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  • Voici pourquoi l’Afrique résiste au Covid-19

    Six mois après le début de la pandémie sur le continent africain, l’Organisation mondiale de la Santé évoque les possibles raisons du faible taux d’infection sur le continent africain.



    L’Afrique a été relativement épargnée par la pandémie de coronavirus et le nombre des infections est en baisse ces deux derniers mois. « Depuis le 20 juillet, la région a connu une baisse soutenue des nouveaux cas de Covid-19 », précise un communiqué de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Depuis le 14 février 2020, date à laquelle le premier cas de Covid-19 a été diagnostiqué en Égypte, plus de 1,4 million de personnes ont été contaminées sur un continent où aucun pays n’a été épargné.

    « L’Afrique n’a pas connu une propagation exponentielle (du) Covid-19 comme beaucoup le craignaient au départ, a déclaré Matshidiso Moeti, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Les décès attribués au Covid-19 sont également restés faibles. » La maladie a causé la mort de plus de 35 000 personnes sur l’ensemble du continent. Un chiffre similaire au nombre de décès enregistrés par la seule Italie. Plusieurs hypothèses ont été avancées par l’agence onusienne pour expliquer le profil singulier de la pandémie en Afrique.

    Les mesures prises par les Etats pour restreindre le mouvement des populations, le profil démographique et le mode de vie des Africains semblent avoir contribué à une évolution “différente” de l’épidémie.

    Des mesures rapides et “drastiques”

    Matshidiso Moeti a rappelé lors d’une conférence de presse, le 24 septembre 2020, que la rapidité de la réaction des pays pour contenir l’épidémie avait joué un rôle majeur. Dès mars 2020, les Etats « ont pris très tôt des décisions très importantes et ont imposé des mesures drastiques » pour limiter le déplacement des populations et les rassemblements. La directrice régionale souligne qu’elles sont d’autant plus louables qu’elles ont un lourd impact socio-économique. La réactivité des pays se conjugue avec d’autres facteurs.

    Un continent plus “isolé”

    A l’exception de quelques pays comme l’Afrique du Sud et ceux d’Afrique du Nord, « l’Afrique est moins connectée au niveau international ». Le continent s’est ainsi retrouvé finalement moins exposé. A cela s’ajoute la mobilité à l’intérieur des Etats qui est limitée par le niveau de développement des infrastructures de transport et des équipements. « Cela fait une différence en ce qui concerne l’intensité avec laquelle le virus va se propager dans un pays. Ce sont des facteurs qui doivent être pris en compte », a affirmé le Dr Moeti.

    Une population jeune

    « La pandémie s’est surtout manifestée dans une tranche d’âge plus jeune et a été plus prononcée dans quelques pays », souligne l’OMS. « La structure de la population fait une grande différence, insiste le Dr Moeti. Dans la plupart des pays africains, environ 3% de la population est âgée de plus de 65 ans. »

    La responsable du bureau Afrique de l’OMS explique que les pays qui ont enregistré les plus importants taux de mortalité sont ceux où la pyramide des âges présente d’autres caractéristiques. C’est le cas de l’Algérie, où les plus de 65 ans représentent 10% de la population, ou encore de l’Afrique du Sud où ce chiffre tourne “autour de 5%”.

    Quand les jeunes sont infectés, ils tombent moins gravement malades ou meurent moins à cause de la maladie. Selon l’OMS, « environ 91% des cas d’infection par Covid-19 en Afrique subsaharienne concernent des personnes de moins de 60 ans, et plus de 80% des cas sont asymptomatiques ».

    Un autre mode de vie

    Faisant un parallèle sur la situation des personnes âgées en Afrique et en Occident, le Dr Moeti a noté qu’elles vivent généralement avec leurs proches dans les sociétés africaines, contrairement aux pays occidentaux où elles sont regroupées dans des maisons de retraite. Des lieux qui sont devenus des foyers épidémiques.

    Autre protection liée au mode de vie des Africains, le virus « ne se transmet pas très bien à l’extérieur et l’Afrique a une population importante qui est rurale et passe beaucoup de temps à l’extérieur », a indiqué Francisca Mutapi, professeure en santé mondiale, infection et immunité à l’Université d’Edimbourg (Royaume-Uni) lors de la conférence de presse de l’OMS.

    Si des hypothèses tendent à se confirmer, les chercheurs continuent leurs enquêtes pour mieux cerner la dynamique du Covid-19 en Afrique. « Nous en apprenons un peu plus chaque jour », assure le Dr Moeti.

    Source: Agences

    Tags : Coronavirus, covid19, Afrique, pandémie,

  • Aux pays de la françafrique, la mort de Georges Floyd est passée inaperçue

    Le nationalisme culturel qui consiste à porter de beaux habits africains traditionnels, qui s’arrête à se glorifier d’un passé prestigieux remontant à la vallée du Nil, qui vante la fierté d’être Africain, mais dont les tenants se bousculent pour apparaître devant le grand ordonateur de nos oppressions, signe notre défaitisme et entérine les formes actuelles de nos capitulations.

    Les nationalistes culturels se sont précipités à Paris pour soutenir Charlie.
    Mais dans les espaces francophones, mis à part quelques collectifs de la société civile au Sénégal et au Mali peut-être, la mort de George Floyd est passé globalement inaperçue.

    L’Afrique francophone n’a pas vocation à rester éternellement à l’écart du monde, prisonnière du carcan de la France-Afrique.

    Si l’apartheid sud-africain n’a pas été une fatalité, c’est que le régime néocolonial de la France-Afrique l’est encore moins.

    Ahmad Nougbo

    Source

    Tags : Françafrique, racisme, Georges Floyd,

  • Algérie : Le Consul du Maroc à Oran était un espion

    Le désormais ex- consul du Royaume du Maroc à Oran, qui avait osé qualifier l’Algérie de «pays ennemi» a bel et bien pris un aller simple jeudi dernier vers Rabat. 
    En effet, la présidence de la République par la voix de son porte-parole, a confirmé ce mardi le départ de ce diplomate qui a accompagné la semaine dernière le rapatriement de 300 ressortissants marocains à partir d’Oran à bord de deux avions de la Royal Air Maroc (RAM). 
    «Le consul a quitté effectivement le territoire algérien. Il a dépassé ses limites », a déclaré, hier, le porte-parole de la présidence de la République Mohand Oussaid Belaid, au cours de la traditionnelle conférence de presse actuellement au siège de la Présidence. « Nous avons demandé son départ. Son comportement était prévisible. Nous avons découvert que c’est un agent des services de renseignements marocains qui a été désigné consul à Oran pour d’autres raisons», a révélé M. Belaid, en soulignant que «la page de cet incident est tournée». 
    Voilà des éléments nouveaux qui confirment que la saillie inélégante et agressive du sulfureux diplomate marocain n’était finalement pas sortie malencontreusement de sa bouche mais bien assumée. En précisant qu’il s’agissait d’un «agent des services de renseignement» et non pas un diplomate, le porte-parole de la présidence remet les pendules à l’heure s’agissant des propos de ce diplomate qui avait déclaré au sujet de l’Algérie en s’adressant à ses compatriotes à Oran: «Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement». Une déclaration tellement gravissime que le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait convoqué le lendemain l’ambassadeur du Maroc en Algérie pour lui faire savoir que le consul de son pays était indésirable en Algérie après les propos inacceptables qu’il avait tenus à Oran.
    L’Est Républicain, 10 juin 2020
    Tags : Maroc, Algérie, consul du Maroc à Oran, Aherdane Boutaher, 
  • Le Président mauritanien reçoit une délégation algérienne de haut niveau

    Le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a reçu en audience, mardi au palais présidentiel, une délégation algérienne de haut niveau conduite par M. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères.
    Dans une déclaration à l’AMI, faite à sa sortie d’audience, M. Sabri Boukadoum a indiqué, que la délégation algérienne a été honorée d’avoir été reçue par le Président de la République. Il a précisé qu’il a transmis à M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani les salutations de son frère et ami, le Président Abdelmajid Tebboune, et l’expression de son estime au peuple mauritanien et à son gouvernement.
    Le ministre a noté que cette visite, la première d’une délégation officielle algérienne à l’extérieur du pays, depuis le début de la propagation du COVID-19 dans le Monde, montre le grand intérêt qu’accorde l’Algérie aux liens fraternels entre les gouvernements et les peuples des deux pays.
    Il a affirmé qu’en plus de l’ action commune de lutte contre le coronavirus, la rencontre a permis d’aborder plusieurs domaines de coopération.
    « C’est une initiative louable pour plus d’évolution et de prospérité des relations fraternelles entre les deux pays frères et voisins », a-t-il conclu.
    L’audience s’est déroulée en présence des ministres des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, des Finances, du Commerce et du Tourisme, de la Santé et l’ambassadeur de Mauritanie en Algérie.
    M. Sabri Boukadoum était accompagné par les ministres des Finances, du Commerce, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et par le directeur général de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement.
    AMI, 9 juin 2020
    Tags : Algérie, Mauritanie, covid19, coopération, 
  • Malcolm X, le panafricain.

