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  • Le piège français


    Les dirigeants marocains doivent remercier l’ONU d’avoir imposé un cessez-le-feu qui leur permet de continuer à spolier les richesses sahraouies tout en bénéficiant d’un statut privilégié avec l’UE. 
    Pendant que le Ministre des affaires étrangères est occupé dans des négociations qui n’aboutissent à rien, l’armée travaille pour améliorer son arsenal de défense et les forces de sécurité serrent ses tenailles sur le territoire du Sahara Occidental qui est devenu une grande prison à ciel ouvert où la population civile est victime des pratiques les plus atroces exercées par les forces de répression marocaines. 
    Pour éviter, au sein du Conseil de Sécurité, toute pression sur le Maroc en vue de l’amener à respecter la légalité internationale, la France a présenté la formule de « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », tout en sachant que le gouvernement marocain n’acceptera jamais une solution qui contenterait les sahraouis. 
    Quatre séries de négociations officielles à Manhasset (New York) et une rencontre informelle entre le Maroc et le Polisario ont déjà eu lieu et n’ont pas permis de rapprocher les points de vue et aboutir à un compromis. Par conséquent la formule sortie du génie français est l’équivalent d’un statu quo indéfini. Le soutien de la France est toujours dans la poche pour contrecarrer toute tentative, de la part de la communauté internationale, de forcer la main aux autorités marocaines. 
    La France fait tout pour plaire à la Monarchie marocaine et à ses prétentions expansionnistes comme moyen de pression contre l’Algérie pour l’amener à abandonner ses revendications concernant la « dette coloniale » et la « repentance » pour les crimes commis pendant la guerre de libération algérienne. C’est ce qui explique le parti pris de Paris en faveur du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental. 
    L’Elysée a accepté de s’ériger en porte-parole du Maroc dans les enceintes onusiennes. Le berceau de la Révolution Française, le pays qui a inventé le « droit d’ingérence humanitaire » a bloqué le dossier des droits de l’homme et a refusé que le Conseil de Sécurité de l’ONU élargisse le mandat des casques bleus au Sahara Occidental. C’est encore la France qui  soutient sans réserve le plan d’autonomie du Maroc qui bafoue le droit international fondé sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, donc sur le droit à l’autodétermination. S’il n’y a pas aujourd’hui de solution politique ou de référendum au Sahara Occidental, c’est principalement à cause de la France. 
    S’opposer au Polisario, c’est une manière de s’opposer à l’Algérie et donc, d’une certaine façon, une manière pour la France de faire pression sur le gouvernement algérien pour l’amener à réviser sa position sur les contentieux bilatéraux. 
    La fierté des algériens a été bafouée à partir du moment où la France a laissé de côté le principe de neutralité dans un conflit dont elle n’est pas concernée ni de près ni de loin. 
    La détermination à toute épreuve de la France de tout faire pour renforcer, protéger et défendre la monarchie archaïque donnera-t-il lieu à une réaction de la part du gouvernement algérien pour mettre fin à ce statu quo qui est un véritable piège élaboré à l’Elysée? En tout cas, les sahraouis ne demandent que ça et, jusqu’à présent, ils n’ont jamais été déçus par la Révolution du 1er Novembre. 
    Au moment où le Président Bouteflika boude la France, les sahraouis sont maltraités, emprisonnés et torturés et les dirigeants français passent leurs vacances dans les palais du roi Mohamed VI. N’est-ce pas là une provocation claire à l’Algérie et une humiliation qui exige des représailles? Quel mépris pour le peuple et la nation algériennes et quelle injustice vis-à-vis du peuple sahraoui! 
    Les gouvernements français et marocain veulent faire du Sahara Occidental un nouveau Cachemir, une région qui attend l’application du droit à l’autodétermination depuis 1948.
    Les Sahraouis ont fait confiance à l’ONU et à la communauté internationale et ont décidé de ne plus mener de lutte armée, s’exposant ainsi au risque de pérennisation de cette situation dont ils sont les seuls perdants. Quand est-ce que le Front Polisario et l’Algérie vont réagir pour empêcher cela?

  • Crise gouvernementale au Maroc après l’affaire Haidar

    Crise gouvernementale au Maroc après l’affaire Haidar

    L’affaire Aminatou Haidar vient de se payer les premières têtes au Maroc. Le roi du Maroc s’est débarassé de deux poids lours : le ministre de l’intérieur, Chakib Benmoussa et celui de la justice, Abdelouahed Radi, leader de l’USFP. Aux yeux des analystes consultés par ce journal, c’est une reconnaissance de l’échec dans la gestion de la crise enclenchée en novembre par l’expulsion de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar et résolue avec son retour à El Aaiun après 32 jours de grève de la faim.
    Les changements dans le Gouvernement marocain affectent, en outre, aux portefeuilles du Tourisme, des Relations avec le Parlement et de la Modernisation du Secteur Public. Pour la spécialiste en monde arabe Maria Dolores Algora, « le cas Haidar a abîmé l’image de Rabat en déplaçant le contentieux au forum européen ». « Le Statut Avancé avec l’Union Européenne est vital pour le Maroc, pour son économie, raison pour laquelle il avait besoin de sauver la mise avec les destitutions dans la Justice et l’Intérieur. Et cette conjoncture a été exploitée pour faire des changements dans d’autres portefeuilles également importants pour les objectifs du Maroc envers l’UE », ajoute-t-elle.
    La crise gouvernementale a eu lieu le lendemain de l’annonce de la part de Mohamed VI de la création d’une commission consultative qui devra mettre en place la « régionalisation avancée » dans le pays. Le monarque veut que ce plan commence dans le Sahara Occidental occupé, territoire dans lequell il essaie d’imposer un statut d’autonomie. Le nouveau ministre de l’intérieur, Taíb Cherkaui, ne provient pas des cercles des puissants services de sécurité, mais il présidait le Tribunal Suprême et il est considéré un bon connaisseur du système autonome espagnol.

