également l’ancien président de la République, Ahmed Ben Bella, désigné membre du Comité des sages de l’Union africaine.
  • Le Maroc provoque le Sahara occidental, tente d’intimider la Mauritanie

    Le Front Polisario a réagi vivement mardi à l’incursion de l’armée marocaine dans la zone tampon, créée sous l’égide de l’ONU suite à l’accord de cessez-le-feu en 1991. Dans une interpellation au chef de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) basée à Tindouf, Yussef Djedyan, le Front Polisario a exprimé sa forte protestation « pour la violation flagrante marocaine et sans précédent de l’accord du cessez-le-feu », selon un communiqué publié via l’agence officielle sahraoui (SPS).
    En effet, l’armée marocaine effectue, depuis samedi 13 août, une vaste opération de ratissage dans la localité de Guerguerat, située dans le sud-ouest du Sahara occidental occupé, rapporte le site marocain le 360. Officiellement, l’objectif de ce ratissage massif vise à « nettoyer » cette bande frontalière avec la Mauritanie sur 7 km du trafic sévissant dans la région.
    Cela dit, cette démonstration de force de l’armée royale pourrait être dirigée contre la Mauritanie notamment après les dernières accusations portées à l’égard de l’armée de cette dernière, qui aurait hissé le drapeau mauritanien dans la bourgade de Lagouira, située sur la côte atlantique à environ 81 km du poste de Guerguaret.
    Ces manœuvres militaires interviennent dans un contexte de tensions entre le Maroc et la Mauritanie. Ces derniers mois, les rapports entre les deux pays se seraient nettement dégradés, selon plusieurs médias marocains. L’on rapporte des gestes inamicaux voire des incidents diplomatiques récurrents entre les deux pays.
    Même si du côté officiel aucune déclaration n’a été faite dans ce sens, la sortie de la presse marocaine, notamment celle connue pour sa proximité avec le palais, n’est pas anodine.
    Une campagne médiatique dénigrante à l’encontre de la Mauritanie
    À ce titre, le site d’information Hesspress, dans un article paru le 12 août dernier et intitulé « la Mauritanie s’aligne du côté des chefs du Polisario au détriment du Maroc », est revenu sur la visite à Nouakchott de Mohammed Akhdad, coordinateur du Polisario avec la Minurso. Qualifiant cette visite d’un mauvais signal de la part du président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, le journal électronique marocain a parlé d’une vengeance personnelle de ce dernier.
    « Ce qui amplifie la détérioration des relations entre les deux pays, c’est le fait que Ould Abdelaziz leur donne (aux relations) une dimension personnelle sans tenir compte de l’importance stratégique des relations de son pays avec Rabat », a écrit ce journal, citant un conseiller diplomatique expert du dossier du Sahara.
    De son côté, le site Telquel préfère parler de « querelle de bon voisinage » et de froid diplomatique suite au refus des autorités mauritaniennes de renouveler le permis de travail à des cadres marocains en juin dernier. « Au Maroc, ce zèle soudain des autorités mauritaniennes a été perçu comme une nouvelle pique, venue s’ajouter à celles de ces derniers mois, et auxquelles Rabat a réagi à chaque fois », a dénoncé Telquel.
    Cependant, l’attaque la plus virulente est venue du site le 360, réputé proche du palais. Ce dernier, qui ne rate pas une occasion pour publier des articles musclés, s’est lancé dans une vraie cabale médiatique notamment à l’égard du président mauritanien.
    En effet, après avoir accusé Nouakchott d’avoir permis à des agents de renseignement sud-africains d’opérer dans le nord de son territoire avec leurs homologues algériens, le 360 a dressé, le 14 août, un portrait peu flatteur du président Mohamed Ould Abdelaziz. Lui attribuant une origine étrangère, le site d’information est allé jusqu’à l’accuser de « félonie » et de « cleptomanie », autrement dit de vol à répétition.
    « Après la chute et la mort de Kaddafi, son chef des renseignements, Senoussi se vit proposer un refuge en Mauritanie. Arrivé à Nouakchott, il sera placé en résidence surveillée et remis plus tard aux nouveaux maîtres de Tripoli contre 200 millions de dollars selon les parlementaires libyens qui divulgueront plus tard ce deal. Précisant que l’argent a été versé dans un compte appartenant à Ould Abdelaziz et non dans les caisses du Trésor mauritanien », a accusé le 360.
    Un froid diplomatique palpable
    Il n’en demeure pas moins vrai que certains indicateurs accréditent la thèse d’un froid diplomatique entre les deux pays. En effet, l’absence continue d’un ambassadeur mauritanien à Rabat depuis 2012 est synonyme d’une réduction du personnel, ce qui pourrait être lié à un mécontentement et / ou une protestation diplomatique.
    De surcroît, les émissaires envoyés par le roi Mohamed VI à Nouakchott en juillet dernier, les mêmes qui ont été admis en audience par Abdelmalek Sellal à Alger, n’ont pas pu rencontrer le président mauritanien, qui a préféré mandaté son ministre des Affaires étrangères, Isselkou Ould Ahmed Izidbih, pour les recevoir.
    Une réaction à celle du monarque marocain, qui auparavant a refusé de recevoir le chef de la diplomatie mauritanienne porteur d’une invitation de Ould Abdelaziz pour assister au sommet de la Ligue arabe, tenu récemment à Nouakchott.
  • «L’ONU doit proposer une solution durable et non pas gérer le problème»

    Hier matin, les militants du Polisario et les cadres de la Rasd, toujours assidus et nombreux dans la salle de conférences de l’université M’hamed-Bougara de Boumerdès, abordaient le cinquième jour de leur université d’été qu’organisent les deux instances politiques citées plus haut.
    Les participants ont suivi, dans la matinée, deux conférences. La première a été animée par le professeur Makhlouf Sahel, chercheur, politologue, juriste et enseignant à l’université d’Alger 3. Elle portait sur «la sécurité régionale dans le Maghreb et ses implications sur la question du Sahara occidental».
