Catégorie : presse

  • Les Etats-Unis ressortent une vieille histoire d’espionnage pour avertir que les autres pays espionnent aussi

    Le Washington Post réchauffe la vieille histoire de la société (suisse) crypto :

    Pendant plus d’un demi-siècle, les gouvernements du monde entier ont fait confiance à une seule entreprise pour garder secrètes les communications de leurs espions, soldats et diplomates.

    La société, Crypto AG, a obtenu son premier contrat pour la construction de machines de codage pour les troupes étatsuniennes pendant la Seconde Guerre mondiale. Riche en argent, elle est devenue un fabricant dominant de dispositifs de cryptage pendant des décennies, naviguant sur des vagues de technologie allant des engrenages mécaniques aux circuits électroniques et, enfin, aux puces de silicium et aux logiciels.

    La firme suisse a gagné des millions de dollars en vendant du matériel à plus de 120 pays pendant une bonne partie du 21e siècle. Parmi ses clients figuraient l’Iran, les juntes militaires d’Amérique latine, les rivaux nucléaires de l’Inde et du Pakistan, et même le Vatican.

    Mais ce qu’aucun de ses clients n’a jamais su, c’est que Crypto AG était secrètement détenue par la CIA dans le cadre d’un partenariat hautement secret avec les services de renseignement ouest-allemands. Ces agences d’espionnage ont truqué les dispositifs de la société afin de pouvoir facilement casser les codes que les pays utilisaient pour envoyer des messages cryptés.

    Cet arrangement, qui dure depuis des décennies et qui compte parmi les secrets les plus étroitement gardés de la guerre froide, est mis à nu dans un historique classifié et complet de l’opération, obtenu par le Washington Post et la ZDF, un radiodiffuseur public allemand, dans le cadre d’un projet de reportage commun.

    Le fait que Crypto AG était une opération de la CIA/NSA/BND est connu depuis des décennies. On se demande pourquoi l’histoire de la CIA a maintenant été divulguée au Washington Post et à la chaîne de télévision publique allemande ZDF.

    Scott Shane @ScottShaneNYT – 14:38 UTC – Feb 11, 2020

    En 1995, à l’@baltimoresun, avec @TBowmanNPR, j’ai écrit une longue histoire sur les relations secrètes de la NSA avec Crypto AG, permettant aux États-Unis de lire les secrets de nombreux pays : lien. Maintenant @gregpmiller a l’histoire officielle de la CIA de ce projet qui dure depuis des décennies.

    L’histoire de Greg est une lecture fascinante sur ce que nous avons décrit en 1995 comme l’une des grandes opérations de renseignement de la guerre froide, remplissant des détails que nous ne pouvions que deviner il y a 25 ans. Je suis heureux de voir que nous avons bien compris l’histoire.

    Je me souviens très bien qu’à la fin de mon voyage en Suisse en 1995 pour retrouver d’anciens employés de Crypto AG, l’un d’eux a réussi à trouver un mémo de 1975 qui montrait qu’une mathématicienne de la NSA du nom de Nora Mackebee avait participé à une réunion de conception de la Crypto.

    Deux ans après que Scott Shane ait divulgué l’histoire, Wayne Madsen l’a essentiellement plagiée pour écrire une histoire similaire pour un magazine d’amateurs de conspiration :

    Sanho Tree @SanhoTree – 13:48 UTC – Feb 11, 2020

    Pour mémoire, j’ai publié l’histoire de Crypto AG il y a 23 ans, lorsque j’étais rédacteur en chef de Covert Action Quarterly.

    Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’elle joue le même jeu depuis des décennies. Crypto AG : La pute de Troie de la NSA ?

    Scott Shane @ScottShaneNYT – 15:05 UTC – Feb 11, 2020

    Répondre à @SanhoTree
    Et pour mémoire, l’histoire du CAQ de 1997 s’appuyait principalement sur l’histoire @baltimoresun que j’ai écrite avec @tbowman en 1995 : TRUQUER LE JEU

    La société suisse Crypto AG est devenue inutile pour la NSA lorsque les gens sont passés à des ordinateurs standard pour chiffrer leurs informations et ont utilisé Internet pour les envoyer. Elle avait besoin d’autres sociétés qu’elle pouvait manipuler.

    À cette époque, cet auteur était le directeur technique d’une grande société d’accès à Internet. Lorsque nous avons dû choisir une plateforme de pare-feu pour nos réseaux internes, nous avons discuté cyniquement pour savoir s’il était préférable d’acheter du matériel Cisco, pour être ensuite espionné par la NSA, ou d’acheter à la société israélienne Checkpoint qui avait probablement une porte dérobée du Mossad. (Nous avons acheté les deux et les avons empilés).

    Le fait qu’un tel cynisme était tout à fait justifié est devenu évident lorsque Edward Snowden a révélé les machinations de la NSA. Peu de temps après, Juniper Networks, un fournisseur de gros équipements de backbone, a été découvert comme ayant au moins deux portes dérobées de la NSA dans son système d’exploitation. D’autres sociétés « occidentales » d’équipement de télécommunication ont été manipulées de la même manière :

    Même les entreprises de pays neutres ne sont pas à l’abri des manipulations de la NSA. Un ancien employé de Crypto AG a confirmé que de hauts fonctionnaires étatsuniens ont approché des pays européens neutres et ont fait valoir que leur coopération était essentielle à la lutte contre les Soviétiques pendant la guerre froide. La NSA aurait reçu le soutien des sociétés de cryptographie Crypto AG et Gretag AG en Suisse, de Transvertex en Suède, de Nokia en Finlande, et même de sociétés nouvellement privatisées dans la Hongrie post-communiste. En 1970, selon un document secret des services de renseignement allemands du BND, fourni à l’auteur, les Allemands prévoyaient de « fusionner » les opérations de trois sociétés de cryptographie – Crypto AG, Grattner AG (une autre société de chiffrement suisse), et Ericsson de Suède.

