Catégorie : presse

  • Quand Polansky se félicitait de l’existence de pays où le sexe avec des mineurs n’est pas interdit(vidéo)

    Dans cette interview, Roman Polansky se félicite de l’existence de pays où les relations sexuelles avec des enfants de 14 ans n’est pas puni par la loi:

    Q: A la base il y avait une réalité, votre préférence, peut-être pour les petites filles ?

    R: C’est pas ma préférence pour les jeunes filles ou jeunes femmes, ça sent mieux en français, je l’ai jamais cachée, toujours entourée de jeunes filles, j’ai dû peut-être pas rester longtemps aux Etats-Unis. Il faut pas oublier que chacun qui a une relation sexuelle avec une personne en-dessous de 18 ans aux Etats-Unis est un criminel. Donc, il faut plus ou moins assumer que la plupart de la population est en train de commettre des crimes plusieurs fois par jour, c’est la loi des Etats-Unis. Selon cette loi, je suis responsable.

    Q: Vous n’avez pas été le seul grand cinéaste, grand créateur à avoir eu des relations des difficultés, même si c’est pour une autre raison, on se souvient de ce qui est arrivé…

    R: C’est pas que je suis le seul cinéaste, on peut citer Chaplin ou Errol Flynn, j’étais pas la seule personne avec qui ces filles avaient des relations sexuelles, elles témoignaient devant le Grand Jury avant que je sois inculpé. Et comme vous le savez, personne d’autre n’était poursuivi.

    Q: Est-ce qu’il y a des pays où vous ne pouvez aller aujourd’hui ?

    – Enfin, je peux aller partout…

    Q: En Angleterre, en Allemagne, etc…est-ce que vous n’auriez pas des histoires avec la justice, avec la police…est-ce que vous ne risqueriez pas de vous faire arrêter avec des demandes d’extradition des Etats-Unis?

    – Les Etats-Unis peuvent demander mon extradition, bien sûr

    Q: Sauf en France, puisque vous êtes de nationalité française ?

    R: Sauf en France, sauf des pays où la relation sexuelle avec une personne de 14 ans n’est pas un crime, des pays comme ça existent.

    Tags : Roman Polansky, pédophilie, Etats-Unis, viol, sexe, mineurs, 

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  • Le patrimoine de Jeffrey Epstein a été officiellement évaluée à 636,1 millions de dollars

    La succession du financier disgracié Jeffrey Epstein a été officiellement évaluée à 636,1 millions de dollars, selon un nouvel inventaire vérifié déposé vendredi dans son dossier d’homologation aux îles Vierges.

    Ces LLC comprennent Southern Financial, LLC, évaluée à un peu moins de 180 millions de dollars. La société n’a pas été décrite et ne semble pas avoir été mentionnée dans des documents antérieurs. Une note de bas de page indique que l’entité «sera évaluée et une valeur mise à jour sera fournie une fois terminée».

    Il n’était pas clair si la société était liée à Southern Country International, une société Epstein du même nom dont l’existence a été révélée pour la première fois par McClatchy / Miami Herald.

    Une histoire ultérieure du New York Times a déterminé que Southern Country International était une nouvelle banque unique aux Îles Vierges qui ne pouvait faire affaire qu’avec des clients offshore. Bien qu’Epstein soit propriétaire de la «banque», elle n’apparaissait pas dans les registres de licences en ligne accessibles au public dans les îles Vierges.

    Les inquiétudes concernant la documentation des fonds d’Epstein ont conduit la procureure générale des îles Vierges, Denise George, à placer des privilèges sur la succession. Pas plus tard que la semaine dernière, les exécuteurs testamentaires de la succession se sont plaints dans un dossier judiciaire que les chèques à ceux qui maintenaient ses propriétés commençaient à rebondir à cause des privilèges.

    La succession d’Epstein comprend 10 sociétés qui lui appartenaient en totalité, d’une valeur de 426,2 millions de dollars. La plus précieuse d’entre elles était Southern Trust Company Inc. avec 233,6 millions de dollars. C’est l’entité des îles Vierges qui a bénéficié d’allégements fiscaux lucratifs pendant 10 ans en échange de la création d’une prétendue société d’exploration de données.

    Le procureur général George a intenté une action civile le mois dernier dans les îles Vierges contre le domaine d’Epstein, élargissant l’action à Southern Trust, affirmant que les exécuteurs testamentaires et ses entreprises faisaient partie d’une entreprise criminelle.

    Par le biais de ses sociétés, Epstein possédait deux îles privées voisines des îles Vierges. Little St. James et Great St. James sont évalués respectivement à 63,2 millions de dollars et 23,4 millions de dollars. George a mis un privilège sur eux, espérant récupérer la propriété pour réparer les crimes présumés ainsi que les fausses déclarations aux autorités fiscales du territoire.

    La succession a masqué certaines informations dans les documents, y compris une partie traitant d’une personne associée à la société utilisée pour faciliter l’achat par Epstein de Great St. James. La raison de la rédaction n’est pas claire. Une histoire de McClatchy / Miami Herald en octobre dernier a documenté des irrégularités liées à l’acquisition par Epstein de l’île.

    Epstein a été retrouvé mort le 10 août au Metropolitan Correctional Center de Manhattan, où il attendait son procès après une série d’événements qui ont suivi la série d’enquête Perversion of Justice du Miami Herald.

    Impact2020, 29 fév 2020

    Tags : Jeffrey Epstein, pédophilie, patrimoine, Southern Financial LLC, Iles Vierges,

  • La Guerre d’Algérie… . …selon un historien britannique .

    Longtemps « otage » des historiens français, comme Charles Robert Ageron ou, plus prosaïquement, Yves Courrière, qui en relatent les faits à travers le prisme de la version officielle française, l’Histoire de la Guerre d’Algérie (1954-1962) intéresse de plus en plus , pour sa richesse en leçons et enseignements divers, les hommes politiques et les historiens d’autres sphères culturelles, guidés par la recherche de la vérité historique et qui ne sont influencés par aucune passion ou considération subjective.

    C’est le cas notamment du livre de Sir Alistair Horne « A Savage War of Peace : Algeria 1954-1962 » ( Une Guerre féroce pour la Paix : Algérie 1954-1962 ), publié en 1977 par les Editions New York Review Books et réédité en 1996 et en 2006 avec des préfaces mises à jour.

    Ce livre est devenu un best-seller aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, depuis que le Président George W. Bush en a fait son livre de chevet, sur recommandation de M. Henry Kissinger, dont Sir Horne prépare actuellement une biographie autorisée, afin de lui permettre « de mieux appréhender la situation en Irak », qui présenterait selon l’historien britannique des similitudes avec celle prévalant en Algérie durant la Guerre de libération nationale. Par ailleurs, le film de feu Gillio Portecorvo « La bataille d’Alger » a été également vu, revu et disséqué par le Commandement des forces armées et les différents services de sécurité américains pour comprendre la logique de la guérilla urbaine dans un pays arabe.

    Même s’il a utilisé le même fonds documentaire que ses confrères français, M. Horne a pris, selon lui, le soin d’interroger des protagonistes et des témoins de premier plan de cette Guerre, encore vivants, en Algérie et en France et a visité, à plusieurs reprises, notre pays pour se rendre sur les lieux où les différentes opérations politiques et militaires décrites dans son livre se sont déroulées.