     Rabat veut donner ainsi un autre pas dans la consolidation de l’annexion d’un territoire considéré par l’ONU comme territoire non-autonome en attente de décolonisation, même s’il est géré par le Maroc depuis plus de trois décennies, après le retrait de l’Espagne.
    Après la gifle donnée par Aminatou Haidar, le Maroc essaie de reprendre l’initiative en présentant à nouveau la proposition de régionalisation. Une proposition qui date de 1997 et qui croupisse dans les tiroirs des feuilletons mensongers du Makhzen. La nouvelle annonce sera aussi vide que celles qui l’ont précédée. C’est une tentative de récupérer l’intiative et une façon de destituer les deux tortionnaires de l’Intérieur et de la Justice et l’ambassadeur en Espagne sans se faire humilier.

  • Le roi Mohamed VI lance un gilet de sauvetage

    Le roi Mohamed VI n’état pas dans ses meilleurs états, hier, lors d’un discours qui a surpris le peuple marocain. Un discours pour apaiser les marocains après les multiples déceptions de leur élite. L’échec du Maroc, à l’intérieur comme à l’extérieur, a conduit au désengagement progressif des grands, comme la France et le gouvernement socialiste espagnol qui le soutenaient, de son plan d’autonomie. Alors, on annonce la régionalisation.
    Le Maroc ressemble à une voiture qui roule à grande vitesse sur une autoroute, mais dans le sens inverse, pensant que toutes les autres voitures qui roulent dans le bon sens sont dans l’erreur. La royauté makhzénienne n’a pas encore compris que si elle veut marcher dans la bonne voie internationale, elle doit faire un pas irréversible pour en finir avec le conflit du Sahara occidental et pour liquider le colonialisme dans cette dernière colonie de l’Afrique, comme l’attestent la communauté mondiale et les Nations Unies.
    Face à la résistance civile sahraouie, victime de violations des droits de l’homme exercées contre les civils, le royaume du Maroc se trouve dans une situation difficile. Cette résistance a démontré la fausseté de ses déclarations et de son discours médiatique sur ce qu’il appelle l’ouverture démocratique censée tourner la page du passé.
    Le monde, le système international ainsi que la présence de la force d’interposition (Minurso) ont été eux aussi contrariés par la fausseté des déclarations et la désinformation véhiculée par le discours politique et médiatique du Maroc au sujet du respect des droits de l’homme en mettant sur pied des institutions censées s’occuper de ces questions. Sans parler des entraves que met ce pays contre l’application des plans, des résolutions onusiennes et contre les tentatives politiques du processus de négociations, fondées, en principe sur une question fondamentale, à savoir le droit à l’autodétermination.
    Les déclarations et le brouhaha médiatiques au Maroc au sujet du Sahara Occidental apparaissent toujours au moment où le régime makhzénien et ses partis politiques tentaculaires sentent l’aggravation de la crise que vit ce pays et qui témoigne de l’échec de ce qu’ils appellent l’ordre nouveau au Maroc post-années de plomb. Le Maroc se trouve maintenant, grâce à la réussite de la résistance civile et diplomatique sahraouie, dans une situation d’isolement qui s’aggrave de jour en jour.
    L’Espagne vient d’annoncer clairement qu’elle ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le territoire sahraoui. Les Nations Unies ne lâchent pas le principe d’autodétermination pour le peuple sahraoui et les pressions exercées sur le Maroc pour l’amener à respecter les droits de l’homme au Sahara se multiplient.
    Quand Hassan II a compris que son régime était en danger, il a accepté le principe de référendum au Sahara Occidental pour prouver au monde qu’il cherche vraiment une solution mais, en réalité, c’était pour la stabilité de son régime. Maintenant il faut que Mohamed VI prenne une décision débouchant sur des négociations afin de mettre fin à son occupation du Sahara Occidental avant qu’il n’y ait plus de remèdes aux dégâts produits. Mais continuer à exercer la politique de l’entêtement, cultiver la non-coopération avec la communauté internationale et les Nations Unies conduit fatalement à un isolement accru sur la scène internationale. Les rapports des différentes organisations internationales juridiques et humanitaires au sujet des violations des droits de l‘homme au Sahara Occidental occupé sont le début dans ce scénario.
    Le nouveau « cadeau » apporté par Mohamed VI (la régionalisation) fera du Sahara une région décentralisé, peut-être, mais entourée d’un Mur de la Honte qui mesure pas moins de 2.720 kilomètres, 180 000 soldats marocains suréquipés mobilisés pour le défendre, doté de radars et de systèmes sophistiqués, dix millions de mines anti-personnel disséminées le long du territoire qui réduisent amplemant la liberté de circulation de la population.
    Mais autonomie, régionalisation, décentralisation… sont des môts qui requièrent un certain respect pour les principes démocratiques et les droits les plus fondamentaux des citoyens. Est-ce cela possible dans un royaume épinglé presque tous les jours pour ses pratiques repressives à l’égard du peuple marocain, du peuple sahraoui, de la presse, des soulèvements populaires contre la pauvreté, le chômage, les dépassements des services de sécurité, la corruption, etc?
  • Lorsque le bourreau s’affiche en victime

    Trente-quatre ans d’exode, de souffrances, de guerre au Sahara Occidental ont, nécessairement, comme conséquence, l’apparition de phénomènes étranges au point de nous étonner.



