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  • Images et droits de l’homme

    La clôture du FiSahara aujourd hui sera marquée par l’inauguration, au camp du 27-Février, de l’école de cinéma sahraouie.
    L’ouverture officielle du 7e Festival international de cinéma du Sahara occidental FiSahara 2010 a eu lieu le jeudi 29 avril, au camp des réfugiés sahraouis de Dakhla. Sous un ciel étoilé embelli par la pleine lune, une multitude de personnes, des officiels, des militants, des stars du cinéma mondial et des réfugiés, se sont retrouvées au théâtre en plein air de la wilaya de Dakhla. Un spectacle de danse et de musique traditionnelle sahraouie a ouvert le bal. Une procession de petites filles, de jeunes hommes et femmes ondulaient langoureusement au rythme d’une musique éthérée, venue du fin fond de leur culture ancestrale.
    Cette 7e édition du FiSahara s’est vue redorer le blason par la présence de dix militants sahraouis pour les droits de l’homme, venus des territoires occupés. L’accueil populaire qui leur a été réservé fut grandiose car ce sont là dix personnes qui ont vécu les affres de la prison marocaine, mais qui continuent de braver le mur de la honte pour demeurer en contact avec leurs familles et concitoyens exilés à Dakhla.
    Après le mot de bienvenue de M. Salem El-Bsir, le wali de Dakhla, la parole est donnée au Premier ministre sahraoui, M. Kader Taleb Omar, qui a tenu à remercier les pays participants, notamment l’Algérie, et la société civile espagnole, pour leur infaillible solidarité avec la cause sahraouie. M. Taleb Omar a précisé d’emblée que le but du festival ne consiste pas seulement à renforcer la solidarité avec le peuple sahraoui, mais aussi à promouvoir le 7e art de ce pays, à travers la formation de jeunes cinéastes dans des ateliers audio-visuels installés à l’occasion de ce 7e FiSahara, sans oublier l’école de cinéma, qui sera inaugurée le même jour au camp du 27-Février. Rendant un vibrant hommage aux dix militants présents lors de cette soirée d’ouverture, le Premier ministre est revenu sur le volet politique et déclara avec emphase : «Tant que notre pays sera occupé par les forces marocaines, il y aura toujours des atteintes aux droits de l’homme.
    Les crimes du Maroc sont bien visibles et indéniables, mais la mission des Nations unies, la Minurso, ne semble pas se préoccuper outre mesure du calvaire vécu par nos frères dans les territoires occupés. Le référendum est la seule issue possible à cette tragédie.» Cette septième édition, qui a pour invité d’honneur l’Afrique du Sud, a vu la présence de plusieurs stars internationales du 7e art, à l’image de l’acteur espagnol Willie Toleddo, président honoraire du festival, de sa compatriote Victoria Abril, Rosa Maria Sarda et autres grandes figures du cinéma mondial.
    Dans son allocution d’ouverture, la ministre sahraouie de la Culture, Mme Khadija Hamdi, a salué à son tour la bravoure et la témérité des dix militants venus des territoires occupés pour assister à cette importante rencontre : «Cette 7e édition se voit grandie par la présence de dix héros de l’intifada pacifique de 2005.
    On vit aujourd’hui l’utlime étape du combat pour les droits de l’homme.
    Ce festival n’est pas uniquement une manifestation dédiée au divertissement, mais aussi une occasion de rencontrer les amis de la cause sahraouie, de faire connaître notre culture et notre lutte à travers le 7e art. Tous les moyens sont bons pour démontrer au monde entier, la justice et la légitimité de notre cause», affirma-t-elle, sous les applaudissements et les youyous de l’auditoire.
    De notre envoyée spéciale au Sahara occidental Sarah Haidar
    Le Jeune Indépendant 
     
