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L’ASDHOM a rencontré Madame Zoubida Aït Sirahal et soutient sa lutte pour la justice
Solidmar a déja évoqué cet inacceptable déni de justice contre lequel se bat Madame Zoubida Aït Sirahal. Rappel de cette affairePar Ayad Ahram, ASDHOM, 16/4/2010Mme Zoubida Ait Sirahal se bat becs et ongles depuis 2002 pour que l’assassin de son mari soit puni. La justice marocaine traine en lenteur et ne semble du tout du côté de la simple citoyenne marocaine, de son état concierge d’un immeuble en région parisienne. Toutes ses petites économies y passent1 Elle a refusé avec raison toutes les tentatives de l’achat de son silence et de l’abandon de la plainte. Elle considère que l’honneur et la dignité de la personne n’ont pas de prix. Elle a tout à fait raison et l’ASDHOM la soutient dans sa démarche.Mohamed AIT SIRAHAL, émigré marocain, 52 ans décède le 25 juillet 2002,suite aux tortures subies au commissariat de Marrakech, que lui a infligées un dénommé KARBOUCH Mohamed, officier de police..– Mme Zoubida AIT SIRAHAL, une citoyenne marocaine installée en France et exerçant le métier de concierge d’immeuble en région parisienne, n’a pas cessé depuis 8 ans de lutter pour que le crime commis à l’encontre de son mari, ne reste pas impuni.« J’ai vu de mes propres yeux la police soulever mon mari menotté et le jeter contre le mur du commissariat de Marrakech. AIT SIRAHAL Mohammed, mon conjoint immigré marocain de 52 ans décède à l’hôpital IBN ZOUHR à Marrakech quelques heures après avoir subi des tortures par la police marocaine (suite à une banale altercation) ».Grâce à sa ténacité et à sa détermination, Mme Zoubida AIT SIRAHAL a réussi à déposer plainte et à poursuivre l’officier de police devant les tribunaux.Alors que les faits se sont déroulés sous le regard de témoins, et qu’une enquête judiciaire a été diligentée, l’officier de police n’a pas été suspendu de ses fonctions. Il a continué durant toute cette période à exercer librement, narguant ainsi la famille du défunt et tous ceux qui se sont indignés contre son acte ignoble : s’acharner cruellement contre un citoyen, menotté et dans un commissariat.Cette situation insupportable, n’a pas désarmé Mme Zoubida AIT SIRAHAL. Soutenue par de nombreuses associations et après avoir interpellé différentes instances, mené à Paris un sit-in devant l’Ambassade du Maroc, pour exiger la tenue d’un procès et l’arrêt des tergiversations et les renvois incessants des audiences du procès, un jugement a été rendu le 1er mars 2005 : condamnation de l’officier de police Mohamed KHARBOUCH à 10 ans de prison ferme.– En dépit de ce jugement, le coupable n’a pas été interpellé, ni démis de ses fonctions.Il a usé de son droit de faire appel, pour rester libre et pour continuer à exercer ses fonctions sans aucune mesure disciplinaire à craindre de la part de sa hiérarchie ou du ministère de l’Intérieur… ! Le coupable, usant de ses relations et de son statut, un jugement plus clément a été rendu en appel, le 11 mai 2006 : 2 ans de prison ferme !!!Devant cette mascarade, la famille se pourvoit en cassation et le 7 avril 2007, ce jugement en appel a été annulé.Ce n’est que le 28 novembre 2008, qu’un nouveau jugement a été rendu en Appel : 10 ans de prison ferme.– Mais de nouveau, les avocats du coupable se pourvoient en cassation et le tortionnaire sort du tribunal libre, en attente de la décision de la Cour de cassation… qui tarde à venir…– Nouvel appel de Mme Zoubida AIT SIRAHAL en date du 16 mars 2010Je suis une simple concierge d’immeuble parisien qui trime pour éduquer ses enfants et maintenant pour assurer les frais inhérents à la défense de la mémoire de mon époux Mr Mohamad Ait SI RAHAL, tué par l’officier supérieur Mohammed KARBOUCH qui jouit d’une impunité totale et du soutien d‘une justice aux ordres du plus offrant en dirhams.8 ans auparavant, mon conjoint immigré marocain de 52 ans décédait à l’hôpital IBN ZOUHR à Marrakech quelques heures après avoir subi des tortures par cet officier supérieur tortionnaire (suite à une banale altercation) …Notre famille achevait de passer d’excellentes vacances quand l’irréparable à eu lieu la veille de notre retour en France.Depuis le 25/07/2002 jour de la mort de mon mari, mes enfants, Achraf, Fahd, Wassime et moi même n’avons eu de cesse de déployer tous les recours auprès de l’administrationMarocaine afin que ce fonctionnaire hors la loi et coupable de ce crime odieux soit jugé et mis au ban de la police.Après une mobilisation des associations et un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Paris, ainsi qu’une campagne de pétition relié par des sites Internet de la communauté marocaine en Europe, la justice a condamné l’officier supérieur, Mohamed KARBOUCH, à 10 ans de prison.Justice avait été rendue!!