    Jadis, on disait « ce lionceau fils de ce lion », aujourd’hui on peut dire cela aussi mais d’une autre manière ; on pourra dire « ce serpent fils de cette vipère ». Jadis aussi on disait « vis longtemps, tu entendras des étrangetés ». Ce sont là des vérités pour ceux qui n’ont plus honte au point où un membre de la famille Sayed s’affiche en démocrate et se permet de critiquer la gestion de la direction du Front Polisario.
    Cette famille était derrière tous les malheurs actuels des sahraouis. Une famille de pervers narcissiques qui utilisent les autres comme s’ils n’étaient que des objets. Pour eux, les autres n’étaient que des marionnettes entre leurs mains, et ils faisaient des choses que nous n’aurions même pas osé imaginer (soit à l’encontre de notre morale soit de notre éducation). Ils prenaient les citoyens pour leurs esclaves du fait qu’ils sont les frères d’El Ouali Moustpha Sayed, le créateur du Front Polisario, mort dans une attaque contre la capitale mauritanienne, Nouakchott, en 1976. Pour eux, le mouvement de libération sahraoui était leur digne héritage. Alors, ils méprisaient tout le monde, ils réprimaient, et ils crachaient sur toute personne qui osait lever la voix contre leurs pratiques. Il était monnaie courante d’insulter les gens, les rabaisser plus bas que terre, les traiter encore moins bien qu’un chien… 
    Bachir Moustapha Sayed, après la mort de son frère, est devenu le cerveau moteur du mouvement et son frère, Baba, représentant en France. La lutte pour le pouvoir entre Bachir Sayed et Omar Hadrami, ce dernier devenu plus tard transfuge à la solde du régime marocain, ont laissé des sequelles que nous pouvons encore aperçevoir, de nos jours. 
    Le caractère insolite de Baba Sayed a fait que nous avons perdu la sympathie d’une grande partie de la diaspora sahraouie en France, sans compter son grossier comportement avec tous les militants du Front. Et pour remplir le vase, il a fini au Canada comme demandeur d’asile où il a passé des années à harceler la direction du Front avec des publications largement expolitées par les moyens de propagande ennemie. 
    Aujourd’hui, depuis quelques temps, en public comme en privé, sur le net comme autour d’une séance de thé à la menthe, il s’affiche comme démocrate qui revendique des réformes au sein du Front. Il se répand en critiques, il s’en prend à la direction du Front Polisario. Il l’accable et l’accuse de tous les maux qui accablent la cause sahraouie. Il est drôle de voir la façon dont les bourreaux d’hier peuvent se présenter en victimes aujourd’hui. 
    Au sein de la communauté sahraouie, il y a, certes, unanimité sur le fait que l’actuel leadership du mouvement sahraoui ne répond pas pleinement aux aspirations du peuple. Loin de moi l’idée de défendre les dirigents du Front, mais dans le cas concret de M. Baba, cet acharnement contre les responsables sahraouis, est-il poussé par des objectifs nobles ou est-ce seulement de l’égoïsme? Les connaisseurs de Baba savent  qu’il fait partie des personnes qui réfléchissent et agissent seulement en fonction de leurs intérêts personnels. 
    La direction du Front Polisario est loin d’être parfaite, mais Baba Sayed n’est pas le mieux placé pour lui faire des reproches.

