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  • Une nouvelle Intifada provoquée par Mohamed VI?

    Je souffre pour ma mère, mais je ne peux pas lui demander de laisser la grève de la faim « , affirme accablante la fille d’Aminetou Haidar, Hayat Kossimi. Son frère préfère ne pas parler. Elle se met à pleurer après avoir lu une lettre de l’activiste sahraouie qui dit : » Je Pense à vous. Je fais cela pour que, quand vous serez plus grands, vous viviez en liberté « . Dans sa maison, assiégée jour et nuit par la police secrète, le flux de sahraouis qui entrent et sortent pour soutenir ce symbole de l’indépendantisme est imparable. » Nous sommes avec vous « , disent-ils orgueilleux de se sentir représentés par l’une des défenseures des droits de l’homme qui a récolté le plus de reconnaissances internationales. » C’est notre Gandhi « , soulignent les familiers les plus proches.
    En 2005, quand l’Intifada sahraouie a explosé, Haidar a été emprisonnée à la prison noire de l’Aaiún, où elle a entamé une très dure grève de la faim. Le jeûne se répète pour l’activiste, bien que cette fois c’est pour avoir refusé à assumer la nationalité marocaine, cause par laquelle elle a été expulsée de l’ancienne colonie espagnole le 14 novembre. « Si elle avait cessé de manger dans un aéroport de la France ou dans dans un autre pays, elle aurait été jetée dans la rue, mais en Espagne la solidarité est impeccable », dit Mohamed ému, oncle des enfants de Haidar, qui ne veut pas dire son nom de famille.
    Les sahraouis se trouvent repliés chez eux à cause dees menaces, mais des groupes de jeunes se montrent de plus en plus courageux pour remplir El Aaiún de consignes et de drapeaux proa-utodetermination et pro-droits humains. Ils croient en la résistance et « ils préparent la deuxième Intifada », assure Mohamed. Ils attendent seulement l’occasion « pour que le moindre nombre de victimes se produisent ». Pour lui, le succès des mobilisations massives est dans la spontanéité. « A cause de cela, je ne peux pas parler de dates », ajoute-t-il.
    Dans la rue, le mutisme est général, dans les lieux publics aussi, le guet de policiers et de militaires est permanent. Mais à l’intérieur des foyers, le cas Haidar est dans la bouche de tous. De fait, dans une noce qui a été célébrée samedi, l’invitation s’est convertie en manifestation en faveur de l’activiste, avec des cris de « Vive Aminetou, vive la battante ».
    La fille de Haidar est des premières à défier le régime. « Je n’ai pas peur et je sortirais pour protester pour ma mère. Je veux la liberté, et c’est pour cela que je la soutiens », dit Hayat avec intégrité, qui voit en sa mère un modèle, un exemple de la persévérance après plus de 30 ans d’un conflit qui commence à avoir des cheveux blancs. Cependant, depuis que l’activiste a initié la grève de la faim, la situation du Sahara Occidental a donné un tournant radical. « Tout le monde parle de nous. Quand nous pensions que nous étions oubliés, nous revenons au premier plan », déclare Ghalia Diimi, la vice-présidente de l’Association Sahraouie de Victimes de Graves Violations des Droits de l’homme (ASVDH), et qui a connu la torture et la prison.
    Llegar hasta su casa es un suplicio. Coches de la policía secreta siguen los pasos de observadores y periodistas. El refuerzo de la vigilancia no solo es visible junto a la casa de Jimi El Galia y de la familia de Haidar, también en otros barrios poblados por activistas. Mientras el conflicto no se resuelva, Marruecos mantendrá los dispositivos para impedir los gritos independentistas, las proclamas saharauis y las manifestaciones en contra de la expulsión de Haidar.
    Même Arriver à sa maison est un supplice. Des voitures de la police secrète suivent les pas des observateurs et des journalistes. Le renfort de la vigilance est non visible seulement près de la maison de Djimi Ghalia et de la famille de Haidar, mais aussi dans d’autres quartiers peuplés par des activistes. Tant que le conflit n’est pas résolu, le Maroc maintiendra les dispositifs pour empêcher les cris indépendantistes et les manifestations contre l’expulsion de Haidar.
    « Ils ne nous effraient pas avec des fourgons dans tous les coins. 99 % de la population veut vivre en liberté et elle luttera jusqu’à la fin », insiste Mohamed, convaincu que Haidar rentrera chez elle « vivante ». « La pression des EU et de l’Europe fera changer la vision du Maroc ».
    À un pas de la mort, Aminatou Haidar continue une grève de la faim d’un mois. Le corps de Haidar est à un pas de ne répondre plus. En cas de décès, les piliers de la puissance que son peuple domine trembleront de honte devant le monde qui suit pas à pas le dénouement d’une bataille presque silencieuse.
    Le cas de l’activiste suppose un autre obstacle dans la tentative de la part de l’envoyé spécial des Nations Unies, Christopher Ross, de réaliser un nouveau tour de né gociations entre le Front Polisario et le Maroc, dans le cadre des rapprochements initiés en 2007 pour l’indépendance du Sahara Occidental. Les indapendantistes sahraouis (Polisario) considèrent « impensables » de s’asseoir à parler à Rabat avec le « cadavre » de Haidar sur la table. Ross a essayé de fixer une date pour une cinquième rencontre.
  • Aminattou Haidar, la dignité sahraouie




    (source : Presos.org 09/12/09 par Inés Miranda, avocate d’Aminattou Haidar traduction Futur Rouge)

    Aminattou Haidar est le symbole d’un peuple pacifique et solidaire, d’un peuple trahi par la dictature franquiste, qui, le 14 novembre 1975, céda l’administration du Sahara Occidental aux Etats mauritaniens et marocains, suite à son invasion militaire par les troupes marocaines. Cette cession eut lieu un mois après que la Tribunal International de La Haye eut écarté les prétentions annexionnistes de la Mauritanie et du Maroc, en réaffirmant que d’après la résolution 1514 des Nations Unies promulguée en 1960, le peuple sahraoui avait le droit à l’auto-détermination.
    En 1976 commença la guerre entre le Front Polisario et le Maroc. La brutalité déployée par le régime d’Hassan II, avec force bombardements au napalm contre des civils, eut comme conséquence le déplacement d’une grande partie de la population sahraoui vers les amps de réfugiés du désert de Tindouf, dans la Hamada algérienne. Le 6 décembre 1991 fut enregistré un cessez-le-feu, et les deux parties acceptèrent la proposition des Nations Unies pour un référendum d’auto-détermination prévu le 26 janvier 1992.
    Toutefois, le régime marocain n’a cessé de manoeuvrer pour ajourner cette consultation, en ergotant sans fin au sujet de la composition du corps électoral et finit par imposer des options alternatives, qui font fi de la légalité internationale et qui furent rejetées par les Nations Unies.
    Pendant ce temps, le Maroc et de nombreuses entreprises étrangères (parmi elles, certaines sont espagnoles) pillent les vastes réserves naturelles du territoire, comme le phosphate, le pétrole, le gaz naturel, les gisements de fer et d’uranium, et les gigantesques réserves de poissons qui regorgent tout au long des 1600 km de littoral.

