Catégorie : presse

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 13 janvier 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Secrétaire général

    Le Secrétaire général est en France aujourd’hui où il doit prendre part à un dîner de travail organisé par le Président français, M. Emmanuel Macron, avec les dirigeants des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger).

    Le dîner, qui a lieu dans la ville de Pau, est organisé pour répondre à la crise au Sahel: il vise à renforcer l’engagement et la collaboration internationaux sur les questions de sécurité, de gouvernance, ainsi qu’en matière humanitaire et de développement.

    Le Haut-Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, M. Josep Borrell; le Président du Conseil européen, M. Charles Michel; le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat; et la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo; prendront également part au dîner.

    Samedi dernier, le Secrétaire général était au Portugal où il a participé à la cérémonie marquant la désignation de Lisbonne comme capitale verte européenne 2020. Dans son discours, il a déclaré que l’humanité menait une « guerre suicidaire » contre la nature, et il a souligné que 2020 devrait être l’année de lutte contre les changements climatiques.

    Le Secrétaire général reviendra à New York demain matin.

    Colombie

    Ce matin, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Colombie, M. Carlos Ruiz Massieu, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité. Il a déclaré que l’année dernière la Colombie avait continué de faire des progrès importants dans le processus de paix.

    M. Ruiz Massieu a souligné que ces gains durement acquis doivent être protégés et mis à profit par la mise en œuvre globale de l’accord de paix. Il a encouragé les parties à approfondir leur dialogue pour pouvoir mettre en œuvre cet accord.

    En ce qui concerne les violences récentes dans certaines communautés, M. Ruiz Massieu a déclaré que la paix ne sera pas pleinement établie si les voix des dirigeants sociaux continuent à être réduites au silence, et si les anciens combattants qui ont déposé leurs armes et se sont engagés à leur réintégration continuent d’être tués. Il a appelé à traduire en justice les auteurs de ces attaques et à prendre des mesures plus efficaces pour protéger les personnes et les communautés.

    Syrie

    L’ONU demeure profondément préoccupée par la sécurité et la protection de 3 millions de civils à Edleb, dans le nord-ouest de la Syrie, dont plus de la moitié sont des déplacés internes, alors que de nouvelles informations ont fait état de frappes aériennes et de bombardements au cours du week-end dernier.

    Alors qu’un cessez-le-feu, entré en vigueur le 12 janvier, avait apparemment conduit à un certain calme, des frappes aériennes intensives le 11 janvier dans des villes de la région auraient fait 21 morts, dont huit enfants et cinq femmes, et causé la destruction d’infrastructures civiles. Des dizaines de personnes supplémentaires ont été blessées, dont bon nombre étaient des femmes et des enfants.

    L’ONU exhorte toutes les parties, et celles qui ont une influence sur elles, à assurer la protection des civils et des infrastructures civiles, conformément à leurs obligations découlant du droit international humanitaire.

    Yémen

    L’opération humanitaire au Yémen reste la plus importante au monde, avec 24 millions de personnes -soit environ 80% de la population du pays– qui ont besoin d’une assistance vitale.

    Environ 7,4 millions de personnes ont besoin d’une assistance nutritionnelle, dont 2,1 millions d’enfants de moins de cinq ans et 1,1 million de femmes enceintes ou allaitantes qui ont besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë.

    Au 8 janvier, près de 861 000 cas possibles de choléra avaient été signalés depuis 2019, dans 324 des 333 districts du Yémen.

    Quelque 3,6 millions de personnes sont déplacées dans le pays, dont près de 400 000 depuis 2019.

    Le Conseil de sécurité a renouvelé aujourd’hui le mandat de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) pour une nouvelle période de six mois.

    Philippines

    Les Nations Unies sont en contact avec le Gouvernement des Philippines, qui dirige les opérations de réponse après l’éruption du volcan Taal dans la région de Calabarzon, à 70 kilomètres au sud de Manille, la capitale.

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que 18 000 personnes ont trouvé refuge dans des centres d’évacuation, un chiffre qui devrait augmenter.

    L’OCHA, avec l’Agence des Nations Unies pour les migrations, l’OIM, dispose d’équipes sur le terrain qui fournissent des conseils techniques au Gouvernement. Ces équipes se rendront dans les centres d’évacuation et examineront les besoins pour le soutien des autorités philippines.

    L’OCHA félicite le Gouvernement pour la rapidité de son aide aux personnes touchées par l’éruption volcanique. L’équipe de pays pour l’action humanitaire des Nations Unies est prête à fournir un soutien supplémentaire en fonction des besoins et des demandes.

    Coronavirus

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré aujourd’hui qu’elle travaille avec des responsables en Thaïlande et en Chine, après des informations selon lesquelles le nouveau coronavirus a été confirmé chez une personne en Thaïlande.

    Cette personne s’est rendue en Thaïlande depuis Wuhan, en Chine, et se remet maintenant de sa maladie.

    L’OMS affirme que le cas identifié dans un autre pays est une raison de plus pour renforcer son appel à poursuivre la surveillance active et la préparation.

    L’OMS peut fournir des conseils sur la manière de détecter et de traiter les personnes atteintes du nouveau virus. La Chine a partagé le séquençage génétique, ce qui permet aux pays de diagnostiquer rapidement les patients.

    L’OMS souligne également qu’il est essentiel que les enquêtes se poursuivent en Chine pour identifier l’épidémie.

    Le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, consultera les membres du Comité d’urgence de l’OMS.

    Haïti

    Hier, Haïti a marqué le dixième anniversaire du tremblement de terre qui a tué des centaines de milliers de personnes, dont 102 membres du personnel de l’ONU.

    À Port-au-Prince, le personnel des Nations Unies s’est réuni à 16 h 30 pour une cérémonie sur le site de l’hôtel Christopher – l’ancien siège de la mission de maintien de la paix qui s’était effondrée pendant le tremblement de terre.

    Dans un communiqué de presse publié au nom de l’équipe de pays des Nations Unies, Mme Helen La Lime, Cheffe de la mission politique des Nations Unies, a déclaré que « si nous honorons les victimes, la commémoration de cet événement tragique doit également être une source d’engagement renouvelé et un appel à s’unir derrière la vision d’une Haïti stable, démocratique, inclusive et prospère ».

    Elle a réitéré l’engagement constant de l’ONU à soutenir la population et les dirigeants d’Haïti pour répondre à ces aspirations.

    Tout au long de la semaine, d’autres événements marqueront cet anniversaire. À Tunis, l’ONU a inauguré, aujourd’hui, la salle Hedi Annabi, en la mémoire de l’ancien chef de la mission de l’ONU, qui avait péri lors du tremblement de terre. M. Annabi était également Sous-Secrétaire général pour les opérations de maintien de la paix.

    Des commémorations sont également prévues à Genève, mercredi, tandis que le Secrétaire général présidera vendredi au Siège un événement pour le souvenir.

    Déclarations

    Dans une déclaration publiée ce week-end, le Secrétaire général a dit qu’il était préoccupé par l’augmentation des tensions au Sahara occidental alors que le rallye-raid Africa Eco Race s’apprête à traverser Guerguerat. Le Secrétaire général appelle tous les acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à désamorcer les tensions.

    Dans une autre déclaration, M. António Guterres a présenté ses sincères condoléances à la famille royale, au Gouvernement et au peuple d’Oman à l’occasion du décès de Sa Majesté le Sultan Qaboos Bin Said. Le Sultan Qaboos a dirigé Oman pendant 50 ans et était le fer de lance de la transformation d’Oman en un pays prospère et stable.

    Rapport du Conseil de sécurité

    La Division des affaires du Conseil de sécurité a publié la dernière édition de sa publication phare en ligne – « 2019 Highlights of Security Council Practice ».

