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  • Arrêt de la CJUE: BELANI met en garde contre les solutions de contournement

    Amar Belani, l’ambassadeur de l’Algérie à Bruxelles et auprès de l’Union européenne, est depuis que la Cour de justice de l’UE a prononcé son arrêt historique le 21 décembre 2016, est la cible des attaques haineuses d’une certaine presse marocaine sous ordre qui ne lui pardonne pas sa défense vigoureuse et efficace du droit international et européen. Il explique dans cet entretien comment certains lobbyistes européens payés par le Makhzen s’emploient, jusqu’ici en vain, à contourner les dispositions de cet arrêt. Face au fiasco du Maroc à imposer par le chantage et l’intox, une interprétation biaisée du droit international applicable au statut du Sahara occidental, une colonie selon la définition juridique de la Commission des Nations-Unies sur la décolonisation, ces chiens de garde poursuivent désespérément un combat d’arrière garde perdu d’avance. Entretien. 
    Selon l’ONG internationale « Western Sahara Resource Watch », la Commission européenne a sollicité l’accord des États membres de l’UE pour un nouveau mandat de négociation en vue de corriger certaines dispositions de l’accord commercial controversé avec le Maroc afin d’y inclure les marchandises du territoire occupé du Sahara Occidental. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
    Au plan du droit, théoriquement cela devrait être hautement improbable dans la mesure où les dispositions de l’arrêt de justice de la Cour de justice de l’UE du 21 décembre 2016 sont claires et stipulent que les produits et ressources du territoire du Sahara occidental doivent être exclus du champ d’application des accords commerciaux conclus entre l’UE et le Maroc.
    Je rappelle que cette décision irrévocable de la justice européenne est contraignante aussi bien pour la commission européenne que pour les Etats membres de l’UE. Elle découle du statut distinct et séparé reconnu par le droit international et la Charte des Nations unies au Sahara occidental en tant que territoire non autonome.
    Cependant, l’analyse des déclarations de certains hauts responsables de l’UE et le ballet de visites effectuées en toute discrétion par ces responsables à Rabat, suggèrent que les deux parties travaillent main dans la main pour trouver les moyens techniques de contourner cet arrêt de justice, ce qui explique l’opacité avec laquelle sont menées ces tractations et les interrogations incessantes des eurodéputés quant à leur teneur. 
    Il ne vous aura pas échappé que les autorités marocaines, d’habitude si promptes à réagir au quart de tour au moindre rappel par l’UE des principes du droit international, tel que le statut non autonome du territoire du Sahara occidental ou son éligibilité à l’autodétermination, affichent ces derniers mois un calme olympien comme si des garanties leur ont été données quant à l’issue de ces discussions. Celles-ci pourrait par exemple prendre la forme d’une disposition prévoyant des consultations préalables avec des « institutions » factices, crées de toute pièce par le Maroc, et l’élimination de toute référence au terme « peuple du Sahara occidental » (tel qu’énoncé dans les référents onusiens ainsi que dans l’arrêt de la CJUE) et son remplacement insensé par « population locale », ce qui serait une véritable forfaiture.
    Il serait regrettable, en effet, que l’UE décide, au nom d’un pragmatisme de mauvais aloi, de fouler au pied les principes et valeurs sur lesquels elle a été construite et dont elle se prévaut dans ses relations avec le reste du monde. 
    Cela ne me surprendrait pas pour autant, l’UE ayant une posture morale à géométrie variable, selon les situations. Ainsi, au moment où les responsables européens affirment au plus haut niveau la détermination de l’UE à veiller à ce que, conformément au droit international, l’ensemble des accords conclus avec Israël mentionnent sans équivoque et expressément qu’ils sont inapplicables aux territoires occupés par Israël en 1967, aucune dispositions du même genre n’est prévue dans les accords conclus avec le Maroc, alors que dans les deux cas il s’agit d’occupation.
    En dépit de tout cela, je reste confiant quant au fait que le droit prévaudra en dernier ressort et je suis conforté dans ce sentiment par les annonces en cascade d’entreprises européennes qui ont décidé de se conformer à la légalité internationale en mettant fin à l’exploitation des ressources du territoire du Sahara occidental, à l’instar de la décision prise récemment par la multinationale suisse « Glencore PLC » spécialisée dans l’exploration pétrolière offshore.
    Je note également avec satisfaction la fin de l’impunité avec laquelle le Maroc menait en toute illégalité ses opérations d’exportation de ressources du territoire du Sahara occidental, comme l’illustre la saisie par un juge sud-africain d’un bateau transportant 54.000 tonnes de phosphates d’une valeur de 5 millions de dollars destinée à la Nouvelle-Zélande, provenant des mines de Boucrâa dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
    Après l’adoption de la résolution 2351 à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, et contrairement au Front Polisario, le Maroc traîne les pieds pour donner son accord à la désignation du nouveau envoyé personnel du SG/Onu pour le Sahara occidental, condition indispensable pour la relance des négociations entre le Maroc et le Front Polisario auxquelles appellent le Secrétaire général de l’Onu et le Conseil de sécurité. Quelle est selon vous la raison de cette tergiversation ?
    Permettez-moi avant de répondre à votre question de rappeler deux faits marquants survenus depuis l’adoption de la résolution 2351 du 28 avril 2017 qui proroge d’un an le mandat de la Minurso. D’abord, comme à son habitude, le Maroc fait une lecture biaisée des dispositions de cette résolution, estimant qu’elle lui est entièrement favorable, ce qui est naturellement faux puisque les principes fondamentaux qui ont de tout temps constitués les paramètres incontournables du règlement du conflit sur le Sahara occidental y sont rappelés avec force. J’ajoute que le fait même que la question soit inscrite à l’agenda du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’Onu (Quatrième commission) et fasse partie des travaux du Comité des 24 , est en soi la preuve de la subsistance d’un processus de décolonisation inachevé dans lequel le Maroc a la statut de puissance occupante. Récemment encore, la Haute Représentante a rappelé que le Sahara Occidental est un territoire non autonome tout comme elle a souligné que l’UE ne financera pas les projets relatifs aux énergies renouvelables dans ce territoire et que ses services mettent en garde les opérateurs privés européens intéressés sur le statut légal du Sahara occidental qui fait encore l’objet d’un processus de négociation et sur le caractère particulier des ressources naturelles qu’il recèle.
