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  • Prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines: état de santé "critique" (comité de suivi)

    Chahid El-Hafed, 11/04/2010 (SPS) Le comité de suivi de la situation des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines a qualifié dans un rapport l’état de santé des grévistes de la faim de critique, indique dimanche un communiqué parvenu à SPS.
    Les grévistes entament leur 24e jour de grève de la faim à la prison de Salé, ajoute le comité affirmant qu »ils sont dans l’incapacité de marcher ou se déplacer et trouvent des difficultés à parler ».

    Certains grévistes à l’instar de Ali Salem Tamek souffrent d’insuffisance fonctionnelle rénale, de difficulté respiratoire, d’hypotension tandis que d’autres éprouvent des douleurs aiguës au niveau de l’estomac et du cœur.

    Par ailleurs les prisonniers politiques sahraouis dans la prison de Tiznit (Maroc) se trouvent dans un « état critique » à leur 22eme jour de grève de la faim. Le détenu Binahou El-Fadhel représente le cas « le plus critique » suite à une hypotension.

    Dans les prisons de Taroudant, Benslimane, Kenitra et Marrakech, les prisonniers politiques sahraouis poursuivent leur grève illimitée de la faim pour le sixième jour consécutif tandis que trois autres détenus entament leur cinquième jour de grève de la faim à la prison de Boulmahrez à Marrakech.

    Les prisonniers politiques sahraouis dans la prison noire (carcel negra) d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, entament leur quatrième jour de grève de la faim en solidarité avec tous leurs compatriotes dans les prisons marocaines. (SPS) 

    Photo : Binahou El Fadhel 

  • Prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines: état de santé « critique » (comité de suivi)

    Chahid El-Hafed, 11/04/2010 (SPS) Le comité de suivi de la situation des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines a qualifié dans un rapport l’état de santé des grévistes de la faim de critique, indique dimanche un communiqué parvenu à SPS.
    Les grévistes entament leur 24e jour de grève de la faim à la prison de Salé, ajoute le comité affirmant qu »ils sont dans l’incapacité de marcher ou se déplacer et trouvent des difficultés à parler ».

    Certains grévistes à l’instar de Ali Salem Tamek souffrent d’insuffisance fonctionnelle rénale, de difficulté respiratoire, d’hypotension tandis que d’autres éprouvent des douleurs aiguës au niveau de l’estomac et du cœur.

    Par ailleurs les prisonniers politiques sahraouis dans la prison de Tiznit (Maroc) se trouvent dans un « état critique » à leur 22eme jour de grève de la faim. Le détenu Binahou El-Fadhel représente le cas « le plus critique » suite à une hypotension.

    Dans les prisons de Taroudant, Benslimane, Kenitra et Marrakech, les prisonniers politiques sahraouis poursuivent leur grève illimitée de la faim pour le sixième jour consécutif tandis que trois autres détenus entament leur cinquième jour de grève de la faim à la prison de Boulmahrez à Marrakech.

    Les prisonniers politiques sahraouis dans la prison noire (carcel negra) d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, entament leur quatrième jour de grève de la faim en solidarité avec tous leurs compatriotes dans les prisons marocaines. (SPS) 

    Photo : Binahou El Fadhel 

  • Sahara Occidental : Halte à la barbarie !

    Par Djamel B.
    «Consterné» par «la sauvagerie avec laquelle les forces d’occupation marocaines continuent à perpétrer, en toute impunité, leurs crimes contre le peuple sahraoui, le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) demande aux institutions internationales de mettre un terme à la «situation immorale» qui prévaut dans les territoires sahraouis occupés.
    Il demande également de mettre en place urgente un mécanisme onusien pour la protection des droits de l’homme dans la «stricte application» du droit international.
    Le Comité dénonce «vigoureusement» dans un communiqué les «violations systématiques» des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Notamment celle «des 36 prisonniers politiques en grève de la faim, dont 6 depuis le 18 mars dernier et la répression sauvage contre les 12 militants sahraouis des droits de l’homme à leur retour à El-Ayoun occupée. Leur seul tort ? Avoir revendiqué pacifiquement le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Cet appel est «relayé» un peu partout dans le monde. En France, M. Alain Audoubert, le maire de Vitry-sur-Seine, dans la banlieue parisienne, demande «solennellement» à l’ambassadeur de France auprès des Nations unies de porter devant le Conseil de sécurité «l’exigence» d’élargissement du mandat de la Minurso à la protection de la population civile sahraouie.
    «Le peuple sahraoui ne peut continuer à être réprimé par les forces d’occupation du Maroc, sous les yeux des représentants du droit international», lui écrit-il. En Europe, 123 personnalités et organisations de 23 pays ont exprimé au secrétaire général des Nations unies leur vive préoccupation quant aux «violations des droits de l’homme dirigées contre ceux qui s’opposent à l’occupation marocaine du Sahara Occidental».
    Ils lui ont demandé d’intégrer le volet défense des droits de l’homme quand le Conseil de sécurité se réunira pour prolonger le mandat de la Minurso. « L’évidence de la nécessité de cette compétence ne peut plus être ignorée maintenant», écrivent-ils, en rappelant que la Minurso est «la seule mission de maintien de la paix (…) contemporaine sans mandat pour surveiller le respect des droits de l’homme». Peine perdue.
    Dans son rapport, le secrétaire général de l’ONU recommande que la mission chargée de l’organisation du référendum au Sahara Occidental soit prolongée d’un an. Sans la charger de la protection des richesses qui sont volées ou des humains qui sont brutalisés.
    Horizons
  • Sahara Occidental : Odeur de complot