    Alors pourquoi l’histoire prétendument secrète de la CIA d’une histoire déjà connue a-t-elle été divulguée à l’heure actuelle ? Et pourquoi a-t-elle également été divulguée à une chaîne de télévision allemande ?

    Sanho Tree en donne la raison probable :

    Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’ils jouent le même jeu depuis des décennies.

    L’histoire du WaPo elle-même établit également ce lien :

    On retrouve également des échos de Crypto dans les soupçons qui tourbillonnent autour de sociétés modernes ayant des liens présumés avec des gouvernements étrangers, notamment la société russe anti-virus Kaspersky, une application de textos liée aux Émirats arabes unis et le géant chinois des télécommunications Huawei.

    L’histoire réchauffée de Crypto AG est une subtile calomnie contre Huawei et Kapersky.

    Les États-Unis veulent convaincre les pays européens de ne pas acheter de produits Huawei pour leurs réseaux 5G. Ils veulent leur rappeler que les produits de télécommunication peuvent être manipulés. Ils veulent faire craindre que la Chine utilise Huawei pour espionner les pays étrangers, tout comme les États-Unis ont utilisé Crypto AG.

    C’est aussi la raison de ce récent titre trompeur de Reuters que l’histoire elle-même a démystifié :

    Germany has proof that Huawei worked with Chinese intelligence: Handelsblatt (« L’Allemagne a la preuve que Huawei a travaillé avec les services secrets chinois : Handelsblatt »)

    « A la fin de 2019, les Etats-Unis nous ont transmis des renseignements selon lesquels Huawei aurait coopéré avec les autorités de sécurité chinoises », selon un document confidentiel du ministère des Affaires étrangères, cité par le journal.

    Les « renseignements étatsuniens » qui nous sont transmis pour manipuler quelqu’un ne sont bien sûr pas des « preuves » pour quoi que ce soit.

    Les États-Unis font pression sur leurs alliés à un très haut niveau :

    Le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré jeudi que le Parti communiste chinois était « la menace centrale de notre époque », alors même qu’il cherchait à évoquer les perspectives d’un accord commercial entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, ce qui a repoussé la pression étatsunienne visant à interdire à une entreprise chinoise l’accès aux futures infrastructures de télécommunications.

    La critique cinglante du gouvernement chinois a été le langage le plus fort utilisé par Pompeo alors que l’administration Trump cherche à convaincre les alliés étatsuniens des risques que représente l’utilisation d’équipements de Huawei, un géant chinois de la technologie.

    Une semaine après le message de panique de Pompeo, Trump a pris le téléphone pour convaincre Boris Johnson qui n’était pas impressionné :

    Les relations précédemment étroites de Donald Trump avec le Premier ministre britannique Boris Johnson semblent sur le point de s’effondrer, suite aux nouvelles révélations que le président lui a faites au téléphone.

    Le comportement de Trump lors de l’appel de la semaine dernière a été décrit par les officiels comme « apoplectique », et Johnson aurait maintenant mis en suspens les plans d’une visite imminente à Washington.

    L’appel, qu’une source a décrit au Financial Times comme « très difficile », est arrivé après que Johnson ait défié Trump et ait accordé à la société de télécommunications chinoise Huawei les droits de développer le réseau 5G du Royaume-Uni.

    La fureur de Trump a été déclenchée par le soutien de Johnson à Huawei malgré les multiples menaces de Trump et de ses alliés selon lesquelles les États-Unis retireraient leur coopération en matière de sécurité avec le Royaume-Uni si l’accord était conclu.

    Les menaces de Trump auraient « irrité » le gouvernement britannique, Johnson étant frustré par le fait que le président n’ait pas proposé d’alternatives à l’accord.

    Les produits Huawei sont assez bons, relativement bon marché et facilement disponibles. Ils sont tout aussi buggés que les produits des autres fournisseurs d’équipement. La véritable raison pour laquelle les États-Unis ne veulent pas que quiconque achète les produits Huawei est qu’ils sont la seule grande entreprise de réseau que les États-Unis ne peuvent pas convaincre de leur fournir des portes dérobées.

    Les pays européens ne craignent pas la Chine, ni même l’espionnage chinois. Ils savent que les États-Unis font la même chose à une échelle beaucoup plus grande. Les Européens ne voient pas la Chine comme une menace et ils ne veulent pas être impliqués dans l’escalade des prises de bec entre les États-Unis et la Chine :
    « De quel côté votre pays devrait-il se ranger dans un conflit entre les États-Unis et la Chine ? »

    Les États-Unis réchauffent leurs propres histoires d’espionnage pour démasquer l’espionnage chinois présumé (Moon of Alabama)
    Source

    Les États-Unis viennent d’inculper quatre officiers militaires chinois pour le piratage d’Equifax en 2017, au cours duquel des millions d’adresses et de données financières ont été volées. L’ancien directeur général de la CIA, Michael Hayden, avait défendu ce type de piratage comme étant de l’ »espionnage honorable » et Equifax avait rendu ridiculement facile l’accès à ses systèmes :

    Cinq jours seulement après qu’Equifax ait rendu publique sa violation, KrebsOnSecurity a annoncé que le compte administratif d’un portail de règlement des litiges d’Equifax destiné aux consommateurs argentins était grand ouvert, protégé par la combinaison de mots de passe peut-être la plus facile à deviner : « admin/admin ».

    Inculper des officiers militaires étrangers pour espionnage alors qu’ils ont simplement volé des serveurs à peine protégés est considéré comme offensant. Que feront les États-Unis lorsque la Chine fera de même ?

    Chaque nation espionne. C’est l’un des plus vieux métiers du monde. Que les États-Unis fassent autant de bruit autour de l’espionnage chinois présumé alors qu’ils sont eux-mêmes les plus grands pécheurs est indigne.

    Le Saker Francophone, 11 fév 2020

    Tags : Etats-Unis, Allemagne, Suisse, Crypto, espionnage, Chine, 5G, 

     

  • Le Maroc signale un cas de peste de petits ruminants dans la région de Tanger

    Un foyer de peste de petits ruminants à quelques kilomètres de l’Espagne.