    Le 13 avril 1964, Malcolm X quitte les USA pour la 1ère de ses grandes tournées de l’année. Il en revint le 21 mai après avoir visité l’Égypte, le Liban, l’Arabie Saoudite, le Nigéria, le Ghana, le Maroc & l’Algérie. Il fit à La Mecque le pèlerinage que tout musulman s’efforce d’accomplir, ce qui lui valut le droit d’ajouter « Hadj » à son nom et d’être appelé El Hadj Malik El Shabbat dans le monde musulman. Tout en resserrant ses liens avec l’Islam orthodoxe, il rencontra des étudiants, des journalistes, des députés, des ambassadeurs et des chefs de gouvernements, « sans cesser un seul instant de parler du problème racial aux USA. »
    […]
    Accra, Ghana 11 mai 1964
    « J’ai quitté Lagos, dans le Nigeria, pour Accra où je suis arrivé hier. La beauté et la richesse naturelles du Nigéria et de ses habitants ne sauraient se décrire. Le pays est plein de blancs, Américains et autres, bien au courant de ses ressources naturelles inexploitées. Ces mêmes blancs qui en Amérique, nous crachent à la figure et lâchent sur nous les chiens policiers, afin de nous empêcher de nous « intégrer » à eux, on les voit dans toute l’Afrique faire des courbettes, des grimaces et des sourires, dans l’intention de s’«intégrer » aux Africains, en fait, dans l’espoir de s’«intégrer » à la richesse et à la beauté de l’Afrique. Voilà qui ne manque pas d’ironie.
    Ce continent est d’une telle fertilité, le sol y est couvert d’une végétation si luxuriante qu’il serait facile, en utilisant les méthodes de l’agriculture moderne, d’en faire le grenier du monde.
    Vendredi soir, j’ai pris la parole à l’Université d’Ibadan (Nigéria) ; j’ai fait une description véridique de ce que nous subissons en Amérique et montré que les nations indépendantes d’Afrique devaient nous aider à porter notre cause devant les Nations Unies. Les étudiants m’ont fait un accueil extraordinaire. Ils m’ont nommé membre honoraire de la Société des étudiants musulmans du Nigéria et m’ont donné un nouveau nom : Omowale, ce qui en Yoruba, veut dire : « L’enfant est arrivé dans son pays. »
    Les habitants du Nigéria s’intéressent vivement aux problèmes de leurs frères africains qui vivent en Amérique, mais les agences d’information américaines en Afrique font croire aux gens que des progrès sont accomplis et que le problème est en train de se résoudre. Lorsqu’on examine les choses de près, on n’a aucune peine à entrevoir un gigantesque plan, destiné à empêcher la jonction des Africains d’Afrique et des Africains d’Amérique. Une personnalité gouvernementale du Nigéria m’a dit : « Si l’on fait le compte de tous les descendants d’Africaine qui vivent en Amérique du Sud, en Amérique Centrale et en Amérique du Nord, on en trouve bien plus de 80 millions. On comprend aisément pourquoi certains s’efforcent d’empêcher les Africains de s’unir aux Afro-américains. » L’unité entre Africains de l’Occident et Africains de la mère-patrie modifiera le cours de l’histoire.
    Le Ghana, où je me trouve à présent, est la source du panafricanisme ; aussi les derniers joutes de mon voyage devraient-ils être extrêmement intéressant et enrichissants. De même que le Juif américain est en harmonie (politique, économique et culturelle) avec le judaïsme du monde entier, de même il est temps que les Afro-américains deviennent partie intégrante des panafricanistes du monde entier ; même si nous devons rester physiquement en Amérique, en luttant pour les avantages que nous garantit la Constitution, il nous faut « revenir » en Afrique philosophiquement et culturellement et créer une unité efficace dans le cadre du panafricanisme. »
                                   Le pouvoir noir Malcolm X, chapitre 5 : À la source du panafricanisme. P 95-100.

    Tags : Etats-Unis, noirs, racisme, Malcolm X, George Floyd, discriminitation,
  • Consul du Maroc à Oran : Bon débarras!

    LE CONSUL DU MAROC À ORAN RAPPELÉ EN URGENCE PAR RABAT : Bon débarras!
    Ce diplomate de métier, pour qui chaque mot prononcé doit être préalablement pesé et soupesé, avait commis un impardonnable impair en qualifiant publiquement l’Algérie de « pays ennemi ».
    Finalement l’attente n’aura pas été très longue. En effet, si l’on en croit le site d’information « Aljazaïr1 », le consul général du Maroc à Oran, Aherdane Boutaher a quitté l’Algérie définitivement suite à ses déclarations qualifiant le voisin de l’Est de « pays ennemi ». Acculé par les protestations des marocains voulant rentrer dans leur pays à cause de la pandémie, le diplomate marocain a commis l’irréparable en qualifiant l’Algérie de « pays ennemi ». « Comme vous le savez, nous sommes dans un pays ennemi. Je vous le dis en toute franchise », a-t-il dit en vue d’apaiser ses concitoyens. 
    D’après la presse locale, 300 marocains ont été rapatriés jeudi dernier. Face à la gravité des faits attribués au consul marocain, l’Algérie a exigé son départ immédiat. Notre journal, qui avait fait état en premier du calvaire de ces marocains « exilés forcés », semble avoir poussé à bout la patience de ce « diplomate » en manque de pondération. Ce dernier, dont on ne regrettera certainement pas le départ, n’est du reste pas le seul à se trouver dans cette risible et intenable situation. 
    La diplomatie du royaume chérifien, aux mains de puissants lobbies sionistes, souffre en effet d’une dualité qui la rend bien souvent carrément schizophrène. Comme rapporté dans notre édition de la veille, des diplomates chevronnés, très au fait du comportement quasi-maladif de notre turbulent voisin de l’Ouest, tentent d’expliquer les raisons qui poussent le Maroc à agir, dans bien des occasions, de manière irrationnelle, mettant à nue des situations et des comportements qui relèvent carrément de la psychiatrie. Nos sources se désolent ainsi du fait que Rabat soit inféodée à de puissants lobbies sionistes. Ce sont eux qui, la plupart du temps, lui dictent aussi bien ses actes que ses déclarations.
    C’est cette dualité, qui relève carrément de la psychiatrie comportementale, qui fait que le Maroc divague et tangue dangereusement dans ses positions et relations diplomatiques.
    Ainsi, au moment où la communauté internationale reconnait bien volontiers le caractère pacifiste, rassembleur et légaliste de notre pays, on prête au Maroc un caractère belliqueux, doublé de son implication directe dans le trafic international de drogue. Son ingérence dans les affaires internes et souveraines d’autres États est connue de tous. L’exemple le plus édifiant a trait au génocide dont est victime le peuple yéménite, et avec lequel Rabat a bel et bien partie liée.
    Le royaume chérifien, pour qui la corruption est érigée en véritable doctrine, n’hésite pas non plus à offrir de somptueux cadeaux aux épouses des lobbyistes auxquels il fait régulièrement appel pour soigner son image écornée par les nombreuses casseroles qu’il traine depuis des années. Caftans valant leur pesant d’or, avion royal, somptueuses résidences de vacances… n’est trop beau, ni trop cher, pour s’adjuger les services de ces puissants, mais menteurs, faiseurs d’opinion. Le Maroc ne supporte pas non plus que notre armée se soit modernisée, professionnalisée et ait acquis du matériel ultra-moderne. L’ANP, dont les objectifs sont strictement défensifs, n’en gêne pas moins les velléités expansionnistes et impérialistes du Maroc.
    Celui-ci, tout en continuant d’occuper illégalement le Sahara occidental, garde de sérieuses visées sur certaines parties de notre propre territoire national. Il est normal, dès lors, que notre armée, notamment ses officiers, soient constamment la cible de pernicieuses attaques de la part de notre turbulent voisin de l’Ouest, ainsi que de ses puissants lobbyistes. Une attitude pareille, qui ne peut franchement pas mener loin, porte de sévères et réguliers coups à la crédibilité de la diplomatie marocaine. Se mouvant en territoires « ennemis », elle se surprend très souvent à dire la chose tout en faisant son contraire…
    Mohamed Abdoun
    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Aherdane Boutaher, consul du Maroc à Oran, 
  • Origines, enjeux et perspectives de paix du conflit du Sahara Occidental