    Subdivisé en trois parties : Prélude : 1830-1954, La Guerre : 1954-1958 et La plus dure des victoires : 1958-1962 , ce volumineux ouvrage tente, avec plus ou moins de bonheur, de clarifier d’abord les raisons objectives qui ont conduit au déclenchement de la Guerre, le 1er Novembre 1954, de montrer ensuite comment cette Guerre a été menée par les deux parties au conflit et d’expliquer enfin pourquoi elle a été gagnée par la partie supposée être militairement la plus faible.

    Ainsi, grâce à sa Guerre de libération nationale exemplaire, à sa précieuse et chèrement acquise expérience en matière de lutte contre le terrorisme islamiste et à son modèle de société, où les modes de vie traditionnel et moderne ont toujours co-habité pacifiquement jusqu’à l’octroi, à la fin des années 1980, de l’agrément aux partis religieux, qui utilisent l’Islam, partagé par la quasi-totalité des Algériens, à des fins politiques et grâce aussi à ses formidables ressources naturelles et à sa position géo-stratégique indéniable, notre pays intéresse, au plus haut point, nos partenaires étrangers développés, qui s’empressent aujourd’hui à instaurer avec lui des relations stratégiques.

    L’indifférence de la communauté internationale à la tragédie vécue par le peuple algérien, dans les années 1990, céde de plus en plus la place à un intérêt grandissant pour notre pays à tel point que le Premier ministre italien, M. Romano Prodi, n’a pas hésité à déclarer que « l’Algérie, ce sous-continent voisin, constitue une chance pour l’Italie et l’Europe , en raison notamment de la sécurité énergétique qu’il leur assure et des nombreuses opportunités de coopération que sa reconstruction offre aux compagnies étrangères, dans tous les domaines ».

    En dépit des nombreux et divers maux, dont les principaux restent encore le terrorisme, la corruption et le trafic de drogue, qui minent la société algérienne et qui pourraient entraver son épanouissement dans tous les domaines et même compromettre la cohésion, la stabilité et l’unité nationales, s’ils n’étaient pas pris plus sérieusement en charge par les pouvoirs publics, notre pays a enregistré, ces dernières années, en raison notamment du renchérissement exceptionnel du prix des hydrocarbures, d’une meilleure exploitation de nos ressources naturelles non renouvelables et du strict respect des règles de l’orthodoxie financière imposées par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, des résultats macro-économiques encourageants, qui pourraient servir de base solide à une renaissance durable.

    Ils doivent cependant être consolidés par des initiatives fortes, dans tous les domaines…

    En effet, aussi minimes soient-ils, ces signes ont suscité chez nos partenaires étrangers un intérêt réel pour rétablir les ponts coupés avec un pays, hier encore isolé et livré à lui-même.

    Nous devons être à la hauteur de leurs attentes et faire en sorte que cet intérêt soit mutuellement bénéfique.

    Nos différentes institutions doivent être bien préparées pour faire face efficacement aux flux humains et de capitaux que cette coopération annoncée va certainement engendrer en leur assurant notamment la sécurité nécessaire car l’investissement comme le tourisme d’ailleurs est versatile et a besoin de sécurité pour s’établir et prospérer.

    Bien plus que la rentabilité et les avantages fiscaux, la sécurité est la condition sine qua non pour attirer les investissements directs et les touristes étrangers, courtisés par tous les pays du monde.

    Ce n’est un secret pour personne que les pays développés ont des politiques hautement sécuritaires destinées à assurer la sécurité de leurs citoyens, des étrangers et de leurs biens, dans le cadre des lois en vigueur.

    Considérant que « la sécurité, sous toutes ses formes, est l’affaire de tous », les citoyens de ces pays adhèrent massivement à ces politiques…

    En tout état de cause, seule une bonne gouvernance politique et économique du pays et une gestion transparente et rigoureuse de nos ressources naturelles et des recettes qu’elles procurent, permettront au pays d’effectuer le saut qualitatif dont il a tant besoin pour rendre les avancées réalisées irréversibles et relayer ces ressources naturelles non renouvelables par une production industrielle nationale diversifiée.

    Ainsi seulement, nous pourrions contrecarrer efficacement le pessimisme, l’auto-flagellation et le nihilisme semés par certains « hommes politiques » et « intellectuels » pour démoraliser une population, à juste titre, rendue méfiante par des décennies de pensée unique et une jeunesse profondément traumatisée par les dures années du terrorisme barbare et qui voit son unique salut dans l’étranger, à un moment où, paradoxalement, notre pays reçoit quotidiennement des flux d’immigrés clandestins, qui viennent de tous les continents, non seulement pour se rendre en Europe, mais aussi pour tenter leur chance chez nous.

    Nous devons donc nous atteler, d’urgence, à convaincre nos jeunes «harragas», qui continuent à échouer, par dizaines, sur les côtes de nos voisins du Nord de la Méditerranée, des perspectives énormes que les chantiers déjà entamés ou qui vont bientôt être ouverts en Algérie leur offrent en matières d’emplois et de formation, les imprégner fortement de l’histoire multi-millénaire de notre pays, avec toute ses dates et figures marquantes, sans en occulter aucune et leur ré-apprendre à célébrer la mémoire de nos illustres ancêtres et aînés, dans la gratitude, le respect et la ferveur et que M. Horne évoque dans son livre, en soulignant leur sens du courage et de l’honneur qu’il dit « retrouver chez le franco-algérien Zinédine Zidane, qui a préféré son honneur à la coupe du monde, qu’il aurait pu remporter s’il s’était abstenu de réagir violemment aux insultes du joueur italien ».

    Une jeunesse sans mémoire est une jeunesse désorientée et dangereuse car facilement manipulable.

    Nous devons aussi fournir à nos compatriotes expatriés, qui comptent parmi eux des compétences mondialement reconnues, les raisons valables pour qu’ils soient activement associés, chacun selon sa spécialité, au processus de développement national, qui démarre puissamment.

    par Ahmed Amine.

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    Tags : Algérie, Guerre d’Algérie, France, colonialisme, colonisation, Etats-Unis, Charles Robert Ageron,

  • FRANTZ FANON L’homme de rupture

    Un intellectuel de génie

    Je n´aime pas l´Afrique des yes men et des béni-oui-oui, l´Afrique des hommes couchés […] l´Afrique des négresses servant l´alcool d´oubli sur le plateau de leurs lèvres. A. Béville

    Le 20 juillet 1925, naquit Frantz Fanon. Comme Césaire et E. Glissant, il est natif de la Martinique. L´action et l´oeuvre de Fanon s´inscrivent dans une logique de rupture totale avec le passé. Passé d´une aliénation et d´un servilisme longtemps subis. Au-delà de ce que peut nous révéler cette oeuvre sur le plan de l´examen médical, de tout le fatalisme psychiatrique et de la symptomatologie des formes aliénantes, l’écriture de ce grand homme a d´abord été un cri. Un cri de libération subjective, de la charge de mépris et de l´attitude condescendante du blanc, qui pèsent sur lui, en tant qu´individu. « Et puis il nous fut donné d´affronter le regard de l´homme blanc » (Fanon, Peau noire, masques blancs, p.6). Un cri d´affranchissement de la lourde hypothèque « blanche », qui obère depuis des siècles, l’émergence d´une dignité dans la société noire. Celle-ci est faite de violence inouïe à l´égard de l´esclave et de l´indigène par le colonisateur, qui a rythmé  » la destruction des formes sociales et démoli sans restrictions les systèmes de références. » (Fanon, Les Damnés de la terre p.29).

