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  • A l’UA, le Maroc a dû avaler sa fierté (ISS)

    Comparant le roi du Maroc avec Evita Peron dans la chanson « Don’t cry for me Argentina », lorsqu’elle dit “…the truth is I never left you” (la vérité c’est que je ne t’ai jamais quittée), l’Institut d’Etudes Stratégiques affirme que « le Maroc a avalé sa fierté et rejoint l’Union Africaine ».
    Dans une étude publiée sous le titre de « Mohammed VI va à la montagne », l’ISS signale que « la majorité des observateurs s’attendaient à ce que ce dernier ne revienne qu’à condition que la RASD ait d’abord été expulsée. Au lieu de cela, il a avalé sa fierté et s’est assis à l’UA avec la RASD, la reconnaissant implicitement. Ainsi, même la RASD a dû saluer son retour ».
    Pour Chamseddine Chitour, « pour assurer sa survie, le Maroc a donc dû accepter de renier ses «principes» (son Parlement a ratifié l’Acte constitutif de l’organisation panafricaine), de reconnaître malgré lui la Rasd et de s’asseoir aux côtés des Sahraouis ».
    Dans un article paru sur les colonnes du site altermondialiste canadien Mondialisation, Chitour, Ingénieur de l’Ecole Polytechnique d’Alger de l’IFP, Docteur Ingénieur et Docteur es Sciences, indique que « c’est à ce prix-là que les Africains ont autorisé le roi Mohammed VI à rentrer dans la maison commune africaine. Les Sahraouis considèrent d’ailleurs l’adhésion du Maroc à l’UA comme la victoire de tout le peuple sahraoui ».
  • Robert Mugabé très remonté contre la réintégration du Maroc au sein de l’UA, dit ses vérités.

    Le Maroc a réintégré l’UA lors du dernier sommet de l’institution tenu à Addis-Abeba, en Ethiopie les 30 et 31 janvier 2017. 39 voix sur 54 ont approuvé cette réintégration. C’était en présence du Roi du Maroc, Mohammed VI, qui n’a pas caché sa satisfaction.
    Pendant que certains Pays africains ont approuvé cette réintégration, le président zimbabwéen quant à lui ne partage pas ce choix, et il a tenu à exprimer toute sa colère concernant cette réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine. Il n’apprécie pas la réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine. Il l’a fait cette déclaration au retour dans son pays.
    « C’est un manque d’idéologie. Les leaders africains qui ont soutenu le Maroc n’ont pas eu la même expérience révolutionnaire que nous tous et il y a trop de liens entre eux et leurs anciens colons », a indiqué Robert Mugabe.
    Selon lui, le Maroc a manœuvré pour retrouver son siège depuis longtemps « en construisant des mosquées et en donnant de l’argent ».
    « L’Afrique australe continuera à se battre pour assurer l’indépendance de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) », a précisé Robert Mugabe. Et d’ajouter : « C’est un territoire que l’ONU considère comme la dernière colonie en Afrique ».
    « Nous croyons aux règles et nous espérions que le Maroc allait déclarer au moins qu’elle renonce à ses velléités expansionnistes » dit Robert Mugabe.
    Le président Mugabe avait proposé la création d’un comité pour accompagner l’intégration du Maroc pour veiller au respect de l’Acte constitutif de l’UA. Quelques pays de l’Afrique australe, conduit par l’Afrique du Sud, ont émis des réserves arguant le problème de la délimitation des frontières, faisant allusion au conflit autour du Sahara marocain.
    Pour la petite histoire, le Royaume du Maroc avait claqué la porte de l’organisation en 1984 pour contester l’intégration de la République arabe sahraouie démocratique au sein de l’organisation. Rabat considère le Sahara occidental comme une partie intégrante du royaume.
    Idée que ne partage pas le président Mugabe qui a soutenu que cette partie de l’Afrique australe continuera à se battre pour assurer l’indépendance de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).
    Rappelons qu’après son intégration, une association basée à Fès s’est engagée à sacrer le 31 janvier, date du retour du Maroc à l’UA, fête nationale et africaine.