    L’édition de cette année a été publiée sur une toute nouvelle plateforme, tirant parti des nouvelles technologies et de la conception visuelle, ainsi que d’une étendue de données pour améliorer l’interactivité et l’engagement des utilisateurs. Cette édition 2019 comprend des données sur les réunions du Conseil de sécurité datant de 1946.

    Le rapport est désormais disponible sur le site de la Division des affaires du Conseil de sécurité.

    Liban

    Le Contrôleur des Nations Unies a informé que le Liban avait fait un paiement pour sa quote-part du budget ordinaire. Son droit de vote est ainsi rétabli.

    UN PRESS RELEASE, 13 jan 2020

    Tags : Secrétaire général, Colombie, Syrie, Yémen, Philippines, Coronavirus, Haïti, Sahara occidental, Africa Eco Race,

  • Tunisie / Commémoration de la révolution dans un climat de morosité: la démocratie, c’est dur

    Pendant 8 ans, on avait commémoré la révolution du 14 janvier 2011 sur fond de désenchantement face à une crise multiforme qui ne fait que s’aggraver Ce sera malheureusement le cas cette année aussi.

    A mesure que les années passent, on prend de plus en plus conscience du prix à payer pour passer de la dictature à la démocratie. On s’aperçoit que celle-ci n’est pas la panacée.

    Au surplus, cette liberté que nous chérissons tant ne se décrète pas. Elle nécessite un long apprentissage, une nouvelle mentalité, des sacrifices et surtout elle n’a pas que des avantages, puisq’elle peut devenir une véritable malédiction si on en abuse.

    C’est ce à quoi Churchill voulait attirer notre attention quand il a défini la démocratie comme le pire de systèmes à l’exception de tous les autres.

    La démocratie, c’est la maîtrise de soi, c’est la rationalité, c’est la modération, c’est la tolérance, c’est le rejet de la violence, c’est le patriotisme, c’est toute une culture que nous n’avons pas encore. Ce qui ne veut pas dire qu’elle est hors de notre portée.

    Au contraire, de par notre histoire, notre homogénéité, notre tempérament pacifique qui privilégie les solutions pacifiques et les compromis, nous sommes peut-être le peuple arabe le mieux qualifié pour y accéder. Il suffit de faire les efforts qu’elle requiert.

    Leaders, 13 jan 2020

    Tags: Tunisie, printemps arabe, démocratie,

  • Algérie : Les partis se repositionnent

    FLN, RND, MSP… L’heure des repositionnements

    C’est l’heure des repositionnements chez nombre de partis, ceux de l’ex-allégeance notamment mais également chez ceux ayant longtemps évolué à la périphérie, ceci à la faveur de la nouvelle donne politique induite par l’élection du président de la République et la poursuite d’un mouvement populaire décidé à faire le grand ménage dans les mœurs en usage jusqu’ici.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Exercice plus que délicat que celui auquel nombre de partis sont contraints par la force d’une nouvelle donne politique induite par la déferlante citoyenne du 22 février dernier qui impose, désormais, de nouvelles pratiques et mœurs politiques autres que celles ayant prévalu jusqu’ici.

    Un exercice à valeur de véritable pari pour, notamment, les partis de l’ex-allégeance, le duo FLN-RND en tête, cible privilégiée des millions de manifestants qui, depuis le 22 février écoulé et sans discontinuité, réclament leur mise au placard.

    Un duo qui s’efforce, une fois la grosse tempête passée, à la faveur surtout du déroulement, dans les conditions que l’on sait, de l’élection présidentielle du 12 décembre dernier, de sortir progressivement la tête de l’eau. Surtout que les deux partis qui ont de tout temps servi de façade partisane au pouvoir en place vivent de similaires situations avec pratiquement l’adoption de mêmes feuilles de route pour s’en sortir.

    D’ex-secrétaires généraux et nombre de cadres en détention provisoire et condamnés pour certains, pour des affaires de corruption, des secrétaires généraux intérimaires floués, ayant complètement perdu la boussole lors du dernier scrutin présidentiel et faisant face à des frondes de leurs bases militantes.

    Et face à ces tableaux de bord clignotant au rouge, les directions intérimaires du FLN et du RND adoptent le même antidote, soit mettre le cap sur des congrès à l’effet de conférer la légitimité à leurs directions avec la perspective chez le second de changer même de dénomination pour, en quelque sorte, se mettre à l’air du temps empreint de «dégagisme». Mais avant, on a pris le minutieux soin de signifier leur disponibilité à travailler avec le nouveau président de la République dans l’intérêt de l’Algérie et de son peuple, de saluer la composante du nouveau gouvernement, le dialogue inclusif auquel il appelle tout comme la mise sur pied d’un comité d’experts constitutionnalistes chargé d’élaborer des propositions en prévision d’une révision profonde de la Constitution. Manière à ces deux partis de se replacer et de se repositionner en vue des prochaines échéances politiques, élections législatives et locales probablement.

    Ceci dit, au sein des deux autres membres de l’ex-allégeance, le TAJ et le MPA dont les premiers responsables sont également en détention provisoire pour des affaires de corruption, le coma semble encore se prolonger. Ceci même si au sein du premier parti, on tente de se contenter du minimum requis avec des communiqués laconiques signés du président intérimaire du parti et dans lesquels il manifeste son soutien au nouveau Président et à toute sa démarche.

    Et dans le camp de l’opposition, certains partis, notamment ceux émargeant dans la mouvance verte, commencent à opérer un virage à 180 degrés, entamant un repositionnement en douceur.

    C’est le cas, notamment, du MSP qui, après avoir boudé à contre-cœur l’élection présidentielle du 12 décembre dernier, s’éloigne de plus en plus du mouvement populaire du 22 février qu’il a fait semblant d’accompagner jusqu’ici et dont la poursuite semble aller à contresens de sa volonté de renouer avec sa philosophie et sa doctrine entriste. D’où l’opération de charme que son président a entamée envers le président de la République. Dans une conférence de presse animée samedi dernier, Abderezzak Makri a déclaré que la fraude électorale exercée par la «Issaba» durant des années a empêché son parti d’atteindre le pouvoir. «Notre parti a subi l’injustice», a-t-il fait savoir, estimant que le défunt «Mahfoud Nahnah y était parvenu lors de l’élection de 1995, mais les résultats du scrutin avaient été falsifiés». Et au président du MSP de déclarer dans la foulée «œuvrer avec sérieux et efficacité à formuler des propositions sur l’amendement de la Constitution».
    «En vue de donner sa véritable valeur aux élections législatives, le gouvernement doit être issu de la majorité parlementaire.

    Si les Algériens sont d’accord pour un régime semi-parlementaire ou semi-présidentiel, le MSP ne s’y opposera pas», a estimé Makri, affirmant que «le gouvernement doit représenter la majorité plébiscitée par le peuple».

    M. K.

    Le Soir d’Algérie, 14 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, partis, RCD, FFS, FLN, MSP, Constitution,

  • Retraites : 49-3 et enfumage sur l’âge pivot, le gouvernement prêt à tout pour faire passer sa réforme

    La CFDT baisse son froc, comme prévu

    Ce samedi, Edouard Philippe expliquait être prêt à retirer provisoirement l’âge pivot de son texte de loi, recevant les félicitations de la CFDT. Dans le même temps, on apprenait que le gouvernement pourrait passer en force grâce à l’article 49:3.

    Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas et que plus d’un million de Français étaient encore dans la rue ce jeudi, le gouvernement d’Emmanuel Macron a enfin joué la carte que tout le monde prévoyait, celle de la suppression de l’âge pivot. Dans une lettre ouverte adressée aux syndicats, le premier ministre a annoncé à être « disposé à retirer du projet de loi la mesure de court terme (…), consistant à converger progressivement à partir de 2022 vers un âge d’équilibre de 64 ans en 2027 ». Pour autant, le gouvernement n’ira même pas au bout de ce stratagème puisqu’il s’agit d’une mesure provisoire. Philippe ajoute ainsi que « le projet de loi prévoira que le futur système universel comporte un âge d’équilibre ». Reste à savoir à quel âge sera fixé ce point d’équilibre. En l’état, rien ne nous empêche d’imaginer un seuil fixé encore plus haut que les 64 ans prévus à l’origine. Rappelons que tous ceux qui prendront leur retraite avant ce fameux seuil seront pénalisés d’un malus.