    La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb
    Le Sahara occidental est situé à l’ouest du Maghreb et présente comme voisins frontaliers : Le Maroc au nord ; au nord –est l’Algérie avec qui il partage une courte frontière; et enfin la Mauritanie à l’est, et dans tout le sud. Toute sa frontière ouest donne sur l’atlantique. Sa superficie est de 266000 km². A l’époque de son occupation par l’Espagne en 1884, le territoire du Sahara Occidental est essentiellement occupé de tribus guerrières, maraboutiques et tributaires, organisées et indépendantes entre-elles.
    Selon certains auteurs, les différentes expéditions marocaines sur ce territoire n’ont pas conduit à une soumission effective des populations autochtones aux sultans du Maroc. Néanmoins, durant toute la période qui a précédé la colonisation de ce territoire et même pendant celle-ci, il est arrivé que des chefs guerriers en provenance de cette région, reçoivent une aide matérielle massive de la part du sultan du Maroc, pour venir à bout de l’ennemi commun qu’était l’occupant européen. C’est le cas du chef de guerre et marabout Ma El Aïnin, finalement tué par les français au Maroc en 1910.
    Cette attitude de certains chefs et notables du Sahara vis-à-vis du sultan du Maroc, a conduit certains à conclure qu’il s’agissait là d’une forme de reconnaissance de la souveraineté du royaume marocain sur le territoire du Sahara Occidental. Pour d’autres, il s’agissait tout simplement d’une demande d’aide à un voisin plus puissant, afin de venir à bout d’un ennemi commun, puisque le Maroc lui-même était menacé par l’occupation française. Finalement, c’est plutôt la France et l’Espagne qui ont finiront par avoir raison des résistances marocaines d’une part, et des actes de rébellions des sahraouis d’autre part. Ceci s’est traduit par la colonisation Espagnole du Sahara en 1884, et la mise sous protectorat du Maroc par la France en 1912.
    Les acteurs au conflit, aux lendemains des indépendances :
    C’est aux lendemains des indépendances que ce territoire commence à être revendiqué par deux pays: le Maroc et la Mauritanie.
    Le Maroc, indépendant depuis 1956 estime que ce territoire faisait partie intégrante du sien bien longtemps avant la venue des européens au Maghreb. La thèse marocaine du « Grand Maroc » était une revendication des territoires considérés par les défendeurs de cette thèse comme étant sous souveraité marocaine avant la colonisation européenne. Ainsi, les territoires à restituer au Maroc étaient: le Sahara espagnol, la Mauritanie, le nord du Mali et une partie de l’ouest algérien ( région de Tindouf).
    La Mauritanie, ancienne colonie française, tout en réfutant l’idée de son intégration au grand Maroc, estimait que le territoire du Sahara espagnol devait être intégré au sien à cause des fortes similitudes linguistiques, culturels, et ethniques entre sahraouis et maures.
    L’Espagne, puissance colonisatrice, loin d’aller dans le sens d’une décolonisation du Sahara, décida plutôt d’en faire une de ses provinces.
    Le conflit qui opposait d’une part l’Espagne et le Maroc, et d’autre part l’Espagne et la Mauritanie, avait comme origine les exigeances marocaine et mauritanienne relatives à la décolonisation du Sahara espagnol, par conséquent au départ de l’Espagne. L’absence d’un front commun « maroco-mauritanien » face à la position espagnole provenait des revendications marocaines relevant de la thèse du grand Maroc. De plus, la guerre entre le Maroc et l’Algérie(qui était restée jusque-là à l’écart du conflit du Sahara Occidental) de 1962 au sujet de leur frontière commune, ne favorisait pas non plus la possibilité de constitution d’un front commun des trois voisins immédiats du Sahara Occidental. Ainsi, malgré les pressions en provenance des Nations Unies dès 1965 visant à pousser l’Espagne à décoloniser ce territoire par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, celle-ci continuait de jouer les résistantes en acceptant le principe de l’autodétermination, mais sans véritablement s’activer dans le sens d’un retrait. Ainsi, l’Espagne n’hésitait pas à exploiter la faiblesse d’une absence d’organisation de ses adversaires, en entretenant des discussions bilatérales avec chacune d’elles, tout en essayant de montrer aux Nations Unies que finalement les autochtones préféraient le rattachement à l’Espagne.
    Le début du conflit armé
    Le début des années 1970 va voir des changements nets s’effectuer dans la région. Les voisins immédiats du Sahara occidental finissent par former un front commun, après le règlement par le Maroc de son litige frontalier avec l’Algérie, ainsi que sa reconnaissance de la souveraineté de la Mauritanie. Ce bloc décide donc de faire pression sur l’Espagne pendant que de l’autre côté, les Nations Unies somment de plus en plus celle-ci d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Sur le plan interne, on assiste à une naissance de partis nationalistes au Sahara occidental tels que le Parti de l’Union National Sahraoui (PUNS) soutenu par l’Espagne, Le Mouvement de Renaissance des Hommes Bleus (MOREHOB) soutenu par le Maroc et le Front de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), né le 10 mai 1973 et qui sera soutenu par l’Algérie. Le 20 mai de la même année, le front polisario attaque le poste de police espagnol de el khanga et signifie par ce geste, l’ouverture des hostilités vis-à-vis de l’occupation et pour la fierté nationale. Deux ans plus tard, le Roi du Maroc dirige la grande Marche Verte.
    La Marche Verte du 16 octobre 1975 se veut une récupération symbolique et pacifique du territoire du Sahara « marocain » par le Maroc. Cette Marche a à sa tête la personne même du roi Hassan II du Maroc, suivi par une grande foule brandissant le coran et le drapeau marocain; le coran se voulait un symbole pacifique de l’action de récupération, alors que le drapeau traduisait un signe indicateur de l’appartenance de ce territoire au Maroc.
    Pour les membres du front polisario, la présence de l’armée marocaine sur le territoire (celle-ci y a précédé les marcheurs) représente une nouvelle occupation étrangère, alors même que l’Espagne n’y a pas encore achevé son retrait. Ses derniers soldats en partiront en janvier 1976, et elle mettra officiellement fin à sa présence sur ce territoire en février 1976. Ceci explique pourquoi les combattants du front polisario allaient prendre les armes une nouvelle fois pour se défaire de cette nouvelle occupation. Dans la même période, plus précisément le 24 novembre 1975, le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne signent à Madrid (Espagne) les accords (tripartites) de Madrid. Ceux-ci voient l’Espagne octroyer à la Mauritanie et au Maroc, l’administration conjointe du territoire du Sahara occidental. Partant du territoire quelques mois après, l’Espagne devait signifier aux Nations Unies sa démission du titre de puissance administrante du Sahara occidental, titre que les Nations Unies n’ont pas eu à octroyer à un autre Etat.
    La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) voit le jour au lendemain du départ espagnol du territoire : le 27 février 1976. Cette République constitue en réalité une riposte des tripartites de Madrid, et son avènement coïncide avec le déclenchement des hostilités. Dès cette période, des combats très violents opposent en effet les combattants du Front Polisario aux forces marocaines dans la partie nord du territoire d’une part, et aux forces mauritaniennes dans la partie sud du territoire d’autre part. Pour garantir l’efficacité de son offensive, le Front Polisario reçoit une aide massive de l’Algérie. Cette aide se résume par l’octroie d’un matériel militaire important, de la logistique, de la région de Tindouf comme base arrière et construction de camps de réfugiés, et même de colonnes de soldats algériens. Ainsi, les combattants du front polisario avec l’aide de l’Algérie vont tout d’abord chasser l’armée mauritanienne du Sahara occidental, pour aller ensuite les battre sur leur propre territoire, en s’emparant de certaines régions du nord de la Mauritanie. Cette situation va contraindre la Mauritanie à signer l’accord de paix d’Alger du 05 Août 1979, dans lequel elle renonce à sa revendication du territoire du Sahara Occidental, tout en obtenant du Front polisario, la promesse de ne procéder à aucune revendication sur territoire. De son côté, le Maroc trouve l’aide nécessaire lui permettant de se soustraire à une défaite devenue presque inéluctable, auprès de pays occidentaux. C’est le cas des Etats-Unis qui vont, dans les années 81-82, fortement accroître leur aide au Maroc. Cette aide se résumera entre autres à une importante livraison du matériel militaire, suite aux accords passés entre le Maroc et les Etats-unis dans le cadre du Consensus statégique occidental au Moyen Orient, et relatif aux déploiements des Forces Spéciales Américaines dans cette région. Entre-temps, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) essaient, par des moyens diplomatiques, de trouver une solution pacifique à ce conflit.
    Le plan de paix de l’ONU et les autres propositions.
    C’est en 1984 que le Maroc se retire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) pour protester contre l’admission de la RASD à cette organisation. Entre temps( depuis 1983), l’OUA qui se déploie dans une quête de résolution pacifique de ce conflit, exhorte les parties au conflit à entreprendre des négociations à cet effet. C’est en cela que tient sa résolution AHG/RES. 104 (XIX) du 19ème sommet de l’OUA à Addis Abeba (en Ethiopie).
    De son côté, dès décembre 1985, l’assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 40/50 sur le Sahara, invitant le président en exercice de l’OUA et le secrétaire général de l’ONU à œuvrer en vue d’amener les parties à négocier dans les meilleurs délais et conformément à la résolution de l’ONU (citée plus haut) et à la présente résolution, les conditions d’un cessez-le-feu et les modalités d’organisation d’un référendum au Sahara Occidental. Dès lors, plusieurs missions sont constituées et oeuvrent en effet pour rendre effectives ces deux résolutions de l’OUA et de l’ONU. En août 1988, le secrétaire général des Nations Unies présente une proposition de paix prévoyant un cessez-le-feu et la tenue d’un référendum, aux représentants du Maroc et du Front polisario, en vertu du mandat conféré par l’assemblée générale dans sa résolution 40/50 de décembre 1985. Les parties donnent leur accord le même mois. En avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 690(1991) approuvant la constitution sous son autorité de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Celle-ci comprend trois composantes : Unité civile, Unité de Sécurité, et Unité militaire.
