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  • Le défi au Sahara Occidental

    L’Espagne s’est retirée de sa colonie du Sahara occidental en 1975. A son départ, elle a cédé de facto les deux tiers du territoire au Maroc et l’autre tiers à la Mauritanie.
    Le partage du territoire fut le déclencheur d’un conflit armé avec le Front Polisario, fondé en 1973 par les Sahraouis s’opposant à la colonisation espagnole. Un conflit qui est à l’origine de la crise des réfugiés sahraouis, une crise largement oubliée. 
    Pris entre deux feux dès le début du conflit, les Sahraouis ont commencé à s’installer dans des camps de réfugiés au sud-ouest de l’Algérie, près de la ville de Tindouf.
    En 1979, la Mauritanie s’est retirée du Sahara occidental. En 1991, le Maroc et le Front Polisario se sont finalement accordés sur un cessez–le–feu et ont accepté une médiation des Nations unies.
    « Territoire non autonome en cours de décolonisation »
    Aujourd’hui, le processus de décolonisation n’a toujours pas abouti. Selon les Nations unies, le territoire reste un « Territoire non autonome en cours de décolonisation ». Elles continuent de viser un compromis conforme au droit international entre le Maroc et le Front Polisario, concernant les modalités selon lesquelles le peuple du Sahara occidental pourrait exercer son droit à l’autodétermination.
    Bien que le cessez-le-feu soit largement respecté, le conflit demeure sans issue. Les Sahraouis qui se sont réfugiés dans le désert algérien continuent donc toujours d’y vivre, tout comme leurs enfants et leurs petits-enfants. Ils se sont organisés en cinq camps, baptisés d’après des villes du Sahara occidental : Laâyoune, Aousserd, Smara, Boujdour et Dakhla.
    Environnement hostile et désertique
    La société sahraouie est traditionnellement nomade, mais suite au conflit armé, les réfugiés ont été forcés à se sédentariser. Et ce dans un environnement aride et désertique, où les opportunités d’autosuffisance sont quasi-inexistantes.
    Le climat dans cette région est extrêmement rude. La chaleur monte jusqu’à 50 degrés Celsius lors des mois de juillet et d’août. En plus de la sècheresse permanente, cette partie du Sahara connait aussi des tempêtes de sable et des très rares mais dévastatrices pluies torrentielles.
    L’accès aux nécessités de base comme la nourriture, l’eau, les soins de santé, le logement et l’éducation est très limité. Très isolés géographiquement, les camps n’offrent quasiment aucune opportunité d’emploi. Les réfugiés sont donc fortement dépendants des financements et de l’aide internationale.
    Crise prolongée
    En 40 ans, la crise sahraouie a progressivement évolué, passant du stade de situation humanitaire « d’urgence » à celui de « crise prolongée ».
    Conséquences sur l’équilibre alimentaire
    Depuis 1986, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) offre sensiblement le même panier de produits sec mensuel aux réfugiés sahraouis. Le manque de diversification alimentaire depuis de nombreuses années a des conséquences néfastes pour la population.
    Selon une enquête du Programme Alimentaire Mondial, 7,6% des enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans) souffrent de malnutrition aigüe, et des maladies comme l’hypertension et le diabète sont très répandues.
    Les taux d’anémie et de retard de croissance – principaux problèmes de santé dans les camps depuis des années – augmentent de façon préoccupante.
    Citernes inadaptées, eau contaminée
    En l’absence d’un système de canalisation d’eau dans les camps, des citernes (dont 80% sont en métal) sont utilisées pour le stockage de l’eau. Selon le Programme Alimentaire Mondial et le Haut-Commissariat des Réfugiés, 4 citernes métalliques sur 10 rendent l’eau impropre à la consommation. Selon ces mêmes estimations, 62% de la population des camps boit une eau à risque de contamination, notamment à cause du mauvais état de ces citernes.
    Une jeunesse qui veut prendre sa vie en main
    Des nouveaux besoins ont émergés dans les camps, liés au caractère prolongé de la situation. Notamment pour répondre aux attentes d’une jeunesse désireuse de prendre sa vie en main.
    Les acteurs humanitaires peinent à mobiliser des bailleurs de fonds pour financer des projets humanitaires, mais également à trouver des financements pour des projets qui répondent à ces nouveaux besoins.
    Une vision plus large de la situation par les bailleurs de fonds et les organisations humanitaires pourrait permettre de mieux répondre à la réalité des camps sahraouis.
    Trouver une solution durable
    Ceci étant, cette seule vision ne pourrait mettre fin à la dépendance à l’aide humanitaire. Celle-ci ne pourra être effectivement résolue sans une solution durable à la crise, basée sur le droit international.
  • Union Africaine Les enjeux d’une présidentielle

    Le continent africain s’apprête à vivre un grand évènement : à la fin du mois de janvier, les chefs d’Etat devront désigner le successeur de l’imposante Nkosazana Dlamini-Zuma, la Sud-Africaine qui a bouclé en beauté son mandat à la tête de la Commission de l’Union africaine. Les opérations de lobbying s’intensifient sur fond d’inquiétude d’un Maroc soucieux de réintégrer, coûte que coûte, l’organisation que son père avait désertée au début des années 1980.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Il faut dire que cette question donne un cachet particulier à cette élection déjà perçue comme échéance de taille susceptible même de modifier le jeu d’alliance traditionnel des Etats africains. 