    La CFDT, toujours prompte à emboîter le pas aux réformes libérales, et qui s’était placée jusqu’ici dans l’opposition partielle à cette réforme, semble enfin rentrer dans le rang. En effet, son président, Laurent Berger, s’est félicité de cette décision et a évoqué une « victoire pour la CFDT ». Il voit même dans cette annonce « une volonté de compromis du gouvernement ». De son côté, la CGT de Philippe Martinez continue de réclamer le retrait complet du projet.

    « Un stratagème grossier » cousu de fil blanc

    Le déroulement de cette affaire était donc bel et bien cousu de fil blanc. On avait ainsi déjà pu entendre depuis plusieurs semaines certains intellectuels prédire le déroulement des opérations. Le politologue Thomas Guénolé, annonçait par exemple cet « enfumage » depuis près d’un mois, y voyant un « stratagème grossier ».

    Du côté politique, l’opposition n’a pas manqué de se faire entendre. Florian Philippot se moquait ainsi de Laurent Berger « partenaire de jeu d’Emmanuel Macron » qui « joue parfaitement son rôle ». François Asselineau, lui, dénonçait « une grosse ficelle concoctée depuis longtemps par la CFDT » et demandait le retrait de « toute la réforme ». Même son de cloche chez le député insoumis Adrien Quatennens qui ironisait en se demandant si « le gouvernement pourrait provisoirement cesser de nous prendre pour des imbéciles » et appelait à « rester mobilisés ».

    Le même jour, le projet de loi intégral a commencé à filtrer sur la toile et est devenu facilement téléchargeable. Dans ce document, on apprend notamment qu’un « Conseil d’Administration de la Caisse nationale universelle de retraites » sera mis en place par le gouvernement. Et cet organisme devrait, semble-t-il, décider d’absolument tout, passant outre le parlement, les syndicats, et bien sûr les citoyens. Comme l’explique le magazine indépendant Frustration, le conseil sera notamment en charge de la valeur du point, le fameux âge d’équilibre ou encore du niveau de valorisation des pensions. Mais le texte tient à rassurer le peuple français : ce conseil sera surveillé par un « comité d’expertise indépendant ». Et pour être sûr que ce comité soit bien indépendant, il sera nommé par … le chef de l’État, le président de l’assemblée nationale et celui du sénat ! Un vaste champ politique très représentatif allant donc des libéraux aux ultra-libéraux…

    Passer en force pour éviter la déroute aux municipales

    Pour couronner le tout, on apprend aujourd’hui que le gouvernement envisagerait de faire passer sa réforme via l’article 49:3 de la constitution ou bien par des ordonnances, procédure déjà utilisée par LREM en 2017. En haut lieu, on pense ainsi s’éviter de longs débats au Parlement et faire passer la loi en force, très rapidement. Un proche d’Emmanuel Macron aurait même déclaré que « Plutôt que de se payer une guérilla parlementaire majeure à quinze jours des municipales, on pourrait passer d’un coup. » L’un des ministres du gouvernement, dont le nom n’a pas filtré aurait aussi renchérit : « On entre dans les municipales, les régionales, les départementales ; on se rapproche de la présidentielle… A-t‑on vraiment envie de se taper une réforme des retraites qui dure des mois et des mois ? » Ce véritable coup de force interviendrait alors que la contestation se fait de plus en plus forte dans les rues et que le mouvement de grève qui touche la France a battu tous les records. Pour Etienne Chouard, essayiste, chantre de la démocratie « directe » la « procédure des ORDONNANCES est une procédure scélérate, une confusion des pouvoirs, un outil idéal pour un tyran. ». Elle pourrait en tout cas rappeler au bon souvenir des nostalgiques la belle époque de Manuel Valls, ou sévissait déjà en sous-main, un certain Emmanuel Macron…

    Source

    Tags : France, Emmanuel Mcron, réforme, retraites, syndicats, CFDT,

  • Algérie – Libye : Inverser la courbe

    Alors qu’en Libye on était à deux cheveux d’entrer dans la phase finale de la confrontation entre les belligérants de cette guerre qui n’en finit pas, et que des puissances étrangères préparaient déjà leur stratégie pour faire entrer leurs troupes sur les champs de la guerre, voilà que l’Algérie reprend l’initiative et engage un large mouvement de consultation qui a permis la visite du président du GNA, du ministre italien des Affaires étrangères, de celui de l’Egypte mais aussi de la Turquie, pour voir enfin les voix de la paix et du dialogue se repositionner dans cet échiquier des plus compliqués.

    Et presque naturellement, un axe Alger-Berlin s’est mis en place où la chancelière Merkel a pris langue immédiatement avec le président Tebboune pour pousser vers un cessez-le feu, en attendant de mettre en pratique les meilleurs moyens de relancer un vrai dialogue entre les parties en conflit en Libye.

    Ce nouveau souffle imprégné par les deux Capitales, allait reculer les tambours de la guerre et permettre de pousser au plus loin l’option du dialogue. Une option qui a pris plus d’épaisseur avec l’appel des présidents russe et turc pour taire les armes. Un appel qui, enfin, allait être accepté hier, aussi bien par les groupes fidèles à As-Serraj que ceux fidèles au maréchal Hafter.

    Ce retour de l’Algérie sur le dossier libyen, a encouragé les autres groupes qui travaillent sur une solution négociée au conflit à bouger plus et reprendre l’initiative. Et c’est ce qui s’est concrétisé avec la visite du ministre congolais des Affaires étrangères, émissaire du président congolais, Denis Sassou N’Guesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, porteur d’un message du président Denis Sassou N’Guesso pour l’organisation d’un sommet des chefs d’Etat membres de ce Comité à un sommet.

    Ainsi, en Afrique et en Europe on croit possible de reprendre le chemin du dialogue, tel que toujours préconisé par l’Algérie et on voit ici et là que l’opportunité est cette fois bien réelle, notamment avec le retour remarqué d’Alger sur la scène internationale et le rôle central qu’elle peut jouer grâce à son poids politique et diplomatique pour inverser cette courbe guerrière qui s’est installée dangereusement ces derniers mois.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 12 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Russie, Turquie, Haftar, Sarraj, Tripoli,

  • Les guerres de basse intensité du XXIe siècle : En attendant la lutte finale

    «L’ancien monde est déjà disparu, le nouveau monde n’est pas encore là, et dans cet entre-deux les monstres apparaissent»

    Antonio Gramsci

    Depuis toujours, l’homme se bat avec son prochain, et à plusieurs reprises au cours de l’histoire, des guerres particulièrement meurtrières ont eu lieu, faisant plusieurs millions de victimes. Il est connu que le monde actuel va mal et que la fin du XXe siècle et ce XXIe siècle devaient nous amener à la sérénité, maintenant que la Guerre froide appartient au passé. Après le démantèlement de l’Urss, l’Occident promettait «Un Nouvel Ordre» une «Fin de l’histoire» et une «paix pour mille ans». Les guerres se sont multipliées en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale; principalement visés les pays arabes et musulmans.

    Il est primordial de dresser un bilan des guerres qui affligent plusieurs régions dans le monde afin de développer une conscience profonde d’indignation devant cette situation intolérable qui perdure et qui s’avère la poursuite d’un siècle marqué par plus de 200 guerres. Depuis le début du millénaire on compte jusqu’à ce jour 55 guerres, conflits armés, opérations militaires ou révoltes, cette période ayant été désignée par l’ONU comme un temps fort pour le développement avec les Objectifs du Millénaire. Mieux encore il semble qu’il n’y ait que 11 pays qui ne soient pas en guerre dans le monde. On y retrouve la Suisse, le Brésil, le Vietnam et curieusement le Qatar dont on sait qu’il est un exportateur net de la violence grâce à sa diplomatie du chéquier.