    Le cessez-le-feu prévu entre en vigueur en septembre 1991.
    Jusqu’à ce jour, seule cette partie du règlement de paix a connu une suite favorable. Le blocage de la deuxième partie étant ce qui a conduit les Nations unies à effectuer de nouvelles propositions : en 2001 et en 2002. A l’origine de ce blocage se situe la question des électeurs : les personnes habilitées à voter. En effet, la proposition de paix effectuée par l’ONU avait retenu comme habilitées à voter, les personnes retenues par le recensement de 1974 effectués par les Espagnols. Or après le dépôt de la liste des électeurs par les Sahraouis, le Maroc déposa une demande de 131000 recours de personnes qui selon lui, devraient également être admises sur la liste des électeurs. C’est cette situation qui a conduit au blocage du plan de règlement de paix de l’ONU à tel point qu’en 2001, les Nations Unies devaient proposer aux parties au conflit une « troisième voie » appelée accord-cadre, qui octroie une large autonomie au Sahara Occidental tout en le rattachant du Maroc pendant cinq à l’issue desquelles un référendum sera organisé dans le territoire. Cet accord est appelé troisième voie parce que le référendum comporte l’alternative : l’indépendance, ou le rattachement pur et simple au Maroc. La différence entre ce rattachement pur et simple au Maroc et la troisième voie (qui présente également le rattachement au Maroc) se situe dans la large autonomie octroyée au territoire. Contrairement au plan de règlement qui avait reçu l’accord des parties, cette troisième voie n’a jusqu’ici été entériné que par le Maroc. Il faudrait retenir que le plan de paix de l’OUA-ONU tient lieu de première proposition, alors que la troisième voie tient de deuxième proposition. Cette deuxième proposition n’ayant pas fait l’unanimité entre les parties, il a fallu aux Nations Unies de proposer une troisième solution : la partition du territoire entre les parties. Une partie revenant au Front polisario et conduisant même par-là à son indépendance, tandis que l’autre reviendrait au Maroc, qui pourra en faire sa province du sud. Malheureusement, cette proposition a connu un refus catégorique des principales parties au conflit. Pour le Maroc, il s’agit là d’une atteinte à son intégrité territoriale, lors que pour le Front polisario, l’indépendance du Sahara Occidental(dans son ensemble) ne saurait se passer d’un référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui. Tenant compte de cet autre blocage, le secrétaire général des Nations Unies a proposé aux parties (tout en leur demandant de réfléchir sur ces différentes propositions), un retrait pur et simple de la MINURSO de ce territoire.
    Les enjeux du conflit
    Le conflit du Sahara Occidental présente de nombreux enjeux. Les plus frappants relèvent du politico-économique.
    Les enjeux d’ordre politique varient il est vrai selon le contexte géopolitique du moment. En analysant la fin de la guerre froide, on peut se demander si le conflit du Sahara Occidental tirait son origine de la tension Est-Ouest? Pour cela, nous allons nous servir du cas Namibien comme exemple. Pendant la guerre froide, la Namibie qui est un territoire à décoloniser continue d’être occupée par l’afrique du sud. La communauté internationale, et les Etats-Unis en tête, tout en appuyant le principe d’autodétermination en Namibie, accordaient leur soutien matériel à l’Afrique du sud. La raison d’une telle attitude: l’Afrique du sud était le garant du capitalisme dans la région, un allié important pour les Etats-Unis face à la montée du communisme dans cette région d’Afrique. De plus, la SWAPO, mouvement de libération nationale de la Namibie entretenait des relations particulières avec l’Angola marxiste qui la soutenait dans sa lutte. Dans le cas du conflit du Sahara Occidental, la situation qui prévaut dans la région à l’époque de la guerre froide n’est pas très différente de celle que nous venons de voir. Les Etats-Unis font du Maroc un allié important dans la région du Maghreb. L’Algérie qui soutien le Front polisario est celle du président Boumedienne où les idées révolutionnaires du Front de libération National algérien (FLN), très sensibles sur la question de décolonisation des territoires occupés sont encore très encrées. Il s’agit d’une Algérie fortement socialiste, dont le soutien au front polisario cause le même effet qu’en Namibie. La communauté internationale ( les Etats-Unis en tête), tout en acceptant le principe d’autodétermination continue quand même de soutenir le Maroc dans sa lutte Contrairement à la Namibie qui accède à l’indépendance à la fin de la guerre froide, le conflit du Sahara occidental reste en vigueur et conduit les parties au conflit, ainsi que les acteurs extérieurs au conflit à un repositionnement stratégique relatif aux nouvelles données internationales que sont la globalisation et la lutte contre l’intégrisme islamique. En effet, en plus de l’attrait que le marché maghrebin exerce sur les Etats-Unis et l’europe, cette région a redoublé d’importance, de par sa position stratégique depuis les évènements du onze septembre 2001. Ces évènements ont conduit le monde occidental dans une lutte difficile et longue contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux. Un tel combat, exige des alliés sérieux ayant des entrées dans les milieux les plus hostiles et surtout très peu connu. C’est ici qu’on peut comprendre l’avantage qu’une telle situation présente pour le Maroc (vieil allié du monde occidental), dans sa stratégie de récupération du sahara occidental. La reconnaissance de ce territoire comme faisant partie du Maroc par les alliés occidentaux pourrait effectivement ce faire dans le cadre de politiques de compensations. Le Maroc a souvent jouer le rôle de gendarme des intérêts de la France en Afrique, ainsi que celui de temporisateur dans le proche Orient. Autant il est respesté dans le monde arabe, autant il est considéré comme un défenseur respectable des intérêts des palestiniens dans la guerre qui les oppose à Israël. On comprend donc pourquoi le Maroc se présente aujourd’hui pour les occidentaux, comme un allié important face aux doubles fléaux que sont le terrorisme et l’intégrisme. Le soutien apporté par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne au projet d’accord cadre dit troisième voie, comme solution octroyée par les Nations Unies pour une résolution du conflit, pourrait bien être une des résultantes de cette alliance.
    Les enjeux d’ordre économique relèvent des richesses contenues dans le sous-sol du territoire, ainsi que celles contenues au large des côtes et dans les fonds marins. Le territoire est très riche en phosphates découverts en 1947 par l’Espagne, et regorge d’autres minerais tels que : le fer, le titane, le manganèse, et des pierres précieuses. Parmi celles-ci, on peut citer l’uranium, le titanium et le vanadium. Y sont probablement présents, l’antimoine et le cuivre, et bien d’autres. La façade atlantique de ce territoire se présente comme l’une des plus poissonneuses du monde. Concernant le fond marin, il est de plus en plus probable qu’il contient du pétrole. En effet, des compagnies pétrolières y effectuent actuellement de la prospection, sous l’autorisation de l’Etat marocain. Il s’agit des multinationales française et américaine TotalFinaELf et Keer Mc Geer. Ainsi, une intégration du Sahara occidental au Maroc, ferait un grand bien à l’économie Marocaine. Concernant l’Algérie, c’est plutôt l’accession à l’indépendance du Sahara occidental qui l’arrangerait dans la mesure où elle pourra enfin obtenir, en compensation à son soutien inconditionnel du Front Polisario durant le long et épuisant conflit, l’accès à l’océan atlantique tant convoité. Cet accès lui permettrait en effet une exploitaion importante de ses richesses de la région de Tindouf: le fer, le pétrole et le gaz. Côté américain, il est important de gagner le marché marocain par l’établissement d’une zone franche entre les deux pays. Cette attitude s’inscrit dans la politique américaine de conquête du marché africain. Pour l’union européenne, il s’agit surtout de garder les marchés déjà acquis. Le Maghreb, de par sa proximité et ses richesses représente pour l’europe un marché à préserver et à développer. Néanmoins, pour les Etats-Unis comme pour les européens, l’instabilité actuelle du Maghreb directement lié au conflit du Sahara occidental ne permet pas un bon déroulement du commerce. Raison pour laquelle ils sont tous pour un retour à la paix au Sahara.
    Finalement, le conflit du Sahara occidental qui, si on part de la perception première de l’ONU et du droit international se veut un conflit de décolonisation, connait aujourd’hui d’autres voies que celle du référendum d’autodétermination à savoir: l’accord cadre, qui prône la large autonomie du territoire; la partition du territoire, une partie revenant au Maroc et l’autre devenant une république sahraouie; et enfin le retrait total de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).La véritable crainte aujourd’hui réside dans le fait que, les parties au conflit n’arrivant pas à se mettre d’accord sur une solution commune, la décision choisie par l’ONU soit rejetée par l’une ou l’autre partie. Crainte parce qu’une telle attitude ne met pas à l’abri d’une reprise des armes. La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb.
    Notes
    Cf. l’ouvrage de monsieur Maurice barbier, le conflit du Sahara Occidental,
    Cf. Rapport du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies comprenant le texte du projet d’accord-cadre : www.arso.org
    Source : IRENEES.NET
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Mauritanie, Algérie, ONU, MINURSO, OUA, Union Africaine, 
  • Il était une fois, le 8 Mai 1945…