  • Mohammed VI fait un geste de désespoir

    Le Maroc a dépensé plusieurs millions de dollars de lobbying pour amener les Etats-Unis à laisser tomber le droit à l’autodétermination au Sahara Occidental. En vain. Loin de là, Washington a ajouté un autre élément de pression lors du mandat de Barack Obama : le respect des droits de l’homme des sahraouis.
    Aujourd’hui, le roi du Maroc vient de prendre une décision qui vise à charmer le nouveau locataire de la Maison Blanche. Rabat veut exploiter l’amour du président Donald Trump pour la cause juive. 
    Face aux multiples déclaration de soutien à l’Etat d’Israel, Mohammed VI a décidé d’aller dans ce sens pour attirer la sympathie de Trump: il ouvre au mois de mai une ligne aérienne entre Rabat et Tel Aviv.
    Mohammed VI, Commandeur des Croyants et président du Comité Al-Qods, veut prouver au nouveau président américain que le Maroc est un ami d’Israel. Tout est valable en échange d’un soutien à la colonisation du Sahara Occidental et l’exploitation de ses immenses richesses.
    Ainsi Mohammed VI reste fidèle à la ligne de son père qui avait vendu la cause arabe aux israéliens en échange de l’assassinat de Ben Barka. La nouvelle selon laquelle « Mohammed VI met en garde contre le transfert de l’ambassade américaine à Al Qods » sonne plutôt comme une blague de mauvais goût.
  • Le parti de Nelson Mandela regrette l’admission du Maroc à l’Union africaine

    L’African National Congress (ANC), parti fondé par le grand militant Nelson Mandela, a dénoncé l’adhésion du Maroc à l’Union africaine, dans un communiqué rendu public mardi dernier. Le parti sud-africain souligne qu’il «note la décision regrettable de l’Union africaine de réadmettre le Maroc à l’organisation continentale», en précisant que cette décision «représente un obstacle majeur à la cause du peuple sahraoui et son combat pour l’autodétermination et pour l’indépendance du Sahara Occidental». En outre, tout en rappelant qu’il entretient des relations fraternelles de longue date avec le Front Polisario et avec le peuple sahraoui, l’ANC indique dans son communiqué que «la décision de l’Union africaine ouvre la voie au Maroc pour prendre sa place au sein de la communauté des nations et tirer profit des bénéfices de l’UA, au moment où le peuple sahraoui continue de souffrir de l’occupation injuste de sa terre ancestrale».
    L’ANC estime, en outre, qu’avec la réadmission du Maroc, «l’Union africaine soutient implicitement la longue occupation du Sahara Occidental» et que le Maroc «a failli jusqu’à présent à se conformer aux résolutions successives des Nations unies sur le Sahara Occidental, notamment celles portant sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination».
    L’Afrique du Sud a voté contre l’admission de la monarchie marocaine au sein de l’Union africaine. Une adhésion qui avait été précédée par de nombreuses manœuvres du Makhzen aux fins de convaincre les pays membres de l’UA de voter en faveur de sa demande. L’objectif de Rabat est clairement de semer la discorde au sein de l’organisation panafricaine en tentant de pousser à l’expulsion de la République sahraouie de ses rangs. Une vaine tentative dont l’échec certain s’ajoutera à la série de déboires enregistrés par la diplomatie marocaine ces dernières années.
    Karim Bouali
  • L’affaire du Key Bay

    Donc, le 21 décembre 2016, nous avons lu avec grand intérêt que la cour de justice européenne a clairement établi que le Sahara Occidental n’est pas le Maroc. Si il existait encore des doutes dans quelques cerveaux du Markzen, ils savent désormais que ce que nous disons depuis des dizaines d’années est la réalité ! D’ailleurs même le site marocain Yabiladi.com, le rappelle la juridiction a «conclu que l’accord de libéralisation ne s’applique pas au territoire du Sahara occidental».
    Mais, bien sûr, au delà de ce jugement définitif, il faut examiner les conséquences … et une des premières conséquences est que les produits exploités par une organisation étrangère sur le territoire sahraoui doit « profiter aux sahraouis ». Sinon, ce sont les sahraouis qui doivent l’exploiter et décider de leur utilisation.
    Ainsi, les tomates cerises des environs de Dahkla ou, bien sûr, le résultat de la pèche au large des côtes sahraouies. C’est bien sûr l’objet de la contestation !