    L’évolution du dossier sahraoui est physiquement à l’avantage du makhzen : il occupe les lieux et peut très bien s’accommoder pour longtemps encore de l’interminable conflit qui se poursuit sur le tapis vert onusien ainsi que d’une RASD en exil.
    Par M. Z. ( mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Sahara occidental est, depuis les années 1960, inscrit à l’ONU en tant que problème de décolonisation. A cette époque, Rabat se contentait de réclamer conjointement avec Alger et Nouakchott l’autodétermination au Sahara occidental, droit inaliénable que le roi Mohammed VI dit aujourd’hui rejeter définitivement. Quitte à écraser plus fort que jamais les droits humains au Sahara occidental ! L’évolution du dossier sahraoui est physiquement à son avantage : il occupe les lieux et peut très bien s’accommoder pour longtemps encore de l’interminable conflit qui se poursuit sur le tapis vert onusien ainsi que d’une RASD en exil. Une évolution plutôt malsaine pour ne pas dire qu’elle pue tout court le complot lorsqu’on s’aperçoit que la Minurso n’est pas prête à organiser la mission pour laquelle elle a été créée ni même de se mêler un tant soit peu des droits humains violés sauvagement avec la régularité d’un métronome par les forces répressives du Makhzen, appuyées désormais par les colons marocains recrutés à cet effet. On ne sait pas trop comment se sont décidées les consultations.sur le dossier sahraoui, mais il est certain qu’elles sont frappées d’un déséquilibre flagrant. Qu’on consulte les belligérants (Maroc et Polisario), l’ancienne puissance coloniale (Espagne) et les pays mitoyens (Algérie et Mauritanie), c’est déjà trop de monde vu qu’il s’agit d’un problème de décolonisation et que sa solution ne saurait outrepasser le droit du peuple sahraoui à exercer librement son autodétermination. Qu’en plus de tout ce monde on consulte Washington et Paris, cela ne peut que créer un déséquilibre qui fausse la donne, entretient le problème et rallonge chez le peuple sahraoui des souffrances qui durent voilà près de 35 ans. Les Etats-Unis peuvent-ils se positionner contre ce même allié qu’ils ont aidé à construire son «mur de la honte» ? Et la France qui s’était tenue politiquement et militairement dès le départ aux côtés du royaume, le couvrant même dans ses violations aux droits humains ? En effets, Paris avait empêché en 2006 la publication d’un rapport européen sur ces violations et s’est opposé, il y a un an, à l’élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme. L’ONU ? «Hamiiha, haramiiha», comme disent les Arabes.
    Le Jeune Indépendant
  • Ross face au dérapage de Mohammed VI

    Nommé en janvier 2009 envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, l’Américain Christopher Ross affiche, dès le début de sa mission, une bonne connaissance du dossier et sa détermination à régler le différend entre le Maroc et les Sahraouis. Une mission qu’aucun envoyé spécial de l’ONU n’a jusqu’alors réussie.
    Par Farid Abdeladim
    Contrairement à son prédécesseur, le Néerlandais Peter van Walsum, qui s’est discrédité auprès du Front Polisario en affirmant que l’indépendance voulue par les Sahraouis était «irréaliste», le diplomate américain a, depuis sa désignation, engagé un travail de médiation entre les parties en conflit, conformément aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce qui lui a valu le soutien du Front Polisario. «Le Front Polisario assure Christopher Ross de sa coopération et de toute l’aide nécessaire en vue de mener à son terme le processus de décolonisation du Sahara occidental conformément aux résolutions des Nations unies», avait-il reçu comme message en guise de bienvenue.
    De son côté, l’ONU avait clairement signifié que «le diplomate américain devrait travailler avec les parties et les pays voisins sur la base de la résolution 1813, récemment adoptée par le Conseil de sécurité, et des résolutions antérieures, en vue de parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable, laquelle devrait assurer l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
    Une mission qui s’annonçait délicate pour Christopher Ross, car aucun envoyé spécial de l’ONU n’a jusque-là réussi à mettre fin au différend entre le Front Polisario et le Maroc, depuis le cessez-le-feu de 1991. Mais cela ne semble guère peser sur la détermination du diplomate américain, lequel a vu naître le conflit en 1975 alors qu’il était cadre à l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Il a déployé de grands efforts sur le terrain, mais les positions récentes du souverain chérifien ont renvoyé le conflit à la case départ. En effet, en réitérant, dernièrement à Rabat, au facilitateur onusien que l’option du référendum au Sahara était «définitivement écartée», le roi du Maroc vient de remettre en cause aussi bien les résolutions des Nations unies que les positions tenues par son défunt père, le roi Hassan II.
    De ce fait, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ne pouvait que constater l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix entre le Maroc et le Front Polisario. D’où la recommandation de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) d’une nouvelle période d’un an, jusqu’au 30 avril 2011. Ban Ki-moon estime que «la présence de la Minurso demeure indispensable pour le maintien du cessez-le-feu au Sahara occidental».
    Le Jeune Indépendant
  • ONU : Le nouveau rapport sur le Sahara Occidental ou l’art de Ponce Pilate