    Le mois de mai symbolise la croissance. C’est aussi le mois du muguet et de l’aubépine, respectivement aux fleurs et fruits rouges. Le 8 Mai 1945 est un mardi. Celui de cet année est aussi un mardi. Que de symboles évocateurs et réconciliateurs.

    Les manifestations populaires du 8 Mai 1945 et les jours d’après ont inauguré une étape décisive, en termes de croissance du sentiment d’indépendance. Ancré dans ses chimères, le système colonial a réagi avec une brutalité armée inouïe, faisant des milliers de morts, de blessés à vie et d’autres actes inhumains, sur une population revendiquant dans le calme des droits de libertés démocratiques liés à l’euphorie mondiale, fêtant la victoire sur l’Allemagne nazie. Un leurre. Mais aussi, l’ultime phase d’un long processus où l’odeur de souffre devenait de plus en plus insistante. Intense. Une nouvelle génération survient. Emancipatrice.

    Des actes de courage et de panache

    Parmi cette génération, il y a la vie d’un homme qui mérite d’être relatée. C’est un rebelle de naissance. Il est né le lendemain de la démission de son grand-père, de son poste de caïd de la région, se trouvant à l’extrême sud du Hodna. On était vers la fin de l’année 1910. Ce brave homme ne voulait pas jouer le rôle, comme le lui demandait le commandant du bivouac militaire, de fauteur de troubles entre deux tribus en bonne entente. Accablés, dépités, ses parents reprennent le chemin du retour vers leur douar. Après un harassant voyage, à quelques encablures de leur village, dans un îlot oasien inhabité se trouvant en lisière du Chott El Hodna (lac salé), la veille d’un 1er Novembre, par une nuit froide, sous l’abri d’un palmier balayé par un vent de sable tourbillonnant, sa mère en pleurs, secouée de douleurs pendant de longues heures, met enfin l’enfant au monde. Ses parents lui donnent le prénom de son grand-père. Il est l’aîné et l’unique garçon. Son père est devenu un artisan tailleur, sa mère, d’origine modeste, l’éduque dans la nostalgie des temps fastes. Il passe une enfance difficile. Admis au certificat d’études primaires (CEP) au début des années 1930, il poursuivit ses études au célèbre Jardin d’essai d’Alger. Après deux années d’études, il est embauché comme moniteur horticole, dans une ferme coloniale près de Aïn Taya (Alger). C’est là qu’il commença à mesurer l’injustice sociale sur lui et sur ses concitoyens. De caractère fier, il ne tarda pas à le manifester, par une bagarre contre un groupe de jeunes colons. On était à la veille du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale. Il est enrôlé dans l’armée française. Energique, persuasif, il ne tarda pas à être gradé sous-officier. Il fait la célèbre campagne de Cassino en Italie, jusqu’à la victoire des Alliés.

    En mai 1945, il est cantonné, avec sa compagnie de tirailleurs algériens, au sud de l’Allemagne. Les dépêches des massacres du 8 Mai et ceux des jours qui suivirent leur parviennent quelque temps après « l’accalmie ». La colère de ce rebelle inné atteint le comble. Il appelle tout simplement à la mutinerie de 300 soldats algériens, avec le slogan qu’il a lui-même conçu et crié à tue-tête : « Nous libérons vos mères, vous massacrer nos pères. » Après deux jours d’émeute, des incidents forts et des blessés de part et d’autre, il est mis aux arrêts, puis traduit au tribunal militaire pour faute gravissime : « fomentateur d’une mutinerie en état de guerre ». Son colonel intervint pour démonter cette accusation, du fait que la guerre est terminée, en ajoutant fortement : « Je témoigne que le sergent-chef a prouvé sa bravoure et ses capacités de commandement militaire en face de l’ennemi et que, si vous le condamniez, je vous rends mon képi, pour l’utiliser comme pot de chambre », en bravant bien sa casquette à l’adresse du tribunal. Démobilisé normalement, il est affecté dans un secteur d’amélioration rurale (SAR), dans sa région et se marie. A la fin des années 1940, il sollicite, un poste de caïd, en argumentant dans sa requête qu’il appartient à toute une lignée en la matière. Il fut convoqué au Gouvernement général à Alger. Il est reçu par un fonctionnaire, qui le laisse debout, son livret militaire et le dossier de son grand-père ouverts sur le bureau. L’administrateur de ce corps lui dit d’emblée : « Monsieur, vous feriez un mauvais caïd. » « Tant pis, je le serai chez moi », répondit-il et il sortit bruyamment, sans attendre la réaction dudit agent. Il reprend sa fonction initiale. En 1960, un réveillon fut organisé au 5e bureau de l’armée française de notre ville. Autour d’une table, il y a le commandant de la place, notre vieil ami et un compagnon. L’officier l’interroge : « Alors, sergent-chef, la France a bien gagné la guerre sur le terrain, que penses-tu de l’avenir politique du bled ? » (1). La réponse fusa : « Une Algérie libre et indépendante, mon colonel. » Son compagnon, stupéfait s’attendait aux foudres du ciel ; tout confus, il implore : « Excusez-le mon colonel, il est soûl. » Le lieutenant-colonel, n’écoutant pas son compagnon, relance la discussion : « Sans aucun lien avec la France ? Tu penses que c’est concevable ? » « Oui, mon colonel, l’Algérie va avoir bon gré mal gré, son indépendance totale », tout en frappant un coup de poing sur la table de service. Les présents s’arrêtèrent de danser. La discussion prend fin. Après un bon moment de fête, le saint-cyrien appelle son chauffeur personnel en lui ordonnant : « Soldat, donnez deux bouteilles de liqueur au sergent-chef, puis, raccompagnez-le chez lui, dans la gaieté, ainsi que son compagnon. » Le sergent-chef n’était pas en état d’ivresse. En juillet 1962, il a été malmené lâchement par les « martiens », de faux combattants zélés de dernière minute, dont il savait beaucoup de choses, sur le passé, de certains d’entre eux. Leur dernier méfait sur sa personne a été son incrimination dans une « affaire » de disparition d’un petit sac de 15 kg… de grains de pin d’Alep (zguigou), de la pépinière forestière de la ville. Idiote et ridicule accusation. Cette cabale débile le mène, malgré son âge avancé, en prison pendant plusieurs mois. Sans procès. Enfin, tenu en parodie, le juge prononce au nom du peuple algérien le verdict ; alors, notre vieil ami le stoppe net : « Vous n’avez pas le droit de me condamner en son nom, car vous l’avez anéanti ce brave peuple qui est devenu un autre. » Il échappa de peu à une autre condamnation, pour outrage à magistrat. Il s’en foutait pas mal, son franc-parler étant inné. Il est libéré de suite, mais marqué à jamais, plus que toutes les autres épreuves. Par fidélité à son profond souhait d’écrire un essai, sur un fait naturel, qu’il transposait sur la nature humaine, nous relatons brièvement la portée du sujet. Un jour, il fut attiré par des pastèques, il en ouvrit une, bien rouge, mais au goût très amer. Il observe le champ qui est fortement entouré de coloquintes (2). Il déduit que ces dernières ont croisé les pastèques. D’où ce phénomène, tout à fait normal, mais significatif pour lui. L’année suivante, il déracina toutes les coloquintes des lieux et ouvrit par curiosité une d’elles ; il constate que son intérieur est rouge comme une pastèque, mais toujours aussi amère. Une pollinisation inversée. Le titre de l’essai qu’il avait l’intention d’écrire, mais jamais entamé est Coloquinte toujours amère. C’est un sujet qui l’a tourmenté tout le temps. Il était convaincu que la bonté et la bravoure sont souvent « hybridées » par la vilenie et la lâcheté. L’amertume dans tous les cas d’espèces. L’injustice l’avait rendu ainsi aigri. Il me disait aussi que la joie de l’indépendance nationale a été viciée par l’âcreté des « martiens » qu’il qualifiait d’hybrides : le croisement entre l’imposture et la compromission. Un produit hideux. Le Monsieur est hautain mais sympathique, toujours bien habillé, l’allure pleine de panache militaire, taciturne, solitaire et surtout foncièrement sincère. Il représentait une certaine génération, élevée dans la culture du respect des sages et des gens âgés. Il était toujours révolté contre l’injustice et la déchéance des gens nobles. Il est mort vers la fin des années 1990. En toute dignité. Qu’il repose enfin dans la paix éternelle. Cette contribution est dédiée à sa mémoire.