    Pendant toute cette période, la politique des différents gouvernements de l’Espagne démocratique n’a jamais rompu avec la trahison franquiste. Aucun de ces gouvernements n’a assumé le rôle de puissance « décolonisatrice » que la légalité internationale lui octroie vis-àvis de son ancienne province.
    Au contraire, tous ont privilégié la « stabilité » des rapports avec le Maroc : d’abord à cause du partage du butin de la pêche, ensuite à cause du rôle de gendarme régional joué par le Maroc dans la gestion des flux de migrants sub-sahariens et, enfin à cause des importants investissements des entreprises espagnoles dans la région.
    « Le gouvernement de Zapatero ferme les yeux devant la souffrance du peuple sahraoui. Par son silence, il tolère les violations des droits humains et permet qu’on nous massacre » a dit en mai 2006 à Madrid Aminattou Haisar lors de sa réception du prix Juan Maria Bandres de la Commission Espagnol d’Aide aux Réfugiés. Trois années plus tard, la répression marocaine se poursuit dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Presqu’un quart de millions d’âmes résistent de façon exemplaire dans la Hamada, pour une solution juste, conforme au droit international, qui autorise leur retour sur leur territoire d’origine.
    Aminattou Haidar est très au fait de toutes ces choses. Elle fut arrêtée pour la première fois en 1987, à l’âge de vingt ans, pour avoir participé à une manifestation contre l’occupation, à l’occasion d’une visite de représentants de l’ONU au Sahara Occidental.
    Elle connut le sort des « disparuEs » , fut mise au secret et torturée pendant presque quatre ans, les yeux bandés, les pieds et les mains attachés, subissant des conditions d’hygiène et d’alimentations infra-humaines. Plus tard, elle dubit d’autres arrestations et vexations de la part des autorités marocains, mais elle n’a pourtant jamais cessé de lutter pour le droit à l’auto-détermination de son peuple.
    En 2005, elle participa à des manifestations pacifiques contre l’aggravation de la répression, pendant lesquelles elle fut de nouveau arrêtée et torturée par la police, et emprisonnée. Le 13 décembre 2005, elle fut condamnée à de la prison ferme par un tribunal marocain.
    Enfermée à ce moment dans la Prison Noire d’El Aaioun (construite par le colonialisme espagnol), elle fit cette déclaration à ses camarades : « C’est un miracle que je sois restée en vie, parce que je suis une femmes épuisée physiquement par tant d’années de disparition et d’emprisonnement, par tant de tortures et tant d’humiliations. Mais je suis ici, et je continuerai à lutter de toutes mes forces, sachant bien que vous-autres, vous êtes là et vous luttez pour nous. Je crois autant en vous qu’en la mer qui est là à 25 km d’ici, de la même façon je suis sûre que les enfants sahraouis réfugiés en Algérie retourneront sur leur terre libérée. Je suis sûre de vous comme je suis sûre du regard affectueux de mes deux enfants, Mohamed et Hayatn que j’aime tant… »
    Aujourd’hui, le 9 décembre 2009, depuis l’aéroport de Lanzrote aux Canaries, Aminattou Haidar en grève de la faim exige depuis le 14 novembre le droit de revenir au Sahara Occidental pour retrouver ses enfants et reprendre le chemin du combat aux côtés de son peuple, un peuple entouré de la solidarité de milliers de citoyens de l’Etat espagnol, mais un peuple maltraité par le gouvernement qui, en collusion avec le régime répressif de Rabat, ignore le rôle que le droit international lui impose de jouer : défendre le droit du peuple sahraoui à l’auto-détermination.