    La militarisation planétaire s’intensifie

    De fait nous dit le professeur Jules Dufour: «Avec le démantèlement de l’Urss on pensait que les dépenses militaires baisseraient; après une petite pause elles continuèrent d’augmenter de façon constante. Depuis le début du XXIe siècle le processus de militarisation de la planète s’est intensifié. La course aux armements ne s’est jamais arrêtée. Bien au contraire, plusieurs guerres sont venues alimenter les industries de guerre des grandes puissances. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une ère de grandes tensions entre les puissances occidentales et la Russie, mais aussi de la curée pour un redécoupage du Moyen-Orient et des pays arabes. 90% de décès dans toutes les guerres sont des civils et les États-Unis ont lancé 201 sur les 248 conflits armés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. (1)

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a eu 248 conflits armés dans 153 endroits à travers le monde. Les États- Unis ont lancé des opérations militaires à l’étranger 201 entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 2001, et depuis lors, d’autres, notamment en Afghanistan et en Irak.» (2)

    Les stocks nucléaires mondiaux

    Le professeur Jules Dufour rapporte que: «Selon les données analysées par Robert S. Hans et M.Kristensen en 2006, «malgré les incertitudes, le total mondial des armes nucléaires entreposées est considérablement inférieur à ce qu’il était pendant le pic de la Guerre froide en 1986 avec 70.000 têtes nucléaires. Par le biais de toute une série d’accords sur le contrôle des armes et des décisions unilatérales, les Etats possédant des armes nucléaires ont réduit le stock mondial à son niveau le plus bas en 45 ans. «Nous estimons que neuf Etats possèdent environ 27.000 têtes nucléaires intactes, dont 97% font partie des stocks des États-Unis et de la Russie Environ 12.500 de ces têtes nucléaires sont considérées comme étant opérationnelles, le reste étant en réserve ou en attente d’être démantelée parce que plus opérationnelles.» En dépit des réductions annoncées des armes nucléaires, le Sipri souligne que, leur puissance ne cessant d’augmenter, elles demeurent une menace importante. Aujourd’hui, huit pays (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan et Israël) possèdent plus de 20.500 têtes nucléaires. «Plus de 5000 sont déployées et prêtes à l’emploi, dont 2000 sont maintenues dans un état de haute alerte opérationnelle.» (1) (3)

    «Pour l’année 2010, les dépenses militaires globales ont atteint 1112 milliards d’euros. Malgré l’austérité budgétaire en Europe. Une réduction compensée par les pays du Sud, et les grands émergents en tête: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

    Les ventes d’armes

    Centre névralgique de ce Sud qui s’arme, l’Asie a massivement importé l’année dernière. Des investissements qui sont liés au complexe équilibre régional. «La course aux armements à laquelle se livrent l’Inde et le Pakistan dure depuis plusieurs années, et participe de cette militarisation de l’Asie», témoigne Fabio Liberti, directeur de recherche à l’IRIS. Le montant des ventes d’armes et services à caractère militaire par les plus grandes firmes productrices le Top 100 du Sipri, s’est élevé à 395 milliards de dollars en 2012. «Ce chiffre record a été alimenté par une demande sans précédent des économies émergentes pour des avions militaires et la hausse des tensions régionales au Moyen-Orient et (dans la zone) Asie Pacifique», explique Ben Moores, de IHS Janes. En 2014, l’Arabie saoudite a fait des acquisitions pour une valeur de 64,4 milliards de dollars. Ce pays a dépassé l’Inde pour devenir en 2014 le premier importateur mondial d’équipements militaires.» (1)

    Comment procède l’Occident pour créer le chaos constructeur?

    L’Occident, à sa tête les Etats-Unis, est constamment en train de tenter de remodeler le monde (reshaping:) à sa convenance en fonction de ses intérêts (doctrine du PNAC Project for New American Century)). Ses vassaux sont là pour ramasser les miettes. Depuis le début du siècle conclut le professeur Jules Dufour. Ce sont principalement les membres de l’Otan qui ont semé la terreur et la mort sur cette planète. Ils l’ont fait directement ou par procuration. Le bras militaire de l’Occident exécute une veille permanente aux intérêts des pays membres et n’hésite pas à intervenir, avec les armes, pour les sauvegarder et ce peu importe les conséquences sur les établissements humains et sur les peuples affectés. Des pays détruits, des milliers de morts et des sociétés désintégrées.

    Pour justifier aux yeux de l’opinion publique ses interventions, l’OTAN a mis en place un scénario diabolique pour évincer tout leader ou tout régime «infidèle» qui sera appelé «rogue state», Etat voyou. La technique est la suivante: (1)

    1°Infiltration dans les réseaux sociaux de messages faisant appel au renversement du pouvoir en place et déstabilisation des institutions nationales

    2°Accusations de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité contre le régime devant être évincé du pouvoir;

    3°Constitution à l’étranger d’un gouvernement provisoire rendu légitime par une reconnaissance formelle de la part des gouvernements occidentaux;

    4°Résolution soumise et approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU autorisant le recours à la force armée contre le régime en place dans le but de «sauver» des vies humaines; 5°Création dune zone d’exclusion aérienne (moyen utilisé dans la guerre contre la Libye), 6°Demandes répétées au Président ou au Premier ministre de quitter le pouvoir, par des menaces de sanctions; adoption de sanctions économiques et politiques;6°Interventions armées aériennes et terrestres; reconnaissance de la victoire obtenue par les combattants maintenant perçus par l’Occident comme étant des héros et même des «révolutionnaires».(1)

    Le professeur Dufour oublie d’ajouter, selon nous, le rôle diabolique des médias mainstream qui martèlent en boucle la légitimité du magister dixit. On pourrait aussi compléter en parlant de main basse sur les ressources par l’envoi des sociétés multinationales pour s’approprier tout ce qui est comestible. Après avoir rendu exsangue le pays, il est abandonné à lui-même, la guerre civile, il devient une zone grise en se somalisant inexorablement.

    Les guerres de basse intensité au XXIe siècle

    Il est curieux d’appeler conflits de basse intensité des guerres qui fauchent des milliers de vies. Le label classant les guerres selon les intensités se base sur un étalonnage qui a pour référence les conflits des deux guerres mondiales du siècle dernier. Un constat: quel que soit le type de guerre, les armes ont été achetées par les belligérants et les vendeurs que sont les marchands de morts vendent certaines fois aux deux protagonistes. Le résultat étant le chaos.

    Pour le professeur Jules Dufour, selon l’état du monde 2015, «seule une minorité (des guerres du XXIe siècle) peuvent être décrites comme des conflits interétatiques. Les autres mettent aux prises un État, souvent déliquescent, et une ou plusieurs rébellions, avec pour enjeu le contrôle du pouvoir, du territoire ou des ressources naturelles. Les divisions ethniques et religieuses alimentent ces nouveaux conflits. Mais ils s’enracinent surtout dans les conséquences de la mondialisation, qui enrichit les plus riches et appauvrit les plus pauvres. Dans la plupart des cas, les guerres du XXIe siècle procèdent de la décomposition institutionnelle et sociale, tout en s’inscrivant dans le cadre des rivalités entre les grandes puissances, anciennes ou nouvelles.(…)»(1)

    En Afrique, le Maghreb n’a pas été épargné, avec la révolution salafiste djihadiste les révolutions en Tunisie et en Égypte en 2010 et 2011 sont des facteurs d’instabilité, l’intervention de l’Otan en Libye en 2011 a amené un chaos durable. Le Mali fait face à une guerre civile. Malgré l’intervention de la France, la situation est délicate avec les groupes séparatistes touareg depuis 2012. Malgré l’accord d’Alger de 2015, la guerre continue.

