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  • Le Maroc savoure déjà le goût de la défaite dans sa guerre diplomatique contre l’ONU (journaliste russe)

    Le conflit du Sahara Occidental est passé d’un état d’amnésie total à occuper une première place dans les urgences et une guerre diplomatique est en train de larver entre l’ONU et le Maroc, selon le journaliste russe Alexaner Mezianev.
    Dans un article paru sur le site d’études stratégiques Fondation Culture Stratégique, Mezianev rappelle que le conflit a éclaté lorsque le Maroc a décidé de monter vers l’escalade en expulsant le personnel civil de la MINURSO du Sahara Occidental après que le Secrétaire Général de l’ONU a qualifié la présence marocaine dans ce territoire d’occupation.
    « Malgré les divergences dans le Conseil de Sécurité, ses membres continuent d’insister sur la nécessité que le Maroc autorise le retour du personnel de la mission onusienne », souligne le journaliste. 
    « Mme Dlamini-Zuma a déclaré à plusieurs reprises que l’Afrique ne peut pas être considérée libre tant que le peuple du Sahara occidental se trouve sous occupation marocaine et que l’Union africaine soutiendra le peuple du Sahara occidental jusqu’à sa victoire finale ». a-t-il ajouté.
    « Dans cette guerre diplomatique le Maroc est déjà en train de sentir le goût de la défaite. Lors du dernier sommet de l’Union Africaine, le président tchadien, Idriss Déby, a refusé même de lire une lettre du roi Mohammed VI demandant l’adhésion de son pays à l’UA. Et 25 membres du personnel expulsé de la mission de l’ONU ont paisiblement regagné leurs postes », conclue-t-il.
  • Proposition "formelle" de l’ONU — Sahara occidental

    Après avoir apparemment aplani son malentendu avec le Maroc, l’Organisation des Nations Unies semble vouloir reprendre la main pour relancer les négociations sur le dossier du Sahara, à travers une « proposition formelle » qu’elle a concoctée depuis les derniers déplacements infructueux dans la région, de son patron, Ban Ki-Moon et de son envoyé personnel, Christopher Ross.
    Lundi, Farhan Haq, le porte-parole adjoint du chef de l’ONU a déclaré qu’après l’appel du Conseil de sécurité à la reprise des discussions, « rien ne pourra empêcher Ross de retourner dans la région pour poursuivre les efforts de facilitations » des négociations.
    « Une proposition formelle est en train d’être faite aux parties et aux pays voisins », a-t-il ajouté, sans pour autant donner plus de détails.
    Le pourrissement de la situation qui résulte du maintien du statu quo dans le conflit du Sahara occidental est perçu avec inquiétude par la communauté internationale y compris désormais par certains de ses membres ayant eu complaisance et compréhension pour les subterfuges marocains qui ont fait obstacle à de véritables négociations entre Sahraouis et Marocains.
    Dans ce cadre, le Front Polisario a dénoncé les blocages dressés par l’occupant au processus onusien, en entravant la tenue d’un cinquième round de négociations prévu pourtant dans la résolution 2285 (2016) prorogeant le mandat de la Minurso.
    Le Front Polisario avait saisi le Conseil de sécurité sur la nécessité d’établir un processus pour des négociations directes et de haut niveau entre les deux parties.
    D’ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon dans un geste d’apaisement avec le Maroc suite à ses bavures diplomatiques en Algérie, a assisté à la réception offerte ce week-end à New York, par le Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, à l’occasion de la fête du Trône célébrée au Maroc le 30 juillet dernier.
    Farhan Haq, le porte-parole du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, a fait savoir, hier mardi, que l’émissaire des Nations Unies au Sahara, Christopher Ross, a eu, au cours des dernières semaines, plusieurs contacts avec les parties prenantes, notamment le Maroc, en vue de relancer le processus de négociation.
    Rabat continue d’entraver le processus de négociations directes malgré la demande du Conseil de sécurité et celle du secrétariat général de l’ONU de reprendre les négociations sur le statut du Sahara occidental occupé.
  • Ross ne doit pas jeter l’éponge

    par Kharroubi Habib
    Les autorités marocaines n’ont probable ment guère apprécié que le Conseil de sécurité de l’ONU ait réitéré son appel à la reprise des négociations entre le royaume et le Front Polisario auxquelles il assigne qu’elles doivent parvenir à une solution politique garantissant le droit à l’autodétermination au peuple sahraoui. Probablement qu’elles n’en rejetteront pas toutefois publiquement le principe, sachant que cette attitude vaudrait à leur pays des déboires diplomatiques qui rendront encore plus intenable sa posture sur le dossier du Sahara occidental déjà sérieusement mise à mal par la contestation internationale grandissante à laquelle elle est confrontée. 
    Il faut plutôt s’attendre à ce que Rabat tout en exprimant publiquement que le Maroc est favorable à la reprise des négociations demandée par le Conseil de sécurité s’ingénie à lui faire obstacle en soulevant des « problèmes » dont le roi et le Makhzen feront du règlement le préalable au retour du Maroc à la table des négociations.
    Parmi ceux-ci il y aura celui posé par la confiance renouvelée au diplomate américain Christopher Ross en tant qu’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental et en tant que tel devrait reprendre ses contacts et consultations avec les parties en conflit et les Etats voisins en vue de rendre possible la relance du processus de négociations. Les Marocains ne manqueront pas de réclamer son dessaisissement du dossier en réitérant contre lui la fable dont ils se sont prévalus pour le déclarer « persona non grata » dans le royaume au motif de son prétendu parti pris en faveur des Sahraouis et d’être instrumentalisé par l’Algérie.
    Les Nations unies qui ont conservé leur confiance à Christopher Ross démontrant ainsi qu’elles considèrent infondées les accusations portées contre lui par le Palais et le Makhzen marocains doivent signifier à ces derniers qu’ils n’obtiendront pas son remplacement.
    Engager avec eux sur le sujet une quelconque tractation serait convenir que le Maroc aurait un droit de regard sur le choix par l’ONU de la personnalité à qui confier le dossier du Sahara occidental. La fixation que Rabat fait sur Christopher Ross se nourrit du ressentiment qu’il a suscité en s’en tenant dans sa mission au strict respect des stipulations du plan onusien du règlement du conflit sahraoui.
    Les autorités marocaines qui sont mises au pied du mur par l’appel du Conseil de sécurité qu’elles ne peuvent officiellement rejeter vont tenter d’en éloigner au plus loin l’exécution en relance, la crise à peine retombée qu’ont connue les relations maroco-onusiennes, non pas sur le but visé par l’appel du Conseil de sécurité mais sur le cas de Christopher Ross. Mais pour avoir usé et abusé de la stratégie de la grossière diversion, le roi et le Makhzen ont fini par lasser même parmi les fidèles soutiens de leur prétention sur le Sahara occidental.
    A trop tirer sur la corde en exigeant la disqualification de quiconque n’entre pas dans la connivence avec le royaume pour son dessein pour le Sahara occidental, les autorités du Makhzen vont finir par faire le vide autour d’elles internationalement et ne pourront compter que sur les amitiés que procure leur politique de la « Mamounia » et des « Ryad ».
  • Moroccoleaks : La Russie et le Sahara Occidental

    Document : Note interne du Ministère marocain des Affaires Etrangères du 9 mai 2014
    Il y a lieu de souligner les points suivant de la note : 
    – Le Maroc ne partage pas avec la Russie autant de valeurs qu’avec ses alliés traditionnels.
    – Sur un certain nombre de questions régionales et internationales, la position du Maroc est divergente avec celle de la Russie (Syrie, Iran etc.).
    En effet, au moment où la Russie combat le terrorisme en Syrie et au Proche Orient, le Maroc soutient les efforts de l’Arabie Saoudite dans l’approvisionnement des terroristes en hommes, armes et équipements.
    TEXTE INTEGRAL DE LA NOTE
    LA FEDERATION DE RUSSIE & LA QUESTION DU SAHARA MAROCAIN
    1*introduction 
    Les péripéties de la question nationale au cours des trois dernières années soulignent l’importance pour le Maroc de revoir son jeu d’alliance parmi les puissances déterminantes au Conseil de Sécurité des Nations Unies. 
    La physionomie du Conseil de sécurité et la portée des débats en son sein reflètent un effritement de la mainmise des P3 Etats-Unis, de la France et du Royaume Uni sur la gestion du dossier du Sahara et un retour en force de la Russie et de la Chine. 
    Il importe donc pour le Royaume de renforcer son partenariat stratégique avec la Russie. 
    Ce renforcement ne doit pas être conçu comme une alternative aux relations fortes avec d’autres membres permanents (France/Etats Unis). Il s’agit plutôt de compléter ces alliances traditionnelles et de diversifier les partenariats en tenant compte des réalités changeantes internationales et des intérêts supérieurs du Royaume. 
    Certes : 
    Le Maroc ne partage pas avec la Russie autant de valeurs qu’avec ses alliés traditionnels. 
    Sur un certain nombre de questions régionales et internationales, la position du Maroc est divergente avec celle de la Russie (Syrie, Iran etc.). 
    Toutefois : 
    La Russie est un acteur incontournable du Conseil de sécurité. 
    Elle a une perception de l’action de l’ONU proche de celle du Maroc. 
    Elle défend aujourd’hui les principes défendus par le Maroc. 
    C’est dans ce contexte qu’il convient d’analyser la position Russe dans ce dossier, d’identifier les déterminants qui motivent cette position et d’explorer les voies à même de l’optimiser, notamment à travers le renforcement des mécanismes de partenariat qui lient le Royaume à la Russie. 
    2* la question du Sahara 
    3* un éléments du positionnement de la russie 
    4*sur la scene internationale 
    Pour la Russie, la question du Sahara a toujours fait partie du jeu géopolitique global sur la scène internationale. Elle a également constitué un levier pour la promotion des intérêts de ce pays aussi bien avec le Maroc qu’avec l’Algérie. Elle représente enfin un élément qui permet à Moscou d’assoir son influence dans la région. 
    Si la Russie n’a jamais été activement entreprenante sur ce dossier, il n’en demeure pas moins qu’elle a toujours veillé à garder son influence sur cette question. 
    Ainsi, à l’analyse de l’évolution chronologique de la position russe trois étapes peuvent être distinguées: de 1975 à 1998, de 2000 à 2006 et de 2007 à ce jour. 
    * de 1975 à 1998: Appui idéologique à l’autodétermination 
    Les considérations géopolitiques liées à la guerre froide ont largement modelé la position de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques sur la question du Sahara durant les années 70. A cette époque, il s’agissait tout simplement d’une rivalité évidente entre les clans occidental et oriental. L’URSS soutenait inconditionnellement les pays de sa «sphère d’influence». De par leur choix politique socialiste, l’Algérie et la Libye, notamment, relevaient alors de cette sphère. D’un autre côté, l’URSS s’opposait de manière systématique à toute initiative américaine ou occidentale. 
    Dans ce contexte, la question du Sahara était alors perçue comme un « conflit satellitaire ». Le soutien politique à la position de l’Algérie était évident. L’équipement militaire et l’armement étaient assurés, principalement, à travers la Libye de Kaddafi et la formation l’était par Cuba. 
    L’appui de l’ex-URSS à la thèse d’autodétermination dans la question du Sahara, tant à l’Assemblée Générale qu’au Conseil de sécurité, était le corollaire de son rôle de leader du mouvement d’émancipation des peuples opprimés par la colonisation et qui trouvait du côté d’Alger un relai en Afrique. 
    Toutefois, la politique de modération adoptée par le Maroc et sa recherche permanente d’un équilibre dans ses relations étrangères, a conduit Moscou à atténuer ses positions sur le Sahara, et éviter un protagonisme excessif aux dépens de ses relations avec le Maroc. 