    Par ailleurs, dans son rapport adressé au Conseil de Sécurité, le Secrétaire General Antonio Guterres a souligné que la MINURSO reste bien chargée du monitoring de la situation politique dans les territoires sahraouis occupés au grands dam de la partie marocaine qui voulait absolument la confiner la mission onusienne à une simple observation du cessez-le-feu et à la mise en œuvre éventuelle de maigres mesures de confiance.
    Enfin, dans ce même rapport, le SG a insisté sur la nécessite d’une « surveillance indépendante, impartiale, complète et constante de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental », chose que le fameux CNDH, un organe parapublic en verité, n’est pas apte à assurer. D’Ailleurs et c’est très instructif de le souligner, ce CNDH serait sur le point d’ouvrir un bureau à Bruxelles pour venir à la rescousse de la chancellerie marocaine qui se trouve bien rudoyée par les députés européens sur la question des droits de l’homme. 
    Ensuite, le Maroc considère comme « ennemis de son intégrité territoriale » tous ceux qui contrarient ses desseins colonialistes et respectent la légalité internationale. En témoigne, la sortie ubuesque de son Représentant permanent à New York qui, avec son goût immodéré pour la provocation, a taxé l’ancien envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu, l’américain Christopher Ross, de meilleur diplomate que l’Algérie ait eu au cours des 40 dernières années.
    Il lui reproche en fait de ne pas avoir pris fait et cause pour les thèses marocaines et d’avoir eu l’outrecuidance de proposer l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits humains, ce qui aurait auguré, selon des câbles diplomatiques marocains fuités par le hacker Chris Coleman, d’une « timorisation programmée de la question du Sahara occidental », en ce que une telle mesure « créerait deux ordres de juridictions parallèles: Un ordre au nord du Maroc régi par les lois marocaines en vigueur, et un autre ordre qui dépendrait d’un mécanisme onusien dans la région du Sahara occidental ».
    Pour en revenir à votre question, le Maroc est empêtré dans ses propres contradictions. Rappelez-vous le discours triomphaliste à New York au sortir de la session du Conseil de sécurité le 28 avril dernier où le représentant permanent subordonnait la relance du processus de négociation, tel que proposée par le SG/Onu et soutenue par le Conseil de sécurité, au départ des éléments du Front Polisario de la zone tampon de Guerguerat, chose qui a été faite par le Front Polisario dans une optique d’apaisement et pour administrer la preuve et de sa bonne disposition à la négociation.
    Maintenant, le Maroc en rajoute une couche en exigeant que son accord pour la nomination de Horst Köhler au poste d’envoyé personnel de M. Guterres, prélude à la relance des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, aient pour seule et unique base sa proposition d’autonomie de 2007, s’arrogeant ainsi le droit de dicter ses conditions au Conseil de sécurité et au Secrétaire général de l’Onu, ce qui est contraire aux dispositions de la résolution qui appelle à des négociations directes et sans conditions préalables.
    A cela s’ajoute une attitude schizophrénique du Maroc qui consiste, d’une part, à vouloir à tout prix intégrer l’Union Africaine en se prévalant du soutien de la majorité des Etats membres de l’institution panafricaine et, d’autre part, de ne pas reconnaître la compétence ni se soumettre aux mécanismes de règlement de conflits propres à celle-ci, alors que le Maroc a adhéré sans réserve à sa charte constitutive.
    Nous assistons à une campagne agressive et d’une rare virulence menée par les médias proches du Makhzen et sur les réseaux sociaux contre l’Algérie et ses symboles. N’avez-vous pas le sentiment que les relations bilatérales sont entrées dans une nouvelle phase ?
    Il s’agit en fait de vaines gesticulations, de coups d’épée dans l’eau, auxquels il ne faut prêter aucune attention. 
    Ces messages caustiques et toxiques sont là justes pour projeter une image surfaite de « vrais faux succès » diplomatiques du Maroc, en particulier dans le conflit qui l’oppose au Front Polisario. Dans ce dernier cas, le Maroc déploie une armada de trolls avec pour feuille de route de falsifier l’histoire et décrédibiliser le Front Polisario en rejetant sur l’Algérie la responsabilité de ce conflit et de tous les malheurs du Maroc. C’est vraiment ridicule..
    Justement, dans un article récent, le journal marocain online, le360.ma vous a reproché, à vous ainsi qu’au Ministre Lamamra, de contribuer à la déstabilisation du Maroc..
    Je vous prie de ne pas qualifier de « journal », ce faux nez d’une officine des services, animée, suivant des horaires de garnison, par des personnels assimilés dont la seule raison d’être et l’unique occupation est de dénigrer copieusement l’Algérie et ses institutions. Cette « presse » de caniveau ne produit pas des articles mais des déjections et je m’excuse d’utiliser ce terme qui restitue bien cependant la réalité.
    Maintenant quant à cette prétendue cabale anti-marocaine, je dois dire qu’elle s’explique avant tout par ce qu’on appelle une névrose obsidionale, c’est à dire un délire de la part de ceux qui se sentent assiégés ou persécutés. La campagne hystérique menée actuellement par une meute de détracteurs contre une sénatrice française d’origine algérienne investie par le mouvement la République en marche, vous donne l’ampleur du « mal ».
    Finalement, avec ce genre de « presse », une seule réponse s’impose, le dédain.
    Ou pour encore mieux illustrer mon propos, rien de tel que cet excellent proverbe: les chiens aboient, la caravane passe…
    Propos recueillis par Afrique Asie
    http://www.afrique-asie.fr/menu/actualite/11050-arret-de-la-cjue-belani-met-en-garde-contre-les-solutions-de-contournement?device=xhtml
  • L’UE prête à renier ses valeurs pour une bouchée de poisson volé aux Sahraouis