    L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a signalé un cas de peste de petits ruminants dans la ville de Daidat, dans la préfecture de Tanger, au nord du pays. Cette maladie, qui n’a jamais été localisée en Espagne, a touché un troupeau de chèvres de 140 spécimens, dont 92 souffraient de la maladie et 68 sont morts du virus. Le diagnostic clinique de la présence de la pathologie a été confirmé par des tests diagnostiques de laboratoire avancés (virologie, microscopie électronique, biologie moléculaire et immunologie), en plus de l’autopsie des animaux.

    À cet égard, les autorités vétérinaires marocaines signalent que le 17 janvier 2020 une campagne nationale de vaccination contre les petits ruminants nuisibles et la variole ovine et caprine a commencé. Au 7 février 2020, un total de 4,6 millions de moutons et de chèvres avaient été vaccinés contre la peste des petits ruminants. Cette campagne se poursuit à l’échelle nationale.

    En outre, dans le cas de cet objectif, une série de mesures ont été mises en œuvre: surveillance en dehors de la zone de confinement ou de protection; surveillance dans la zone de confinement ou la zone de protection; mise en quarantaine; élimination officielle des canaux, sous-produits et déchets d’origine animale; désinfection; vaccination autorisée (s’il existe un vaccin; aucun traitement des animaux affectés.

    Fuente : Cabra España, 11 fév 2020

    Tags : Maroc, animaux, virus, peste, infection, ruminants,

  • La France est pour « l’intégration des Frères Musulmans dans le jeu politique en Egypte »

    Le fidèle et dévoué serviteur de Sa Majesté Le Roi a l’insigne honneur de porter à la Très Haute Attention Royale que le Chargé d’Affaires a.i. près l’Ambassade de France à Rabat a été reçu, à sa demande, au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, aux fins d’une démarche officielle sur instruction du Quai d’Orsay.

    Le propos de cette démarche était, d’une part, de communiquer la position de la France concernant les développements que connait l’Egypte et, d’autre part, de partager ses idées concernant de possible voies de sortie de crise.
    Sur le premier point, la France se dit hautement préoccupée par la situation en Egypte, et craint une « spirale de violence » qui conduirait à un « scénario à la syrienne ».

    Autant que les préoccupations d’ordre interne à l’Egypte, Paris s’inquiète des conséquences régionales que pourrait avoir un « débordement de la situation », notamment envers Israël.

    Ces préoccupations régionales semblent partagées par les grandes puissances.

    Individuellement et au sein du Conseil de Sécurité de l’O NU , ces grandes puissances – et en particulier les Etats-Unis et la Russie – convergent sur des positions qualifiée (par mon interlocuteur) de « très durs » à l’égard de l’action du Gouvernement intérimaire en Egypte. Le diplomate français m’a confié que son pays a été approché par l’Egypte, pour qui les démarches russes et américaines au Conseil de Sécurité constituent des « gestes inamicaux ».

    Mais, tout en concédant volontiers que « l’heure est à la fermeté » à l’égard des Autorités du Caire, la France considère, tout à la fois, « l’escalade des pressions à l’extérieur et la montée des violences à l’intérieur », comme autant de sources de danger.

    En particulier, le Quai d’Orsay se dit opposé à des sanctions qui, selon lui, seraient contreproductives dans le cas présent.

    A titre alternatif, il défend la voie d’une médiation – dont les contours ne semblent pas encore définis avec précision, mais dont l’objectif serait d’attirer les partis à négocier un compromis articulé autour de la libération du Président destitué Mohamed M ORSI d’une part, et de l’organisation d’élections libres d’autre part. A cet égard, le souhait de M. Laurent FABIUS est de favoriser une désescalade des violences, et de pousser les autorités égyptiennes à concéder des « gestes concrets » d’apaisement qui aillent au-delà des déclarations.

    Dans cet esprit, Paris est d’avis que l’attitude de fermeté affichée face aux
    gouvernants de l’Egypte gagnerait à être calibrée pour servir un objectif de « pression productive ». Défendant qu’il est « dans l’intérêt du gouvernement égyptien d’avoir une communauté internationale qui appelle à l’arrêt de l’escalade de violence », la France souhaite que le Conseil de Sécurité parvienne à une position forte et commune sur la situation en Egypte.Dans l’approche française, une telle « expression internationale » serait, en soi, un début de sortie de crise, en ce sens qu’elle permettrait de « colmater les brèches » apparues dans la volonté de la Communauté internationale, permettant, ainsi, le ré-enclenchement d’une médiation internationale qui prendrait le relais des tentatives de l’Union européenne et des Etats-Unis.

    Sans décliner de « Plan » précis, le diplomate français a soulevé, avec insistance, l’idée de la mise en place d’une médiation à l’initiative de 2 ou 3 pays importants, suggérant – sans toutefois préciser si c’est là une proposition de ses Autorités – que le Maroc pourrait avoir un rôle à jouer en tant que « voie médiane », étant l’un des premiers pays arabes à avoir réagi à la situation en Egypte.

    Par ailleurs, les éléments d’information recueillis par le Quai d’Orsay auprès du Ministre Egyptien des Affaires étrangères, M. Nabil F AHMY , concernant la position des Autorités du Caire, convergent avec ceux que j’ai recueillis auprès de l’Ambassadeur d’Egypte à Rabat, à savoir que « la situation étaient complexe, que la responsabilité incombait aux frères musulmans, qui souhaitent une escalade de la violence, que le rétablissement de la paix dépendait de la situation sécuritaire et que la balle était dans le camp des frères musulmans ».

    Néanmoins, l’analyse du Quai d’Orsay tend à considérer que « la réussite de la transition démocratique n’est pas possible sans les frères musulmans […] qu’il faut intégrer dans le jeu politique pour pouvoir les neutraliser ». En cela, la conviction de Paris semble être que « les événements qu’a connu le monde arabe en 2011 ont un caractère irréversible, qui rend impossible tout retour en arrière ». En l’occurrence, toute remise en place du système
    égyptien tel qu’il existait avant 2011, serait inenvisageable.