    Le dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU sur le Sahara Occidental vient d’être publié. Un rapport qui signale une certaine voie d’avancement… mais dans lequel Ban Ki-moon se tait sur des choses (certaines très importantes) et il semble fuir la vérité dans d’autres. Le rapport est un exercice « d’équidistance » qui, dans les circonstances actuelles, semble être une tentative de « rescousse » au Maroc dans un moment difficile. Peut-être, pour que la partialité ne soit pas très remarquée, Ban Ki-moon se permet de fustiger le Maroc (cela est certainement important) sur certains points. Analyse.
     
    I. Le Secrétaire général de l’ONU désavoue l’attitude marocaine dans les négociations
    La résolution 1754 et celles qui ont suivi ont demandé aux parties de « négocier de bonne foi sans conditions préalables, en tenant compte des progrès réalisés ces derniers mois, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable permettant l’auto-détermination du peuple du Sahara occidental« .
    Le Maroc, dès le début, a essayé de faire de sa soi-disant proposition d’autonomie la seule base de négociation. Dans cette tentative il a pu compter avec la collaboration de l’ancien Envoyé personnel, Peter van Walsum. La partialité scandaleuse de Walsum en faveur du Maroc Walsum a provoqué sa « destitution » par la procédure de non-renouvellement de sa mission. Par contre, le Front Polisario a toujours admis que la position marocaine soit considérée comme l’une des options lors du référendum d’autodétermination.
    Le rapport du Secrétaire général critique clairement la position marocaine. Aucune autre explication ne peut être donnée à ce paragraphe:
    Je recommande que le Conseil de sécurité demande à nouveau aux parties, le Maroc et le Front Polisario, de négocier de bonne foi et sans conditions préalables, sous les auspices de mon Envoyé personnel, et de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour engager un débat de fond et assurer le succès des négociations, en faisant fond sur la teneur de leurs deux propositions et en les élaborant plus avant lorsque cela est possible.
    Si nous réfléchissons attentivement à cela nous verrons que … la solution qui fait fond sur la teneur et développe les deux propositions a déjà été formulée! Cette solution s’appelle « Plan Baker » et elle a été considérée par unanimité par le Conseil de Sécurité comme la « solution politique optime » dans sa résolution 1495.
    L’on démontrerait ainsi que, comme cela a été indiqué dans ce blog, que c’est le « Plan Baker » que le nouvel Envoyé Personnel, Christopher Ross, envisage. Et il ne peut pas être autrement parce qu’il est impossible d’aller au-delà du dit plan.
     
    II. …Mais le Secrétaire Général de l’ONU se lave les mains de l’affaire des droits de l’homme…
    Le rapport du SG traite longuement la question des droits de l’homme. Mais il ne le fait pas toujours correctement… Ils sont nombreux les paragraphes dans lesquels le SG cache délibérément la réalité des faits.
    Le Secrétaire Général fait allusion, à deux reprises (dans les paragraphes 12 et 16), qu’il y a des dénonciations mutuelles … mais il n’y a que le Front Polisario qui se montre disposé à accepter un mécanisme de contrôle et de surveillance :
    En ce qui concerne les questions de droits de l’homme, les parties ont interchangé des accusations de violations et de dénonciations sur la forme avec laquelle chacune d’elles s’occupait de ces sujets. Le Front Polisario a demandé l’établissement d’un mécanisme de surveillance des Nations Unies et le Maroc a exprimé son opposition.
    Quelque chose qui, comme j’ai dit ici, a une interprétation qui ne laisse aucun doute : et c’est que le Maroc accuse, mais … il ne veut pas d’enquête sur les accusations, alors que le Front Polisario accuse et il souhaite effectivement cette enquête.
    Par conséquent, il s’avère impossible de tolérer des paragraphes comme ceux qui suivent:
    – Premièrement, qu’il suggère que les violations des droits de l’homme ne soient pas dénoncées publiquement!
    Mon Envoyé Personnel a proposé que, pour éviter d’empoisonner l’atmosphère, les parties communiquent leurs inquiétudes à ce sujet à travers lui et pas publiquement
    – Deuxièmement, il est intolérable que le rapport du SG cache que, tandis que les violations de droits de l’homme dénoncées par le Front Polisario ont été vérifiées et reconnues pour le propre SG (paragraphes 61 à 63 du rapport), AUCUNE des violations supposées des droits humains dénoncées par le Maroc n’a été ni vérifiée ni reconnue pour le SG.
    – Troisièmement, il est scandaleux, que le rapport du SG cache la recherche effectuée PAR UN ORGANE QUI DÉPEND de LUI à savoir, le Haut Comissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme, qui dans son rapport de 2006, a clairement constaté que la responsabilité des violations des droits de l’homme incombe en premier lieu au Maroc.
    – Quatrièmement, le rapport dit que les défenseurs sahraouis des droits de l’homme arrêtés à Casablanca, le 8 octobre « ont été détenus à leur retour et ensuite accusés de trahison par un tribunal militaire ». Donc, soit le Secrétaire Général de l’ONU ment, soit c’est le directeur du Cabinet du président du Gouvernement espagnol, Rodríguez Zapatero, qui ment. Parce que, comme j’ai exposé ici, le directeur du Cabinet de Rodríguez a dit que l’on « l’attente à ce que les charges dont ils sont accusés soit concrétisées ». L’un des deux ne dit pas la vérité. Lequel? Ban Ki Moon ou Rodríguez Zapatero ?
    – En dernier lieu, il est inacceptable que dans les « observations et recommendations », le rapport se limite à dire :  » Je désire exprimer ma préoccupation pour la situation en ce qui concerne les droits de l’homme. Chacune des parties accuse l’autre des violations relatives aux saharauis dans le Territoire et dans les camps de réfugiés, et chaque partie nit ces accusations.
    Ponce Pilate n’aurait pas fait mieux.