    Le roi du Maroc a déjà annoncé bien avant l’heure son intention de se rendre à Addis-Abeba, où se déroulera le scrutin, pour défendre en personne sa demande de réintégration au sein de l’UA. 
    Sa tentative de réintégrer l’Union africaine avait soulevé de sérieuses inquiétudes au sein de nombreux membres de l’organisation, dont l’Algérie, qui y voient probablement une tentative de remettre en cause les principes acquis par les Sahraouis en quête d’indépendance. 
    La réaction la plus sévère est cependant venue de la présidente de la Commission de l’Union africaine. Soucieuse d’avoir le cœur net sur les réelles intentions marocaines, Nkosazana Dlamini-Zuma avait demandé au roi de signer «un engagement écrit dans lequel il accepte explicitement les valeurs et les principes de l’UA dont le respect des frontières héritées du colonialisme et la ratification de l’acte constitutif». 
    Cette demande a eu pour effet de provoquer une grande colère du roi qui a réagi à travers son MAE en accusant la Sud-Africaine «d’avoir retardé de manière injustifiée la diffusion de la demande du Maroc aux membres de l’UA». 
    Pour Rabat, il s’agissait là d’une nouvelle «tentative d’obstruction improvisée en une nouvelle exigence procédurale inédite (…)» Pour tenter de contrecarrer la stratégie mise en place par Dlamini Zuma, le Maroc s’est lancé depuis dans une opération de lobbying intense pour multiplier ses alliances et augmenter ainsi ses chances de peser sur la candidature du Sénégalais Abdoulaye Bathily. 
    Universitaire ayant géré des portefeuilles ministériels sous plusieurs gouvernements, il a également occupé le poste de secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale. Revendiquant ouvertement le soutien apporté par le Président tchadien à sa candidature, il espère compter sur les voix des Etats de l’Afrique de l’Ouest à l’exception de la Gambie. 
    Mais c’était avant que le Tchad n’annonce l’existence de son propre candidat. Depuis, ses chances semblent s’être amenuisées. Et on ne perçoit plus en lui que la «carte» sur laquelle s’appuie le Maroc pour s’introduire au sein de l’UA. Les relations qu’entretient son pays avec le Maroc lui ont également, d’ores et déjà, retiré les faveurs de l’Algérie et des Etats africains favorables à la RASD (République arabe sahraouie démocratique). 
    Les premiers indicateurs révélaient que la préférence de ces pays allait vers le candidat tchadien Moussa Faki Mahamat.
    Mais le jeu d’alliances évolue de manière constante. Récemment, le gouvernement kényan a bouleversé la donne en annonçant que l’Algérie, le Nigeria et la Sierra Leone allaient voter en faveur de sa candidate Amina Mohamed. Depuis, une véritable bataille s’est engagée entre les deux candidats (le Tchadien et la Kényane) entraînant, de part et d’autre, des camps opposés un début de remodelage de l’échiquier africain. 
    D’un côté, les Etats francophones, et de l’autre, les anglophones tous deux forts des soutiens accumulés. Du coup, la campagne des deux autres candidats à la succession à la présidence de l’UA, une Botswanaise et un Equato-guinéen, se fait moins entendre.
    Tous les pronostics actuels tournent donc autour du Tchadien en premier lieu. Moussa Kaki Mahamet est un nom très connu dans la diplomatie africaine (il a été ministre des Affaires étrangères durant 9 ans) et est désigné comme étant un grand connaisseur des dossiers sensibles du continent africain. 
    A ce jour, il représente son pays dans tous les enjeux centraux que connaît la région et peut, par conséquent, se prévaloir d’un large éventail de soutiens. Sa concurrente kényane n’est pas de moindre envergure. 
    Amina Mohamed est présentée comme étant une experte des relations internationales bénéficiant du soutien de nombreux Etats africains. Le scrutin prévu les 30 et 31 janvier prochains départagera les deux favoris et le nouveau président de la plus importante organisation stratégique panafricaine devra obtenir 36 voix sur 54. 
    L’intégration du Maroc à l’UA dépend du vote de 36 pays. Mohammed VI est prêt à tout pour obtenir sa réintégration et il a tenté de le prouver récemment en reconnaissant officiellement l’acte constitutif de l’Union africaine. 
    Une carte présentée par les alliés du royaume dans les coulisses des résidences africaines où s’intensifient les tractations en perspective des élections. 
    A. C.
  • Le Maroc épinglé dans le dossier du Sahara Occidental

    Il n’y a pas longtemps, le mois dernier, le Maroc avait félicité l’adoption de cette résolution biaisée et anti-israélienne par le Conseil de sécurité, qui appelle Israël à cesser « la colonisation dans les territoires palestiniens ».