    Enfin, le diplomate français n’a pas manqué de revenir sur le Sommet France-Afrique, prévu les 6 et 7 décembre 2013, et devrait s’articuler autour de trois thématiques principales, à savoir : la sécurité et la paix en Afrique ; l’économie et le développement ; et la question climatique. Le message relayé par mon interlocuteur est que la France accorde une grande importance à la présence personnelle de Sa Majesté Le Roi à ce Sommet.

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    Tags : France, Frères Musulmans, Egypte, Al Sissi, islamisme,

  • Algérie – Le SNMG et les 30.000 dinars

    par Abdou BENABBOU

    Il est question pour le président de la République d’honorer toutes les promesses déclarées au cours de sa campagne électorale et quelques-unes parmi les plus importantes figurent dans le plan d’action que le gouvernement présente aujourd’hui.

    L’IRG n’accompagnera plus les salaires de moins de 30.000 dinars et il est dit que le SNMG sera conséquemment revalorisé.

    Ces deux décisions ont de quoi apporter du baume au cœur pour des milliers de pères de familles et on suppose qu’a priori elles corrigeraient un tant soit peu l’inadaptation actuelle entre les bas salaires et le coût de la vie.

    Dans la forme et dans une logique primaire, un tel engagement ne peut être qu’applaudi mais dans le fond, par ses incidences multiples, il mérite une circonspection réfléchie et son aspect populiste risque de provoquer des turbulences économiques en contradiction avec une tranquillité sociale recherchée.

    Personne ni quiconque ne peut faire la fine bouche contre une augmentation des salaires censée réconcilier les citoyens avec leurs paniers, mais l’on ne peut offrir des subsides que si leurs dispositions sont avérées. Or la situation économique actuelle du pays démontre à tous les égards que ceux qui supporteront une prochaine largesse financière seront soumis à une inévitable euthanasie.

    Le gouvernement lui-même avoue que l’état des lieux est catastrophique. Il suffit d’observer le désarroi de l’ensemble des gestionnaires d’entreprises, tous les secteurs confondus, pour déduire que les fuites en avant sont déconseillées et que se contenter de retouches salariales aussi séduisantes et réclamées qu’elles soient n’est pas indiqué. Tacitement, il n’est pas vrai que l’intérêt seul porté sur les moins de 30.000 dinars et le SNMG ne bouleversera pas en profondeur tous les salaires et les secteurs encore en activité.

    En vérité, le problème ne se pose plus en termes d’amélioration salariale nouvelle, mais en sauvegarde impérieuse des rémunérations fournies jusqu’ici avec de très lourdes tracasseries. Les travailleurs dans leur majorité en sont les premiers conscients. Ils refuseraient qu’on les fasse vivre aujourd’hui pour mieux les tuer demain.

    Le coût de la vie, quant à lui, pour faire face à ses déconvenues, d’autres plus larges et conséquentes recettes lui sont dans l’urgence recommandées.

    Le Quotidien d’Oran, 12 fev 2020

    Tags : Algérie, SNMG, IRG, salaires, prix, niveau de vie,

  • Union africaine : Le 33e Sommet fixe les urgences

    Baisser de rideau sur le 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains à Addis-Abeba – Ethiopie. Les délégations africaines devaient se concentrer sur la recherche des voies et moyens pour concrétiser l’engagement de faire taire les armes pour se consacrer plutôt au développement économique et social.

    Le Président Abdelmadjid Tebboune est rentré hier lundi , non sans avoir rencontré plusieurs de ses pairs africains et évoqué avec eux les sujets sensibles de l’heure, dont la crise en Libye et l’insécurité au Sahel. Il marque, ce faisant, le retour de l’Algérie sur la scène politique africaine et dans le monde.

    Il a réitéré le respect des principes et engagements traditionnels. Pour preuve, la gestion du dossier libyen après une longue éclipse, d’autant que la position de l’Algérie, impartiale, est de plus en plus vue par les observateurs politiques internationaux comme la meilleure marche à suivre devant l’échec des autres initiatives, dont les rencontres de Moscou et, plus proche de nous, la Conférence de Berlin (Allemagne), à laquelle tenait tant la chancelière Angela Merkel. Aux dernières nouvelles, cette dernière plaide pour une autre rencontre sur le dossier libyen.

    Dans son intervention à ces travaux d’Addis-Abeba, le chef de l’Etat algérien a défendu l’option du règlement pacifique des conflits en Afrique par les Africains eux-mêmes. Point sur lequel a rebondi Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu qui s’est désolé du néo-colonialisme ambiant, empêchant la liberté de manœuvre de l’Afrique face à ses propres problèmes. Il va jusqu’à appuyer la réforme du Conseil de sécurité de l’organisation ounusienne, telle que revendiquée par les pays africains pour une meilleure représentation.

    Même sentiment partagé à l’endroit de l’Union panafricaine qui a du mal à assumer les grandes questions qui l’interpellent, le plus souvent négociées en dehors du continent par des pays étrangers. C’est le cas de la Libye aujourd’hui, le terrorisme meurtrier qui met à mal des pays à faibles capacités défensives ouvrant ainsi la porte à tous les interventionnismes.

    L’Union africaine, face à ces défis, donne la désagréable impression d’être paralysée par l’ampleur des défis, confinée à constater les dégâts. Le jeu souterrain de certains pays est une entrave sérieuse aux efforts communs. Sur la question sahraouie, par exemple, son silence bruyant devant les violations répétées des droits de la République sahraouie, pays membre de l’UA au demeurant, a de quoi inquiéter. Le Maroc pavoise de façon outrancière et applaudit les reniements du dernier en date, le Burkina Faso ou encore la Côte-d’Ivoire.