    Enfin, un cri à portée universelle, comme dialectique de la délivrance du corset de fer imposé par le capital et l´exploitation de l´homme déshumanisé. Cette phénoménologie de la souffrance et de l´aliénation explique le rejet hors du champ de l´humain de l´homme noir, pour le transformer en ce Noir antithétique de l´homme blanc. Une face nègre et un visage pâle pour la même médaille. Une figure antinomique par la perte de son statut d´homme, défini par celui-là même, son non-semblable blanc. Dorénavant, ce Nègre se trouve coincé dans une zone de non-être, relégué dans un no man´s land brumeux, indistinct, repoussé dans les ténèbres d´une altérité mystérieuse et étrange.

    A ce stade, un monde bipolaire, manichéen, se dessine autour de lui  » un monde coupé en deux et habité par des espèces différentes »(Les Damnés). Le Noir migre de l´univers des hommes vers celui de l´animal, son séjour est caractérisé par un espace sémiotique que délimitent des symboles zoologiques: reptation, émanations, hordes, pullulement etc. Dans cette conception, Fanon gomme le flou caricatural qui l´entoure, et redessine, d´une façon claire, ses contours palpables. Il arrache à cet homme les oripeaux, dont les oeuvres philanthropiques d´une Europe pleine de morgue l´ont vêtu, pour le présenter dans sa nudité native, laissant découvrir ses muscles, sa sueur et son sang. Ce Noir encore, silhouette obscure, dont on ne perçoit qu´ombre incertaine et mouvance brumeuse, va cristalliser à présent autour de lui un énoncé identitaire, posé à travers une conscience double: celle de l´institutionnalisation de l´état de l´esclavage et de la race. Celle d´une subordination et d´une couleur, comme l´a fort bien suggéré G. Fabre dans ses travaux sur le théâtre noir (1). Se (dé)couvrant ainsi, le Noir essayera d´échapper à sa condition, à la condition inhumaine qu´on a taillée pour lui sur mesure. Il tentera de se dépasser en se reniant, d´oublier ce qu’il est, en se consumant. Il s´empêtre dans la confusion des deux instances personnelles: le « je » et le « tu » pour devenir un « il », entité impersonnelle et abstraite. Il (se) fabrique son remake…blanc. Une pâle copie de la copie de son maître. Une figure de laideur incolore. Il a compris que son destin était blanc. Alors il veut être blanc. »Il ya longtemps que le Noir a admis la supériorité du Blanc, et tous ses efforts tendent à réaliser une existence blanche. »(Fanon, Peau noire, masques blancs, p.205). Ce reniement ontologique dépasse la problématique contentieuse du Maître et de l´Esclave, dont Hegel a fait sienne la réflexion, dans la Phénoménologie de l’Esprit (2). Ces deux consciences antagoniques incluent des notions de domination, de supériorité. Et, par un long processus historique, dans la perspective hégélienne, l´esclave arrive à une reconnaissance, voire à une égalité avec le maître, à partir d´une progressive évolution et d´un renversement des valeurs. Or, le Noir dans l´inconscient du Blanc est statutairement non-humain, par conséquent son accomplissement dans l´Histoire est toujours retardé et peut-être jamais réalisable. Ce rapport unilatéral, imposé par la force par le colonisateur, contredit toute possibilité de reconnaissance réciproque. Là, se dresse de toute sa hauteur altière, cet éminent psychiatre, ce théoricien de la domination, cet Algérien, cet Antillais, ce Fanon universel, au caractère tranchant et à l´âme entière, pour dire aux consciences serviles et aux nuques soumises, que les maux dont ils souffrent sont la conséquence de leur résignation. Mais qu´ils peuvent s´en guérir. Le combat juste est leur seule arme de libération. Celle-ci » ne peut être le résultat d´une opération magique, d´une secousse naturelle ou d´une entente à l´amiable » (Les Damnés, p.25). C´est une claire mise en garde contre les discours oiseux et l´euphorie d´une eschatologie salvatrice, sur fond de douce béatitude. Fanon connaît les sociétés qu´il décrit, et l´analyse qu´il en fait n´est pas sans référent dans la réalité, elle est précise et d´une portée considérable. Son message n´a pas de frontières. Il ne fut pas le seul, d´autres avant lui avaient pris la parole, rendu visible leur réalité, et sensibles leurs causes. Césaire, Damas, Senghor, Cheikh A. Diop, chantres de la négritude et défenseurs de la culture noire; Martin L. King, Malcom X, Amiri Baraka, héros de la Renaissance noire, ou activistes dans la double lutte, féministe et raciale: Ida B Wells-Barnet, Ella Baker, Rosa Parks, Fannie Lou Hamer, et bien d´autres leaders noirs emblématiques, dans une Amérique raciste. Mais le combat de Fanon serre de plus près la réalité. Il pose une échelle d´actions qui passe de l´exorcisme des passions individuelles, à l´effort collectif de désaliénation, de décolonisation et qui est contre toutes les formes de domination. Seule l´action politique et révolutionnaire demeure efficiente. Mêlant ses recherches et ses préoccupations intellectuelles à l´action politique, dans cette Algérie qui constitua pour lui une terre d´accueil, il y découvrit les tourments d’une humanité seconde et ses peines intolérables. Ce grand révolutionnaire convaincu et sincère prédisait un avenir en tout cas meilleur que le présent vécu. A condition de secouer cette longue nuit coloniale: « La grande nuit dans laquelle nous fûmes plongés »(Les Damnés, p.235).

    Fanon rejette l´idée de spécificité d´une « essence noire », dépassable, dont parlait Sartre, dans la préface Des Damnés de la terre. Ce dernier reste prisonnier de l´idée de réalisation d´une société humaine, nivelée dans ses contradictions, et sans race; tout comme Marx le resta dans son utopique idéal communautaire, sans Dieu ni classe. L´existence d´une particularité, ou d´une culture nègre, n´est pas liée à une essence. Elle est le produit d´une histoire. Son existence combine cette spécificité africaine, où s´expriment les rythmes, l´organisation des modes de vie, la littérature orale, tous les paradigmes qui spécifient cette convergence et ses affinités dans le monde nègre, avec la réalité sur les cruelles déportations outre-Atlantique, l´esclavage institutionnalisé, les séduisantes et trompeuses missions civilisatrices. Quant à l´essence, elle ne peut être que: « Cette essence divine par quoi se manifeste l´éminente dignité de la nature humaine, » comme l´a rappelé solennellement le Dr Price-Mars, au cours du 1er congrès des Ecrivains et Artistes noirs.(3) Elle est, selon l´esthétique noire, suprahumaine, détachée du contexte historique qu´elle transcende. Persistants, l´esclavagiste et plus tard le colonisateur justifient cette notion « d´âme noire » qui n´est en fait qu´un prolongement indéfini, un approfondissement, comme l´a exprimé Césaire, du « processus de chosification » de l´homme. Historiquement, les premières expéditions coloniales avaient commencé sous l´égide de l´église. Une bulle pontificale légitimait la guerre contre le peuple indien, estimant comme un devoir chrétien, son asservissement. C´est le pape Alexandre VI qui, en 1493, autorisait la violence sur les Indigènes, afin, prétendait-il, de sauver leur âme pécheresse. Le massacre des populations, l´occupation des terres et le pillage de l´or se sont rarement produits sans la bénédiction cléricale. Peu de temps avant, c´était l´effervescence de la Reconquista dans une Espagne houleuse, marquant la fin tragique du règne islamique, suivie d´expéditions punitives contre les populations non chrétiennes, la chasse aux Juifs et aux Musulmans, et les exécutions expéditives de ceux qui résistaient aux conversions forcées au christianisme. Au IVe siècle, Saint Augustin justifiait l´esclavage; au VIIe, Isodore de Séville expliquait que les esclaves, étaient coupables et méritaient leur sort, à cause du péché originel. Le fait colonial est étroitement lié à ces étapes historiques. L´Occident moderne a bâti son histoire coloniale sur ces vestiges de « grandeur » que Fanon a démystifiés et sans cesse bousculés. Il rappelle à cette Europe va t-en- guerre le travestissement des Lumières, les formules creuses d´égalité et de fraternité, l´aventure spirituelle, qui ont été paradoxalement, les premières valeurs mises en avant, dans le but de circonvenir les peuples, puis de les coloniser. Même le christianisme noir est dévalorisé par les Missionnaires d´Europe, « à croire qu´il n´existe pas une attitude chrétienne de respect à l´égard des cultures indigènes », s´écrie un congressiste(4). Ainsi les fameuses missions civilisatrices ne furent que vastes détours, artifices de séduction, un moyen  » d´évangéliser les Nègres jusqu´aux os, afin de se rendre dociles leurs âmes jusqu´au jour du massacre, chercher ainsi à en faire un peuple chanteur de « Negro-spirituals », s´indigna Cheikh Anta Diop(5).