– Je me suis empressée de remercier mes soutiens, mais rapidement j’ ai pris conscience de vivre dans un Maroc sombre de l’impunité et du crime protégé.D’appels en appels l’officier supérieur, KARBOUCH, est toujours libre 8 ans après son acte MEURTRIER.Accompagné de ses avocats, il me nargue en me disant «tu ne fais que perdre ton temps et ton argent car tu seras toujours qu’une femme zmagriaya, nous nous sommes les Oulad el blad!!». Durant ces 8 années de calvaire je suis partie au Maroc plus de 50 fois pour arpenter les couloirs sinistres des palais de justices… Mon dernier voyage datant à ce jour du 2O novembre 20O9.L’ASDHOM exige :L’arrêt des atermoiements de la justiceLa radiation du coupable du corps de policeL’aboutissement de la procédure judiciaire toujours en vigueurL’ASDHOM réaffirme son soutien et sa solidarité à l’épouse du défunt et exige que justice soit faite.ASDHOM79, rue des Suisses 92000 Nanterreasdhom@asdhom.org www.asdhom.org -
L’Association Ouest Africaine des Avocats appelle à la libération des prisonniers politiques sahraouis au Maroc
Abuja (Nigeria), 18/04/2010 (SPS) L’Association Ouest-Africaine des Avocats a appelé, samedi à Abuja, à la libération des prisonniers politiques sahraouis au Maroc et particulièrement les grévistes de la faim, dans une déclaration de son Secrétaire général, Fimi Falana, cité par un communiqué de l’ambassade sahraouie au Nigeria.
« Nous lançons un appel pressant pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus sahraouis en grève de la faim dans les prisons du Maroc, et demandons aux Nations Unies de s’acquitter de ses responsabilités de protection des civils sahraouis dans les zones occupées de Sahara occidental », a souligné l’Association, selon la même source.
Elle a en outre requit « l’élargissement » du mandat de la Minurso à la surveillance et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, réaffirmant sa « solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance ».
Relevant la similitude entre les combats de libération des peuples d’Afrique du sud, du Zimbabwe et de la Namibie avec celui du peuple sahraoui, l’Association a appelé l’UA et l’ONU à accélérer « la décolonisation » du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique
Elle a enfin invité les représentants de la société civile, les mouvements syndicaux et les médias nigérians à « sortir dans la rue pour condamner l’occupation marocaine du Sahara occidental et ses violations continues contre les civils sahraouis ». (SPS) -
L’absence d’un mécanisme onusien de surveillance des droits de l’homme, un »oubli extrêmement malheureux » (ONG internationale)
Madrid, 17/04/2010 (SPS) L’absence, dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental, d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme a été qualifiée d’ »oubli extrêmement malheureux » par l’Observatoire international des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW).
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, cette ONG internationale qui vise à assurer la bonne application de la justice internationale dans l’ancienne colonie espagnole, a déploré que le rapport en question « ne tient pas compte » des appels internationaux concernant la nécessité de surveiller les violations des droits de l’homme et « ne fait plus mention » du pillage des ressources dans ce territoire occupé.
« L’oubli du secrétaire général de l’ONU d’inclure une déclaration claire soutenant l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme est extrêmement malheureux », a affirmé l’Observatoire international qui, tout en notant la « préoccupation » de Ban Ki-moon pour la situation de ces droits au Sahara occidental, s’est interrogé sur leur amélioration « si aucun mécanisme onusien de surveillance n’est institué, tel recommandé en 2006 par le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme ».