    L’intervention du professeur Sahel s’articulait sur les trois corrélations qui existent entre les impératifs nécessaires à la sécurité et la stabilité régionales et cette situation anormale que vit le peuple sahraoui. «C’est un processus de décolonisation qui dure depuis trop longtemps», dira-t-il. Dans son développement, le conférencier a abordé trois volets qu’il estime essentiels pour la région. Le premier axe portait sur l’aspect théorique de la sécurité régionale. Les différentes menaces qui pèsent sur l’espace géographique du Maghreb et les enjeux dans cette région ont été également exposés à l’assistance. La relation qui existe entre la sécurité dans la région du nord/ouest de l’Afrique et la question du Sahara occidental est, enfin, l’ultime thème abordé par le conférencier qui arrivera à la conclusion qu’il qualifie d’essentielle : «On ne peut pas parler de stabilité et de sécurité régionales sans qu’il y ait une résolution juste et durable de la question du Sahara occidentale qui est, singulièrement, une question de décolonisation qui a trop duré.» Pour lui, il est «extrêmement important pas seulement pour assurer la stabilité régionale laquelle est étroitement liée à la stabilité et la sécurité internationales. «De ce fait, je crois qu’il est nécessaire et qu’il est important que les Nations-Unies puissent assumer leurs responsabilités dans ce dossier. Le premier concerné à cet effet est le Conseil de sécurité de l’ONU qui est habilité, conformément aux dispositions de la Charte des Nations-Unies, à sauvegarder et assurer la paix et la sécurité à travers le monde. Partant de ce fait, il est impératif que le Conseil de sécurité ne se contente plus de gérer cette question mais plutôt d’agir dans le sens de proposer une solution et de résoudre durablement le problème, et ce, en accord avec les résolutions et les dispositions prises par cet organisme et celles qu’édicte le Droit international.»
    A la fin de sa conférence, nous avons abordé le professeur pour le questionner sur le contenu de son exposé et la qualité des débats. «J’ai noté un intérêt significatif par rapport à ce qui a été soulevé dans la conférence. Je n’ai pas noté de l’inquiétude parmi mon auditoire, j’ai par contre relevé plutôt de la sérénité dans les interventions», nous a affirmé le professeur. Et de témoigner sur l’abnégation des participants autour de leur cause, dévouement qui se découvre à travers la participation aux débats et la qualité des questions. «Depuis 5 ans que j’anime des conférences lors des universités d’été du Polisario, j’ai remarqué la présence constante des participants aux conférences qui montrent un intérêt accru à toutes les thématiques diverses et variées développées.» Revenant sur le contenu de sa conférence, le professeur nous a avoué qu’elle a suscité un intérêt particulier du fait qu’elle a associé la problématique de la sécurité régionale à celle de la décolonisation. Nous l’avons prié d’énumérer les menaces qui pèsent justement sur l’ouest du Maghreb. S’il persiste, le conflit au Sahara occidental est un éventuel gisement d’instabilité et d’insécurité. Il y a d’abord cette menace qui perdure depuis 40 ans et qu’il est urgent de résoudre pas seulement pour la perturbation qu’elle engendre aux pays de la région mais pour toute la composante de la communauté internationale, à leur tête le Conseil de sécurité qui doit, à mon sens prendre ses responsabilités pour agir dans le sens de toutes les résolutions et les décisions qui sont issues des organes onusiens. Je pense que tant que la question sahraouie perdure, la crédibilité sera entachée.» 
    Par la suite, le professeur Sahel identifie avec précision trois menaces principales que pourrait faire naître ce conflit. «J’ai dit dans ma conférence que tant que cette situation de colonisation existe, la menace pèsera sur la région. La menace du terrorisme pèse sur l’espace géopolitique maghrébin. Il y a, en outre, et c’est une évidence, le risque d’interconnexion du terrorisme avec le grand banditisme et le crime organisé. Avec leurs diverses facettes transnationales, le terrorisme et la grande criminalité, une fois interconnectés seront plus complexes donc plus difficiles à combattre. Ils constituent une menace grandissante sur la stabilité et la sécurité de la région. N’omettons pas de rappeler que l’immigration clandestine est aussi une autre menace réelle.» 
    Le professeur clôtura notre bref entretien sur une note optimiste en affirmant que l’Histoire est juste avec les causes justes comme elle le sera avec celle des Sahraouis. Le second conférencier à intervenir est Slimane Chenine, directeur du journal Erray, qui a animé une conférence intitulée «La communication et les aspects du discours politique». Selon lui, les communicants sahraouis doivent utiliser des symboles simples pour relater leurs faits et gestes à des gens simples. Il explique la portée de ce message. «Avec des thèmes comme la vie difficile d’un orphelin ou les problèmes que rencontre une mère de famille dans un camp de réfugiés, on touche mieux la sensibilité de l’opinion publique. C’est meilleur que le discours d’un dirigeant politique. Par ailleurs, les jeunes Sahraouis doivent redoubler d’efforts pour lever l’amalgame entretenu par le Maroc disant que le conflit sur le Sahara occidental est entre l’Algérie et le Maroc.»
    Abachi L.
  • Moroccoleaks : Eléments de langage pour la rencontre du MAE avec Catherine Ashton et Stefan Füle

    Rencontre de Monsieur le Ministre avec les responsables de l’UE
    Mme catherine Ashton et M. Stefan Fule
    *****
    Quelques Eléments de langage sur les relations Maroc-UE
    Les relations entre le Maroc et l’UE ont toujours été fortes et multidimensionnelles, basées sur un partenariat mutuellement bénéfique couronné, en octobre 2008, par l’adoption du document conjoint sur le Statut avancé. 
    Ces relations se sont développées à la fois à la faveur de l’intégration européenne et du processus de modernisation institutionnelle, démocratique et économique du Maroc. 
    En effet, le Maroc a été toujours pionnier dans l’intensification des Relations de l’UE avec son voisinage immédiat, en tant que partenaire crédible de l’UE et acteur incontournable pour la réalisation de la paix et la stabilité dans l’Espace euro-méditerranéen. 
    A cet égard, le Maroc souhaite poursuivre, en étroite collaboration avec les Institutions européennes, la construction de notre Partenariat mutuellement bénéfique, en conformité avec les ambitions des deux parties stipulées dans le Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut Avancé Maroc-UE, visant l’établissement l’un Espace de valeurs partagées et d’un Espace Economique Commun. 
    Ce choix du Maroc conforte ses positions antérieures et futures d’audace politique et sociale, sa voie vers l’approfondissement de ses réformes de manière volontariste et inclusive, et de poursuite de la consolidation de l’Etat de droit, en consacrant les droits de l’Homme et leur protection selon les meilleurs standards de bonne gouvernance et de solidarité. 
    Il confirme, également, sa volonté de renforcer davantage son processus de rapprochement législatif et réglementaire avec l’acquis communautaire dans l’objectif d’une intégration effective du Maroc au marché intérieur européen. 
    Le Maroc continuera d’accorder une attention particulière au développement de ces relations et à leur enrichissement au bénéfice des deux parties. 
