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  • Trouvée nouvelle fosse commune dans la zone de Boukraa, ville à l’est d’El Aaiún occupé

    Boukraa (territoires occupés).- Une fosse commune a été découverte la semaine passée dans la zone de Boukraa, à l’est de la ville occupée d’El Aaiún, qui date du début de l’invasion marocaine du Sahara Occidental, a informé ce vendredi le Ministère Sahraoui des Territoires Occupés et de la Communauté Sahraouie à l’Etranger.

    Selon des sources consultées par le Ministère, elles assurent que les travailleurs de l’entreprise de Fosboukraa, « ont trouvé sept crânes humains de sahraouis, pendant qu’ils creusaient dans une mine au nord-est de Boucraa ».

    « Les crânes appartiennent aux nomades sahraouis », « ils sont probablement morts sous torture aux mains de l’armée ou la gendarmerie marocaine durant l’invasion marocaine du Sahara Occidental », a confirmé le ministère dans une note remise à SPS.

    L’institution sahraouie responsabilise les autorités du Maroc de « cacher des faits de génocide au Sahara Occidental ».


    Il convient de rappeler que d’autres fosses communes avaient été trouvées près de la « Prison noire » dans la ville occupée d’El Aaiún et à Smara, « les autorités marocaines n’ont pas donné d’explication à ce sujet, ils ont spécifié que des mesures vont être prises pour identifier les corps ». 

    Source : SPS, 12 mars 2010

  • Une délégation sahraouie participe au XIV Séminaire International sur les partis et la nouvelle société au Mexique

    Mexique, 13/03/2010.- Une délégation sahraouie présidée par le membre du Secrétariat National du Front Polisario, Bachir Mustafa Seyed a rendu visite aux États-Unis Mexicains le 10 mars 2010 pour assister au XIV Séminaire International sur les partis et la nouvelle société dans laquelle participent plus de 30 délégations des cinq continents, a informé samedi un communiqué de presse l’Ambassade sahraouie au Mexique.

    Le séminaire a commencé le 11 mars dernier. Dans son intervention le membre du SN, Bachir Mustafa Sayed a présenté une conférence magistrale dans le siège de l’Université Internationale de Cuernavaca, à l’aide d’étudiants universitaires du Mexique et de l’Amérique latine, sur l’actuelle lutte du peuple sahraouie, en mettant l’accent sur les violations des droits de l’homme et la situation que les citoyens sahraouis vivent dans les territoires occupés du Sahara Occidental.

    Durant la journée du samedi, la délégation sahraouie a réalisé quelques rencontres avec les délégations du Venezuela, du Pérou, du Salvador, de l’Argentine, de la Tanzanie, du Mozambique, du Puerto Rico, de l’Uruguay, du Brésil, du Mexique et de l’Équateur. L’après-midi, elle a organisé une réunion importante avec les plus hautes personnalités mexicaines chargées des Nations Unies, des Droits de l’homme et de l’Afrique.

    Dans toutes ces réunions, le dirigeant sahraouie a mis ses interlocuteurs au courant de la dernière réunion préliminaire avec le Royaume du Maroc sous les auspices des Nations Unies et, surtout, la nécessité d’utiliser tous les moyens possibles pour inciter le Conseil de Sécurité à élargir les prérogatives de la MINURSO pour la supervision et la protection des droits de l’homme au Sáhara Occidental occupé. (SPS)

  • Une délégation sahraouie reçue par le Maire de Lima et par de nombreux dirigeants politiques péruviens

    Lime ( Pérou), 13/03/2010 .-Une délégation sahraouie intégrée du Ministre pour l’Amérique latine, Hach Ahmed et l’Ambassadeur Ali Salem Sidi Zein, qui réalise une visite de travail à la République du Pérou, a été reçue jeudi dernier dans la Municipalité de Lime par son Maire, Luis Castañeda Lossio, selon le Ministère des Affaires étrangères.