    par Sadek Sahraoui
    Dans un entretien accordé cette semaine au magazine Afrique-Asie, Amar Belani, ambassadeur d’Algérie auprès de l’Union européenne, explique comment certains lobbyistes européens payés par le Makhzen s’emploient actuellement à contourner les dispositions du dernier arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) se rapportant aux accords liant l’UE au Maroc : «(…) L’analyse des déclarations de certains hauts responsables de l’UE et le ballet de visites effectuées en toute discrétion par ces responsables à Rabat suggèrent que les deux parties travaillent main dans la main pour trouver les moyens techniques de contourner cet arrêt de justice, ce qui explique l’opacité avec laquelle sont menées ces tractations et les interrogations incessantes des eurodéputés quant à leur teneur.»
    L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles précise toutefois qu’«au plan du droit, théoriquement cela devrait être hautement improbable dans la mesure où les dispositions de l’arrêt de la Cour de justice de l’UE du 21 décembre 2016 sont claires et stipulent que les produits et ressources du territoire du Sahara occidental doivent être exclus du champ d’application des accords commerciaux conclus entre l’UE et le Maroc». Il rappelle, en outre, que «cette décision irrévocable de la justice européenne est contraignante aussi bien pour la Commission européenne que pour les Etats membres de l’UE. Elle découle du statut distinct et séparé reconnu par le droit international et la Charte des Nations unies au Sahara occidental en tant que territoire non autonome».
    Amar Belani n’est pas le seul à attirer l’attention de la communauté internationale sur le stratagème que sont en train de mettre en place le Maroc et ses «complices» au sein de l’UE pour vider de sa substance la décision de justice de la CJUE. L’ONG internationale Western Sahara Resource Watch avertit également que la Commission européenne a sollicité l’accord des Etats membres de l’UE pour un nouveau mandat de négociation en vue de corriger certaines dispositions de l’accord commercial controversé avec le Maroc afin d’y inclure les marchandises du territoire occupé du Sahara occidental.
    Pour Amar Belani, le «calme olympien» affiché dernièrement par le Maroc accrédite effectivement l’idée que quelque chose se trame contre les intérêts du peuple sahraoui : «Il ne vous aura pas échappé que les autorités marocaines, d’habitude promptes à réagir au quart de tour au moindre rappel par l’UE des principes du droit international, tel que le statut non autonome du territoire du Sahara occidental ou son éligibilité à l’autodétermination, affichent ces derniers mois un calme olympien comme si des garanties leur ont été données quant à l’issue de ces discussions.» Pour lui, ces garanties pourraient, par exemple, «prendre la forme d’une disposition prévoyant des consultations préalables avec des « institutions » factices, crées de toute pièce par le Maroc, et l’élimination de toute référence au terme « peuple du Sahara occidental » (tel qu’énoncé dans les référents onusiens ainsi que dans l’arrêt de la CJUE) et son remplacement insensé par « population locale », ce qui serait une véritable forfaiture».
    L’ambassadeur d’Algérie auprès de l’Union européenne pense qu’une telle entente pourrait être scellée entre les deux parties dans la mesure où «l’UE affiche une posture morale à géométrie variable selon les situations». A ce propos, il attire l’attention sur le fait qu’«au moment où les responsables européens affirment au plus haut niveau la détermination de l’UE à veiller à ce que, conformément au droit international, l’ensemble des accords conclus avec Israël mentionnent sans équivoque et expressément qu’ils sont inapplicables aux territoires occupés par Israël en 1967, aucune dispositions du même genre n’est prévue dans les accords conclus avec le Maroc, alors que dans les deux cas il s’agit d’occupation». Et pour Amar Belani, il serait bien évidemment regrettable que l’UE décide, au nom d’un pragmatisme de mauvais aloi, de fouler au pied les principes et valeurs sur lesquels elle a été construite et dont elle se prévaut dans ses relations avec le reste du monde.
    Malgré ces développements, le diplomate algérien dit rester confiant quant au fait que «le droit prévaudra en dernier ressort» et qu’il est conforté dans ce sentiment par les annonces en cascade d’entreprises européennes qui ont décidé de se conformer à la légalité internationale en mettant fin à l’exploitation des ressources du territoire du Sahara occidental, à l’instar de la décision prise récemment par la multinationale suisse Glencore PLC spécialisée dans l’exploration pétrolière offshore. Il dit noter également avec «satisfaction» la fin de l’impunité avec laquelle le Maroc menait en toute illégalité ses opérations d’exportation de ressources du territoire du Sahara occidental, comme l’illustre la saisie par un juge sud-africain d’un bateau transportant 54 000 tonnes de phosphates d’une valeur de 5 millions de dollars destinée à la Nouvelle-Zélande, provenant des mines de Boucrâa, dans les territoires sahraouis occupés illégalement par le Maroc.
  • Sahara occidental : Amar Belani maintient la pression sur le Maroc à Bruxelles

