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  • Les sept échecs du roi – SAHARA OCCIDENTAL, ADHESION À L’UA, DECISION DE LA COUR EUROPEENNE DE JUSTICE…

    Echec et mat pour Mohammed VI
    Les relations algéro-marocaines ont inévitablement vibré, en 2016, au rythme du développement de la question sahraouie avec des «coups de Jarnac» soigneusement concoctés par Rabat qui ont viré au fiasco.
    Si le «destin africain» de Mohammed VI se trouve contrarié, il n’a qu’à en vouloir à sa diplomatie. Et à lui-même. Ce n’est en tout cas pas par la faute de l’Algérie qui a subi des campagnes haineuses et mensongères de la part du pouvoir marocain.
    Des accusations d’expulsion de réfugiés syriens aux velléités d’annexion de certains territoires du Sud (Tindouf, Béchar) affichées par le SG de l’Istiqlal, Hamid Chabat à la profanation de l’emblème national du consulat de Casablanca par un membre des «Jeunesses royalistes», le jour où l’Algérie célébrait le 59e anniversaire du déclenchement de sa Révolution en passant par l’incarcération injuste du jeune champion algérien de voile, Islam Khoualed âgé d’à peine 15 ans et les discours guerriers du souverain marocain qui a fait des pieds et des mains pour court-circuiter l’Algérie dans les pourparlers de paix inter-maliens et le dialogue inter-libyen, le Maroc n’a pas su sur quel pied danser. Au point de développer une certaine paranoïa. Juste pour tenter de diaboliser l’Algérie.
    Une certaine manière d’inverser les rôles pour sombrer dans la victimisation. «L’escalade et les tensions, qui marquent les relations maroco-algériennes, résultent du fait que l’Algérie est partie prenante directe dans le conflit artificiel autour du Sahara marocain (Sahara occidental, ndlr) et que ce pays domine de façon directe et ferme le mouvement séparatiste, outre qu’Alger joue un rôle négatif dans le processus onusien pour trouver une solution définitive à cette question», avait déclaré, à la fin du mois de décembre 2014, l’ex-ministre marocaine déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, M’barka Bouaïda. Un mensonge d’Etat que le Maroc s’évertuera à entretenir avant la désillusion. C’est dans un tel climat que les relations algéro-marocaines ont inévitablement vibré, en 2016, au rythme du développement de la question sahraouie avec des «coups de Jarnac» soigneusement concoctés par Rabatqui ont viré au fiasco. Il faudra cependant attendre un peu pour assister à la «descente aux enfers» de la diplomatie marocaine.
    Le complot

    Le Royaume fera un premier pas lorsqu’il renoncera à organiser le 27ème Sommet des chefs d’Etat arabes. «Les conditions de succès du Sommet arabe ne sont pas réunies», prétextera un communiqué rendu public, le 20 février 2016, par le ministère marocain des Affaires étrangères qui souligne que la décision a été prise sur instruction du roi. Cette démarche s’inscrit, en fait, dans le pacte paraphé entre le Royaume avec les monarchies du Golfe. L’Arabie saoudite, notamment, qui a soutenu l’intervention militaire en Syrie. Riyadh et Rabat ont décidé de faire cause commune en ce qui concerne le conflit syrien dans lequel l’Iran ennemi juré de la monarchie saoudienne et la Russie qui en sont parties prenantes, constituent un soutien incontesté au président Bachar Al Assad. Une décision du souverain marocain qui est intervenue alors que les Palestiniens, mains nues, tombent sous les balles assassines des Israéliens alors que la Syrie et la Libye déstabilisées par les interventions et les expéditions militaires occidentales, ont sombré dans le chaos. La presse marocaine a essayé de noyer le poisson dans l’eau. Le déchirement du Monde arabe, dont nombre de pays sont en proie à des guerres fratricides, nécessite en effet une action commune pour arrêter le cycle de violences pouvait-on lire sur le site du 360.ma. Mohammed VI a préféré lui tourner le dos et monnayer son soutien au Royaume wahhabite dans sa guerre contre le Yémen en échange de celui de Riyadh en faveur du projet de «marocanisation» du Sahara occidental. «L’Arabie saoudite salue et soutient l’initiative de SM le roi Mohammed VI relative au plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine», avait assuré le 10 février 2016 le chef de la diplomatie saoudienne, Adel Al-Jubeir à son homologue marocain lors d’une rencontre où a été scellée une «alliance stratégique» entre les deux monarchies. Ce qui n’a pas affecté outre mesure les relations algéro-saoudiennes. L’Algérie a réussi à mettre autour de la même table l’Iran et l’Arabie saoudite, ennemis héréditaires, lors du Sommet de l’Opep qui s’est tenu le 28 septembre dernier à Alger en marge du XVè Forum international de l’énergie. Un rendez-vous qui s’est soldé par un accord historique salué par la presse internationale. La diplomatie algérienne est passée par là. Sans tambour ni trompette…C’est dans cette atmosphère tendue que le souverain marocain dépêchera, à la mi-juillet 2016, une délégation avec à sa tête Nacer Bourita, ministre délégué aux Affaires étrangères. Cette visite inattendue qui a pris de court les observateurs les plus avertis de la scène politique maghrébine augurerait-elle d’une nouvelle ère des relations entre les deux pays? Le dossier sahraoui allait-il être mis en sourdine? Il est acquis maintenant que le monarque alaouite qui ambitionne de réintégrer la famille africaine a tenté de «sonder» les responsables algériens sur cette question. Difficile de faire croire en sa bonne foi de vouloir revenir dans sa famille d’origine, l’Afrique, lorsque l’on tourne le dos à un Monde arabe qui est sa matrice. Et que de surcroît, il n’envisage pas de se retirer des territoires sahraouis qu’il a occupés depuis 1975. L’Algérie restera droite dans ses bottes. Elle n’aura de cesse d’appeler à l’application des résolutions du Conseil de sécurité et soutiendra les efforts de l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies pour la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, afin de mettre en oeuvre un référendum qui puisse assurer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. La suite des événements conforteront sa position, immuable. Ils mettront par contre en exergue les desseins sournois d’un roi «manoeuvrier». Le roi du Maroc saisira l’occasion de la tenue du 27ème Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu au mois de juillet à Kigali pour annoncer qu’il avait présenté sa demande d’adhésion au sein de l’UA. Un coup de bluff. Pensant que cela se faisait sur un simple claquement des doigts. Avec comme arrière-pensée d’en éjecter la République sahraouie, un de ses membres fondateurs. «Nous avons annoncé au cours du 27ème Sommet africain, la décision du Maroc de réintégrer sa famille institutionnelle africaine», avait indiqué le 30 juillet, Mohammed VI dans un discours prononcé à l’occasion du 17ème anniversaire de son accession au trône. Une désinformation qui a jeté le discrédit sur une diplomatie royale déjà à la dérive. Le Maroc qui criait à qui voulait l’entendre qu’il avait pris part au 27ème Sommet de l’UA n’y a ni participé ni pris la parole et la question de son adhésion n’était pas à l’ordre du jour. L’Union africaine l’a confirmé.