    Voilà un demi-siècle que le temps nous a séparés de cet intellectuel de génie, à l´oeuvre considérable. Mais Fanon nous est inséparable. Il n´a pas encore pleinement la place qui sied à cet auguste personnage. Mais il a une immense place dans nos coeurs. Il n´appartenait à aucune coterie littéraire, ni aréopage intellectuel. C´est un savant qui a su dépasser le conformisme scolaire, et su éviter de suivre les brisées d´une sociologie emmurée dans les limites d´un impérialisme de la pensée. Praticien incomparable et penseur libre, cet esprit acharné a mis toute son énergie, durant sa courte vie, au service de l´homme et de l´Histoire. Il a refusé l´embrigadement de l´orthodoxie universitaire qui, cachée derrière un écran méthodologique, l’aurait poussée à une pratique qu’il refusait. En effet, il ne voulait pas soumettre ses analyses à l´étroitesse des règles, dont les cadres préétablis auraient servi de repères exclusifs, où sa pensée devait fatalement tenir. D´ailleurs, il montrait une défiance à l´égard des exposés doctrinaux, issus des laboratoires d´idées préfabriquées, et choisit, pour cela, des moyens d´investigation pratiques et le point de vue heuristique. L´hôpital de Blida où il faisait ses consultations psychiatriques, et le contexte historique d´une Algérie colonisée, ont favorisé ses efforts qui tendaient à une harmonisation du penser et de l´agir. Un demi-siècle, et les résonnances profondes de ses appels ne cessent de nous interpeller, comme une profession de vérité et d´espoir. On est toujours saisi par l´universalité de son message lancé à la face du monde, et de cette Europe infatuée. C’est un juste combat, celui en définitive de la restauration d´une dignité, dans l´espérance d´une réparation, fût-elle symbolique, tant attendue certes, mais sans haine, ni dédommagement rétroactif.

    Le 6 décembre 1961 décéda Frantz Fanon. Son corps fut ramené de Tunisie. Un hommage des dirigeants de l’A.L.N lui fut rendu. D´abondantes larmes coulèrent et l´un d’eux, sorti des rangs serrés des Moudjahidines, prononça d´une voix aux inflexions émouvantes, une oraison, juste, austère, et sans pimpante fioriture, à la mesure du grand homme qu´il fut et du visionnaire qu´il restera.

    L’extrait suivant a été rapporté par le journal El Moudjahid, organe du FLN où Fanon a aussi collaboré.

    C´est fini.
    Le cercueil repose sur un lit de branches de lentisque, au-dessus des rondins de chêne-liège. En cette fin d’après-midi, le soleil décline. Au loin, on devine la plaine dont nous séparent des crêtes douces, bleutées dans la lumière ouatée de l´hiver. Tout respire la beauté et le calme.
    Le dernier voeu de Frantz Fanon est accompli: il repose parmi ses frères, en terre algérienne.

    (1)G.Fabre, Le Théâtre noir aux Etats-Unis, Ed. Cnrs, 1982.
    (2)Ed.Gallimard, 1991
    (3) in Présence Africaine, No spécial, Septembre, 1956.
    (4) Idem
    (5) Idem, Cité par T. Ekollo.

    Abdelkader BENARAB

    Tags : Algérie, France, colonialisme, guerre d’Algérie,

  • Sahel: des crise de sécurité en spirale

    Le Sahel est un endroit principalement semi-aride sur la frange sud du désert du Sahara qui traverse de nombreux pays africains.

    Bien que les délimitations géographiques varient, le Sahel est généralement défini comme s’étendant du nord du Sénégal sur la côte de l’océan Atlantique, à travers certaines parties de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria, du Tchad, et jusqu’au Soudan et à l’Érythrée dans la mer Rouge.

    Les bonnes affaires des pays du Sahel ont en fait lutté contre les mouvements environnementaux extrêmes qui conduisent à la répétition de périodes sèches avec des résultats néfastes sur les populations actuellement sujettes vivant dans la zone sous-développée.

    Tout récemment, certaines parties de l’ouest du Sahel sont également restées sous les projecteurs internationaux en raison d’une «foyer de tension» qui comprend de nombreux groupes armés, des projets militaires des armées nationales et des partenaires internationaux ainsi que des milices régionales.

    La crise de sécurité a commencé en 2012 lorsqu’une alliance de groupes séparatistes et armés a pris le contrôle du nord du Mali, déclenchant une intervention militaire de l’ancienne puissance coloniale française pour arrêter leur avancée vers la capitale, Bamako, et empêcher un effondrement total de l’État malien.

    Cependant, les combats se sont intensifiés de manière significative tout récemment, car les groupes armés ont en fait élargi leur portée, en recourant à des défis et à des critères ethniques et spirituels pour le recrutement.

    Risque en spirale

    Bien qu’il existe une pléthore de groupes armés non étatiques qui opèrent dans la région, les deux principales mouvement derrière des attaques considérablement innovantes au cours des deux dernières années ont en fait été Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (lié à al-Qaïda) ( JNIM) et l’État islamique affilié à l’EIIL dans le Grand Sahara (ISGS).

    D’autres groupes qui opèrent dans un endroit plus large sont al-Mourabitoun, Ansarul Islam, Plateforme, Ansar al-Din et Boko Haram.

    Selon les Nations Unies, les attaques ont en fait quintuplé au Burkina Faso, au Mali et au Niger en y pensant en 2016, avec plus de 4000 décès signalés en 2015 dans les zones frontalières entre les 3 pays les plus durement touchés.

    La violence à l’épicentre du désaccord a en fait déclenché une crise humanitaire importante alors que les attaques visant des civils augmentent en nombre et en fréquence.

    Au cours des 12 derniers mois, plus de 700.000 personnes ont dû quitter chez eux au Burkina Faso, selon l’ONU. De nombreux maliens et nigériens ont également été déplacés tandis que de nombreuses écoles ont été fermées.

    Livraison des forces étrangères

    Une force militaire internationale comprenant des soldats apportés par l’organisme régional du G5 Sahel – Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger – a en effet eu du mal à arrêter la violence car elle a commencé ses opérations en 2017 au milieu de déficits de financement constants et différences de coordination.