    Des leçons à retenir de cette étincelle, 62 ans après :

    « Défendez nos mémoires ! » Du martyr, Larbi Ben Mhidi. Donc, les événements du 8 Mai 1945 ont été l’expression d’un peuple brimé par l’injustice du système colonial, mais aussi par l’incurie des élites populistes. Ces dernières ont été reconduites, deux années après, dans le même giron, des leurres par une supercherie « électorale » afin d’escamoter les impacts du 8 Mai 1945, mais qui n’arrangeait ni les ultracolonialistes qui ne voulaient pas partager le pouvoir avec les « indigènes » ; encore moins les patriotes sincères, qui s’inscrivaient déjà dans un autre sens de l’Histoire. Cependant, cette absurdité avait inauguré le dicton animalier : « Notre âne vaut votre cheval. » Cela arrangeait les affaires de l’administration coloniale qui voulait vraiment un cheptel, sachant dire oui à tout. Et à rien. C’était d’ailleurs son mot d’ordre. Pas un cheval « hennissant » n’était admis à l’écurie. A moins d’être baudet, ne sachant ni hennir ni s’effaroucher, encore moins avoir une assurance dans la démarche. Comme tous les hybrides.(3) Devant cette « fresque zoologique », il fallait des hommes hors du « commun » pour décider enfin que seule une étincelle d’allumette, jetée dans un tas de paille très sec, détruirait toute cette représentation débile (4). Le 8 Mai 1945 fut le grain de souffre ; la déclaration du 1er Novembre 1954 son bâtonnet. Et ce fut l’immense brasier détruisant tous les mythes « indigéno-coloniaux » (5). Pour un autre sens de l’Histoire. L’une des leçons, centrale, qu’on doit conserver de cet événement historique fondateur est que l’injustice, le mépris, la haine et la rancœur entre les gens, liés aux médiocrités des élites nombrilistes, sont les germes potentiels de dissensions et donc de révoltes, dans toutes les sociétés et en tout temps. La seconde instruction, qui nous devons retenir aussi, c’est que les patriotes du 8 Mai 1945 ne parlent pas, de faux et vrais manifestants, comme le font aujourd’hui les « différents » moudjahidine. Le mal originel, connu depuis des lustres, est qu’on a permis à cette « qualité » d’être pourvoyeuse de bas intérêts. Les générations montantes ne reconnaissent que le cristallin : « Par le peuple et pour le peuple. » Les patriotes témoins encore vivants, les historiens sincères et académiciens dans l’esprit devraient, chacun à sa manière, retracer notre passé commun, dans tous ses grands et « petits moments ». L’imagination sereine de l’esprit, puisant ses inspirations des faits, dans ce cas d’espèce est instructive, objective, car moins conditionnée. Alors, à ce niveau moral ainsi atteint, les faux et autres usagers de faux se reconnaîtront d’eux-mêmes. Avant de dormir, en se rasant devant leur miroir, ou bien encore, en prenant leur premier café de leur misérable journée, effrontés et bas d’esprit. En face de leurs fantômes. Comme dans le film du défunt Mohamed Zinet, montrant un officier français dans un estaminet, qui s’est retrouvé face à face avec une de ses victimes, qu’il avait mutilée à mort. Celle-ci semblait fixer par son regard perçant son ancien tortionnaire, qui s’étouffa et tomba raide mort. En quittant la table, Tahia ya didou prend sa canne… d’aveugle et s’en alla, sans voir, ni savoir ce qui s’est passé. Le film de Zinet fait partie de l’imagination… Et de l’Histoire. Tout un art. Repose en paix, l’artiste, tu avais tout résumé dans cette scène. Une repentance inégalable. Un simple « regard » aveugle, qui terrasse un molosse en quelques secondes. Il faut le faire. Ceci est notre conclusion, à plus d’un titre.

    Notes de renvoi :

    1) A partir de 1960, un semblant de « quiétude » était ressenti. Les différents rouleaux compresseurs des opérations militaires françaises : Oiseau bleu, Challe, Pierres précieuses, Etincelle, etc. ont fait leurs effets. Même le couvre-feu a été allégé. Le tout, par des actions psychologiques de « pacification », renforcées par des projets socio-économiques, qui n’ont profité qu’aux opportunistes et futurs « martiens ». En vain.
    2) En dialecte local « El Hedj », petit melon d’une extrême amertume, même si l’on ajoute des kilos de sucre.
    3) Un fellah qui n’a que le nom, en réalité une « taupe » auxiliaire rurale de la police coloniale, goinfrait dans tous les râteliers. Lors des « élections naégeliennes », deux partis engagés ont ouvert deux « auges ». L’un a loué un restaurant gratis, l’autre un café maure self-service. Alors, notre bonhomme, avec une bedaine prononcée, des grosses moustaches à la Bismarck, un couvre-chef, du genre spahi (chèche sbeissi que l’on désignait ainsi) des yeux de bardot, mangeait au restaurant, avec la promesse de donner les voies de sa mechta et, tout juste après, se dirige au café en se curant ses grosses dents équines, pour prendre une grosse tasse de bon café, « djezoua », avec la même promesse.
    4) La formule historique « Il suffit d’une étincelle de feu, au bon moment » est du défunt dirigeant révolutionnaire éclairé et président d’Etat, Mohamed Boudiaf. En effet, il était fermement convaincu que ces mascarades coloniales ne s’inscrivaient pas dans le sens de l’histoire. Une évidence. Il fut lourdement instruit, par cet artifice, miroité aux élites nationalistes de l’époque. Il supervisera, au nom du MTLD, les « élections » de 1947, dans sa région natale. Il est vite déçu. Fidèle à ses principes, il quitta un douar bouché à l’émeri, car manipulé par les béni-oui-oui et les zizanies des « amis ». En colère, désillusionné, il retourna à M’sila à pied sur une distance de plus de… 20 km. C’est dans son tempérament. Quelles furent ses pensées au cours de ce long trajet ?
    5) Dans les années 1950, un foisonnement mythique est apparu. A chaque bourrasque, à chaque grand tonnerre, il y avait toujours quelqu’un, qui venait de voir un immense serpent tombé du ciel. « Une tama », dit-on. Le fantasme d’une puissance, plus grande, que l’oppression coloniale. Une fiction suggestive. Tout le monde, ou presque, se précipitait vers le lieu où est tombé cet indéfinissable monstre, avec la conviction préétablie que c’est vrai. Bizarrement, dans les Aurès, il y a aussi une histoire de serpent mythique, ancêtre de deux tribus antagonistes. Un autre mythe « indigéno-colonial » qui remonte, en fait, à la légende de la Kahina et de ses enfants. Si au Maroc, dans les années 1950, il y avait des personnes qui ont bien vu le défunt roi Mohammed V, à côté de la lune, lors de son exil à Madagascar ; chez nous, dans mon patelin en tout cas, les gens regardaient les troncs d’arbres, qui semblaient dessiner des polygones étoilés (Nedjma). En fait, des excroissances végétatives exsudées. Des effets de reflets allusifs. Un fantasme qui s’inspire de « l’Etoile nord-africaine », vivier anticolonial du PPA et bien après du FLN. On disait aussi que les « djinns » ont peur des coups de feu. Du baroud. C’est le bon moment, comme le souhaitait Si Tayeb (le bon) El Watani (patriote) ; le moment propice du frottement du bâtonnet d’allumette. Illustre enfant de notre quartier et visionnaire du destin de l’Algérie, tu avais vu juste. Cette Algérie que tu voulais, dès le début, qu’elle prenne le chemin qu’elle mérite, s’est inclinée la mort dans l’âme, devant ton destin. En vérité, l’Histoire a voulu te faire éviter, de la voir souffrir, car tu lui as tout donné. Notre pays poursuit, malgré tout, sa marche vers son destin et t’avait déjà béni avant que tu disparaisses. Toute une fidélité mutuelle originelle. Imprenable. Repose, enfin, dans la paix éternelle. Celle des justes.