    « La Corne de l’Afrique a continué de vivre dans un climat de terreur et, tout particulièrement en Somalie ou les Shebab poursuivent leur occupation d’une portion du territoire national depuis 1991. Il n’a plus d’Etat au sens institutions centrales. Le conflit inter-soudanais depuis 2011, les grands déplacements de populations et les nombreux camps de réfugiés fuyant la guerre ont marqué la guerre civile au Darfour à partir de 2002. Plus au coeur du continent, nous avons la première guerre civile en Centre-Afrique entre 2004 et 2007 ponctuée de massacres interconfessionnels, des combats fréquents en RDC, la guerre djibouto-érythréenne en 2008, la rébellion islamiste au Nigeria dès 2009, la guerre civile en Libye à partir de 2013.» (1) (4)

    Le Moyen-Orient et l’Asie 27 conflits armés: de nouveaux Sykes-Picot?

    Les conflits les plus meurtriers, poursuit Jules Dufour, ont eu lieu après 2001. L’Afghanistan a été à partir de 2001 jusqu’en 2014 par une coalition de 40 pays (Otan États-Unis). Des dizaines de milliers de morts. (1) Malgré le retrait de l’Otan la situation est chaotique.

    « Les taliban sont aux portes du pouvoir. Le Moyen-Orient continue d’être un champ de bataille. Une véritable hécatombe s’abat sur cette région depuis trop longtemps. Israël a livré trois guerres contre les Palestiniens de Ghaza, une en 2008-2009 une seconde en 2012 et la troisième en 2014 faisant des milliers de victimes. L’Irak est en guerre depuis une trentaine d’années. Depuis 2003, c’est un état de guerre permanente même si les Etats-Unis se sont retirés en 2011. La guerre se poursuit contre l’EI devenu Daesh et dont on ne connaît pas la finalité. La Syrie est à feu à sang depuis 2011. Les différentes coalitions offshore dont Jebhat An Nosra sponsorisées par l’Occident ont permis l’avènement de Daesh dont la prospérité ne peut s’expliquer que par l’adoubement occidental. Le Yémen est dans un état d’instabilité chronique depuis 2001.» (1)

    Depuis mars, une coalition menée par l’Arabie saoudite tente de chasser les Houtis. Des milliers de morts sans résultat. Selon l’ONU, plus de 21,1 millions de Yéménites ont désormais besoin d’assistance humanitaire – soit 80% de la population -, 13 millions d’entre eux souffrent de pénurie alimentaire et 9,4 millions ont un accès réduit à l’eau.

    Les conséquences des guerres: les murs de la honte

    Prenant exemple sur le mur de Berlin et sur celui érigé par Israël dans les territoires occupés, et celui de l’Egypte contre Ghaza, le projet de la Tunisie vise à ériger un mur en face de la Lybie. Pour rappel, le continent compte sept: Le mur des sables entre le Maroc et la République sahraouie, les murs autour des enclaves espagnoles de Melilla et de Ceuta, le mur entre le Zimbabwe et la Zambie, le mur entre le Botswana et le Zimbabwe aussi appelé le grillage de la discorde, le mur entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe et, enfin, le mur entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. Une forte opposition à la construction de ce mur est venue de la Libye: pour les responsables de Fajr Libya (coalition de milices au pouvoir) dans l’ouest du pays, il n’y a pas de mots assez durs, c’est un nouveau «mur de Berlin»,

    Le conflit centenaire israélo-palestinien

    Enfin nous ne devons pas oublier de citer, un conflit dont on parle peu est celui opposant Israël aux Palestiniens depuis un siècle avec cette fameuse déclaration de Balfour qui vient implanter le sionisme au coeur de la Palestine.

    «Sur quel ton et dans quelle langue faut-il vous le dire?», demande Gideon Levy aux États-Unis et à l’Europe, exigeant des sanctions contre Israël, seules à même de parvenir à une égalité des droits entre Israéliens et Palestiniens. (…) Les Américains ont plié bagage, les Européens ont renoncé, les Israéliens s’en réjouissent et les Palestiniens sont désespérés. (…) Jusqu’à présent, on a utilisé la flagornerie à l’égard d’Israël, lui présentant une carotte après l’autre pour tenter de lui plaire. Cela s’est avéré un échec retentissant. (…) Tant qu’ils n’ont pas à payer le prix de l’occupation et que les citoyens ne sont pas sanctionnés, ils n’ont aucune raison d’y mettre un terme et même de s’en préoccuper.» (5)

    Les empêcheurs que sont les nouvelles puissances montantes

    L’Empire ne perd pas son temps il cherche une autre proie. Il y aura des découpages à la Sykes-Picot mais leur durée de vie dépendra de la nécessité ou non pour l’Empire de créer un nouveau conflit – et de le gagner- pour s’accaparer ce qui reste de matières premières (énergie, métaux rares.). Cependant plus rien ne sera comme avant. Je pense que la machine impériale est grippée. L’Empire et ses vassaux seront de plus en plus contrés par des puissances qui comptent, à la fois sur le plan financier économique et même militaire comme c’est le cas de la Chine, de la Russie et de l’Inde.

    Le tournant a commencé à être pris avec l’effondrement des tours jumelles qui a libéré les néo-conservateurs dans leur fuite en avant et ceci jusqu’en 2011. Pour la première fois deux pays du Conseil de sécurité ont mis leur veto à propos de l’attaque de la Syrie… Le conflit est loin d’être réglé, mais il montre que les Etats-Unis ne sont plus les seuls à décider. Le barycentre du Monde bascule inexorablement vers l’Asie.

    Antonio Gramsci a raison d’écrire qu’entre l’ancien et le nouveau monde apparaissent les monstres. Une certitude: les faibles et les ratés vont périr, dixit Nietzche. Nous ne devons être ni faibles ni ratés et ce ne sont pas des combats d’arrière-garde sur la langue qui vont permettre à l’Algérie de répondre avec des arguments appropriés pour seulement espérer survivre dans un monde sans éthique.

    1.Prof. Jules Dufour http://www.mondialisation.ca/laube-du-xxieme-siecle-plus-darmements-plus-de-guerres-la-spirale-de-la-terreur-et-de-la-mort-se-poursuit/5440161 av 15

    2. http://allainjules.com/2014/05/26/guerres-90-des-morts-sont-des-civils-sur-248-conflits-les-usa-en-ont-provoque-201/

    3. (http://www.mondialisation.ca/stocks-nucl-aires-mondiaux/3504

    4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_guerres#.C3.80_partir_de_2000

    5.Gidéon Levy http://zamane.ma/fr/%E2%80%89arretez-de-vous-prosterner-devant-israel%E2%80% 89%E2%80%89/

    Article de référence : http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/222276-en-attendant-la-lutte-finale.html