    Selon la même source, la délégation sahraouie a organisé des rencontres avec de nombreux leaders politiques péruviens, parmi eux le Secrétaire général du Parti Oficialista (APRA), Jorge del Castillo, le député et dirigeant du même parti, Mauricio Mulder, la Présidente du Parti Populaire Chrétien, Lourdes Flores et avec le Secrétaire général du Parti Action Populaire, Yonhi Lescano.

    Pendant toutes les rencontres la situation au Sahara Occidental a été abordée, la répression dans les zones occupées et les relations bilatérales entre la République Sahraouie et le Pérou, signale le Ministère sahraoui.

    La même fontaine souligne que la vague de répression pratiquée ces derniers jours par les forces d’occupation du Maroc, dans les villes d’El Aaiun et Dakhla a été aussi examinée par la délégation sahraouie dans les rencontres avec de nombreux leaders des groupes parlementaires, parmi eux Marisol Espinoza, du Parti Nationaliste et Edgar Reymundo, leader et porte-parole du groupe parlementaire du Parti Action Populaire.

    Des nombreux congressistes ont assisté à ces réunions dans la représentation des différents partis politiques péruviens qui ont dénoncé la cruauté et la violence des autorités marocaines dans les villes occupées du Sahara Occidental, spécialement contre les activistes de droits humains.

    Cette position a été reprise dans une motion d’ordre signé par treize congressistes et présentée à la réunion plénière du Parlement par Raphaël Vasques, du Parti Nationaliste. (SPS)

  • Conference à l’Université Centrale de Venezuela sur le conflit sahraoui et les graves violations des droits humains

    Caracas, 14/03/2010 .- L’ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), Emboirik Ahmed, a organisé ce vendredi une conférence sur le conflit du Sahara Occidental et les graves violations des droits de l’homme dans les territoires occupés, à l’Ecole d’Études Internationales de l’Université Centrale de la Venezuela, selon une note de l’Ambassade sahraouie à Caracas.

    Dans sa note, l’Ambassade assure que les assistants à l’acte étaient nombreux, à charge du professeur Ernesto Wong, qui a fait une « introduction sur le processus de libération du peuple sahraoui et ses répercussions sur le domaine international ».

    La Conférence a débuté avec la projection du documentaire « Sahraoui », du directeur vénézuélien Charles Aizpúrua, suivi d’une « présentation sur la campagne de »répression »qui subit la population sahraouie sans défense, dans les zones occupées du Sahara Occidental », ajoute la note.

    L’ambassadeur saharaui, a signalé les événements les plus « significatifs » de la lutte du peuple sahraoui, « définis » dans le processus de la « lutte héroïque », pour construire et pour préserver l’état sahraoui, et le travail accompli dans tous les « domaines » de la femme sahraouie dans ce processus.

    Emboirik Ahmed, a fait un appel a tous les assistants et à l’opinion nationale vénézuélienne, pour condamner la grave violation des droits de l’homme de la part des autorités marocaines, et pour la libération de tous les activistes sahraouis emprisonnés injustement au Maroc. (SPS)

  • L’appel de l’UE au Maroc pour le respect des droits humains au Sahara Occidental "demeure insuffisant" (Conseil des ministres)

    Chahid ElHafed.- Le Conseil des Ministres a estimé que l’appel de l’Union européenne (UE) pour le Royaume du Maroc à respecter les droits de l’homme au Sahara Occidental, « demeure suffisant », regrettant « profondément » l’accord par l’UE du statut avancé au Maroc « sans conditions claires et fermes » en vue de mettre fins à ses violations flagrantes des droits de l’homme qu’il continue de commettre dans les territoires occupés du Sahara Occidental.

    Réuni samedi, sous la présidence du Chef de l’Etat, Mohamed Abdelaziz, le conseil des ministres a indiqué que le gouvernement marocain n’a pas tardé à exprimer son rejet de cet appel à travers la répression des manifestations pacifiques dans les villes de Dakhla et El Aaiun, selon un communiqué parvenu à SPS.