  • Le roi Mohamed VI face à son sort

    Arrivé au pouvoir en 1999, Le roi Mohamed VI avait eu toutes les chances de construire un Etat véritablement démocratique, stable surtout que ses premières initiatives avaient rassuré tous les marocains épuisés par trente-cinq ans de répression du règne de Hassan II.
    Le peuple marocain avait applaudi à cette nouvelle politique prônée par le nouveau souverain. Mais à la surprise générale, il va étaler devant tout le monde sa véritable nature et les objectifs des nouveaux maîtres du pays qui n’auront que du mépris et d’arrogance pour le reste des marocains. Le pays sombre de nouveau dans la violence, la terreur et la peur.
    Le régime de Rabat ne cache plus sa nature : une dictature. Peut-être pas la plus tyrannique, mais les dégâts qu’ils occasionnent ont tendance à s’accroître. Avec le soutien de la France. Les arrestations arbitraires sont devenues monnaie courante, les procès d’opposants au régime n’ont de juste que le nom, les manifestions sont toujours par le sang réprimées.
    Mohamed VI a vite déçu l’espoir du peuple marocain qui, après plusieurs décennies de plomb, aspire à la paix, à une évolution démocratique de la vie politique, et surtout d’une bonne gestion de ses ressources, seul gage pour sortir le Maroc d’une pauvreté endémique.
    Les violations des droits de l’homme ont atteint une proportion très préoccupant. Plus grave, une classe s’est mise en place, constituée du roi et de ses alliés, ils sont responsables d’innombrables détournements de biens publics et de l’aide internationale, se livrent à des exactions inhumaines mais aussi jouissent d’une impunité totale. Cette situation dramatique, source du mécontentement populaire entraîne le pays vers des lendemains encore plus sombres.
    Certes, les médias nationaux et français, appelés à la rescousse du régime et grassement payés pour les besoins de la cause, ont servi de relais tapageurs à un non-événement en décrivant la mascarade du consensus comme étant une « manifestation de soutien », les partis marionnettes ayant accepté de se livrer à ce simulacre.
    Mohamed VI et sa clique se sont mis dans la tête qu’ils sont plus malins que tous les habitants du royaume et peuvent créer des centaines de partis politiques fantoches pour amuser la galerie et servir de caution pluraliste et démocratique à son régime.
    Le temps passe inéluctablement et chaque jour qui passe, la grogne monte d’un créneau. Mohamed VI, tel un rouleau compresseur, gronde et fait trembler la terra, il est prêt à dévorer n’importe quel humain qui lève la voix contre lui. L’heure de vérité a sonné. Son clan et tous ses subordonnés sont face à leur destin qui s’annonce de mauvais augure.
    Le nouveau roi n’a pas les qualités intelectuelles de son père et il a confié le destin de la nation dans les mains d’une poignée de voyous qui accumulent les échecs et les fautes graves.
    Mohamed VI se fait rare, on ne le voit pas souvent. Les critiques de la presse étrangère empêchent les longues vacances au Brésil, en Thaïlande. Alors, il s’enferme pour de longues durées. Il boude les rencontres avec les personnalités. Le protocole du palais ne sait plus quoi faire et surtout quelle excuse présenter à tous ces nombreux hôtes qui se déplacent au Maroc.
    Dans la presse, tout le monde s’interroge. Où se terre Mohamed VI? Est-il inquiet pour son pouvoir ou est-il seulement perturbé par ce qui se passe dans les rues du royaume? Autant de questions qui taraudent le peuple marocain et la communauté internationale. Les plus proches collaborateurs affichent tout .de même un sourire rassurant et se contentent de répondre :  » Le roi est occupé dans les chantiers nationaux ». Autant dire que Mohamed VI est entré en ’Khaloua » (isolement pour des pratiques mystiques) Quant à son lieu de refuge, il ne faut pas être très doué pour deviner que c’est dans un endroit on ne peut plus sûr. Son luxueux palais.
    Son attitude est source de nombreuses questions. Mais quand on s’y penche plus sérieusement, on s’aperçoit que c’est très véridique et hautement révélateur. Mohamed VI doit réfléchir sur la gestion calamiteuse de ses conseillers et subordonnés. Il doit réfléchir sur les innombrables bêtises qu’on lui a fait commettre.
    L’heure est très grave et cela Mohamed VI ne l’ignore pas. Il sait aujourd’hui plus qu’hier que les jours du régime sont désormais comptés. C’est un véritable compte à rebours qu’il vit enfermé dans son palais. Tel un condamné à mort qui attend son heure d’exécution, Mohamed VI voit défiler dans sa tête toutes ses bêtises commises depuis son intrônisation. S’il peut arrêter le temps, il n’hésitera pas un instant. La dépression et l’abus des boissons alcoolisées augmente sa gourmandise et il prend de plus en plus de poids.
    Échec et mât ! Tel aura été le résultat enregistré par le pauvre dictateur et sa bande d’opportunistes. Alors on sort la vieille histoire de la menace extérieure et on appelle à l’unité et au consensus pour sauver le régime agonisant
  • La neutralité active de notre ambassadeur au maroc

    Que nous prépare-t-on ? C’est tout de même assez hallucinant d’accepter la visite diplomatique organisée par le Maroc dans les territoires occupés pour essayer de tirer le meilleur profit de l’incompétence des premiers diplomates qui auraient non pas le bon goût de refuser l’invitation mais surtout la mauvaise inspiration d’y aller et de se fendre d’une déclaration aussi insensée quand on parle au nom de la Mauritanie !