    A cet égard, il se félicite des étapes franchies dans la mise en œuvre du Statut avancé aussi bien sur le plan politique qu’aux niveaux économique et humain. En effet, les deux parties poursuivent un agenda qui a toute son importance en matière de consolidation des acquis, à savoir les consultations politiques, les négociations dans plusieurs domaines, la coopération sectorielle et financière ainsi que le contact entre les peuples. 
    A cet égard, le Maroc tient à : 
    Exprimer la grande satisfaction concernant la tenue de cette rencontre avec les hauts responsables européens et saluer l’intérêt qu’ils accordent au développement des relations maroco-européennes. 
    Souligner que cette rencontre entre dans le cadre des consultations politiques régulières instituées entre les différentes Institutions européennes et le Maroc, qui se caractérisent par un dialogue franc et ouvert portant sur les nombreuses questions inscrites à l’agenda des relations bilatérales entre le Maroc et l’UE ainsi que sur les sujets d’intérêt commun aux niveaux régional et international. 
    Rappeler l’importance des questions inscrites à l’agenda des relations entre les deux parties :
    Cet Agenda porte notamment sur : 
    La poursuite de la mise en œuvre du Plan d’action ambitieux sur le Statut Avancé (PASA), couvrant tous les domaines, qui constitue la feuille de route de la coopération entre les deux parties pour les cinq prochaines années (2013-2017). 
    Δ Souligner que ce nouveau plan d’action a, ainsi, défini les objectifs du Partenariat Maroc-UE précisant de nouvelles perspectives concrètes et sérieuses de coopérations multidimensionnelles pour répondre aux nouvelles exigences régionales.
    Δ Ledit Plan d’action, qui constitue un document d’orientation et de référence juridiquement non contraignant, s’articule autour de deux principaux axes, à savoir un Espace de valeurs partagées et un Espace Economique Commun, incluant notamment des éléments inscrits dans le document conjoint sur le statut avancé (2008). Sa mise en œuvre se fera dans le cadre des structures de travail existantes entre le Maroc et l’UE, notamment les dix Sous-comités thématiques.
    Δ Se féliciter, dans ce cadre, de la finalisation dudit Plan d’action par les deux parties et de l’entrée en vigueur provisoire, depuis le 1er janvier 2013, dudit document qui sera adopté formellement, entre les deux parties lors de la prochaine session du Conseil d’association Maroc-UE prévue au mois de décembre 2013. L’implication de toutes les institutions européennes est nécessaire pour la réalisation des objectifs arrêtés conjointement dans ledit Plan d’action. 
    Le paraphe du Protocole de Pêche, le 24 juillet 2013, par le Ministre marocain de l’Agriculture et de la pêche maritime et la Commissaire européenne à la pêche et aux affaires maritimes. Conclu pour une durée de quatre ans, le nouveau protocole entrera en vigueur dès l’accomplissement des procédures de ratification internes respectives, notamment son approbation par les parlements marocain et européen. 
    Le nouveau protocole prévoit 6 catégories de pêche avec une réduction des possibilités de pêches par rapport à l’ancien protocole en autorisant 126 navires européens contre 137 dans le cadre de l’ancien protocole. La contrepartie financière totale annuelle estimée du protocole se chiffre à 40 millions d’euros, dont 14 millions dédiés à la poursuite de la mise en œuvre du plan «Halieutis» en vue du renforcement économique du secteur de la pêche nationale tout en assurant une gestion durable et responsable des ressources halieutiques.
    Δ Rappeler que les deux parties ont entamé les négociations après une série de réunions exploratoires ayant permis de tracer les contours de ce nouvel accord, tenant compte des recommandations des institutions européennes, notamment le Parlement Européen et des intérêts du Maroc. Le Maroc et l’UE ont tenu 6 rounds de négociations, le dernier à Rabat les 18 et 19 juillet 2013, et lors duquel les deux parties ont finalisé ledit protocole. 
    Δ Il s’agit d’un accord mutuellement bénéfique dont bénéficie plusieurs pays européens et qui enrichi davantage le cadre juridique liant le Maroc et l’UE. L’appui des hauts responsables européens est vivement sollicité pour son adoption par le Conseil de l’UE et au sein du PE. 
    L’Accord de Libre échange complet et Approfondi qui confirmera l’engagement responsable et mutuellement bénéfique pour les deux parties dans l’établissement de l’Espace Economique Commun et la mise en œuvre de la Convergence réglementaire dans son aspect économique. 
    Cet Accord contribuera par le biais du rapprochement législatif et réglementaire à la levée des obstacles techniques au commerce, à la facilitation de l’accès des produits marocains au marché européen. Il permettra également un drainage des investissements européens à travers une amélioration de l’environnement des affaires au Maroc et à la protection des entreprises étrangères installées au Maroc. 
    Δ Rappeler que le Maroc a toujours été favorable à l’ouverture des négociations pour la conclusion de l’ALECA depuis l’adoption du document conjoint sur le Statut avancé en 2008. Le Maroc et l’Union européenne ont tenu deux rounds de négociations formels.
    Δ La conclusion de l’ALECA avec le Maroc constituerait pour l’Union européenne un aboutissement positif des politiques européennes dans la région Méditerranéenne, en particulier celles lancées en réaction aux événements survenus dans les pays sud méditerranéens. 
    Δ Le Maroc partage la vision de l’UE des Accords commerciaux dans la zone Euromed en tant que moteur de développement économique et humain dans la région. Il est à noter l’importance de : 
    La prise en compte de la dimension développement en adoptant une approche progressive et sélective concernant certaines questions, notamment les services et investissements qui ont été intégrés dans l’ALECA (le Département du Commerce Extérieur a pris la décision de répondre favorablement à cette demande européenne). 
    Soutien financier de l’UE aux réformes engagées par notre pays et aux efforts qu’il va consentir dans le cadre de l’ALECA, s’inspirant de la démarche adoptée avec les pays d’adhésion. 
    L’ALECA doit faire partie intégrante de l’Accord d’association, qui demeure le cadre juridique global régissant les relations Maroc-UE, ce qui évitera, notamment, l’ouverture d’une discussion politique sur le champ d’application territoriale de l’ALECA, inutile dans le contexte actuel des relations maroco-européennes. 
    Le Partenariat de Mobilité établit par les deux parties à travers la signature, le 07 juin 2013, de la Déclaration politique conjointe sur la Mobilité, qui sera déclinée en actions concrètes sur les différents aspects du Partenariat Mobilité (Migration légale, Migration illégale, Développement et Asile) et sera mise en œuvre selon une approche équilibrée tenant compte des intérêts des deux parties. 
    Δ Le Maroc a toujours prôné l’adoption d’une approche globale et régionale dans la gestion de la question migratoire en tenant compte de tous les aspects liés à cette question. C’est dans cet esprit, que le Maroc a répondu favorablement à la proposition européenne d’établir ledit partenariat.