    Ces violations flagrantes du Maroc des droits sahraouis « sont documentées dans des dizaines de rapports d’instances et organisations internationales, dont le Parlement européen, le Haut Commissariat aux droits de l’homme, Amnesty International et Human Rights Watch.

    « Cette position européenne constitue un encouragement à la partie marocaine dans son intransigeance et un soutien au pillage massif des ressources naturelles sahraouies, devant menacer la sécurité et la stabilité en Afrique du Nord et au sud de la Méditerranée ».

    Elle est également une « implication regrettable des pays et peuples européens dans une ‘illégale, inhumaine et immorale action visant à priver tout in peuple de jouir de ses droits légitimes », a conclu le communiqué.(SPS)

  • L’appel de l’UE au Maroc pour le respect des droits humains au Sahara Occidental « demeure insuffisant » (Conseil des ministres)

    Chahid ElHafed.- Le Conseil des Ministres a estimé que l’appel de l’Union européenne (UE) pour le Royaume du Maroc à respecter les droits de l’homme au Sahara Occidental, « demeure suffisant », regrettant « profondément » l’accord par l’UE du statut avancé au Maroc « sans conditions claires et fermes » en vue de mettre fins à ses violations flagrantes des droits de l’homme qu’il continue de commettre dans les territoires occupés du Sahara Occidental.

    Réuni samedi, sous la présidence du Chef de l’Etat, Mohamed Abdelaziz, le conseil des ministres a indiqué que le gouvernement marocain n’a pas tardé à exprimer son rejet de cet appel à travers la répression des manifestations pacifiques dans les villes de Dakhla et El Aaiun, selon un communiqué parvenu à SPS.

    Ces violations flagrantes du Maroc des droits sahraouis « sont documentées dans des dizaines de rapports d’instances et organisations internationales, dont le Parlement européen, le Haut Commissariat aux droits de l’homme, Amnesty International et Human Rights Watch.

    « Cette position européenne constitue un encouragement à la partie marocaine dans son intransigeance et un soutien au pillage massif des ressources naturelles sahraouies, devant menacer la sécurité et la stabilité en Afrique du Nord et au sud de la Méditerranée ».

    Elle est également une « implication regrettable des pays et peuples européens dans une ‘illégale, inhumaine et immorale action visant à priver tout in peuple de jouir de ses droits légitimes », a conclu le communiqué.(SPS)

  • Sommes-nous des sujets de sa Majesté ?

    Il y a cinq jours, le premier ministre Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf et le ministre de la santé Cheikh Ould Horma inauguraient un scanner d’imagerie par résonance magnétique (IRM), à l’hôpital de Nouakchott. Tout le gouvernement était là, y compris des ministres dont le rapport à l’évènement n’est pas évidement, comme celui de la défense ou celle des affaires étrangères.

    Le premier ministre présente l’appareil : l’outil va permettre, à la Mauritanie, de ne plus dépendre de l’étranger pour effectuer des diagnostics ; déjà, le pays disposait, auparavant, de compétences humaines et lui manquait surtout les moyens matériels.

    Ould Horma abonde dans le même sens ; s’ensuit la présentation d’une vingtaine de médecins mauritaniens, « les meilleurs » de leurs catégorie ; grâce à eux, la machine va permettre, aux malades, d’obtenir l’optimum de soins, sans recourir aux praticiens et hôpitaux de l’étranger.

    L’assistance se disperse en supputant l’identité du futur responsable de la gestion du scanner. Si personne ne pouvait prédire de nom de l’heureux élu, tous s’accordaient à la conclusion qu’après les discours des autorités sur la compétence de nos médecins, le poste reviendrait à mauritanien.

    Deux jours après l’évènement, le ministère de la santé annonce le nom de l’heureuse élue, une marocaine spécialement embauchée pour ce poste. Son salaire atteint 1 million 500 mille ouguiyas par mois, pratiquement le double des émoluments d’un ministre.