    Le Maroc avait exprimé sa satisfaction «sur la non-légitimité de la politique de colonisation israélienne, qui constitue une violation flagrante des dispositions du droit international et des résolutions onusiennes y afférentes », a déclaré le ministère des Affaires étrangères et de la coopération dans un communiqué cité par Maghreb Arabe Presse (MAP).
    Rabat a salué l’adoption, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une résolution du 23 décembre 2016, qui appelle l’État Juif à cesser toutes « les opérations de colonisation dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 », selon le ministère.
    « Le Royaume du Maroc considère que la persistance d’Israël dans sa politique de colonisation constitue une menace pour les chances de paix dans la région et sape tous les efforts visant à parvenir à une solution définitive, juste et globale au conflit israélo-palestinien, sur la base de la légalité internationale et la solution à deux États », ajoute la même source.
    Aujourd’hui les autorités et les médias marocains sont en train de voir rouge. Et pour cause : Londres et Washington ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. L’ancienne colonie espagnole est occupée par le Maroc depuis 1976.
    Rabat s’oppose aux demandes des Nations Unies d’un referendum d’indépendance au Sahara Occidental et propose par contre faire du territoire disputé une province marocaine autonome.
    Le Sahara Occidental est aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique à ne pas avoir abouti dans son processus de décolonisation.
    Le gouvernement britannique réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui
    D’après des sources des milieux du lobby pro-sahraoui à Londres le gouvernement britannique a réaffirmé son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et aux efforts du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) visant à trouver une solution juste et durable à la question sahraouie conformément aux principes et objectifs de cette organisation.
    La position du gouvernement britannique demeure constante concernant la souveraineté du Sahara Occidental et son «soutien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU visant à trouver une solution juste et durable (…) qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux principes et objectifs des Nations unies», lit-on dans une lettre adressée le 4 janvier 2017 par le chef du département Maghreb arabe au ministère britannique des Affaires étrangères, Christopher Gilf, à la représentation du Front Polisario à Londres.
    Par ailleurs, le responsable britannique a affirmé que le «gouvernement britannique suit les étapes du procès du groupe Gdeim Izik et a envoyé un représentant de l’ambassade britannique à Rabat pour assister au procès prévu initialement le 26 décembre dernier» et reporté au 23 janvier 2017.
    «Des observateurs internationaux et des organisations de défense des droits de l’Homme avaient assisté au procès aux côtés du collectif international d’avocats (Belgique, France, Espagne), a-t-il ajouté, affirmant que son gouvernement «suivra avec intérêt le prochain procès en coordination avec la Mission de l’Union européenne à Rabat».
    Selon des sources pro-sahraouies à Londres cette lettre fait suite à celle adressée par la représentation du Front Polisario à Londres au ministère britannique des Affaires étrangères concernant le procès du groupe «Gdeim Izik» dans le cadre de la campagne internationale pour leur libération ainsi que tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
    Le représentant du Front Polisario à Londres, Mohamed Limam Mohamed Ali, a salué la position britannique et appelé les autres pays européens à «envoyer des représentants de leurs ambassades au Maroc pour assister au procès le 23 janvier prochain».
    Mohamed Limam avait adressé le 16 décembre dernier une lettre à M. Glif dans laquelle il a appelé le gouvernement britannique à «une intervention urgente pour annuler les jugements prononcés à l’encontre du groupe ‘‘Gdeim Izik’’ et libérer tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines». La représentation du Front Polisario en Grande-Bretagne a reçu de nombreuses réponses favorables de la campagne internationale pour la libération des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines, notamment de la Confédération des travailleurs britanniques.
    Pour Washington, «Le Sahara Occidental n’est pas marocain»
    L’Administration américaine refuse de reconnaitre pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
    Le Département d’État, qui a introduit fin 2016 quelques changements à cette liste, a maintenu sa position sur le territoire sahraoui en affirmant que sa souveraineté «reste à déterminer». Il est on ne peut plus clair que sur ce dossier l’Administration américaine a rejeté catégoriquement les revendications fallacieuses du Maroc sur les territoires sahraouis occupés.
    Dans les précisions apportées par le bureau du renseignement et de la recherche relevant du Département d’Etat, l’Administration américaine confirme également qu’elle ne reconnaît «aucune puissance administrante» dans ce territoire, ce qui constitue un désaveu cinglant à la thèse «de la marocanité du Sahara Occidental» que Rabat veut imposer de force.
    Le Département d’État avait déjà rejeté en 2016 une mesure du Congrès à propos de l’utilisation au Sahara Occidental d’une aide financière controversée destinée au Maroc, estimant qu’une disposition pareille revenait à reconnaître indirectement le Maroc comme puissance administrante.
    La position américaine s’aligne sur celle des Nations unies qui considèrent le Sahara Occidental comme un territoire non autonome en attente de décolonisation. Washington s’est en effet démarqué plusieurs fois du plan d’autonomie présenté par le Maroc.