    Par: Nacereddine Benkharef 
    L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Belani, accuse « certains hauts responsables » de l’Union européenne (UE) de travailler de concert avec leurs homologues marocains pour contourner les dispositions du dernier arrêt de la Cour de justice européenne, stipulant l’exclusion du territoire du Sahara occidental des accords commerciaux signés entre l’UE et le Maroc.
    « L’analyse des déclarations de certains hauts responsables de l’UE et le ballet de visites effectuées en toute discrétion par ces responsables à Rabat, suggèrent que les deux parties travaillent main dans la main pour trouver les moyens techniques de contourner cet arrêt de justice, ce qui explique l’opacité avec laquelle sont menées ces tractations et les interrogations incessantes des eurodéputés quant à leur teneur », a déclaré M. Belani, ce dimanche 14 mai, dans un entretien accordé à Afrique Asie.
    Amar Belani, cible des attaques régulières de la presse marocaines depuis quelques semaines, n’a pas mâché ses mots à l’égard de ses responsables. « Il serait regrettable, en effet, que l’UE décide, au nom d’un pragmatisme de mauvais aloi, de fouler au pied les principes et valeurs sur lesquels elle a été construite et dont elle se prévaut dans ses relations avec le reste du monde », a-t-il tancé.
    Pour le diplomate algérien, qui fait le parallèle avec l’inapplication des accords signés avec Israël sur les territoires occupés depuis 1967, l’Union européenne adopte « une posture morale à géométrie variable, selon les situations ». « Aucune dispositions du même genre n’est prévue dans les accords conclus avec le Maroc, alors que dans les deux cas il s’agit d’occupation », a-t-il dénoncé.
    Toutefois, l’ambassadeur d’Algérie en Belgique se dit « confiant quant au fait que le droit prévaudra en dernier ressort ». « Je note également avec satisfaction la fin de l’impunité avec laquelle le Maroc menait en toute illégalité ses opérations d’exportation de ressources du territoire du Sahara occidental, comme l’illustre la saisie par un juge sud-africain d’un bateau transportant 54.000 tonnes de phosphates d’une valeur de 5 millions de dollars destiné à la Nouvelle-Zélande, provenant des mines de Boucraâ dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc », a-t-il ajouté.
    Source : TSA-Algérie
  • Le procès de Gdeim Izik dilaté pour se dérober de la présence d’observateurs internationaux .