    Incompétence ou ballon d’essai du gouvernement mauritanien pour préparer un changement de neutralité officielle pour bientôt. Vu la gravité de la déclaration, inouïe dans la bouche d’un ambassadeur mauritanien au Maroc, qu’attend l’état mauritanien pour le rappeler ?
    En réalité , même si c’est une bourde due à une certaine façon de faire à la mauritanienne qui consiste toujours à flatter l’hôte même si on n’en pense pas un mot, toujours est-il que l’état mauritanien ne peut pas, non plus, désavouer son ambassadeur sans que le Maroc ne le prenne mal. Alors c’est le silence radio au sommet de la diplomatie à ce sujet. Se taire et laisser passer.
    Sauf que dans cette affaire, la vieille technique mauritanienne qui consiste toujours à faire le dos rond quand on se sent trop petit pour réagir ou que l’on se croit trop fin pour changer la tactique du ballon d’essai présumé , cette technique fonctionnerait si les algériens d’à côté pouvaient s’en satisfaire sans parler des sahraouis eux-mêmes !
    Ce déplacement de notre ambassadeur jusqu’à dakhla pour faire de pareille déclaration sans être censé ignorer tout le profit médiatique et diplomatique que la propagande marocaine pourrait en tirer et en tire déjà aux dépens de la sécurité intérieure mauritanienne présente et future, ce déplacement et cette déclaration sont extrêmement dangereuses tout le monde le sait et le dit sans toujours oser l’écrire hors des salons.
    A l’heure où nous avons besoin d’une entente cordiale sinon fraternelle avec tous nos frères de la région pour lutter contre le terrorisme voilà que, mine de rien , on se lance dans les pires déclarations possibles et inimaginables dont un seul mot suffit à ruiner l’entente fraternelle avec certains voisins extrêmement impliqués dans cette affaire des frères ennemis.
    On peut craindre le Maroc , il y a de quoi, nous sommes tout petits mais aller agir en ignorant l’autre terrible voisin à cette heure de la lutte contre le terrorisme c’est rouvrir le sol mauritanien à la lutte indirecte entre deux géants .
    Nous n’en avons ni la force , ni les moyens ni même le droit ! Quoiqu’il advienne dans cette affaire territoriale où nous avons déjà perdu la guerre d’où surtout une partie de notre terre, il ne faudrait jamais que les martyrs de la république islamique de Mauritanie deviennent les martyrs du Maroc !
    Ils sont morts pour notre pays et nous avons signé la paix pour enfin la mériter .
    Qui, sinon le peuple mauritanien par référendum, a aujourd’hui le droit de changer notre position ou faire la sourde oreille quand un ambassadeur dérape ? Personne ! Pour ma part, même si je ne reconnais au Maroc que le droit du plus fort de se battre pour augmenter son territoire en y adjoignant nos terres que nous avons laissés à nos frères sahraouis, jamais je ne regarde cette carte, celle de mon pays, sans avoir un serrement de cœur face à ce territoire dont on nous a amputé !
    Alors quitte à le perdre, je préfère le voir dans les mains de ceux qui ont en commun avec la nous la République ! La république n’est pas un vain mot ! Et si nous devons avoir une neutralité, elle doit être autrement active c’est-à-dire ne jamais laisser seul le peuple sahraoui seul face à l’avancée de la monarchie!
    Le jour où le grand Maroc verra le jour, nous ne serons plus que moins que rien. Le Maroc fera de nous une autre province par la guerre économique et nous ne servirions aussi qu’à recevoir chez nous toute leur misère
    Non ! Au grand Maroc hors de ses frontières !
    Vive la république Sahraouie libre et indépendante ! Là est l’intérêt de la Mauritanie , là est l’intérêt de l’équilibre des forces dans la région.
    Tel est l’avis d’un citoyen qui après cette déclaration ne mettra plus les pieds dans royal air Maroc car si on me prenait à une escale à casa qui viendrait à mon secours ? Est-ce mon pays si fatigué ? non !
    Alors je le dis haut et fort pendant que je suis encore chez moi: Le Maroc aux marocains ! la république sahraouie aux sahraouis !
    C’est là je le sais un cri de poète car je sais que nos frères sahraouis finiront par s’incliner car le rapport de force est terrible mais je ne souhaite pas que mon pays puisse un jour être accusé d’avoir fait pencher la balance avec le sang de nos martyrs et l’impuissance de notre armée!
    Not in my name !
    Vlane

  • Latifa Cherkaoui, femme du Makhzen de l’année 2009

    En tant qu’organisation sociale, politique, militaire et économique, le Makhzen est un système d’allégeances « intégrées » et « superposées » où, comme le souligne Gérard Mairet dans «Les doctrines du pouvoir, la formation de la pensée politique, Paris, Gallimard, 1978 » : « sous le tyran ultime, et de proche en proche, l’illusion de commander fait de tous et de chacun des petits chefs serviles à la dévotion du chef suprême, s’identifiant à lui, jusqu’à être sous le grand tyran tyranneaux eux-mêmes. » 
    Pour maintenir ce système, la population marocaine est la cible d’une guerre psychologique, sans relâche. Elle doit être occupée par ses problèmes, sinon on lui fabriquera d’autres. Et l’un des meilleurs outils d’une telle guerre est l’intoxication. Des rumeurs, des fausses informations, une mauvaise qualité de formation de base, la manipulation, une presse aux ordres, des programmes télé sur mesure … En fait, infantiliser les masses. Ce sont un ennemi de l’intérieur, un ennemi de classe. L’ennemi n’est plus à l’intérieur, mais à l’extérieur. Dans ce cas, l’Algérie. Une politique de collaboration de classes est de mise. 
    Dans le domaine de la manipulation, la désinformation, l’intoxication et l’endoctrinement, l’agence MAP ne peut envier les agences de presse des pays les moins démocratiques. Agrippée à une propagande révolue et un style désuet, elle inonde le quotidien du marocain. Les moindres gestes et actes de la dynastie Alaouite sont valorisés au plus haut point. La presse vassale et courtisane glorifie dans chaque dépêche et article le roi absolu et de droit divin Mohammed VI. Le lexique et la sémantique employés par ses « journalistes » indignes sont empruntés au vocabulaire moyenâgeux. Les éloges et louanges de la monarchie constituent l’activité principale. A l’heure de l’information plurielle, diversifiée et de l’Internet, cette armée de la propagande financée par les contribuables marocains poursuit son matraquage en faveur de l’asservissement du peuple marocain. 
    L’un des piliers de la machine de propagande du Makhzen est Latifa Cherkaoui. Cette aristocrate féodale, championne de la langue de bois, bien initiée et élevée à la rigueur makhzénienne constitue un exemple de la servitude. Son maître, le roi, est son dieu. Lorsqu’elle le défend, elle croit défendre sa patrie. Elle manipule le peuple mais elle ne sait qu’elle est une marionnette dans les doigts criminels et pervers de son maître, de son chef qui se sert d’elle comme une proxénète véreuse se sert d’une pauvre fille. 
    Elle intoxique les marocains au quotidien pour faire plaisir à son roi, pour dire ce que son chef croit être indispensable pour garder au pouvoir son roi, son roi qui s’enrichit sur le dos de son peuple sans honte et sans remords. Comme tout serviteur dévoué, elle a cessé d’être, de réfléchir, de désirer, de rêver et de penser, elle a dans son esprit ce que son maître lui a imposé. Le serviteur est heureux quand son chef est content de lui, ses émotions ne lui appartiennent plus. 
    Le confort matériel a fait qu’elle n’écoute plus son cœur, son cœur bat au rythme du cœur de son chef nuit et jour. Le serviteur possède la raison que son chef lui permet de posséder jusqu’à la fin de ses jours. Le serviteur croit en celui auquel croit son chef et son chef croit à son roi. Son roi qui croit à son orgueil, en la puissance de son pouvoir et aux nombres de ses courtisans et de ses flatteurs. Le serviteur n’a plus ni père, ni mère, il est la propriété de son chef qui le paye, qui le protège, qui le loge et qui le nourrit jusqu’à sa mort. 
    Le serviteur a oublié son histoire, c’est son chef qui décide de son présent et qui lui prépare son avenir. Le serviteur hait celui ou celle que hait son chef. Le serviteur ne comprendra ses erreurs que lorsqu’il sera dans les mains de son créateur sauf s’il se réveille un jour pour aller se mettre du côté  de ceux qui refusent de vendre leurs âmes, leurs esprits et leurs cœurs. Sauf s’il décide de rompre avec ceux qui ont rendu sa patrie pire qu’un cimetière. 
    Elle a fait du web un outil pour répandre son venin sous des pseudos multiples : Idrissi Moulay Hachem, Kalimati, Mohamed Joundy, etc… L’harcèlement des sites qui publient les articles de Diaspora Saharaui est devenu un travail quotidien. Bref, le Makhzen ne saura jamais payer les services rendus par cette dame qui dirige le journal du palais royal.
  • Nouvelle violation du cessez-le-feu par le Maroc