    Au début de février, la France, en revanche, a révélé qu’elle élargissait sa présence militaire sur place et envoyait 600 soldats supplémentaires à son objectif actuel de 4.500 hommes.

    Cela a été fait suite à un sommet France-G5 Sahel en janvier qui s’est terminé par l’acceptation par les dirigeants de l’avancement d’une nouvelle structure visant à rassembler les deux forces de sécurité sous un seul commandement, ainsi qu’à faciliter les opérations conjointes et à améliorer le partage des renseignements.

    Dans toute la hiérarchie de Pau, le président français Emmanuel Macron a également cherché une déclaration claire de ses équivalents validant leur option pour l’engagement militaire de la France au moment où la croyance anti-française grandissait dans certains pays au milieu de la détérioration rapide des conditions de sécurité.

    Le mécontentement face à l’incapacité constatée des forces françaises et de l’ONU à endiguer la vague de violence a en fait été amplifié par les atteintes aux droits humains attendues – y compris les homicides illégaux – tout au long des opérations militaires des armées de tout le pays dans la région.

    Les groupes humanitaires ont également mentionné que la réaction militaire dans la région «fait partie du problème», les observateurs avertissant que des problèmes sociaux et financiers devraient également être traités pour endiguer la crise.

    En septembre, les dirigeants du bloc local de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont dévoilé une stratégie d’un milliard de dollars pour aider à la lutte contre les groupes armés.

    L’aide financière est préparée pour s’exécuter entre 2020 et 2024 au milieu des problèmes d’un certain nombre de pays ouest-africains également frappés par des attaques.
    John Mahon

    AsumeTech, 29 fév 2020

    (traduction automatique)

    Tags : Algérie, Sahel, Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso,

  • La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?

    Une partie de l’aide aux pays pauvres est détournée par les élites africaines qui placent l’argent dévoyé dans les paradis fiscaux, accuse une étude. Papa Demba Thiam, un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, appelle à des réformes en profondeur et suggère que l’institution aiderait davantage l’Afrique en y menant une politique active d’industrialisation.

    Dévoilé il y a une dizaine de jours, le scandale de détournement de l’aide au développement versée par la Banque mondiale à des pays pauvres défraie la chronique, particulièrement en Afrique. Selon l’étude «Elite Capture of Foreign Aid» réalisée par l’un de ses cadres et deux collaborateurs extérieurs, une partie des financements serait dévoyée par les élites des pays assistés et placée dans des comptes offshore en Suisse, au Luxembourg et dans d’autres paradis fiscaux. Pour Papa Demba Thiam, un économiste sénégalo-suisse qui a travaillé pendant quatorze ans à la Banque mondiale, le rapport qui incrimine les dirigeants africains corrompus reflète la réalité. Mais ce n’est que le côté pile de la pièce.

    Côté face, selon Papa Demba Thiam, «la corruption est à la Banque mondiale. Ses cadres sont présents à chaque étape – de la conception à l’évaluation finale, en passant par le financement par tranches – de tout projet, détaille-t-il. Le décaissement ne se fait pas sans avoir obtenu le satisfecit de la mise en œuvre. Il y a forcément des complicités à l’intérieur.»

    Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est confrontée à de telles accusations. Pour ne pas rester les bras croisés, elle a mis en place une unité spécialisée dans la lutte contre la corruption. Une unité qui traque les pots-de-vin dans l’exercice d’appel d’offres pour des projets financés par elle. Mais pour Papa Demba Thiam qui dit connaître le mal de l’intérieur, la bureaucratie étouffe les initiatives. «Des lanceurs d’alerte sont censurés et dans certains cas, ils sont licenciés sous des prétextes divers», accuse-t-il. Mais plus généralement, selon lui, des collaborateurs ne daignent pas dénoncer leurs collègues ou leurs supérieurs.

    L’économiste sénégalais tient à signaler que des centaines de collaborateurs de la Banque mondiale, originaires d’Afrique et d’Asie, se complaisent dans leurs rôles respectifs par peur d’être licenciés. «Ils préfèrent garder leur emploi de fonctionnaire international avec les privilèges (le salaire moyen est de 15 000 dollars, sans taxe) qui vont avec, y compris le permis de séjour aux Etats-Unis, raconte-t-il. Pour certains, il est impensable de sacrifier leur emploi dans la mesure où leurs enfants sont scolarisés aux Etats-Unis ou ont des prêts à rembourser.» Et d’ajouter: «Le système se nourrit de lui-même et tous les maillons sont solidaires.»

    La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?
    La Banque mondiale est mise dans une position inconfortable par l’étude. Cette dernière était prête déjà en novembre 2019 mais, pour la direction, les conclusions étaient trop à charge. C’est seulement après que l’un des auteurs l’a publiée sur son propre site internet, faisant éclater le scandale au grand jour, que la Banque mondiale l’a adoptée et finalement fait paraître le 18 février, non sans avoir nuancé certains propos. C’est dans le sillage de cette affaire que sa cheffe économiste Pinelopi Goldberg a démissionné de son poste.

    Dans une note laconique postée sur son site internet le même jour, l’institution reconnaît que l’étude commençait à attirer beaucoup l’attention. «La direction prend au sérieux la corruption et les risques de fiduciaire, peut-on lire. L’étude «Elite Capture of Foreign Aid» a été revue plusieurs fois et a, par conséquent, été améliorée.»

    Selon Papa Demba Thiam, cette étude serait restée dans les tiroirs sans le courage de ses auteurs. Le fait qu’elle a été réalisée par trois économistes ressortissants de pays nordiques a joué un rôle décisif. «Ils ont une culture de bonne gouvernance et du respect de la loi, commente-t-il. Ils ont bravé le système d’autant plus que leurs pays sont les premiers pourvoyeurs d’aide.»

    La Banque mondiale reste-t-elle tout de même pertinente? Papa Demba Thiam, qui la qualifie de «gestionnaire de la pauvreté», affirme que David Malpass, son président depuis avril 2019, est partisan des réformes. «Il faut aller revoir la mission de cette institution de sorte qu’elle fonctionne comme une banque commerciale. Elle ne doit prêter que pour financer des projets solides et avérés. Mais surtout, elle doit promouvoir en Afrique une politique d’industrialisation fondée sur les matières premières locales, avec des partenaires qui acceptent qu’une partie de la valeur ajoutée revienne au continent.»

    Source : decryptnewsonline.com, 28 fév 2020

    #Afrique, #Corruption, #Crime, #Education, #Emploi, #Environnement, #Économie, #sécurité, #pauvreté, #sahel, #mali, #négociations

  • Les millions de DSK et le Brexit…

    « Ce que je vois aujourd’hui me désespère un peu, moi qui ai consacré beaucoup de ma vie à ce travail. Je crains que l’Europe aujourd’hui ne soit en train de passer en seconde division. » (Dominique Strauss-Kahn, JDD le 12 octobre 2019).

    Le procès de François Fillon, prévu le 24 février 2020 et reporté ce mercredi 26 février 2020 pour cause de grève des avocats, fait penser à un autre candidat à l’élection présidentielle, soi-disant favori lui aussi, qui a été empêché de se présenter. C’était le 14 mai 2011 : Dominique Strauss-Kahn, homme le plus populaire de France, imposant Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), devait gagner l’Élysée l’année suivante sur un plateau d’argent (comme Édouard Balladur en 1995 et Alain Juppé en 2017). Il était tellement sûr de lui que cela ne le gênait pas d’être vu à Paris en compagnie de son épouse au volant de la Porsche Panamera d’un ami (son conseiller en communication), alors qu’on reprochait déjà à Nicolas Sarkozy de fréquenter un peu trop les « riches ». DSK, lui, fréquentait surtout les chefs d’État et les patrons de grandes multinationales et allait déclarer sa candidature présidentielle le 28 juin 2011 (selon une indiscrétion de BFM-TV).