  • Des élus français dénoncent le parti pris de leur gouvernement 2 Mai 2010

    Par : Larbi Graine
    Des élus francais, dans les municipalités et les conseils regionaux, ont denoncé, hier, à Dakhla, dans les camps de refugiés sahraouis à Tindouf, la position du gouvernememt francais par rapport à l’affaire du Sahara occidental. Cyril Bouleaux, maire de Villeneuve-sur-Yonne, a estimé en marge d’une conférence sur « l’expérience démocratique dans la gestion des campements de réfugiés sahraouis » que la France ’’en bloquant’’ le processus menant vers la résolution du probleme, ’’est moralement responsable des violations des droits de l’Homme qui sont perpetrées dans les territoires occupés du Sahara occidental’’, avant d’ajouter que ’’le peuple sahraoui a le droit de voter et d’accéder à la liberté et à l’autodétermination». ’’Je souhaite, a-t-il poursuivi, que, ’’le gouvernement français n’utilise pas son droit de veto et laisse en tous cas le processus démocratique faire jour lui-même’’. ’’Les plus belles pages a-t-il encore dit, de l’ histoire du peuple sahraoui sont a écrire ensemble’’. Pour sa part, Omar Abdessalam, président de l’association des familles de détenus et disparus sahraouis a fait part de l’arrêt, par le groupe des 39 prisonniers, de la grève de la faim qu’ils avaient entamée 41 jours plus tôt. Parmi ce groupe, a-t-il revélé, figure une femme qui a fini par succomber à des troubles mentaux. Omar Abdessalam a salué la decison des detenus, la qualifiant d’’’appréciable » et jugeant que les militants sahraouis sont sur la bonne voie pour arracher leurs droits. De son côté, Tayeb Zitouni, président de l’Assemblée populaire communale d’Alger-centre et vice-président du Comité exécutif des cités et gouvernements locaux unis d’Afrique, a proposé à ses pairs présents à la conférence, la signature d’un appel destiné à l’Organisation des nations Unies et à la France «le seul pays du Conseil de sécurité de l’Onu, qui oppose son veto afin d’empêcher la mise en place au sein de la Minurso d’un mécanisme de surveillance de l’état des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental ».
    Le Midi Libre

  • La France contre l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’homme

    Monde : SON REPRÉSENTANT AU CONSEIL DE SÉCURITÉ A OPPOSÉ SON VETO
    La France contre l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’homme
    Le représentant de la France au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies s’est fermement opposé à l’élargissement du mandat de la Minurso au contrôle et à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
    De notre envoyé spécial dans les camps sahraouis, Tarek Hafid
    Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, dans la nuit de jeudi à vendredi, la résolution 1920 portant prolongation d’une année du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso). Dans ce texte, adopté à l’unanimité, les membres du Conseil de sécurité ont encouragé le Front Polisario et le gouvernement marocain à poursuivre les «pourparlers informels restreints» dans le but de parvenir à l’organisation d’un cinquième round de «négociations». Toutefois, la Résolution 1920 a fait l’impasse sur la question des droits de l’homme dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc. La proposition d’élargissement du mandat de la Minurso au contrôle et à la surveillance des droits de l’homme n’a pas été retenue. Une situation à mettre sur le compte du représentant de la France au Conseil de sécurité qui a opposé son veto. Notons que quatorze autres membres permanents et non-permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies étaient pour la mise en place d’un mécanisme de contrôle et de surveillance des droits de l’homme sous l’égide de la Minurso. En fait, cette position de la France — principal allié du gouvernement marocain — était attendue par les responsables du Front Polisario. Vendredi, le Premier ministre sahraoui, M. Abdelkader Taleb Omar, avait déploré la position de blocage du gouvernement français. «Nous demandons à la France d’avoir une position neutre et d’appuyer la légalité internationale», a insisté le chef de l’exécutif de la République arabe sahraouie démocratique. Abdelkader Taleb Omar n’est pas seul à demander un changement de position de la France. Cent sept élus français, qui ont mené une visite dans le camp de réfugiés sahraoui de Dakhla, ont interpellé officiellement leur gouvernement à propos des dangers qui pèsent sur les populations civiles dans les territoires occupés par le Maroc. Ces élus, représentant divers partis et tendances politiques, ont signé une motion qui sera adressée au secrétaire général de l’ONU et aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette initiative avait été proposée la veille de l’adoption de la Résolution 1920 par le Conseil de sécurité de l’ONU. Hier, en apprenant la teneur de cette résolution, ces élus ont vivement condamné la position de la France. Néanmoins, d’autres initiatives sont actuellement en cours de lancement pour soutenir le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. À l’instar d’une élue de Vitrolles qui a proposé l’élaboration d’une motion spéciale. Cette dernière doit faire l’objet d’un débat au niveau de 36 000 municipalités et qui sera adressé au président Nicolas Sarkozy.
  • Les travailleurs sahraouis participent à Paris au défilé du 1er Mai