    Le Maroc joue la guerre dans le territoire du Sahara Occidental. Les forces aériennes du royaume alaouite exécutent des manoeuvres militaires avec les F-5 et les Mirages F-1 français dans la région d’Oum Dreiga, près du mur de défense marocain.
    Le roi des soumis, Mohamed VI, n’a pas pu digérer la gifle médiatique qui lui a fourni l’expulsion arbitraire d’Aminatou Haidar et aujourd’hui il essaie d’effrayer  la communauté internationale avec le rugir des avions de combat. 
    Le Maroc, une fois de plus,  viole le droit international et les résolutions de Nations Unies. Il n’y a aucune chance que le Conseil de Sécurité réagisse à ce nouveau défi marocain, le gouvernement français est là pour l’empêcher, comme il l’a empêché, au mois d’avril dernier, de voter une résolution qui permette à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de surveiller le respect des droits de l’homme dans cette ancienne colonie espagnole. 
    Le Maroc se moque constamment de l’ONU, du peuple sahraoui, de l’Espagne, de la France et des États-Unis, et de tout ce qui est contre son occupation illégale du Sahara, même au détriment des mesures de confiance que les Nations Unies essaient de cultiver entre les parties belligérantes. 
    Le Maroc montre, une fois de plus, son intransigeance en recourant à des actes graves et inadmissibles, qui rentrent dans le cadre de l’escalade qu’il cherche vainement à imposer depuis qu’il a constaté l’échec flagrant de son plan d’autonomie. 
    Le Maroc, dernier état colonial en Afrique commet chaque jour des crimes contre l’Humanité au Sahara Occidental qu’il occupe depuis 1975. Les sahraouis qui ne demandent que la tenue d’un référendum pour choisir leur avenir réclament depuis longtemps le « démantèlement » du mur de séparation de leur pays en deux construit par les Israéliens dans les années 1980 et dénoncent régulièrement la pose des 8.000.000 mines anti-personnelles sans aucune indication du danger qu’elles constituent pour les citoyens. 
    Rabat qui sait qu’elle ne comptera pas sur l’administration Obama pour faire passer son «plan » au Conseil de Sécurité s’agite dans la douleur de la défaite diplomatique qu’il connaît depuis l’instauration du cessez-le-feu en 1991. Alors, il s’acharne sur la population civile sahraouie sous le regard complice des médias, des partis et des ONG’s marocains. Nul doute que les temps sont durs pour les Sahraouis vivants dans les territoires occupés par les forces marocaines. De la répression et encore de la répression est le lot quotidien qu’ils subissent. 
    Aujourd’hui, vivre sous occupation marocaine signifie vivre avec la crainte des arrestations arbitraires, de la torture, de la détention sans procès, des procès injustes, des disparitions, et des exécutions sommaires, sans mentionner les discriminations sur les lieux de travail et le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc. 
    L’escalade de répression, l’état de siège militaire et médiatique imposé au Sahara Occidental, le mur de la honte qui divise le territoire et la population sahraouis, qui est un crime contre l’humanité, constituent autant de facteurs qui violent les résolutions onusiennes et leurs efforts déployés dans la recherche d’une solution pacifique de ce conflit qui date de plus de 34 ans.
  • 2009, annus horribilis pour la liberté d’expression au Maroc