    Le contrat prévoit, également, le payement, par la Mauritanie, d’un billet aller retour Nouakchott-Casablanca, au moins une fois tous les deux mois en plus d’une série d’avantages en nature : maison et véhicule de fonction, charges afférentes (eau, électricité, carburant, téléphone… etc).

    Lors d’un appel lancé il y a de cela quelques semaines, le ministre Ould Horma demandait, aux médecins mauritaniens établis à l’étranger, de revenir exercer chez eux ; il leur promettait des salaires intéressants.

    Après la sujétion affichée par le Président Ould Abdel Aziz envers le Maroc et l’amalgame de Ould Horma entre les médecins des deux pays, il convient de rappeler, à l’un et l’autre, que la Mauritanie n’est pas (pas encore?) la 17ème Wilaya du Royaume Chérifien, un voisin, de poids, auquel nous lie une histoire féconde mais de qui notre raison de vivre nous dicte de se distinguer, toujours. La leçon vaut, à titre préventif, pour notre ministre des affaires étrangères, Naha Mint Moknass.

    En diplomatie, la confusion des préférences privées et de la doctrine d’un État mène sûrement à la fusion ; les mauritaniens ne se sont pas encore prononcés sur le rattachement à la Couronne Alaouite, laquelle, d’ailleurs, se passerait bien d’un tel boulet.

    Sourcce : Taqadoumy

  • Le gouvernement sahraoui condamne la répression marocaine contre les manifestants pacifiques

    Chahid ElHafed.- Le Conseil des ministres a condamné les graves violations marocaines des droits de l’homme, dénonçant « avec force la répression brutale » contre les citoyens sahraouis dans les villes d’El Aaiun et Dakhla, sortis accueillir des militants sahraouis des droits de l’homme, après leur visite dans les camps des réfugiés, a indiqué un communiqué parvenu à SPS.

    Réuni samedi, sous la présidence du Chef de l’Etat, Mohamed Abdelaziz, le conseil des ministres s’est dit consterné par le silence de la communauté internationale devant les photos et les témoignages rapportés par les médias au sujet des « interventions barbares et inhumaines » des forces marocaines contre des civils désarmés et pacifiques, réclamant le droit à l’autodétermination, la libération des prisonniers politiques, le respect des libertés fondamentales et l’arrêt du pillage des ressources naturelles au Sahara Occidental.

    « Ces actions reflètent l’absence d’une volonté réelle du gouvernement du Maroc à se conformer à la légitimité internationale et des Nations Unies à prendre des mesures urgentes pour faire cesser les violations et les campagnes féroces menées dans un crescendo dans un territoire se trouvant sous la tutelle de l’ONU, en attente de sa décolonisation », a ajouté le communiqué.

    S’agissant des territoires occupés, le Conseil a salué l’accueil réservé par les populations sahraouis dans les villes occupées à la délégation des activistes sahraouis, qui a pu exprimer à travers sa visite aux camps de réfugiés sahraouis, l’unanimité et le consensus du peuple du Sahara Occidental autour de ses objectifs nationaux à la liberté et l’indépendance, sous la direction de son seul représentant légitime, le Front Polisario.

    Le Conseil a renouvelé son appel à l’ONU pour la mise en place d’un « mécanisme efficace », y compris l’extension des pouvoirs de sa mission pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) en vue d’assurer la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, l’accès aux observateurs et les médias indépendants, la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis, et la divulgation du sort des disparus et de cesser toute activité d’implantation des colons marocains au Sahara Occidental et arrêter le pillage des ressources naturelles sahraouies. (SPS)

  • Sommet UE-Maroc : entre la divergence politique et la complicité économique

    Par Carlos Ruiz Miguel, 11 mars 2010

    Un sommet a été célébré à Grenade, le 6 et 7 mars, entre l’UE et le Maroc. Il était prévu comme un acte culminant d’un processus de rapprochement, ou plutôt d’une complicité, de l’UE avec le Maroc. Mais les violations du Maroc, contre sa propre population et contre la population sahraouie commencent à avoir un écho en Europe qui rend plus difficile à l’UE sa bénédiction « démocratique » à un régime despotique. Cependant, bien que le politique ne puisse être déjà faussé, la complicité économique continue d’être scandaleuse.