    Avec l’arrivée le 20 janvier de Mr Donald Trump, les lobbyistes pro-sahraouis comptent accroitre la pression exercée sur la Maison Blanche à travers des politiciens du Sénat et le Congrès américains pour faire valoir les points de vue pro-sahraouis.
    Les congressistes ont longtemps conduit avec succès la lutte pour convaincre à la Maison Blanche de rester sceptique envers une solution imposée par le Maroc.
    Les analystes politiques, dans la capitale US, estiment que la nouvelle Administration américaine qui est contre l’adoption de cette résolution biaisée et anti-israélienne par le Conseil de sécurité, ne soutiendra pas la position marocaine sur le Sahara Occidental.
    Le Maroc a eu déjà à saborder les efforts de deux émissaires américains au Sahara Occidental, en 2004 lorsqu’il a rejeté le plan de paix proposé par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, James Baker, qui maintenait le principe d’autodétermination en exigeant la tenue d’un référendum au terme de cinq années de sa mise en œuvre.
    En 2012, les autorités marocaines ont décidé unilatéralement de retirer leur confiance à Christopher Ross, l’accusant injustement de mener «un travail partial». La décision est intervenue juste après que Ross a présenté un rapport au SG de l’ONU qui épinglait sans ménagement le Maroc pour les entraves dressées au bon fonctionnement de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
  • Par sa demande d’adhésion à l’UA : Rabat prône la colonisation là où l’Histoire l’a bannie

    L’Institution de l’Union africaine (UA) ayant enregistré des avancées notables dans sa marche vers les objectifs et les missions qu’elle s’est fixés à la lumière des principes et de l’héritage historique commun des peuples du Continent, à travers les luttes contre l’esclavagisme, le colonialisme et l’apartheid, s’intéresse de très près aux promoteurs de l’expansionnisme.
    Il s’agit de l’Entité sioniste occupant la Palestine et le colonisateur marocain au Sahara occidental, au niveau de la scène arabo-africaine. En effet, le premier aspire à décrocher le siège d’observateur à l’UA, au moment où le second y demande son adhésion. Deux démarches paraissant distinctes dans la forme, et qui fondamentalement convergent dans le fond, notamment concernant les objectifs escomptés, par une approche politique adoptée par le même système politique expansionniste, celui qu’érige Israël en Palestine, et le Royaume chérifien dans les territoires du Sahara occidental. Si Israël aspire à décrocher le siège de membre-observateur, au sein de l’UA, qu’elle occupait au sein de l’ex-OUA, et qu’elle a perdu, par la force des textes pour la création de l’UA, dont celui relatif au soutien des peuples pour leur liberté et l’indépendance, hérité de l’Histoire de la lutte pour les indépendances en Afrique et ailleurs dans le monde, le Maroc a, de son côté, formulé sa demande d’adhésion à l’UA. Une demande qui pose plus d’une interrogation, au regard des conditions, qui sont les mêmes, qui ont vu Rabat quitter, en 1984, l’ex-OUA, après l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), à l’Organisation africaine, en conformité, outre des principes et textes de l’ex-OUA, mais également de la Charte des Nations unies (ONU) et le Droit international, consacrant le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, lequel territoire est une question de décolonisation inscrite sur l’Agenda onusien, depuis les années 60. Autre donne dictant les demandes et les manoeuvres précitées de l’Entité sioniste et des autorités coloniales marocaines, en direction de l’UA, les camouflets, d’ordre politique, diplomatique, juridique et économique, occasionnés à ces deux partenaires dans leur politique coloniale, le premier en Palestine et le second au Sahara occidental, notamment dans des espaces qu’ils croyaient acquis par le travail lo ngtemps consenti des lobbies pro-israélo-marocain, dans l’espace et les Institutions de l’Union européenne (UE). Si, pour l’Entité sioniste, la majorité de l’opinion des peuples d’Europe est hostile et opposée à l’occupation et aux pratiques israéliennes en Palestine, les campagnes dans l’UE, de boycott des produits israéliens de provenance des territoires palestiniens occupés, ont et continuent d’occasionner des pertes importantes pour l’économie de l’Entité sioniste, outre les multiples déclarations de responsables et rapports d’ONGs européennes accablant Israël dans sa politique sioniste en Palestine.
    De son côté, alors que le Royaume chérifien après plus de 14 ans, depuis la création en 2002 de l’UA, et auparavant une absence de plus de 18 ans, de l’ex-OUA, dès 1984, date de la sortie du Maroc de cette ex-Organisation africaine, en réaction à l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) à l’ex-OUA, Rabat a pointé, des années durant, sa boussole vers l’UE, puis vers les pays du Golfe, espace politique confortable pour sa colonisation du Sahara occidental.
    Sa demande d’adhésion à l’UA, récemment, intervient, à l’instar d’Israël, dans un contexte marqué par les camouflets qui lui ont été occasionnés, à divers niveaux, dans l’espace de l’UE, dont Rabat pensait acquis à elle indéfiniment par le soutien inconditionnel de la France et des lobbies pro-israélo-marocain. Lequel soutien a été mis en échec, par la force du Droit et la justesse de la Cause du peuple sahraoui, dans sa lutte pour ses droits et son indépendance, par la Justice de l’Union européenne, qui, outre son annulation des Accords Maroc-UE, car incluant le Sahara occidental, elle a mis en exergue l’illégalité de la présence marocaine au Sahara occidental et qu’elle reconnaît le Front Polisario, comme seul et légitime représentant du peuple sahraoui.