    Paris, 01/05/2010 (SPS) Une délégation de l’Association des travailleurs sahraouis de France a pris part, samedi après-midi à Paris, au défilé organisé à l’occasion de la fête du 1er Mai.
    Les manifestants ont déployé une grande banderole portant les slogans « Sahara occidental : stop à la colonisation marocaine » et « Assez de répression: autodétermination maintenant pour le peuple sahraoui », avant de prendre le départ, suivi d’un camion orné de drapeaux portant les couleurs nationales sahraouies, un grand portrait de la militante Aminetou Haïder ainsi que d’affiches appelant à la libération des militants des droits de l’homme sahraouis, actuellement détenus à la prison de Salé, au Maroc.
    Les marcheurs, des hommes et des femmes brandissant des drapeaux sahraouis, ont repris tout le long du défilé des chants patriotiques sahraouis. Un appel à la solidarité a été largement diffusé aux milliers de personnes qui ont rallié la Place de la République d’où est parti le défilé.
    Dans ce document, l’Association des travailleurs sahraouis de France a rappelé que « tout en participant aux négociations avec le Front Polisario, le Maroc profite de l’inertie de la communauté internationale et de l’indifférence complice de certains gouvernements pour intensifier sa politique de répression contre la population sahraouie des territoires occupés qui manifeste de façon pacifique ».
    Arrestations, enlèvements, tortures, disparitions, maisons dévastées sont le lot quotidien des Sahraouis », souligne le document. « Régulièrement des procès condamnent lourdement les Sahraouis, jusqu’à 15 ans de prison ferme, qui osent défendre publiquement leur droit à l’autodétermination.
    Le Maroc maintient encore dans le plus grand secret plus de 550 disparus civils sahraouis », a ajouté l’association. Face à l’aggravation de la situation dans les territoires occupés, l’association sahraouie a réaffirmé sa « ferme détermination à poursuivre son action avec les autres organisations de soutien à la cause sahraouie » et appelé toutes les associations de droits de l’homme, les partis politiques, les syndicats et les citoyens à « exiger la libération des prisonniers politiques sahraouis, l’arrête de la répression et le respect des libertés fondamentales dans les territoires occupés du Sahara occidental ».
    L’association sahraouie a également appelé à « la mise en place d’un mécanisme des Nations unies pour la surveillance et le respect des droits de l’homme et la protection de la population civile sahraouie contre la répression » et « l’organisation du référendum d’autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir en application des résolutions des Nations unies ». (SPS)
  • Le Conseil de sécurité appelle le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations

    New York (Nations unies), 01/05/2010 (SPS) Le Conseil de sécurité a appelé le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations sous les auspices de Secrétaire général de l’Onu en vue d’une solution pourvoyant à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
    « En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 1920 (2010), parrainée par l’Espagne, les Etats-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, et telle qu’oralement amendée, le Conseil demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », souligne un communiqué rendu public vendredi soir.

    Le Conseil de sécurité a rappelé qu’il a fait sienne la recommandation du Secrétaire général des Nations unies selon laquelle « il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations ».