    * De 1998 à 2006 : Appui aux efforts de l’ONU pour parvenir à une solution politique, mutuellement acceptable 
    L’effondrement du mur de Berlin, conjugué à l’éclatement de l’URSS et à l’échec du model socialiste s’est accompagné d’un affaiblissement de la Russie. 
    La puissance idéologique et militaire soviétique faisait désormais partie d’un passé révolu. La bipolarité qui avait caractérisé le monde après la seconde guerre mondiale, a laissé place à une suprématie idéologique, militaire et économique occidentale conduite par les Etats-Unis d’Amérique. 
    Avec ses réalités économiques peu reluisantes exposées au grand jour, et confrontée à une période de transition politique et économique fragile, la Russie a vu son influence diminuer considérablement au sein des Nations Unies et, en particulier, au Conseil de sécurité et s’est quasi-limitée à quelques questions qu’elle considérait comme ses intérêts supérieurs. 
    A l’Assemblée Générale des Nations Unies et durant cette période, les Résolutions sur la question du Sahara ont été toujours adoptées sans vote, à l’exception de celles en 2004 et en 2006 qui avaient été soumises au vote. En ces deux occasions, la Russie avait voté en faveur des deux résolutions, alors que le Maroc invitait les Etats membres des Nations Unies à s’abstenir sur lesdits projets. 
    Au niveau du Conseil de sécurité, toutes les résolutions ont été votées par consensus, à l’exception des résolutions 1282 (1999) et 1301 (2000), adoptées respectivement par 14 vois pour (dont la Russie), 1 contre (la Namibie) et par 12 vois pour (dont la Russie), 1 contre (la Namibie) et 2 abstentions (la Jamaïque et le Mali). Ces deux résolutions ont établi l’inapplicabilité de la mise en œuvre du plan de règlement, en raison des divergences fondamentales entre les points de vue des parties. 
    Par occasions, la position russe avait même été favorable au Maroc. En effet, lors du vote de la Résolution 1541 en avril 2004, la Russie avait inclus le terme « solution optimale reposant sur un accord entre les deux parties1 » pour limiter la primauté du Plan Baker II, laissant la voie ouverte à d’autres solutions. 
    Le vote favorable de la Russie à toutes les résolutions adoptées durant cette période illustre, du moins en apparence, son soutien aux efforts entrepris par les Nations Unies en vue de parvenir à une solution politique, définitive et mutuellement acceptable au différend régional sur le Sahara. 
    * De 2007 à ce jour: Neutralité positive et soutien au processus politique de négociations 
    L’attitude de la Russie durant cette période pourrait être qualifiée de neutralité positive lors de l’examen de la question du Sahara par le Conseil de sécurité. 
    Ainsi, lors du vote de la résolution 1813 (2008) du Conseil, la Russie a joué un rôle crucial dans le maintien et la consolidation des paramètres d’implication des Nations Unies, à travers la MINURSO, dans le différend régional sur le Sahara, en s’opposant à l’inclusion de toute référence à la question des droits de l’homme dans la résolution, à tel enseigne qu’elle a été vivement critiquée par le Représentant de Costa Rica. 
    En effet, le Représentant du Costa Rica avait déclaré, le 30 avril 2008, que : «Aujourd’hui, à notre grande surprise, le représentant de la Fédération de Russie a menacé d’exercer son veto technique à toute mention des droits de l’homme, alors que les deux parties se lancent des accusations mutuelles sur la question des droits de l’homme, et alors que cette question a été soulevée par plusieurs délégations pendant les consultations et qu’elle est mentionnée à de nombreuses reprises dans les rapports du Secrétaire général». 
    Lors du vote sur la résolution 1871 (2009) du Conseil, le Représentant russe au Conseil a indiqué que «la position de la Russie sur la question du Sahara occidental demeure inchangée. « Nous sommes favorables à la recherche d’un règlement juste, durable et mutuellement acceptable de cette question, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et en vertu du principe selon lequel les parties doivent consentir à tout mécanisme proposé pour régler cette question». 
    Lors de l’examen de la question du Sahara en 2013 par le Conseil de sécurité, le Représentant de la Russie a souligné que son pays encourage une solution politique mutuellement acceptable basée sur les résolutions du Conseil de sécurité et le respect de la Charte de l’ONU. 
    Il a ajouté que la Russie reconnaît la difficulté de la négociation, tout en soulignant qu’il n’y a pas d’autres voies. D’où la nécessité de chercher un compromis. Il a insisté sur le respect des dispositifs du Chapitre VI en vertu duquel est traitée la question du Sahara. 
    Il est inacceptable de tenter d’imposer des recettes de l’étranger aussi agréables qu’elles puissent paraître. 
    Lors de l’examen de la question du Sahara en 2014 par le Conseil de sécurité, le Représentant de la Russie a signalé que la position de la Russie est inchangée, en précisant que Moscou regrette que la situation n’ait pas évolué. Il a affirmé que son pays refuse le statut quo ainsi que tout acte portant atteinte à la solution politique. 
    Il a déclaré que la Russie encourage une solution politique mutuellement acceptable, basée sur les résolutions du Conseil de sécurité. De même, il a indiqué que la MINURSO doit respecter son mandat et qu’il est inacceptable de politiser la question des droits de l’homme. 
    La position pondérée et constructive de la Russie s’est manifestée, en particulier, lors du vote sur la résolution 1920 (2010) du Conseil, au moment où les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc poussaient fortement en faveur d’un élargissement du mandat de la MINURSO, pour y inclure une composante «droits de l’homme». 
    Ainsi, le représentant russe a mis en exergue ce qui suit : «La Fédération de Russie a participé à l’élaboration de cette résolution et, de ce fait, a pris conscience de la nécessité d’élaborer une décision du Conseil de sécurité qui garantirait la réalisation de progrès dans le processus de négociations et qui pourrait s’avérer utile pour l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Christopher Ross, dont nous appuyons les efforts». 
    Il a précisé que « la décision prise par le Conseil de sécurité répond à ce besoin. La résolution respecte un bon équilibre entre les intérêts des deux parties et leur permettra de préserver et, nous l’espérons, de consolider les progrès en vue de trouver une solution juste, durable et mutuellement bénéfique au problème du Sahara occidental. Nous sommes convaincus que cette résolution répond aux critères d’impartialité et d’objectivité et, dans la mesure la plus large possible, tient compte des vues des parties. Nous pensons que la résolution adoptée aujourd’hui permettra, avec l’appui de l’ONU, de réaliser plus facilement des progrès dans le processus de règlement de la situation concernant le Sahara occidental.» 
    5*elements determinants de la position russe 
    Si les considérations géopolitiques issues de la guerre froide ont largement imprimé la position soviétique et, plus tard, russe durant la première étape (1975-1998), elles n’ont pas, pour autant, totalement disparu durant les deux étapes ultérieures. 
    Toutefois, la question du Sahara a continué à intéresser Moscou et ce pour différentes raisons. 
    * équilibre entre le Maroc et l’algérie 
    L’abandon du modèle socialiste et l’adoption de l’économie de marché a poussé la Russie à diversifier ses partenaires économiques et ses débouchés commerciaux. 
    Un rapprochement s’est opéré entre le Maroc et la Fédération de Russie, illustré par la visite de Sa Majesté le Roi à Moscou en octobre 2002 et la signature d’une déclaration sur le Partenariat stratégique. Le Président Poutine a également effectué une visite officielle au Maroc en septembre 2006. Les relations ont connu un développement quantitatif et qualitatif. Aujourd’hui, le Maroc est le plus grand partenaire commercial de la Russie2 en Afrique et dans le monde arabe. Et pour cause, les tissus économiques des deux pays sont différents et permettent une complémentarité avec un potentiel important et une balance commerciale largement favorable à la Russie. Ceci est moins évident avec son partenaire traditionnel, l’Algérie. 
    En effet, si Moscou veille à maintenir un équilibre dans ses relations avec Rabat et Alger3, la Russie et l’Algérie sont plutôt concurrentes dans leur produit phare; les hydrocarbures. Ainsi, à l’exception des équipements militaires où l’Algérie demeure un client stratégique4 pour la Russie, le potentiel commercial bilatéral demeure limité. 
    Toutefois, consciente de l’importance que revêt la question du Sahara aussi bien pour le Maroc que pour l’Algérie, Moscou n’hésite pas à en tirer un profit économique auprès des deux partenaires. 
    Cette situation conforte la thèse qu’un gel du différend sur le Sahara sert en fait les intérêts de la Russie. 
    * les nations unies : cadre privilégié pour la résolution des questions internationales 
    Avec la perte de l’influence que l’empire soviétique détenait à travers le monde, la Russie n’a plus que son droit de véto et de son siège permanent au Conseil de sécurité comme seuls garants d’un positionnement dans le monde. Cet organe onusien lui permet de protéger ses intérêts et de s’opposer à toute menace. 
    Ainsi, Moscou tient à ce que la question du Sahara soit gérée au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies et loin de toute médiation où elle a tout à perdre face à d’autres partenaires comme les Etats Unis, la France ou le Royaume Uni. 
    Par ailleurs, la gestion de ce dossier au sein du Conseil de Sécurité permet à la Russie d’avoir une présence physique sur le territoire à travers une participation active au sein de la MINURSO. 
    Cette participation a été constante depuis 1993 sous forme d’observateurs militaires dont le nombre a toujours oscillé entre 17 et 25 personnes, ce qui fait de la Russie un des premiers contributeurs en personnel de la MINURSO. 
    En insistant sur le traitement de la question dans le cadre du Chapitre 6 et en conditionnant toute solution par l’adhésion de l’ensemble des parties5, la Russie offre ainsi la possibilité au polisario et à l’Algérie de s’obstiner indéfiniment sur leur position obsolète et maintenir le statu quo. 
    Si le rejet par la Russie de l’élargissement du mandat de la MINURSO aux droits de l’Homme, donne l’impression qu’il sert les intérêts du Maroc, il conforte en fait la position russe qui s’oppose à l’utilisation des droits de l’Homme pour des fins politiques. 
    6* comment optimiser la position russe 
    Pour atteindre cet objectif, le Maroc doit : 
    Renouveler, enrichir et diversifier son partenariat stratégique avec la Russie, l’objectif étant de créer des intérêts importants et structurants dans tous les domaines de coopération (paix et sécurité, relations économiques et investissements, armement etc.) 
    Impliquer la Russie dans des actions au Sahara à l’instar de ce qui existe déjà dans le domaine de la pêche. La prospection pétrolière, les phosphates, l’énergie, le développement touristique sont, entre autres, de secteurs qui pourraient être concernés dans ce sens ; 
    Renforcer la concertation avec Moscou sur les dossiers concernant l’Afrique et le monde arabe ; Renforcer la coopération sur la sécurité spirituelle qui constitue un défi important pour la Russie au Caucase. 
    En contrepartie, la Russie pourrait garantir un gel du dossier du Sahara au sein de l’ONU, le temps pour le Royaume de mener des actions fortes avec des faits irréversibles de la marocanité du Sahara. 
    * * *
    1 Réaffirme son soutien au Plan de paix pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, qui constitue une solution politique optimale reposant sur un accord entre les deux parties; 
    2 En 2012, la Russie a été le 6ème fournisseur du Maroc avec plus de 20 milliards dhs et 19ème client avec à peine 2 milliards. 
    3 Lors d’une visite à Moscou du président Bouteflika, le 14 avril 2001, les pays ont signé une déclaration de partenariat stratégique 
    4 L’Algérie est le deuxième plus grand importateur d’armes russes avec 1,9 milliard de dollars en 2013 
    5 Les Résolutions du CS insistent toutes sur une solution «…mutuellement acceptable.»
  • Moroccoleaks : Argumentaire du Maroc à Addis Abeba

    Argumentaire du Royaume du Maroc sur 
    La question du Sahara 
    I . Rappel historique 
    Juridiquement, le Sahara a été décolonisée par la négociation avec la puissance administrante (l’Espagne) depuis la signature de l’Accord de Madrid en 1975, puisque l’hypothèque coloniale fut levée. 