    Abdelmadjid Tebboune a tenu, à l’occasion de ce 33e Sommet, à rappeler la réalité du conflit qui oppose le Front Polisario à l’occupant marocain, et nous ne notons aucun rappel à l’ordre de l’organisation. C’est pourquoi, dira le Président algérien, il faut hâter la désignation d’un nouvel émissaire spécial de l’Onu, qui a d’ailleurs en charge le dossier de la décolonisation du Sahara Occidental. Faut-il, pour autant, que le Maroc arrive, 40 ans après ladite « marche verte » d’occupation, à faire accréditer ses thèses ? Ou bien alors c’est être dupe de croire qu’il est le seul à vouloir faire croire à la légitimité de son occupation de l’ancienne colonie espagnole ?

    Si le soutien de la France à la prétendue « marocanité » du Sahara Occidental n’est pas nouveau pour une foule de raisons, c’est aussi une façon d’exprimer son hostilité à l’Algérie qui soutient le droit des peuples à l’autodétermination. De là à voir la main des officines de l’Elysée à l’œuvre battre le rappel de ses anciennes colonies, il n’y a qu’un pas qu’invite à franchir justement cette hostilité de la France coloniale.

    En effet, Abdelmadjid Tebboune a eu à rappeler la souveraineté pleine et entière dans ses relations avec la France. La dernière sortie en date qui a défrayé la chronique, c’était lors de son investiture à la magistrature suprême. Les accents nationalistes de chacune des interventions du nouveau Président algérien irritent les lobbies dans la sphère politique française. Comment alors lui faire payer ses « outrecuidances », si ce n’est à monter son vieux rival maghrébin qui a profité, depuis plus de 10 ans, d’une diplomatie laissée en jachère par un Président omnipotent et impotent ! Cyril Ramaphosa , qui prend la relève du général égyptien Al Sissi , aura fort à faire dans la mise au goût du jour des principes d’émancipation de pays africains sous domination coloniale.

    L’Afrique du Sud est connue pour son soutien sans faille à la cause sahraouie dans tous les forums. D’ores et déjà, le Président sud- africain prend les devants en appelant, pour le mois de mai prochain, à une réunion portant résolution des conflits en Afrique du Sud. Il aura toute l’année 2020 à mettre en pratique l’agenda politique : « Faire taire les armes », et économique par la réactivation efficiente de la Zone de libre-échange continentale (Zlec).

    Abdelmadjid Tebboune a voulu, lors de ce 33e Sommet d’Addis-Abeba, montrer la voie quant aux mesures à prioriser pour le développement, thème de ce forum africain des chefs d’Etat et de gouvernement, en lançant l’Agence algérienne de coopération internationale à vocation africaine.

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 11 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Algérie, Abdelmajid Tebboune, UA, Afrique, France françafrique,

  • Financement de Kadhafi : Rebondissement dans le camp Sarkozy

    Soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen de Mouammar Kadhafi, pour alimenter la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, un proche collaborateur de l’exprésident français a été mis en examen vendredi, pour « association de malfaiteurs ».

    Pour « association de malfaiteurs », l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, a été mis en examen vendredi 31 janvier, dans l’enquête sur des soupçons de financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy par feu Mouammar Kadhafi, apprend-t-on.

    Thierry Gaubert, 68 ans est soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen de Mouammar Kadhafi, qui auraient pu alimenter la campagne de Nicolas Sarkozy. Le virement aurait été fait par une société appartenant à Ziad Takieddine qui ne serait rien d’autre qu’un intermédiaire entre les ex-alliés.

    Les juges enquêtent depuis avril 2013 sur la rude affaire Sarkozy formulée par des ex-dignitaires libyens. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 21 mars 2018 pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de fonds publics libyens ».

    Ce noir chapitre de Sarkozy n’est visiblement pas encore achevé. L’ex-secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant et Eric Woerth, l’ancien trésorier de la campagne ont également été mis en examen.

    La cour d’appel de Paris, saisie par Nicolas Sarkozy, doit examiner en mars sa requête d’annulation de sa mise en examen.

    La Tribune des lecteurs, 7 fév 2020

    Tags : France, Sarkozy, Kadhafi, Libye, financement illicite,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 février 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Sommet de l’Union africaine

    Le Secrétaire général est revenu à New York, après être allé ce week-end à Addis-Abeba, où il a assisté à la trente-troisième Assemblée de l’Union africaine (UA).

    Hier, le Secrétaire général a pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture officielle. Il a déclaré aux dirigeants africains réunis que le partenariat stratégique des Nations Unies avec l’Union africaine est d’une importance capitale. Il a fait remarquer qu’il existe désormais des liens plus étroits entre l’ONU et l’UA, fondés sur des valeurs communes, le respect mutuel et des intérêts communs, avant d’exprimer sa profonde conviction que les défis de l’Afrique ne peuvent être résolus que par les dirigeants africains.

    Samedi, il a assisté à un petit déjeuner sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Il a souligné à cette occasion qu’en Afrique, l’accès des filles à l’éducation et aux soins de santé continue d’augmenter, tandis que l’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent de devenir entrepreneurs. Toutefois, a-t-il ajouté, les progrès ne sont toujours pas à la hauteur des engagements pris lors de la Conférence de Beijing en 1995.

    Lors d’une conférence de presse samedi, le Secrétaire général a parlé de la Libye, du Sahel, du Coronavirus et du Soudan du Sud. Il a lancé un appel passionné aux dirigeants du Soudan du Sud en leur disant: « Vous n’avez pas le droit de prolonger la confrontation alors que votre peuple souffre tant. Il est temps pour les dirigeants sud-soudanais d’accepter de coopérer et de mériter les gens merveilleux qu’ils ont. »

    Le Secrétaire général a également participé à la réunion des chefs d’État et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, au cours de laquelle les situations au Sahel et en Libye ont été discutées. Soutenir la paix et la stabilité en Libye et au Sahel est une priorité pour les Nations Unies et l’Union africaine, a-t-il déclaré aux membres du Conseil. Il a également défini un cadre pour assurer une plus grande coordination des efforts déployés en Libye par l’ONU et l’UA.