L’ONG a rappelé également la « sérieuse détérioration » de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis durant les derniers six mois, alors que le Maroc et le Front Polisario étaient engagés officiellement ans un dialogue politique sous l’égide de l’ONU.
Pour elle, le discours « provocateur » du roi du Maroc du 6 novembre dernier, qualifiant de « traîtres » ceux qui défendent « le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination », a déclenché une « répression sévère » contre les militants et défenseurs des droits de l’homme.
Dans ce sens, elle a affirmé qu’il était « inconcevable » que la MINURSO « reste la seule mission de maintien de la paix de l’ONU sans mandat pour surveiller les droits de l’homme ».
L’Observatoire international des ressources naturelles du Sahara occidental a jugé « incompréhensible » que le rapport de l’ONU ne fasse aucune mention de « l’actuelle exploitation illégale » de ces ressources par le Maroc, et réaffirmé à ce propos que ces activités « sont menées en violation des nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies et des obligations internationales de ce pays relatives au deux pactes internationaux sur les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels ».
De plus, ces activités « contreviendraient aux principes du droit international applicable aux activités touchant aux ressource minérales des territoires non-autonomes si elles sont entreprises au mépris des intérêts de la volonté du peuple du Sahara occidental », selon l’affirmation du conseiller juridique de l’ONU, en 2002.
Le WSRW s’est déclaré « convaincu » que l’établissement de la capacité de surveillance des droits de l’homme et de l’investigation de la Mission d’observation de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental « contribueraient à reconstruire la confiance entre les deux parties et faciliteraient le renouvellement de l’engagement dans les négociations ».
Enfin, l’Observatoire international a appelé, dans sa lettre, le Conseil de sécurité de l’ONU à « prendre des mesures pour aborder ces deux questions lors de la rédaction, ce mois, de la prolongation du mandat de la MINURSO ». (SPS) -
Grève de la faim généralisée des Sahraouis en solidarité avec leurs concitoyens prisonniers au Maroc
Chahid El Hafed, 17/04/2010 (SPS) Les Sahraouis dans les camps de réfugiés ont déclenché, samedi, une grève de la faim généralisée de 24 heures, en signe de solidarité avec les 38 prisonniers politiques sahraouis en grève dans une dizaine de prisons au Maroc, en réponse à l’appel lancé mercredi dernier par la Présidence de la République, a constaté SPS.
Le Gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a appelé mercredi, le peuple sahraoui, dans les camps de réfugiés, les territoires libérés, les territoires occupés et dans la communauté sahraouie à l’extérieure, à entamer à partir de samedi prochain, une grève de la faim en guise de solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim depuis plus 4 semaines dans les prisons marocaines.
« Tous les Sahraouis là où ils se trouvent sont appelés à observer une grève de la faim de 24 heures à partir de samedi 17 avril 2010 » en signe de solidarité avec ces grévistes, a indiqué un communiqué du Gouvernement parvenu à SPS.
Le communiqué appelle également à l’organisation des sit-in devant les établissements publiques, afin d’exprimer le soutien et la solidarité avec les grévistes, qui mènent une grève illimitée de la faim depuis le 18 mars dernier, pour réclamer leurs droits à des procès équitables où la libération immédiate et inconditionnelle. (SPS) -
Maroc: Le blogueur Bashir Hazzam, libéré de prison, raconte son histoire
Maroc, à quelques 200 Km d’Agadir. C’est un village pittoresque situé à l’entrée du désert du Sahara et dont la tranquillité est ponctuée des 5 appels rituels quotidiens du muezzin à la prière. Le 2 décembre 2009, sa vie paisible a été interrompue par les clameurs d’étudiants locaux qui dénonçaient leur situation difficile et le manque d’infrastructures décentes. Leur paisible marche fut violemment interrompue par les autorités qui procédèrent à l’arrestation de nombreux étudiants. Plus tard dans la journée, un comité ad hoc fut constitué pour soutenir les manifestants. Un communiqué fut publié pour demander la libération immédiate des étudiants et pour condamner ce qu’il décrivait comme “un traitement barbare” de la part des autorités. Bashir Hazzam,un blogueur de la région publia le communiqué [en arabe] avec des liens vers une vidéo prise pendant les événements. Quelques jours plus tard, Bashir et Abdullah Boukfou, le propriétaire du cyber-café fréquenté par le blogueur, furent arrêtés [en anglais] et accusés de “publication d’informations fausses pouvant nuire à l’image du pays sur le respect des droits humains”. Il s’en est suivi une campagne Internet de soutien, appuyée par des appels lancés par des organisations des droits humains à la libération de Bashir et de ses collègues. Malgré tout, une cour des environs de Guelmim condamna le blogueur à 4 mois de prison alors que ses co-détenus eurent des sentences encore plus sévères.