  • Le Maroc souhaite le décès d’Aminatou Haidar

    A l’occasion du 61ème anniversaire de la Declaration Universelle des Droits de l’homme, l’activiste sahraouie Aminetou Haidar a demandé « au monde et spécialement aux mères » qu’ils soutiennent sa revendication pour retourner au Sahara Occidental et pouvoir prendre ses enfants et sa mère dans ses bras et vivre « avec dignité ».
    Dans une lettre ouverte écrite en première personne par l’activiste qui entame son 25 ème jour de grève de la faim, elle déclare que le Jour International des Droits de l’homme « est un bon jour pour l’espoir ».
    « Aujourd’hui, affirme-t-elle, comme chaque jour, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés, je souffre en pensant aux sept activistes de droits de l’homme qui, par une décision arbitraire du Gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et ils sont menacés par la peine de mort. Je pense aussi à la population sahraouie, opprimée et violentée quotidiennement par la police marocaine au Sahara Occidental. Et je pense à leur avenir ».
    Haidar dit « remercier la société espagnole pour sa solidarité et sa défense continue des droits légitimes du peuple sahraoui. Et aussi, sa solidarité avec moi en ces moments durs ». Elle rappelle son « expulsion illégale » de la part du Maroc « après avoir été illégalement retenue à l’aéroport de Lanzarote par le Gouvernement espagnol et après avoir été séparée » de ses enfants contre sa volonté. Par conséquent, ajoute-t-elle, elle sent « plus que jamais la douleur des familles sahraouies séparées depuis plus de 35 ans par un mur de plus de 2.600 kilomètres ».
    Finalement, Haidar rappelle que « en ce moment où est commémoré un jour sacré pour l’humanité, un jour d’idéaux et de principes qui garantissent les droits basiques ; moi, qui suis défenseure des droits de l’homme, je suis en grève de la faim depuis vingt-cinq jours à cause de l’injustice et le manque du respect pour les droits de l’homme ».
    L’autre victime du Maroc est le gouvernement espagnol. Le vieux proverbe qui dit  » Dieu protège moi de mes amis…Mes ennemis je m’en charge » vient comme la bague au doigt dans ces moments de tension avec son « ami » du Sud, le Maroc. Depuis des décennies, l’Espagne fait des efforts malhonnêtes pour garder de bonnes relations avec le royaume alaouite, sa frontière méridionale, l’unique qui inquiète vraiment les hommes politiques espagnols.
    Le Maroc abuse de ce qu’il sait que c’est une crainte latente en Espagne à cause de Ceuta et Melilla. De façon à ce que la monarchie marocaine, avec le roi Hassan II, dans le passé et maintenant avec son fils Mohamed VI, déploie une diplomatie de « serrer et desserrer l’étau », en laissant comprendre qu’ils peuvent leur causer des problèmes quand ils veulent. De là, la politique de tissus chauds avec le Maroc, de là que la politique extérieure espagnole avec ce pays passe pour ne pas irriter ni son Gouvernement ni son roi.
    Mais tout a une limite, et cette limite est la dignité et qu’ils ne prennent pas le monde pour des idiots et encore moins pour des faibles. La réalité est que le Maroc a créé un problème en Espagne en expulsant Aminatou Haidar vers leur pays. Pour commencer, le Maroc viole tout le Droit international en expulsant l’une de ses citoyennes. Le Gouvernement n’a jamais dû autoriser le décollage de l’avion dans lequel le Maroc déportait la militante sahraouie. À partir de là, l’Espagne s’est trouvée impliquée dans le grand jeu de la politique du Maroc.
    Le sort d’Aminatou Haidar est le dernier des soucis des bouchers de Rabat. De plus, n’oublions pas que la valeur de la vie et de la mort n’est pas la même en Europe que dans le royaume de Mohamed VI. Donc, le Maroc est indifférent envers le sort d’Aminatou. Pire encore, il souhaite qu’elle meure pour s’épargner des soucis qu’elle lui cause. Parce qu’elle est l’exemple de ce qui se passe au Sahara Occidental.
    Les sahraouis qui ne se plient pas aux désires des marocains sont arrêtés, torturés, certains disparaissent pour toujours, d’autres trouvent la mort. Maintenant, avec la déportations de Haidar, on en parle. Ce qui fait que le roi du Maroc regrettte certainement ce qu’il a fait. La balle s’est retourné contre lui. Mais il n’a pas le courage de faire marche arrière.
    Un autre pays qui doit être gêné par cette situation est la France. Au mois d’avril dernier, l’ambassadeur français avaient empêché le Conseil de Sécurité de voter une résolution qui permettrait à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de contrôler la situation des droits de l’homme dans cette ancienne colonie espagnole.
  • Le facteur humain, l’élément décisif

    C’était Abraham Lincoln l’auteur de la phrase ; « On peut tromper tout le monde pendant un certain temps et certains pour toujours, mais on ne peut pas tromper tout le monde éternellement« . C’est un joli jeu de mots. En réalité, il existe des personnes capables de tromper beaucoup de gens pendant longtemps. C’est le cas de la monarchie alaouite qui depuis plus de 50 ans trompe le peuple marocain.
    La situation d’Aminatou Haidar et son énorme écho médiatique ont mis à l’évidence le manque de crédibilité des établissements marocains par rapport à leurs intentions et les mensonges relatifs à la régionalisation et au statut d’autonomie pour le Sahara Occidental. De plus, le processus suivi par les autorités marocaines depuis l’arrivée de l’activiste sahraouie à l’aéroport de EL Aaiún montre la fragilité du propre système politique du Maroc. 
    La réponse devant le refus d’une citoyenne, après avoir rempli le formulaire d’entrée au Maroc, à admettre la nationalité marocaine, est répondue par le retrait du passeport, de son arrestation, de sa postérieure « séquestration » et embarquement, contre sa volonté, dans un avion pour son expulsion immédiate vers l’Espagne. Tout cela sans que des charges ne se présentent contre elle, sans qu’elle ne soit portée devant l’autorité judiciaire, sans que, comme il est courant dans n’importe quel état démocratique, que ce soit un juge et non la police qui estime, conformément à la législation en vigueur, l’inaccomplissement ou non de la réglementation légale de la part de cette citoyenne. Il s’agit donc d’un retour à l’état policier, à l’état où la décision de l’administration prime sur la séparation démocratique de pouvoirs, à l’état dans lequel sont piétinés les droits et la liberté basique de la citoyenneté.
    A cause de cela, et même sans entrer au fond du problème d’Aminatou (la défense des droits du peuple sahraoui), l’attitude arrogante de l’administration marocaine montre la fragilité d’un système politique dans lequel la démocratie s’est avéré seulement une scène artificielle avec un décor similaire à celui d’autres étapes obscures de l’histoire politique du Maroc de Hassan II. 
    L’intransigeance marocaine a converti Aminatou non seulement en symbole de la lutte d’un peuple pour ses droits, mais aussi une preuve que la démocratie au Maroc est encore aujourd’hui un système inachevé. 
    Aminatou veut rentrer chez elle. L’activiste demande quelque chose de si élémentaire comme de retourner à son foyer à El Aaiún et de se réunir avec sa famille, comme elle l’a fait sans problème les dizaines de fois qu’elle a voyagé à l’étranger. Un droit fondamental qu’elle veut exercer sans aucun subterfuge, raison pour laquelle elle repousse les propositions espagnoles de lui octroyer la nationalité ou le statut de réfugiée politique. 
    La situation de Haidar en ce moment est illégale pour deux raisons. Parce qu’elle est en Espagne sans passeport et parce qu’elle veut en sortir mais ne peut pas, puisque le Gouvernement ne la laisse pas par peur d’incommoder le satrape alaouite. Ceci s’appelle en langage de Droit International séquestration, et c’est le mot qui décrit le mieux la scène honteuse d’Aminatu Haidar allongée sur le sol de l’aéroport de Lanzarote. 
    Avec son double défi au Maroc et à l’Espagne, Haidar place une loupe planétaire sur un peuple qui revendique depuis trois décennies sa place dans le monde. La langueur de Haidar à Guacimeta a plus de résonance que si la lutte de son peuple se débattait à l’Assemblée Générale des Nations Unies. 
    La cause d’Aminatou Haidar est devenue la métaphore la plus dramatique d’un conflit historique lamentablement irrésolu. Mais ni occulte ni oublié : il n’y a que repasser les adhésions reçues dans son exil forcé dans l’aéroport de Lanzarote, sans oublier la solidarité et sympathie que le peuple sahraoui continuent d’avoir en Espagne et partout dans le monde. 
    Aminatou Haidar est tout le peuple Sahraoui. Sa situation n’est que le reflet d’une nation soumise. Et deux gouvernements qui devraient mourir de honte à cause des mesures nulles qu’ils ont adopté pour résoudre ce problème. 
    Dans les complexes sentiers escarpés des manigances diplomatiques visant à ne pas gêner le voluble et sensible voisin du sud (expert en chantage, maître d’extorsion, enfant gâté des des pseudo démocraties occidentales) s’est glissé un élément ennuyeux et imprévu sur lequel Mohamed VI n’a pas compté : Aminatou Haidar, le facteur humain. 
    Le Maroc peut comploter tout ce qu’il veut avec la France, les USA, l’Espagne, mais le dernier mot sera toujours au peuple sahraoui, que ce soit par les moyens pacifiques ou par la lutte armée qui a laissé pour l’histoire un registre en or écrit par des batailles héroïques qui ont mis en évidence la lâcheté de l’armée marocaine et de son roi.
  • La belle et la bête