    III. …Et il maintient le silence complice sur la spoliation des ressources naturelles du Sahara Occidental…
    Le scandale monte d’un degré lorsqu’on vérifie que dans ce rapport il n’y a AUCUNE référence aux ressources naturelles. Il n’y a même pas de référence au rapport légal du Parlement Européen qu’il a été révélé le 23 février 2010 et qui signale que l’accord de pêche de l’UE avec le Maroc viole le Droit international après avoir vulnéré les droits du peuple sahraoui.
    L’omission devient encore plus suspecte si l’on tient en compte que l’Observatoire pour les Ressources naturelles du Sahara Occidental (WSRW) s’est adressé à Ban Ki Moon pour lui rappeller les résolutions de Nations Unies qui sont violées avec l’expoliation des ressources naturelles du Sahara et en lui rappelant que cette expoliation constitue un obstacle de premier ordre devant la décolonisation du territoire.

    IV. … Entre-tant, il essaie de relativiser l’importance centrale de l’autodétermination
    Le plus grave de ce rapport est, peut-être, que Ban Ki Mun, malgré son soutient que la solution doit prendre en compte la proposition faite par le Front Polisario, il ne dit pas que cette solution DOIT FACILITER L’AUTODÉTERMINATION. Deux paragraphes du rapport sont spécialement inquiétants.
    Le premier :
    17. (…) Pour mon Envoyé Personnel il était évident que le différend fondamentale et jusqu’à présent non négociable entre les deux parties est liée à la libre détermination. Avec le soutien de l’Algérie, le Front Polisario insiste sur un référendum avec des options multiples, l’indépendance incluse, tandis que le Maroc insiste sur un régime d’autonomie négocié et un référendum de confirmation avec une option unique.
    Qu’est-ce qu’il arrive? Que l’ONU est « équidistante » entre une position qui respecte l’autodétermination et une autre qui défend un référendum AVEC UNE SEULE OPTION (oui ou oui)?
    Le deuxième :
    79. Finalement, je désire exprimer ma reconnaissance à M. Christopher Ross, mon Envoyé Spécial, pour son diligent travail avec les parties pour arriver à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable du conflit du Sahara Occidental.
    Qu’est ce qu’il se passe? Que Ross cherche une solution (politique, juste, etc, etc) qui ne prévoit pas l’autodétermination? Ou bien que Ross cherche effectivement une telle solution… et c’est Ban Ki-Moon qui a exclu l’exigence de l’autodétermination dans la solution?
    Dans les deux cas, c’est inacceptable parce que la résolution du Conseil de Sécurité, que j’ai mentionné ci-dessus, est très clair : Des négociations de bonne foi sans conditions préalables en tenant en compte des progressions enregistrées dans ces derniers mois, en vue d’arriver à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sáhara Occidental.
    Et pour le comble, le rapport demande la prorogation d’un an (paragraphe 78). Est-ce là la façon dont il veut s’occuper de l’affaire? Il est clair que s’il y avait une volonté réelle de résoudre le problème, il aurait demandé une prorogation de TROIS MOIS.
    Il y a d’autres choses bizarres dans le rapport. Par exemple, dans le paragraphe 7, il fait allusion au paragraphe « 64 » qui s’avère le numéro « 63 ». C’est une preuve nettre que le rapport original a été changé. Qui en a fait pression?

    CONCLUSION
    Le rapport critique d’une certaine manière le Maroc (son attitude négociatrice contraire au dictat du Conseil de Sécurité), mais il se tait sur la culpabilité marocaine dans d’autres faits, soit totalement (la spoliation des ressources naturelles), soit  partiellement (les violations de droits de l’homme).
    Christopher Ross a devant lui une élection. Soit il essaie de suivre la voir de James Baker, soit celle de Peter van Walsum. Les considérations sur le processus de négociation le rapprochent de Baker; mais son « équidistance » en matière des droits de l’homme l’approche de van Walsum. Walsum a été viré. Baker est parti, en appellant les choses per leur nom. L’histoire les a déjà jugés.
    Ross, quelle place veut-il dans l’histoire ? 
    Carlos Ruiz Miguel, Professeur à l’Université de Saint-Jacques de Compostèle
    Traduction : Diaspora Saharaui 
  • Une association australienne appelle le président du Conseil de sécurité à doter la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’homme