Cependant, l’appui et le soutien de partout dans le monde augmentèrent la pression sur les autorités marocaines. Bashir fut libéré le 8 février 2010, soit deux mois après son arrestation.
Dans l’interview ci-dessous Bashir raconte son histoire.
Pourriez-vous s’il vous plaît vous présenter à nos lecteurs?
Avant tout, je voudrais remercier Global Voices pour m’avoir donné cette opportunité de me connecter à ses lecteurs, pour le soutien et pour la solidarité démontrés à moi et à ma cause. Je leur souhaite plus de succès et de progrès.
Mon nom est Bashir Hazzam. Je suis né en 1982 à Tarhjicht, où j’ai suivi l’école primaire, ensuite j’ai été à Bouizakarne pour mon éducation secondaire. J’ai obtenu mon baccalauréat en 2002 à Tarhjicht, où j’ai fait l’université de la Sharia (loi coranique) à Ait Melloul à Agadir, me diplômant en droit islamique en 2008. Je me suis engagé très tôt dans le travail associatif au sein d’associations locales et et j’ai été actif dans les activités étudiantes au sein de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). Je suis membre du groupe Justice et charité (un groupe islamiste interdit de jure, connu aussi comme Al-Adl wal-Ihssan ou Al-Adl), et blogueur depuis 2007.
Comment avez-vous découvert la blogosphère et au sujet de quoi écrivez-vous en général?
J’ai découvert le monde du blogging quand j’étais étudiant : j’ai vu de nombreux blogs et réalisé que bloguer permet aux gens de publier facilement leurs idées, sans aucun contrôle et gratuitement. L’idée m’a tellement plu que, après une brève recherche, j’ai fini par créer mon blog personnel sur le site web Maktoob qui publie en arabe. C’était le premier septembre 2007, j’ai choisi de l’appeler Al-Bushra (Les bonnes nouvelles). Mon premier billet était intitulé: “Promesses électorales: Faits ou fiction.” J’ai d’ailleurs été interrogé par la police sur le contenu de cet article, lorsque j’ai été arrêté en décembre. En ce qui concerne le contenu de mes écrits, je blogue généralement sur la politique nationale, internationale, sur des thèmes intellectuels et religieux.
Dans quelle mesure le blogging et Internet en général vous ont aidé dans votre vie et vos activités?
La blogosphère m’a permis d’échanger des points de vue et des idées ainsi que de communiquer avec beaucoup de blogueurs et écrivains du monde entier. Ce qui a eu un impact positif sur ma vie. Bien que je sois nouveau dans cette activité, je crois qu’avec le temps, je serai capable de découvrir des choses nouvelles et importantes. Malgré le fait que je sois nouveau dans ce domaine, je crois qu’avec le temps, je serai capable d’améliorer ma compétence de blogging chaque jour. Internet se développe rapidement, ce qui rend son utilisation hautement profitable pour ceux qui le maitrisent.
Après votre arrestation avec Abdullah Boukfou et d’autres, les autorités ont prétendu avoir agi parce que vous aviez publié “de fausses informations nuisibles à la réputation du Maroc.” Êtes-vous d’accord avec cette version des faits ? Comment expliquez-vous les raisons derrière cette détention?
Je conteste complètement la version officielle parce que le communiqué [que j’ai publié sur mon blog] ne contient aucun terme qui pourrait être considéré comme une atteinte à la réputation ou aux intérêts du pays. Quiconque jette un coup d’oeil sur ce communiqué peut confirmer que son contenu ne comporte aucune insulte à la réputation du pays. Au point que la cour a déclaré le contenu inoffensif et m’a acquitté pour cette charge spécifique, mais m’a jugé pour la participation à une manifestation armée, même si je n’ai pas participé à cette manifestation. Cette accusation m’a vraiment surpris.