    La connivence du Gouvernement espagnol et la malignité du Gouvernement du Maroc ont fait que, peu à peu, les gens se rendent compte de ce qui se passe au Sahara Occidental depuis 1975, l’année dans laquelle d’une manière indigne, imprévue et improvisée, l’Espagne livre ce territoire au Maroc et à la Mauritanie en violant la résolution de l’ONU sur l’autodétermination des colonies. Comme Depuis cette date, les sahraouis ont été exploités et anéantis par le Maroc, en les considérant comme une province de plus dans son labeur de créer le Grand Maroc qu’a imaginé le père de l’actuel Roi. 
    À part que la cession a été faite en matière d’administration et que le comportement espagnol a été (et il l’est) réprouvable et infantile, Mohamed VI ne veut avoir personne qui conteste ses pensées. Ici nous avons Aminetou Haidar, une battante infatigable pour l’autodétermination de son peuple. Une mère de famille consciente que le meilleur avenir pour ses enfants consiste en ce qu’ils vivent dans un pays libre et loin des expoliations continues de ses matières premières.
    Dans son mouvement libertaire avec les proclamations de paix (jamais de guerre ou de violence) elle a été l’objet d’une manigance du gouvernement marocain : après un vol, elle est arrivée à sa terre natale et les autorités lui ont interdit l’entrée bien qu’elle avait la documentation en règle, lui ont retiré son passeport et l’ont mise dans un avion à destination des Îles Canaries vers un aéroport qui n’est pas fréquenté (celui de Lanzarote) pour éviter la pression médiatique. La bonne femme a averti le pilote qu’elle a été embarquée contre sa volonté mais un appel opportun provenant des hautes sphères a fait qu’il ne change pas de direction. 
    Ici commence la complicité espagnole avec le Maroc, dans son labeur, pour sauver les accords de pêche, commerciaux et énergétiques (le gazoduc qui traverse le Détroit, il faut pas l’oublier), il ignore cette dame. Il oublie mystérieusement une convention signée par celui qui peut lui offrir un retour s’il prouve qui est-il (chose qu’elle peut faire), et ils oublient aussi qu’une loi des étrangers existe pour rapatrier les immigrants indocumentés (Aminatou est l’indocumentée avec documentation). 
    Les timorés du gouvernement ne lui offrent qu’un pacte humiliant : qu’elle reconnaisse son échec et que c’est de sa faute et accepter la nationalité espagnole. Mais elle ne se laisse pas faire. Elle a commencé une grève de la faim pour que son cas sorte à la lumière. Mais cette femme n’a pas de constitution robuste et on a peur pour sa santé. Il faut croire que son action sera bien récompensée, mais on soupçonne aussi qu’elle sera un martyr pour sa cause, puisque seulement les grèves de la faim fonctionnent avec les assassins de masses (De Juana Chaos) qui se croient des porteurs de la vérité fondamentale et du pouvoir de juger les autres et non pour les mères qui croient en la liberté de leur peuple. 
    «  Un Marocain peut être seulement patriote ou traître« , selon les termes de Mohamed VI, mais il a oublié que les sahraouis ne sont pas marocains, mais sahraouis, des citoyes d’un pays qui est toujours considéré comme un territoire non-autonome. Ce pays, la RASD, est très riche en phosphates, une ressource qui fait du Roi des Pauvres, l’un des rois les plus riches du monde. Le magazine Forbes avait spécifié que Mohamed VI a des affaires dans tout le pays et dans presque tous les secteurs. Au développement de ce patrimoine, il contribue substantiellement le fait que le Maroc est l’une des principaux pays dans l’exportation de phosphates, dont le prix a expérimenté ces dernières années une montée remarquable. Dans la ville de Boucraa, près d’El aaiun, la ville natale d’Aminatou, se trouve l’un des gisements les plus importants du monde. Son exploitation par le Maroc arrive aux 4 millions de tonnes par an, avec l’attente d’atteindre jusqu’à 45 millions en 2015. 
    Alors, quelle mouche a piqué le Commandeur des Croyants pour qu’il expulse Aminatou Haidar de son pays? Est-ce la crainte pour ses affaires ou c’est tout simplement la politique de l’Autriche qui cache sa tête pour ne pas voir le danger arriver? En tout cas, cette petite dame a fait preuve de courage en s’affrontant au vilain méchant et en mettant en échec toutes ses prévisions. 
  • Le Maroc envisage d’interrompre sa collaboration en terrorisme et immigration

    COMME REPRÉSAILLES PAR L’ATTITUDE DE L’ESPAGNE DANS LE « CAS HAIDAR »
    Le Maroc envisage d’interrompre sa collaboration en terrorisme et immigration
    Le ministre marocain des Affaires Etrangères, Tayeb Fassi Fihri, a menacé l’Espagne d’entamer des représailles dans la coopération sur immigration, terrorisme et trafic de stupéfiants et a exposé que « le moment de tracer nos relations est peut-être arrivé « . De plus, le Maroc a accusé l’Espagne et l’Algérie d’être derrière un « complot anti-marocain ». Quant à lui, le Ministère espagnol des AE a informé qu’il poursuit les contacts avec le Maroc, l’Algérie et l’ONU pour trouver une solution au « Cas Haidar ».