    1. Le Statut Avancé : tous les avantages et aucun inconvénient pour le Maroc

    Le 13 octobre 2008 a eu lieu 7ème Réunion du Conseil d’Association Maroc / Union l’Européenne. Dans cette réunion; il a été accordé d’élever les relations de l’UE avec le Maroc pour attribuer au pays nord-africain un « statut avancé ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Eh bien, c’est ce que dit le Ministère de la Présidence du Gouvernement espagnol dans sa note de presse sur le sommet [1] :

    Il a comme horizon que l’UE et le Maroc puissent partager dans le futur « tout sauf les institutions ».

    Et partager les institutions impliquerait :

    – choisir quelques parlementaires dans quelques élections libres et avec toutes les garanties (un peu inimaginable au Maroc)

    – se soumettre aux sentences du Tribunal de Justice de l’UE (quelque chose qui mettrait en question le pouvoir absolu de la monarchie qui contrôle aussi le pouvoir judiciaire.

    Enfin, le « statut avancé » cherche quelque chose opposé à l’essence de l’UE : donner un traitement privilégié à un pays non démocratique. De là le besoin de « justifier » ce traitement avec une présentation du Maroc comme un pays dans lequel « des réformes » sont en cours.

    2. Le « Statut avancé, une déclaration d’intentions qui n’existe pas, mais qui cache les relations qui, en effet, existent.

    Quand on discute sur le « statut avancé » il convient de remarquer que le « statut avancé » n’existe pas. C’est ce que les classiques nommaient un « flatus vocis ». Le président de l’UE dans ses « Observations » après le sommet de l’UE avec le Maroc a été très clair : c’est un « document conjoint ». Ou bien, pour qu’il soit clair : ce n’est pas un traité international. Ce n’est pas un instrument juridique et, donc, il n’est pas en vigueur. Mais ce qui existe, effectivemet, ce sont plusieurs conventions et normes juridiques qui déploient continuellement son efficacité :

    – L’accord d’association entre l’UE et le Maroc de 1996 [2], qui est un traité international entré en vigueur en 2000; et

    – Le Plan d’Action Conjoint de la Politique de Voisinage Européen de 2005 [3], qui est une convention internationale qui a été renforcée par le Règlement (CE) n º un 1638/2006, qui prévoit l’établissent des dispositions générales relatives à la création d’un Instrument Européen de Voisinage et d’Association [4].

    Comme souligné par Kristina Kausch, le Plan d’Action essaie de pousser des réformes supposées « dans des endroits soigneusement choisis, sans que la distribution de pouvoir (au Maroc) ne soit affectée » de [5].

    3. L’UE continue de financer l’occupation marocaine du Sahara

    En effet, l’application de l’instrument de voisinage a été utilisée pour verser au Maroc une quantité énorme d’argent. Comme dévoilé par la Commission Européenne dans un communiqué de presse du 5 mars [6] :

    Le Maroc est déjà le premier bénéficiaire dans la région des fonds européens assignés aux pays de la politique de voisinage avec une dotation de 654 millions d’euros pour la période 2007-2010. Afin d’aider le Maroc dans cette nouvelle étape statutaire de la relation bilatérale, l’UE va augmenter son aide au Maroc pour la période 2011-2013.

    À cet argent il convient d’ajouter les 120 millions d’euros que l’UE donne au Maroc par les quatre ans en vigueur (2007-2011) de l’accord de pêche de 2006 [7]. Il est important de rappeler que cet accord de pêche a été déclaré illégal par les services juridiques du Parlement Européen après avoir inclus les eaux du Sahara Occidental sans avoir consulté la volonté du peuple sahraoui et sans qu’il bénéfice la population sahraouie[8].