    Sydney (Australie), 11/04/2010 (SPS) Le président de l’Association australienne pour le Sahara occidental (AWSA), Mme Lyn Allison, a demandé au président du Conseil de sécurité de l’ONU, M. Yukio Takasu, de soutenir l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, dans une lettre rendue publique samedi.
    Mme Allison a rappelé dans sa lettre que la mission du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme avait clairement indiqué dans son rapport de 2006, que « la source des violations des droits humains au Sahara occidental résulte de la non application du droit du puple sahraoui à l’autodétermination ».
    « Le Conseil de sécurité doit exercer des pressions sur le Maroc pour l’amener à se conformer aux résolutions de l’ONU et permettre sans plus tarder au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination par la voie d’un référendum libre et régulier et démocratique », a-t-elle estimé.
    Elle a enfin appelé à la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent encore dans les prisons marocaines et dont la plupart mène une grève de la faim illimitée depuis presque 4 semaines. (SPS)
  • Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger, un Conseil de Bananes

    Par A. Khouibaba, Montréal
    Le 21 décembre 2007, on nous a annoncé la liste des membres du soi-disant Conseil supérieur de la Communauté marocaine à l’étranger, ce qui a généré de la frustration et de la colère et a été ressenti comme une trahison et une humiliation par l’ensemble des Marocains résidant à l’étranger. Tant mieux, car ce geste a permis à l’ensemble de cette communauté de comprendre qu’elle doit s’organiser pour se défendre contre certains groupes au Maroc qui, avec leurs représentants à l’étranger, craignent de perdre le contrôle.

    Mais le contrôle de quoi ? Est-ce qu’ils pensent que nous sommes des « sans têtes », des « sans cultures » ? Se sont-ils jamais demandé pourquoi nous avons quitté notre pays ? Quelles difficultés nous avons traversées et quels sacrifices nous avons dû faire pour nous intégrer dans nos différents pays d’accueil ? Savent-ils que cette décision associe le choix à l’obligation ? L’obligation, parce que nous n’avons pas trouvé dans notre pays ce que nous recherchons. Ne nous cachons pas pour le dire – nous cherchions tout simplement un travail. Et aujourd’hui encore, des diplômés cherchent à quitter le pays pour se faire une place au  » soleil « . Certains d’entre eux attendent près des ports, ils vivent dans des niches à chien avec l’espoir de pouvoir partir… Chaque jour, nos compatriotes sont le repas des requins dans l’Atlantique et la Méditerranée. Mais maintenant, ils ne se cachent plus pour le dire à des journalistes nord-américains et européens. Ils quittent… Certains disent même que la mort n’est pas un obstacle pour quitter le pays, car en eux quelque chose est déjà mort. Ils ne vivent qu’en sursis, avec rien, parce qu’il n’existe pas de couverture sociale, pas d’assistance sociale ni d’aide aux démunis.
    Tout le monde veut quitter le Maroc ! Mais pourquoi ? Même le policier qui tamponne notre passeport canadien à l’aéroport nous demande comment on émigre au Canada. On nous demande même nos numéros de téléphone pour avoir des conseils, des tuyaux.
    La dignité du Marocain a toujours été et reste – d’avoir un travail lui permettant de faire vivre décemment sa famille. Le Marocain perd de plus en plus son honneur. Dans les rues de Casablanca, où les couloirs des voitures sont tracés pour trois voitures mais où on roule à cinq, personne ne roule dans son couloir devant le policier, de plus en plus mal habillé, au regard découragé et visiblement dépassé par les événements. Ce policier, à qui on a enlevé du pouvoir et qui n’a plus d’à-côtés pour arrondir ses fins de mois. On les filme même pour les passer sur Internet.
    Et pourtant, nous avons les meilleurs pilotes de lignes au monde, qui eux, respectent les couloirs. Nous avons également les meilleurs coureurs au monde qui respectent également les couloirs car même le meilleur sprinter sera éliminé s’il ne respecte pas les couloirs. On aimerait que la Consule Souriya Otmani roule dans son couloir, l’Ambassadeur dans son couloir, le Premier ministre dans son couloir, le Parlement dans son couloir. Arrêtons de faire les intelligents qui savent tout faire. Arrêtez de nous prendre pour des cons et respectez nos couloirs !
    La communauté marocaine est outrée car on a choisi pour elle sans jamais la consulter. La grogne monte et prend de l’ampleur, il ne s’agit pas là d’un fait isolé et circonscrit à une seule communauté à l’étranger. Au contraire, des manifestations sont organisées partout dans le monde devant les représentations marocaines et nous sommes sûrs que les services secrets marocains, les ambassades et les consulats vont faire le nécessaire pour dissimuler les faits. Encore une manière de camoufler leur incompétence… Les ressortissants marocains à l’étranger (RME) sont encore plus frustrés par le fait qu’on l’appelle le « Conseil supérieur de la Communauté marocaine à l’étranger » car ce conseil ne représente que ceux qui l’ont choisi. Je refuse en tant que membre de la communauté marocaine du Canada, que quelqu’un me représente sans passer par des voies démocratiques où une majorité des membres de notre communauté ferait le choix de son représentant et cela même, sous les yeux d’observateurs. C’est un principe démocratique qui me tient à cœur car je l’ai toujours lu en théorie de la part des dirigeants marocains et je le vis quotidiennement dans mon pays d’accueil, le Canada. Et dans ce pays de liberté on ne m’a jamais imposé quoi que ce soit sans une consultation, un vote, un référendum, une élection etc.
    Aujourd’hui vous voulez choisir vous-mêmes notre représentant. Il ne vous suffit pas de choisir la Consule générale à Montréal, Mme Souriya Otmani qui a détruit tout ce que ses prédécesseurs avaient accompli de positif. Vous nommez maintenant un Ambassadeur, qui ne parvient même pas à défendre notre unité nationale et la marocanité de notre Sahara auprès du gouvernement canadien. Le président de Royal Air Maroc nomme son directeur, M. Maali à Montréal, un bureau où l’on trouve quantité de « pistonnés » sans diplômes, le ministre de l’Office du tourisme nomme son délégué, M. Raguala à Montréal, où il se trouve toujours une « pistonnée » sans compétences ni formation et enfin, le président de la Banque populaire nomme son chef de bureau à Montréal. Il a fallu l’intervention de notre journal pour démasquer une employée, la fille d’un employé du Palais royal, M. Achor qui a présenté un diplôme falsifié selon les termes de l’Université du Québec à Montréal. Heureusement, que le président de la Banque centrale populaire l’a congédiée dès qu’il l’a su. Après tout cela, on aimerait vous dire messieurs les penseurs, que quant à nous, en voyant votre réussite, on a envie d’échouer. Pour le Canada, vous avez choisi quelqu’un qui ne représente personne.