    L’auteur est Ingénieur agronome

    Ali Brahimi
    El Watan

    Source

  • Algérie : Il était une fois le 17 octobre 1961

    Le 17 octobre 1961, 49 ans de silence sur l’impunité du dernier crime coloniale
    Encore un épisode regrettable inscrit au front de la France officielle. Indélébile, tatoué d’une encre permanente, éternelle tant qu’elle persiste à l’ignorer comme elle continue à ignorer toutes les exactions commises depuis des lustres. La Seine en témoigne. Les rues et ruelles de Paris en parlent toutes les nuits. Les jours, les spectres maléfiques s’effacent comme des vampires craignant la lumière. La vérité est l’éclat qui aveugle l’obscurantisme. La France est victime du coté sombre de son histoire. Paradoxes intemporelles ou gloires et déboires qui la nanisent face à la nostalgique grandeur de cette nation des droits de l’homme. Serait-elle en phase de perdre ses vraies valeurs et ses idéaux au point de refuser de faire son mea culpa. Reconnaître ses crimes s’est se repentir et s’en excuser c’est grandir. Notre religion nous exige de pardonner à ceux qui s’excusent et non à ceux qui s’entêtent à reconduire l’erreur et persistent à cacher la vérité.
    Le 17 octobre 1961, faute d’être une date mémorable, elle attire aujourd’hui regrettablement plus de guêpes que d’abeilles. La loi de la jungle continue d’instaurer ses mœurs enrobées d’amnésies généralisées et, comme leitmotiv, elle préside au rappel. Juste pour le rappel !, même s’il constitue un bien fait pour les croyants. Cependant, à y bien méditer sur le sort de ceux précipités injustement vers les bords de la Seine, noyés, incarcérés et torturés, par une horde sauvage déchainée, il y a lieu de s’indigner devant le mutisme ambiant et, pire encore, face au verbiage infécond, plus dangereux que l’insolence d’un ignorant. Des espaces sont envahis pour célébrer cette date. Elle est commémorée sur des tribunes envahies par les épigones d’une société civile désabusée, en mal de notoriété politique. Juste pour se refaire une virginité sur le dos des victimes. Arrêtant ce second massacre. Celui de Papon et ses sbires suffit pour être déjà une plaie saillante qui témoigne de la déchéance d’un Etat incapable de restituer le droit des concitoyens victimes de la barbarie. D’intenter ne serait-ce qu’un procès posthume contre les criminels qui ont enfreint toutes les règles des droits de l’homme en massacrant à leur guise des citoyens franco-musulmans. C’est ce suffixe qui les dérangeait. Cette arabité, cet islam et cette amazighité qu’il ne cesse de manipuler pour envenimer l’atmosphère d’une nation indépendante. Sans pour autant ignorer l’appel du peuple au droit à son autodétermination et à sa liberté.
    Le 17 octobre conclu en réalité la série macabre des massacres coloniaux perpétrés contre des populations civiles désarmées depuis l’invasion des territoires algériens. Des enfumages aux razzias, de l’éventrement des femmes et aux tueries des enfants, des massacres massifs aux exterminations des tribus, du génocide de mai aux déportés de la Nouvelle-Calédonie, des guillotinés aux veuves et orphelins de novembre, sans pour autant occulter les spoliations des biens, l’expropriation des terres, le vol des trésors de la Casbah et de Tlemcen, la destruction des monuments, le déracinement, l’acculturation et l’ethnocide absout par l’étendard du positivisme coloniale, la religion des missionnaires, celle des moines de Tibhirine et des bienfaiteurs de la Kabylie et des monts de chenoua. 
    Le réveil occasionnel…
    En berne toute l’année des voix s’élèvent occasionnellement pour exhiber leurs chétifs bicéphales tentant de remémorer ou commémorer à la manière locale une date qui reste dans les annales de l’histoire franco-algérienne une honte inscrite à l’encre indélébile. Un crime contre l’humanité qui clôture en faite le chapelet macabre des exactions commises tous le long de la tragique nuit colonial. Mais cette fois-ci les événements se sont transposés sur le sol français. L’intelligentsia algérienne, pour la plus part absente, ne trouve en fait aucune démarche probante à cette réverbération désolante et répétitive sur un sujet qui mérite plus d’engagement et de conviction. Même les « politiques », et en particulier les apprentis sorciers, excellant dans l’art de la reculade à main levée et à la révérence majestueusement exécutée à leur dame « la doulce France ». Ils n’hésitent nullement à se dressant en objecteurs de conscience, s’ils ont en une, pour la ménager tout en essayant ardemment de lui miroiter leur docilité et leur adhésion aux principes imposés et déjà annoncés par la président de la république français, Nicolas Sarkozy, lors de son passage en Algérie. Tourner la page et regarder vers l’avenir. Lui qui se déclare incompétent quant conduite de ses aïeux, alors qu’il a été un des artisans de la loi du 23 février 2005. Les notre, affaiblis par leur instinct de conservation, s’évertuent à chercher des subterfuges et coller faussement au concept cher au défunt Houari Boumediene : « Tournant la page et ne la déchirons pas ». Une trouvaille instrumentalisée à des fins indignes. Trouvez mieux, messieurs les repentis, pour nous convaincre de vos fausses manouvres. La jeunesse algérienne est attentive à vos sarcasmes. Elle n’a nullement l’intention de céder un neurone de sa mémoire, un iota de ses revendications pour faire fléchir la France coloniale. Car, il ne s’agit pas de faire la démonstration du réel ou du vari ou faux virtuel. On a beau raconter inlassablement les événements. Corriger peut-être, certains détails nécessaires. L’essentiel est de confirmer et affirmer le crime, aboutir à son jugement et châtier les criminels quelques soit leurs statuts. Les bourreaux ont déjà fait le boulot et ils en sont fiers. Ils l’ont à mantes reprises déclaré au vu et au su de tous. Qui ignore aujourd’hui que Mitterrand a été un des donneurs d’ordre. Qui des généraux auxquels on a accordé des stèles, des monuments et des honneurs, se déclare n’avoir exécuté que les ordres et obéir en gentilshommes désabusés ses supérieurs. 
    Dans les faits…
    Fort d’une population de 135 000 adhérents sur un total de 300 000 résidents en France, soit un taux de 45 %, le FLN pouvait compter sur l’apport conséquent de cette masse pour porter la guerre sur le territoire français. C’est au cœur de l’Europe où la revendication algérienne avait déjà gagné l’écho international, que tout dérapage français ne pouvait que nuire à sa réputation. Il fallait une démonstration de choc à la mesure de la répression permanente dont il était victime sur l’ensemble du territoire coloniale. D’autant plus qu’affaibli dans les maquis algériens suite aux opérations jumelles, le FLN devait consolider sa position à un moment ou les pourparlers s’engager dans une impasse. La question de la souveraineté sur le Sahara, qui constituait le frein momentané à toutes formes de rapprochement pacifique, étant tranchée, le FLN répondra favorablement à la reprise des négociations.
    Bien structurée, notamment à Paris avec plus de 90 000 adhérents, la Fédération de France qui avait servi un moment comme la principale trésorerie de la cause, devait, selon l’esprit des dirigeants, apporter son soutien pratique à la guerre d’indépendance. Une contribution qui s’est soldée par un massacre collectif commis par la France coloniale et un bilan d’affrontement regrettable entre les frères ennemis (FLN-MNA). Car, il est utile de rappeler que le FLN faisait à ce moment précis face à un double front. Ce qui ne pouvait être qu’a l’avantage de l’armée coloniale qui souffler ardemment sur la braise pour capoter les engagements politiques de part et d’autre. Neuf mois séparaient ces crimes des suffrages en faveur de l’indépendance. Quant à l’entrée de Papon en scène des opérations, elles les précédaient de presque quatre ans. Préfet bigame, il avait été sélectionné en 1958 par ses supérieurs pour son savoir faire dans l’art de la répression, ayant pour principale mission de nettoyer Paris de ses perturbateurs. Etant un potentat du pouvoir, on lui colla la sale besogne et on en fera un parfait bouc émissaire pour s’amender à leur tour de toutes formes d’accusations criminelles. Le FLN multipliait ses actions contre la police, incendiant les raffineries de Marseille et la banque, la riposte ne devait être que plus féroce. Des restrictions sont imposées à la population musulmane. Un couvre feu sélectif paralysait les actions nocturnes et guerrières du FLN. Le 17 octobre sera ainsi le théâtre de cette tension exacerbée. On voulant briser l’embargo, imprudemment le FLN mettre dans la gueule du loup ces militants en particulier les civiles. Ouvriers, femmes et enfants, manifestant certes pacifiquement, subirent le même sort que leurs frères de 1945. Un autre crime contre l’humanité venait enrichir le tableau positif de la colonisation.
    De l’affaire au procès Papon…
    Au passé pétainiste et pour des raisons purement électoralistes Mitterrand n’hésita à aucun moment s’allier les juifs. Soutenu par le canard enchainé, il ouvrît le bal et déclencha vers 1981 une affaire dite Papon. Ce dernier avait également servi sous le régime de Vichy jusqu’en 1942. Responsable des déportations, il devient ainsi objet de marchandage pour gagner les cœurs et les voix de la communauté juives en France qui comptait 1% d’électeurs. Sans rentrer dans les détails, l’affaire Papon dénudait en fait les scandales de l’Etat français dans toute sa grandeur depuis la deuxième guerre mondiale. Il mettait en lumière les malveillances des hommes du pouvoir, qui agissaient à l’encontre des principes fondateurs de la commune. Une attitude qui persiste jusqu’à l’heure. François Mitterrand, Valérie Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, trois concurrents au poste de Président de la république, dans les années 80/90, se disputaient le personnage principal. Ce scandale politique entrouvrira les multiples dérapages relatifs aux injustices commises contre les communautés qualifiées autrefois d’indigènes. Il servira à noyer le poisson dans l’eau. D’une affaire préfabriquée les vérités feront progressivement surface. Il reviendra à l’honneur de Jacques Chirac d’avoir exceller dans la démesure. L’affaire Papon deviendra le Procès. Des déportations de juifs aux massacres du 17 octobre 1961, en passant par d’autres scandales aussi terrifiants que désolants. La persévérance et la capacité de nuisance du peuple juif feront en sorte que Papon sera jugé et condamné à 10 ans de prison ferme. En fuite, il refusa de reconnaitre la justice française pour sa tendance politique. Il sera capturé par la police suisse en 1999, Interné à la santé, il se considéra prisonnier politique jusqu’à sa mort. De nombreux ouvrages ont été consacrés aux évènements dés les premières années des massacres. Elles seront enrichies par d’autres textes relatifs aux procès intentés contre ce tortionnaire, traitant notamment des questions relatives à la responsabilité directe de l’Etat français. 
    En Algérie…c’est l’amnésie totale
    En Algérie rien ne semble faire la différence depuis l’indépendance. Silence et inertie totale sur tous les fronts. Les ardeurs se réveillent occasionnellement pour marquer l’événement comme si par un instinct presque naturel nous sommes prédisposés à accepter notre sort d’indigène. Un diagnostic psychopathologique s’impose pour tirer au clair l’état de santé mentale de l’algérien type. Et en particulier, les recalés des classes pour regagner la classe politique et des pseudo-intellectuelles. Les événements du 17 octobre ont été mille fois narrés. Du moins, il semblerait selon certains analystes de salons qu’une certaine prise de conscience a bourgeonné dés les années quatre vingt. Depuis, nous avons eu droit, chaque année commémorative, aux mêmes configurations. Figures et témoins incontournables, les mêmes scènes autour de la seine, un timing à point à la télévision algérienne, des sonorités radiophonique en chaine, reliant depuis peu les locales. Seule la presse écrite a le mérite, de nous livrer souvent des analyses probantes. Des contributions inédites œuvres d’auteurs méconnues. Sommes-nous arrivés par tout ce tintamarre inutile injustement. Surement pas. Nous sommes encore pétrifié à méditer sur le bienfondé de notre cause. Certains ont déjà tranché, ils s’autorisent même le droit de décider à la place du peuple. La dernière sortie du RND qui n’est surement pas une surprise en témoigne. Son secrétaire général, en chef d’orchestre chevronné, a déjà composé le refrain. Quand on n’a pas de suite dans les idées vaut mieux se taire et laisser place à ceux qui disposent de capacité de synthèse. La France doit reconnaitre ses crimes et s’en absoudre. Comme, elle doit s’en excuser pour avoir elle-même demandé à l’Allemagne de le faire pour si peu. La proportion est taille, 132 ans pour 5, la sentence n’en sera que plus lourde. On ne peut être plus royaliste que le Roi. Si les français, du moins les officiels, accordent leur violent avant de se prononcer sur des sujets aussi sensibles que la mémoire, pour la simple raison que l’électorat est à cheval sur le moindre détail, veillant scrupuleusement sur les exploits comme sur les erreurs de chaque formation dans la perspective d’améliorer les conditions de coexistence communautaire d’une nation et la préservation de sa notoriété et sa mémoire. Les notre pensent que les jeux sont fait. Grâce à l’administration, ils peuvent s’assurer une pérennité dorée en espérant ne plus avoir besoin d’électeurs. Les fausses ambitions sont illusoires et l’avenir nous donnera raison…
    La presse a été éloquente cette semaine. Le maire de paris s’est prononcé sur le crime. Il le dénonce et considère que : « les massacres du 17 octobre sont un acte de barbarie et que l’Etat français doit reconnaitre ». Voici un homme qui bouscule la demeure et chamboule le décor et l’ambiance intérieure. Du coté de chez nous, un mutisme total, une peur bleu, un recul tragique. Hors du temps et des stratégies gagnantes, ils se bousculent devant le portillon pour offrir les meilleures garanties à l’ex-colonisateur pour lui permettre de nous livrer ses ordures technico-économiques. Cela s’appel le dégel des relations bilatérales. Cependant, si de ce coté on tente de dégeler, la France profite des circonstances pour installer ses nouvelles mines anti-personnelles. Elle floue le traitement de la question du sahel et s’entête à nous imposer son projet de l’UPM. Elle glorifie le colonialisme en inaugurant la fondation relative à « l’écriture de l’histoire de la guerre d’Algérie et les batailles de la Tunisie et du Maroc », sans gène, ni complexe ou entrave et encore moins d’égard à la sensibilité bilatérale, ni à la diplomatie moderne. Elle persiste dans son obstination à refuser même de reconnaitre les faits. C’est ce que nous méritons peut-être ?
    Il y a eu crime contre l’humanité et puis
    On peut s’évertuer d’avoir porté la guerre sur le territoire français. Un acte de bravoure, même s’il comporte ses imperfections et ses dérapages, qui ont couté la vie à de nombreux innocents, (seule l’histoire nous éclairera un jour à ce sujet), a été possible au temps où il y avait hommes et des vrais. Abnégation, sacrifice et nationalisme pure et dur pour l’honneur de la partie. La dégringolade visiblement regrettable sur les valeurs d’antan, nécessaires pourtant en ces temps de réconciliation, nous entraine vers un avenir incertain. La rente, la corruption, les passes-doits, la ségrégation régionaliste, la centralisation à outrance, les lapidations des biens de la communauté chèrement acquis et bien d’autres nouvelles mœurs qui s’imposent actuellement comme valeurs d’échanges et mode de production nous font craindre le pire.
    Sommes-nous comptable de cette régression béante qu’affichent nos apprentis boulitique sur la scène nationale ? Ils se donnent des airs de spécialistes en historiographie. Et pire encore, à peine élus sur des sièges éjectables, ils se donnent le droit de décider à la place du peuple des suites à donner quant à la qualité de nos relations avec la France. Il faudrait du moins dévoiler ses références pour s’autoriser un tel statut. Etre algérien, c’est avant tous être un bon musulman et défendre les principes fondamentaux de notre religion. A défaut, avoir un esprit démocratique, épris de respect à autrui est salutaire. Car, il ne faut pas oublier que nous vivons en communauté.
    Un lourd contentieux nous impose la promiscuité, bon gré malgré nous avec la France. Sans aucun esprit revanchard ni chauvin, on distingue le bon grain de l’ivraie. Cependant, des crimes ont été commis. Des crimes contre l’humanité, selon le concept propre et cher à la France (). Celui du 17 a été reconnu par tous. Il doit être jugeait et les criminels condamnés. D’autant plus que nulle entrave ne nous empêche d’intenter un vrai procès. L’expérience de la Fondation est méritoire et enrichissante, mais elle ne suffit pas pour faire justice. Le crime n’est pas amnistié, il est imprescriptible. Aujourd’hui nous sommes face à un double affront. Le refus de la France de reconnaitre ses crimes, une justice raciste et sélective, une attitude déloyale positivant le colonialisme. Et une totale inertie, recule et mystère et boules de gomme de la part de notre junte politique. Dieu en est témoin et l’histoire jugera les actes de chacun.
    « Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. »(). A méditer….
    M.Boukherissa Kheiredine
    Président de la Fondation du 8 mai 45 
  • Maroc : Lalla Soukaina utilise son charme pour soutirer des cadeaux de luxe