    Quel va être cette aide pour 2011-2013 ? L’agence officielle marocaine de presse le révèle dans une dépêche le 2 mars [9] :

    Le Maroc bénéficiera d’un budget de 580,5 millions d’euros pour la période 2011-2013 dans le cadre de la politique européenne de voisinage (PEV), a annoncé, aujourd’hui mardi, la Commission Européenne (CE). Plus de 5,7 milliards d’euros seront destinés par l’Union Européenne à l’ensemble des partenaires de la PEV, avec 580 millions pour le Maroc, ajoute la même source.

    Deux sont les hypothèses complémentaires entre elles :

    – d’un côté, cet argent est en train d’être utilisé pour financer l’occupation du Sahara Occidental, dont le prix ne peut pas asssumé par le Maroc en solo;

    – Ce montant d’argent, comme constaté par chacun, n’a pas servi à améliorer les conditions de vie des Marocains. Où est-il , donc?

    – d’un autre côté, étant donnée le manque absolu de contrôle européen de la gestion et la destination de ces fonds, non seulement il est possible qu’il soit dévié pour financer l’occupation du Sahara, mais il est aussi possible qu’il soit utilisé comme des « retro-commissions ». Qu’est-ce que cela signifie ? Eh bien, quelque chose de très simple : 1) l’UE donne un argent public à la monarchie alaouite; 2) la monarchie reste avec une partie; 3) mais la monarchie doit, après, réintégrer une partie comme argent sale qui peut être utilisée pour l’enrichissement personnel comme pour le financement de partis politiques en Europe.

    Il convient d’avoir ces idées d’une façon claire pour savoir contre quoi il faut protester si vraiment on veut mettre fin à l’occupation …

    4. Mais le sommet reste politiquement dévalué

    Politiquement, le sommet a été un échec annoncé. Et pour vérifier cela, il suffit d’analyser les deux délégations. De la part du Maroc, l’absence du monarque absolu, Mohamed VI, révélait que ce pays ne pouvait pas ou ne voulait pas donner l’importance maximale à la réunion. De la part de l’UE, les absences semblaient retentissantes. Non seulement du « ministre » européen des Affaires Etrangères, Catherine Ashton, mais aussi de tous les premiers ministres et chefs d’État, excepté Rodríguez Zapatero, ce qui ne collait pas avec le discours à propos de la « grande importance » que « l’Europe » donne au Maroc.

    5. Les Droits Humains, des invités inexcusables du sommet avec le Maroc

    La comédie intitulée « Statut avancé » requérait un scénario selon lequel le Maroc « mérite » le « statut avancé » parce qu’il a fait de grands « progrès » en démocratie, en État de Droit et en droits de l’homme. Cependant, depuis qu’en octobre 2008 l’UE a attribué à la relation avec le Maroc l’étiquette de « statut avancé », le régime de Mohamed VI s’est senti grand et a augmenté la répression à l’intérieur du Maroc et dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Les rapports internationaux qui témoignent de ce processus de détérioration des droits de l’homme au Maroc et au Sahara Occidental sont constants. Et les victimes de cette détérioration étaient présentes à Grenade.

    D’un côté, Aminatou Haidar est apparu à Grenade, la victime la plus connue des violations de Mohamed VI contre les droits de l’homme au Sahara Occidental. Ignacio Camacho, l’ex-directeur d’ABC, l’a bien dit : Il est plus que prouvé que la déportation de Haidar a été une grave erreur du Makhzen qui va lui coûter très cher [10] :

    Aminatou a gagné beaucoup plus qu’une bataille de dignité; elle a rééquilibré un pouls politique et diplomatique que son côté avait pratiquement perdu.