    Historiquement, les revendications sur les liens séculaires entre le Maroc et ses provinces sahariennes ont été affirmés lors de la visite de Feu Sa Majesté le Roi Mohamed V à M’Hamid El Ghizlane en 1958. Sa Majesté avait souligné « Nous proclamons solennellement que nous poursuivrons notre action pour le retour de notre Sahara dans le cadre du respect de nos droits historiques et selon la volonté de ses habitants ». Le discours historique de M’Hamid El Ghizlane a constitué a défini les grands objectifs nationaux en matière de recouvrement total de l’intégrité territoriale par la récupération des provinces du sud, après l’indépendance du Royaume, à l’heure où le polisario n’existait même pas. 
    Toutes les résolutions du Conseil de sécurité adoptées depuis 1988 sur la question du Sahara n’ont jamais contenu le mot « décolonisation du Sahara » aussi bien dans leurs préambules que leurs dispositifs. De même, tous les rapports du Secrétaire Général de l’ONU adressés au Conseil de sécurité n’ont jamais fait référence à une quelconque « décolonisation du Sahara » ou occupation par le Maroc du Sahara. Le maintien du cas du Sahara marocain devant le comité des 24 est lié à des considérations purement politiques. 
    C’est le Maroc qui a inscrit la question du Sahara, dite Sahara espagnol, et Sidi Ifni à l’ordre du jour du Comité spécial de décolonisation de l’Assemblée générale des Nations Unies, et ce en octobre 1964. C’est ainsi qu’au nomment du recouvrement du Sahara, la seule revendication devant les instances régionales et internationales était celle du Maroc. 
    La résolution 2072 de l’Assemblée Générale (16 décembre 1965) des Nations Unies avait demandé à l’Espagne, en tant que puissance administrante, «de prendre immédiatement les mesures nécessaires… et d’engager des négociations pour la libération de la domination coloniale des territoires d’Ifni (enclave occupée par l’Espagne sur la Côte Atlantique du Maroc) et du Sahara Occidental » 
    Le Royaume a dû négocier, par étapes, la rétrocession de ces différentes parties de son territoire national, en pleine conformité avec les principes et objectifs de la Charte des Nations unies, qui ont abouti à la récupération, progressive, de certaines parties situées au sud du Royaume, à savoir Tarfaya en 1958, Sidi Ifni en 1969 et la région de Saquiet al Hamra et Oued Eddahab, plus connue sous le nom du Sahara à partir de 1975, à la faveur de l’Accord de Madrid, dont l’Assemblée générale a pris acte (résolution 3458/B). 
    Le polisario n’a jamais existé durant la période coloniale espagnole. Il ne bénéficie ni d’assise juridique, populaire ou encore moins d’une légitimité démocratique pour aspirer à la représentativité des populations d’origine sahraouies. Il n’a été créé qu’en 1973, dans un contexte international et régional particulier, marqué par la guerre froide et la volonté de l’Algérie, guidée par ses velléités hégémoniques, de contester le parachèvement de l’intégrité territoriale du Maroc. 
    Les Nations Unies n’ont jamais octroyé au polisario la qualité de Front de Libération Nationale ; 
    Aucun rapport du Secrétaire général et aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies ne mentionne que le polisario est le représentant unique des populations du Sahara ; 
    La majorité de la population sahraouie vit dans les provinces du Sud du Royaume et participe pleinement à la vie sociale, économique et politique du pays. 
    Le retour, en masse et par vagues successives, à la mère patrie de familles entières et la défection en série de dirigeants du polisario ôtent toute crédibilité aux prétentions du polisario de s’ériger en représentant de la population du Sahara. 
    Les populations des provinces du Sud jouissent, à l’instar de leurs concitoyens des autres régions du Royaume, de tous les droits consacrés par la Constitution marocaine. Le taux de participation élevé aux échéances électorales enregistré dans les provinces du sud, comme lors du référendum du 1er juillet dernier sur la nouvelle Constitution, confirme l’attachement des populations du Sahara à l’ordre constitutionnel et institutionnel du Royaume. 
    Dans la mesure où le Sahara fait partie intégrante du Royaume depuis des temps immémoriaux, la parenthèse coloniale ne pouvait, en aucun cas, rompre l’allégeance ancestrale des populations de ce territoire aux Souverains marocains. C’est dans cet esprit que la Cour Internationale de Justice a reconnu dans le paragraphe 162 de son avis consultatif sus-visé que « le Sahara (Rio de Oro et Saquia El Hamra) n’était pas, au moment de la colonisation par l’Espagne, un territoire sans maître (Terra Nullius) et les éléments et renseignements portés à la connaissance de la Cour montrent l’existence, au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et certaines tribus sur les territoires du Sahara Occidental ». L’allégeance constitue le fondement de la souveraineté. Elle est l’expression la plus achevée de la souveraineté puisqu’elle basée sur l’expression de l’adhésion des populations 
    Aucun rapport du Secrétaire général, ni résolution du Conseil de sécurité, ni avis juridique de l’ONU ne qualifie le Maroc de « puissance occupante ». La seule résolution de l’Assemblée générale de 1979, qui fait référence à cette notion, a été adoptée par vote dans un contexte de guerre froide marquée par les majorités automatiques des pays dits progressistes 
    Le Maroc n’a jamais reconnu une quelconque revendication indépendantiste de la région du Sahara. Feu Sa Majesté Hassan II n’avait nullement parlé d’indépendance du Sahara, mais sa décolonisation de la puissance coloniale espagnole par la voie de la négociation. L’Accord de Madrid a été conclu le 14 novembre 1975 entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie à la suite de l’avis consultatif rendu par la CIJ le 16 octobre 1975 sur le Sahara occidental et le lancement par Feu Sa Majesté Hassan II, le 6 novembre 1975, d’une marche pacifique « la marche verte » pour expliquer l’attachement du peuple marocain au parachèvement de son intégrité territoriale. 
    II. Médiation de l’OUA 
    La médiation africaine engagée depuis 1976, à travers l’Organisation de l’Unité Africaine (Union Africaine aujourd’hui) s’est soldée par un échec, en raison de la position partielle adoptée par l’organisation panafricaine dans le traitement du différend sur le Sahara. 
    L’OUA s’est en effet écartée de sa position initiale en admettant, en son sein, une entité qui ne remplit pas les critères de reconnaissance en droit international. L’OUA s’est ainsi écartée de sa mission de médiation qui exige la neutralité, l’impartialité et la réserve. 
    En transgressant le principe de neutralité, l’OUA, à travers son traitement politisé, a bien aggravé la situation, sachant que le Maroc avait démontré ses bonnes intentions, lors du sommet de Nairobi, tenu en 1981, en acceptant le recours à la voie référendaire. 
    Devant l’échec d’une solution africaine, le Maroc s’est tout naturellement tourné vers l’ONU pour prendre en charge la solution du différend. 
    III. Evolution de la question du Sahara aux Nations Unies (Contre argumentaire aux paras de 20 à 30): 
    Les efforts des Nations Unies se sont concrétisés dans le plan de règlement de 1990 qui comprend un cessez-le-feu et l’organisation d’un référendum donnant le choix entre le maintien au sein du Royaume du Maroc ou l’indépendance. 
    Le Maroc a participé loyalement à la mise en œuvre du Plan de règlement proposé, en 1991, par les Nations Unies pour résoudre le différend sur le Sahara. Toutefois, le Plan de règlement a rencontré des difficultés dans l’application de ses principales dispositions, à commencer par l’identification du corps électoral qui en constitue l’élément essentiel. Malgré les ajustements successifs qui lui ont été apportés sur le plan technique, le plan s’est révélé inopérant. 
    C’est ainsi que le Secrétaire général a souligné dans son rapport du 17 février 2000 qu’« après neuf ans, il n’a pas été possible d’appliquer dans son intégralité quelque disposition principale du Plan de Règlement que ce soit, à l’exception de la surveillance du cessez-le-feu » et ce, en raison « des divergences fondamentales des vues entre les parties au sujet de l’interprétation à donner à ses dispositions principales » (Rapport S/2000/131 du 23 février 2000). 
    Le Conseil de Sécurité a dû tirer les conséquences de ce constat, dans sa résolution 1292 du 29 février 2000, en recommandant au Secrétaire général de « prendre l’avis des parties et, compte tenu des obstacles existants, d’étudier les moyens de parvenir à un règlement rapide, durable et concerté de leur différend qui définirait leurs droits et obligations respectifs au Sahara occidental ». 
    En application de cette recommandation, M. James Baker, Envoyé personnel du Secrétaire général, a tenu en l’an 2000, à Londres, puis à Berlin, une série de consultations durant lesquelles il a a estimé qu’il « vaut beaucoup mieux aboutir à une solution politique que de voir s’effriter le processus car cela pourrait conduire à une reprise des hostilités, chose qu’il faut éviter à tout prix. ». Il a ainsi invité les parties à considérer une solution de compromis, dite « 3ème voie », les appelant à « Commencer à négocier une solution politique qui réglerait le différend» (Rapport S/2000/683 du 13 juillet 2000). 
    En présentant le projet d’Accord-cadre, (Plan Baker I) en juin 2001, le Secrétaire général et son Envoyé personnel ont considéré que le dit projet « offre ce qui pourrait être la dernière chance pendant les prochaines années » et ont exhorté toutes les parties intéressées à « saisir cette chance, car elle sert les intérêts de la population du Sahara occidental, ainsi que les pays de la région ». 
    Par sa résolution 1359 du 29 juin 2001, le Conseil de sécurité a fait sienne cette recommandation et a donc « encouragé les parties à examiner le projet d’Accord-cadre et à négocier toutes modifications qu’elles souhaiteraient expressément voir figurer dans cette proposition, ainsi qu’à examiner toute autre proposition de règlement politique qui pourrait être avancée par les parties, pour parvenir à un accord mutuellement acceptable ». 
    En réponse à cette résolution, le Maroc a accepté ce projet d’Accord-cadre, comme base de négociation, afin de régler définitivement ce différend régional. L’Algérie et le Polisario ont rejeté cette proposition et ont refusé la négociation qui leur était proposée par le Secrétaire général. 
    L’Algérie ira même jusqu’à soumettre, le 2 novembre 2001, à M. Baker, à Houston, une proposition de partition du territoire et de la population du Sahara. Cette proposition sacrifie, faut-il le rappeler, le principe de l’autodétermination et le mythe « du territoire et du peuple sahraouis », qui ont toujours constitué le socle de la position, du moins déclarée, de l’Algérie à l’égard de ce conflit. 
    A l’issue de ces étapes, M. Baker a soumis le « plan de paix » (Plan Baker II). Dans sa résolution 1495, en date de juillet 2003, le Conseil de Sécurité a subordonné son appui à ce plan à l’accord des parties. En raison de divergences fondamentales entre celles-ci au sujet de ce 2ème plan Baker, la condition posée par le Conseil de sécurité, pour le soutenir, n’était, de ce fait, pas remplie, le rendant, ainsi, caduc. 
    Dans ce contexte, le Conseil de Sécurité a, par sa résolution 1541 du 29 avril 2004, définitivement clarifié la méthode préconisée par la communauté internationale pour le règlement de la question du Sahara. Il ne peut s’agir que d’une solution politique négociée. Le Conseil a tenu, également, à situer ce différend dans son véritable contexte régional, en demandant aux Etats de la région de coopérer, à cet effet, avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel.