    Lorsque les historiens se pencheront sur ce début de deuxième décennie du règne de Mohammed VI, 2009 sera sans doute considérée comme une année de régression majeure pour la liberté d’expression au Maroc. Une « Annus horribilis » pire que toutes ses précédentes. En cet automne marocain, le Maroc a fait un formidable et effrayant bond en arrière comme peu de pays peuvent se le permettre. Rétrospective sur quelques affaires.
    ZAHRA BOUDKOUR: 2 ANS DE PRISON FERME 
    Le jeudi 9 juillet 2009, le tribunal de première instance de Marrakech a condamné Zahra Boudkour à deux ans de prison ferme pour avoir manifesté contre les frais d’hospitalisation trop élevés imposés aux étudiants. Zahra, 21 ans, est la plus jeune détenue politique du Maroc. Procès en appel en cours. 
    HASSAN BARHOUN: DIX MOIS DE PRISON FERME 
    Le lundi 13 avril 2009, la cour d’appel de Tétouan a condamné l’activiste Internet Hassan Barhoun à dix mois de prison pour diffusion de fausses nouvelles. Hassan Barhoun a contribué à la publication d’une pétition dénonçant la collusion d’un membre du ministère public dans une affaire de corruption.
    Hassan Barhoun a été libéré le 1er août 2009 après « une grâce royale »
    CHAKIB KHAYARI: TROIS ANS DE PRISON FERME
    Le mardi 23 novembre 2009, la cour d’appel de Casablanca a confirmé la condamnation de Chakib Khayari à trois ans de prison ferme. Le président de l’Association du Rif pour les droits de l’Homme avait donné des interviews à la presse, déclarant que des personnes impliquées dans le trafic de drogue à Nador avaient pu « accéder à des postes importants au sein d’institutions de l’Etat ».
    – BACHIR HAZZAM : QUATRE MOIS DE PRISON FERME
    – ABDULLAH BOUKFOU : UN AN DE PRISON FERME
    Le mardi le 15 décembre 2009, le tribunal de première instance de Guelmim a condamné le blogueur Bachir Hazzam à quatre mois de prison ferme pour « diffusion de fausses informations portant atteinte à l’image du royaume concernant les droits de l’homme ». Bachir avait diffusé un communiqué relatif à des manifestations locales.
    Le propriétaire d’un cybercafé, Abdullah Boukfou, a été condamné par le même tribunal et pour les motifs à un an de prison ferme. Procès en appel en cours.
    DRISS CHAHTANE: UN AN DE PRISON FERME
    Le 15 octobre 2009, le tribunal de première instance de Rabat a condamné Driss Chahtane , Directeur de publication du journal Al Michaâl, à un an de prison ferme pour avoir publié des articles sur la santé du roi et a ordonné son incarcération immédiate.
    Malgré sa demande de grâce au Roi Mohamed VI et un Etat de santé très préoccupant, Driss Chahtane demeure en prison. Procès en appel en cours.
    – MUSTAPHA HIRANE: 3 MOIS DE PRISON FERME (EN LIBERTÉ PROVISOIRE)
     RACHID MHAMID: 3 MOIS DE PRISON FERME (EN LIBERTÉ PROVISOIRE)
    Le 15 octobre 2009, le tribunal de première instance de Rabat a condamné Mustapha Hirane et Rachid Mhamid, deux journalistes du journal Al Michaâl, à 3 mois de prison ferme chacun pour avoir publié des articles sur la santé du roi. Mustapha Hirane (photo) et Rachid Mhamid ont été laissés en liberté provisoire en attendant la fin du procès en appel. Procès en appel en cours.
    – RACHID NINI: TROIS MOIS DE PRISON FERME (LAISSÉ EN LIBERTÉ)
    – SAÏD LAÂJAL: DEUX MOIS DE PRISON FERME (LAISSÉ EN LIBERTÉ)
    Le lundi 16 novembre 2009, le Tribunal de première instance de Casablanca a condamné Rachid Nini (Directeur du Quotidien AL Massae ) à trois mois de prison ferme et Saïd Laâjal (journaliste dans la même publication) à deux mois de prison ferme pour « publication de fausse information ». La publication avait publié un article sur le démantèlement d’un réseau de trafic de drogue. Procès en appel en cours.
    – TAOUFIK BOUACHRINE: 4 ANS DE PRISON EN SURSIS ET 3 MILLIONS DE DIRHAMS DE DOMMAGES ET INTÉRÊTS AU PROFIT DU COUSIN DU ROI
    – FERMETURE ADMINISTRATIVE DU JOURNAL AKHBAR AL YOUM
    le tribunal de première instance de Casablanca a prononcé les verdicts suivants:
    -Le directeur de Akhbar Al Youm, Taoufik Bouachrine, et le caricaturiste Khalid Gueddar ont été condamnés chacun à un an de prison avec sursis pour « avoir publié une caricature jugée irrespectueuse de la famille royale et du drapeau national »
    -Dans un jugement disjoint pour « manque de respect dû au prince », la cour a condamné Taoufik Bouachrine et Khalid Gueddar à trois ans de prison avec sursis chacun et à payer solidairement des dommages et intérêt d’un montant de 3 millions de dirham au profit du prince Moulay Ismail.
    -Le quotidien Akhbar AL Yaoum a par ailleurs subit une fermeture administrative. Il paraîtra en décembre sous un nouveau nom. Procès en appel en cours.
    ALI ANOUZLA: UN AN DE PRISON AVEC SURSIS
    BOUCHRA EDDOU: 3 MOIS DE PRISON AVEC SURSIS
    Le lundi 26 octobre 2009, le tribunal de première instance de Rabat a condamné à un an de prison avec sursis, le Directeur du quotidien « Al Jarida Al Oula », Ali Anouzla, et à 3 mois de prison avec sursis la journaliste Bouchra Eddou. Ali Anouzla et Bouchra Eddou étaient poursuivis pour avoir publié un article sur la santé du roi Mohammed VI. Procès en appel en cours.
    ALI ANOUZLA, MOHAMED BRINI, MOKHTAR LABZIOUI, YOUSSEF MESKINE ET RACHID NINI : VERSER 3 MILLIONS DE DIRHAMS
    Le 29 juin 2009, , le tribunal de première instance de Casablanca a condamné Ali Anouzla (directeur d’Al Jarida Al Aoula), Mohamed Brini (photo) et Mokhtar Labzioui, (directeur et journaliste d’Al Ahdhat Al Maghribia), Youssef Meskine et Rachid Nini (journaliste et directeur d’Al Massae- photo) à verser 3 millions de dirhams (près de 300.000 Euros) de dommages et intérêts pour le colonel Kadhafi. Inculpation : « atteinte à la dignité d’un chef d’Etat ». 