    Messahel met les points sur les «i»

    Le président Idriss Deby Itno, président du Tchad et président en exercice de l’UA, «a informé la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, qu’il avait reçu un courrier du roi du Maroc Mohammed VI concernant l’intention du Maroc de joindre l’UA», était-il mentionné dans le communiqué publié le 26 juillet sur le site de l’UA. «Cette question ne figurait pas à l’ordre du jour du sommet et n’a pas non plus fait l’objet de discussions au cours des délibérations de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement», avait précisé le document. La tenue du 4ème Sommet arabo-africain qui s’est tenu du 22 au 24 novembre à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale offrira une nouvelle opportunité au Maroc pour revenir à la charge avec comme objectif: obtenir le retrait de la délégation sahraouie de cet événement. L’offensive dictée par le Palais royal avait pour but de diviser l’Afrique et faire voler en éclats, la jeune République sahraouie, l’éjecter de sa famille originelle dont elle est membre à part entière depuis 1982.
    La diplomatie marocaine a vainement tenté d’entraîner dans sa «retraite» d’autres participants pour dynamiter cette rencontre tout en donnant un écho surdimensionné à sa machination. «L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Qatar, le Sultanat d’Oman, la Jordanie, le Yémen et la Somalie», se sont joints à cette «opération» selon le département marocain des Affaires étrangères. «Tous ces pays ont soutenu la position (marocaine) claire et conforme aux principes du droit international et à leur tête le respect de la souveraineté des pays et de leur intégrité territoriale», a ajouté la même source. Elle trouvera une fois de plus la diplomatie algérienne sur son chemin pour mettre les points sur les «i» et désenfler cette manoeuvre diabolique.
    «Le Maroc a demandé le retrait de la Rasd avant de demander le report du sommet. Il ne l’a pas obtenu!», a déclaré le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe. «Dans ce forum qui regroupe une soixantaine de pays, sept se sont retirés. Mais 54 pays africains et les deux-tiers de la Ligue arabe étaient présents», a précisé Abdelkader Messahel, pour ramener ce non-événement à sa juste proportion. L’arrêt rendu par la Cour de justice européenne donnera le coup de grâce. Il signera l’anéantissement du rêve de «Sahara marocain». «Il est exclu de considérer que l’expression territoire du Royaume du Maroc,…» ont conclu, le 21 décembre 2016, les juges de la Cjue. «Une défaite sévère pour le Maroc» a déclaré, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles dans une interview accordée au Magazine Afrique Asie Amar Belani. L’ex-porte-parole du ministère des Affaires étrangères qualifié de «Cheville ouvrière de cette éclatante victoire juridique et diplomatique qui modifie la donne en faveur des Sahraouis» par le journaliste qui l’a interviewé est certain que le jugement rendu par les magistrats européens aura un impact sur la demande d’adhésion du Maroc à l’Union africaine. «C’est loin d’être acquis…», a affirmé le diplomate algérien. A ce propos M.Messahel dira: «L’Algérie espère qu’il s’agit là d’une nouvelle dynamique qui permettra de relancer le processus de parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental.» Le président sud-africain vient d’enfoncer le clou. «C’est inconcevable que le Sahara occidental (…) soit toujours colonisé», a déclaré Jacob Zuma, le 6 janvier à Pretoria, à l’issue des discussions qu’il a eues avec le président sahraoui Brahim Ghali, qui est en visite de travail en Afrique du Sud. «Nous nous engageons à poursuivre le dialogue avec la population du Sahara occidental jusqu’à ce que vous obteniez de vivre libres sur votre territoire et que vous soyez capables de déterminer votre avenir», lui a assuré le leader sud-africain.
    La demande d’adhésion du Maroc sera tranchée dans le vif lors du prochain sommet de l’Union africaine, qui se tiendra dans la capitale éthiopienne, fin janvier 2017.
    Le souverain marocain risque de frapper encore longtemps aux portes de l’UA…
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  • Comment le roi Mohammed VI se laisse manipuler par ses conseillers au point de faire le ridicule

    Le roi du Maroc, Mohammed VI répond aux commentaires de la presse sur sa tenue. Sa réponse est pour le moins bizarre. Il paraît que ses abominables conseillers lui ont soufflé à l’oreille de poser avec sa femme dans une nouvelle tenue aussi étonnante que ridicule.
    Selon un éminent blogueur marocain, le couple royale est convaincu « de faire partie d’une production cinématographique prestigieuse ».
    « Ils ne se doutent même plus de leur stupide effronterie à piller les deniers du peuple, puis venir exposer les fruits de leur rapine, face aux objectifs des caméras, lorsque leurs compatriotes se battent simplement pour leur propre survie », ajoute-t-il. 
    Pour rappel, Mohammed VI est l’un des rois les plus riches du monde selon Forbes. Une richesse soutirée du pillage des deniers publics. Un pillage mis en place pour asseoir sa capacité de manipulation et pression sur ses détracteurs et distribuer des miettes à ses applaudisseurs.