    Nous avons publié ce week-end plusieurs notes sur les réunions bilatérales du Secrétaire général avec des dirigeants africains.

    Pakistan

    Le Secrétaire général sera la semaine prochaine au Pakistan, où il prendra la parole à la Conférence internationale sur les 40 ans d’accueil des réfugiés afghans au Pakistan, qui est organisée par le Gouvernement pakistanais et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Il se réunira également avec des responsables pakistanais de haut niveau.

    Dimanche, le Secrétaire général arrivera à Islamabad, où il tiendra des réunions bilatérales avec le Premier Ministre Imran Khan et le Ministre des affaires étrangères Makhdoom Shah Mahmood Hussain Qureshi, avant de prendre la parole lors d’un événement sur le développement durable et les changements climatiques.

    Lundi, le Secrétaire général prendra la parole à la Conférence internationale, en même temps que le Haut-Commissaire pour les réfugiés Filippo Grandi. Il participera à une table ronde de haut niveau et à d’autres événements de cette Conférence. Le Secrétaire général, le Haut-Commissaire et le Ministre des affaires étrangères s’adresseront également à la presse. Le Secrétaire général rencontrera aussi le Président du Pakistan, Arif Alvi, dans la journée de lundi.

    Mardi, le Secrétaire général sera à Lahore, où il rencontrera des étudiants et participera à un événement sur la campagne de vaccination contre la poliomyélite au Pakistan. Il se rendra également à Kartarpur pour visiter un site saint, Gurdwara Darbar Sahib Kartarpur.

    Le Secrétaire général sera de retour à New York mercredi 19 février.

    Syrie

    L’ONU reste profondément alarmée par la sécurité et la protection de plus de trois millions de civils se trouvant à Edleb et dans les régions environnantes, dont plus de la moitié sont des personnes déplacées, alors que l’on continue de recevoir des informations faisant état de frappes aériennes et de bombardements en Syrie.

    Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a confirmé qu’au moins 49 civils, dont 14 femmes et 17 enfants, avaient été tués dans des incidents survenus entre le 1er et le 5 février. En janvier, le même Bureau a confirmé qu’au moins 186 civils, dont 33 femmes, 37 garçons et 30 filles, avaient été tués.

    Depuis le 1er décembre, quelque 689 000 civils ont été déplacés en raison des hostilités, dont environ 80% de femmes et d’enfants. Cela représente une augmentation de plus de 100 000 civils en moins d’une semaine.

    Au cours du week-end, la pluie, la neige et les températures glaciales dans le nord-ouest de la Syrie ont aggravé les conditions de vie déjà difficiles des personnes déplacées et des communautés d’accueil. Parmi les personnes les plus touchées figurent les personnes hébergées dans des camps, des établissements informels ou des bâtiments inachevés.

    Les priorités urgentes pour l’aide à fournir sont la nourriture, les abris, l’eau et l’assainissement, l’hygiène, la santé, l’éducation et la protection. La communauté humanitaire dispose d’un plan opérationnel pour répondre aux besoins d’un maximum de 800 000 personnes dans le nord-ouest de la Syrie sur une période de six mois et il faut 336 millions de dollars pour le mettre en œuvre.

    Libye

    La première série de pourparlers de la Commission militaire mixte libyenne (5+5), qui avait débuté le 3 février, s’est achevée samedi après-midi à Genève.

    Dans un communiqué de presse, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé sa gratitude aux deux parties pour leur venue à Genève, pour avoir respecté sérieusement les responsabilités qui leur avaient été confiées ainsi que pour l’esprit professionnel et positif qui a caractérisé leurs discussions.

    La MANUL prend note du consensus existant sur l’importance de maintenir la trêve annoncée le 12 janvier dernier, de la nécessité de respecter celle-ci et de s’abstenir de la violer. Alors que les deux parties ont convenu de la nécessité de poursuivre les négociations afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu global, la MANUL a proposé le 18 février 2020 comme date de démarrage d’un nouveau cycle de pourparlers à Genève de la Commission militaire mixte 5+5.

    Coronavirus

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé aujourd’hui qu’elle convoquait demain, à Genève, un forum mondial sur la recherche et l’innovation pour mobiliser une action internationale contre le coronavirus. Une équipe d’experts envoyée en mission préparatoire vient d’arriver en Chine, pour jeter les bases d’une plus grande équipe internationale.

    L’OMS s’emploie également à doter les laboratoires de la capacité de diagnostiquer rapidement les cas. Jusqu’à présent, l’agence a envoyé des kits de diagnostic dans 14 pays et a identifié plus de 160 laboratoires dans le monde qui sont dotés de la bonne technologie pour diagnostiquer le coronavirus.

    L’agence a indiqué qu’il y a eu jusqu’à ce jour 40 235 cas de coronavirus en Chine et 909 décès. En dehors de la Chine, il y a 319 cas répartis sur 24 pays, dont un qui a été mortel. L’OMS a indiqué que la tendance générale n’avait pas changé, 99% des cas signalés étant en Chine, dont la plupart sont bénins. Environ 2% sont des cas mortels, ce qui est encore trop, a souligné l’OMS.

    OMS

    Aujourd’hui, l’OMS et la Fondation pour l’innovation de nouveaux tests diagnostics ont annoncé un nouvel accord de collaboration pour renforcer le diagnostic médical et la surveillance des maladies dans les pays pauvres en ressources.

    Les défis sanitaires mondiaux tels que la nouvelle flambée de coronavirus en cours démontrent que sans ces éléments essentiels, nous ne pouvons espérer promouvoir la santé, assurer la sécurité du monde et aider les personnes vulnérables, a déclaré le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

    Cet accord de collaboration stratégique sera mis en œuvre sur une période initiale de cinq ans.

    AIEA

    Aujourd’hui, à Vienne, plus de 57 ministres et plus de 2 000 experts réunis au siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont adopté une déclaration visant à renforcer la sécurité nucléaire mondiale et à contrer la menace du terrorisme nucléaire et d’autres actes malveillants.