    Et partout, les prises de position confirme que les autorités marocaines doivent modifier leur pratique ; et avec elles tous les pays qui lorgnaient sur les richesses sahraouis
    C’est ce que dit le syndicat de paysans dans son communiqué copié ci-dessous
    Communiqué de la « Confédération Paysanne » :
    Le droit des peuples l’emporte à la Cour de Justice de l’UE
    La Cour de Justice de l’Union européenne a reconnu, le 21 décembre, que le Sahara occidental ne relève pas du champ d’application de l’accord de libre-échange avec le Maroc. Depuis son entrée en vigueur il y a 16 ans, l’importation sans droits de douane de fruits et légumes en provenance de ce territoire par des entreprises européennes est donc illégale ! L’Union Européenne a donc sciemment piétiné le droit international qu’elle a contribué à écrire. Le droit des peuples l’a, cette fois, emporté sur les appétits des entreprises, et ce malgré la pression exercée par certains pays, dont la France. 
    Cette décision met en évidence le mépris de toute considération non-commerciale dans les négociations d’accords de libre-échange. L’agriculture comme monnaie d’échange met en danger l’alimentation de tous, apparemment moins importante que les profits de quelques-uns. La Confédération paysanne exige la suppression de l’accord de libre-échange UE/Maroc, ainsi que tous les autres accords signés ou en cours de négociation, dont le CETA qui pourrait être ratifié dans les semaines à venir.
    Cessons de croire, et surtout de faire croire, à une prétendue vocation exportatrice qui assurerait un avenir radieux. Pour les paysannes et les paysans, comme pour l’alimentation de tous, la solution passe par une relocalisation des productions, ici et partout dans le monde, en lien avec la demande. La fuite en avant du libre-échange doit être stoppée net pour permettre le développement de l’agriculture paysanne et de la souveraineté alimentaire !
    Chacun sait -qui s’intéresse un tantinet à la question- que les conserveries de poissons de Layoun emploient très peu de sahraouis et que la majorité des entreprises -comme des bateaux- ne sont pas « propriétés des autochtones » ! On le savait avant le jugement de la CIJ … c’est toujours vrai après !
    Une des exploitations, moins connues celle-là, est l’huile de poisson. Elle est utilisée pour la fabrication de « produits cosmétiques » (produits de beauté riches en oméga3 … ) comme l’indique cet extrait d’une publicité : « l’huile de poisson pour le visage est capable de faire des miracles, aidant à se débarrasser des rides fines et qui rend la peau souple et lisse. »
    Alors, depuis quelques temps, les militants pistent les navires qui viennent charger ces précieuses cargaisons à Layoun. Et c’est ainsi que nous savions que, régulièrement, l’usine Olvéa de Fécamp était livrée par une compagnie norvégienne par un navire battant pavillon de Gibraltar …
    Le voyage du Kay Bey était donc suivi « à la loupe » par les militants sahraouis, espagnols et français
    Et c’est ainsi qu’un comité d’accueil l’attendait à Fécamp. Le maire de Gonfreville l’Orcher, Jean Paul Lecoq, accompagné de militants des associations sahraouis et françaises et de syndicalistes CGT, a précisé qu’une plainte serait déposée pour infraction aux décisions européennes et non respect du droit international.
    A suivre !
  • Adhésion par effraction à l’UA du Maroc : Début de la vraie bataille diplomatique

    Après un intense lobbying diplomatique, mené par le souverain marocain en personne qui a visité plus de 24 pays africains en l’espace de moins de deux ans pour les pousser à agréer sa demande d’adhésion à l’Union africaine et l’achat de consciences africaines , grâce aux fonds octroyés généreusement par les monarchies des pays du golfe, le Maroc a réussi à se faire admettre par effraction au sein de la grande famille africaine . Car c’est bel et bien par effraction que le « royaume enchanté » de M6 a obtenu aux forceps son admission a l’UA , contre l’avis très circonstancié du conseiller juridique de l’UA, qui explicite clairement dans un très long document pourquoi le Maroc n’était pas éligible à l’adhésion. 