    L’affaire du Sofitel (qui fit le bonheur de François Hollande) a définitivement discrédité Dominique Strauss-Kahn et même si aujourd’hui, il en est ressorti sans condamnation (comme après d’autres affaires dont celle, sordide, du Carlton de Lille), sa capacité à rebondir dans la vie politique française est complètement nulle. Qu’importe, puisque DSK a choisi une autre vie.

    Il est devenu un homme d’affaires et un financier. Certes, il a parfois mal choisi ses associés, son alliance avec l’un d’eux a terminé par le suicide d’un escroc qui a volatilisé 100 millions d’euros de plus de 150 créanciers, dont 1 million de la propre poche de l’ancien ministre. Cependant, ses relations internationales lui ont permis de proposer ses services dans différents pays, notamment en Chine, en Serbie, en Russie, au Soudan du Sud, au Togo, à la République du Congo, etc.

    L’hebdomadaire « L’Obs » a sorti ce mardi 25 février 2020 une enquête sur ce qu’est devenu Dominique Strauss-Kahn et il en a déduit qu’il était actuellement millionnaire. En effet, dans ses recherches, celui qui habite désormais à quelques kilomètres de Marrakech, serait « heureux », « libre » et « riche ». Il n’aurait jamais été aussi riche. Les journalistes du magazine ont ainsi pu vérifier dans les registres du commerce de Casablanca que l’entreprise de Dominique Strass-Kahn, l’unique actionnaire, affichait un bénéfice cumulé de plus de 20 millions d’euros entre 2013 et 2018 et que lui-même avait une rémunération d’un patron du CAC40, à savoir plus e 5 millions d‘euros annuels.

    Faut-il le fustiger pour cela ? J’imagine qu’en France, on serait tellement jaloux qu’on voudrait le mettre au pilori pour cause de trop grande réussite pécuniaire. Pourtant, qu’un éminent spécialiste de l’économie internationale, dont les compétences n’ont jamais été réfutées par personne (ce qui fait que son affaire de mœurs est un grand gâchis pour le personnage mais aussi pour beaucoup d’institutions), puisse gagner très largement sa vie en créant et dirigeant une entreprise est plutôt rassurant. En effet, les économistes sont souvent des « praticiens non pratiquants » de l’économie et en plus, ils se trompent souvent. Là, au moins, il est capable de faire gagner une entreprise, et cela malgré quelques choix hasardeux (comme un mauvais associé, déjà écrit plus haut).

    En revanche, même s’il est très discret sur le plan politique, Dominique Strauss-Kahn, le symbole de la mondialisation et un chaud partisan de la construction européenne, considérant que l’Union Européenne a pour but d’être un interlocuteur économique fort dans la planète qui s’organise, a laissé entendre qu’il était heureux du Brexit. Au point que le Huffingtonpost a titré le 13 octobre 2019 : « Dominique Strauss-Kahn se définit comme un « brexiter » ». Serait-il bojolien ?

    Dans une interview accordée au « Journal du dimanche » le 12 octobre 2019, DSK a effectivement précisé sa pensée sur le Royaume-Uni : « C’est très bien que les Anglais fassent leur chemin de leur côté (…). Une bonne partie de la difficulté de construction de l’Europe depuis quarante ans est liée à la présence de nos amis britanniques, qui n’ont jamais voulu jouer le jeu. ». Au moins, c’est dit avec grande franchise, mais ce n’est pas sûr que ce discours débridé aurait été le même s’il était resté dans la vie politique.

    Mais peut-on encore entendre DSK ? Certainement pas. Il est inaudible. Sa parole est définitivement dévaluée et la seule chose qui peut lui rester, c’est de rester discret et de se fondre dans l’anonymat national, même si je ne doute pas que la raison des bénéfices et des millions qu’il accumule aujourd’hui est liée à sa notoriété dans le domaine de l’expertise économique (dont il est, rappelons-le quand même, un docteur et un agrégé).

    Quant à s’investir personnellement dans le monde des affaires après la fin de leurs illusions élyséennes, Dominique Strauss-Kahn n’est pas le seul puisque Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et François Fillon, parmi d’autres, l’ont imité…

    Sylvain Rakotoarison (25 février 2020)

    Tags : Maroc, DSK, Nicolas Sarkozzy,

  • « La Turquie n’empêchera plus les migrations vers l’Europe »

    Les ambassadeurs de l’Otan vont se réunir à la demande d’Ankara, suite à la mort d’une trentaine de soldats turcs tués par des frappes syriennes. La Turquie menace de ne plus retenir le flux de migrants syriens vers l’Ouest.

    34 militaires turcs sont décédés sous des frappes aériennes des forces gouvernementales syriennes jeudi, dans la province d’Idlib. Ankara a rapidement riposté en bombardant des positions de Damas, faisant craindre une escalade et un nouveau désastre humanitaire.

    L’offensive des forces syriennes, avec l’appui de l’aviation russe, pour reprendre la province d’Idlib aux rebelles soutenus par la Turquie a déjà fait près d’un million de déplacés depuis décembre dernier, dont beaucoup cherchent à passer en Turquie. Il s’agit de la pire crise humanitaire depuis le début du conflit en 2011.

    La Turquie menace

    Le directeur des communications de la Turquie a déclaré que suite à cette attaque, toutes les cibles gouvernementales syriennes « connues » sont désormais sous le feu de l’aviation turque soutenue par des unités au sol.

    Tous les réfugiés, dont les Syriens, sont désormais invités à pénétrer dans l’Union européenne. (Haut responsable turc sous couvert d’anonymat)

    Un haut représentant turc a aussi affirmé qu’Ankara allait cesser d’empêcher les réfugiés syriens de rejoindre l’Europe; police, gardes-côtes et personnel de sécurité aux frontières auraient reçu l’ordre de se retirer des passages terrestres et maritimes utilisés par les migrants. Ce qui reviendrait à rompre l’engagement pris en 2016 en vertu duquel l’Union a fourni plusieurs milliards d’euros d’aide à la Turquie pour que celle-ci endigue l’afflux de migrants vers l’Europe. Cela changera-t-il l’attitude des puissances occidentales face au conflit?

    Source: lecho.be, 28 fév 2020

    Tags : Turquie, migration, Europe, Union Européenne, Syriem Idleb,

  • Tunisie : à la recherche, toujours, de l’essor économique (Analyse)

    Lassaad Ben Ahmed | 27.02.2020

    Tunisia

    AA / Tunis / Anis Morai

    Si la Tunisie est parvenue à franchir des pas importants dans sa transition démocratique, amorcée depuis un certain 14 janvier 2011, son économie continue à connaitre de sérieuses difficultés.

    Certes, les indicateurs économiques reflétaient une meilleure prospérité du temps de l’ancien régime de Ben Ali, avec une moyenne de croissance annuelle du Produit Intérieur Brut de 5% sur la décennie 2000-2010.

    Toutefois, ces indicateurs dissimulaient, au fait, une économie essoufflée en raison d’un modèle de développement classique qui n’a pas su s’adapter à l’intégration de la Tunisie à l’économie mondiale et mondialisée et des changements qui en ont découlé.