    Dans la déclaration, les États membres de l’AIEA réaffirment les objectifs communs de non-prolifération nucléaire, de désarmement nucléaire et d’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, et reconnaissent que la sécurité nucléaire contribue à la paix et à la sécurité internationales.

    La Conférence se poursuit jusqu’à vendredi. Plus d’informations sont disponibles en ligne.

    Légumineuses

    C’est aujourd’hui la Journée internationale des légumineuses, également connues sous le nom de légumes secs.

    Les légumineuses sont remplies d’éléments nutritifs et ont une teneur élevée en protéines, ce qui en fait une source idéale de protéines, en particulier dans les régions où la viande et les produits laitiers ne sont pas physiquement ou économiquement accessibles. Les légumineuses peuvent également contribuer à l’atténuation des changements climatiques en réduisant la dépendance à l’égard des engrais synthétiques utilisés pour introduire l’azote artificiellement dans le sol.

    Vous pouvez en apprendre davantage sur les légumineuses en visitant le site Web de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

    Tableau d’honneur

    Nous remercions l’Autriche et la Croatie pour leurs paiements complets au budget ordinaire de l’ONU. Cela porte à 44 le nombre total d’États Membres qui se sont entièrement acquittés de leurs dus.

    ONU Media

    Tags : Pakistan, Sommet Union Africaine, Syrie, légumineuses, Libye, coronavirus, OMS, AIEA,

  • La Guinée avant qu’Alpha Condé ne trahisse l’esprit d’Ahmed Sékou Touré

    Quand la Guinée dit « non » au Général (1)

    La Guinée est un territoire colonial qui a fait peu parler de lui jusque dans les années 1940. En 1945, des émeutes éclatent à Conakry à l’occasion d’élections municipales. Une bonne partie des mécontents sont persuadés que le scrutin est truqué. Ce soulèvement, maté par la force, indigne Ahmed Sékou Touré, engagé dans la vie syndicale de son territoire. En 1946, ce dernier ce rend au Congrès de Bamako et participe à la naissance du RDA. Mettant à profit son réseau de connaissances au sein du milieu syndical guinéen, Sékou Touré fonde le Parti démocratique de Guinée (PDG), section locale du RDA. Devenu vice-président en 1957, ce leader politique déjà reconnu n’entend pas rompre totalement avec la France, mais souhaite
    affirmer la personnalité politique de la Guinée et plus largement du continent africain.

    Les élections organisées dans le cadre du référendum doivent se tenir à Conakry le 2 octobre 1958. Voter « non » reviendrait à disposer immédiatement de l’indépendance. Tandis que l’ensemble des territoires français se prononcent massivement pour le « oui » (2), la Guinée rejette le projet gaullien par près de 95% des suffrages. Théoriquement, et sur le plan juridique, rien n’empêche la Guinée de demander son indépendance immédiate. Ce droit lui est d’ailleurs reconnu par la Constitution de la Ve République adoptée le 4 octobre. La volonté du gouvernement français de préserver ses intérêts sur le continent est cependant plus forte.

    A ce moment, Jacques Foccart est déjà le conseiller particulier du président en matière africaine. Ancien résistant, spécialisé dans le « renseignement et l’action » pendant la guerre, spécialiste dès 1947 des affaires africaines au RPF (Rassemblement du peuple français), parti gaulliste, Foccart est prêt à mener une guerre subversive en Guinée afin de protéger les intérêts français sur place, et de prévenir toute velléité d’indépendance de la part des États voisins. Maurice Robert, son interlocuteur et ami à Dakar (3), est chef de poste au SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage). Il est un des artisans de la campagne de déstabilisation qui vise à prouver aux territoires africains encore sous tutelle qu’hors de la France, il n’y a point de salut. Dès lors, les services du SDECE, aidés par le haut-commissaire de l’AOF Pierre Messmer, s’emploient à étouffer l’économie guinéenne. De la fausse monnaie sort des imprimeries du SDECE et inonde la Guinée. Messmer dépêche également des militaires à Conakry afin de s’emparer du trésor du gouvernement de Guinée : le pays n’aura donc pas de budget pour sa première année d’indépendance ! Dans le même temps, le personnel administratif et militaire français quitte le pays en trois mois seulement emportant tout le matériel possible. Avant de partir, des colons français, planteurs pour la plupart, saccagent le matériel agricole ainsi que les plantations qu’ils abandonnent. Enfin, la Guinée demande officiellement à la France la signature d’un accord d’association (9 octobre 1958) comme elle en avait le droit. Bien entendu, l’ancienne métropole fait la sourde oreille. Qu’à cela ne tienne, Sékou Touré, qui déclarait en août 1958 que la Guinée préférait « la pauvreté dans la liberté plutôt que la richesse dans l’esclavage » (4) , n’hésite pas à mettre en œuvre une diplomatie ambitieuse et à solliciter l’aide technique et financière de l’URSS et de la Chine, geste lourd de conséquence en période de guerre froide… (5)

    Sur le plan politique, Maurice Robert active un réseau d’« honorables correspondants » visant à fortifier l’opposition à Sékou Touré. Il est également sommé d’organiser sur place des « postes de liaison et de renseignement » (PLR) qui finissent par quadriller un certain nombre d’États africains francophones au moment de l’indépendance. Officiellement, ces PLR visent à organiser les services de renseignements des « jeunes » États proches de la France. Officieusement, ils servent une stratégie d’isolement de la Guinée.

    En somme, l’exemple guinéen pose de façon très claire les bases de ce qui devient progressivement le système « françafricain ». Celui d’une ingérence de la France dans les affaires internes d’un État officiellement indépendant par activation de réseaux interpersonnels. Cette politique de réseautage est mise en œuvre par les agents des services de renseignement français (le SDECE et ses antennes sur place), en lien avec des leaders politiques locaux ou étrangers hostiles au régime visé. Tout ceci se fait en marge des institutions « officielles » de l’État et accorde à la cellule africaine de l’Élysée, et tout particulièrement à son responsable, Foccart, un pouvoir considérable. L’enjeu semble déjà clair : il s’agit de préserver à tout prix les intérêts économiques et politiques de la France qui fait de l’Afrique son domaine d’intervention régalien, mieux, une affaire présidentielle. Avec la marche vers les indépendances au cours des années 1959-1960, tout se passe comme si la métropole souhaitait partir pour mieux rester.