    Après le refus de l’Algérie de coopérer avec le Représentant Spécial du Secrétaire général, M. Alvaro De Soto, le Secrétaire Général a désigné, en Juillet 2005, M. Peter Van Walsum comme nouvel Envoyé Personnel pour le Sahara. Le Secrétaire Général lui a confié un mandat consistant à « évaluer la situation et rechercher avec les parties et les Etats voisins et d’autres protagonistes, le meilleur moyen de sortir de l’impasse politique actuelle ». (Lettre du Secrétaire Général S/2005/497). 
    À cet égard, M. Van Walsum a décliné, le 18 janvier 2006, devant le Conseil de Sécurité, sa vision de toute solution au problème du Sahara. Il a ainsi procédé à un examen de la situation et à une analyse de la réalité qui entoure ce différend, appelant toutes les parties à s’engager dans des négociations. A ce sujet, il a exhorté la Communauté internationale à « persuader l’Algérie de participer aux négociations parce qu’elle détient la clé de la solution ». Cette approche a été confirmée par le Secrétaire Général de l’ONU dans son rapport d’avril 2006 (S/2006/249). 
    En réponse aux appels du Conseil de sécurité aux parties pour mettre fin à l’impasse politique, le Royaume du Maroc a soumis, le 11 avril 2007, au Secrétaire Général, « l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara. ». Cette proposition marocaine a eu le mérite d’enclencher un processus de négociations entre les parties au différend du Sahara, et a crée une nouvelle dynamique pour sortir de l’impasse. 
    Cette initiative est le fruit d’un large processus de consultation nationale et locale, associant les partis politiques, les populations et les élus de la région, à travers le Conseil Royal Consultatif pour les affaires sahariennes, en vue de recueillir leurs vues sur le projet de mise en œuvre d’une autonomie au profit de la région du Sahara. Ce processus de consultation interne a été également, complété par des concertations au niveau régional et international, en vue de recueillir le point de vue des pays concernés et intéressés par ce différend régional. 
    Grâce à cette initiative, le Royaume du Maroc garantit à la population de la région, leur place et leur rôle, sans discrimination ou exclusion, dans ses organes et institutions. Ainsi, les populations du Sahara peuvent gérer démocratiquement leurs affaires, par le biais de pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, exclusifs. Elles ont les ressources financières nécessaires pour développer la région dans tous les domaines et participeront de manière active, dans les domaines économique, social et culturel de la Nation. Il s’agit d’une initiative de compromis qui est conforme à la légalité internationale, à la Charte des Nations Unies et aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, ainsi qu’au droit à l’autodétermination. 
    Dans un effort désespéré pour contrecarrer cette nouvelle dynamique, le polisario a présenté une proposition reprenant des propositions dépassées et n’apportant aucun élément constructif à même d’aider à résoudre le différend régional sur le Sahara. 
    L’adoption des résolutions 1754 (2007), 1783 (2007) et 1813 (2008), 1871 (2009) 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012) et 2099 (2013) du Conseil de sécurité, marquent une rupture nette avec les approches préconisées par le passé. Elles consacrent, au niveau de l’ONU, le réel appui et le net intérêt de la communauté internationale à l’initiative marocaine dont tout le monde a salué la sincérité de l’engagement, la rigueur de la préparation et la pertinence de la consultation, et enfin sa finalité responsable et constructive. Ses résolutions définissent les paramètres fondamentaux de la recherche de la solution politique, négociée et définitive au différend régional sur le Sahara, à savoir : 
    La prééminence de l’Initiative marocaine d’Autonomie, 
    La négociation comme seul et unique moyen pour parvenir à une solution politique négociée au différend sur le Sahara marocain ; 
    L’engagement des parties à entrer dans des négociations intenses et substantielles, sur la base du réalisme et un esprit de compromis afin de maintenir la dynamique en cours et en tenant compte des développements survenus depuis 2006 ; et 
    La demande aux parties et aux États de la région à continuer de coopérer pleinement avec les Nations Unies et les uns avec les autres pour mettre fin à l’impasse actuelle et progresser vers une solution politique. 
    En conformité avec les dispositions des résolutions précitées, qui définissent le cadre, le but et l’esprit qui devrait prévaloir au cours des négociations entre les parties, le Maroc a participé aux quatre rounds de négociations, tenues à Manhasset, et aux 9 réunions informelles convoquées par la suite. Le Maroc a participé à ces négociations tout en réaffirmant sa disponibilité à s’engager dans ce processus dans un esprit constructif et avec la ferme volonté de mettre fin à ce différend régional. 
    Il est à rappeler que, dans son briefing, le 21 avril 2008, devant le Conseil de Sécurité, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général, M. Peter Van Walsum a souligné qu’un « Sahara occidental indépendant n’est pas une option réaliste » et que « l’indépendance du Sahara n’est pas un objectif atteignable ». 
    En revanche l’Algérie et le polisario ont multiplié les attaques publiques et violentes contre la personne et le mandat de M. Van Walsum. Cette attitude rappelle celle adoptée à l’égard de M. De Soto, en 2004. Au-delà de l’hostilité aux derniers Envoyés personnels, l’Algérie confirme son opposition à toute perspective de solution politique voulue par la Communauté internationale. 
    Se félicitant, tout d’abord, de l’adoption de la résolution 1813 qui pourtant endosse l’approche de réalisme et l’esprit de compromis (Op.2), l’Algérie et le polisario n’ont pas tardé à faire de la personne de l’Envoyé personnel la cible de leurs attaques, allant crescendo, jusqu’à la proclamation de la rupture et le rejet de sa médiation 
    Dans le cadre de ses efforts visant la relance du processus de négociations visant à parvenir à une solution politique définitive et consensuelle au différend régional autour du Sahara marocain, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, M. Christopher Ross a effectué, du 14 au 18 octobre 2013, sa 7ème visite dans la région. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée qui l’a mené en Algérie (Alger et les camps de Tindouf) et en Mauritanie. 
    Les entretiens entre les responsables marocains et l’Envoyé personnel ont porté sur les voies et moyens susceptibles de jeter les bases appropriées pour une reprise des négociations entre les parties. Les responsables marocains ont réaffirmé leur attachement au plan d’autonomie pour les provinces du Sud proposé par le Maroc comme étant « l’unique solution » pour la résolution du différend artificiel autour du Sahara marocain. M. Christopher Ross a eu également des entretiens avec les autorités locales de Lâayoune ainsi qu’avec les représentants de la société civile et des 0NGs.
    Le 30 Octobre 2013, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies a fait un briefing devant les membres du Conseil de Sécurité conformément à la résolution 2099 (2013) du Conseil de Sécurité. Dans sa présentation, M. Christopher Ross a fait part des résultants de sa visite dans la région en soulignant: 
    La nécessité de lancer sa nouvelle méthodologie basée sur la diplomatie des navettes de manière discrète et confidentielle. L’Envoyé Personnel envisage d’effectuer une visite dans la région dans les prochaines semaines ; 
    La nécessité de continuer ses efforts visant à normaliser les relations entre le Maroc et l’Algérie, en vue de favoriser l’évolution vers une solution politique à ce différend régional artficiel; 
    Les menaces sur la sécurité ainsi que les développements dans la région et la nécessité pour la communauté internationale d’aider à l’évolution vers une solution politique rapide et finale. 
    Concernant la dimension humanitaire relative au différend régional sur le Sahara, Le Maroc a participé à plusieurs réunions et initiatives dans le seul but d’atténuer la souffrance des populations des camps de Tindouf en Algérie. 
    Dans ce contexte, il convient de signaler que le programme de visites familiales s’est renforcé et s’est poursuivi sans interruption, malgré les tentatives de politisation de cette activité humanitaire par les autres parties. Dans le même cadre, quatre séminaires apolitiques sur la culture Hassani a été organisé sous l’égide du HCR à Madère (Portugal). Les parties ont tenu, à Genève, sous l’égide du HCR, des réunions régulières d’évaluation de la mise en œuvre des mesures de confiance. 
    III. Des différentes allégations colportées par le polisario : (Contre argumentaire aux paras de 31 à 41): 
    Légalité de la gestion de ressources naturelles : 
    Depuis le recouvrement de son intégrité territoriale en 1975, le Royaume du Maroc ne cesse de déployer d’immenses efforts pour garantir le développement socio-économique de ses provinces du sud, afin qu’elles puissent être au même niveau de croissance et d’essor que les autres régions du Royaume. 
    Cette politique est mise en œuvre dans le cadre d’une stratégie nationale globale et intégrée de développement, qui vise l’amélioration des conditions de vie des populations locales et la réalisation de grands projets d’infrastructure, afin d’assurer un véritable décollage de la région.
    L’avis du Conseiller juridique de l’ONU de 2002 s’appuie sur une argumentation, faisant ressortir ce qui suit : 
    Les Contrats de prospection ne sont pas illégaux (paragraphe 25); 
    L’exploitation des ressources naturelles est conforme au droit international ; 
    Les accords conclus par le Maroc sont conformes au droit international et démontrent l’étendue des pouvoirs administratifs du Royaume sur le Sahara. 
    Aucune organisation internationale n’a qualifié la gestion par le Maroc des ressources naturelles du Sahara comme « acte de pillage au détriment de la population locale ». 
    Le Service Juridique du Parlement Européen ainsi que le Conseil de l’Union Européenne ont statué que le Maroc n’est pas en situation d’illégalité quant à la délivrance de licences de pêche aux flottes européennes. L’adoption récente par le parlement européen de l’Accord de pêche entre le Maroc et l’UE, conforte la politique du Maroc en matière de gestion des ressources halieutiques dans la région, au bénéfice de la population locale. 
    L’engagement irréversible, connu et reconnu du Maroc en matière de promotion et protection des droits de l’Homme : 
    Les droits de l’Homme sont au cœur du processus politique du Maroc et constitue un référentiel de l’action gouvernementale dans tous les chantiers actuels, comme la régionalisation avancée, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et la réforme profonde de la justice, qui sont tous basés sur la prise en charge, équilibrée, des préoccupations et des incidences en matière des droits de l’Homme et l’association active des composantes de la société civile. 
    Le Maroc s’est engagé de manière irréversible, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, sur la voie de la démocratie et de la construction de l’Etat de droit ainsi que dans l’élargissement effectif et continu des libertés fondamentales. Ces efforts sont l’expression de l’engagement du Maroc en faveur des principes universels des droits de l’Homme et du choix stratégique du Royaume pour la démocratie et l’Etat de droit. 
    Sur le plan international, le Royaume demeure un acteur crédible et engagé dans la réforme du système onusien en charge des droits de l’homme, comme en témoigne son implication forte et active dans la création du conseil des Droits de l’Homme et dans la facilitation de la mise en place de son mécanisme le plus novateur, l’Examen Périodique Universel. Sa brillante élection en octobre 2013 au Conseil des droits de l’Homme est une reconnaissance de son rôle dans le renforcement du système international des droits de l’Homme. 
    Malgré les tentatives de l’Algérie et du polisario d’instrumentaliser la question des droits de l’Homme à des fins politiques, le Conseil de sécurité de l’ONU reconnaît et salue les efforts du Maroc dans la promotion des droits de l’Homme et se félicite du rôle joué, dans ce sens, par le Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que l’interaction volontaire du Royaume avec les procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme. 
    De la responsabilité de l’Algérie dans la genèse et le maintien du différend: 
    Dans le différend sur le Sahara, l’implication de l’Algérie ne souffre d’aucune ambiguïté. Sa responsabilité dans cette affaire est clairement établie aux niveaux diplomatique, militaire et humanitaire, à travers ses actions sur le terrain et ses prises de positions dans les forums internationaux. 