    Agences/ Pedro Canales, 07-12-2009

    Les déclarations faites par le ministre marocain des AE, Tayeb Fassi Fihri, à Bruxelles, en menaçant soigneusement l’Espagne de représailles en  immigration, trafic de stupéfiants et terrorisme, ont été accueillis avec enthousiasme par la classe politique dans le Royaume alaouite qui s’est lancé dans une croisade sans précédents pour justifier l’annexion du Sahara Occidental. De plus, Haidar a accusé l’activiste sahraouie Aminatou d’être la cause de sa situation et de ne pas être une défenseure des Droits de l’homme, mais un membre du Front Polisario.
    Ce mardi, tous les journaux marocains estamperont à la une l’épée de Damocles brandi par Fassi Fihri : « Avec quel Maroc veut-elle construire son futur, l’Espagne ? Avec celui qu’elle coopère en matière d’immigration, de drogues et de terrorisme, ou avec qui ne veut ni de Maghreb ni de l’Europe ? ». « Peut-être il est arrivé, le moment de tracer nos relations » le chef de la diplomatie alaouite a suggéré, dans un message clair de chantage politique au gouvernement de Rodríguez Zapatero. Cependant, le ministre marocain n’a pas été capable d’expliquer comment il est possible qu’une citoyenne marocaine que, selon Rabat, a commis un délit de lèse-majesté, au lieu de la juger dans les tribunaux, on se débarrasse d’elle en l’expulsant vers un autre pays. Un peu inédit dans la jurisprudence internationale.
    Fassi Fihri a rappelé que le Maroc n’est « jamais arrivé à un accord avec l’Espagne vendredi passé pour que Haidar revienne à El Aaiún et s’est demandé « jusqu’où on arrivera dans l’infestation des relations hispano-marocaines ». « Depuis des années on construit patiemment cette relation dans le sens de l’intérêt réciproque et nous avons beaucoup fait. C’est à cette Espagne à laquelle je m’adressee « , a ajouté le ministre dans des déclarations à la presse à Bruxelles.
    Ainsi, il a commenté que l’Espagne et le Maroc ont fait « beaucoup » pour construire l’avenir et que « lorsqu’il y a immigration c’est avec nous avec qu’il parle et à personne d’autre » ou « quand il y a des problèmes d’insécurité ou de perspectives d’investissement ».
    De la même manière, il a reproché à Haidar d’utiliser le passeport marocain « comme un chiffon ». « Un passeport au Maroc a un symbole et on ne peut pas l’user comme un chiffon, comme quelque chose pour accéder à un territoire avec un plan politique », a-t-il dit après avoir répété qu’Aminatou Haidar « reçoit des instructions de ses partenaires » et que ce sont eux « les responsables de la région, de la stabilité de la région et de la solution du conflit sahraoui ».
    Il a aussi réitéré que Rabat n’a jamais donné son accord à l’Espagne pour permettre le retour de Haidar à El Aaiún et que lui-même a reçu l’Ambassadeur de l’Espagne à Rabat pour lui dire que « la position du Maroc n’avait pas changé ». « On ne peut pas recevoir quelqu’un qui dit qu’il veut entrer sans reconnaître la nationalité et sans utiliser le passeport marocain », conlut-t-il.
    Ce qui a attiré le plus d’attention des observateurs politiques marocains c’est que Fassi Fihri a fait ces déclarations à Bruxelles, après que Benita Ferrero Waldner s’est réuni avec le Commissariat Européen des relations extérieures en présence des représentants de la Suède (qui assume actuellement la présidence), de l’Espagne (qui l’assumera en janvier 2010) et d’autres membres de la Commission. La presse marocaine ne dira pas de mot de la position espagnole dans cette réunion.
    Aux déclarations gouvernementales marocaines, les partis politiques parlementaires prêtent un choeur que tous font écho de la croisade nationale déchaînée par le Palais royal. Des nationalistes de l’Istiqlal, des socialistes de l’USFP, des communistes du PPS ou du FFD, constitutionnalistes et populaires, tous les représentants de la classe politique marocaine appuient sans fissure la position officielle, et condamnent un « complot anti-marocain », selon eux fomenté par le Polisario, par son mentor l’Algérie et avalisé par l’opinion publique espagnole « mal informée ».
    Certains, comme le président du Conseil Consultatif pour le Sahara, un organisme créé par le Palais alaouite, Khalihenna Ould Rachid, vont même jusqu’à soutenir que « la position officielle espagnole est celle du soutient au plan d’autonomie », en laissant par le moins dans une mauvaise position le ministre Moratinos et le président Rodríguez Zapatero. Dans la même ligne abonde le président d’un « Groupe dénommé d’amitié du sénat espagnol et (son équivalent) la Chambre marocaine de conseillers », Yahya Yahya qui parle aussi d’un complot anti-marocain « destiné à abîmer les relations entre le Maroc et l’Espagne ». Peu ou rien ne se connaît de l’interlocuteur espagnol dans ce « Groupe d’amitié ».
    Mais le plus surprenant a été la déclaration de Fouad Ali El Himma, ancien condisciple de Mohamed VI dans le collège royal, en affirmant que « l’Espagne est consciente que ce que le Maroc a fait en relation avec Aminatou Haidar est une application simple de la Loi et est conforme au droit international ». Évidemment, El Himma s’est bien épargné de nommer le représentant officiel espagnol auteur de déclarations semblables, qui ne peut pas être autre qu’un des interlocuteurs du Président de la Chambre marocaine de conseillers, Mohamed Biadillah, secrétaire général du même parti qu’El Himma, qui a visité Madrid la semaine passée. El Himma a envoyé le même message que le ministre des affaires étrangères, en rappelant que le Maroc est son interlocuteur privilégié quand elle veut parler d’immigration clandestine, de drogues, d’extrémisme et de terrorisme.
    Dans ce climat de patriotisme euphorique ce n’est pas étonnant que même le premier secrétaire de l’Union Socialiste, Abdelwahad Radi, pour justifier l’attitude du Maroc vers Aminatou Haidar, ait déclaré que « la proposition d’autonomie dans le Sahara, est un plan démocratique destiné à résoudre certainement cette question ».
    Le MAE poursuit les contacts avec l’ONU et le Maroc, et parle avec l’Algérie
    Pour sa part, elle le Ministère des Affaires étrangères et la Coopération a assuré lundi qu’il continue « à travailler intensément » pour trouver une solution « acceptable » à la situation de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar et qu’il a maintenu des contacts avec l’ONU et le Gouvernement marocain. De plus, il a informé ce que le ministre Miguel Angel Moratinos a parlé à son homologue de l’Algérie et a nié que le cas de Haidar ait engendré des tensions avec ce pays.
    Dans un communiqué, le MAE a remarqué que Moratinos a parlé à nouveau par téléphone avec son homologue marocain, Taieb Fassi Fihri et a profité pour « une série de contacts diplomatiques à Bruxelles avec la partie marocaine pour déplacer la préoccupation du Gouvernement espagnol ».
    Le chef de la diplomatie marocaine s’est présenté ce lundi matin à Bruxelles pour une réunion du Conseil d’Association UE – Maroc, mais Moratinos n’y a pas participé mais il a directement voyagé à midi pour assister au Conseil des Affaires Générales de l’UE qui s’est réuni l’après-midi.
    Selon les AE, Moratinos a parlé, en plus, plusieurs fois par téléphone avec son homologue algérien, Mourad Medelci, et a exprimé sa satisfaction par « le point de vue constructif et la collaboration des autorités de l’Algérie ». Ainsi, le Gouvernement a souligné les « relations bilatérales excellentes » avec ce pays dans tous les domaines et a expliqué qu’aucune tension n’a surgi avec Alger à cause de la situation de Haidar.
    Quant à lui, le secrétaire d’État des Affaires Etrangères, Angel Lossada, s’est réuni ce midi avec des représentants du Front Polisario pour informer des démarches du Gouvernement espagnol. Selon les AE, cette rencontre a été « très cordiale » et les deux parties y ont déclaré leur intention de « collaborer étroitement dans la recherche d’une solution à la situation d’Aminatou Haidar ».
    D’un autre côté, la Mission Permanente espagnole devant les Nations Unies a sollicité la collaboration tant du Secrétaire Général des Nations Unies, de Ban Ki-Moon, comme du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme, Navanethem Pillay. L’ambassadeur devant l’ONU est de plus en « contact permanent » avec l’envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross.
  • Aminatou Haidar renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur.