    Alors, dans sa manoeuvre d’adhérer à l’UA, comme à Israël de siéger comme membre-observateur dans un espace là ou l’Histoire a banni la colonisation, il est à se demander comment certains chefs d’État africains adopteront une posture, à contre sens de cette Histoire, faire fi du Droit international et des normes morales de la communauté internationale. Laquelle posture si elle venait à s’expimer est en violation de l’article 4 (b) de l’Acte constitutif de l’UA, stipulant que celle-ci fonctionne conformément aux principes du Respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance. Et ces mêmes principes de l’UA précitées furent réitérés, faut-il le noter, à l’article 4 (f, h, i, k) du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, de même qu’aux articles 3 (a) et 4 (c) du Pacte de non-agression et de défense commune de l’Union africaine.
    Karima Bennour
    Sellal : « L’Algérie aura son mot à dire »
    Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a évoqué, samedi dernier, à partir de la capitale malienne, l’agenda du Sommet de l’Union africaine, prévu fin mois courant, qui portera sur «des points très importants», a-t-il indiqué à la presse, en marge du Sommet Afrique-France, tenu à Bamako.
    Citant la question de l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA), figurant à l’ordre du jour du Sommet de l’UA, à Addis Abeba, Éthiopie, Abdelmalek Sellal a souligné que l’Algérie aura son mot à dire sur ce sujet.
    Le Premier ministre a précisé, par ailleurs, que parmi les autres points importants qu’abordera le Sommet de l’UA «l’élection du nouveau président de l’Union, ainsi que tous les conseillers».
  • Après le chantage, la tactique de l’embobinage

    par Kharroubi Habib
    Mohamed VI s’est rendu compte que le chantage à l’égard de l’Union africaine ne vaut que camouflets cuisants à son pays dont le plus cuisant lui a été administré lors du sommet afro-arabe en septembre dernier par les Etats du continent qui outrés de se voir sommés par la délégation marocaine d’approuver sa protestation contre la présence à ces assises de la République arabe sahraouie démocratique l’ont unanimement et spectaculairement éconduite. D’où l’apparente volonté qu’il manifeste de vouloir respecter les conditions posées à son pays pour son adhésion au sein de l’organisation panafricaine dont celle de la reconnaissance de l’intangibilité des frontières héritées de l’ère coloniale qu’il remet en cause. Ce qu’il a voulu faire accroire en donnant instruction aux deux chambres du Parlement marocain de valider et ratifier l’acte constitutif de l’Union africaine comportant cette condition. 
    Se faisant encore plus flexible, le souverain marocain a décidé de se rendre lui-même fin janvier à Addis-Abeba pour participer au sommet de l’UA pour défendre la demande d’intégration de son pays à l’organisation. Ce qui vaudra aux Marocains d’assister à ce que la propagande du Makhzen leur a toujours présenté comme ne devant jamais se produire à savoir leur roi prenant part à une réunion en présence du chef d’un Etat dont leur pays nie l’existence. Ils constateront en l’occurrence qu’elle leur a vendu du vent en leur faisant croire que le retour du Maroc au sein de l’Union africaine se fera à ses conditions. 
    Mais l’attitude pour laquelle le roi et sa diplomatie ont opté ne signifie pas qu’ils ont renoncé au but qu’ils veulent atteindre à savoir faire changer la position de l’Union africaine sur le dossier du Sahara occidental pour en obtenir le retrait d’en son sein de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). N’ayant pu l’atteindre en pratiquant la politique de la chaise vide, ils pensent y parvenir en agissant à l’intérieur de l’organisation. Ce qu’ils comptent entreprendre aussitôt le Maroc admis dans celle-ci en faisant jouer le droit de chaque Etat membre à soumettre au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des projets de rectification ou changement à la charte de fondation de l’organisation. 
    Ce que le roi et sa diplomatie pensent être à leur portée, convaincus que le royaume est à ce niveau assuré de disposer du nombre de voix amies requis. Sauf que pour aussi bien disposées qu’elles pourraient l’être à l’égard du Maroc, certaines de ces voix lui feront à coup sûr défaut car n’osant franchir le pas consistant en la remise en cause du principe sacro-saint pour l’Afrique de l’intangibilité des frontières héritées de l’ère coloniale car ouvrant pour leurs pays la boîte de Pandore de la contestation de leurs propres frontières. 
    Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine aurait pu constituer un plus consolidant l’unité continentale, si ce pays l’avait envisagé comme une opportunité s’offrant à lui de mettre un terme au conflit du Sahara occidental par la voie de la négociation et dans le respect de la volonté du peuple sahraoui s’exprimant à travers un référendum d’autodétermination. Au lieu de cela, ce retour risque de provoquer l’implosion de l’organisation africaine.