    C’est, au fait, un modèle économique hérité d’un plan d’ajustement structurel décidé en 1986 avec le Fonds monétaire international (FMI), lorsque la Tunisie avait sombré dans l’une des plus graves crises économiques de son histoire.

    Ses principaux fondements reposaient sur un certain nombre d’orientations, dont le but était de transformer cette économie tunisienne, d’une économie dirigiste vers une économie libérale.

    Convertibilité partielle de la monnaie locale, (le dinar tunisien), mise à niveau des entreprises publiques en prévision de leur cession au secteur privé, limitation du rôle de l’Etat dans les services régaliens et renonciation aux monopoles économiques de l’Etat, etc.…

    Tels étaient, entre autres, les ingrédients de la recette du FMI pour transformer l’économie tunisienne, sans oublier la volonté de cette institution de Breton Woods de voire cette économie rejoindre le concert des pays membres du GATT (General agreement on tarifs and trade) puis de l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

    L’accord de libre-échange, signé en 1995 avec l’Union Européenne finira par achever les efforts des institutions internationales à intégrer l’économie tunisienne dans la mondialisation, mais pas dans une logique « WIN WIN » comme s’efforcent les chantres de la mondialisation à le crier sur tous les toits.

    Très amarrée à l’Europe avec laquelle elle fait, selon les statistiques officielles, jusqu’à 73% de ses échanges commerciaux, la Tunisie a subi les vicissitudes de son partenaire majeur, dont elle dépend, et du régime off-shore mis en place depuis 1972 qui procure à la Tunisie l’essentiel des réserves en monnaie étrangère, grâce aux exportations vers le vieux continent.

    Un régime qui permet, certes, de créer des emplois, mais ces derniers pèchent par leur précarité à l’instar du secteur du textile qui emploie, dans le cadre d’un régime de sous-traitance de commandes venues d’Europe, une main d’œuvre peu qualifiée et très bon marché.

    D’ailleurs, dans ce cadre, il faut bien souligner les efforts restés vains des deux parties à signer l’Aleca (accord de libre échange complet et approfondi), qui concerne la libéralisation des secteurs des services et de l’agriculture.

    Cet accord, s’il vient à être signé, portera le nombre des secteurs libéralisés depuis l’accord de 1995 avec l’Union européenne à trois secteurs, puisque le secteur industriel l’a déjà été depuis 1995.

    – L’économie, parent pauvre de la transition démocratique

    Malgré l’essoufflement du modèle économique en Tunisie en 2011, les décideurs politiques ne sont pas parvenus à transformer l’économie tunisienne, en raison de leur focalisation sur la transition politique et l’élaboration d’une nouvelle constitution pour la deuxième République.

    Entre temps, les revendications populaires allaient embourber le pays dans une crise économique sans précédent. Une crise nourrie, justement, par la demande sans cesse galopante d’amélioration des conditions de vie des Tunisiens, à laquelle fait face une économie léthargique et timorée qui ne crée plus de richesse pour pouvoir se les partager équitablement.

    Depuis le soulèvement de 2011, la croissance du PIB tunisien à été très molle avec un taux négatif en 2011, -1.9%, 1.1% en 2015 et 1.0% en 2019.

    Mais au-delà des revendications populaires qui suivent logiquement tout changement politique majeur dans un pays, beaucoup d’observateurs imputent les difficultés économiques à l’absence d’une stratégie, d’une vision et d’un cap clairs, pour transformer cette économie et la rendre plus performante.

    D’ailleurs, les tentatives d’apporter les modifications escomptées afin d’atteindre cet objectif, à travers un nouveau plan de développement quinquennal adopté en 2016 pour couvrir la période 2016- 2021, se sont vite soldées par un échec cuisant, en raison, notamment, de l’incapacité des pouvoirs publics à mener les transformations nécessaires.

    Nombreuses sont les explications à avancer pour faire le constat de cet échec.

    Mais celles-ci peuvent se résumer à l’absence de la volonté politique, pour ce faire, à l’importance de la rente économique aux mains de rentiers tenant en otage des pans entiers de l’économie tunisienne, à la résistance naturelle aux changements et surtout à la corruption galopante dans le pays.

    Par ailleurs, et dès 2015, la Tunisie a renoué avec le FMI pour emprunter 2.9 milliards de dollars contre des réformes économiques et sociales convenues d’un commun accord avec le FMI.

    Des réformes ayant trait au système de subvention des matières de base et des hydrocarbures. Des réformes qui dégraissent également l’effectif pléthorique de la fonction publique dont la masse salariale représente chaque année 15% du PIB tunisien qui est estimé à 40 milliards de dollars.

    Devant l’incapacité d’honorer ses engagements, la Tunisie s’est vue sanctionnée par le Fonds monétaire international qui a décidé de suspendre le versement des tranches restantes du crédit conclu, après avoir débloqué cinq tranches, exigeant une progression substantielle dans la mise en œuvre des réformes convenues. 1.2 milliard de dollars restent ainsi suspendus à la réalisation de ces réformes.

    – Indicateurs économiques au rouge

    Lorsqu’une économie carbure à bas régime, il devient évident que ses indicateurs soient au rouge. L’économie tunisienne a réalisé une croissance molle de 1.0% en 2019, ce qui laisse 14.9% de la population active tunisienne au chômage, dont 260 mille jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

    Le PIB par tête d’habitant reste le plus faible dans la région avec 3450 dollars en 2018.

    La balance commerciale connaît, elle aussi, un déficit structurel qui s’est élevé en 2019 à 6.5 milliards de dollars, dont 40% de ce déficit proviennent de la facture énergétique, puisque la Tunisie produit 33000 barils de pétrole par jour mais en consomme trois fois plus.

    Le déficit budgétaire, bien que jugulé à 3.9% du PIB en 2019, il n’en demeure pas moins que la Tunisie doit emprunter 4.2 milliards de dollars pour boucler le budget 2020, notamment pour payer les augmentation salariales convenues entre la puissante centrale syndicale dans le pays l’union générale des travailleurs tunisiens et le Gouvernement.

    De plus, ce déficit est si important, parce que la Tunisie vit au dessus de ses moyens et le pays n’arrive pas à mettre en place une politique d’austérité budgétaire comme d’autres pays l’ont adoptée.

    En effet, la croissance du budget de l’Etat d’année en année se mesure à environ 5% pour s’établir en 2020 à 16 milliard de dollars.

    De son côté, la dette publique explose et passe de moins de 50% en 2010 à 83% du PIB en 2019, dont 70% est libellée en devise étrangère, ce qui plombe davantage le principal et l’intérêt de la dette lorsque la monnaie nationale se déprécie face à l’euro/dollar.

    D’ailleurs, la parité de change donne un euro qui se négocie à 3.1 dinars, tandis que le dollar s’échange à 2.9 dinars actuellement.

    Malgré une politique monétaire draconienne qui se traduit par l’augmentation continue du taux directeur de la banque centrale, l’inflation en Tunisie reste élevée, en dépit d’une baisse sensible constatée depuis 2018.

    Ce taux a atteint des pics de presque 8% en 2018, avant de tomber à 6.7% en 2019.

    Une inflation qui a contribué à éroder l’épargne nationale dans le pays qui est passée de 21% en 2010 à 9% en 2019.

    De son côté, la pression fiscale reste élevée, et c’est l’une des plus élevées de la région dans la mesure où elle se maintient en 2019 à 25%.