    (1) Kaba Lansiné, Le « non » de la Guinée à De Gaulle, Paris, éd. Chaka, 1990.

    (2) La colonie « modèle » de Côte-d’Ivoire voit le « oui » l’emporter à 99,9% des suffrages exprimés, meilleur score de l’AOF, mais résultat pour le moins suspect…

    (3) Maurice Robert a combattu en Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale sous les couleurs de la France libre. En 1947, il rencontre Jacques Foccart, un des artisans de la création du RPF que ce dernier tente d’implanter solidement en Afrique.

    (4) Discours prononcé par Ahmed Sékou Touré le 25 août 1958. Destiné au président du Conseil De Gaulle, ce document a été remis par Sékou Touré à Jacques Foccart qui n’a pas cru bon de le présenter au Général. Ceci explique en partie la fureur de De Gaulle qui découvre alors un discours bien loin de la marque d’indéfectible attachement à la France à laquelle il s’attendait. Le texte est écrit dans un style plein de retenue, mais annonce clairement la volonté de la Guinée de marcher sur la voie de l’indépendance.

    (5) Camara Sylvain S., La Guinée sans la France, Paris, Presses de la FNSP, 1976.

    Extrait du livre « La « Françafrique » : entre mythe et réalité », de Benoît Beucher

    Tags : Guinée Conakry, Ahmed Sékou Touré, Alpha Condé, françafrique,

  • Union africaine: bataille en coulisses pour le leadership de la ZLECA

    Bien que les questions de sécurité devraient dominer les pourparlers à Addis-Abeba, les délégations ministérielles se sont concentrées vendredi sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et n’étaient pas d’accord sur qui allait devenir le futur secrétaire général de l’organisation.

    « Nous avons décidé que le Secrétariat de la ZLECA serait situé à Accra, mais maintenant nous devons trouver un leader », a déclaré un ministre des Affaires étrangères à quelques mètres de l’entrée de la salle Nelson Mandela du Centre de conférences de l’Union africaine. .

    En d’autres termes, l’Union africaine (UA) n’a pas encore pourvu le poste et est peut-être loin de trouver le candidat idéal.

    Réunies à huis clos en Conseil exécutif, les délégations ministérielles africaines ne se sont pour l’instant pas mises d’accord sur qui sera le futur secrétaire général de l’organisation en charge de la coordination de la mise en œuvre de l’accord.

    Selon nos informations, il y avait de nombreuses applications parmi lesquelles choisir. Quelque 120 personnes ont posé leur candidature avant que le groupe ne soit réduit à six candidats. Après une nouvelle série de pourparlers, le pool a été réduit à trois candidats: une personne de la République démocratique du Congo, une seconde du Nigéria et une troisième d’Afrique du Sud. Un candidat du Cameroun a été éliminé, bien que le pays ait réussi à obtenir un de ses ressortissants un siège au futur Conseil de paix et de sécurité.

    Hégémonie sud-africaine?

    À ce stade, le processus est au point mort et la tension monte d’un cran. Plusieurs délégations ont estimé qu’il était de mauvais goût que deux des trois candidats restants – à savoir le Congolais et le Nigérian – soient présentés par des pays qui n’ont pas encore ratifié le traité de la ZLECA. « C’est vraiment étrange, mais cela fait partie du jeu: n’importe quel Africain peut postuler », a commenté un chef d’agence de l’UA.

    Si la non-ratification est considérée comme un désavantage, le demandeur sud-africain semble avoir un avantage sur les deux autres.

    «Tout ce que le Nigéria avait à faire était de ratifier le traité», a déclaré un ministre. «Le message que le Nigeria a envoyé leur complique les choses. Ils ont fermé leurs frontières avec le Bénin et le Niger et veulent maintenant être les champions du libre-échange. . », A déclaré un autre diplomate dans le doute.
    Sauf que tout n’indique pas Pretoria comme la favorite. Certains pays membres craignent que l’Afrique du Sud ne devienne trop influente sur le continent. Cyril Ramaphosa, du pays, occupe déjà la présidence tournante de l’UA en 2020 et a récemment intégré la troïka de l’UA sur la question du Sahara occidental.

    The Africa Report, 10 fév 2020

    Tags : Afrique, Union Africaine, zone de libre-échange continentale africaine, ZLECA, Afrique du Sud, Sahara Occidental,

  • L’Algérie, 2ème puissance militaire en Afrique. Le Maroc, 6ème

    Dans un article intitulé Puissance militaire africaine (2020), le site Global Fire Power classe les pays du monde selon la puissance de leur armée. Pour cela, il se base sur 50 indicateurs pour classer les armées de 138 pays, dont 35 d’Afrique. « La liste de GFP utilise plus de 50 facteurs dans notre formule interne pour déterminer le score de l’indice de puissance d’une nation donnée («PwrIndx»). Cela donne le classement final tout en permettant aux nations plus petites et plus avancées technologiquement de rivaliser avec les plus grandes et les moins développées », indique GFP.

    Un seul pays africain figure dans le Top 10 des armées les plus puissantes. Voici les 6 armées les plus puissantes du continent :

    Pays                                                  Indice de puissance

    1-Egypte                                           0.1872

    2-Algérie                                           0.4659

    3- Afrique du Sud                           0.4985

    4-Nigeria                                          0.6485

    5-Angola                                           0.8379

    6-Maroc                                             0.8408

    L’Egypte est le seul pays africain qui figure dans le Top 10 des plus puissantes armées du monde, en se positionnant, avec un score de 0,1872, au neuvième rang mondial, devant le Brésil.

    Tags : Maroc, Algérie, armée, puissance, Afrique, Global Fire Power,