    Δ Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné ses orientations en vue d’établir une nouvelle politique migratoire globale dans le Royaume. L’appui de l’UE au Maroc dans ce sens est nécessaire. 
    Le rapprochement législatif et réglementaire du Maroc à l’UE qui se poursuit selon un rythme soutenu s’inspirant de la démarche adoptée par les pays candidats à l’adhésion. 
    Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’association Maroc-UE, en 2000, les deux parties ont pu franchir plusieurs étapes dans ce processus de manière concrète et progressive, notamment dans le cadre du Plan d’action Voisinage et du document conjoint sur le Statut Avancé. Des secteurs ont été identifiés et des rencontres ont eu lieu entre les experts marocains et européens.
    Conscient de l’importance de cet exercice très lourd qui nécessite une stratégie nationale déterminant ce qu’il faut transposer, comment et selon quel calendrier, le Maroc a convenu avec l’UE dans le cadre du Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé l’adoption d’un programme de convergence réglementaire. L’objectif dudit programme est d’adopter une approche graduelle et séquencée ciblant les domaines prioritaires pour le Maroc selon une vision globale et tenant compte du plan législatif national et des capacités d’absorption de l’acquis. 
    Δ Souligner que la réussite de ce processus nécessite un soutien européen conséquent pour consolider les réformes engagées par le Maroc et renforcer les capacités administratives et la qualification des ressources humaines afin de permettre l’appropriation de ce programme par l’ensemble des intervenants. 
    La participation du Maroc aux Agences et programmes de l’UE identifiés par le Maroc pour parvenir au succès de ce processus de manière progressive et ciblée. 
    Le Maroc a présenté une première liste de candidature pour la participation à trois agences (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne, Agence Européenne de l’Environnement, Agence Européenne de Sécurité des Aliments (volet « Santé animale ») en se basant sur les critères établis, notamment : 
    La conformité de la législation marocaine avec celle de l’UE dans les domaines propres à chaque Agence communautaire ; 
    Le rapprochement approprié des normes et législations (harmonisation des standards) ; 
    Le ciblage des Programmes et Agences où la partie marocaine est certaine d’obtenir, à long terme, un retour sur investissement ; 
    Δ La partie marocaine appréhende ce volet de la coopération avec beaucoup d’ambition. Tous les départements marocains ont émis le souhait de participer aux travaux des Agences de l’UE. 
    Δ Rappeler que le Maroc et l’UE ont inscrit à l’agenda des réalisations du Plan d’Action pour la mise en œuvre du Statut Avancé, la participation à d’autres Agences et Programmes communautaires. L’appui de l’UE à la participation marocaine aux agences de l’UE est nécessaire pour faciliter la réalisation de des objectifs escomptés. 
    Δ Par rapport, aux programmes communautaires, le Maroc exprime sa détermination à participer aux nouveaux programmes qui débuteront à partir de l’année 2014. 
    Les négociations des Accord cadres pour la participation du Maroc aux opérations de gestion de crises de l’Union européenne et sur les procédures de sécurité pour l’échange d’informations classifiées afin de permettre au Maroc de concrétiser sa coopération avec l’UE dans les domaines à caractère sécuritaire. 
    Le Maroc et l’Union Européenne ont inscrit parmi les objectifs sécuritaires du Plan d’Action sur le Statut Avancé la conclusion des deux accords.
    Lors des différentes démarches de notre pays auprès de l’UE en vue de la participation du Maroc à des missions dans le cadre de la Politique européenne de Sécurité et de Défense Commune, notamment dans la région du Sahel, les responsables européens ont insisté sur la nécessité de conclure les accords précités afin de concrétiser cette participation. 
    Δ Ces accords permettront au Maroc de s’identifier au niveau international, et notamment en Afrique et dans la région MENA, en tant que partenaire attaché au règlement pacifique des différends et militant en faveur de la prévention des conflits et de la réhabilitation de la paix dans le monde dans le respect de la légalité internationale. Rappeler que le Maroc a déjà participé à l’opération Althéa. 
    L’Accord sur la protection des indications géographiques des produits agricoles et des denrées alimentaires dont le 3ème round des négociations, s’est tenu le 28 juin 2013, à Bruxelles. 
    Δ Cet Accord, qui s’inscrit dans le cadre de l’Accord agricole Maroc-UE, permettra d’enrichir le canevas des relations Maroc-UE et parviendrait à l’information des consommateurs et la promotion et la protection des désignations des produits agricoles ainsi que celles des dénominations de produits contre les usurpations et imitations. 
    Les consultations politiques régulières se poursuivent selon un rythme soutenu dans le cadre du Dialogue Politique Renforcé, du Dialogue Stratégique Informel ainsi que dans le cadre du Comité Politique et de Sécurité et au sein des enceintes multilatérales, notamment à l’ONU. 
    Δ Se féliciter de la qualité de la concertation entre le Maroc et l’UE à tous les niveaux et exprimer la disposition de notre pays, en sa qualité de membre non permanent du Conseil de Sécurité, à renforcer davantage cette collaboration fructueuse dans tous les domaines.
    La dimension financière demeure un axe de coopération essentiel entre les deux parties. Cette coopération s’est inscrite au cours des deux années 2012 et 2013 dans une logique de continuité, d’une part s’inscrivant dans la finalisation du PIN II pour la période 2011-2013 qui s’élève à 580 millions d’euros et, d’autre part, l’accès à un nouveau programme de financement SPRING avoisinant les 110 millions d’euros pour 2012-2013. 
    Pour cette période, ces financements ont permis un accompagnement à des secteurs prioritaires, notamment le développement des politiques sociales (développement rural intégré, couverture médicale de base, INDH II), la modernisation économique (soutien à la réforme agricole), l’appui institutionnel (Hakama et Réussir le Statut Avancé), la promotion de l’égalité homme-femme et la protection de l’environnement.
    Le Maroc a atteint une capacité d’absorption, à la fois financière et institutionnelle, du soutien européen largement supérieure aux autres Etats de voisinage et continue d’être le principal bénéficiaire à l’échelle du Voisinage, Est et Sud de l’appui financier de l’UE. 
    Δ Le Maroc note avec satisfaction l’augmentation du budget européen dédiée au voisinage pour l’exercice financier 2014-2020. 
    Δ Le Maroc souscrit à la logique du « more for more » tout en soulignant que cet accompagnement doit prendre en considération d’autres paramètres, tels que la capacité d’absorption, la spécificité des relations et les ambitions de chacun des pays.