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Source

    Tags : Etats-Unis, impérialisme, crise économique, pétrole, guerres, conflits,

  • Fin du scénario « éco-colonislialiste » : Desertec déserte l’Afrique

    «Une nation dont le peuple est incapable de concevoir l’avenir est condamnée à périr.»
    Miyamoto Musashi, un samouraï du XVIe siècle:
    Un scoop s’il en est! Desertec qui devait amener les lumières à la région Mena (Afrique du Nord,Moyen-Orient) a décidé de jeter l’éponge en abandonnant ce projet pharaonique qualifié pour certains d’un retour du colonialisme sous couvert d’éco-économie avec ce fameux slogan trompeur winn-winn. Nous allons dans ce qui suit expliquer ce qui a conduit ce consortium à arrêter l’aventure de l’électricité saharienne sans que des signes avant-coureurs ne soient apparus, si ce n’est peut-être le retrait de la multinationale Siemens du groupe en novembre dernier.
    Qu’est-ce que Desertec? (Desertec International Initiative)
    C’est une initiative au départ typiquement allemande qui avait pour objectif de couvrir les besoins de ce pays à l’horizon 2050. Ces besoins remontaient dans la stratégie initiale à 15% que l’Allemagne se devait d’importer de deux sources possibles: soit de la Finlande à partir de l’électricité d’origine hydraulique, soit à partir du «Sud» à partir du renouvelable (solaire et éolien) du Sahara. Le scénario DP 2050, suppose un bouleversement du mix énergétique actuel des pays concernés.
    L’Europe, pour sa part, s’etait fixé comme objectif, une part de 20% des énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2020, dans le cadre du paquet énergie-climat.
    Desertec représente la vision d’un approvisionnement énergétique durable dans les déserts du monde entier. DII compte toujours des partisans, dont le conglomérat allemand RWE, qui souhaite étendre son secteur de l’énergie renouvelable. Au Maroc, le pays maghrébin qui soutient le plus Desertec, RWE négocie actuellement avec des partenaires afin de créer une coalition, la première étape d’un projet de construction de centrales photovoltaïques et d’éoliennes de 50 MW dans le royaume.(1)
    Le Royaume du Maroc bénéficiaire de l’expertise de Desertec

    Il y a trois semaines nous avons pris connaissance de la Déclaration Paul Van So P-DG de DII sur le lancement de la construction d’une centrale solaire à Ouarzazate: «Nous sommes ravis d’assister au lancement de la construction de la première usine de 160 MW de l’énergie solaire… Cet événement marque un jalon important non seulement dans le développement du plan solaire marocain ambitieux, mais aussi dans sa transition du concept à la réalité, le développement d’actifs de production d’énergie renouvelable à l’échelle des services publics dans la région Mena» Dans ce cadre une étude de stratégie énergétique prévoit que d’ici 2050, la demande marocaine en électricité domestique pourrait atteindre 130 t Wh. En plus d’une forte dépendance aux énergies fossiles, le Royaume importe 20% de sa consommation d’électricité. Selon l’étude de DII, les différents projets vont créer une croissance interne et de nouveaux postes d’emploi.
  • ANALYSE – Les politiques régionales de l’Iran après Soleimani

    La mort de Qassem Soleimani est une perte irremplaçable pour la politique régionale de l’Iran.

    Bünyamin Tangüner, Ümit Dönmez | 13.01.2020

    AA – Istanbul – Bünyamin Tangüner

    L’année 2020 a commencé avec l’un des développements les plus importants de ces dernières années au sens régional. Suite aux développements sociaux et politiques en Irak ces dernières semaines, les protestations ayant d’abord pris l’Iran comme cible ont été réorientées par les Unités de mobilisation populaires (Hachd Al-Chaabi) contre les États-Unis, et l’ambassade des États-Unis à Bagdad a été envahie. À la suite de cet incident, la frappe aérienne de l’armée américaine autour de l’aéroport de Bagdad, et le stratège de l’efficacité et du pouvoir de l’Iran dans la région, le chef de la Force al-Quds de l’Armée du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI) [1] le commandant Qassem Soleimani [2] et le Vice-président des Hachd Al-Chaabi, Abu al-Mahdi Al Muhandis [3] et ses compagnons ont perdu la vie. Cette attaque extraordinaire va longtemps occuper l’agenda mondial en termes de développements régionaux dans le contexte de la réponse initiale de l’Iran à cette attaque.

    Après que les funérailles de Qassem Soleimani et d’Abu al-Mahdi Al-Muhandis ont été amenées en Iran, la foule rassemblée lors des funérailles tenues dans diverses provinces et les slogans criés ont été évaluées comme une indication vivante que Qassem Soleimani occupait une place importante dans la société iranienne. Dans le contexte de son impact sur la politique intérieure et des récentes réactions sociales, cet événement est devenu une importante mobilisation sociale à travers le pays. La perte de Qassem Soleimani qui est considéré par la société iranienne, comme le commandant qui « fait la pluie et le beau temps au Moyen-Orient », et « l’homme qui défend les intérêts de l’Iran au prix de sa vie », et sur la scène internationale comme « le commandant fantôme », est sans aucun doute une perte importante en termes de de son rôle actif dans la stratégie de l’Iran.

    L’Iran a dépassé toutes les attentes selon lesquelles il répondra avec des « éléments de procuration » [proxy, ndlr] à cette attaque des États-Unis, en tirant des missiles balistiques sur la base d’Ayn al-Assad en Irak depuis la région de Kermanchah. Selon les informations fournies par les agences de presse iraniennes, ces attaques ont été effectuées avec des missiles de courte et moyenne portée, Fatih-313, Zulfiqar, et Resurrection. Après le début de ces attaques, le corps de Qassem Soleimani a été enterré dans un endroit prédéterminé à Kirman, et le régime a, à une certaine mesure, répondu aux attentes de sa société d’une « vengeance à outrance ».

    La vie militaire de Qassem Soleimani et le commandement de la Force al-Quds du CGRI

    Qassem Soleimani, né en mars 1957 dans la province de Kirman en Iran, a commencé sa vie de fonctionnaire à l’administration des Affaires de l’eau de la province de Kirman à l’âge de 18 ans. Il a rencontré Riza Kammyab, qui était un spirituel de Mashhad, pendant les jours où le processus conduisant à la révolution iranienne s’est progressivement déployé, et a ainsi pris part aux protestations allant renverser le régime du Chah. Qassem Soleimanii a rencontré l’ayatollah Ali Khamenei au moment de l’exil de Khamenei à Kirman et est, dès lors, devenu l’un des hommes les plus appréciés de Khamenei. Avec la mission lui ayant été conférée et les louanges d’Ali Khamenei sur toutes les plateformes, il est devenu la deuxième figure la plus importante du régime après le Guide révolutionnaire.

    Qassem Soleimani a commencé à participer aux activités de la CGRI après la révolution iranienne de 1979. Qassem Soleimanii, membre du Corps des gardiens de la révolution de la province de Kirman, a servi sur de nombreux fronts pendant la guerre Iran-Irak de huit ans entre 1980-1988 et a commandé des opérations telles que Velfecr 8, Karbala 4, Karbala 5 pendant la guerre.

    Qassem Soleimani a été nommé chef de la Force al-Quds du Corps des gardiens de la révolution par l’ayatollah Ali Khamenei en 1997. Pendant la période du commandement des Forces Qods, il a joué un rôle efficace dans la communication et le soutien fournis au Hezbollah libanais et aux milices palestiniennes. Les guerres de Gaza de 33 jours (2006) du Hezbollah libanais avec Israël (2006), ainsi que les les guerres de Gaza de 22 jours (2009) que les milices palestiniennes remportées (ou plutôt o,t démontré une relative supériorité), sont des exemples de ce rôle efficace que Soleimani a joué sur le terrain.

    Qassem Soleimani a été extrêmement impliqué dans la stratégie de guerre asymétrique et la coordination de ses éléments sur le terrain irakien après l’invasion américaine de l’Irak en 2001, en Afghanistan avec l’invasion de 2003, en Syrie après la crise débuté en 2010 et dans le champ yéménite après le début de la guerre civile. Il a joué un rôle actif et a encadré cette stratégie de la doctrine de sécurité régionale de l’Iran.

    Qassem Soleimani est devenu le premier commandant de l’histoire de la République islamique d’Iran à recevoir l’Ordre de Zulfiqar, et après sa mort, il a reçu le grade de « Sepehbod », inexistant dans le classement militaire actuel, et jusqu’à présent seulement attribué à Seyyad Shirazi.