    Sans entrer dans le détail de ce document qui fera date , on relève que le Maroc a outrepasse le sacré saint principe de l’intangibilité des frontières et qu’il occupe militairement une partie du territoire d’un État membre fondateur de l’Union africaine. L’on reviendra plus longuement sur les conséquences et l’implication qu’induit l’admission d’un État néocolonial au sein d’une organisation panafricaine dont l’objectif premier est de parachever la libération du continent. Une libération totale contrariée par le Maroc qui colonise et il n’ y a pas d’autre mot la Rasd depuis plus de 40 ans.
    Quant au discours ronflant et pompeux de M6 qui n’aura jamais autant travaillé pour berner les dirigeants africains , on ne peut que douter de sa contribution à l’émancipation économique du continent quant on connait ses qualités de grand prédateur qui ont fait du royaume pratiquement sa propriété personnelle. Dans l’immédiat on peut se demander ce qui a poussé le Maroc à faire des pieds et des mains pour adhérer à l’UA et comment il accepte de siéger aux côtés de la Rasd . Est-ce une reconnaissance implicite qui augure d’un règlement négocié qui l’oppose aux Sahraouis et que la communauté internationale appelle de ses vœux ? Ou alors y-a-t –il volonté cachée de paralyser l’UA après l’avoir fait pour l’ONU. 
    La démarche marocaine réfléchie et mise en application par ses sponsors , dont Israel et la France , quant on connait la médiocrité de la diplomatie marocaine , laisse penser que le Maroc va sans doute pousser à expulsion ou au gel la RASD , aux instances de l’UA . Comment s’y prendra-t-il alors que les instruments juridiques de l’UA ne permettent pas la mise à l’écart d’un État membre-fondateur ? Il suffit de lire attentivement l’acte constitutif de l’Union africaine, pour se rendre compte que le Maroc sera dans l’impossibilité de la faire. L’article 32 de cet Acte est on ne peut plus clair : « Les amendements ou révisions sont adoptés par la Conférence de l’Union par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux tiers, et soumis à la ratification de Tous les États membres ». C’est-à-dire qu’on peut modifier les statuts de l’UA, et inclure un alinéa prévoyant l’expulsion d’un État membre, la RASD en l’occurrence, mais cet amendement ne sera valide que s’il est ratifié par tous les États.
    À moins que la RASD ratifie d’elle-même un changement qui signe son expulsion de l’Union africaine, on voit mal comment pourrait le Maroc et ses parrains l’’expulser. Mais comme l’explique un des rares journalistes marocains lucide et crédible , Ali Lemtabet , le Maroc a adhéré à L’UA « pour foutre le « t’barzit », à l’intérieur de l’UA. » Mettre le chaos pour perpétuer son occupation coloniale du Sahara occidental , réprimer férocement le peuple sahraoui et exploiter ses richesses alors que la communauté internationale s’y oppose. Pour sa part l’Algérie, contrairement à la propagande haineuse marocaine a montré qu’elle n’a aucun problème avec son voisin de l’ouest et qu’elle demeure attachée à la légalité et au droit à l’autodétermination des peuples. Ramtane Lamamra, a d’ailleurs souhaité la bienvenue au Maroc au sein de l’organisation continentale en précisant que l’Algérie n’a strictement aucune réserve sur le retour du royaume dans la communauté africaine. 
    Mais le Maroc n’aura pas les coudées franches une fois à l’intérieur de l’U.A. Et c’est là la principale condition à laquelle est soumis ce nouveau venu. En effet l’acte constitutif de l’UA qui impose à tout pays membre de s’astreindre au «respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance» et «défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses États membres». Or, cette disposition phare de l’Union africaine est clairement foulée aux pieds par le Maroc qui colonise le territoire de la République sahraouie depuis 1975 alors que la RASD est membre à part entière de l’organisation depuis 1982 ! 
    Le parlement marocain a avalisé cet acte constitutif au début de ce mois en toute connaissance de cause à savoir qu’il est légalement tenu de défendre tous les membres de l’UA y compris la République sahraouie qu’il a annexée dans les faits. Il s’est engagé aussi à ne pas remettre en cause les frontières des pays membres. De fait, c’est une situation inédite car la Constitution marocaine de 2011 , comme le relève l’avis du conseiller juridique de l’UA , stipule : la « défense de l’intégrité territoriale [du MAROC ] dans ses frontières+ authentiques+», comprendre celles qui englobent le territoire du Sahara occidental. Cet état de fait crée un problème juridique quasi insoluble. Le Maroc va faire du lobbying avec ses amis francophones pour réunir les deux tiers des membres de l’organisation pour exiger l’amendement de l’acte constitutif de l’Union africaine qui lui permettrait, rêve –t-il de pouvoir voter l’exclusion ou le gel de la RASD. 