    Δ Cet instrument doit, également, être mis en œuvre en complémentarité avec d’autres mécanismes financiers devant permettre de réduire les disparités des aides entre les pays partenaires et les nouveaux adhérents en vue de construire un projet d’avenir commun, dans une logique de solidarité qui a été mise en place en faveur des candidats à l’adhésion, à travers les fonds de cohésion et les fonds structurels. 
    Perspective des relations bilatérales
    Il y a lieu de souligner que la dernière visite au Maroc du Président de la Commission Européenne, Monsieur José Manuel Barroso, le 1er mars 2013, a constitué une occasion pour donner une nouvelle impulsion au Partenariat exemplaire Maroc-UE et à la mise en exergue des ambitions des deux parties pour le renforcement des liens de coopération.
    Dans ce cadre, le Maroc souhaite poursuivre cette collaboration étroite avec les différentes institutions européennes (Conseil, Commission et Parlement) pour consolider davantage le Partenariat Maroc-UE et conforter la place du Maroc en tant que pays pionnier dans les relations de l’UE avec son voisinage. 
    Δ Souligner que ceci implique nécessairement un engagement fort et continu de l’UE envers le Maroc en donnant plus de visibilité à leur Partenariat stratégique aux niveaux :
    Politique à travers la poursuite de la réflexion commune en vue de définir un nouveau cap stratégique ambitieux pour ce Partenariat et une nouvelle étape contractuelle devant prendre le relais de l’actuel Accord d’Association, qui régit les relations entre les deux parties depuis 2000. Rappeler que le Maroc a fait part à l’UE de sa vision quant à l’évolution des relations bilatérales vers un « Partenariat privilégié » basé sur les quatre Espaces de coopération (Espace Economique Commun, un Espace de valeurs partagées, un Espace de Sécurité Commune et un Espace de connaissance partagée). Cette évolution est de nature à conforter notre ambition commune de bâtir une coopération multidimensionnelle mutuellement bénéfique. 
    Financier à travers 1/ le renforcement de l’appui financier au Royaume dans le cadre de la future programmation financière 2014-2020, afin d’accompagner son processus de réformes politiques et son développement socio-économique et 2/ l’examen des modalités en vue de franchir une nouvelle étape pour l’utilisation des instruments financiers, notamment les fonds de cohésion et les fonds structurels. 
    Questions d’interets commun
    Souligner que le contexte régional particulier marqué par la crise économique et les débats autour des fondamentaux de l’Union européenne ainsi que les mutations politiques profondes intervenues dans les pays sud-méditerranéens, doit constituer une opportunité pour le renforcement du Partenariat Maroc-UE mutuellement bénéfique, en tirant profit de nos complémentarités. 
    Saluer la Politique européenne de voisinage révisée, et préciser que le Maroc adhère à sa philosophie et soutient ses fondamentaux. 
    Dans ce même esprit, saluer l’engagement de l’UE vis-à-vis de ses partenaires du Sud de la Méditerranée et les mesures et mécanismes adoptés en faveur de cette région et préciser que la logique et la démarche qui ont prévalu dans leurs mises en place, doit être adaptées au cas par cas, afin de tenir compte des spécificités de chacun des pays, eu égard aux principes européens du « plus pour plus » et de la différenciation. 
    Dans le même sens, saluer l’initiative européenne relative à sa dernière Communication sur le Maghreb qui traduit l’intérêt qu’accorde l’UE au renforcement de l’intégration maghrébine. Rappeler, dans ce cadre, l’attachement du Maroc à un Maghreb politiquement stable et économiquement prospère qui sera bénéfique aussi bien pour les pays du Maghreb que pour l’UE en soulignant l’importance d’une mise en œuvre hâtive des recommandations formulées par l’UE dans sa Communication sur le Maghreb. 
    Sur le plan sécuritaire, souligner la nécessité de renforcer davantage le dialogue politique et la coopération opérationnelle, notamment en ce qui concerne la région sahélo- saharienne, qui nécessite l’adoption d’une approche régionale impliquant tous les pays concernés. Saluer dans ce cadre, la stratégie de l’UE pour le Sahel et exprimer l’intérêt du Maroc à être associé à sa mise en œuvre sur le plan opérationnel. 
  • Moroccoleaks : Eléments de langage pour la rencontre du MAE avec le Secrétaire general du Conseil de l’Europe, M. Thorbjorn Jagland

    Rencontre de Monsieur le Ministre avec le Secrétaire general 

    du Conseil de l’Europe, M. Thorbjorn Jagland
    *****
    Quelques Eléments de langage
    Se féliciter de la rencontre avec le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe qui constituera une nouvelle occasion pour discuter de la coopération exemplaire qui existe entre le Maroc et le Conseil de l’Europe. 
    Rappeler que le Maroc s’est engagé à renforcer des liens novateurs et multidimensionnels avec les différentes Instances européennes pour accompagner la politique d’ouverture et de modernisation, d’Etat de droit, de démocratie et de bonne gouvernance menée par le Royaume. 
    Se féliciter du rapprochement irréversible avec le Conseil de l’Europe conforté par le Statut avancé auprès de l’Union européenne en 2008 et la Politique de Voisinage adoptée en 2011 par le Conseil de l’Europe à l’égard de son voisinage immédiat. 
    Se réjouir de l’état d’avancement de la mise en œuvre du Plan d’action intitulé « Priorités 2012-2014 pour le Maroc dans le cadre de la coopération avec le voisinage », adopté par les deux parties à l’occasion de la visite de Monsieur le Ministre à Strasbourg, le 14 avril 2012. 
    Se féliciter de la dynamique créée à travers la réalisation des objectifs arrêtés conjointement dans le cadre du plan d’action avec la contribution de l’ensemble des acteurs marocains concernés par les trois volets de coopération relatifs aux Droits de l’Homme, à la Démocratie et à l’Etat de Droit. 
    Réitérer l’engagement irréversible du Maroc dans le processus d’adhésion aux conventions du Conseil de l’Europe, selon une démarche progressive ciblant les domaines prioritaires pour le Maroc. 
    Noter avec appréciation l’état d’avancement des discussions entre les deux parties portant sur l’accord de siège permettant l’ouverture d’un Bureau du Conseil de l’Europe au Maroc. Cette initiative du Conseil de l’Europe traduit l’intérêt que cette institution accorde à la consolidation de son Partenariat avec le Maroc. 
    Saluer le développement d’une coopération fructueuse du Maroc avec les différents organes du Conseil de l’Europe en programmant une multitude d’activités dans les domaines des droits de l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit, et ce dans l’intérêt des deux parties. 