    Le rôle stratégique de Qassem Soleimani dans les politiques régionales de l’Iran

    Nous pouvons la mesure de l’influence de Qassem Soleimani sur les politiques de l’Iran et leurs mises en œuvre dans la région, par cette lettre qu’il a écrite à Jalal Talabani pour qu’elle fût transmise au général David Petraeus, le commandant des forces américaines en Irak, qui est venu rencontrer le président irakien de l’époque, Jala Talabani, en 2007. Nous pouvons deviner à travers ce message: « Général Petraeus, vous devez savoir que je suis Qassem Soleimani, je contrôle la politique de l’Iran sur l’Irak, et en dehors de l’Irak, les politiques de l’Iran sur la Syrie, l’Afghanistan et de Gaza font partie de mon champs d’initiatives. Oubliez les diplomates iraniens et autres pour la solution du problème de Bassorah; traitez avec moi « .

    Bien que la juridiction de la Force al-Quds soit déterminée comme étant en dehors des frontières du pays, on ne peut pas dire que la Force al-Quds était très influente dans la région avant que Qassem Soleimani ne soit nommé commandant de l’armée. La croissance de l’influence des forces Qods dans la région a été observée à la suite de l’attaque contre les États-Unis le 11 septembre 2001, l’expansion et l’installation rapides des forces américaines au Moyen-Orient (d’abord avec l’intervention irakienne en 2001 puis avec l’intervention en Afghanistan en 2003), et du changement d’équilibre dans la région en constante déstabilisation. Au cours de ces années, l’État d’Israël, pour lequel le Hezbollah du Liban représentait le plus grand danger au Moyen-Orient avec l’Iran, a déclenché la guerre Israël-Hezbollah en 2006, qui durerait 33 jours.

    La guerre de 33 jours, dans laquelle Qassem Soleimani était actif, a obligé Israël à se retirer du Sud-Liban. Qassem Soleimani a été l’un des principaux stratèges de la guerre avec Hasan Nasrallah et Imad Mughniyah pendant la guerre de 33 jours. Le succès du Hezbollah au cours de la guerre de 33 jours a encore accru l’influence de l’Iran, à travers Soleimani, sur le Hezbollah, et en conséquence, Qassem Soleimani a été celui qui a réussi ancrer le Hezbollah libanais dans les événements régionaux.

    Lors du 22e jour de guerre en 2009, Soleimani a fourni des conseils importants aux milices palestiniennes dans le domaine de la logistique et de la stratégie de guerre. Pour l’Iran, la question de Jérusalem et de la Palestine est idéalisée en politique étrangère. L’un des principaux objectifs de l’appellation « Force al-Quds [Force Jérusalem] » de cette unité militaire était de maintenir cet idéal en usage de manière officielle, et de garantir que l’Iran soit mieux accepté dans le monde islamique. Les faits que Ismail Haniyeh ait été présent aux funérailles de Qassem Soleimani à Téhéran, et que dans son discours il ait fait référence à Qassem Soleimani en tant que « Martyr de Jérusalem », sont des indicateurs importants de l’influence de l’Iran sur ces groupes.

    L’Iran a commencé à développer une vision politique à travers le concept de « réveil islamique » concernant les troubles internes qui se sont produits dans de nombreux pays de la région à la fin de 2010, et lorsque les événements ont commencé à se produire en Syrie, l’un des alliés les plus proches de l’Iran dans la région, l’Iran a commencé à mettre en avant que les mouvements d’opposition étaient dirigés par des forces extérieures et que le régime d’Assad devait être protégé. L’Iran est devenu l’un des pays les plus actifs dans le théâtre syrien, ce qui est également important en termes de paradigme de sécurité et de connexion terrestre avec sa zone d’influence dans la région. Qassem Soleimani a joué un rôle primordial dans la formation des « mouvements populaires volontaires » en 2011 dans diverses régions de la Syrie. En 2012, il a joué un rôle actif dans les opérations dans la région d’Al-Qusair et dans la sécurisation des régions de Hama, Homs, Tedmur et de Damas, au nom du régime. La Syrie qui est considérée par l’Iran comme un pays de l’ « Axe de Résistance », a profité depuis 2010 du soutien des stratégies de guerre asymétriques de Qassem Soleimani. Dans le cadre de cette stratégie, afin de jouer un rôle plus actif dans la guerre civile syrienne, et de maintenir son existence en tant qu’acteur important sur le terrain, et avec une motivation sectaire, l’Iran utilise de façon très active en Syrie, pour la protection de divers lieux sacrés, les unités chiites afghanes, Fatımiyyun, et les unités chiites pakistanaises, Zeynebiyyun.

    En 2001, l’intervention américaine en Irak a entraîné le renversement du régime baasiste de Saddam Hussein que l’Iran a combattu pendant huit ans. Au cours des années suivantes, avec le retrait relatif américain d’Irak, l’Iran a commencé à profiter de ce vide de pouvoir en Irak pour y étendre son influence depuis des régions telles que Najaf et Karbala (historiquement, ses liens religieux y sont solides). Entre 2014 et 2015, il a joué un rôle actif dans la prévention de la capture de l’administration du district du Nord de l’Irak par Daech et dans la création des mouvements Hachd Al-Chaabi en Irak la même année. Le fait que les milices sous la structure des Hachd Al-Chaabi soient devenues une composante de l’armée irakienne au sens militaire, attaché au Premier ministre, peut être considéré comme un indicateur très important de réussite en termes de politique régionale pour le compte de l’Iran et de Qassem Soleimani.

    Qassem Soleimani lui-même a joué un rôle dans le nettoyage de la région d’Anbar en Irak, contre Daech en 2018, et sa lutte contre Daech dans la région a accru sa popularité en Iran.

    La Force al-Quds dirigée par Qassem Soleimani a pu coordonner les groupes chiites houthis au Yémen, l’une des principales zones de conflit de la région, et a utilisé avec succès ces milices dans les guerres par procuration de la région. Confronté à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis dans la guerre civile au Yémen, l’Iran a également obtenu un succès significatif dans l’utilisation efficace de ces milices comme force de dissuasion contre l’Arabie saoudite. L’incident d’ARAMCO, qui est apparu après les tensions entre l’Iran et les États-Unis au cours des derniers mois, et la rhétorique de l’Arabie saoudite contre l’Iran, est l’un des exemples les plus marquants de cette question.

    À la lumière de toutes ces informations, la Force al-Quds, établie avec pour mission d’opérer à l’étranger, est devenue la puissance politique et militaire la plus efficace de l’Iran dans la région. Sans aucun doute, on peut dire que Qassem Soleimani, qui a perdu la vie lors de l’attaque aérienne américaine, a joué un rôle majeur dans la formation d’un tel pouvoir dans la région. La mort de Qassem Soleimani est une perte irremplaçable pour la politique régionale de l’Iran en raison de son raisonnement stratégique pour institutionnaliser le pouvoir des guerres par procuration, de son expérience sur le terrain et des relations bilatérales qu’il a établies. Cependant, on peut dire que cette situation n’entraînera pas d’écarts majeurs en termes d’objectifs de politique régionale de l’Iran et de mode d’activité dans la région. Bien que de façon moins efficace que Soleimani, de nombreuses années d’expérience dans l’utilisation des éléments de guerre asymétriques et de coordination des forces de substitution, en particulier dans le contexte de motivations sectaires au cours de la période passée, seront poursuivies par le nouveau commandant de la Force al-Quds du CGRI, Ismail Kaani.

    [Bünyamin Tangüner est doctorant en relations internationales à l’Université de Téhéran]

    [1] L’Armée des Gardiens de la Révolution est l’armée créée après la révolution iranienne en 1979 par ordre personnel de Khomeiny, avec pour mission d’être, avant tout, les « protecteurs de la révolution islamique ». Elle est indépendante de l’armée, et dépend directement du « Guide de la révolution islamique ».