    « Aux termes de la résolution adoptée aujourd’hui (vendredi), le Conseil demande aux parties de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond et de garantir ainsi l’application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009) ainsi que le succès des négociations », ajoute le communiqué de l’Onu.

    Le Conseil de sécurité a également décidé de proroger d’une année (jusqu’au 30 avril 2011) le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), réaffirmant que les accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la Mission doivent être « pleinement respectés » et exhorte les parties (Maroc et Front Polisario) à y « adhérer pleinement ».

    Prenant la parole à l’issue du vote, le représentant de l’Ouganda a rappelé que le Sahara occidental était un membre à part entière de l’Union africaine depuis 1982. « C’est le seul pays du continent qui attend toujours un processus de décolonisation », a-t-il dit.

    Après avoir réitéré le mandat de la MINURSO, qui est d’organiser un référendum sur l’indépendance du peuple sahraoui, le représentant ougandais s’est élevé contre toute tentative de s’écarter de ce « principe directeur ».

    Son homologue du Nigéria a regretté que seul un « nombre restreint » de membres du Conseil de sécurité ait participé aux consultations sur le projet de résolution.

    Il a fait état d’une tentative à « vouloir minimiser les abus en matière de droits de l’homme », soulignant que le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire serait de « promouvoir le respect de ces droits de l’homme en toutes circonstances ».
    De son côté, le représentant du Mexique a déclaré que sa délégation aurait préféré un texte « plus équilibré », « plus direct », abordant toutes les questions, dont celles du principe d’autodétermination et du respect des droits de l’homme, qui constituent l’ »épine dorsale » de la situation au Sahara occidental.

    Le représentant du Royaume-Uni a appuyé le processus de négociations entre les parties, mené sous l’égide de l’Envoyé spécial.

    L’adoption de ce projet de résolution à l’unanimité « montre, a-t-il dit, la détermination du Conseil de sécurité à parvenir à un règlement pacifique de la situation au Sahara occidental ».

    Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l’Onu depuis 1966.

    Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York sans aboutir à une avancée réelle.

    Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. (SPS)

  • Alors que ses attributions n’ont pas été élargies au respect des Droits de l’Homme Le mandat de la Minurso prolongé d’un an

    Par Aidli Sofiane
    L’ONU a encore été décevante, en matière de décision prise sur le conflit sahraoui et ainsi, les attentes de peuple sahraoui se voient reportées, car la résolution n’a fait aucun forcing sur l’occupant marocain.Les membres du Conseil de sécurité, réunis au siège de l’ONU, vendredi passé, ont décidé, à l’unanimité, de prolonger le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui sera prorogé jusqu’au 30 Avril 2011.
    La prolongation du mandat de la Minurso intervient quelques jours après la remise du rapport de Ban-Ki-Moon, dans lequel il fait le constat du blocage du dossier sahraoui et la non progression des procédures de règlement de ce conflit, au milieu d’une campagne de répression, menée par l’autorité marocaine, et qui vise les défenseurs et les pacifistes sahraouis.
    La résolution 1920, adoptée vendredi passé par les quinze membres du Conseil de sécurité, observe en effet que le statu quo qui recouvre le dossier sahraoui. Par ailleurs, il appelle le Maroc et le Polisario à poursuivre la série des négociations, informelle ou formelle, à condition quelle soit précédée par un esprit de compromis et de volonté politique réaliste, afin d’enregistrer des progrès. Même si la résolution ne révèle pas grand-chose sur la situation des Droits de l’Homme dans les territoires occupés, où le régime marocain enregistre de graves dépassements sur le peuple sahraoui, elle incite les deux parties à s’impliquer dans la dimension humaine du conflit. Cette recommandation a été l’œuvre des représentants africains et du Mexique, dont le souhait est de voir la fonction de la Minurso s’élargir à la supervision des Droits de l’Homme. Tout de même les ONG internationales ont réclamé ce mécanisme. Ainsi, elles qualifient le refus d’étendre le mandat de la Minurso à la protection des Droits de l’Homme, à un oubli impardonnable. Reste que la France, alliée du Maroc, pèse de tout son poids, pour empêcher la constitution d’un mécanisme de surveillance des Droits de l’Homme. L’impasse de la question sahraouie, signalée dans la résolution, n’est pas causée par le Polisario, puisque c’est l’occupant marocain qui accable les procédures de l’organisation d’un référendum d’autodétermination, lorsque le roi, Mohamed VI, déclare publiquement, la mise à l’écart définitif de l’autodétermination. De tels propos nous poussent à poser la question sur le rôle et l’intérêt de la prolongation du mandat de la Minurso, du fait que la mission dont elle est chargée, est rejetée par le Makhzen et pour cela, le royaume chérifien veut renvoyer le conflit à la case départ, et travaille davantage avec ses alliés occidentaux, à médiatiser que la seule partie, qui ne veut pas faire de concession, est bien le Polisario.
    La Tribune ds Lecteurs
     