    Dès le déclenchement de ce différend régional, l’Algérie n’a pas caché son implication comme en atteste la déclaration de son Représentant Permanent, qui a indiqué, en 1974, devant l’Assemblée Générale de l’ONU: « L’intérêt de l’Algérie, qui se fonde sur des considérations géopolitiques évidentes et sur les contraintes de l’unité régionale, ne s’étend pas au-delà des préoccupations nationales légitimes de l’Algérie, mais il ne saurait être ignoré dans toute recherche d’un règlement du Sahara ». Le même Représentant Permanent de l’Algérie a réitéré, en 1975, devant le Conseil de Sécurité que : » l’Algérie est une partie concernée ou intéressée, comme vous voudrez, au problème de la décolonisation du Sahara Occidental, parce que cette décolonisation doit se faire dans l’équilibre de la région; éliminer l’Algérie me paraît une opération un peu difficile » (S/PV/1850 du 22 octobre 1975). 
    Dans cette même logique, l’Algérie a parrainé la création, en 1976, d’une pseudo « république » et, profitant du contexte particulier de la guerre froide, s’est mobilisé énergiquement pour amener certains pays à reconnaître cette entité fictive ne disposant d’aucun attribut d’un Etat souverain. Nombreux, parmi eux, ont, par la suite, opté pour le retrait de leur reconnaissance, afin de ne pas perturber le processus de règlement pacifique du différend dans le cadre des Nations Unis. Depuis l’année 2000, plus d’une vingtaine de pays ont retiré ou gelé leur reconnaissance de l’entité factice. 
    -Aucun pays membre Permanent du Conseil de Sécurité cette entité fictive.
    -Aucun pays européen non plus 
    -Cette entité fictive n’est ni membre de la Ligue Arabe ni de l’Union du Maghreb Arabe ni de l’Organisation de la Coopération Islamique ni des Nations Unies ni d’aucune organisation sous-régionale ou internationale à l’exception de l’Union Africaine
    -En Afrique seuls 17 pays sur 53 continuent de reconnaitre cette entité fictive. 17 pays qui imposent leurs visions à l’organisation panafricaine et à la majorité des pays africains
    Les réactions systématiques de l’Algérie aux diverses propositions de règlement de ce différend illustrent bien son rôle dans ce dossier. Ainsi, réagissant à l’accord-cadre, son Représentant Permanent a reproché au Secrétaire Général d’avoir réfuté de manière irrévérencieuse les objections de l’Algérie à ce même accord-cadre » et d’avoir « ignoré le point de vue d’un acteur important’ (document A/55/997 du 27 juin 2001). 
    Bien au-delà, « l’Algérie et le polisario étaient disponibles à examiner ou négocier une division du territoire comme solution politique du différend concernant le Sahara occidental », comme l’indique le Secrétaire Général (rapport S/2002/178) du 19 février 2002, faisant fi du principe de l’autodétermination et du mythe de « l’unité du peuple sahraoui » que l’Algérie prétend défendre. 
    Outre son implication politique et diplomatique, l’Algérie a également fourni une assistance militaire soutenue au polisario et s’est même impliquée dans des confrontations militaires directes avec le Maroc, sur le territoire du Sahara. 
    L’Algérie assume, également, une responsabilité historique et imprescriptible dans la tragédie humanitaire qui a résulté de ce différend. Le drame des prisonniers, le sort des disparus, la violation des droits des populations séquestrées dans les camps sur le territoire algérien et le refus de tout recensement de ces populations, conformément au mandat du HCR, constituent, de la part de l’Algérie, autant d’atteintes au droit international humanitaire qu’à la morale universelle. 
    C’est pour cette raison, que le Conseil de sécurité a appelé, à trois reprises et à travers les résolutions 1979, 2044 et 2099, le Haut Commissariat aux Réfugiés de procéder à l’enregistrement des populations séquestrées dans le camp de Tindouf en Algérie afin de garantir leur protection internationale et de prendre en considération leur volonté politique, à travers l’organisation d’entrevues individuelles. 
    Du Dispositif de sécurité : 
    L’Algérie et le polisario instrumentalisent le dispositif de défense pour faire passer le message d’une répartition de facto de la région du Sahara. Ils considèrent que la zone située entre le dispositif de défense et les territoires algérien et mauritanien comme des soi-disant « zones libérées », dont ils cherchent à altérer, à tout prix, la nature, pour la transformer en un fait accompli. 
    Or, cette zone à l’est du dispositif de défense, qui fait partie intégrante du territoire national marocain, est bien définie comme une « zone tampon » dans les accords militaires conclus entre le Maroc et la Minurso, dont le seul but est d’éviter tout accrochage militaire avec les autres parties (Algérie et polisario), et contribuer à la consolidation du cessez-le-feu. 
    Le dispositif de défense marocain a un but purement défensif, et partant, sa vocation est purement militaire. Les rapports du Secrétaire Général consolident la vocation défensive du mur, en le présentant en tant que « mur de défense ». L’objectif de ce dispositif de défense demeure la protection de la population de la région du Sahara des attaques des séparatistes du polisario. 
    V. conclusions : 
    Le Royaume voudrait rappeler que : 
    La question du Sahara se pose pour le peuple marocain en termes de parachèvement de son intégrité territoriale et de sauvegarde de son unité nationale, 
    Les Nations Unies ont clairement établit l’inapplicabilité des plans antérieurs et recommandé la recherche d’un compromis réaliste et réalisable ; 
    Le Statut d’autonomie négocié et approuvé par les populations est une solution politique conforme à la légalité internationale et offre les meilleures perspectives d’un règlement définitif, 
    Le Maroc reste ouvert à cette solution qui préserve sa souveraineté et son intégrité territoriale et permet aux populations de gérer directement et démocratiquement leurs affaires locales, 
    Le Maroc demeure disposé à coopérer avec les autres parties ainsi qu’avec la Secrétaire Général et Son Représentant spécial pour parvenir à une solution acceptable pour tous. A cette fin, il est prêt à s’engager, de bonne foi et avec détermination, dans une négociation approfondie et constructive, en vue de contribuer concrètement et de manière crédible, à son succès. 
    Le Maroc parie sur l’avenir et espère très vivement trouver, auprès des autres parties, la même volonté politique d’aboutir à la solution définitive de ce différend régional qui préserve la stabilité dans la région du Maghreb et du Sahel et contribue au développement et à la prospérité des cinq Etats de l’Union du Maghreb Arabe. 
    Dans la poursuite de cet objectif, le Royaume du Maroc souhaite pouvoir compter sur toutes les bonnes volontés qui s’attachent, avec dévouement, à créer les conditions les plus favorables pour une solution réaliste et consensuelle du différend sur le Sahara, une solution qui permettrait aux populations des camps de rejoindre, enfin leurs familles et aux cinq Etats du Maghreb de se retrouver dans l’unité et la solidarité, face à des menaces sécuritaires aussi alarmantes que croissantes. 
    L’Union Africaine, à l’instar de toute la communauté internationale, devrait apporter son soutien aux efforts du Secrétaire Général de l’ONU et de son Envoyé personnel pour le Sahara pour la recherche d’une solution politique négociée et mutuellement acceptable. 
    Addis-Abeba, le 19 janvier 2014
  • Maroc-Afrique : les raisons d’une volte-face (1re partie)

    Par Mostefa Zeghlache
    Addis-Abeba, le 12 novembre 1984. Il est 17 heures 50 minutes lorsque la délégation sahraouie, conduite par le défunt Mohamed Abdelaziz, Président de la jeune République arabe sahraouie démocratique (RASD) pénètre et prend place à l’Africa Hall, entre les délégations du Rwanda et de Sao Tome et Principe en sa qualité de délégation représentant un nouvel Etat, membre à part entière de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). C’était lors du XXe sommet de l’Organisation, le dernier Sommet africain auquel assiste une délégation marocaine et le premier pour la RASD, pourtant membre depuis 1982. 
    Pour la première fois dans l’histoire de l’Organisation, et pendant près de trois heures, les deux délégations sahraouie et marocaine siégeront ensemble avant que la délégation marocaine, conduite par Ahmed Réda Guédira, conseiller du défunt Roi Hassan II, ne quitte la salle non sans avoir, au préalable, annoncé solennellement le retrait du Royaume du Maroc de l’OUA, dont il était membre fondateur.
    C’est en ces termes quelque peu pathétiques que Guédira annonçait ce «divorce à la marocaine» : «Voilà, et je le déplore, l’heure de nous séparer. En attendant des jours plus sages, nous vous disons adieu et nous vous souhaitons bonne chance avec votre nouveau partenaire»(1). De partenaire, il s’agit évidemment de la RASD. 
    Rappelons seulement que la RASD avait été proclamée par le Front Polisario le 27 février 1976 et que cette proclamation répondait au souci des dirigeants de la résistance sahraouie de combler le vide institutionnel créé par le départ de la puissance occupante espagnole.
    En février 1982, la RASD. avait été admise en tant que 51e membre de l’OUA. Ce qui avait entraîné un boycott conséquent du Sommet africain de Tripoli, à l’initiative du Maroc. 
    En juin 1983, l’Algérie avait suggéré aux responsables politiques sahraouis de s’abstenir de participer au sommet. Mais le volte-face de Kadhafi qui avait signé les accords de Oujda avec le Maroc avait irrité Alger et incité la RASD à participer au sommet du 12 novembre 1984 et le Maroc à quitter l’organisation continentale.
    Kigali, le 17 juillet 2016, soit trente-deux longues années après, le nouveau monarque marocain, Mohammed VI, écrit au Président tchadien, président en exercice de l’Union africaine (UA) une longue missive dans laquelle il exprime le désir de son pays de ne pas demeurer «en dehors de sa famille institutionnelle» et de «retrouver sa place naturelle et légitime au sein de l’Union africaine». Un revirement extraordinaire à 360° !
    Mais alors, quel sens donner à ce revirement qui pourrait être lourd de conséquences pour la l’avenir de l’Union africaine et affecter le processus de prise en charge de l’épineux dossier du Sahara occidental par l’organisation continentale ? 
    Est-ce que les «jours plus sages» dont parlait Guédira en 1984 seraient enfin arrivés pour le Maroc ? Cela reste à prouver. Mais le fait est là : pour que le Maroc devienne membre de l’UA, cela semble plutôt une affaire purement protocolaire et procédurale, sans plus. 
    Pour le reste, c’est-à-dire les non-dits de cette démarche, il faut les repérer entre les lignes de la lettre du roi et les déclarations des responsables marocains. Quoi qu’on dise, dès aujourd’hui, la démarche marocaine semble déjà rencontrer quelques problèmes dans sa mise en œuvre. Pour preuve, le souverain marocain aurait eu l’intention de s’adresser au Sommet de Kigali mais se serait ravisé, au dernier moment, sans que la raison ait été divulguée.
    Pour tenter de déchiffrer les raisons réelles de cette démarche, penchons-nous d’abord sur la lettre du roi Mohammed VI au 27e Sommet de l’Union africaine (Kigali, 17 et 18 juillet).
    La lettre du roi Mohammed VI 
    Dans cette lettre adressée au président de l’Union africaine, le souverain rappelle que «le Maroc, n’étant plus membre de l’OUA, ne s’est jamais séparé de l’Afrique… Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières». Il justifie ce retrait par le «sentiment légitime que la reconnaissance d’un pseudo-Etat était dure à accepter par le peuple marocain». Il compare la RASD à «une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté, démunie de toute représentativité ou effectivité». 
    Après avoir «diagnostiqué» l’évidence que quand un corps est malade, il est mieux soigné de l’intérieur que de l’extérieur», le message royal conclut que le Maroc souhaite «retrouver sa place naturelle et légitime au sein de l’UA». Ce qui le conforterait dans sa conviction que la sagesse africaine pourra «rétablir la légalité et corriger les erreurs de parcours». D’autre part, il accuse les leaders africains d’avoir commis, à la fois, un «coup d’Etat contre la légalité internationale», «un fait immoral» et… un «détournement de mineur»(2). De quoi traîner toute l’Afrique devant la Cour pénale internationale !