    L’eurodéputé de Izquierda Unida a alerté ce matin sur le fait que le procès contre les prisonniers sahraouis de Gdeim Izik, qui a repris lundi dernier 8 mai, court le risque de se dilater dans le temps avec pour seul objectif qu’y assistent toujours moins d’observateurs internationaux, et de pouvoir ainsi dicter de sentences à l’encontre des prisonniers qui, elle le craint, « sont déjà prêtes » étant donné le manque de preuves réelles les accusant.
    Paloma Lopez est venue lundi dernier à Salé, la ville voisine de Rabat, pour assister à nouveau comme observatrice à la réouverture du procès de ces activistes sahraouis détenus à la suite de leur participation aux journées de protestation et de revendication au « camp la dignité » de Gdeim Izik, à la fin de 2010.
    Les audiences corroborent, explique P. Lopez, « ce que nous avions déjà dénoncé à l’issue de la précédente réouverture du procès le mois dernier : il s’agit d’une procédure pleine d’irrégularités à travers laquelle le Tribunal fait tout son possible pour que la condamnation illégale du procès militaire (février 2013) se répète. En ce sens, l’eurodéputée ne doute pas que la stratégie est « de dilater le procès d’une manière abusive » pour éviter la présence d’observateurs internationaux qui pourraient dénoncer l’espèce de pantomime qu’est devenu le procès ».
    « Ce que nous avons vu ces derniers jours, c’est qu’ils continuent d’entraver l’entrée des observateurs au procès » (…) Le tribunal (…) fait tout son possible pour que (ceux) qui sont d’origine sahraouie ne puissent entrer. (…) Même chose pour les familles des accusés (…).
    A toutes les irrégularités déjà dénoncées – à savoir la fabrication de preuves, le non-respect du protocole d’Istamboul et des résolutions du Comité contre la torture de l’ONU, l’extraterritorialité du procès (qui devrait se tenir dans le territoire occupé du Sahara Occidental en raison des Conventions de Genève auxquelles le Maroc a adhéré) et l’absence totale de prise en compte de la présomption d’innocence des prisonniers- s’ajoute le fait que « désormais les tortionnaires sont admis comme témoins, alors qu’ils devraient être sur le banc des accusés ».
    P. Lopez déclare : « Ces personnes devraient être présentes au procès en qualité d’accusés pour les tortures qu’elles ont fait subir aux prisonniers, et pourtant le Tribunal n’en tient aucun compte ».
    D’autre part, Lopez a pu constater le « traitement illégal » qui est fait aux témoins. « D’un côté, on voit le traitement préférentiel que le juge accord aux témoins de l’accusation, tandis que , de l’autre côté, il soumet les témoins de la défense à un interrogatoire quasi policier, faisant pression sur eux avec une violence et des interventions extrêmes ».
    De même, elle dénonce « une connivence absolue » entre le juge, le procureur et l’accusation civile (représentant les familles des victimes marocaines mortes lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik « qui, nous devons le souligner, continue d’être présente et d’intervenir alors qu’elle n’a pas été autorisée comme partie civile au procès ». Le Tribunal se laisse intimider continuellement par les cris de l’accusation civile qui agit, sans aucun respect pour la présomption d’innocence des prisonniers, comme si elle était le Ministère Public, et qui exerce un contrôle sur le Tribunal que seul le juge devrait exercer en droit ».
    « Nous soutenons, elle insiste, que ce procès est une espèce de cirque et que les sentences sont déjà déterminées » ; elle s’attend à ce que ces sentences soient prononcées le plus tard possible afin que la présence des observateurs décline. C’est pourquoi Lopez fait un appel à la solidarité internationale avec le peuple sahraoui pour qu’elle soit présente au procès à chaque fois qu’il est renvoyé : « L’important est qu’il y ait beaucoup d’observateurs internationaux disposés à assister au procès pour pouvoir dénoncer publiquement ce qui est réellement en train de se passer.
  • RCA : Des militaires marocains morts pour payer à la France son soutien dans la question du Sahara Occidental

    Source : Maroc Leaks, 13/05/2017

    Les militaires marocains morts et blessés dans le cadre de la mission de paix MINUSCA l’ont été pour rien. C’est ce que ressort de la déclaration de Laurent Bigot, ancien diplomate français, aujourd’hui à la tête d’un cabinet de conseil.
    Répondant aux questions d’un journaliste de RFI, M. Bigot a déclaré que les opérations conduites par la France au Mali, au Sahel plus généralement et en RCA ont été un fiasco « à cause du manque de vision politique et stratégique qui accompagne une opération militaire ».
    « Les objectifs fixés par ces opérations n’ont jamais été atteints autant dans le Nord du Mali qu’en RCA. Le Nord et le centre du Mali sont carrément hors contrôle. Donc, l’opération qui disait sécuriser ces zones-là a totalement échoué », a affirmé M. Bigot. « Jamais le niveau de violence n’a été aussi élevé dans l’histoire du Mali que ça ne l’est aujourd’hui. Et puis, en RCA, effectivement, aujourd’hui, ne parlent plus de ce qui s’y passe, mais il se passe exactement la même chose qu’avant de décider d’y intervenir. Rien a changé, absolument rien », a-t-il ajouté.
    Selon lui, « il faut d’abord se poser la question de ce que veulent les pays africains pour le continent africain. C’est la vraie question à se poser avant de s’arroger le droit, le devoir, la mission d’intervenir. Or, on voit bien que les pays africains n’ont pas la même vision de la menace terroriste que nous l’avons et que nous pourrions d’abord nous pencher sur la vision africaine avant d’imposer la nôtre ».
    Donc, le Maroc a sacrifié les vies de ses enfants en vain. Ou plutôt pour payer à la France son soutien dans le dossier du Sahara Occidental. Au Conseil de Sécurité, le Maroc est porté à bout de bras par Paris dans le but d’imposer une solution basée sur le principe d’une autonomie élargie.
  • La guerre du Rif (1921-1926)

    Source : Quartiers Libres

    Entre 1921 et 1926, le Maroc est le théâtre d’une véritable guerre : « la Guerre du Rif ». De sa montagne au relief tourmenté, un jeune chef berbère, Abdelkrim, défie les deux puissances européennes qui occupent son pays, la France et l’Espagne. Rien ne semble pouvoir arrêter les troupes du rebelle qui écrasent l’armée d’Alphonse XIII, massacrent des milliers de ses soldats et provoquent la chute de la fragile monarchie parlementaire espagnole. 