    Le chroniqueur et ex-directeur d’ABC Ignacio Camacho s’est montré beaucoup plus perspicace que l’éditorialiste du même journal qui, avec une confusion pathétique de désirs et de réalité, a affirmé le 19 décembre [11] que :

    Son geste (de Haidar) peut paraître digne d’éloge, mais il reste à voir s’il va être utile pour la cause de l’indépendance du Sahara Occidental.

    D’un autre côté, à Grenade, étaient présents les journalistes et autres personnes marocaines qui ont témoigné de la répression aveugle et brutale de la liberté publique au Maroc contre les Marocains et pas seulement au Sahara Occidental et contre les sahraouis [12].

    De la sorte, la mise en scène préparée par la Moncloa est restée complètement démontée. Pour s’en assurer, il suffit de relever que dans la note de presse sur le sommet émise par le Ministère de la Présidence il n’y a pas d’allusion aux droits de l’homme [13]. Cependant, le communiqué conjoint final [14] n’a pas pu les négliger. Avec un langage diplomatiquement codifié il a signalé que :

    L’UE salue les réformes entreprises par le Maroc ces dernières années dans ce cadre, mais elle souligne l’importance de poursuivre le processus de réformes législatives, politiques et institutionnelles spécialement en matière de justice et de liberté d’expression, de presse et d’association.

    Mais, si quelqu’un n’a pas bien compris, c’était le président de l’UE qui dans ses « Observations » publiées le 7 mars sur le sommet [15] a été accablant au sujet des droits de l’homme au Maroc :

    J’ai clairement exprimé aussi notre volonté de voir des progrès dans le respect de la liberté fondamentale et des droits de l’homme pour que ces droits soient assurés à tous les ciotyens,

    comme dans le Sahara Occidental :

    Nous avons aussi discuté de la question du Sahara Occidental, (…) l’Union Européenne continuera d’être active sur le front des aspects humanitaires du conflit. Nous désirons voir des améliorations dans la situation des droits de l’homme dans ce contexte et dans la situation de ses défenseurs.

    6. Conclusion

    Le sommet de Grenade n’a pas accompli les attentes politiques du Maroc. Le discours officiel européen envers le Maroc s’est endurci et il est moins complaisant que lorsque le statut avancé de ce pays avec l’UE a été proclamé en octobre 2008. Il n’y a aucun indice qui permet de penser que ce « statut avancé » va se concrétiser dans un futur proche. Même sa viabilité est discutable dans le moyen terme si nous tenons en compte qu’un aspect central du même est l’établissement d’une clause [16] de réadmission d’émigrants d’états tiers similaire à celle que l’Espagne a signé avec le Maroc en 1992 … mais que le Maroc refuse d’accomplir jusqu’à présent!

    Cependant, tout semble indiquer que les relations économiques continuent comme dans le passé. Même si l’Accord de pêche (120 millions d’euros dans 4 ans pour le Maroc) n’ pas été traité, l’UE garde le Maroc comme le premier pays du monde en quantité de fonds perçus à travers l’ »instrument de voisinage ». La disparité entre la divergence politique et la complicité économique, arrivera-t-elle à provoquer une tension de rupture ?

    Notes :

    [1]http://www.eu2010.es/export/sites/presidencia/comun/descargas/unioneuropea/NOTA_DE_DOCUMENTACION_PARA_LA_PRENSA_CUMBRE_MARRUECOS_UE_ACC.pdf
  • Les espions espagnols s’activent en Afrique

    Le CNI reçoit l’ordre de se consacrer à l’Afrique à cause de la séquestration des cooperants

    Le CNI (Centre National d’Intelligence) n’avait jamais eu autant de fronts ouverts sur un continent de plus plus décisif pour les intérêts espagnols. Le Maghreb a cessé d’être la région d’ »attention exclusive » du service secret, qui étend maintenant ses réseaux et influence à l’Afrique Central et de l’Atlantique à l’Océan Indien.