    Souligner que Parmi ces priorités, figure un important volet parlementaire qui vient couronner la participation et l’implication active des parlementaires marocains aux travaux de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) en vertu du statut de « partenaire pour la démocratie » dont bénéficie le parlement marocain auprès de l’Assemblée, depuis juin 2011. se féliciter de l’adoption par l’APCE, le 25 juin 2013, de la résolution positive concernant « l’évaluation du partenariat pour la démocratie concernant le Maroc ». 
    Exprimer le souhait du Maroc que la reconnaissance de sa dynamique de réformes en matière de démocratisation et des droits de l’homme reflétée, notamment dans le cadre du statut de « partenaire pour la démocratie » puisse continuer d’être véhiculée au sein du Conseil de l’Europe qui a toujours adopté une position neutre concernant le conflit artificiel du Sahara marocain qui suit un processus de règlement au sein de l’ONU. 
    Attirer l’attention sur le fait que cette question risque, aujourd’hui, d’être instrumentalisée au sein de l’APCE comme en témoigne les auditions consacrées au projet de rapport de Mme. Liliane Maury Pasquier (SOC, Suisse), concernant « la contribution parlementaire à la résolution du conflit du Sahara occidental» tenues, le 14 novembre 2012 et le 05 septembre 2013, à Paris et qui a associé la situation des droits de l’homme à la question du Sahara. 
    Préciser que certains milieux hostiles au Maroc cherchent à utiliser cette question au sein de l’APCE pour nuire à l’intégrité territoriale du Maroc et à jeter le discrédit sur les réalisations du Maroc en matière des droits de l’homme et de démocratisation. 
    Souligner l’importance d’œuvrer pour contrer toute tentative visant à freiner la dynamique ascendante du Partenariat entre le Maroc et le Conseil de l’Europe. 
    Rappeler que le Royaume du Maroc, qui a toujours eu une position avant-gardiste avec l’UE au sein du Voisinage Sud, considère que la consolidation d’une coopération novatrice avec le Conseil de l’Europe, conjuguée à la promotion des valeurs partagées, est le meilleur gage pour la concrétisation de nos objectifs et intérêt communs. 
    Préciser que dans cet esprit, le Maroc suit avec beaucoup d’intérêt les discussions entamées au sujet du renforcement des relations avec les pays voisins et souhaite dans ce cadre bénéficier d’un « statut spécial » lui permettant de renforcer sa présence au niveau du Comité des Ministres ainsi qu’au sein du Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux. 
    Enfin, Exprimer les remerciements du Maroc au Conseil de l’Europe qui ne cesse de témoigner du rôle pionnier du Maroc dans la région eu égard à ses avancées notoires en matière de démocratie et des droits de l’homme dans un contexte régional particulier qui se caractérise par des mutations politiques profondes. 
  • La société civile algérienne réaffirme sa solidarité avec le peuple sahraoui

    La société civile algérienne a réaffirmé sa solidarité avec la cause sahraouie juste, et ce, à l’ouverture de la 7e édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario et la République arabe sahraouie démocratique (RASD). 
    Intervenant à cette occasion, Saïd Ayachi, président du comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), a affirmé à l’université M’hamed-Bougara de Boumerdes, que l’organisation de l’université d’été était une initiative de la société algérienne et réalisée par la ferme volonté de la part du président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui a apporté son appui à la cause sahraouie depuis le début du conflit, et ce, par égard aux principes du 1er novembre. 
    Il a, en outre, salué le rôle des autorités algériennes pour le succès de l’université d’été, une tribune de dialogue et d’échange entre cadres du Polisario précisant que les interventions des enseignants algériens constituaient une contribution à la lutte du peuple sahraoui pour son droit immuable et reconnu par l’ONU mais aussi par l’UE, l’UA ainsi que de nombreux pays. Il a souligné que les Algériens étaient en parfaite connaissance du concept des mouvements de libération inspirés par la guerre de révolution qu’il s’agisse du Sahara occidental ou de la Palestine. Mohamed Bouguettaya, membre du secré- tariat général du parti du FLN, a rappelé que l’université d’été intervenait dans un contexte particulier pour la RASD qui poursuivra le parcours mené par le président sahraoui décédé, Mohamed Abdelaziz ajoutant que le peuple algérien restera engagé vis-à-vis de la cause sahraouie juste, une question de décolonisation. 
    Cette édition est marquée, a-t-il poursuivi, par les exploits réalisés par le Front Polisario à l’échelle internationale notamment l’«échec» du souverain marocain Mohamed VI face à l’ONU à propos de l’expulsion des territoires sahraouis des membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Revenant sur «l’échec du Maroc face à l’Union africaine», le même responsable a souligné que le Sahara occidental demeurera membre de l’organisation, en réponse à la tentative menée par les autorités marocaines dans ce sens. «Le Maroc continuera à représenter une menace pour l’Afrique de l’Ouest en raison de la prolifération du trafic de drogues dans la région», a-t-il averti. 
    Le «Makhzen tente toujours de déstabiliser la région ouest de l’Afrique du Nord», a-t-il souligné ajoutant que le Maghreb ne serait jamais stable tant que la tension persiste dans la région à travers l’occupation du Sahara Occidental». «Nous n’accepterons pas un Maghreb sans le peuple sahraoui, et par conséquent, ce dernier peut être confiant en le soutien de l’Algérie»,a-t-il affirmé. Un soutien indéfectible, a-t-il dit, de la part de l’Algérie sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Sollicité pour faire pression sur le Sahara Occidental et le Front Polisario, le président Bouteflika avait refusé estimant que la décision revenait aux seuls Sahraouis, a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, mis en garde les parties qui tentent de déstabiliser l’Algérie ou de porter atteinte à sa sécurité affirmant que l’«Algérie est forte de ses hommes qui veillent à sa protection», saluant par la même les efforts consentis par les élé- ments de l’ANP. Il a, par ailleurs, salué «la compétence de l’armée et des combattants sahraouis, à leur tête le président sahraoui Brahim Ghali», a encore ajouté l’intervenant. 
    Le président du parti Front El Mostakbal, Belaïd Abdelaziz a affirmé que le peuple algérien demeurera toujours aux côtés des sahraouis et appuiera leur cause juste dans les tribunes internationales. 
    Le président du parti du Renouveau algérien (PRA), Lakhdar Belmahi a souligné que les Algériens sont convaincus que le peuple sahraoui finira par exercer son droit à l’autodétermination, appelant l’occupation marocaine à mettre fin à sa politique de tergiversation. La 7e édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), s’est ouverte mardi à l’université M’hamed-Bougara (Boumerdes). Quelque 400 cadres, des membres de la société civile algérienne et des personnalités internationales activant dans la défense des droits de l’Homme participent à ce rendez-vous. Etaient présents à l’ouverture de cette rencontre devant durer jusqu’au 22 août et placée sous le thème «L’Etat sahraoui est la solution», le président sahraoui, Ibrahim Ghali, l’ambassadeur de la RASD à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoun, le président de l’université d’été et des responsables sahraouis. Prennent part également à ce rendez-vous des représentants de partis politiques algériens.