  • Le statu quo reconduit au Sahara occidental : On prend la même résolution et on recommence…

    Ceux qui attendaient un sursaut d’orgueil et un esprit de responsabilité chez les membres du Conseil de sécurité à propos des souffrances du peuple sahraoui ont dû rester sur leur faim. La résolution 1920 est un chef-d’œuvre d’inaction, voire de non-assistance à peuple en danger.
    Par Hassan Moali
    Le document rendu public vendredi est un chapelet d’incantations qui n’obligent en rien le Maroc. Bien soudés autour de la France, les membres permanents du Conseil de sécurité sont encore une fois passés outre la légalité internationale pour produire une littérature, alors qu’il était question de solder les comptes d’une colonisation en bonne et due forme. Au final, c’est une résolution plutôt « sympathique » qui invite le Maroc et le Polisario à négocier encore. Exit les atteintes aux droits de l’homme dans les territoires occupés et motus sur le pillage des richesses du Sahara. Pourtant, la résolution souligne, à juste titre, qu’on est face à une « impasse ». Mais il fallait bien adopter un document…Ainsi, le Conseil de sécurité a appelé le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l’Onu en vue d’une solution pourvoyant à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
    « En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 1920 (2010), parrainée par l’Espagne, les Etats-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, et telle qu’oralement amendée, le Conseil demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », souligne un communiqué rendu public vendredi soir.
    La voie et la voix des humbles
    Le Conseil de sécurité a également décidé de proroger d’une année (jusqu’au 30 avril 2011) le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), réaffirmant que les accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la Mission doivent être « pleinement respectés » et exhorte les parties (Maroc et Front Polisario) à y « adhérer pleinement ». Prenant la parole à l’issue du vote, le représentant de l’Ouganda a rappelé que le Sahara occidental était un membre à part entière de l’Union africaine depuis 1982. « C’est le seul pays du continent qui attend toujours un processus de décolonisation », a-t-il dit.
    Après avoir réitéré le mandat de la Minurso, qui est d’organiser un référendum sur l’indépendance du peuple sahraoui, le représentant ougandais s’est élevé contre toute tentative de s’écarter de ce « principe directeur ». Son homologue du Nigeria a regretté que seul un « nombre restreint » de membres du Conseil de sécurité ait participé aux consultations sur le projet de résolution. Il a fait état d’une tentative à « vouloir minimiser les abus en matière de droits de l’homme », soulignant que le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire serait de « promouvoir le respect des droits de l’homme en toutes circonstances ». De son côté, le représentant du Mexique a déclaré que sa délégation aurait préféré un texte « plus équilibré », « plus direct », abordant toutes les questions, dont celles du principe d’autodétermination et du respect des droits de l’homme, qui constituent l’« épine dorsale » de la situation au Sahara occidental. 
    EL WATAN

  • Sahara – ONU. Irrésolution !