    L’Algérie et tous les pays qui soutiennent le droit du peuple sahraoui à s’autodéterminer n’ignorent pas ce plan du royaume qui est un secret de polichinelle. Rabat va tout mettre en œuvre avec ses nombreux alliés en Afrique pour obtenir le vote d’une motion excluant la RASD. Mais ceci n’est simple que sur papier. Les amis de la RASD ne resteront pas les bras croisés. La vraie bataille diplomatique pour les Sahraouis ne fait que commencer.
    Mokhtar Bendib
  • Une reculade qui ruine la propagande marocaine

    Kharroubi Habib

    Publié dans Le Quotidien d’Oran le 01 – 02 – 2017
    L’admission du Maroc au sein de l’Union africaine a été con sidérée comme allant de soi du moment que ce pays qui en a fait la demande a solennellement souscrit aux fondamentaux politiques de sa charte constitutive en faisant ratifier celle-ci par son parlement. Le Maroc et les sponsors de sa candidature s’attendaient à ce que l’Algérie commette l’impair de faire opposition à l’entrée marocaine dans l’Union malgré cette ratification. Ce qui aurait probablement remonté contre elle des Etats africains sourcilleux comme elle sur le respect qu’il y a à observer scrupuleusement les dispositions de la charte de l’organisation panafricaine.
    La diplomatie algérienne n’est pas tombée dans le piège dans lequel ils ont espéré la voir s’enferrer pour pouvoir l’accuser suite à cela de chercher à dicter sa loi à l’union continentale. Elle s’en est tenue à veiller à ce que l’admission du Maroc n’ait pas lieu dans des conditions remettant en cause celles édictées dans la charte de l’Union. Cela obtenu, l’Algérie n’a pas formulé d’arguties juridiques pour lui faire obstruction. Son attitude a ainsi ruiné l’argument marocain ayant consisté à la présenter comme foncièrement opposée à l’admission du Royaume pour cause qu’en devenant membre de l’Union, il contribuerait à amoindrir l’influence qu’elle exercerait sur cette dernière.
    Le roi et les autorités du Makhzen se garderont de faire au peuple marocain une présentation de l’admission de son pays à l’Union africaine conforme à la vérité qui est qu’ils ne l’ont obtenue qu’en se soumettant à la règle du respect des fondamentaux politiques dont l’Union est dotée. Même si en la circonstance la propagande du Royaume entonne le chant de la « victoire » pour tenter de masquer que le retour du Royaume au sein de la famille africaine est aveu d’échec pour lui le contraignant à admettre possible ce que le peuple marocain sous emprise de l’intox dont il a été le jouet a fini par considérer comme inimaginable et qui est que son souverain en viendrait à siéger au côté de Brahim Ghali, président de la RASD, état dont il a prétendu nier l’existence et refuser de faire tout geste qui irait à l’encontre de cette posture.
    Bien entendu que le Makhzen va implacablement faire taire les voix qui présenteront la scène du face-à-face entre Mohamed VI et Brahim Ghali comme un moment où le souverain marocain a implicitement admis qu’il y a au Sahara occidental une réalité qui n’est pas celle qu’a forgée la vulgate marocaine et que sa diplomatie tente d’imposer en tant que seule vérité à la communauté et aux opinions internationales.
    Ce que le souverain marocain a fini par admettre à Addis-Abeba a découlé de la prise de conscience qu’il a eu que la position marocaine sur le Sahara occidental suivie par feu son père et observée par lui depuis son accession au trône n’est plus soutenable comme cela a été clairement établi par l’arrêté rendu par la Cour de justice de l’Union européenne et réaffirmé par les Nations unies et même les Etats-Unis qui maintiennent tous deux le Sahara occidental dans leur liste des territoires sous occupation étrangère à qui ils reconnaissent le droit à l’autodétermination.