Je pense que la raison derrière mon arrestation est la volonté d’imposer le silence aux médias sur les événements qui ont eu lieu à Tarhjicht, après la violente répression des forces de sécurité contre des étudiants qui manifestaient pacifiquement et la population qui les a soutenus. Les autorités essaient d’empêcher la vérité de se révéler au grand jour.
En fait l’accusation de ternir la réputation du pays sur les droits humains devrait être adressée aux autorités locales qui ont utilisé la violence de toute nature contre des manifestants et des détenus, qui réclamaient simplement leurs droits de manière pacifique et civilisée. Nous ne devrions absolument pas être blâmés. Pour n’avoir publié que les faits tels qu’ils ont eu lieu, nous sommes devenus des victimes de la tyrannie qui a frappé la population sans discrimination.
Comment avez-vous été traités pendant votre détention ? Et pensez-vous avoir bénéficié d’un jugement équitable?
A part quelques provocations initiales au début de l’enquête, les policiers m’ont bien traité. Le procès n’a pas été équitable : j’ai été condamné à quatre mois de prison, Abdullah Boukfou, le propriétaire du cyber-café, à un an, alors que trois autres étudiants et le blogueur Boubaker Al-Yadib (qui a été libéré entre-temps) ont été condamnés à six mois de prison. Le jugement s’orientait vers notre acquittement de toutes les charges, mais contre toute attente, le verdict a été prononcé contre nous. Nous, et notre équipe de défense, avons eu le sentiment que le jugement était contrôlé par les autorités. Ce sentiment a été renforcé par le fait que les verdicts ont été inégaux, particulièrement parce que les charges retenues contre moi étaient les mêmes que celles contre contre Abdullah Boukfou, mais lui, il a fini par être plus lourdement condamné que moi.
Il y a eu plusieurs interprétations sur votre libération de prison : certains ont pensé que c’était une reconnaissance implicite des autorités de leur “erreur”, d’autres, que c’était un exercice de relations publiques pour sauvegarder l’image du pays à l’étranger . Quelle est votre sentiment à ce sujet?
Toutes ces versions pourraient être vraies. Elles pourraient toutes justifier la décision des autorités de revenir sur leur attitude initiale, qui a simplement donné une image négative et une mauvaise réputation du pays à l’étranger.
A votre avis la campagne de solidarité a-t-elle influencé le cours des événements? Ces campagnes sont-elles utiles?
Oui, ces campagnes de solidarité des blogueurs au Maroc et à l’étranger, conduites par l’Association marocaine des blogueurs, et largement soutenues par les organisations nationales et internationales des droits humains en particulier Reporters sans Frontières, Freedom House, ainsi que les médias, ont contribué de manière significative à influencer et à mettre la pression sur les autorités pour nous libérer. Grâce à tous ces efforts – et que Allah soit loué – j’ai retrouvé ma liberté après deux mois passés en prison. Sans ces campagnes, je serais resté derrière les barreaux. Mon appartenance à Al-Adl, a aussi apporté une pression significative, comme c’est la plus grande organisation politique de l’opposition au Maroc. Tous ces facteurs ont certainement contribué à ma libération.
Comment qualifieriez-vous la liberté d’expression au Maroc, particulièrement sur Internet?
La liberté d’expression dans notre pays est en chute libre et en constante détérioration. Les données des organisations internationales confirment cette affirmation, en plaçant le Maroc parmi les pays ayant la pire considération pour le respect de la liberté d’expression. La réalité, aussi, confirme cette perception avec les nombreuses arrestations et procès de blogueurs, journalistes, militants des droits humains et des personnalités de l’opposition, uniquement pour leurs opinions. En ce qui concerne la liberté sur Internet, l’Etat veut de plus en plus imposer son contrôle. Cette volonté a été illustrée par les attaques contres des blogueurs et la récente arrestation, il y a deux semaines, du web designer Abdellatif Ouiass, créateur du site web “The World’s Best Head of State” [le Meilleur chef d’état du monde], même s’il a été libéré entre temps sur caution.