    Par Hassan Moali
    On prend la même et on recommence ! C’est comme cela qu’on pourrait résumer l’attitude du Conseil de sécurité de l’ONU à l’égard du dossier du Sahara occidental. La résolution 1920 (2010) ne diffère pas trop de toutes les précédentes en ce qu’elle consacre la reconduction du statu quo dans cette région, Evidemment, chaque camp essaye d’interpréter ce document onusien à sa manière, quitte à forcer la lecture. Au final, tout le monde s’en félicite : L’Algérie, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, salue la « constance du Conseil de sécurité dans ses efforts de trouver une solution juste et définitive de la question du Sahara occidental à travers l’exercice par le peuple de ce territoire de son droit à l’autodétermination».
    Le Maroc s’est déclaré lui aussi « satisfait de cette résolution, qui réaffirme la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie ». On est donc face à une résolution polysémique qui a cette magie de contenter tout le monde même s’ils ne défendent pas la même cause ! Mais entre ces deux lectures intéressées, il y a le texte adopté par le Conseil de sécurité. Et, en le parcourant, force est de relever que la cause sahraouie n’a pas évolué d’un iota au regard des puissants de ce monde qui décident pour nous.
    Mis à part la reconduction pour une autre année du mandat de la Minurso et l’encouragement des protagonistes du conflit – le Front Polisario et le Maroc – à continuer les rencontres formelles et informelles, rien de bien nouveau à signaler du conclave new-yorkais. Le Conseil de sécurité s’est résolu à ne pas résoudre ce conflit. Mais, pour le peuple sahraoui et le Polisario, la résolution 1920 rend l’équation de leur autodétermination bien plus compliquée. On relèvera ainsi que pas un seul mot n’a été écrit sur la violation des droits de l’homme dans les territoires occupés. La Minurso reste la seule mission de maintien de la paix de l’ONU sans mandat pour surveiller les droits de l’homme.
    Et c’est un boulevard ouvert à la répression marocaine. De la même manière que le Conseil de sécurité n’a pas jugé utile de placer des garde-fous contre le pillage illégal des ressources naturelles du Sahara occidental, alors qu’il est reconnu être un territoire non autonome. En revanche, le Conseil de sécurité, « peuplé » de pays amis du Maroc, s’est « félicité des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement » en évoquant son plan d’autonomie, Le texte parle, certes, d’une solution « juste et mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui », mais il appelle les deux parties à faire preuve de « réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations ». Cependant, le « compromis et le réalisme » n’ont pas forcément la même résonance au Maroc et au Sahara occidental et même en Algérie.
    A l’arrivée, c’est le Maroc qui s’en sort plutôt bien de l’épreuve du Conseil de sécurité. Pour les Sahraouis, c’est le cauchemar qui continue…