    Vêtements de luxe, voitures dernier cri, voyages fréquents, tourisme 365 jours par an, ambiances festives, tel est le panorama crée par Mohammed VI dans un climat de délire pour la bonne vie au détriment des millions de marocains qui crêvent la dalle et qui meurent de froid dans les montagnes de l’Atlas.
    Les marocains doivent travailler durement pour payer les déplacements de leur roi et ses dépenses avec un résultat catastrophique pour eux.
  • 22 présidents assassinés par la France depuis 1963″

    Révélation :”Voici les 22 présidents africains assassinés par la France depuis 1963″
    Depuis 1963, plus de 22 présidents Africains, alors au pouvoir, ont été assassinés : beaucoup d’entre eux, gênent les puissances coloniales en place et surtout la France dans notre continent d’Afrique. 
    kadhafi mouammar guide revolutionnaire libyen tripoliBien sur, vous connaissez le SDECE, la DGSE et la DST? Eh bien, ce sont trois services de renseignements français qui ont la réputation de faire des coups d’Etat en Afrique.
    Depuis de Gaulle, les autorités françaises dénigrent les Africains de cette façon? Comptons le nombre des coups d’État et que la France a préparés, dirigés et soudoyés en Afrique, cela mérite une plainte à la cour pénale internationale contre l’état français. Pourtant les crimes français sont bien connus et les documentaires inondent les télévisions françaises et africaines pour bien se rendre compte qu’effectivement la France tue, empoisonne et pille en Afrique. Le Service de documentation extérieure et de Contre- espionnage (SDECE) a la charge de la «désinformation». Il prépare lui aussi, réussit ou manque des coups. Son territoire privilégié est l’Afrique. La DGSE est le principal service secret vers l’étranger, qui a en charge le contrôle des «gouverneurs à la peau noire». Il y a un autre la DST (Direction de la sécurité du territoire) qui s’occupe de l’intérieur et de l’extérieur de la France pour diverses raisons. D’abord parce qu’il s’agit de protéger la France des dangers de l’immigration. Ensuite, la DST, qui est une police politique, fait la coopération avec l’ensemble des polices politiques de toutes les dictatures du monde. Après la DGSE, la DST et le SDECE, il y a la Direction du renseignement militaire, le poisson- pilote de l’armée qui fait la propagande de la France lors des conflits en Afrique.
    DE DE GAULLE A SARKOZY : TEL PÈRE, TEL FILS
    De Gaulle a sacrifié les indépendances africaines au profit de celle de la France. Pour quatre (4) raisons : – la première, c’est le rang de la France à l’ONU avec un cortège d’Etat clients qui votent à sa suite ; – la deuxième, c’est l’accès aux matières premières stratégiques (pétrole, uranium) ou encore (l’or, le bois, le cacao…) ; – la troisième, c’est le financement de la vie politique française, à travers des prélèvements sur l’aide publique au développement ou la vente des matières premières ; – et la quatrième raison, c’est le rôle de la France comme sous-traitant des Etats-Unis auprès des pays d’Afrique. Donc, pour ces quatre raisons, la France a mis en place un système qui nie les indépendances. Et, c’est pour ces quatre raisons que le sang coulé sur le continent. Au Cameroun : L’UPC, luttait pour obtenir l’indépendance. Nyobé a été écrasé entre 1957 et 1970 dans un bain de sang qui a fait entre 100.000 et 400.000 morts. Togo Plus d’un quart de siècle de dictature avec la complicité de la France. Trois ans à peine après l’indépendance de la jeune République togolaise, ce fut l’irruption brutale de l’armée dans la vie politique.
    Le 13 janvier 1963, Sylvanus Olympio, le premier président démocratiquement élu est assassiné par le sergent Etienne Eyadema à la tête d’une clique d’anciens soldats, après la guerre du Vietnam. Ils ont fait un coup d’Etat avec l’appui de l’officier français qui était soi-disant chargé de la sécurité d’Olympio : ils ont assassiné ce président le 13 janvier 1963. Eyadema Etienne a passé plus de quarante ans au pouvoir. Il a fait un règne digne de Ceausescu et laissa un pays qui a sombré dans le chao et dans la pauvreté. Décédé en 2005, son fils Faure Eyadema le remplace et cela aussi n’a été possible qu’avec l’appui de la France. Centrafrique Il y avait un homme d’Etat prometteur, Barthélemy Boganda mort dans un accident d’avion extrêmement curieux.
    Il ne connaitra pas l’indépendance, la vraie qu’il réclame pour son pays. Barthélemy Bogandatrouve la mort le 29 mars 1959, dans une catastrophe aérienne entre Berberati et Bangui, alors qu’il était en campagne à l’intérieur de son pays. Abel Goumba, médecin diplômé d’outre- mer, ministre d’Etat et président du Conseil de gouvernement, est chargé de l’intérim. David Dacko, jeune instituteur et héritier spirituel de Barthélemy Boganda et, avec l’appui des milieux français de Bangui, réussit à écarter Abel Goumba de la succession. En juillet 1959, l’Assemblée lui refuse les pleins pouvoirs. Il fait démissionner Abel Goumba resté au gouvernement.
    Celui-ci fonde alors un parti d’opposition le MEDAC (Mouvement d’évolution démocratique de l’Afrique centrale). Le MEDAC n’aura qu’une courte durée. David Dacko dissout le parti et emprisonne ses dirigeants. La République centrafricaine de David Dacko en proie à de graves crises financières (détournements de deniers publics) au lieu de réagir et d’agir vite décide de remettre le pouvoir au chef d’Etat major le colonel Jean Bedel Bokassa le 1er janvier 1966.
    La France érige le pays en Empire et pille les ressources centrafricaines. La suite ? Bokassa tombe et meurt dans la misère. Les Comores Deux chefs d’Etat assassinés et deux autres déposés par le mercenaire Bob Denard. Niger Le jour où le Nigérien Hamani Diori a voulu vendre son uranium à un autre pays, il a été déposé par un coup d’Etat militaire au cours duquel il perdit la vie.