    Que faut-il retenir de cette lettre ? 
    Abstraction faite du timing et du contexte politique régional et international actuel, le message est porteur d’un certain nombre de paramètres qui permettent de saisir les contours de la «stratégie» marocaine en cours. 
    D’une part, le souverain marocain se veut à la fois accusateur et moralisateur, en rappelant les «erreurs du passé», soit le «péché originel» des leaders africains de l’époque tout en ouvrant la porte de la «pénitence» aux dirigeants actuels pour corriger ces prétendues erreurs grâce à la «recette» qu’il leur propose : enfreindre la légalité qui fonde l’essence et l’existence de l’organisation continentale. 
    De même, le ton accusateur du message dénote de la persistance d’une mentalité bien ancrée de donneurs de leçons des autorités marocaines qui ont toujours affiché du mépris envers cette organisation qualifiée jadis d’«organisation tam tam».
    Ne se souciant guère de la division que la démarche marocaine pourrait faire naître au sein de l’édifice africain, au moment où les priorités du continent s’appellent gouvernance, démocratie, droits de l’Homme,développement économique et social, réchauffement climatique, migrations, chômage…, les autorités marocaines se sentant rassurées de l’appui de certains Etats africains alliés sont tentées de mettre l’Union dans une situation inédite de non-droit en la poussant à se déjuger et se délester de ses prérogatives notamment en matière de décolonisation du continent. 
    Car le changement de stratégie en cours «ne s’accompagne pas d’une renonciation sur cette ancienne colonie espagnole (Sahara Occidental) dont le Maroc occupe la majeure partie du territoire» (environ 80%)(3).
    Le même état d’esprit offensif prévaut dans le discours à la nation prononcé par le souverain le 30 juillet 2016 à l’occasion du 17e anniversaire de la fête du Trône.
    A cette occasion, le Roi a qualifié l’année 2016 d’«année de fermeté» face à ce qu’il appelle les «déclarations fallacieuses et les agissements irresponsables qui ont entaché la gestion du dossier du Sahara Occidental», faisant allusion, probablement à la déclaration du SG de l’ONU, Ban Ki-moon lorsqu’il avait parlé d’«occupation marocaine» du Sahara Occidental.
    Par ailleurs, le souverain évoque la disposition du Maroc «au dialogue constructif pour parvenir à un règlement définitif de ce conflit artificiel», sans préciser avec qui il entend dialoguer ni à quelles conditions et dans quel cadre ? 
    Evoquant la démarche d’adhésion à l’UA, il l’explique par la volonté du Maroc de «renforcer le partenariat stratégique solidaire sud/sud, surtout avec nos frères africains» sans omettre de préciser que «cette décision ne signifie en aucune manière le renoncement du Maroc à ces droits légitimes, ou la reconnaissance d’une entité fictive dénuée des attributs les plus élémentaires de souveraineté et qu’on a fait entrer au sein de l’Organisation de l’Unité africaine, en violation flagrante de sa Charte»(4). Le «péché originel» toujours. 
    Ainsi exprimée la démarche marocaine en elle-même ne correspond nullement à celle d’un Etat qui, en toute quiétude et conviction, sollicite l’adhésion à une organisation continentale. Elle vise plutôt à utiliser l’UA à des fins qui sont loin de refléter les idéaux et les principes sur la base desquels se construit l’Union. 
    Maroc-Union africaine : la tension permanente 
    Il est aisé de comprendre qu’en violation de la légalité internationale, l’occupation armée du territoire d’un pays, de surcroît non autonome, ne peut, logiquement, se conclure que par un échec politique international que le Maroc expérimente actuellement, à ses dépens.
    Aussi, n’y a-t-il pas lieu de s’étonner de l’embrouillamini et l’improvisation, voire l’agressivité et la provocation qui caractérisent les relations de ce pays avec l’ONU, notamment son secrétaire général (crise de mars-avril 2016), l’Union africaine et bien entendu et de façon permanente avec l’Algérie.
    Dans ce contexte, rappelons seulement que le Maroc avait refusé de recevoir, le Secrétaire général de l’ONU en visite d’information dans la région du 5 au 7 mars 2016 et condamné avec véhémence le fait que ce dernier ait parlé, logiquement, d’occupation du territoire sahraoui. Le 20 mars, les autorités marocaines avaient expulsé les 84 membres civils de la Minurso et contraint le Conseil de Sécurité a réagir en exigeant son retour avec plénitude d’action et proroger sa mission jusqu’au 30 avril 2017 (résolution 2285 du 29 avril 2016).
    Pour ce qui est de l’Union Africaine, rappelons que Rabat refuse de lui reconnaître, comme elle l’a fait pour l’OUA depuis 1984, une quelconque légitimité d’action ou capacité à contribuer au règlement d’un problème de colonisation, somme toutes, africain.
    Sans remonter loin dans le temps, il y a lieu de mentionner la réaction des autorités marocaines à la nomination, par le 23e sommet de l’U.A, d’un envoyé spécial africain sur le Sahara Occidental en la personne de l’ex-président mozambicain, Joaquim Chissano. 
    A cette occasion, un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération affirmait que l’U.A ne disposait d’«aucune légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier (du Sahara Occidental)» et soutenait que «le processus de recherche d’une solution politique définitive… est du ressort exclusif de l’ONU»(5).
    Adhésion ou réintégration ?
    La lettre du monarque marocain indique que «le Maroc qui a quitté l’OUA, n’a jamais quitté l’Afrique. Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances particulières». Il reconnaît que son pays a bien quitté une institution, l’O.U.A en 1984. Il y ajoute que son pays «milite… (pour) retrouver sa place naturelle et légitime au sein de l’U.A». 
    Or, le Maroc absent lors de la signature de l’Acte Constitutif de l’UA à Lomé, en 2.000, n’en est pas membre et par conséquent, il ne peut s’agir que d’adhésion, définie à l’article 29 de l’Acte qui stipule que «Tout Etat africain peut, à tout moment après l’entrée en vigueur du présent Acte, notifier au Président de la Commission son intention d’adhérer au présent Acte et d’être admis comme membre de l’Union». 
    L’alinéa 2 de l’article précise la procédure pour ce faire. Ainsi, la demande d’adhésion est transmise à tous les Etats membres donc et y compris à… la RASD ! et «l’admission est décidée à la majorité simple des Etats membres». Il n’est nullement fait mention, dans le texte, de réadmission ou de réintégration.
    D’autre part, il y a lieu de souligner que parmi les principes qui fondent l’Union africaine figure, au point b de l’Acte Constitutif, le «respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance». 
    Or, le Maroc dont les frontières avaient été fixées au moment de son indépendance en 1956, a transgressé ce principe en occupant par la force, le territoire d’un pays devenu membre fondateur de l’UA, et sa demande d’intégration à l’Union Africaine reste conditionnée par le respect de cette disposition. Il demeure ainsi, le seul pays africain non membre de l’UA pour son non-respect de l’uti possidetis ou principe de l’intangibilité des frontières héritées de la période coloniale.
    C’est fort du parrainage, semble-t-il, de 28 Etats, en majorité de l’Afrique francophone, aux ordres de Paris, qu’une motion aurait circulé au sommet de Kigali soutenant la démarche du Maroc, la demande d’adhésion n’ayant pas encore été formalisée, et… demandant la suspension de la participation de la RASD. Cette motion est présentée comme un succès diplomatique marocain(6). 
    Elle serait le résultat d’un vaste déploiement diplomatique qui aurait touché 42 pays africains, aux dires du M.A.E marocain. Cette motion semble avoir donné plus que de l’assurance prématurée à ce dernier qui a déclaré que «la réintégration du Maroc est une question de temps, la suspension de la pseudo RASD l’est aussi»(7).
    D’abord une précision quant à la motion de soutien à la candidature marocaine et une prétendue demande de suspension de la RASD et à la rumeur sur une éventuelle adresse du roi Mohammed VI à la conférence.
    La Commission de l’UA a publié, le lendemain du Sommet, un communiqué dans lequel il est indiqué que «la Commission voudrait préciser que le royaume du Maroc n’a pas participé à la 27e conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA à Kigali, au Rwanda, les 17 et 18 juillet 2016 et n’a pas pris la parole»(8). Mieux, le communiqué rappelle que l’Acte Constitutif de l’U.A «ne contient pas de disposition relative à l’expulsion d’un membre quelconque de l’Union». Voilà qui est clair et devrait faire réfléchir les partisans de ladite motion qui, pour les dirigeants sahraouis, n’a jamais existé. 
    Ladite motion ressemble fort bien à un acte plus politique et «partisan» que conforme à la légalité si l’on se réfère aux dispositions de l’Acte Constitutif, en la matière. 
    En effet, ce dernier ne prévoit de mesure de suspension qu’à l’égard «des gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels». Comme cela a été le cas avec le gouvernement égyptien issu du coup d’Etat du maréchal Al Sissi.
    Signalons par ailleurs que la France, par la voix du porte, parole de son ministère des Affaires étrangères, estime que «le retour du Maroc (à l’UA) constituerait une contribution importante à l’intégration croissante du continent africain que la France encourage».
    Pour sa part, en visite au Maroc, le Secrétaire d’Etat-adjoint américain, Antony Bliken a déclaré récemment «c’est un pas très important. La présence du Maroc au sein de l’Union Africaine est pour nous très positive». 
    Par ailleurs, la stratégie marocaine en cours ne se limite pas à l’«adhésion-réintégration à la famille institutionnelle» pour tenter de saper de l’intérieur l’appartenance de la RASD, elle nous paraît inclure au moins trois autres objectifs importants.
    Le premier, c’est qu’une fois l’adhésion acquise, le Maroc cherchera à «faire suspendre» la participation de la RASD au motif, comme l’explique le Président sénégalais Macky Sall à Kigali(9), que «dès lors que la RASD n’a pas été reconnue par les Nations-Unies et d’autres organisations internationales (comme l’a souligné Mohammed VI dans sa lettre), il aurait été plus juste d’attendre qu’un référendum d’autodétermination ait lieu, par exemple, pour se prononcer au niveau continental».
    On aura tout de même relevé que M. Sall n’évoque, dans ses propos, le référendum d’autodétermination, qu’à titre d’exemple. Ce que feint ignorer le Chef d’Etat sénégalais, c’est qu’à Rabat, on a décidé depuis longtemps d’abord de ne plus parler de référendum d’autodétermination, considérant le plan d’autonomie interne de 2007 comme la seule et unique voie de règlement du conflit, et qu’ensuite il n’est pas question de siéger avec la RASD dans l’organisation continentale. 
    Pour Rabat, la suspension de la RASD. devrait se réaliser dans un court délai, c’est-à-dire lors du prochain sommet de l’Union, en janvier 2017 pour éviter que les deux délégations «ennemies» ne participent à une même conférence. Plus facile à dire qu’à faire !
    Le second objectif et le plus important consisterait en l’expulsion de la RASD. par le biais de l’amendement de l’Acte constitutif en prenant, par exemple pour modèle, l’article 4 de la Charte de l’OUA qui stipulait que «tout Etat africain indépendant et souverain peut devenir membre de l’Organisation». 
    A l’évidence, les rédacteurs de la Charte du 25 mai 1963, tenaient à préciser la qualité d’Etat indépendant car, à cette époque, de nombreux pays africains étaient encore sous domination coloniale. Ce n’était plus le cas en l’an 2000, date de la signature de l’Acte constitutif de l’UA à Lomé.
    Et pourtant, ironie du sort, c’est dans le cadre de la Charte de l’OUA que la RASD avait été admise comme membre de l’organisation africaine. 