  • Sahara Occidental: Des élus français dénoncent Sarkozy

    Plusieurs élus représentant les trois forces influentes du paysage politique français (Parti socialiste, parti communiste et UMP) on tiré à boulets rouges, vendredi à Dakhla (camps des réfugiés sahraouis), sur les positions de Paris à l’égard de la question sahraouie.
    A l’occasion d’une conférence sur « l’expérience démocratique et de coopération », les débats ont viré vers une dénonciation unanime de l’attitude de la France au moment où ce pays venait d’opposer son veto sur la mise sur pied d’un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés dans la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. C’est ainsi que les élus français ont signé une motion commune qu’ils ont adressée à l’ONU et au Conseil de sécurité dans laquelle ils demandent à la communauté internationale d’agir pour la mise en œuvre des résolutions pertinentes des Nations unies consacrant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et la tenue d’un référendum libre, régulier, transparent et la mise en place d’un mécanisme d’observation et de protection des droits de l’homme dans les territoires occupés et, enfin, plus de pression pour mettre fin à l’entêtement marocain et aux blocages du processus de négociation.
    La maire-adjointe de Vitrolles a proposé, dans son intervention, une initiative collective qui sera débattue dans les 36 000 collectivités locales françaises et qui sera adressée à Sarkozy avant la fin de l’année, à l’issue d’une audience qu’elle réclame. Pour le maire de Villeneuve sur Yonne, Curil Boulleaux, « l’attitude du gouvernement français est opposée aux valeurs et à l’histoire de la France ». Le maire de Villeneuve a appelé la France à observer une « neutralité » qui, a-t-il dit, permettra à la communauté internationale d’aller vers la mise en œuvre de résolutions portant sur l’organisation d’un référendum libre et loyal pour l’autodétermination du Sahara occidental.
    L’élu municipal de la ville de Rellieux, dans la région de Lyon, issu du parti de droite UMP, Jean-François Debiol, affirme pour sa part ne pas comprendre la position du gouvernement français vis-à-vis de la question sahraouie. Il s’agit-là, a-t-il expliqué, d’une question « juste » dont on ne parle que « peu » en France. M. Debiol a qualifié la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental d’« inacceptable », tout en s’interrogeant, dans le même cadre, sur la position « peu honorable » des autorités françaises au sein du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question sahraouie.
    Tout en relevant le « peu d’intérêt » manifesté par les médias français au « combat juste » du peuple sahraoui, M. Debiol a assuré qu’il va interpeller les instances de son parti sur la position officielle française dès son retour à Rillieux. Pour sa part, l’élu de Givors, du Parti communiste français (PCF), Raymond Combaz, « la position du gouvernement français ne reflète pas l’opinion nationale dans ce pays ». « L’attitude de mon pays qui continue à appuyer la position du Maroc est condamnable du fait que la France a eu sa propre expérience dans la colonisation. »
    CITY DZ

  • N’autre vision. Droits humains : Paris confirme

    S’attend-on à ce que les Sahraouis restent les bras croisés trente-cinq autres années pendant qu’on vide leur idéal, leur combat de tout son sens ?
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Il y a une dizaine de jours, la parlementaire autrichienne, Mme Petra Bayer, qualifiait l’attitude de la France officielle sur la question des droits de l’homme lors des débats du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental de « honte pour l’Europe ». Comme l’année dernière, la France empêchait cette fois encore qu’on élargisse les prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme que le Maroc viole en toute impunité dans les territoires occupés du Sahara occidental. Paris prend goût à la chose et n’éprouve apparemment plus aucune gêne face à l’opinion publique en général et à l’opinion française elle-même à user de l’avantage que lui confère son statut de membre permanent du Conseil de sécurité pour couvrir les brutalités quasi quotidiennes contre les populations civiles sahraouies. Durant les douze mois à venir, les tortionnaires du royaume pourront s’en donner à cœur joie, la France officielle est là. Et l’on saura très bien comment renvoyer l’ascenseur en 2012. Au Maghreb, le Maroc est désormais assuré du même type de couverture que son allié Israël au Machrek. Les belles mises en garde de l’UE à Grenade sur les droits de l’homme ont fait illusion. Comme de tradition, les Européens se laissent cocufier dans ces cas en toute… sportivité. C’est bien de relever que le droit à l’autodétermination figure toujours en bonne place dans le texte onusien, comme c’est bien de saluer la « constance » d’un Conseil de sécurité qui ne reproduira certainement pas la résolution qui autorisa « la tempête du désert ». Une constance qui, en vérité, n’en finit pas car les populations sahraouies sont en droit de se poser la question de savoir jusqu’à quand durera cette constance. Combien de temps les Sahraouis devront-ils patienter encore ? S’attend-on à ce qu’ils restent les bras croisés trente-cinq autres années pendant qu’on vide leur idéal, leur combat de tout son sens ? Paris ne se soucie pas que la région s’enflamme comme dans le temps où ses jaguars y semaient mort et terreur. On dirait même que pousser à la tension et à l’escalade fait partie de la mission tricolore. Mais attention, « le rameau que tu mésestimes t’aveuglera », avertit un proverbe maghrébin.