    Décidément, l’excellence des relations entre le Maroc et le Sénégal n’apporte à ce dernier que des scandales et de la mauvaise réputation.
    En 2014, un mystérieux hacker a dévoilé le passage, chaque année, du ministre sénégalais des affaires étrangères à l’époque, Mankeur Ndiaye, à l’ambassade du Maroc à Dakar pour recevoir la coquette somme de 8 millions de Francs CFA « pour couvrir les frais de pèlerinage à La Mecque pour trois personnes ».
    Selon un autre courrier confidentiel de l’ambassade marocaine au Sénégal, son prédécesseur, Cheikh Tidiane Gadio, ayant été invité à se rendre au Maroc, il suggère dans un courrier confidentiel, « si le Département opte pour une rencontre confidentielle, de se rendre au Maroc uniquement avec son assistant de sécurité ». Gadio joue les espions à la solde des autorités marocaines.
    Mais ce n’est pas tout. Moustapha Niasse, le président actuel de l’Assemblée Nationale échangeait en 2012 avec Abdelmalek Alaoui, un haut responsable de la DGED, (la Direction Générale des Études et de la Documentation est un service de renseignements et de contre-espionnage au Maroc) sur le déroulement de l’élection présidentielle de 2012 au Sénégal.
    Aujourd’hui, Papa Massata Diack se trouve dans le collimateur de la justice pour corruption au sein de l’IAAF et doit rendre compte sur ses énormes dépenses dont une montre Cartier qui a atterri dans les bras de Lalla Soukaina, nièce du souverain marocain. Protégé par le président Macky Sall qui refuse de livrer le fils de l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack, Papa Diack coule des beaux jours au Sénégal sans être inquiété grâce, selon la presse locale, aux fortes sommes d’argent qu’il a dépensés au moment-même où se jouait la campagne pour l’élection présidentielle de 2012 au Sénégal.
    Mohammed VI et Macky Sall, deux grands amis liés par les services rendus à la France, se trouvent, ainsi, arrosés par un scandale de corruption dont le procès s’ouvre ce lundi à Paris.
    Lalla Soukaina semble aimer les cadeaux des étrangers. A Bruxelles, elle a reçu une bague de mariage de la part de Philippe Latteur, un politicien belge. Celui-ci affirme avoir écrit au roi du Maroc pour demander sa main. Latteur, 39 ans, était convaincu qu’il allait se marier avec la princesse Lalla Soukaina. Il l’avait même demandé dans une lettre au roi Mohammed VI. Il lui a offert une bague de fiançailles et une chaîne en or via l’ambassade du Maroc à Bruxelles. Les faits ont eu 2015.
    Si la nouvelle arrivait au défunt roi Hassan II, il se retournerait dans sa tombe pour maudire celle qui était la préférée de ses petites-filles. Il avait construit une mosquée pour lui donner son nom.
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