    Maghreb Observateur

  • Un ministre d’Etat épinglé par la communauté marocaine au Canada

    Où va le Maroc avec des responsables comme Chekrouni et Ameur ?  

    Par A. Khouibaba
    Deux personnes, qui ne véhiculent ni les valeurs de base fixées par les hautes instances du pays, ni celles de cette jeunesse porteuse d’espoir afin de sortir notre Maroc de son sous-développement.

    Le grand Parti de L’USFP que nous avons connu dans les années 70, lorsque nous étions étudiants, avait des valeurs ou les jeunes se reconnaissaient.
    Nous sommes certains que ces valeurs sont toujours présentes quelque part chez une majorité silencieuse. Et probablement que ceux-ci ne sont pas d’accord avec le cheminement suicidaire de ce parti qui a représenté l’espoir d’une jeunesse qui, aujourd’hui forme les cadres et les intellectuels de la société marocaine. Plusieurs échantillons du parti sont dispersés à travers le monde.
    En ce qui concerne le Canada, nous avons deux spécimens, le premier est Madame Chekrouni : ambassadeur de Sa Majesté au Canada. Le second n’est autre que le ministre Ameur qui vient nous voir à l’occasion en tant que ministre délégué dans le gouvernement de Sa Majesté.
    Deux personnes, qui ne véhiculent ni les valeurs de base fixées par les hautes instances du pays, ni celles de cette jeunesse porteuse d’espoir afin de sortir notre Maroc de son sous-développement.
    Madame Chekrouni, après avoir été ministre des RME, a une carrière marquée d’échecs. On voit clairement aujourd’hui les résultats de ses décisions qui ont retardé l’évolution des Marocains à l’étranger pour plusieurs années. Il y a même eu un recul certain, qui a contribué à un éclatement au sein des RME qui ne se voient plus comme joueurs importants dans l’échiquier de la démocratie marocaine. On assiste à des nominations partisanes dans ce que l’on appelle le Conseil consultatif des Marocains à l’étranger (CCME). La majorité sinon la totalité des communautés marocaines à l’étranger proteste contre cette attitude anti-démocratique qui va à l’encontre de tous les principes fondamentaux d’une société qui se respecte et qui respecte ses citoyens.
    Les élections au Maroc n’ont pas crées seulement une injustice envers les Marocains à l’étranger, mais également un non respect vis-à-vis une petite partie du peuple marocain qui avait retiré sa confiance à Madame Chekrouni, ce qui lui a valu une défaite électorale. Mais à la surprise de tout le monde, Madame Chekrouni est nommée ambassadeur au Canada et son adversaire qui a remporté ses élections ira «juste» au Parlement. Cela ressemble à une insulte et un non respect pour tout un peuple. Il est difficile de comprendre comment celui qui a gagné la confiance des marocains va au Parlement et celle qui perd sa confiance, a comme prix de consolation (REDAA), le titre de représentant du peuple marocain au Canada. Honte à vous Madame Chekrouni ou plutôt Shame on you comme on dit à Ottawa dans la langue de Shakespeare. Mais malgré tout, on doit vous féliciter pour avoir réussi avec brio vos manigances dans les antichambres du pouvoir, pour être nommée à un poste de prestige. Mais vos piètres performances sur le terrain ne sont que plus visibles dans les couloirs de la diplomatie au Canada. Et pourtant, Madame, en ce moment, nous avons besoin plus que jamais d’une diplomatie forte pour défendre l’image de notre pays et renforcer notre unité territoriale. Nous n’avons pas besoin de diplomates d’opérettes qui n’ont comme seules victoires que d’avoir su graisser sinon lécher les «bonnes pattes» pour avoir un poste quelque part.
    Nous avons besoin d’une diplomatie forte car notre droit sur le Sahara est indiscutable et évident et ces ambassadeurs comme vous qui n’ont pas l’étoffe pour un tel poste car ici l’erreur n’est pas permise. Malheureusement vous n’êtes qu’une personne de plus qui s’ajoute à la liste de vos prédécesseurs, médiocres comme Tangi et Lecheheb.