    Cette vision que partage l’Union africaine et dont elle ne se départira pas même en ayant admis en son sein le Maroc, pays occupant le territoire sahraoui.
  • Un retour et des inquiétudes

    Moncef Wafi
    Publié dans Le Quotidien d’Oran le 01 – 02 – 2017
    Le Maroc est officiellement le 55e membre de l’organisation panafricaine. La décision a été entérinée lors du 28e sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est tenu à Addis-Abeba. Si le retour a été largement plébiscité par les chefs d’Etat africains, il en est autrement pour les clauses de ce retour voulu et forcé. En effet, et grâce à son offensive diplomatique et économique en direction des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, Rabat a mis de son côté toutes les cartes pour prétendre à un retour au giron africain sans trop d’écueils. Et sa politique a réussi puisque, changeant d’approche en ne mettant plus d’a priori à sa réintégration, le Maroc a fini par redevenir membre à part entière de l’UA malgré les réticences, au nom de la légitimité internationale concernant le dossier sahraoui, d’Alger et de Pretoria
    Si un consensus diplomatique s’est imposé et si Rabat ne pose plus ses conditions de retrait du Polisario de l’UA, les questions demeurent pour autant sur les réelles intentions des Marocains. Eux qui ont toujours refusé de reconnaître la RASD, qui occupent encore 80% de ses territoires et surtout qui jouent la carte économique du Sahara comme moyen de pression politique sur l’Europe ne sont pas près de changer de cap. Ce retour est loin de constituer la meilleure preuve de stabilité de la maison africaine d’autant plus que si aucune condition n’a été émise, aucune garantie n’a pas été non plus donnée. «Nous espérons que le Maroc va tendre la main à la RASD», déclaration d’un membre de la délégation mauritanienne, résume toute cette incertitude enveloppée dans un emballage d’inquiétude de nombreux pays qui pensent que le loup a été introduit dans la bergerie.
    Maintenant, alors que le statu quo vient d’être définitivement renversé, les observateurs attendent que les choses évoluent, parce qu’elles doivent changer. Il est inconcevable que les textes de l’UA soient piétinés par un de ses membres, de l’intérieur même de l’organisation. Une charte claire qui incite au respect par chaque Etat de la souveraineté des autres membres et qui appelle naturellement à un changement de statut dans les relations entre le Maroc et la RASD. Ou Rabat reconnaît le Polisario ou il fait imploser l’UA. Deux options qui interdisent une tout autre voie sinon les textes n’auront plus aucune valeur. Si les Sahraouis sont optimistes, les quelques mois qui arrivent vont certainement être cruciaux pour toute la cohésion du continent noir.
  • Union africaine : L’offensive de la diplomatie algérienne contre le lobbying marocain

    DIA-30 janvier 2017: Au moment où le Maroc réintègre l’Union africaine, l’Algérie riposte par une contre-attaque diplomatique cinglante, mettant ainsi en garde le Maroc contre toutes tentatives de lobbying pouvant nuire aux principes fondamentaux de l’Organisation panafricaine.

    La désignation du président Abdelaziz Bouteflika comme vice-président de l’Union africaine est une mise en garde des membres de l’UA contre le Maroc, sachant que l’UA considère le Sahara occidental comme étant la dernière colonie d’Afrique. Le Sahara occidental est colonisé par le Maroc!
    Le nouveau président de l’UA, le président guinéen Alpha Condé est un ami de l’Algérie et soutient les positions algériennes. Mieux encore, il doit effectuer dans les tous prochains jours une visite d’Etat en Algérie et doit de ce fait rencontrer le Président Bouteflika.
    En ce sens, le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité et de la Protection civile de la République de Guinée, Kabèlè Camara, avait séjourné en Algérie au début de cette année. Il avait effectué cette visite pour solliciter le soutien de l’Algérie en vue de l’élection du président Alpha Condé à la présidence de l’UA.
    Il avait alors déclaré que «la Guinée qui présidera l’UA, travaillera en étroite collaboration avec l’Algérie et des actes majeurs seront pris en faveur de l’Afrique». Un message codé au Maroc qui tentera certainement de parasiter l’action de l’Algérie au sein de l’Union Africaine où sa voix demeure audible et ses positions respectées.