    Tension entre l’Espagne et le Maroc
    Aminatou Haidar renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur.
    L’activiste dénonce « des pressions » depuis Madrid. – Le juge qui a examiné hier son état avait demandé un troisième rapport sur sa santé 
    J. NARANJO / AGENCIAS – Arrecife / Madrid – 07/12/2009
    L’avenir de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar, qui maintient une grève de la faim depuis 22 jours après avoir été expulsée par le Maroc d’El Aaiún, se complique. Un porte-parole de la sahraouie a annoncé depuis l’aéroport même de Lanzarote que la femme renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur, et interdit les visites de tout autre médecin. 
    Le nouveau pouls de Haidar est connu après que le juge de Lanzarote Jerónimo Alonso, qui s’est présenté hier soir à l’aéroport de l’île pour soumettre Aminatou Haidar à un examen médical, avait décidé d’envoyer un autre médecin pour examiner l’activiste avant de prendre une décision sur sa situation après que, à travers la délégation du Gouvernement des Canaries, l’Exécutif réclamait un ordre pour l’alimenter par la force et pour ordonner son hospitalisation au cas où sa santé connaîtrait un danger sérieux.

    Pour le moment, le juge compte sur deux opinions médicales un peu contradictoires sur l’état de santé de l’activiste : alors que le médecin qui s’occupe d’elle bénévolement dit qu’il est très mauvais, les résultats de l’examen judiciaire d’hier soir signalent en principe que l’état de Haidar n’est pas si grave.
    La Coordonnatrice Étatique d’Associations Solidaires avec le Sahara (CEAS-Sahara) a remarqué après la visite d’hier soir que le juge n’obligera pas à l’activiste à se déplacer vers un hôpital, ce qui lui permettra de poursuive avec la grève de la faim qu’elle a entamée il y a 21 jours, fait qui a été confirmée aujourd’hui par l’avocate de l’activiste, Inés Miranda.
    Selon les deux témoignages, le juge a pu vérifier que Haidar fait preuve d’une « pleine lucidité » et raisonne avec une « clarté absolue », ce qui fait que, selon son avocate, « il ne peut ordonner aucune mesure contre elle », puisqu’il a exprimé « clairement sa volonté, sa décision autonome et dépendante d’entamer une grève de la faim ». Selon Miranda, au cas où l’activiste sahraoui perdrait conscience, il faudrait appliquer la Loi d’Autonomie du Patient de 2002 où « il est établi que les personnes qui se trouvent dans cette situation disposent de leurs volontés et ce sont elles qui décident réellement ce qui arrive dans cette éventualité ».
    D’un autre côté, le ministre des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, s’est réuni aujourd’hui avec les porte-parole parlementaires pour leur demander de soutenir le Gouvernement et signer une proposition non de loi dans laquelle ils exigent à Haidar d’abandonner la grève de la faim et au Maroc  « d’assumer ses responsabilités ». 


    Éviter un dénouement fatal
    Un juge, un médecin légiste, un secrétaire judiciaire, deux policiers et un interprète ont fait irruption hier soir à l’aéroport de Lanzarote pour examiner l’état de santé d’Aminatou Haidar. La volonté du Gouvernement consiste en ce que, si cela s’avère nécessaire et toujours sous une tutelle judiciaire, Haidar reçoit une nourriture forcée, comme ont confirmé des sources de l’Exécutif. Après avoir tenté en vain que le Maroc accepte le retour de l’activiste, l’Espagne a renoncé au conflit diplomatique et maintenant elle centrera ses efforts pour éviter la mort de Haidar.
    Après avoir vu le juge, le médecin légiste et les policiers débarquer en force et expulser l’assistante de Haidar de la pièce où celle-ci maintient la grève de la faim depuis 22 jours, la sahraouie leur a prévenu : « Ce sont des méthodes marocaines. Je ne désire plus de traitement médical que celui que je reçois [du directeur de l’hôpital insulaire de Lanzarote] et je ne veux pas être hospitalisée. Je suis maîtresse de ma volonté et de mes actes ». Selon l’avocate Lola Travieso, le juge lui a répondu qu’il va respecter sa volonté. La situation n’a pas de précédents, puisqu’en Espagne les grèves de la faim ont toujours été faites par des reclus (comme l’etarra Iñaki de Juana Chaos ou les prisonniers des GRAPO) dont l’intégrité physique doit être légalement de la responsabilité de l’administration pénitentiaire. Et encore, l’alimentation devait être faite « sans l’emploi de la force physique et sans blesser sa dignité ».