    Nous avons eu aussi des représentants forts et que l’on continue de regretter comme MM. Jourio, Taj-Eddine Baddou et même Madame Jaïdi qui, en tant que consule à Montréal, a rehaussé bien plus l’image de notre pays que vous.
    Madame Chekrouni, vous êtes en train de diviser notre communauté avec votre Consule Otmani qui a commis toutes sortes de fraudes possibles, allant du trafic de « bonnes » à la falsification de diplômes et malgré tout, elle demeure à son poste et continue allègrement ses manœuvres frauduleuses avec son groupe bien choisi. Celui qui répond à ses attentes et ses espérances qui sont surtout axées sur des besoins personnels, plutôt que ceux du pays qu’elle sert.
    Comme deuxième joueur, et non des moindres, Ameur, un USFPISTE raté.Un ministre qui n’a ni direction ni sens comme celle qui l’a précédée et laissée en héritage sa copine l’ambassadeur Chekrouni. Un ministre qui ne cesse de parler de culture mais qui n’a aucune idée de la dignité. Un ministre qui ne cesse de citer en exemple la réussite d’une soi-disant maison du Maroc à Bruxelles (Darkoum) et qui, après vérification (Voir RTV1860.com) ne semble être qu’un mirage ou un rêve puis qui n’a jamais vu le jour. Il dépense sans compter avec sa consule et son ambassadeur, plus de trois millions de dollars pour l’achat d’une maison marocaine à Montréal, qui n’aura aucune utilité comme celle qui a été achetée dans les années 90 et revendue avec perte sans jamais avoir ouvert ses portes.

    Pour votre information Monsieur le ministre, le Canada est la 2e plus grande superficie au Monde. Cela sera difficile pour un Marocain de Vancouver, Edmonton, Toronto, Winnipeg ou même juste Laval de laisser l’aréna et la bibliothèque à côté pour aller à votre soi-disant maison du Maroc, si jamais, elle devait ouvrir ses portes un jour.
    Sachez, Monsieur le ministre que si nous avions voulu avoir une maison du Maroc, nous aurions pu l’avoir avec l’aide du gouvernement du Canada, du Québec et même la ville de Montréal comme l’a fait la communauté Chinoise en tant que citoyens canadiens, car le Canada prend soin de ses citoyens. Cet argent que vous avez dépensé injustement au Canada comme ailleurs dans d’autres pays, notre jeunesse au Maroc, nos pauvres du Maroc, nos universités etc. en sont privés et en ont eu plus besoin que nous, car pour nous c’est déjà un grand luxe de nous trouver ailleurs loin de la misère. N’oubliez surtout pas, que nous ne cherchons que les moyens pour aider notre pays, sans profiter de ses ressources. Cette Maison n’est qu’un luxe inutile pour les Marocains du Canada, mais son argent serait une nécessité pour le peuple marocain que vous ne semblez pas voir, comme si vous viviez ailleurs. Sont-ils si transparents ?
    Vos chantiers, Monsieur le ministre, partout ou vous passez soit qu’ils sont ouverts pour une éternité soit qu’ils s’effondrent comme des châteaux de cartes. Au Canada, vous avez tenté d’influencer les Marocains pour qu’ils choisissent une association montée de toutes pièces par vous et vos acolytes, la Consule et Chekrouni avec discours, photos souvenirs, corruptions, manipulations. Et malgré tout, ce Congrès s’est avéré un échec à votre image. Aujourd’hui on n’en entend plus parler. Au contraire, des associations se sont créées sans bénéficier d’aucune aide de votre ministère et du consulat comme par exemple l’Alliance mondiale des marocains à l’étranger (AMOME). Cette association a fait beaucoup de chemin même si vous avez toujours essayé avec vos deux partenaires de leur mettre des bâtons dans les roues.
    Vous avez promis Monsieur le ministre ainsi que vos deux complices Chekrouni et Otmani que jamais plus il n’y aurait de discrimination lors de manifestations organisées par les fonds publiques marocains. En interdisant le libre accès aux membres de la communauté. Et pourtant, dimanche le 28-02-2009 après-midi pour fêter l’Aïd Mouloud, il fallait avoir en main une invitation. En plus, vous avez privilégié une entreprise privée et non une association à but non lucratif pour l’organisation de votre événement, financé conjointement par votre ministère, l’ambassade et le consulat. Pourtant cela était financé avec l’argent de notre Maroc et les membres de la communauté n’avaient pas un libre accès. Avez-vous besoin d’encourager ou d’accepter uniquement les Marocains qui vous applaudissent et refuser tous ceux qui vous disent la vérité ?
    C’est honteux Monsieur le Ministre de dépenser notre argent pour servir vos propres intérêts ainsi que ceux de votre collègue Chekrouni et la consule. Si vous voulez faire une fête privée entre amis, faites-la en utilisant votre propre argent et non celui des contribuables. Nous demandons qu’une enquête soit faite pour avoir l’état des dépenses et voir dans quel objectif cet argent a été dépensé. 
  • Maroc – Solidarité avec les travailleurs de l’OCP en lutte…