  • Le Makhzen et les assassinats politiques

    Par B. Selimia – Le cas du syndicaliste sahraoui mort dans les geôles de Mohammed VI vient noircir davantage son registre des droits de l’Homme. Le Makhzen a encore une fois affiché son mépris à l’égard du peuple sahraoui en privant la famille du syndicaliste et du leader de la coordination des Sahraouis sans-emploi, qui a été arbitrairement interpelé et emprisonné le 1er avril dernier, par les forces marocaines et décédé quinze jours plus tard, d’organiser ses funérailles. Selon l’ONG britannique pro-sahraouie Adala UK, Brahim Saika a été inhumé le 4 août à 19h30, alors que les membres de sa famille n’ont été informés que 15 minutes avant son enterrement sans leur consentement. La police marocaine a refusé d’effectuer une autopsie sur la dépouille du défunt pour déterminer la cause du décès de ce militant politique sahraoui.
    Le Makhzen aurait tenté d’acheter le silence de sa famille face à ce crime odieux, en lui proposant la somme de 700 000 dirhams. La famille de Brahim Saika n’a pas l’intention de se taire. Elle jure de ne jamais pardonner au Maroc cet assassinat et appelle les membres de la communauté internationale à assumer leur responsabilité, pour mettre fin aux violations systématiques et répétées des droits de l’Homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
    Khadidja Saika, la sœur de Brahim, retrace le fil des évènements d’une journée macabre, en rapportant que «le 4 août, deux hommes se sont présentés à l’adresse de la famille, s’affichant comme étant des représentants du gouvernement marocain. Les deux hommes ont effectivement informé le jeune frère de la victime qui était seul à la maison au sujet de l’enterrement de Brahim, le même jour à 19h30». «La famille, ajoute la sœur du défunt, n’a pas accepté que l’enterrement ait lieu avant qu’une autopsie soit pratiquée». «Malheureusement, notre requête est restée lettre morte», a-t-elle regretté, précisant que les autorités marocaines ont enterré son frère sans déterminer les causes de son décès. Selon elle, cette administration qui prétend veiller à la sécurité des gens est en réalité «un appareil de répression impitoyable».
    La mort de Brahim Saika a affecté les militants sahraouis des droits de l’Homme, les mouvements syndicaux et toutes les formations qui ont collaboré étroitement avec le défunt pour la défense des droits humains des populations sahraouies. Selon un membre de la coordination des Sahraouis sans-emploi, l’assassinat de Brahim Saika «est une tragédie». «Brahim, dira en substance ce militant, a été victime d’une campagne d’intimidation constante avant son interpellation qui a incontestablement entraîné sa mort». Ce dernier acte répressif démontre encore une fois l’absence de scrupule au sein du régime marocain à l’égard des populations sahraouies. Il est grand temps que le Maroc cesse cette politique d’occupation et se conformer au droit international et des résolutions des Nations unies qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination par voie référendaire.
    Adala UK a, de son côté, condamné vigoureusement ce dernier acte perpétré par l’Etat marocain et exigé une action urgente de la communauté internationale, en particulier l’ONU, les interpellant pour dénoncer un acte «injustifiable et inhumain». Le gouvernement marocain devra s’expliquer sur les circonstances de la mort de Brahim Saika et designer les responsables de cet acte qualifié par Adala UK d’«assassinat politique arbitraire».
    Boudjemaa Selimia

  • Le Président Mohamed Ould Abdelaziz reçoit un envoyé spécial du président sahraoui

    Nouakchott, 11/08/2016 – Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu en audience, jeudi au palais présidentiel à Nouakchott, M. M’Hamed Khadad, membre du secrétariat national du Front POLISARIO et son coordinateur avec la mission des Nations Unies pour le Sahara Occidental (MINURSO), envoyé spécial du président sahraoui.
    Le responsable sahraoui a fait la déclaration suivante à l’AMI à sa sortie d’audience:
    « J’ai eu l’honneur d’être reçu par Son Excellence le Président Mohamed Ould Abdel Aziz auquel j’ai remis un message de son frère le président Brahim Ghali, relatif aux derniers développements de la question du Sahara occidental et aux efforts des Nations Unies pour lui trouver une solution »
    Il a ajouté que le message a trait aussi  » aux relations bilatérales ».
  • « Cette fois, nous demandons à ce que le Conseil de sécurité soit partie prenante dans les négociations » (Lahcen Lahritani)

    Le dossier du Sahara occidental qu’on disait longtemps figé et oublié au prix de jeux et d’enjeux faisant fi de la légalité internationale connaît tout de même depuis plusieurs semaines un regain de frémissements qui augure de nouvelles manœuvres. La crise ouverte depuis mars dernier entre le Maroc et le secrétaire général de l’ONU, Ban Kimoon, l’annonce par Rabat de vouloir réintégrer l’organisation panafricaine, l’UA et la reprise attendue des négociations entre les parties en conflit sont des éléments constitutifs d’un emballement des évènements qu’il faut désormais bien observer, affirme le responsable sahraoui. Entretien.
    Reporters : Les cadres de la RASD et du Front Polisario tiennent jusqu’au 25 août prochain leur université d’été à Boumerdès. Quelle importance revêt cet évènement ?
    Lahcen Lahritani: L’université d’été des cadres de la RASD et du Front Polisario est un évènement capital dans l’année pour la cause sahraouie. Elle leur permet de faire le point sur les grands dossiers dont ils ont la charge, d’évaluer le travail accompli pendant un semestre, de partager les analyses sur les mutations internationales qui les concernent directement et indirectement et d’être au contact, dans un cadre convivial mais studieux, des militants. L’autre importance, cette année, est que c’est une université d’été qui se tient sous une nouvelle direction après la disparition de notre grand militant, le président Mohamed Abdelaziz qui a sacrifié sa vie pour notre juste et noble cause. Elle est le lieu d’un passage à témoin dans une cause qui finira par aboutir tôt ou tard. L’occasion m’est donnée ici pour préciser que les rumeurs qui ont suivi le décès du président Abdelaziz et qui ont été véhiculées par la presse marocaine disant de lui qu’il regrettait à la fin de sa vie d’avoir défendu la cause sahraouie ne sont qu’un mensonge venant d’un ennemi voulant à tout prix briser notre mouvement de libération. Au Sahara occidental, on n’accorde pas d’importance à ces rumeurs, car si c’était le cas, on aurait cessé de lutter en faveur de notre cause depuis 1975.