    L’UE demande une « solution de compromis »
    La commissaire des Relations Extérieures de l’Union Européenne (UE), Benita Ferrero-Waldner, a exprimé aujourd’hui sa confiance que l’Espagne et le Maroc atteignent une solution « politique ou humanitaire de compromis » et a expliqué que l’organisme communautaire n’interviendra pas dans ce conflit s’agissant d’un sujet bilatéral.
    La représentante de l’UE espère que les deux pays puissent encore régler ses différends. L’état de santé de Haidar, a-il-rappelé, est inquiétant. La commissaire a participé à l’huitième ronde du conseil d’association de l’UE et du Maroc, tenue à Bruxelles, dans laquelle les parties ont évalué les progrès dans les relations depuis que le pays africain jouit d’un statut social avancé avec l’Union.
    AGENCES
  • Haidar et la raison d’Etat

    L’activiste sahraouie Aminetou Haidar, qui accomplit aujourd’hui son 22ème jour de grève de la faim, est devenue une pierre inopportune au milieu de l’engrenage qui connecte la dictature marocaine avec l’Espagne démocratique, moderne et européenne. 
    Les membres du Gouvernement de l’Espagne et ses propagandistes médiatiques ne se fatiguent pas de dire que notre pays « a fait tout le possible » pour donner une solution au cas Haidar, alors qu’ils insinuent que la situation persiste à cause de l’entêtement de l’activiste sahraouie. 
    Loin reste de cette analyse l’exigence ferme au Maroc pour qu’il accomplisse la législation internationale dans sa qualité de puissance occupante du Sahara occidental, comme restent loin aussi les résolutions des Nations Unies qui obligent à réaliser un référendum d’autodétermination dans ce territoire occupé. 
    Il n’est pas certain que l’Espagne a fait tout le possible pour chercher une juste sortie au conflit que le Maroc a créé par rapport à Aminetou Haidar. L’Espagne pourrait menacer le dictateur marocain Mohamed VI de rompre les relations diplomatiques s’il n’accomplit pas ses devoirs comme puissance occupante du Sahara, et aussi pourrait suspendre tous les accords commerciaux avec le royaume alaouite, ainsi qu’établir des tarifs volumineux par rapport à l’importation provenant du Maroc. 
    Évidemment, l’Espagne ne va prendre aucune de ces mesures puisque, au-dessus de l’empire de la loi se trouve la raison d’État. Une norme non écrite par laquelle une démocratie européenne doit être pliée devant une dictature maghrébine, pour que son satrape permette la délocalisation d’entreprises espagnoles vers son territoire, ainsi que la pêche dans les riches côtes occupées du Sahara occidental. 
    L’Espagne n’a pas « a fait tout ce qui est possible », mais « tout ce qui est convenable » pour que certains Espagnols soient de plus en plus riches en détruisant des postes de travail en Espagne et en les créant au Maroc.

  • Haidar, dans des termes exactes

    JOSÉ MARÍA RIDAO 07/12/2009
    La fissure ouverte dans les relations entre l’Espagne et le Maroc par la situation d’Aminetou Haidar semble condamnée à continuer de s’accroître, avec la circonstance aggravante que, entre-temps, commencent à vanner les vieux fantômes qui s’efforcent de les engourdir régulièrement. Peu à peu, les déclarations de part et d’autre de la Période critique ressurgissent les vieilles invectives sur l’orgueil des Espagnols ou le caractère traître des Marocains. De plus, par déduction, de commencer l’exhibition de la liste respective d’injustices, du Sahara à l’affaire Persil, en passant par Ceuta, Melilla et l’interminable nombre de frottements qui se produisent inévitablement entre les pays qui partagent une frontière. 
    Cette pente insensée devrait immédiatement cesser, non seulement parce que la détérioration des relations entre l’Espagne et le Maroc peut sembler désastreuse pour les intérêts partagés entre eux, ceux de sécurité, mais aussi parce que se compliquerait la solution urgente du contentieux qui pourrait finir par coûter la vie à l’activiste de droits de l’homme sahraoui. 
    Le Maroc a adopté une décision intolérable contre Haidar, en lui retirant son passeport et forcer, de fait, sa déportation et probablement son exil pour avoir écrit « Sahara Occidental » dans la case correspondante à la nationalité d’un formulaire administratif de frontière. Non seulement le châtiment imposé à Haidar ne garde aucune proportion avec son action; mais pour qu’il existe un châtiment il faut au préalable une loi qui l’établisse.
    Mais, en plus, on se trouve devant le fait que, même en supposant que l’ordre marocain inclue une loi semblable, le châtiment imposé à Haidar serait contraire aux droits de l’homme basiques, comme c’est le droit à la nationalité et de rentrer dans son propre pays. Peu importe, à ces effets, que Haidar ne se considère pas comme Marocaine et estime que son pays n’est pas le Maroc. La Déclaration de Droits de l’homme n’établit pas d’obligation pour les sentiments de Haidar, mais pour les actions du Maroc, et encore plus depuis que celui-ci considère que le Sahara Occidental appartient à son territoire.
    Mais, à côté de la décision intolérable du Maroc, il existe de graves inconnues sur la réponse du gouvernement espagnol. Haidar a été repoussée à l’aéroport d’El Aaiún, dépouillée de son passeport et introduite dans un avion espagnol. Selon les informations publiées, le pilote a sollicité une autorisation pour embarquer une passagère sans documentation et quelqu’un la lui a accordée. Il est difficile de supposer que c’était la compagnie même, non seulement parce que ce serait aller contre la réglementation internationale sous sa propre responsabilité, mais aussi parce que, une fois à Lanzarote, la police a affranchi le passage de Haidar bien que, toujours selon des informations de la presse, elle manquait de documents.
    Il est important de savoir si, en effet, Haidar est arrivé ou non documentée et qui, comment et pourquoi son entrée dans un territoire espagnol a été autorisée si elle ne l’était pas. De ces données dépend, ni plus ni moins, la responsabilité du Gouvernement espagnol dans ce cas; En somme, la responsabilité d’avoir collaboré volontaire ou involontairement avec le Gouvernement marocain dans l’exécution d’un châtiment arbitraire et contraire aux Droits de l’homme comme c’est la déportation et probablement l’exil d’une personne. En plus de la condamnation qui mériterait dans le cas que ces extrêmes se confirmaient, dans l’erreur, ou quelque chose de plus qu’une erreur, il porte la pénitence : c’est lui qui paie les conséquences d’une violation commise par le Maroc. 
    Le pire qui peut faire l’Espagne pour trouver une sortie est de se jeter dans les bras de solutions imaginatives, pour ne pas dire des arguties de courte portée comme celle qui, apparemment, a été tentée vendredi passé, lorsqu’il a dû avorter un vol spécial à El Aaiún dans lequel Haidar avait déjà embarqué. C’est comme ajouter à l’erreur la honte d’être découvert en trichant. Il ne s’agit pas de trouver une manière ingénieuse pour rendre Haidar à El Aaiún comme si c’était une pomme de terre chaude; il s’agit de projeter le problème dans ses termes exactes.
    Et les termes exactes sont que, à la marge de l’erreur, pour l’appeler de cette façon, que l’on a pu commettre après avoir collaboré direct ou indirectement dans l’expulsion de Haidar et qui exige une clarification immédiate de la part du Gouvernement espagnol, le Gouvernement marocain ne peut pas dans aucun cas agir comme il l’a fait contre cette sahraouie. Tant que ce reproche et cette condamnation ne sont pas exprimées à Rabat, soit bilatéralement comme dans les forums internationaux si nécessaire, quelles que soient les mesures humanitaires que le Gouvernement espagnol adopte en faveur de Haidar ne seront que des manières additionnelles de complicité dans une déportation et probablement dans un exil. Un peu inconcevable pour un Gouvernement que, comme il dit, essaie de se comporter internationalement conformément aux principes et aux valeurs.
  • Maroc: l’affolement d’un Etat