  • Pour défendre la demande d’adhésion du Maroc: Mohamed VI sera présent au sommet de l’UA

    par Mahdi Boukhalfa

    De nouveau, le roi du Maroc revient à la charge pour défendre sa demande d’adhésion, mais à ses ‘’conditions », à l’Union africaine, après avoir quitté l’ex-OUA en 1982. Il en fait même une obsession. Après un premier échec en juillet dernier lors du sommet de Kigali, Mohamed VI est annoncé au prochain sommet de l’organisation, prévu à la fin du mois dans la capitale éthiopienne. C’est le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui a annoncé jeudi soir que «le roi ira à Addis-Abeba pour défendre l’entrée du Maroc à l’Union africaine». Déjà, en juillet dernier, le Maroc avait annoncé sa volonté de «réintégrer» l’organisation panafricaine. Mais, dans sa demande d’adhésion, il a tout simplement exigé l’exclusion de la RASD. Il faut dire que la lettre du roi du Maroc au président en exercice de l’UA, le Tchadien Idriss Deby Itno, était pratiquement une agression ouverte autant contre l’UA que contre un de ses membres. Dans cette lettre, Mohamed VI parle notamment «de l’admission de la RASD en 1982, l’histoire retiendra cet épisode comme une tromperie, un détournement de procédures, au service d’on ne sait quels intérêts». Insistant pour réintégrer l’organisation africaine, il n’hésite pas à qualifier son ancêtre, l’OUA, de «mineure» et souligne que l’admission en 1982, lors du sommet de Nairobi, de la république sahraouie, est «un acte comparable à un détournement de mineur, l’OUA étant encore, adolescente à cette époque», avant de demander l’expulsion pure et simple de la RASD de l’UA. Les choses en sont restées ainsi depuis le sommet de Kigali de juillet 2016, mais dans l’intervalle le roi du Maroc a mené une intense campagne diplomatique et médiatique auprès des pays proches de la France (Gabon, Sénégal, Madagascar), qui soutient l’option de l’autonomie du Sahara occidental, outre le Rwanda et la Tanzanie, pour ‘’poinçonner » son ticket d’entrée à l’UA. La demande d’admission du Maroc à l’Union africaine pose en fait un triple problème : d’abord les statuts de l’organisation ne permettent pas que deux Etats représentent un même territoire, que deux Etats revendiquant le même territoire ou portion de territoire ne peuvent siéger dans la même organisation.
    Dès lors, la 27ème session ordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA avait affirmé à Kigali lors du dernier sommet de l’Union qu’elle reste «solidaire avec le peuple sahraoui et réaffirme avec force son droit à l’autodétermination». Dans une réaction à chaud, en juillet dernier, sur cette demande de réintégration du Maroc à l’UA, M. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Ligue arabe, avait clarifié le dossier. Le ministre algérien a d’abord expliqué qu’en vertu des statuts de l’organisation, cette adhésion ne peut pas être soumise à condition. Pour l’Algérie, il s’agit «d’une adhésion» et non «d’un retour», considérant que le retrait du Maroc en 1982 en protestation contre l’admission de la RASD s’est fait du temps de l’Organisation de l’union africaine (OUA), avant que celle-ci ne devienne UA. Or «un pays africain, qui veut adhérer à l’UA ne peut pas le faire sous conditions, comme le stipule l’acte constitutif de l’organisation continentale», avait rappelé M. Messahel. A Addis-Abeba, le Maroc doit donc de nouveau soumettre une demande d’admission, et non une «réintégration», et cette demande sera ensuite examinée par une commission qui procèdera au vote direct. Mais, Rabat a déjà compromis sa démarche en novembre dernier, lorsque le roi avait appelé à l’annulation du 4ème sommet afro-arabe de Malabo en demandant l’exclusion de la RASD du sommet. Avec quelques pays arabes, il avait ensuite boycotté la rencontre. A l’issue de ce sommet, M. Messahel avait estimé dans des déclarations à la presse que «l’Afrique a démontré, à travers cette position unanime, qu’on ne touche pas aux fondements de cette organisation. La République arabe sahraouie démocratique (RASD) est un membre fondateur de l’Union africaine». Il a ajouté qu’ «aucune adhésion ne peut se faire au détriment du principe fondateur de l’Union africaine. Je crois que tout le monde a bien reçu le message et tout le monde doit bien en tirer les conséquences. Le Maroc a demandé le retrait de la RASD avant de demander le report du sommet (de Malabo, Ndlr). Il ne l’a pas obtenu». Au sommet de Malabo, qui regroupe une soixantaine de pays, «sept se sont retirés. Mais 54 pays africains et les deux tiers de la Ligue arabe étaient présents», a-t-il précisé.
    La troisième et dernière difficulté pour le Maroc de retrouver les rangs de l’UA, est que le pays n’a pas encore de gouvernement, presque quatre mois après les législatives d’octobre 2016. Car cette adhésion ne peut être effective que si elle est ratifiée par les deux chambres du Parlement, qui ne peut se réunir, faute de constitution d’une majorité gouvernementale.