    ASSASSINES, PARCE QU’ILS ONT REFUSES D’ETRE DES «MARIONNETTES» DE LA FRANCE
    Gabon Léon M’ba meurt d’un cancer à Paris à l’hôpital Claude Bernard le 26 novembre 1967. Germain M’ba parent très éloigné de Léon M’ba, Inspecteur des douanes, licencié en droit et diplômé de sciences politiques, il finit ses études à la fin des années 50, au moment où son pays obtient l’indépendance. Nationaliste comme tous les Africains qui ont usé leurs fonds de pantalons sur les bancs de l’université, il ne supporte pas l’idée que ce soit des «marionnettes» de la France qui dirigent le Gabon. M’ba entre dès 1960 dans la vie politique active et devient aussitôt «dangereux agitateur» pour les agents et politiciens français qui assurent sur place l’ordre et la sécurité.
    Eloigné de Libreville par une importante nomination : secrétaire général adjoint à l’Union africaine et Malgache, il fait partie au début des années 60 du petit club des Africains francophones dont la voix compte sur la scène internationale. Le 19 Février 1964 les parachutistes français rétablissent Léon M’ba à la présidence. Le président démissionne de son poste pour marquer sa réprobation. L’affaire fait beaucoup de bruit et amplifie la campagne de presse contre l’attitude néo-colonialiste de Paris.
    Germain M’ba apparaît depuis cette affaire comme l’empêcheur de tourner en rond. Rejeté par Paris et par Libreville, il entame alors son errance de paria de la communauté officielle franco- africaine. Il se réfugie d’abord à Brazzaville d’où il est expulsé peu après par les hommes dépendant des services de Jacques Foccart. Il s’installe à Kinshasa, où il est emprisonné pendant un mois. Rejeté d’Afrique, Germain M’ba revient finalement en Europe et collabore au journal Jeune Afrique dont il devient en 1965 le rédacteur en chef adjoint. Affaire Germain M’ba à Libreville 18 Septembre 1971, un diplomate gabonais est abattu. Sa femme et sa fille blessées.
    Le cadavre disparaît. Tels sont les éléments d’une affaire ténébreuse qui soulève une vive émotion dans la capitale gabonaise. Dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Germain M’ba ancien ambassadeur à Bonn nommé à Tokyo, rentre du cinéma en voiture, accompagné de sa femme et de sa fillette. Mme M’ba et sa fillette descendent de la voiture et entrent dans la maison. Au moment où M’ba ferme sa portière, un homme surgit de l’ombre et tire deux coups de pistolet sur lui.
    Germain M’ba s’effondre en poussant un cri. Et depuis, rien sur cette ténébreuse affaire à Libreville qui interpelle le défunt président Albert Bernard Bongo. Rappelons que c’est sur injonction du vieux Houphouët-Boigny que le président gabonais a réintégré Germain M’ba dans le jeu politique.
    22 PRESIDENTS AFRICAINS, ONT ETE ASSASSINES DEPUIS 1963
    Depuis 1963 : Voici la liste des 22 présidents Africains, alors au pouvoir, ont été assassinés :
    – EN 1963 : SYLVANUS OLYMPIO, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU TOGO –
    EN 1966 : JOHN-AGUIYI IRONSI, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU NIGERIA
    – EN 1969 : ABDIRACHID-ALI SHERMAKE, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DE SOMALIE
    – EN 1972 : ABEID-AMANI KARUMÉ, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DE ZANZIBAR
    – EN 1975 : RICHARD RATSIMANDRAVA, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DE MADAGASCAR
    – EN 1975 : FRANÇOIS-NGARTA TOMBALBAYE, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU TCHAD
    – EN 1976 : MURTALA-RAMAT MOHAMMED, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU NIGERIA
    – EN 1977 : MARIEN NGOUABI, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU CONGO-BRAZZAVILLE
    – EN 1977 : TEFERI BANTE, PRÉSIDENT DE LA RÉP. D’ETHIOPIE
    – EN 1978 : Ali Soilih M’tsashiwa, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DES COMORES
    – EN 1981 : ANOUAR EL-SADATE, PRÉSIDENT DE LA RÉP. D’EGYPTE
    – EN 1981 : WILLIAM-RICHARD TOLBERT, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DE LIBERIA
    – EN 1987 : THOMAS SANKARA, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DE BURKINA-FASO
    – EN 1989 : AHMED ABDALLAH, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DES COMORES
    – EN 1989 : SAMUEL-KANYON DOE, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DE LIBERIA
    – EN 1992 : MOHAMMED BOUDIAF, PRÉSIDENT DE LA RÉP. D’ALGÉRIE
    – EN 1993 : MELCHIOR NDADAYÉ, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU BURUNDI
    – EN 1994 : CYPRIEN NTARYAMIRA, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU BURUNDI
    – EN 1994 : JUVÉNAL HABYARIMANA, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU RWANDA
    – EN 1999 : IBRAHIM BARRÉ-MAÏNASSARA, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU NIGER
    – EN 2001 : LAURENT-DÉSIRÉ KABILA, PRÉSIDENT DE LA RÉP. DU CONGO-KINSHASA
    – EN 2009 JOÃO BERNARDO VIEIRA, PRESIDENT DE GUINEE-BISSAU
    – EN 2011 : MOUAMMAR KHADAFI, PRÉSIDENT DE LA REP DU LIBYE, ASSASSINÉ PAR LE CNT DE LA FRANCE.
    Source: Zakweli
  • L’occupation du Sahara Occidental va bientôt électrifier l’UE ?

    L’Allemagne, la France, l’Espagne et le Portugal ont signé une feuille de route avec le Maroc pour travailler au commerce de l’électricité renouvelable entre le Maroc et l’UE.

    « La présente déclaration conjointe ne peut être interprétée comme une source d’obligations juridiques pour les signataires, pas plus qu’elle ne sera pas soumise au droit international », est l’étrange phrase finale de la « déclaration conjointe sur l’établissement d’une feuille de route pour un commerce durable d’électricité entre le Maroc et le Marché intérieur européen de l’énergie », signé par l’Allemagne, la France, l’Espagne, le Portugal et le Maroc lors de la COP22 à Marrakech. Lisez ici le document de trois pages, daté du 17 novembre 2016.