    Ces derniers jours, l’Etat marocain vit vraiment un état démentiel. Il est hanté. Il voit partout des ennemis, des comploteurs . Toutes les composantes vivantes de la société marocaines sont suspectes. Tout le monde est suspect jusqu’à preuve du contraire. Preuve? Se prosterner, sans dignité aucune, devant le makhzen.
      Prenons quelques exemples:
    – Répression des sit in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
    – Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH, section  Beni Mellal.
    – Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
    – Répression des sit in organisés par les coordinations contre la hausse généralisée des prix( exemple de Salé, Rabat…)
    – Répression des sit in ouvriers (exemple de Khouribga, de Chtouka Aït Baha…)
    – Répression des étudiants (exemple de Fes, Marrakech, Nador…)
    – Répression des militants Sahraouis (exemple de Tamek, Aminatou…)
    – Arrestation/ enlèvement de la militante marxiste léniniste Meriem Bahammou.
    – Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemple Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer….)
    – Répression sans précédente de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae…)
    – Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal…)
    – Enlèvement et disparition de dizaines d’islamistes
    – Les leaders islamistes réformistes (proches des thèses de la gauche démocratiques croupissent toujours en prison).
    – Les prisons du Maroc regorgent de prisonniers politiques:islamist es, marxistes, sahraouis…
    – Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en « justice ».
    – Non assistance à des milliers d’enfants, de femmes, de bébés, et de vieux en détresse suite à la décision inhumaine de l’OCP de jeter dans la rue 850 ouvriers après des années de trime. C’est un crime contre l’humanité.
    – Des rafles « d’identification » systématiques créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre « l’atteinte aux moeurs publique »(???). Des milliers de jeunes sont menés aux commissariats et se retrouvent désormais dans les fiches des suspects. Raison? un garçon et une fille (exemple d’amiEs de classe) qui se promènent paisiblement dans la ville sans « acte de mariage » ou sans lien de parenté… se retrouvent souvent au commissariat. ..
    L’Etat marocain est dans un état d’affolement. Pourquoi? Les dirigeants marocains ont raté tous les rendez-vous avec l’Histoire:
        * Tout le monde, à part les piètres acteurs, reconnaît  aujourd’hui que les « élections » de juin 2009 et leurs conséquences, ne constituent que des actes successifs d’une pièce théâtrale de mauvais goût.  Les partis parlementaires ne sont là que pour applaudir les décisions royales. Ils font partie du décor de la maison du makhzen.
      * La rue gronde devant la détérioration des services publics: l’enseignement, la santé, le transport collectif…
      * Le chômage structural et généralisé a jeté des millions de marocaines et de marocains dans le monde de la drogue, de la prostitution, du crime, de la mendicité, des maladies mentales, du suicide, du soufisme, du fanatisme, de l’intolérance. ..
      * La dilapidation des deniers publics, la corruption, le clientilisme. ..restent les « qualités » fondamentales de l’adminstration publiques.
      Les grands bonnets se servent à leur guise.
      * Cette situation chaotique ne désarme pas les militants et militantes du changement, du progrès, les militants et militantes de la liberté, de la démocratie. Ils, elles continuent, et avec détermination leur combat. Ce qui fait peur aujourd’hui à ceux d’en haut, c’est que le Maroc profond ( celui des travailleurs, celui de la campagne, celui des exclus, celui de tous les sans droits…) gronde, bouge, se pose des question, remet en cause certaines « vérités », certains tabous.
     Voilà ce qui fait peur aux privilégiés, à tous ceux qui ont pillé les richesses de ce cher pays, à ceux qui veulent avoir au Maroc des sujets et non des citoyens et citoyennes. Un roi avait déjà dit dans le passé: »affame ton peuple, il te suivra ».
     L’esprit critique, la pensée libre, les idées du progrès, l’aspiration à la liberté, l’épanouissement des citoyennes et citoyen…tout est banni dans le pays du makhzen.
    Au nom de la défense du sacré, on bâillonne tout un peuple. Au nom de la monarchie absolue, au nom de l’islam étatique, au nom de la patrie mad in makhzen, les marocaines et les marocains sont dépossédéEs de leurs droits de citoyenneté, de leurs droits humains les plus élémentaires.
          Le Maroc se mut dans le recul. Les indicateurs mondiaux le prouvent.
    Clin d’oeil aux nouveaux parvenus dans le giron du Makhzen:
    – A force de s’approcher  du makhzen et donc de la droite,  tout ce qui est  à gauche devient pour vous extrémiste. Y compris vos compagnons d’hier. C’est une question d’optique.
    – « Une gauche qui gère les affaires de la droite, n’est plus une gauche ». (la citation n’est pas de moi)
         
                OSONS RÉSISTER! OSONS LUTTER POUR UN AUTRE MAROC! LA LUTTE DETERMINEE DES MASSES CONSCIENTES ET ORGANISÉES, RESTE NOTRE VOIE DU SALUT
                                 ALI FKIR, le 26 novembre 2009