  • HRW : Le Maroc empêche HRW d’accéder au Sahara Occidental

    Selon le rapport de Human Rights Watch, le Maroc a adopté en 2016 d’importantes réformes législatives, mais a en même temps réprimé de manière ciblée plusieurs voix de l’opposition et manifestants.
    Les autorités marocaines ont entravé la plupart des activités de ses nombreuses sections locales, en refusant à HRW et à Amnesty International la permission de mener des missions de recherche officielles au Maroc, notamment au Sahara Occidental. Elles ont également expulsé des équipes de télévision étrangère entrées ” sans autorisation, ainsi que plusieurs délégations étrangères venues pour témoigner de la situation des droits humains au Sahara occidental, ou pour participer à des événements liés aux droits humains, a ajouté HRW.
  • Maroc : Mohammed VI plagie Arnaud Montebourg

    par Jeff Tombeur

    On ne sait si le voile intégral est désormais banni du royaume chérifien, mais question vestimentaire, le souverain Mohammed VI se lâche gravos
    Lalla Salma, la sémillante épouse de ‘’notre ami le roi’’ #Mohammed VI est-elle bien l’instigatrice du changement vestimentaire de son mari ? Gala l’affirme. Paris-Match en est tout tourneboulé : le maillot de corps qui bouleverse le Maghreb, titre (en substance) l’hebdo. Le machrek sourcille plus fort que François Fillon, on sursaute plus haut que Carrero Blanco dans Ceuta et Melilla. 
    Déjà, en fin d’année écoulée, on l’avait surpris en futal chatoyant de fumeur de moquette dans un rade de Marrakech. Les Marrakchis en causent encore ! Il récidivait pour le réveillon en veste bleu pétant à motifs jaunes et blancs fluos, posant à côté du jet setter Nadi Khayat, dit RedOne (un pote de Lady Gaga), devenu ‘’ouissam du mérite intellectuel’’ (l’ordre du ouissam alaouite chérifien est décerné par dahir et le roi en est Grand-croix). 
    Et là, le 5 janvier, Sa Majesté arborait un maillot de corps noir frappé d’un sigle détourné de Rock da Kasbah (à voir aussi sur le compte Instagram de rockdakasbah.tanger). Le truc, c’est d’avoir frappé les maillots des marques des grands et petits taxis (les grands relient les aéroports et des localités, les petits restent confinés aux courses de proximité). Là, je connais des sapeurs sénégalais qui vont devenir verts d’envie. 
    Perso, je veux porter le pantalon, le veston, et le maillot, mais bleu (oui, il est aussi dispo en bleu ! Et il y a le choix entre diverses villes, j’en veux un de la Mogador du protectorat). RoCk dA KasBAh fourgue aussi des maillots frappés du logo de La Vache qui rit™® (j’en voudrais un Banania®™, c’est possible ?) mais en fait, c’est une maison total marocaine. 
    Après Arnaud Montebourg arborant un maillot de marin breton fabriqué par Armor-Lux en Bretagne, voici que Sa Majesté trumpise aussi : comment dit-on volem viure (et travailler) al pais en vernaculaire marocain, déjà ? 
    Les monarques s’amusent, jouissent de menus plaisirs, et le bon peuple s’ébaubit. À défaut de s’esbaudir, peut-être.
    Atours pour l’Union africaine ?
    Du coup, la question sur toutes les lèvres est devenue : quelle sera la tenue du roi pour la signature de l’acte constitutif de l’Union africaine ? Car même sans majorité gouvernementale au #Maroc, il en est question (futile, artificielle, donc artistique). Cela fait trois mois qu’Abdelilah Benkirane tente de former un gouvernement de coalition. Et en même temps, on n’arrive plus à savoir si la fabrication et la vente de burqas (comme en Afghanistan), cintrées ou non pour mettre en valeur le postérieur des Marocaines, seront prohibées ou non. Toujours est-il que le pacha de Taroudant a intimé aux détaillants de fourguer leur stock. Non, le niqab afghan ne passera plus par le Maroc. Quoique… Arnaud Montebourg pourrait en profiter pour financer un fabricant de burqas faites en France qu’on pourrait introduire subrepticement au Maroc (mode go fast). Armor-Lux pourrait en confectionner à rayures de marinière (mais plutôt brun et ocre, c’est moins salissant). Voire des mini-burqas ras-du-bonbon pour les soirées olé-olé (au Maroc, les filles arrivent en jeans, voilées ou non, dans les boîtes de nuit, filent aux toilettes, et ressortent en bustiers affriolants une fois leurs copains arrivés : mieux vaut ne pas être repérés dans une voiture avec un homme qui n’est ni son père, ni son frère). C’est une terre de contrastes, le Maroc. Tu n’as pas d’invitation dans un club sélect ou ne peux entrer dans le hall d’un cinq étoiles ? Tu bloques le convoi du roi. Et écopes, comme une Marocaine, d’un an de prison. Moins si tu es handicapé et prétends remettre une lettre à Sa Majesté (peine réduite de moitié). ‘’La conduite éclairée’’ du chauffeur de SM, ‘’conducteur de la modernité’’ (vestimentaire), ne saurait être distraite. Quand je pigeais à La Vigie marocaine, j’aurais aussi fustigé ces trublions. Là, j’ajoute que, franchement, quand on a cette prétention, on se vêt décemment, et non pas en haillons, même fabriqués en Chine comme les fringues des fournisseurs de Sa Majesté.