    Sans doute, les leaders africains qui avaient, majoritairement, voté en faveur de la candidature sahraouie, considéraient la RASD comme représentant un Etat africain souverain et l’occupation marocaine comme nulle et non avenue. La République sahraouie s’est ainsi retrouvée fatalement membre fondateur de l’Union africaine, contrairement au Royaume du Maroc. 
    Rappelons tout de même que toute proposition d’amendement de l’Acte constitutif , prévue à l’article 32, est soumise à l’approbation de la Conférence de l’Union (Chefs d’Etat ou de gouvernement) par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux tiers des Etats membres. Un obstacle qui pourrait s’avérer difficile à franchir pour Rabat.
    Le troisième élément de la «stratégie» marocaine consiste à «neutraliser» l’Union sur le dossier sahraoui pour garder la «main libre» avec le Conseil de sécurité et tenter de créer un effet de boule de neige du retrait de la reconnaissance de la RASD. qui s’étendrait bien au-delà du continent africain.
    D’ailleurs, le message du roi réitère cette volonté en rappelant qu’«un processus est en cours sous la supervision du Conseil de sécurité pour parvenir à une solution politique définitive (laquelle ?) de ce différend régional (avec l’Algérie ?)». Il ajoute enfin que «par sa neutralité retrouvée, elle (l’UA) pourrait, par contre, contribuer d’une manière constructive à l’émergence de cette solution» (Comment ?). Voilà qui devrait rassurer amplement les leaders africains qui estiment que le dossier du Sahara Occidental est clos au niveau africain, comme le prétend Rabat. 
    Un autre élément et non des moindres est le changement prochain à la tête de la Commission africaine prévu durant le sommet de Kigali mais remis au sommet suivant, faute de consensus sur les trois candidatures présentées à cette conférence.
    En effet, l’actuelle présidente de la Commission, la sud-africaine Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, ne se représente pas à sa propre succession. Ce report pourrait constituer un tournant défavorable à la RASD avec le rajout prévu de la candidature du Sénégalais Abdoulaye Bathily(10). Si ce dernier est élu, la cause sahraouie pourrait subir les conséquences de l’actuel alignement de Dakar sur les thèses de Rabat. 
    Mais sur la scène politique, il n’y a pas que Rabat et ses alliés africains. Il y a aussi les Sahraouis et leurs alliés, notamment l’Algérie. 
    Ce qui présage d’une intense activité diplomatique pour ne pas dire une «guerre» politico-diplomatique dans les mois qui nous séparent du prochain sommet de l’Union, en janvier 2017. 
    M. Z.
    (A suivre)
    Bibliographie/ web graphie
    1http://www.jeuneafrique.compolitique/jour-maroc-a-quitte-lorganisation-de-lunite-africaine/
    2-http://www.bladi.net/mohammed-6-union-africaine.htlm
    3http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/07/18/ce-message-de-mohamed-vi-qui-veut-le-retour-du-maroc-au-sein-de-l-union-africaine.htlm
    4- http://l1fo.ma/buzz/discours-du-trone-du-roi-mohammed-vi-30-juillet-2016
    5http://telquel.ma/2014/02/sahara-maroc-contre-lenvoye-special-lua
    6-http://www.latribune.fr/opinions/blogs/euromed/le-retour-a-l-union-africaine-un-succes-diplomatique-pour-le-maroc-588263.html#xtor=AL-13 Par Jawad KERDOUDI, président de l’IMRI | 22/07/2016, Le retour à l’Union africaine, un succès diplomatique pour le Maroc
    7-http://sahara-question.com/fr/actualites/ua-maroc-va-deposer-prochainement-sa-demande-de-reintegration-officielle
    8-http://www.algeriepatriotique.com/fr/article/lua/inflige-une-giffle-cinglante-au-makhzen-la-rasd-ne-peut-être-expulsée 
    9-http://sahara-question.com/fr/actualites/macky-sall-motion-suspension-rasd-lua-conforme-au-droit-international
    10-http://www.valeursactuelles.com/union-africaine-un-sommet-et-des-surprises
  • Sahara occidental: proposition «formelle» de l’ONU

    Le mérite du rapport que Ban Ki-moon a remis au Conseil de sécurité après sa visite aux camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf et ses rencontres avec les dirigeants d’Etats de la région a été qu’il a alerté l’instance onusienne sur les dangers que la persistance du statu quo dans le conflit du Sahara occidental fait courir aux pays et peuples du Maghreb. 
    Le Conseil de sécurité n’a pas été insensible à la crainte formulée par le secrétaire général auquel elle a été inspirée par le climat de colère et d’exaspération qui règne dans les camps de réfugié sahraouis où il s’est rendu et ayant pour cause le manque d’empressement de l’ONU à rappeler le Maroc au respect de son engagement à négocier avec le Front Polisario pour parvenir à une solution politique garantissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Il l’a fait savoir en lançant lundi dernier un appel à la reprise des négociations entre les deux parties impliquées dans le conflit en réitérant qu’elles doivent aboutir à la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. L’appel n’est certes pas contraignant mais il confirme que le Conseil de sécurité ne cautionne nullement le projet marocain « d’autonomie » pour le territoire sahraoui que le Front Polisario rejette. Le Conseil de sécurité ayant formulé la nécessité de la reprise des négociations entre Marocains et Sahraouis, les Nations unies ont préparé une proposition « formelle » pour leur relance dont le porte-parole adjoint du secrétaire général a fait savoir qu’elle a été faite aux parties du conflit et que les pays voisins en ont été informés.
    Sans préjuger du contenu de la proposition « formelle » des Nations unies non encore dévoilé, l’on peut tout de même avancer qu’inspirée par Ban Ki-moon, elle n’est pas une tentative de fourvoyer le Front Polisario dans une reprise de la négociation avec le Maroc sur la base des préalables fixés par celui-ci et n’ayant pour point de discussion que son fumeux projet de « large autonomie ». Le secrétaire général de l’ONU sait en effet que ce projet est rejeté par le Polisario et que son rejet reflète véritablement un refus qu’exprime la population sahraouie dans son écrasante majorité.
    Le Maroc a tout fait d’abord pour saborder le processus des négociations qui se sont tenues sous l’égide des Nations unies, puis pour rendre sa reprise aléatoire en lançant d’insidieuses accusations contre toutes les parties qui militent et activent pour la rendre possible.
    Le pourrissement de la situation qui résulte du maintien du statu quo dans le conflit du Sahara occidental est perçu avec inquiétude par la communauté internationale y compris désormais par certains de ses membres ayant eu complaisance et compréhension pour les subterfuges marocains qui ont fait obstacle à de véritables négociations entre Sahraouis et Marocains. Raison qui doit lui faire changer d’attitude sur ce conflit qui ne perdure que parce qu’elle recule à intimer fermement que les parties en conflit sont tenues de se conformer au plan onusien destiné à y mettre fin dans le respect de la légalité internationale. Plus le temps passe et que le processus de négociations reste gelé, la colère et l’exaspération des Sahraouis dont Ban Ki-moon a jaugé le potentiel explosif risquent de générer une situation qui rendra caduque toute tentative diplomatique de ramener les parties en conflit à la table des négociations.
  • Un document confidentiel de l’ambassade du Maroc en Ethiopie le confirme : Rabat voulait torpiller l’UA

    Le document, non daté, est très récent puisqu’il représente le compte-rendu de la première journée des travaux du Comité Exécutif de l’Union africaine, qui avait eu lieu fin janvier passé, et durant laquelle le Maroc cherchait soit à faire gagner l’Union à sa cause, soit carrément à la torpiller.
    Par Ali Oussi :
    C’est une véritable bombe que notre journal vient de se procurer. Il s’agit d’un document classé » confidentiel » de la diplomatie marocaine, très probablement daté du mois de janvier passé. Il s’agit d’un rapport adressé par l’ambassade marocaine basée à Addis Abbeba au ministre des Affaire étrangères, Salah Mezouar. On y découvre, ébahis, que le Maroc, non membre de l’UA, y dispose de taupes, de véritables espions. 
    Il s’agit, si l’on en croit le contenu du document, du ministre des Affaires Etrangères du Togo ainsi que de l’ambassadeur du Sénégal. Plus grave encore, le Maroc, à distance, manipule des pays membres de l’UA afin d’en évacuer la cause sahraoui. Le document en question rapporte à ce sujet que » d’emblée, la délégation du Sénégal a demandé le retrait du point V portant sur le rapport intérimaire de la Présidente de la Commission sur la situation au Sahara occidental, lors de l’examen de l’ordre du jour de la réunion « . 
    Il ajoute que » comme convenu, le Chef de la délégation du Sénégal a lu la déclaration préparée conjointement au nom d’un certain nombre de pays amis préalablement sensibilisés (sic ! donc, corrompus), lesquels sont intervenus pour lui apporter leur soutien. Il s’agit du Gabon, la Côte d’Ivoire, le Togo, la Guinée, la Gambie, le Benin, le Burkina Faso, Djibouti, la Libye, la RDC, le Congo, les Comores « . Manque de pot pour le Maroc, la rapport ajoute que » d’autres délégations ont réagi violemment à cette proposition. Il s’agit de l’Algérie, le Mozambique, la Tanzanie, le Zimbabwe, l’Angola, la Namibie, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Lesotho, la Zambie, le Botswana, le Soudan du Sud en plus de la pseudo rasd « . 
    On notera ici que le document n’accorde même de majuscule à la RASD (République Arabe Sahraouie et Populaire), ce qui trahit toute la haine, et la crainte aussi, qu’il lui voue. A la différence de toutes les réunions précédentes où le Sénégal était seul à intervenir, la question a suscité un débat vif qui a duré prés de deux heures. 
    Devant cette impasse, la présidence éthiopienne du Conseil a entériné la proposition de Djibouti de constituer un groupe ministériel restreint présidé par l’Ethiopie et composé de la Mauritanie, l’Afrique du Sud, le Togo, le Ghana, le Burkina Faso et Djibouti. Le rapport poursuit pour trahir carrément la volonté marocaine de casser l’UA à défaut de pouvoir l’amener à soutenir sa politique colonialiste, d’en exclure la RASD afin qu’il puisse par la suite en devenir membre. » Au terme de cette journée, il est permis de tirer les enseignements suivants: En dépit de nos contraintes, nous avons pu mobiliser un bloc important de pays favorables: La division en deux blocs antagonistes a éclaté au grand jour: Le rapport n’a pas été examiné et on peut considérer que ses instigateurs ont été déjugés: Mme Dlamini Zuma a échoué dans son plan visant à avoir une Décision qui n’aurait pu qu’être défavorable notre pays; et Nous avons un répit de quelques mois pour mieux préparer la prochaine échéance et consolider le camp favorable à notre cause. Cependant le camp adverse bénéficiera du même avantage pour mobiliser ses soutiens « .
    A.O.
  • Moroccoleaks : Propositions d’Initiatives Diplomatiques à entreprendre par le MAEC (2015)

    A
    Monsieur le Secrétaire Général
    – MAEC-
    Objet :Propositions d’initiatives diplomatiques pour l’année 2015.
    Réf. :V/L N°5375 du juillet 2014.
    Suite à votre envoi cité en référence, j’ai l’honneur de soumettre à votre appréciation les réflexions et les propositions suivantes à réaliser au cours l’année prochaine:
    Propositions à caractère général :
    Tout d’abord, il faudrait consolider, renforcer et promouvoir les relations bilatérales avec tous les pays européens, à travers la régularité des :
    • Réunions de Haut Niveau (prévues annuellement avec nos principaux partenaires : France, Espagne, Portugal, Turquie, Russie et Belgique) ;
    • Consultations Politiques (Ministre, Ministre Déléguée, Secrétaire Général et Directoire) ;
    • Commissions Mixtes de coopération (pilotées par le Ministère avec la participation les départements ministériels concernés) ;
    • Echange de visites : au niveau des différents responsables des départements ministériels, des parlementaires et des acteurs économiques.