    Après l’Espagne, c’est au tour de la France de prendre de plein fouet l’explosion rifaine. Le choc est d’une brutalité inouïe. « La Guerre du Rif » voit se croiser ou s’affronter des hommes aux destins exceptionnels. 
    Dans la canicule des djebels, Lyautey, Juin, de Lattre de Tassigny, Catroux, Giraud connaissent la peur de voir l’armée française battue par des paysans berbères, alors qu’à Paris, Doriot, Cachin et Thorez associés aux surréalistes pourfendent l’impérialisme d’un Painlevé ou d’un Briand. Pétain est appelé en sauveur du sultan du Maroc et en tombeur de Lyautey. 
    Sous le gouvernement du dictateur Primo de Rivera, un jeune officier du Tercio, Franco, se forge une réputation de militaire impitoyable. Lutte sans merci pour la liberté, conflit oublié de l’histoire coloniale, « la Guerre du Rif » éclaire encore aujourd’hui par bien des aspects les liens très spéciaux de la France et du Maroc, tout comme la sensibilité des rapports du royaume chérifien avec l’Espagne.
    Vincent Courcelle-Labrousse est avocat et ancien secrétaire de la Conférence. Sa profession l’a conduit au Maroc, comme à intervenir auprès du Tribunal international pour le Rwanda ou de la Cour pénale internationale.
    Nicolas Marmié est journaliste indépendant. Il a été correspondant permanent de l’agence Associated Press au Maghreb de 1999 à 2006 et correspondant du Figaro à Rabat.
    Extrait:

  • Reportage d’une chaîne italienne sur la pédophilie au Maroc (Vidéo)

    Une chaîne Italienne a réalisé un reportage, plus que choquant, sur le thème de la prostitution et la pédophilie à Marrakech, l’une des villes les plus importantes du royaume marocain. 
    Les images sont choquantes ! Avant de voir une horde de policiers marocains s’emparer de son matériel, être embarqué et expulsé en dehors du Maroc, le célèbre journaliste italien de Le Iene, Luigi Pelazza, montre la facilité déconcertante de « négocier » des pratiques sexuelles avec des enfants âgés parfois seulement de 10 ans au Maroc.
    Marrakech, capitale de la prostitution en Afrique, et paradis de pédophiles du monde entier, affiche à travers ce reportage une image bien terne, loin des principes d’un pays pourtant dirigé par « Le guide des musulmans », alias le Roi Mohammed VI. Un fléau qui gagne de plus en plus de terrain au Maroc, proie à des difficultés économiques accrues qui continue de faire plonger la population marocaine dans l’esclavagisme et la soumission.
    Au moment ou on assiste à une grogne sociale agressive au Rif, mêlée à des revendications indépendantistes, démontre toutefois qu’une partie du peuple marocain, aussi minoritaire soit-elle, refuse de se soumettre au totalitarisme et à l’esclavagisme.
    Pour rappel, en 2013, Mohammed VI, sur injonction du roi d’Espagne, a gracié 48 ressortissants espagnoles dont, Daniel Galvan Viña, surnommé « Le violeur de Kénitra » auteur de 11 viols sur des enfants de quatre à 15 ans et qui a filmé ses actes, une affaire qui a provoqué une forte indignation au Maroc mais qui a vite été étouffée par le Makhzen, contraignant le peuple marocain a banalisé ce genre d’actes.
    En 2015, la Coalition contre les Abus Sexuels sur les Enfants, en abrégé COCASSE, regroupant, 33 associations, majoritairement marocaines, a répertorié plus de 70 victimes de pédophilie par jour, sur des enfants âgés entre 10 et 15 ans. Un chiffre qui pourrait largement être vu à la hausse, vu la réticence des victimes à porter plainte, vu le contexte culturel. Les villes les plus touchées, selon le rapport de la COCASSE, sont en même temps des destinations touristiques de choix et des cités abritant des populations très modestes, soit principalement Agadir, Marrakech, Essaouira, Tanger et Tétouan. La meme année, le quotidien marocain Assabah, prenant connaissance de ces chiffres effarants, précise que le Maroc serait devenu un paradis pour les pédophiles originaires des pays du Machreq et de l’Occident.

    Source : Algerianews24

  • Crise Sociale : Le feu s’embrase en Tunisie et au Maroc !