    Lors du dernier sommet de l’Union africaine tenu à Kigali, le Maroc a exprimé son souhait de réintégrer à nouveau l’UA, mais à condition d’en suspendre la RASD. Faut-il vous inquiéter de sa nouvelle stratégie politique et diplomatique en direction de l’Afrique ?
    Tout d’abord, je tiens à préciser que le Maroc ne peut en aucun cas porter des amendements sur l’acte constitutif de l’UA qui exige de ses membres le respect des frontières héritées au lendemain de l’indépendance et de respecter aussi la souveraineté des Etats membres. En outre, le communiqué sanctionnant les travaux du 27e sommet ne mentionne guère une demande du Maroc à vouloir suspendre la RASD de l’UA. Ce vœu n’a été qu’un message que le roi Mohamed VI n’a pas pu lire durant le sommet de Kigali et que les médias marocains ont médiatisé, pour des raisons politiques internes surtout. Quant à sa volonté d’adhérer à l’UA, cela n’est pas innocent. Cela cache une ambition de diviser les Etats membres de l’UA et de neutraliser sa cohérence sachant qu’elle appelle à fixer un rendez-vous pour la tenue d’un référendum d’autodétermination au profit du peuple sahraoui et mettre un terme à un conflit qui dure depuis des décennies. Le but du Maroc est d’adhérer à l’UA sans respecter sa charte. Cela ne peut avoir lieu. Cependant, s’il respecte les clauses de l’acte constitutif de l’UA, nous sommes prêts à un rapprochement avec lui. En ce qui concerne le processus de négociation, l’ONU a fait une proposition formelle aux parties en conflit pour le relancer. Cela vous satisfait-il ? Nous, nous sommes optimistes quant à la relance des négociations. Et je suis convaincu que le peuple sahraoui aura le dernier mot quant à son indépendance. En attendant le référendum, la communauté internationale doit exercer des pressions sur le Maroc pour qu’il respecte les résolutions onusiennes et le droit des peuples à l’autodétermination et d’appliquer les clauses de l’accord de la paix de 1991. Pour le moment, l’occupant marocain persiste sur ses positions et tourne le dos à la communauté et légitimité internationales. Ce qu’il serait logique, c’est que la communauté internationale exerce des pressions sur la partie qui enfreint les lois. Par ailleurs, on est en train d’œuvrer pour mettre à nu la position de la France, un pays clé dans le dossier et qui soutient la politique expansionniste du royaume chérifien. En parallèle, nous tentons de faire adhérer et sensibiliser à notre cause les pays qui ne reconnaissent pas encore la RASD. Nous allons rester sur cette ligne de conduite et poursuivre notre bataille diplomatique dans ce sens. En cas d’échec, nous n’écartons pas la possibilité d’opter pour une autre politique plus radicale…
    Vous n’avez pas répondu à la question…
    Pour répondre à votre question, l’ONU a remis une lettre à la direction du Front ainsi qu’une autre à l’occupant marocain pour la relance des négociations en attendant la venue de Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Nous avons manifesté notre disposition à entamer des négociations avec le Maroc. Nous avons également assuré à l’ONU de notre pleine collaboration et nous saluons la résolution onusienne 22-85 qui proroge les prérogatives de la Minurso pour exercer pleinement son mandat. Par contre, nous demandons que le Conseil de sécurité soit partie prenante dans les négociations.
    On parle d’un retour imminent de Christopher Ross dans la région…
    Si l’on se réfère à la lettre de l’ONU qui nous a été adressée, on croit à un retour imminent de Ross. Il est en de même pour la composante civile de la Minurso qui va y retourner dans sa totalité pour accomplir sa principale mission qui est d’organiser un référendum d’autodétermination. D’ailleurs, j’ignore pourquoi l’opinion publique internationale pense que le Maroc a expulsé la composante civile de la Minurso parce que Ban Ki-moon a qualifié pour la première fois la présence de ce pays sur nos terres d’occupation, alors que c’est une résolution onusienne datant de 1979 qui l’a qualifié ainsi «d’occupant». Le SG de l’ONU n’a fait qu’interpréter cette résolution, ce qui est ordinaire parce qu’il ne peut outrepasser les résolutions de l’ONU. 
  • Harry Kalaba breaks down, insults judges

    Former minister of Foreign Affairs minister Harry Kalaba has spent the last three days ‘crying’ and insulting judges of the Constitutional Court for ordering him to refund the money he has obtained illegally while he masqueraded as minister.
    On Monday, the Constitutional Court ordered Cabinet, deputy and provincial ministers to vacate office forthwith because their continued stay in office was against the spirit of the amended Constitution after the National Assembly was dissolved.
    The Court also ordered the ministers to pay back all the salaries, allowances and other emoluments they have drawn from the treasury since May 12, 2016 when Parliament was dissolved.
    Of all the close to 70 ministers affected, Kalaba has been hit hardest as he has the biggest amount to refund.
    During the period he was illegally holding himself out as minister of Foreign Affairs, Kalaba took numerous trips to different countries using tax payers’ money when he was not entitled to. Among the countries he travelled to on business class is Morocco and Rwanda where he illegally represented Zambia at the African Union Summit. In Morocco he illegally withdrew Zambia’s recognition of Western Sahara. While in these countries, Kalaba stayed in five star hotels, ate expensive meals and took choice wines using the money he was not entitled to. He was also paid per diem and other special allowances.
    So when the superior court on matters of the constitution ordered that these monies must be paid back, Kalaba almost fainted. According to one of his family members, Kalaba skipped supper on Monday as he was in no mood for food. Kalaba has even failing to campaign but was heard insulting judges.
    Yet, when this matter started, the Watchdog as usual advised these thick headed people to be careful. In fact, we told them that when the time to account comes, president Edgar Lungu will not protect them. True to our predictions, when Lungu heard the ruling, he said he will obey the court order. The truth is that there is nothing for Lungu to obey. The order was directed at the ministers who were obtaining money by false pretence. Lungu’s case is different and may come after he loses elections, which is that, as custodian of the public purse, he allowed and encouraged his friends to loot it. Lungu does not care about anyone except himself and will pretend, even here, that he didn’t know.
    As fort he former ministers such as Kalaba, they must pay the money immediately or risk being arrested. The court already ordered and the former ministers do not need to wait for anything else. If they don’t pay, Linda Kasonde will simply go back to court and start contempt of court proceedings.
    THE ZAMBIAN OBSERVER, 10 august 2016