  • Le double visage de Bruxelles

    par Moncef Wafi
    La décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 21 décembre est «contraignante». L’aveu fort de Nicholas Westcott, haut diplomate européen, consacre le dilemme de l’Europe entre l’application des décisions de sa propre justice et ses juteux intérêts commerciaux gracieusement offerts par le Maroc. Bruxelles se retrouve ainsi à chipoter, hésiter et tergiverser alors que le droit est du côté des Sahraouis. 
    Les dernières révélations de l’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW) sur la transgression de la sentence de la CJUE, deux semaines seulement après avoir été rendue, ont braqué les lumières sur cette hypocrisie tout occidentale, adepte d’une politique à deux leviers applicable selon ses propres besoins. Si le diplomate européen reconnaît la nécessité de «respecter toute décision prise par la justice» et de veiller à son application, il n’abdique pas pour autant, relayant les lobbys de l’argent. Il expliquera dans ce sens que Bruxelles examine «de façon précise les argumentaires de la CJUE» et «ses implications sur le plan juridique pour appréhender ses conséquences». 
    Décryptage: le message subliminal est adressé aux Marocains et signifie que l’Europe va prendre le temps de riposter et de rectifier le tir. Les intérêts commerciaux du Vieux Continent, particulièrement, en ces temps de crise économique mondiale sont plus importants que le sort d’un pays qui reste toujours sous occupation étrangère. L’Europe ne déroge pas à ses vieux réflexes coloniaux et malgré un discours de façade épousant la légitimité internationale à propos du dossier sahraoui, certains pays, à leur tête la France, continuent de parrainer les thèses marocaines. 
    Bruxelles n’en démord pas et les territoires sahraouis sont pour l’UE une chasse gardée naturelle replaçant le conflit du Sahara occidental au centre de ses priorités avec l’ONU et son nouveau secrétaire général, Antonio Guterres. L’autre front juridique ouvert par le Polisario concerne le recours qu’il a introduit, en 2014, contre le protocole conclu en 2013 entre l’UE et le Maroc dans le cadre de l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche, qui consacre l’exploitation outrageuse et avec la complicité active de Bruxelles des ressources halieutiques et de produits de la pêche au large des côtes sahraouies. Un poisson appartenant au Sahara occidental, pêché par les bateaux européens et payé aux Marocains.
  • Sahara Occidental : A quoi joue Macky Sall ?

    Selon l’agence de presse SPS, le Premier Ministre sahraoui a rencontré samedi dernier à Accra le président sénégalais Macky Sall.
    Connaissant l’inimitié vouée par les dirigeants sénégalais aux sahraouis et le soutien déclaré du Sénégal au Maroc dans la question du Sahara Occidental, il y a lieu de se demander « qu’est-ce que Macky Sall a à dire au chef du gouvernement sahraoui? ».
    Ce Macky Sall est le même qui a déclaré le 18 juillet 2106 au magazine Jeune Afrique : « Nous demandons que la RASD soit suspendue de l’Union africaine ». 
    Veut-il duper les sahraouis après avoir essayé de duper les algériens en faisant preuve d’une extrême connaissance de l’art de la flatterie? 
    « Nous connaissons le rôle de l’Algérie en Afrique, son poids et sa relation avec les pays du continent », a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, en marge des travaux du sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité maritime et le développement en Afrique tenu le 15 octobre 2016 à Lomé.
    Pour rappel, grâce aux révélations du hacker Chris Coleman, le Front Polisario a obtenu des documents prouvant les exercices de corruption pratiqués par les marocains pour payer l’allégeance des responsables sénégalais aux thèses colonialistes de Rabat. 
    Le premier concerné par ces révélations n’est ni plus ni moins que le chef de la diplomatie sénégalaise, Mankeur Ndiaye, un habitué de l’ambassade du Maroc à Dakar, où il se rend chaque année pour recevoir la quantité de 140.000 euros sous couvert de payer les frais de pèlerinage de trois membres de sa famille.
    Selon un site mauritanien, Macky Sall aurait reçu lors d’une visite à Rabat le montant de 50 millions d’euros pour son engagement pro-marocain au niveau de l’Union Africaine.
    Le Maroc et le Sénégal sont deux fidèles alliés de la France, au moment où le mot « allié de la France » est devenu synonyme de « ennemi de l’Afrique ».
    Au Conseil de Sécurité, les intérêts du Maroc sont assurés et préservés par le droit de veto de Paris. Même au détriment des droits de l’hommes dont la France s’est déclaré la patrie.