    [2] L’Armée de la Force de Jérusalem est l’un des quatre éléments fondamentaux de l’Armée des gardiens de la révolution, mais le domaine de service de cette armée est défini comme les activités en dehors des frontières du pays. L’Armée des forces de Jérusalem, dont le premier domaine d’activité est désigné comme le Liban et la Bosnie-Herzégovine, est actuellement active au Liban, en Syrie, en Iraq, au Yémen, en Afghanistan et à Gaza. Qassem Soleimani a été nommé commandant de l’armée des forces de Jérusalem en 1997 par l’ayatollah Ali Khamenei, le guide révolutionnaire.

    [3] Son vrai nom, Jamal Jafar Muhammad Ali Ibrahimi, est à l’origine un ingénieur irakien et entretient des relations étroites avec les dirigeants iraniens, notamment Qassem Soleimani. Bien qu’il soit connu comme le vice-président de l’organisation Hachd Al-Chaabi, il serait, sur le plan opérationnel, le stratège et le chef de facto de ladite organisation.

    [4] Ces opérations, très importantes pour le déroulement de la guerre Iran-Irak, ont été menées par la 41ème division de Sarallah sous le commandement de Qassem Soleimani. Qassem Soleimani a été nommé commandant de la 41e division de Sarallah par Muhsin Rezayi, commandant des Gardiens de la révolution de l’époque et candidat à la présidentielle les années suivantes.

    Anadolou

    Tags : Iran, Moyen Orient, Etats-Unis, Arabie Saoudite, Liban, Israël, Palestine,

  • Algérie : Grand succès de la diplomatie algérienne

    Après les forces de Khalifa Haftar, le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU, a annoncé hier qu’il accepte le cessez-le-feu auquel ont appelé plusieurs pays, ouvrant la voie à un retour au calme en Libye, après un risque de guerre aux conséquences catastrophiques.

    Le Gouvernement d’union nationale (GNA), a accepté dimanche l’appel àun cessez-le-feu en Libye, lancé par Moscou et Ankara, quelques heures après l’annonce par le maréchal Khalifa Haftar,de la cessation des hostilités. En réponseà l’appel mercredi des présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et russe, Vladimir Poutine, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a annoncé dans un communiqué « un cessez-le-feu à partir du (dimanche) 12 janvier à 00H00 », soulignant le « droit légitime » de ses forces de « riposter à toute attaque ou agression, qui pourrait provenir de l’autre camp ».

    Dans la soirée de samedi, les forces de Khalifa Haftar avaient annoncé un cessez-le-feu, à partir de dimanche 00H00 (22H00 GMT), en réponse à l’appel lancé mercredi, par Moscou et Ankara. Mais, les forces de Haftar, basées à Benghazi dans l’Est libyen, ont prévenu que ce cessez-le- feu, dans un bref communiqué, que la « riposte sera sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse », en allusion aux forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli. Avant l’annonce du maréchal Haftar, le président Russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel, s’étaient rencontrés samedi à Moscou.

    « Je compte vraiment sur le fait que dans quelques heures, (…) comme nous l’avons demandé avec le président turc, (Recep Tayyip) Erdogan, les parties au conflit libyen cesseront le feu », avait déclaré M. Poutine, à l’issue de la rencontre. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, et son homologue russe Vladimir Poutine, ont appelé mercredi à Istanbul, à l’instauration de ce cessez-le-feu et samedi, la Turquie a demandé à la Russie, de convaincre le général Haftar de le respecter.

    L’Algérie salue le cessez-le-feu

    Par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie salue la décision de cessez-le-feu déclarée en Libye par les forces du maréchal Khalifa Haftar, et approuvée par le Gouvernement d’union nationale. L’Algérie appelle ainsi les différentes parties libyennes, à respecter le cessez-le-feu et de revenir rapidement au processus de dialogue national inclusif, pour arriver à une solution politique et pacifique, qui prenne en compte l’intérêt supérieur de la Libye et de son peuple, a indiqué le communiqué de la diplomatie algérienne. Le communiqué, signé par le porte-parole du MAE Abdelaziz Benali Chérif, rappelle la position constante de l’Algérie, appelant à une solution politique et pacifique, par le biais d’un dialogue entre Libyens. L’Algérie poursuivra ses efforts pour arriver à une solution politique et pacifique, garantissant l’unité du peuple libyen et sa souveraineté, précise-t-on.

    Poursuite des efforts de médiation de l’Algérie

    L’Algérie poursuit de son côté, ses efforts de médiation dans la crise libyenne, notamment sur le front africain, et multiplie les consultations avec les pays de l’Union africaine, autant qu’avec les pays européens, dont l’Italie. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait reçu samedi à Alger, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération, Jean-Claude Gakosso. Un communiqué de la présidence de la République indique en effet, que le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération, Jean-Claude Gakosso. Celui-ci, précise t-on de même source, lui a remis un message du Président congolais, en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA), sur la Libye. Ce message est « une invitation adressée au président de la République, pour assister à la réunion que

    le Comité compte tenir le 25 janvier courant », précise le communiqué. ’’L’audience a été l’occasion d’évaluer la situation en Libye, ce pays frère, et l’échange de vues sur les voies à même de mettre fin aux hostilités et aux ingérences étrangères, et de dynamiser le processus des négociations entre les parties libyennes, ainsi que le rôle de l’UA dans la relance du processus de paix dans ce pays frère, loin de toute ingérence étrangère », ajoute la même source.

    Soucieuse de rester à « équidistance » des deux camps, Alger a rejeté toute ingérence étrangère en Libye, et a exhorté toutes « les parties libyennes à retourner rapidement à la table des négociations ». Lundi dernier, en recevant le chef du GNA, Fayez El Serraj, le président Abdelmadjid Tebboune avait rappelé « l’attachement de l’Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère », au moment où la Turquie a décidé de déployer des troupes en Libye, « en soutien » au GNA dans la bataille de Tripoli. Au terme de cet entretien, l’Algérie a appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à « prendre ses responsabilités » et à « imposer un cessez-le-feu ». L’appel d’Alger a été suivi mercredi, par la Turquie et la Russie, dont les deux dirigeants,

    Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, ont appelé à Istanbul, à un cessez-le-feu à partir de ce dimanche 12 janvier à minuit, en Libye. Avec l’Italie par ailleurs, l’Algérie enregistre « une convergence de vues sur la nécessité d’intensifier les efforts pour un cessez-le-feu immédiat », explique un communiqué de la présidence de la République. Cessez-le-feu est un prélude, estime t-on à Alger, « à la reprise du dialogue entre les parties libyennes belligérantes, à même de trouver une solution politique qui garantit l’unité du peuple libyen et l’intégrité territoriale de la Libye, et préserve la souveraineté nationale, loin de toute pression et ingérence étrangère. » Enfin, la Chancelière allemande, en visite en Russie pour la première fois depuis le printemps 2018, a dit espérer pouvoir bientôt lancer « les invitationspour une conférence à Berlin sous nl’égide de l’ONU », afin que la Libye puisse redevenir un pays « souverain et pacifié

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 13 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Russie, Turquie, Haftar, Sarraj, Tripoli,

  • Tunisie : Fausse polémique au sujet du vol présidentiel pour se rendre au Sultanat d’Oman

    La polémique s’est emparé des réseaux sociaux. Son principal sujet ? Les frais de la participation du président tunisien Kaïes Saïed aux obsèques du Sultan d’Oman auxquels il s’est rendu en avion particulier à l’instar de la majorité des Chefs d’Etats venus dire un dernier adieu au Sultan d’État pacifique et stable.

    Selon des observateurs, dans tous les pays du monde les frais de transport du chef d’État sont payés par l’Etat-même. Par conséquent, le leader tunisien n’a rien à se reprocher, puisqu’il n’a fait qu’emboîter le pas aux autres dirigeants de la planète.

    Tags : Tunisie, Kaïes Saïed, polémique, transport, Sultanat d’Oman, vol présidentiel,