    Par Mahmoud Tawri
    Depuis juillet 2009, 850 travailleurs de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) sont en lutte continue contre leur licenciement abusif par leur employeur, géant groupe étatique qui domine le marché mondial du phosphate. L’OCP, à travers sa filiale SMESI, n’a pas hésité à licencier les 850 travailleurs parce qu’ils ont décidé de créer un bureau syndical affilié à l’Union Marocaine du Travail (UMT), pour défendre leurs droits. Derrière cette décision se cache les finalités de la direction de l’OCP qui veut surtout augmenter sa rentabilité et remettre en cause tous les acquis sociaux des phosphatiers gagnés dans le passé aux prix de luttes ouvrières dures (plus de 3 mois de grève continue). Les dirigeants de l’OCP veulent remettre en cause la stabilité de l’emploi en supprimant les CDI et imposer une flexibilité-précarité à outrance notamment en multipliant les CDD par l’intermédiaire des sociétés d’intérim.
    Les travailleurs licenciés se sont organisés pour défendre leurs droits et exiger de la part de la direction de l’OCP leur réintégration et leur titularisation. Un comité de solidarité national (Comité de Solidarité avec les Ouvriers de la SMESI – CSOS) a vu le jour, regroupant des militant-e-s de différentes villes du Maroc et de différentes forces de la gauche radicale et des représentants des travailleurs en lutte. Plusieurs initiatives ont été prises: manifestations et rassemblements notamment à Khouribga, ville minière et centre de production du phosphate, à Casablanca devant le siège de l’OCP, et à Rabat devant le ministère de l’énergie et des mines (ministère de tutelle) et devant le siège du parlement. Une caravane de solidarité a également été organisée par l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) et a connu un net succès.

    Le pouvoir marocain, face à ces revendications légitimes, n’a apporté qu’une seule réponse: la répression contre les ouvriers, leurs familles et toutes les personnes solidaires de leur lutte. Plusieurs interventions musclées ont eu lieu contre les manifestations pacifiques organisées par les ouvriers en lutte, faisant des dizaines de blessés. Des poursuites judiciaires à l’encontre des manifestants sont également en cours.

    Cette violente réponse s’inscrit pleinement dans la logique de la politique du pouvoir d’user de la force répressive contre tout mouvement contestataire. Le pouvoir au Maroc prouve encore une fois qu’il n’a pas changé de nature, dix ans après la mort de Hassan II: une dictature répressive qui défend les intérêts du grand capital, applique rigoureusement les politiques libérales des institutions financières internationales au dépend des intérêts de la population, emprisonne les militant-e-s (le groupe des étudiants de Marrakech – groupe de Zahra Boudkour – et d’autres détenus politiques croupissent encore dans les geôles du pouvoir marocain), bafoue la liberté d’expression et interdit les journaux indépendants (fermeture du «Journal Hebdo», titre phare de la presse indépendante), …

    Dans le contexte actuel marqué par une situation économique qui ne cesse de se dégrader et des inégalités sociales qui ne cessent de se creuser, et face à la répression et au bafouement continu des droits fondamentaux des classes laborieuses, les luttes sociales au Maroc ne cessent de s’amplifier. Les travailleurs de l’OCP continuent à lutter pour le respect de leurs droits, convaincus que seule la lutte paie. Les diplômés chômeurs organisés dans plusieurs associations (et notamment l’AssociationNationale des Diplômés Chômeurs – ANDCM), malgré la répression féroce et les procès iniques, continuent à lutter depuis des années. Les habitants des quartiers populaires à Casablanca, les sans-logements à cause des intempéries, s’organisent pour exiger que l’Etat prenne ses responsabilités. Le mouvement étudiant, malgré la répression et les arrestations, continue sa lutte contre la réforme de l’enseignement qui a transformé les universités en des usines à chômeurs ou à main d’œuvre pas cher et corvéable à souhait. Le mouvement de grève dans l’éducation nationale, à Zagora et ailleurs, continue sans relâche pour la gratuité de l’enseignement. Les militant-e-s politiques et syndicalistes «lutte de classe », les militant-e-s des droits humains (notamment l’AMDH), le mouvement altermondialiste (Attac-Maroc), … continuent à lutter au quotidien contre les politiques libérales préconisées par les institutions financières internationales et mises en œuvre par le gouvernement marocain; contre la politique répressive du pouvoir marocain; pour défendre les intérêts des classes populaires.

    Face à cette situation, la solidarité internationale doit continuer et s’amplifier car il s’agit d’un moyen de pression important sur le pouvoir marocain, mais également un élément important d’encouragement des travailleurs en lutte.
    npa06ouest, 11/4/2010