    L’Algérie a également soutenu le nouveau président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. Ce diplomate tchadien a beaucoup collaboré avec ses homologues algériens, notamment dans le dossier libyen. Il est vrai que le Tchad représente les intérêts de la France dans la région, mais il reste un proche collaborateur de l’Algérie notamment en ce qui concerne les questions de paix et de sécurité.
    A cela s’ajoute la réélection de Smail Chergui au poste de Commissaire à la paix et la sécurité (CPS) de l’UA. Un poste qu’avait occupé Ramtane Lamamra auparavant. En termes plus clairs, le CPS est devenu l’apanage de l’Algérie qui est un pays exportateur net de la paix et de la sécurité.
    Kamel Cherif 
  • Tout est acceptable dans le respect de la charte de l’UA

    Kharroubi Habib
    Le 28ème Sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine dont les travaux s’ouvrent aujourd’hui à Addis-Abeba en Ethiopie aura à se prononcer sur la demande d’adhésion à l’organisation panafricaine du Maroc dont le roi Mohamed VI, qui l’a officiellement introduite le 17 juillet 2016, a fait le voyage dans la capitale éthiopienne pour tenter de contrer les objections qui pourraient se formuler.
    La propagande du royaume chérifien et les médias «mainstream» qui en reproduisent les vaticinations et les contre-vérités présentent l’Algérie comme hostile à l’adhésion du Maroc. Ils ont claironné par avance que si l’adhésion est entérinée par le Sommet cela constituerait une «défaite» majeure pour l’Algérie. Il n’y a rien de plus faux que ce qu’ils ont avancé sur la position algérienne. L’Algérie ne s’oppose pas en effet à l’adhésion du Maroc et l’a même officiellement fait savoir aux autorités de Rabat dont une délégation de haut rang était venue à Alger pour sonder les intentions de ses responsables. Il est vrai que l’Algérie pose comme condition que l’adhésion en question (et non une réintégration du Maroc ainsi que le prétendent les relais propagandistes du royaume) ait lieu dans le strict respect de la charte de L’Union africaine. Ce à quoi le souverain du Maroc a apparemment acquiescé en faisant ratifier à la sauvette par le Parlement de son pays cette charte, acte qui atteste que le royaume souscrit à toutes ses dispositions et stipulations.
    Cela à l’esprit, il est clair que l’Algérie ne restera pas passive si le débat sur la demande d’adhésion du Maroc révèle que l’on voudrait l’obtenir par une interprétation biaisée des dispositions en la matière de la charte de l’Organisation africaine. Ce que tentera probablement d’obtenir le monarque marocain qui a tenu à présider personnellement la délégation de son pays. Si «bagarre» au Sommet il y aura, ce ne sera pas sur le principe de l’adhésion, car il n’y a aucun doute pour tous les Etats membres de l’Union africaine -y compris la RASD- que le royaume a place au sein de l’Union.
    Ce qui en sera le détonateur serait que le Maroc ou certains de ses alliés s’avisent de dévier le débat en émettant des considérations dont la teneur apparaîtrait comme destinée à pousser l’Union africaine à acter en l’occurrence le viol de sa Charte fondatrice. Dans un débat qui revêtirait cette tournure l’Algérie ne subira nullement la défaite diplomatique prématurément et inconsidérément donnée pour certaine par les milieux politico-médiatiques stipendiés par le Palais royal et le Makhzen.
    L’Algérie, en effet, n’est pas comme ils se délectent à en répandre l’intox seule ou en compagnie d’une minorité d’Etats membres de l’Organisation africaine à faire du respect de la Charte une obligation non négociable pour tout candidat à l’adhésion. Ceux qui pensent le contraire en seront pour leur frais et confusion quand ils constateront que si Mohamed VI sera admis à occuper le siège du Maroc il le fera en présence du président de la République arabe sahraouie démocratique RASD, pour qui il en résultera effectivement une victoire majeure.
    Car cela signifiera clairement que le monarque aura échoué de faire admettre son pays et d’obtenir concomitamment l’exclusion de la RASD. Mohamed VI ne pourra s’en prendre qui à lui-même d’avoir pensé que le Maroc serait en droit de s’affranchir de ce que l’Afrique s’est donnée pour principes et lignes de conduite pour établir son union et ses solidarités.