    La Tunisie est en proie à des défis économiques et sociaux très importants qui risquent de freiner le processus de transition démocratique, entamée depuis la révolution de 2011. Saura-t-elle renverser la vapeur et relever ces défis ?

    La question est toujours d’actualité.

    (Les opinions exprimées dans cette analyses appartiennent à l’auteur et ne reflètent pas forcément la ligne éditoriale d’Anadolu)

    ANADOLOU

    Tags : Tunisie, économie, crise,

  • Selon l’OMS, le monde « n’est pas prêt à faire face » au coronavirus

    L’expansion du nouveau coronavirus à travers la monde inquiète la communauté internationale. En Chine, où les contaminations diminuent, le virus a tué plus de 2700 personnes, selon les autorités chinoises.

    Mais la maladie continue de se propager dans le monde. Selon l’OMS, la menace d’une pandémie est réelle. L’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme. L’OMS appelle à une grande solidarité internationale alors que le nouveau coronavirus ne cesse de s’étendre à travers le monde, qui, selon un expert de l’OMS, « n’est tout simplement pas prêt à y faire face ».

    L’épidémie apparue en décembre dans le centre de la Chine a déjà atteint un pic dans ce pays, où elle a contaminé quelque 78 000 personnes dont plus de 2 700 sont mortes, ont indiqué mercredi 26 février les autorités chinoises.

    La maladie touche de plus en plus de pays et concerne désormais, Chine mise à part, plus d’une trentaine d’États, où elle a fait plus de 40 morts et 2 500 contaminations.

    Le monde n’est « tout simplement pas prêt » à y faire face, a averti mardi Bruce Aylward, l’expert qui dirige la mission conjointe OMS/Chine, de retour de Pékin. « Vous devez être prêt à gérer cela à une plus grande échelle, et cela doit être fait rapidement », a-t-il ajouté, saluant en revanche le travail d’endiguement de la maladie réalisé par Pékin.

    Les autorités sanitaires américaines ont d’ailleurs dit mardi s’attendre à une propagation de l’épidémie aux États-Unis, encourageant les écoles, les entreprises et les gouvernements locaux à envisager des mesures de précaution comme l’annulation d’événements publics. L’administration Trump prévoit de consacrer 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) à la lutte contre la maladie.

    Italie, principal foyer en Europe

    Les autorités américaines craignent également que l’épidémie ne menace la chaîne d’approvisionnement en médicaments des États-Unis, car une grande partie des ingrédients utilisés dans la confection des médicaments est fabriquée en Chine, d’où le virus est parti.

    En Europe, l’Italie est le pays le plus touché par ce virus avec plus de 300 personnes contaminées. Dix personnes y ont succombé, toutes des personnes âgées et atteintes précédemment de pathologies graves. Plusieurs médias ont annoncé une onzième victime, une femme de 76 ans en Vénétie. Trois nouvelles régions italiennes, la Toscane (centre), la Sicile (sud) et la Ligurie (nord-ouest) ont recensé des contaminations, a annoncé mardi la Protection civile.

    Tous les pays voisins de l’Italie « se sont engagés à garder ouvertes leurs frontières car les fermer serait une erreur et disproportionnée », lors d’une réunion ministérielle à Rome entre Italie, France, Suisse, Autriche, Croatie, à laquelle étaient également présentes l’Allemagne et l’Union européenne. Ils ont aussi décidé d’ »évaluer au cas par cas » l’éventuelle annulation d’événements majeurs, selon un communiqué commun.

    Hôtel en quarantaine

    L’Autriche a annoncé deux premiers cas de coronavirus dans la région du Tyrol, frontalière de l’Italie. Un hôtel de la ville touristique d’Innsbruck, capitale de cette région du cœur des Alpes, a été mis en quarantaine. Une réceptionniste italienne contaminée par le virus y travaillait. La Suisse a également annoncé un premier cas dans une région proche de l’Italie, tandis qu’en Croatie, un jeune homme revenu récemment d’Italie a été contaminé, premier cas connu dans les Balkans.

    Deux nouveaux cas ont été confirmés en France, dont l’un rentrait d’Italie, selon le ministère français de la Santé, précisant que leur état de santé n’inspirait aucune inquiétude. Quatorze cas ont au total été détectés en France, un est mort et onze sont considérés comme guéris.

    Aux Canaries, plusieurs centaines de touristes sont confinés dans un hôtel de l’île espagnole de Tenerife où a séjourné un Italien qui pourrait être porteur du coronavirus.

    Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait averti lundi que le monde restait menacé de « pandémie », à savoir une épidémie d’ampleur internationale. L’agence de l’ONU s’inquiète particulièrement des risques pour les pays pauvres, mal équipés pour dépister et combattre le nouveau virus.

    La Chine, berceau du virus, est prête à offrir assistance et matériel médical aux pays africains face à l’épidémie de coronavirus, a déclaré le président Xi Jinping. Sur le continent africain justement, après l’Égypte, une deuxième infection a été officiellement enregistrée en Algérie, sur un Italien arrivé dans ce pays le 17 février.

    L’Iran touché au sommet de l’État

    En Iran, la mission d’une une équipe d’experts de l’OMS a été retardée, mais reste prévue. Téhéran a annoncé mardi trois nouveaux décès, portant son bilan à 15 morts, le plus lourd en dehors de la Chine. Le vice-ministre de la Santé en personne, Iraj Harirchi, a été testé positif au coronavirus.

    Dans un contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exigé de l’Iran qu’il dise « la vérité ». Les Émirats arabes unis ont suspendu mardi tous les vols en provenance et à destination de l’Iran, une décision qui concerne au premier chef l’aéroport de Dubaï, le plus grand du monde pour les passagers étrangers.

    Plusieurs pays de la région ont annoncé des cas de contamination chez des personnes de retour d’Iran. En Corée du Sud, la situation est « très grave », s’est alarmé le président Moon Jae-in, alors que le nombre de contaminations a encore bondi pour atteindre près d’un millier de cas. Le pays, qui a enregistré 11 morts selon le bilan annoncé mercredi matin, est ainsi le premier foyer mondial de contamination après son voisin chinois. Le bilan d’infections en Corée du Sud s’élève à 1 146 personnes touchées, après l’ajout de 169 nouveaux cas mercredi matin.

    Les cas de contamination au plus bas

    En Chine, cependant les contaminations diminuent. Mercredi matin, le pays a enregistré 52 nouveaux décès en 24 heures, le chiffre le plus bas depuis près de trois semaines (ils y en avait eu 71 la veille), outre 406 nouvelles contaminations. D’après l’OMS, l’épidémie a connu un « pic » puis un « plateau » entre le 23 janvier et le 2 février, soit juste après la mise en quarantaine de la ville de Wuhan (11 millions d’habitants), berceau de l’épidémie. En dehors de cette région, toujours en quarantaine, la vie semblait reprendre un cours un peu plus normal, notamment à Pékin où la circulation automobile s’intensifiait légèrement.

    Apple a rouvert plusieurs de ses magasins fermés depuis près d’un mois. Mais les universités ne rouvriront pas tant que l’épidémie n’aura pas été maîtrisée, a averti le ministère de l’Éducation.

    Le Japon voisin a annoncé le décès d’un quatrième passager issu du paquebot Diamond Princess où près de 700 personnes ont été contaminées.

    France24 avec AFP

    Tags : OMS, coronavirus, Chine, Italie, France, Allemagne,