Tout ces faits démontrent clairement comment les mains et les oreilles des services secrets marocains veulent étendre leur contrôle sur Internet. Ce qui ne réussira pas, cependant, à avoir un impact significatif considérant l’étendue de la révolution de l’information, qui l’emporte chaque jour sur les régimes répressifs.
Après tout ce qui est arrivé, avez-vous changé votre manière de bloguer ou d’écrire? Pratiquez-vous l’auto-censure ?
Ce qui est arrivé ne m’affectera pas. Malgré la détention arbitraire, je garde mon style intact. Ça ne changera pas mes pensées ou mes opinions. Chacun dans ce monde a le droit d’exprimer ses opinions sans aucune censure tant que ce ne sera pas de manière contraire à la loi, qui est bien connue à cet égard.
Quels conseils auriez-vous à donner aux blogueurs au Maroc et dans le reste du monde qui craignent la colère de leurs gouvernements ?
Je leur dirais de profiter des avantages technologiques offerts par Internet pour améliorer leur compétences et talents, et exprimer leurs ambitions et aspirations par le blogging, pour rompre la marginalisation imposée par les Etats autoritaires, surtout sur les jeunes. C’est un moyen pour ces pays d’atteindre le véritable progrès et garder le contact avec les pays développés, à condition que la liberté d’expression reste disciplinée, responsable et respectueuse de la vie privée et de la spécificité d’autrui. Il ne devrait y avoir aucune crainte d’arrestation ou de répression qui puisse entraver la volonté des gens, aussi longtemps que ce que le blogueur publie n’enfreint pas la loi.
Avez-vous un dernier mot pour ceux qui ont exprimé leur solidarité avec vous ?
En conclusion, et à travers ce média libre, je voudrais exprimer mon remerciement et ma gratitude à tout ceux qui m’ont soutenu pendant cette rude épreuve, en particulier à l’Association des blogueurs marocains, à tous les blogueurs et militants dans le pays et à l’étranger, qui ont démontré une grande solidarité à mon égard. Je remercie aussi mes avocats défenseurs, les médias qui ont soutenu ma cause, mes frères de l’association Justice et charité ainsi que toutes les organisations nationales et internationales des droits humains, plus particulièrement Freedom House, Reporters sans Frontières et tous ceux, à travers le monde, dont la conscience les a conduits à soutenir mon cas. Je leur demande de continuer à apporter leur solidarité jusqu’à la libération de Abdullah Boukfou, Abdellatif Ouiass (qui n’a été libéré que sous caution) et tous les prisonniers de conscience dans toutes les prisons du pays.
Globalvoicesonline -
Rapport de Ban Ki-moon : Le Front Polisario compte réviser sa relation avec la Minurso
Par Karima Bennour
C’est ce qui a été souligné, jeudi, dans la déclaration de Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en réaction au rapport de Ban Ki-moon sur le conflit opposant le Front Polisario au Maroc sur le Sahara Occidental.
Le responsable de la diplomatie sahraouie tout en indiquant que «nous constatons aujourd’hui que la Minurso, vingt années après, n’a pas tenu son engagement, alors que Maroc tente, à l’abri du cessez-le-feu, de pérenniser son occupation avec ses corollaires de répression et de pillage des ressources naturelles du territoire». Le rapport de Ban Ki-moon a été soumis au Conseil de sécurité qui tient sa réunion sur le Sahara Occidental en prévision du mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) qui arrive à terme fin avril. Le résident du mois en cours du Conseil de sécurité, le Japonais M. Yukio Takas, a pour sa part soutenu, à l’issue des consultations entre les membres permanents du Conseil de sécurité jeudi, que ces derniers «encouragent à l’unanimité la poursuite du processus de négociations en bonne foie et sans conditions préalable sous les auspices onusiens», reconnaissant plus loin dans ses propos que les discussions entre les membres permanents du conseil de sécurité se poursuivent en vue de s’accorder sur le contenu du texte de la résolution. Même s’il portera sur la prorogation du mandat de la Minurso et l’invitation des deux parties précitées à poursuivre les négociations sous la supervision de Christopher Ross, l’absence de toute référence au respect des droits de l’homme au Sahara Occidental ne sera pas sans conséquences. Cela au vu des multiples lettres du Front Polisario à l’adresse de Ban Ki-moon ainsi que les appels pour le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental d’Amnesty international, Human Rights Watch, le Parlement européen et d’autres organisations internationales. S’ajoute à cela le rapport de l’organisme onusien en charge des questions des droits de l’homme. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme a, en effet, dans son rapport de 2006, non publié suite aux pressions de Paris, recommandé l’application du droit au référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, l’unique voie aboutissant à l’arrêt des atteintes des droits de l’homme par l’occupant marocain dont sont victimes les Sahraouis des territoires occupés. A ce propos, «la répression sauvage contre la population civile dans les territoires occupés, les disparitions, la torture, les jugements iniques et sommaires, les enlèvements et emprisonnements des défenseurs des droits de l’homme et le pillage des ressources naturelles», souligne Salem Ould Salek dans sa déclaration précitée, indiquant que ceux-ci «constituent une pratique quotidienne de l’occupant marocain qui se fait au vu et au su de la Minurso». Aussi, si Ban Ki-moon n’a pas émis de proposition relative à l’élargissement du mandat de la Minurso à la supervision des droits de l’homme au Sahara Occidental, renseigne on ne peut mieux sur la politique de deux poids deux mesures dans laquelle il s’y inscrit. D’autant plus que la Minurso s’est singularisée, parmi les autres missions des Nations Unies pour le maintien de la paix, comme étant la seule qui ne remplit pas l’obligation morale élémentaire d’observation du respect des droits de l’homme. Se faisant, Ban Ki-moon engage la responsabilité de l’Onu dans la situation chaotique qui prévaut dans les territoires sahraouis colonisés par Rabat avec les violences, les tortures, les emprisonnements arbitraires et la répression des Sahraouis qui sont leur lot quotidien. Par son rapport, le secrétaire général de l’ONU rejoint l’approche politique de son prédécesseur Kofi Anan avec sa «realpolitik» inscrite dans son dernier rapport, en 2006, sur le Sahara Occidental, à la fin de son mandat à la tête de l’ONU. A ce propos, le secrétaire général du Front Polisario a déclaré en 2006 que «le Sahara Occidental ne fera pas l’exception d’une question de décolonisation», la dernière pour rappel sur le continent africain. Et le ministre sahraoui des Affaires étrangères d’avertir jeudi, sans citer la France, de l’«appui d’un membre permanent du Conseil de sécurité qui s’attelle par tous les moyens de bafouer les principes universels du droit international pour couvrir les crimes du Maroc au Sahara Occidental».
La Nouvelle République -
Diplômés chômeurs, diplômés en protestation
Etant donné que toutes les rues, les écoles, les clubs… portent les noms des rois du Maroc, c’est au coin de croisement de l’Avenue Hassan II avec l’Avenue Mohamed V le point de rassemblement des diplômés chômeurs depuis des années pour réclamer leurs droits à la fonction publique réservée toujours aux principes du clientélisme, appartenance au clan Fassi et autres critères déshonorables.Ils défilent tous les jours, avec leurs armures de protection et leurs cris et ils ont l’habitude de l’affrontement, les courses et les bâtons. La réponse des autorités publiques est toujours l’envoi d’un contingent de policiers enragés pour distribuer la ration journalières de coup et de blessures.
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Le PE analysera la situation des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim
Les groupes politiques du Parlement Européen ont décidé de discuter jeudi prochain le sujet de droits humains dans le monde, parmi les dossiers la situation en Thaïlande et la liberté religieuse au Pakistan.
L’affaire du Sahara Occidental reviendra au Parlement Européen quelques mois après le débat polémique du décembre passé sur la grève de la faim de l’activiste Aminatou Haidar.
Il y a quelques mois, populaires et socialistes avaient freiné le vote d’une résolution qui exigeait au Maroc de permettre le retour de Haidar afin de ne pas mettre des entraves aux démarches diplomatiques entamées à ce moment-là pour protéger la vie de l’activiste sahraouie.
La décision a provoqué l’indignation d’autres forces parlementaires comme les libéraux, les verts et la Gauche Unitaire Européenne qu’en partie ont imputé la mesure à la crainte des grands groupes à irriter le Maroc.