    Conclure un accord de collaboration entre le Ministère et la Maison de l’Artisan pour la promotion des produis d’artisanat et du terroir en Europe à travers les services de nos Ambassades et Consulats Généraux ; 
    • Envisager la possibilité de formation des Imams dans les pays européens ayant une forte communauté marocaine ou une minorité religieuse du pays concerné.
    Quelques propositions par pays :
    Espagne :
    • Organiser un Forum civil avec la participation des organisations non gouvernementales, les acteurs associatifs, les associations des jeunes, les syndicats, la jeunesse des partis politiques et les associations d’étudiants des deux pays, etc.
    Organiser des conférences dans des universités espagnoles sur des thématiques variéesd’interet commun : legs culturel, histoire commune, migration, droits de l’homme, plan d’autonomie comme solution à la question du Sahara, coopération décentralisée..
    • Organiser l’année du Maroc en Espagne, en consacrant une semaine ou dix jours pour chaque communauté autonome espagnole (le moment est propice, les relations sont au beau fixe depuis janvier 2012, la majorité des régions autonomes sont dirigées par le Parti Populaire (PP) ;
    • Organiser une conférence internationale sur l’Alliance des Civilisations en collaboration avec l’Espagne et, éventuellement, la Turquie ;
    • Inviter les experts du prestigieux Think tank espagnol « Real Instituto Elcano à tenir un séminaire au Maroc avec l’Institut Royal des Etudes Stratégiques. Cet institut espagnol avait préparé le rapport « Vers une rénovation stratégique de la politique extérieure espagnole », où il suggère que « l’Espagne pourrait adopter une position proactive pour envisager une solution d’autonomie, véritable et garantie » et appelle Madrid à « soutenir ce plan d’autonomie.
    France :
    • Suggérer la mise en place d’un groupe de réflexion sur l’adaptation des instruments de partenariat à la nouvelle donne et aux ambitions des deux pays ;
    • Encourager des partenariats entre les instances et structures constitutionnelles, telles que le Conseil économique, social et environnemental ; le Conseil National des droits de l’homme ; le Conseil de la Concurrence….etc avec leurs homologues françaises ;
    • Organiser des Assises Territoriales entre les autorités locales et régionales des deux pays dans la perspective de la mise en marche de la régionalisation avancée;
    Italie :
    • Conclure un Accord de Partenariat Stratégique avec l’Italie, qui prévoit des Réunions de Haut Niveau coprésidées par les deux chefs de Gouvernement ;
    Prévoir l’organisation d’un Forum parlementaire à l’instar de ceux créés avec l’Espagne et la France ;
    • Participation du Maroc au Symposium international de la diplomatie culturelle : un espace de la « diplomatie d’influence ou soft diplomacy », qui se réunit annuellement à Rome (édition 2014 : mars-avril) et qui réunit des participants de l’Italie, des pays Balkaniques et de l’Europe du Sud-Est.
    • Organisation d’une « année du Maroc en Italie », à l’instar du « temps du Maroc » en France en 1999. L’Ambassade et les six Consulats Généraux du Royaume ainsi que la communauté marocaine en Italie seront un énorme levier et une grande force mobilisatrice des différents milieux locaux ;
    • Organisation d’un « Media Forum maroco-italien » (à l’instar de ce qui se fait entre l’Italie et l’Egypte et le Liban) : une vitrine multidimensionnelle sur les atouts des deux pays et des deux sociétés. Une importante opportunité pour combler le déficit de communication institutionnelle existant entre le Maroc et l’Italie ;
    Organisation d’une conférence au Département invitant certains membres de « l’Association maroco-italienne d’Amitié et de Coopération », dépendant de l’Institut Italien pour l’Asie et la Méditerranée (ISIAMED) à Rome, regroupant des académiciens chercheurs, des ex diplomates et ministres…
    Portugal :
    • Prévoir l’organisation d’un Forum parlementaire à l’instar de ceux créés avec l’Espagne et la France.
    • Envisager la présentation officielle la candidature du Maroc pour le statut de membre observateur associé au sein de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP). Le Portugal appuie cette candidature.
    Turquie :
    • Développer des consultations politiques bilatérales au niveau du Directoire ;
    Créer un Forum parlementaire, à l’instar de ce qui existe entre la Turquie et l’Italie et entre la Turquie et la Russie ;
    Envisager la création des Comités sectoriels mixtes comprenant des institutions publics et privés dans des domaines prometteurs, dans l’objectif de renforcer les relations économiques et commerciales entre les deux pays ;
    • Organisation des manifestations conjointes en Europe pour lutter contre l’islamophobie : deux pays de paix, de tolérance, disposant d’un patrimoine culturel important en Europe et d’une forte communauté musulmane dans de nombreux pays européens.
    Mettre en place un Centre commun de Dialogue des Civilisations, avec des annexes au Maroc et en Turquie, pour jouer un rôle de premier plan à ce niveau en raison de leur position stratégique dans la carte du monde islamique ;
    • Organiser une année du Maroc en Turquie.
    Envisager l’adhésion du Maroc, en qualité de membre observateur, à l’Assemblée Parlementaire des Pays Turcophones (TURKPA), dont le siège se trouve à Bakou ;
    Allemagne :
    • Procéder au lancement du nouveau mécanisme bilatéral de coopération, prévue par la déclaration de Rabat (septembre 2013)à l’occasion de la visite du Ministre allemand des affaires étrangères, M. Frank-Walter Steinmeier au Maroc avant la fin de l’année : réunion ministérielle pour coiffer les tous les structures de coopération existant( économique, énergie et coopération au développement)
    la création d’un comité de pilotage pour l’identification et le suivi des projets relatifs à la coopération tripartite (Maroc-Allemagne-Afrique). Il sera composé des représentants des Directions Afrique et Affaires européennes, de l’AMCI et de l’Ambassade d’Allemagne à Rabat avec ses différents services concernés (GIZ et KFW) ;
    • La création un Forum d’Affaires ( M. Steinmeier s’était engagé à être accompagné lors de cette visite d’une délégation économique)  d’un groupe d’impulsion économique et d’un Forum parlementaire.
    Instaurer un cadre de dialogue et de concertation entre les responsables des dossiers multilatéraux au sein des deux Ministères des Affaires étrangères et au sein de nos missions diplomatiques multilatérales (New-York, Genève, Vienne) en vue de se concerter sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun et de lancer des initiatives au sein des instances onusiennes.
    Prévoir l’organisation d’un séminaire ou d’une journée d’information en faveur des pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale pour explorer des actions conjointes (Maroc Allemagne) dans la région en Afrique, liées notamment au développement économique et humain.
    Luxembourg :
    • Développer la coopération entre les institutions des deux pays dans le domaine financier pour bénéficier de l’expertise luxembourgeoise en la matière : banques, assurances, bourse…etc.
    Pologne
    • Créer une Commission Mixte au niveau des MAE, un Conseil d’affaires et un Forum parlementaire avec ce pays important de l’Europe centrale.
    Russie :
    • Ouvrer à la régularité de la tenue de la Commission mixte intergouvernementale (la seule présidée par M le Ministre
    • Renforcer la coopération en matière sécuritaire et miliaire
    • Coopération dans le domaine spatial (entre organismes concernés des deux pays
    • Prévoir l’organisation d’un Forum parlementaire à l’instar de ceux créés avec l’Espagne et la France.
    • Organisation d’une année du Maroc en Russie
    Pays des Balkans et pays Baltes
    • Développer des consultations bilatérales au niveau du Directoire avec les Balkans et les pays Baltes ;
    • Créer un Conseil d’Affaires unique avec l’ensemble des Balkans ainsi qu’avec les pays Baltes dans l’objectif de développer et de renforcer les relations économiques et commerciales entre le Maroc et ces pays à petits marchés. 
    • Organiser des missions successives à caractère multisectorielle dans les pays Nordiques, les Balkans et les pays Baltes, dans une période d’un mois, (Par exemple : commencer par des journées culturelles, suivies d’une mission commerciale d’hommes d’affaires ciblées, suivie d’une délégation parlementaire, suivie d’une exposition vente des produits d’artisanat marocain…etc. Ces missions pourraient être enrichies par conférences débat, séminaires, participation à un think tank et rencontres B to B entre opérateurs économiques;
    Pays nordiques :
    La société civile dans les pays nordiques est particulièrement forte et influente sur la scène politique nationale et internationale.
    Les gouvernements de ces pays subissent des pressions de la société civile, des ONG, des parlementaires, des partis politiques et surtout la jeunesse de ces partis, qui sont particulièrement sensibles aux thèses des séparatistes, d’où la nécessité de mener des actions pour faire connaître les avancées du Maroc en général et la situation dans nos provinces du sud en particulier, relativement peu connus dans ces pays:
    • Organiser des visites de travail de membres du CNDH, de l’AMDH et du DIDH dans ces pays pour les sensibiliser sur la situation des droits de l’Homme au Maroc, et notamment dans nos provinces du Sud / Organiser des Conférences, séminaires et expositions sur le développement dans nos provinces du sud ;
    • Renforcer les relations entre les institutions parlementaires, les partis politiques (et notamment avec la jeunesse de ces partis) ainsi qu’entre les institutions des deux pays  dans le domaine de la bonne gouvernance et des droits de l’Homme;
    • Mettre en place des mécanismes pour tisser des contacts entre les ONG des deux pays notamment celles qui œuvrent dans les domaines des droits de l’Homme, et de la promotion de la condition de la femme, de manière à renforcer la compréhension mutuelle ;
    • Initier une coopération entre et leurs vis à vis nordiques
    • Organiser une caravane composée exclusivement de femmes (parlementaires, entrepreneurs, dans le domaine associatif…), pour souligner le rôle important que joue la femme marocaine dans notre société, et les droits dont elle jouit ;
    • Développer les contacts entre les journalistes et acteurs de l’information marocains avec ceux des pays nordiques, sachant que les médias de ces pays sont particulièrement sensibles aux thèses des séparatistes ;
    • Etablir des Commissions Mixtes avec ces pays dans des domaines ciblés, à l’instar de la commission consulaire entre le Maroc et la Norvège ;
    • Créer des Conseils d’Affaires avec la Norvège, la Finlande et le Danemark, pour développer les échanges commerciaux et identifier les opportunités d’investissements au Maroc, à l’instar du Conseil d’Affaires avec la Suède.
    • Envisager l’adhésion du Maroc en tant que membre observateur dans le Conseil de l’Arctique ;
    • Organiser un séminaire sur le thème de « l’initiative marocaine d’autonomie pour les provinces du Sud » en collaboration avec l’Institut Ahtisari pour la Paix et les autorités de la province autonome de d’Aland. L’objectif est de mettre en exergue la similitude entre le modèle d’autonomie des îles d’Aland qui a permis de régler ce différend territorial entre la Suède et la Finlande ;
    • Organiser en Finlande un séminaire sur le dialogue des civilisations, thématique à laquelle les dirigeants finlandais accordent un intérêt majeur. 
    Afrique :
    • Envisager la possibilité d’institutionnaliser un Forum Maroc-Afrique Subsaharienne, à organiser chaque deux ans ;
    • Envisager la possibilité de créer une zone de libre échange avec les pays de l’Afrique Subsaharienne amis du Maroc ;
    • Revoir le statut de l’AMCI de manière à ce qu’elle devient une agence modèle de coopération internationale au développement orientée, au début, vers l’Afrique dans la perspective d’étendre ses actions aux continents Latino-Américain et Asiatique ;

    • Créer des Comités Mixtes multisectoriels avec les principaux partenaires européens du Maroc pour le développement de la coopération triangulaire en Afrique de l’Ouest.

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    Plan d’action pour les postes consulaires 2014-2018