    Dans la déclaration, les parties signataires déclarent que « leur intention est de fournir les conditions pour rendre possible le commerce d’électricité renouvelable entre le Maroc et le Marché intérieur européen de l’énergie ». En conséquence, ils indiquent qu’ils sont disposés à élaborer une feuille de route dite « SET » (Sustainable Electricity Trade) et un accord pouvant être mis en œuvre « à la date de la COP23 ».
    L’Union européenne envisage une part de 27% des sources d’énergie renouvelable dans son approvisionnement énergétique d’ici à 2030. Le Maroc affiche plus d’ambition en fixant l’objectif à 52% d’ici 2030 comme prévu dans son plan national des énergies renouvelables. Une intégration progressive des marchés de l’énergie pourrait aider l’UE à atteindre son objectif, et semble faire part de la raison d’être du document.
    Mais ce que la déclaration conjointe omet, c’est qu’une partie importante des projets marocains servant cet objectif de 52% sera mise en oeuvre sur un territoire que le Maroc a brutalement envahi en 1975 et qu’il maintient depuis sous son joug : le Sahara Occidental. Si le Maroc réussit ce qu’il prévoit, plus d’un quart de sa capacité éolienne et solaire sera tiré du Sahara Occidental d’ici à 2020.
    Souvent désigné comme la dernière colonie d’Afrique, le Sahara Occidental est considéré comme un territoire non autonome sans pouvoir administrant. Le territoire fait l’objet de négociations de paix menées par l’ONU et une mission de l’ONU est présente sur le terrain. Aucun Etat au monde ne reconnaît la revendication du Maroc sur le territoire, tandis que le droit du peuple du Sahara Occidental à l’autodétermination – le droit de déterminer le statut du territoire et donc de ses ressources – est universellement reconnu. Il y a tout juste un mois, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a appelé à la réalisation du droit à l’autodétermination et réitéré la nécessité pour le peuple sahraoui d’exercer « son consentement préalable, libre et éclairé à la réalisation de projets de développement et d’opération d’extraction (de ressource naturelle) ».
    Début novembre, WSRW a publié un rapport détaillant les projets énergétiques éoliens du Maroc au Sahara Occidental. Les investisseurs, comme le KfW et la Banque européenne d’investissement, ont déclaré qu’ils n’accorderaient pas de financement pour de tels projets à l’intérieur du territoire. En conséquence, le Maroc a émis des obligations vertes pour financer les deux centrales solaires qu’elle envisage de construire au Sahara Occidental, en collaboration avec un consortium dirigé par la société saoudienne ACWA Power.
    La déclaration commune indique que la MASEN est disposé à fournir le secrétariat pour l’ensemble de l’entreprise. La MASEN est une entreprise marocaine d’énergies renouvelables essentiellement nationale et, comme le secteur des énergies renouvelables au Maroc, contrôlée par le roi.
    Actuellement, deux affaires juridiques sont en cours contre le Conseil de l’UE à l’instigation de la représentation politique du peuple du Sahara Occidental, contre l’inclusion du territoire du Sahara Occidental dans l’accord commercial UE-Maroc et dans l’accord de pêche.
  • L’arrêt de la CJUE confirme le consensus international sur le statut juridique du Sahara occidental

    EL AAYOUN OCCUPEE – L’arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) qui a conclu que les accords d’association et de libéralisation entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, « confirme le consensus international sur le statut juridique du Sahara occidental », soutenant le droit des Sahraouis à l’autodétermination, a souligné l’universitaire américain Stephen Zunes.
    Dans une interview récente avec l’Association pour le suivi des ressources et pour la protection de l’environnement au Sahara occidental (AMRPENWS), M. Zunes, spécialiste notamment des questions relatives au Moyen-Orient, a rappelé que la Cour européenne de justice qui a jugé, fin décembre, que l’accord de libre échange UE-Maroc et l’accord d’association UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental « reconnaît le statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara occidental », en vertu de la charte des Nations unies.
    De plus, la CJUE juge, selon l’universitaire américain, qu’ »il est inacceptable que le terme territoire du Royaume du Maroc qui définit le champ d’application territoriale des accords d’association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental ». Cela confirme l’avis juridique de l’avocat général de la CJUE, Melchior Wathelet, selon laquelle « le Sahara occidental « ne peut être considéré comme un territoire marocain », a-t-il dit.
    Cette décision confirme aussi « le consensus international de longue date sur le statut juridique du Sahara occidental et l’opposition du peuple sahraoui à l’occupation marocaine », a ajouté M. Zunes, co-auteur avec Jacob Mundy, d’un livre sur la question sahraouie.
    Pour l’analyste politique américain, les produits provenant des territoires sahraouis occupés ne peuvent désormais porter le label « Made in Maroc », à la suite de l’arrêt de la CJUE, ce qui constitue « un revers majeur aux efforts du royaume marocain pour légitimer son occupation ».
    Par ailleurs, Stephen Zunes a appelé les Sahraouis à « intensifier » leur lutte pacifique pour obtenir davantage de soutien international, soulignant que la résistance pacifique « est l’unique moyen » pour mettre en évidence les violations systématiques du droit international humanitaire par les forces d’occupation marocaines.
    La lutte pacifique, insiste l’universitaire dans son interview avec l’AMRPENWS, « fait gagner la sympathie et le soutien de la communauté internationale, de la société civile et des organisations des droits de l’Homme et augmentera la pression sur les gouvernements qui soutiennent l’occupation marocaine ».
    A une question sur les moyens pour gagner les batailles juridiques contre l’occupation marocaine, M. Zunes a estimé que « le fait de disposer d’un solide fondement juridique pour s’opposer à l’exploitation illégale des ressources naturelles au Sahara occidental pourrait permettre aux promoteurs du droit international et des droits de l’Homme de contester les gouvernements et les entreprises qui profitent de l’occupation, par des campagnes de boycott et des sanctions ».
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.
    Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l’égide de l’ONU. Ils buttent sur la position de blocage de la partie marocaine, soutenue par la France, relative à l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
  • Des ONG et des juristes espagnols dénoncent le renvoi des migrants subsahariens de Ceuta

    Le renvoi dimanche par l’Espagne des migrants subsahariens ayant tenté de forcer le passage au niveau du poste frontalier de Ceuta a suscité de vives réactions de la part de collectifs humanitaires et de juristes espagnols, estimant que cette mesure est «contraire à la légalité des Nations unies et du Conseil de l’Europe».
    La fraternité ouvrière catholique a dénoncé sur les réseaux sociaux, l’action policière qui a eu lieu dimanche au poste frontalier de l’enclave de Ceuta. L’universitaire Margarita Martinez Escamilla, professeur de droit pénal a l’université de complutense de Madrid a demandé dans une déclaration à la presse, au ministre espagnol de l’Intérieur d’expliquer le protocole suivi par la Garde civile qui renvoie des immigrants «sans identification et sans respect du droit international», estimant par ailleurs que «le renvoi à chaud est illégal et ne pourra jamais être légal».
    Pour sa part, la représentante du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés en Espagne, Francesca Friz-Prguda a indiqué à l’agence Europa press que «si les migrants interceptés dans leur tentative de franchir les obstacles de Ceuta ou Melila ne sont pas identifiés et leurs besoins individuels non connus, le renvoi à chaud ne peut pas s’effectuer à la frontière car cet acte est illégal». «La réglementation espagnole stipule que le rejet à la frontière doit être fait en respectant la réglementation internationale des droits de l’Homme et de protection international dont l’Espagne est signataire», a-t-elle rappelé.
    La représentante du HCR a par ailleurs souligné que 25% des réfugiés dans le monde proviennent de l’Afrique subsaharienne et le renvoi automatique aux frontières peut grandement priver des «personnes de leur droit d’asile». L’organisation des droits de l’Homme d’Andalousie (APDH-A) a estimé, quant à elle, que «si l’Espagne continue de renvoyer automatiquement les migrants vers le Maroc, elle devrait se retirer de la convention de Genève, de la convention de prévention de la torture et de la convention européenne des droits de l’Homme», car a expliqué Charles Arce, de l’APDH-A «il y a de nombreux documents qui prouvent que le Maroc transgresse les droits fondamentaux des étrangers aux passages frontaliers».
    La tentative des migrants subsahariens d’entrée en Espagne, dimanche, par l’une des deux frontières terrestres de l’Afrique avec l’Europe est la troisième après celles des mois d’octobre et de décembre où environ 670 migrants originaires de quelques pays dévastés par la guerre, la violence ou la faim ont réussi à accéder sur le territoire espagnol et se trouvent actuellement dans le centre temporaire pour migrants à Ceuta.
    Un groupe de 1 100 personnes originaires d’Afrique subsaharienne qui voulaient gagner l’Europe, s’est précipité dimanche sur la clôture haute de six mètres, vers 4h locales (03h GMT), d’une manière «extrêmement violente et organisée», a indiqué la préfecture de Ceuta. Aucun d’entre eux n’a réussi à passer de l’autre côté, sauf deux migrants, grièvement blessés, qui ont été hospitalisés à Ceuta, selon la préfecture.
  • Les lunettes brouillées de Tahar Benjelloun – Les apparences et la réalité

    Il omet également de nous rappeler que l’affaire du Sahara occidental est aussi prise en charge par les Nations unies depuis près d’un demi-siècle.
    L’écrivain marocain Tahar Benjelloun aime beaucoup son pays. Les souvenirs et les odeurs de Fès où il est né en 1944, les légendes et les mythes du royaume parsèment ses livres depuis qu’il a commencé à écrire à la fin des années 1970.
    Il est arrivé en France vers 1971 fuyant le régime de Hassen II et fait des études en psychiatrie. Sa thèse sur la misère sexuelle des émigrés l’inspire d’ailleurs pour publier en 1977 « la plus haute des solitudes » qui le fit connaître. L’homme qui était longtemps collaborateur du journal Le Monde ne manque jamais de s’exprimer sur les faits politiques et les sujets qui alimentent l’actualité sociale comme le racisme, l’islamophobie. Il a été sollicité récemment pour faire partie de la fondation pour l’islam de France que dirige l’ex-ministre Jean-Pierre Chevènement.
     
    En apparence, les avis de l’écrivain sont marqués au coin par le bon sens et la modération. Sauf quand il s’agit de l’Algérie. Comme à chaque fois, il se déleste de sa liberté de jugement, de sa clairvoyance supposée d’intellectuel qui depuis toujours invite ses lecteurs à se méfier des pouvoirs et des faux-semblants. Mais il est connu des poètes qu’ils disent souvent ce qu’ils ne font pas. On n’a d’ailleurs pas manqué de lui faire le reproche d’avoir attendu des années après la disparition de Hassen II pour publier en 2002 « cette aveuglante absence de lumière » plongée dans l’univers impitoyable du pénitencier de Tazmamart. Les dernières positions de l’auteur de « La Nuit sacrée » sont dégoulinantes de fiel vis-à-vis de l’Algérie. Il ne rate pas une occasion de se montrer le défenseur acharné des positions du royaume sur le dossier sahraoui. Il ne met aucune distance entre Benjelloun et lui et semble ignorer qu’un processus de négociations entre le Polisario et son pays existe depuis plus de vingt ans. Il omet également de nous rappeler que l’affaire du Sahara occidental est aussi prise en charge par les Nations unies depuis près d’un demi-siècle. Emporté sans doute par son imagination de romancier, il suggère que si ce conflit n’existait pas, il n’y aura ni Daesh, ni instabilité en Libye ou en Tunisie. Fouillant dans l’histoire, il ressort la fraternité des Marocains durant la guerre de libération. C’est un fait avéré. En tant que Monsieur qui chausse des lunettes marocaines, il est dans la posture d’un Albert Camus qui préférait sa mère à la justice. Etrange et paradoxale filiation, le moins que l’on puisse dire sur un auteur dont la force et la qualité de l’écriture ne semblent pas protéger de la passion politique. 
    Rachid H.