    La pression sociale devient insoutenable chez les pays voisins. Alors qu’au Rif marocain le Hirak ne décolère pas, des émeutes ont éclatées en Tunisie suite à une tentative d’immolation d’un jeune marchand de légumes, qui nous rappel le malheureux épisode Bouazizi.
    Alors que les observateurs et les spécialistes du monde entier prédisaient avec insistance la destruction totale de l’Algérie à l’horizon 2017, craignant un scénario à la syrienne, c’est finalement en Tunisie et au Maroc que la situation devient inquiétante, reflet de l’étouffement social que subissent les populations des deux voisins.
    Le Rif continue de crier sa colère 
    Le Rif ne décolère pas ! Bien au contraire, la grogne populaire née au lendemain du décès du jeune poissonnier, Mohcine Fikri, suscitant l’indignation des rifains, ne cesse de grandir. La situation à El Houceima, ville du nord du pays, connait le statut quo, aucune mesure concrète n’a été proposée au Hirak Chaabi (Mouvement de contestation) qui, lui, continue d’activer pacifiquement, afin d’obtenir justice sur les circonstances de l’homicide dont a été victime Mohcine Fikri, mais aussi, pour obtenir une reconsidération de toute la région du Rif auprès du Makhzen.
    Le Maroc, ou les libertés individuelles sont de plus en plus misent à mal, nous apprenons ainsi la condamnation du célèbre Youtubeur « Skizofren » qui dénonçait les injustices de son pays, et sera donc le second podcasteur mis sous silence, suite à la mystérieuse disparation, il y a quelques mois d’un autre Youtubeur contestataire « Moul Kaskita ».
    Selon la population locale, la visite du ministre de l’intérieur le 5 Avril dernier, à El Houceima, n’a rien changé, la jeunesse est toujours autant désabusée ne comprenant pas la marginalisation dont est victime cette région. Une région qui a pourtant largement mené la résistance contre le colonialisme espagnol, et se retrouve aujourd’hui dans une situation de délaissement total et qui devient de plus en plus invivable.
    En Tunisie, les problèmes s’accumulent !
    Le syndrome de Bouazizi plane une nouvelle fois sur la Tunisie, sur fond de crise sociale sans précédent. Une tentative d’immolation, mercredi, d’un jeune marchand ambulant dans la localité de Taberba, distante de 25 km de la capitale, a mis le feu aux poudres, en provoquant des affrontements assez violents entre des manifestants en colère et les forces de sécurité appelées en renfort, selon des sources médiatiques concordantes. Ces émeutes viennent en écho aux manifestations quasi quotidiennes dans les régions du sud où les citoyens dénoncent l’insécurité et le chômage.
    La situation est si préoccupante depuis quelques jours que le président, Béji Caïd Essebsi, a été contraint d’ordonner à l’armée de protéger les principaux sites de production contre d’éventuels actes de sabotage ou de pillage. Une décision qui a été vivement critiquée par une partie de la classe politique qui y voit une tentative d’impliquer l’institution militaire dans la répression.
    La persistance de la crise sociale dans ce pays voisin dissipe tous les espoirs fondés sur les promesses formulées lors d’une conférence internationale organisée, l’été dernier, à Tunis et qui misait sur des investissements étrangers massifs, une sorte de plan Marshall appuyé par les pays occidentaux pour relancer une économie en panne. Il se trouve que même la reprise de l’activité touristique, qui constitue la principale source de revenus pour les Tunisiens, après les attentats meurtriers de 2015 et 2016, ne suffit plus pour assurer la paix sociale dans ce pays confronté aussi au danger terroriste. La multiplication des grèves et l’instabilité gouvernementale, marquée ces derniers mois par les limogeages en série, achèvent de menacer la démocratie tunisienne, que les médias européens se plaisent à présenter comme l’unique exemple de changement réussi dans le monde arabe.