    LE JOURNAL HEBDOMADAIRE : 250 000 EUROS
    Le 30 septembre, la Cour Suprême a confirmé la condamnation du « Journal Hebdomadaire » à verser 250.000 euros à l’ESISC. Aboubakr Jamaï et Fahd Iraki (Directeur de publication et journaliste à l’époque des faits) avait publié un article contestant une étude sur le Sahara effectuée par l’ESISC pour le compte des autorités marocaines. Le vendredi 16 octobre 2009, 
    « ECONOMIE & ENTREPRISE » : 6 MILLIONS DE DIRHAMS
    Le mardi 30 juin 2009 , la Cour d’appel de Casablanca a condamné le mensuel « Economie & Entreprise » à verser 6 millions de dirhams (près de 600.000 Euros) à la société Primarios une filiale de l’ONA, Holding du roi Mohammed VI. Le mensuel de Hassan Alaoui (photo) avait publié un article de six lignes sur Primarios. 
    Le vendredi 4 décembre, Mohamed Mounir Majidi , secrétaire particulier du roi Mohamed VI a fait vendre aux enchères les biens matériels et mobiliers du mensuel pour payer les dommages et intérets.
    LES CENSURES
    Le numéro du Courrier international de la deuxième quinzaine de juillet a été interdit à la vente au Maroc à cause d’une caraciature du roi. 
    Le mardi 30 juin 2009 , la police a fait une descente chez l’imprimeur de Tel Quel et détruit 100.000 exemplaires du magazine francophone et de sa version en arabe. Son crime ? Avoir publié un sondage sur le bilan du roi. Quatre jours après, c’est au tour du quotidien français Le Monde d’être interdit au Maroc pour le même crime.
    Fin septembre c’est le début d’une longue séquence : tour à tour trois numéros du journal français le Monde, un numéro du quotidien Espagnol El Pais sont interdits pour avoir repris une caricature du cousin du roi entre autres.

  • Khadija Riyadi, personnalité de l’année 2009

    En cette annus horribilis pour les libertés et les droits au Maroc, Mme Khadija Riyadi, présidente de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), mérite, à mon sens, le titre de la personnalité de l’année 2009.
    Dans un pays où les élites ont détourné le regard sur le combat pour les libertés et fermé les yeux sur les exactions commises par le pouvoir, Khadija Riyadi et à travers elle l’AMDH, s’est toujours rangée du côté des victimes et de leurs familles.
    Farouchement indépendante et animée d’une réelle conviction, Madame Riyadi appartient à cette espèce rare de femmes et d’hommes politiques qui ont su se tenir à l’écart de la courtisanerie, de la lâcheté et de la prostitution politique. Quand tout ce que compte le Royaume d’élites courraient derrière les privilèges liés la proximité du pouvoir, à commencer par la proximité avec l’ami du roi et son parti, Khadija Riyadi a préféré la fréquentation et le soutien des pauvres, des laissés-pour-compte et de ce qui reste encore de contestation sociale. C’est son monde, c’est sa vie.
    Quand des manifestants ont été malmenés, des journalistes et blogeurs arrêtés et des publications interdites et qu’ils n’ont eu en guise de réponse de l’élite politique et associative qu’un silence assourdissant, Khadija Riyadi a été parmi les premiers à cogner, à grogner, à taper sur la table et à donner la voix pour exiger le respect du droit à la liberté d’expression.
    Quand des militants des droits de l’homme, et pas les moindres, ont préféré s’abstenir de défendre les islamistes, parce qu’ils ne partagent pas leurs idées, Khadija Riyadi était parmi ceux qui ont tenu bon et les ont défendus parce que tout homme, tel qu’il soit, mérite d’être défendu.
    Quand au nom d’on ne sait quel consensus national, des militants pacifistes sahraouis ont été opprimés et persécutés, l’AMDH de Khadija Riyadi a encore tenu bon parce que pour elle l’idéal des droits de l’homme se situe au dessus de toute considération nationaliste même légitime.
    Quand certains défenseurs de libertés individuelles ont fermé les yeux sur la responsabilité de l’Etat marocain, Khadija Riyadi était parmi les rares qui ont défendu le droit des minorités sexuelles, religieuses et a-religieuses tout en restant crédible. Parce qu’elle agit au nom d’un idéal cohérent : on ne peut parler d’intégrisme religieux quand il s’agit des islamistes et faire preuve d’un formidable intégrisme institutionnel quand il s’agit du roi.
    Depuis des années, Khadija Riyadi lutte pour la liberté et la dignité des hommes dans une société plébiscitaire gouvernée par un régime politique plébiscitaire. Avec courage et détermination et sans jamais renier ses idéaux. Telle est sa gloire. Son combat, fait d’abnégation et de dignité, et celui de ses collègues de l’AMDH et d’autres associations, mérite respect et admiration.
    LARBI