  • AFRIQUE : La guerre au F CFA est lancée

    Le samedi 7 janvier, les panafricains organiseront, pour la première fois, de Paris à Dakar, en passant par Abidjan, Ouidah, Londres et Bruxelles, une journée internationale de mobilisation sur le thème du F CFA et la nécessité de se défaire de cette monnaie postcoloniale.
    Lorsque l’Afrique et sa diaspora s’unissent pour démanteler les jalons du colonialisme, il en découle un événement historique : le front contre le Franc des Colonies Françaises d’Afrique (CFA). L’appel a été lancé le 26 décembre 2016 par le militant panafricaniste, Kemi Seba, et par l’ONG, Urgences Panafricanistes (URPANAF).
    Créé en 1945, le F CFA est en cours aux Comores et dans quatorze Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Mali, Niger, République Centrafricaine, République du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
    En Europe, comme dans les pays de la Zone Franc, et ailleurs, sur le continent, les citoyens et associations se mobilisent. Tous dénoncent les effets pervers de cette monnaie postcoloniale et réclament la fin de la servitude monétaire. Ils exigent la vérité sur les comptes d’opérations ouverts par les banques centrales auprès du Trésor français. Une information récente a circulé dans les réseaux sociaux selon laquelle les banques allemandes évaluent à 400 milliards d’euros, la somme astronomique que la France prélève, directement ou non, aux pays africains de la zone Franc, chaque année, à travers ce mécanisme (opaque) du compte d’opérations. On comprend pourquoi, malgré la disparition du Franc Français et l’adoption de la monnaie unique (euro) par la France, le gouvernement français a conservé sa mainmise sur ce dispositif colonial, refusant son transfert auprès de la banque centrale européenne. C’est, donc, le Trésor français, c’est-à-dire, le ministère français des Finances qui a la haute main (à la place de la Banque centrale) sur les finances de 14 pays souverains (notre photo montrant le ministre français des Finances Michel Sapin passant en revue les drapeaux des pays africains de la zone franc). Très étrange comme système !
    Pour les intellectuels, le temps est venu de faire autrement. Il faut imposer ce changement aux chefs d’Etat africains, qui sont effrayés par la simple idée d’évoquer la création d’une monnaie souveraine. Seul le président tchadien, Idriss Déby Itno, tient un discours ferme, de vérité, en demandant à ses homologues de créer leur propre monnaie. Mais depuis deux ans, au moins, qu’il le dit, aucun dirigeant africain n’épouse sa position. C’est le mutisme total.
    La mobilisation a pour objectif de contribuer aux débats en Afrique, en Europe et en Amérique, concernant les moyens de sortir de cette servitude monétaire, et d’informer l’opinion africaine, française et européenne des conséquences du lien qui attache, encore, l’ancienne métropole à ses ex-colonies. 
    Il s’agit, également, de discuter des transformations indispensables à opérer tant au niveau institutionnel que politique, pour répondre aux intérêts des quinze pays de la Zone F CFA dont onze sont classés parmi les pays moins avancés (PMA) par les Nations-Unies.
    Un défi panafricain
    Penser une Afrique nouvelle, c’est penser l’émergence d’un continent libéré du joug impérialiste, qui prend en main son économie et gère, directement, l’exploitation de ses propres ressources naturelles. La monnaie est un attribut de souveraineté. Or, le F CFA, cheval de Troie du néocolonialisme, empêche, évidemment, cette impulsion. 
    C’est pourquoi cette action coordonnée du 7 janvier 2017 contre l’ordre économique du système F CFA est une mobilisation inédite et historique. Elle met en lumière la capacité des Africains et afro-descendants à comprendre l’urgence de prendre part à ces discussions afin de s’impliquer, réellement, dans l’avenir du continent.
    Les pays où va s’organiser cette conférence : Paris (France), Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina Faso), Abidjan (Côte d’Ivoire), Bruxelles (Belgique), Londres (Royaume-Uni), Bologne (Italie), Ouidah (Bénin), Dakar (Sénégal), Haïti (Port au Prince) et Kinshasa (République démocratique du Congo)
  • Cinq choses à savoir à propos du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres

    Biographie
    António Guterres, le neuvième Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a pris ses fonctions le 1er janvier 2017. 
    Ayant vu souffrir les êtres humains les plus vulnérables de la planète, dans des camps de réfugiés et dans des zones de conflit, le Secrétaire général est résolu à mettre la dignité humaine au cœur de son action, à se faire l’agent de la paix, à bâtir des passerelles et à promouvoir la réforme et l’innovation.
    Avant sa nomination, M. Guterres a été Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés de juin 2005 à décembre 2015. Son mandat à la tête de l’un des principaux organismes humanitaires du monde a été marqué par les vagues de déplacement sans précédent de ces dernières décennies. Les conflits en Syrie et en Iraq et les crises qui secouent le Soudan du Sud, la République centrafricaine et le Yémen ont obligé le HCR à multiplier ses activités alors que le nombre de déplacés ayant fui les conflits ou les persécutions passait de 38 millions en 2005 à plus de 60 millions en 2015. 
    Avant de travailler au HCR, M. Guterres a passé plus d’une vingtaine d’années au service de l’État et dans la fonction publique. Il a été Premier Ministre du Portugal de 1995 à 2002, période au cours de laquelle il a joué un rôle de premier plan dans l’action internationale engagée pour mettre fin à la crise du Timor Leste. 
    Au début de l’année 2000, en sa qualité de Président du Conseil européen, il a dirigé la procédure d’adoption de la Stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi et coprésidé le premier sommet Union européenne-Afrique. De 1991 à 2002, il a été membre du Conseil d’État portugais.
    En 1976, M. Guterres a été élu au Parlement portugais, où il a siégé pendant 17 ans. Au cours de cette période, il a présidé la Commission parlementaire de l’économie, des finances et de la planification, puis la Commission parlementaire de l’administration territoriale, des municipalités et de l’environnement. Il a également été chef du groupe parlementaire de son parti.
    De 1981 à 1983, M. Guterres a été membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, où il a présidé la Commission des migrations, des réfugiés et de la démographie.