    Les activités du CNI en Afrique ont crû exponentiellement dans les trois dernières années, ce qui a obligé à destiner et à spécialiser un nombre chaque fois plus grand d’agents et d’analystes. Dans le « Grand Jeu » africain s’entrecroisent immigration illégale, jihadisme, trafic de stupéfiants, piraterie, trafic d’armes, blanchiment d’argent, lutte des grandes puissances pour les ressources énergétiques et les minerais stratégiques, ainsi que la nécessité d’assurer la présence et l’expansion des entreprises espagnoles.

    Voici les fronts dont s’occupe actuellement le service d’intelligence :

    – L’Immigration illégale. Le Gouvernement a désigné au Centre comme objectif prioritaire freiner l’immigration illégale dans les pays d’origine, fondamentalement celle provenant du couloir du Sahel et du Golfe de la Guinée. Un travail efficace et silencieux a réussi à démantibuler les maffias de trafiquants avec comme résultat la réduction drastique des pateras qui arrivent aux côtes canariennes, cela sans amoindrir le travail du Frontex et ces conventions signées entre le Ministère de l’Intérieur et les autorités des « pays visés ».

    – Le Jihadisme. La présence croissante du terrorisme jihadiste sous le parapluie nébuleux d’ »Al Qaida au Maghreb Islamique » est devenue une priorité, parallèlement à ce qui précéda, étant donné que ces organisations situent l’Espagne – comme territoire historique d’Al Andalus – dans leur point de mire. La séquestration, non encore résolue, de trois cooperants Espagnols oblige le CNI à être sur le terrain. C’est-à-dire, à déployer, pour la première fois, des ressources humaines et techniques dans l’immense région du Sahel constituée par le Chad, le Níger, le Mali et la Mauritanie.

    – La Piraterie somalienne. La Corne de l’Afrique est devenue la deuxième région où des intérêts espagnols sont menacés. Les attaques contre la flotte de thon dans des eaux de l’Océan Indien imposent une connaissance exhaustive de la Somalie et des mécanismes de la piraterie.

    – Le Trafic de stupéfiants, la vente illégale d’armes et le blanchiment d’argent. Tout service secret qui veut être efficace doit être au jour des organisations de narcos, des routes de passage et de distribution de la drogue dont les énormes bénéfices, une fois blanchi, servent à financer d’autres activités illicites et, dans beaucoup de cas, le terrorisme. Le rapport annuel du Département d’État nord-américain sur la drogue dans le monde, publié la première semaine de mars, qualifie l’Espagne de « l’un des grands centres européens de lavage d’argent, ainsi qu’une porte d’entrée pour le trafic de stupéfiants ». Le fait que les cartels colombiens ont ouvert des routes à travers l’Afrique pour faire que la cocaïne regagne l’Espagne, chemin de l’Europe, exige au CNI un effort ajouté.

    – La Course pour les ressources énergétiques et les minerais stratégiques. Entre les puissances les plus notables, les États-Unis, la Chine, la Russie et la France concourent pour contrôler les ressources du continent (pétrole, gaz, coltan …). l’Espagne, sans sources d’énergie propres, ne peut pas rester en marge de la bataille livrée dans le voisinage de notre frontière sud. Une des raisons que les grandes entreprises espagnoles nourrissent des alliances d’approvisionnements de pays producteurs et elles sont impliquées dans de nouveaux projets. Le CNI prête une attention croissante à cette bataille qui marquera les décennies suivantes.

    – L’arc du Maghreb, la frontière sud. En plus des « nouveaux fronts », coexistent les dénommés « intérêts permanents ». C’est-à-dire, les relations bilatérales avec le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, la Tunisie et la Libye. Toutes entrelacées dans un jeu délicat d’équilibres qui passe par :

    – Le toujours difficile voisinage avec le Maroc

    – La dépendance du gaz algérien.

    – Le conflit du Sahara Occidental

    – L’espagnolité de Ceuta et Melilla

    – La stabilité des Iles Canaries

    EL DEBATE 21