Donc, le siège du PE abritera jeudi un débat qui va déplaire les autorités marocaines qui trouvent dans leurs répression sauvage un moyen de garder le Sahara Occidental sous leur emprise, une méthode qui dénote leur échec totale dans l’aventure saharienne sur tous les niveaux.Photo : groupe de Tiznit, entassés comme dans une boîte de sardines.
ABC.es -
Les prisons du roi Mohamed VI mises en cause par l’ONU
A l’ONU, un congrès sur la prévention du crime et la justice pénale a été célébré le 15 avril à New York.
La note officielle onusienne sur la réunion signale que « face aux conditions dégradantes de détention des prisonniers, le rapporteur spécial sur la torture préconise l’élaboration d’une convention protégeant leurs droits ».
Dans son intervention le représentant du Maroc s’eset vanté des mesures engagés par son pays dans le but d’améliorer les conditions de détention des prisonniers. Il a signalé « unen meilleure répartition des détenus, la pacification de la coexistence entre eux, et l’assurance d’un contact est maintenu entre le prisonnier et sa famille ont donné de bons résultats ».
Le diplomate marocain a sûrement oublié que le Colonel Terhzaz est privé depuis des mois de voir sa famille, malgré son innocence, et la situation dans la prison noire d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, illustrée par cette photo.
Depuis des années, les diplomates marocains n’ont plus que les mensonges pour se défendre face à la pression internationale. -
Traitement "privilégié" donné aux marocains en France
La France est un allié du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental. Le roi Mohamed VI offre chaque années ses nombreux palais pour l’accueil de ses maîtres français lors de leurs vacances. Ils ont tous des villas au bord des plages du Maroc. Les patrons français sont maîtres de l’économie marocaine. Mais la France traite les marocains et les marocaines comme des chiens. Cet article publié sur le blog Solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara Occidental et d’ailleurs en est un exemple.La veuve marocaine d’un ancien combattant français enfermée au CRA de Geispolsheim!
Par « la feuille de chou »,15/4/2010
Mme N. Q. a 63 ans. Elle est la veuve d’un ancien combattant qui a fait trois campagnes en 1939/40, au Maghreb, en mer puis en métropole. Elle souffre de diabète et de problèmes dentaires, non soignés, car au pays, elle allait voir le marabout au lieu du dentiste.
Elle était venue en France pour voir ses enfants, certains sont Français, d’autres marocains avec des cartes de séjour de 10 ans. Ils vivent à Belfort, Carcassonne et Nîmes. La dame était venue en France avec un permis de deux mois. Elle a fait des démarches pour percevoir la pension militaire de son mari et ces démarches sont prêts d’aboutir.
Lorsqu’elle a demandé à la préfecture du Territoire de Belfort une prolongation de séjour, pour vivre auprès de sa famille en France, et toucher la pension de réversion, la seule réponse du Préfet a été une Obligation de Quitter le Territoire Français, reçue il y a un mois!
Hier, 14 avril, à 6 heures du matin, les agents de la PAF sont venus l’arrêter au domicile de son fils.
Elle a été conduite au CRA de Geispolsheim après entrevue avec le JLD qui l’a fait interner. Son passeport se trouve dans le midi de la France.
Le fils que nous avons rencontré devant les grilles du CRA est bien entendu scandalisé par ce traitement inhumain pour une personne de cet âge et malade.
Au Maroc, nous a-t-il expliqué cela ne pourrait pas arriver. mais la France est un pays civilisé, n’est-ce pas!
Contact a été pris avec une avocate, et l’information a été transmise aussitôt à l’Agence France Presse puisqu’il ressort du cas de l’étudiante russe Eléna Ten que le gouvernement craint la médiatisation.
Décidément, la France ne recule devant aucune ignominie!
Mettre en rétention une dame âgée, malade et qui doit toucher la pension militaire de son mari qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale!
Rien n’arrêtera donc le ministre des expulsions?
Nous lançons un appel à tous ceux qui veulent se joindre aux actions de solidarité régulière de Vigilance CRA 67400 Geispolsheim à entrer en contact.
Tous les jours, il y a des cas de ce genre, que nous pouvons soutenir et médiatiser. Plus on sera nombreux, plus on pourra intervenir chaque jour de la semaine par demi-journée.