    Pendant de nombreuses années, M. Guterres a été un membre actif de l’Internationale socialiste, une alliance mondiale de partis politiques sociodémocrates. Il en a été le vice-président de 1992 à 1999, période à laquelle il a coprésidé le Comité Afrique et, plus tard, le Comité Développement. De 1999 à mi-2005, il a présidé l’Internationale socialiste. Il a en outre fondé le Conseil portugais pour les réfugiés et l’Association de défense des consommateurs portugais DECO et présidé, au début des années 70, le Centro de Acção Social Universitário, une association mettant en place des projets de développement social dans les quartiers pauvres de Lisbonne.
    M. Guterres est membre du Club de Madrid, une alliance démocratique réunissant d’anciens chefs d’État et de gouvernement du monde entier.
    M. Guterres est né à Lisbonne en 1949. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’Instituto Superior Técnico. Il parle couramment le portugais, l’anglais, le français et l’espagnol. Il est marié à Catarina de Almeida Vaz Pinto, Maire adjointe de Lisbonne chargée de la culture, et a deux enfants, un beau-fils et trois petits-enfants.
  • Comment le roi du Maroc a voulu manipuler le président mauritanien Ould Abdelaziz

    La crise qui a opposé le Maroc à la Mauritanie ces derniers jours, suite aux déclarations scandaleuses du parti marocain Istiqlal qui a réitéré ses inepties traditionnelles au sujet de la «marocanité du territoire mauritanien», n’est finalement qu’une comédie médiatique organisée par le Makhzen à des fins politiciennes. D’après une source très au fait du dossier, qui a bien voulu se confier à Algeriepatriotique, le stratagème mis sur pied par le palais et ses conseillers français, saoudiens et israéliens a eu pour objectif de créer une situation de tension provoquée par un parti politique marocain qui a pignon sur rue et de réserver le deus ex machina au Makhzen qui devait en récolter les dividendes. Se fâcher pour se refaire «copains» puis aborder des sujets plus neutres qui ne toucheraient pas aux relations bilatérales, la stratégie très simpliste n’est pas en contradiction avec les préjugés du chef d’Etat marocain à l’endroit de ses pairs africains qu’il considère plus émotifs que réfléchis, si l’on se fie aux confidences de hauts responsables de la Cédéao qui ont eu à le rencontrer.
    La première étape a prévu de froisser le président Mohamed Ould Abdelaziz, et c’est le secrétaire général de l’Istiqlal, vieil appareil aux ordres, qui a été chargé d’exécuter la phase initiale. Hamid Chabat n’a pas eu besoin de répétition pour sa tirade au contenu expansionniste, credo de sa formation politique habituée à délirer en revendiquant tantôt une large partie du territoire algérien, tantôt la Mauritanie toute entière. Jamais, par contre, les enclaves de Ceuta et de Melila…
    «La Mauritanie est une terre marocaine», a-t-il réitéré bruyamment le 24 décembre dernier lors d’un meeting prétexte à l’opération supervisée par les services marocains de la DGED. Il n’a pas fallu trop attendre pour que le voisin mauritanien proteste. Quelques heures de malaise simulé du côté de Rabat, et tous les acteurs, échauffés d’avance pour les courbettes, se confondent en excuses. Le MAE marocain condamne les «propos irresponsables et dangereux de Chabat». «Mohammed VI passe un appel téléphonique mielleux pour s’excuser auprès du Président», laisse fuiter un membre abusé du protocole présidentiel mauritanien content de la réparation morale. Le président Ould Abdelaziz lui-même serait-il aussi tombé dans le panneau ?
    Pour s’en assurer, le monarque chérifien dépêche son Premier ministre, Abdellilah Benkirane, à Nouakchott afin de présenter, lui aussi, des excuses à l’occasion d’une performance théâtrale grotesque. Le leader de l’Istiqlal fait part, à son tour, de ses regrets, en revenant sur ses affirmations à travers un éditorial publié le 29 décembre à la une d’El-Alam, l’organe d’information du parti. Entre temps, des réseaux de propagande marocains font savoir que Benkirane aurait promis au président mauritanien que «le fauteur de troubles Chabat ne ferait pas partie de son exécutif», tandis que sa majorité du PJD voudrait faire alliance avec l’Istiqlal pour gouverner.
    Excuses plates, concessions sur la composante du futur gouvernement – qui relève pourtant de la souveraineté absolue du royaume –, déclarations emphatiques d’amitié, désaveu public rabaissant le chef d’un parti politique important et populaire, promesses de gestes de solidarité (enveloppe financière ?), le Makhzen n’économise aucun artifice pour flatter la Mauritanie offensée volontairement quelques jours auparavant. Les fourberies de Mohammed VI s’additionnent.
    Usages diplomatiques obligent, les officiels mauritaniens et la classe politique en général accusent le coup avec philosophie en se félicitant que l’incident ait pu finalement rapprocher les deux pays en froid depuis plusieurs années. Il faut préciser que les relations sont très tendues entre Nouakchott et Rabat, particulièrement depuis l’année 2012 quand l’ambassadeur mauritanien Mohamed Ould Mouaouia a quitté subitement le Maroc. Il n’a pas été, à ce jour, remplacé.
    Or, les principaux contentieux entre les deux voisins demeurent la question des frontières et la reconnaissance de la RASD que reproche Rabat à Nouakchott. Pas de doute, le rapprochement forcé au lendemain d’une provocation tactique vise à rediscuter la position de la Mauritanie par rapport à l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Afin d’y parvenir, Nasser Bourita, ministre marocain délégué auprès des Affaires étrangères du Makhzen, aurait transmis à Nouakchott des dossiers fabriqués contre l’Algérie et le Polisario. Une tentative de manipulation par de fausses révélations qui pourraient, au pire, être signalées par les frères mauritaniens aux autorités algériennes dans une note confidentielle propre aux pays amis. Malgré les diaboliques interférences marocaines.
    A vouloir berner de la sorte le président Mohamed Ould Abdelaziz, Mohammed VI risque d’apprendre à ses dépens un proverbe mauritanien qui enseigne que «si quatre yeux se confrontent, deux auront honte». Le retour de manivelle viendra bientôt, forcément.
    Maya Loucif