    Algerianews24

  • Esclavagisme : Le malheureux destin des femmes « mulets » du Maroc

    Des milliers de réfugiés affluent quotidiennement sur les cotes européennes fuyant la guerre, l’oppression et la terreur. Souvent ils sont Syriens, Irakiens ou Libyens, mais parmi eux, il existe des milliers de réfugiés économiques d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord, à la recherche de meilleures opportunités de vie.
    Si il y’a bien un point frontière en Afrique du nord par le quel transitent des milliers de migrants illégaux mais aussi des quantités considérables de marchandises non contrôlées, il s’agit bien des enclaves espagnoles au nord du Maroc, Ceuta Et Melila. Cependant, cet endroit est le théâtre d’un autre drame humanitaire. Des centaines de pauvres femmes marocains, le plus souvent d’origine berbère et résidentes du Rif, attendent tous les matins d’entrer dans les enclaves espagnoles pour servir de « mulets », comme on les surnomme injustement.
    Leur mission ? Transporter des quantités énormes de marchandises, sur le dos, venant de la contrebande, pour être ensuite déversées sur le territoire marocain et être vendues dans les différents marchés du pays. Un esclavagisme moderne mis sous silences par les autorités marocaines et espagnoles mais surtout de la part des médias mainstream, souvent travaillant à la solde du Makhzen. Un silence assourdissant est observé également par les mouvements féministes, ces derniers, sont visiblement trop occupés à parler du voile et de la burqa.
    Un bel exemple d’état de droit mais surtout de respect des droits de l’homme que donne le royaume chérifien, alors que son représentant permanent aux nations unies, Omar Hilale, fanfaronne le supposé « Etat droit » et la démocratie dont jouirait le Maroc, se permettant même de jouer au donneur de leçon. Le contraste est saisissant, à vous de juger…
    Le commerce de la honte
    Le 8 mars, les pays célèbrent, à travers le monde, la fête des femmes, mais, hélas, au Maroc, les femmes continuent d’être exploitées, violées et abusées partout et rien n’est fait pour arrêter cela. Au royaume chérifien, il y a des dizaines d’associations féministes et d’organisations de droits de l’homme qui se rencontrent dans des hôtels luxueux pour discuter de différents sujets sur de délicieuses nourritures et boissons et publient des rapports pompeux sur les réalisations pour les femmes. Ces mêmes mouvements n’ont jamais daignés aborder la souffrance des «femmes mulets», encore moins lutter pour attirer l’attention sur leur sort inhumain.
    En moyenne, une femme mulet, gagne 5€ par jour en portant un ballot de 100 kilos.
    Ces femmes, dans leur majorité, sont victimes de la tristesse de la misère résultat de la pauvreté dégradante et l’analphabétisme oppressif. Le Maroc, un pays dont le tiers de la population est encore analphabète et dont 15.5% de la population souffre de pauvreté extrême.
    20.000 « Femmes mulets » répertoriées 
    Ces femmes viennent dans les villes frontalières pour servir de mulets humains, sachant qu’elles seront exploitées par les mafias commerciales marocaines et espagnoles sans vergogne. Ces dames indigentes ne sont pas seulement exploitées par les mafias. Elles sont également traitées comme des animaux par la police espagnole des frontières, en les poussant, les insultant et les battant. Du côté marocain, elles ne sont pas mieux traitées, en plus du mauvais traitement, elles doivent payer « Rachwa » aux policiers frontaliers marocains et aux agents douaniers.
    Les «femmes mulets» des villes frontalières n’ont pas de salaire fixe garanti et, par conséquent, aucune assurance maladie. En faisant ce travail, elles s’y cassent le dos et y perdent la santé, elles sont immédiatement remplacées par d’autres femmes plus en formes, elles sont alors laissées à l’indifférence totale par leurs employeurs.
    Depuis son indépendance jusqu’à nos jours, le Maroc n’a pratiquement rien fait pour développer la région du Rif depuis l’indépendance, essentiellement parce que cette région a toujours été rebelle à travers l’histoire. En raison de l’indifférence du gouvernement central, les hommes de la région se sont tournés vers la culture du cannabis, dont la résine est exportée vers l’Europe. Ce qui explique en grande partie les récentes manifestations, violemment réprimées, au Rif, qui revendique désormais une volonté claire de se détacher définitivement du Royaume chérifien afin de reconstruire la République amazigh du Rif.
    Ces femmes méritent plus d’intérêts, les associations humanitaires et féministes doivent se mobiliser afin d’offrir à ces femmes, des conditions de vie dignes de l’humain.
  • UA, IMA, Cédéao et Unesco : le Maroc place ses pions avec l’aide de la France

    La France n’est visiblement pas encore sortie de la ligne de Giscard des années 1975. Elle estime que sa seule profondeur en Afrique est le Maroc. Pour permettre donc à son sous-traitant africain d’assoir son hégémonie sur le continent, elle aide actuellement Mohammed VI à placer ses pions dans les organisations régionales, sous-régionales et internationales.
    Après avoir mené un intense lobbying pour faire adhérer le Maroc à l’Union africaine et faire de l’Institut du monde arabe à Paris une annexe du ministère marocain des Affaires étrangères, François Hollande cherche visiblement à faire un dernier cadeau diplomatique à son «ami» Mohammed VI. Ce cadeau consiste à faire du Maroc le 16e membre de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’on apprend à ce propos que le président français sortant vient de passer quelques coups de fil à ses homologues ouest-africains pour les persuader de faire une petite place au monarque marocain dans leur organisation.
    Le Maroc compte tellement pour Paris que François Hollande n’a pas hésité un instant aussi à appuyer la candidature de sa ministre de la Culture, Audrey Azoulay, au poste de Directrice générale de l’Unesco. C’est là un peu une manière pour le chef de l’Etat français de remercier tout ce que la famille Azoulay a fait pour maintenir le Maroc dans le giron de la France. La candidature d’Audrey Azoulay arrange autant la France que le Maroc. Donc, Paris est ainsi sûre également d’avoir au moins le soutien de Rabat.
    Pour le moment, rien n’est cependant gagné. De nombreuses sources soutiennent que cette candidature a fait grincer des dents de nombreux pays. Même en France, certains milieux n’ont pas apprécié le forcing mené par l’Elysée pour placer Audrey Azoulay à l’Unesco. De nombreux pays européens ont également émis des mises en garde contre «une telle candidature qui va soulever des passions à l’Unesco». Pourquoi ? Tout simplement parce que le groupe arabe de l’Unesco brigue le poste. Et cette candidature a déjà été interprétée comme une «provocation» par le monde arabe.
    L’Unesco est régulièrement le théâtre d’affrontements entre Palestiniens et Israéliens. La candidature d’Audrey Azoulay, de confession juive, a été forcément perçue comme une forme d’alignement de la France sur les positions israéliennes. Mais cela semble le cadet des soucis de la France et du Maroc. De toutes les façons, le Maroc inscrit son action dans le cadre des stratégies diplomatiques de la France. Sur le plan diplomatique, il est inconditionnellement soutenu par la France. Et très souvent contre les intérêts de l’Algérie. Mohammed VI ne s’est, par ailleurs, jamais senti dérangé par la politique d’apartheid menée par Israël à l’égard des Palestiniens. La preuve, son pays œuvre actuellement en coulisses à normaliser ses relations avec l’Etat hébreux.
    Sadek Sahraoui