Catégorie : presse

  • Le Niger et la Tunisie s’assoient sur leurs fauteuils au Conseil de sécurité des Nations Unies

    Le Niger et la Tunisie ont pris leurs sièges non permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies, se joignant à trois autres nouveaux membres se joignant au Conseil.

    Jeudi, les cinq nouveaux membres du Conseil de sécurité – Vietnam, Estonie, Tunisie, Niger et Saint-Vincent-et-les Grenadines – ont participé à une cérémonie du drapeau marquant le début de leur mandat de deux ans.

    Abdou Abarry, Représentant permanent du Niger auprès des Nations Unies, a déclaré: «Les priorités du Niger au Conseil de sécurité concerneront les questions nationales, sous-régionales et la région en général: la guerre contre le terrorisme, la question de la paix et de la sécurité mondiales, le climat changer l’impact sur la sécurité et le développement, la situation des femmes et des enfants dans les conflits armés. »

    Pour sa part, Moncef Baati, Représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, a déclaré: «Fière de sa transition démocratique et de la responsabilité qu’elle implique, la Tunisie est déterminée à accomplir sa mission avec engagement et dévouement et conformément aux valeurs et principes de la qui ont toujours guidé sa politique étrangère. »

    Le Conseil de sécurité compte 15 membres, dont cinq permanents et dix non permanents élus pour deux ans par l’Assemblée générale. En vertu de la Charte des Nations Unies, tous les États Membres sont tenus de se conformer aux décisions du Conseil.

    Tags : Niger, Tunisie, ONU, Conseil de Sécurité, Afrique,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 janvier 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Ukraine

    Dans une déclaration qu’il a publiée, le Secrétaire général se dit profondément attristé par le crash d’un avion ukrainien près de Téhéran aujourd’hui. Il présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et aux Gouvernements de tous les pays dont les ressortissants ont perdu la vie dans cette tragédie.

    Golfe

    Dans une autre déclaration, le Secrétaire général rappelle qu’il a lancé lundi dernier un vibrant appel à la paix. Son message aux dirigeants du monde était simple: arrêtez l’escalade. Faites preuve d’un maximum de retenue. Relancez le dialogue. Renouvelez la coopération internationale.

    Cet appel demeure aussi important aujourd’hui qu’il l’était lundi.

    Pour sa part, le Secrétaire général poursuivra activement ses contacts avec les acteurs concernés. Il est de notre devoir commun de n’épargner aucun effort pour éviter une guerre dans le Golfe que le monde ne peut se permettre. Nous ne devons pas oublier les terribles souffrances humaines causées par la guerre. Comme toujours, ce sont les citoyens ordinaires qui paient le plus lourd tribut.

    Outre cette déclaration, le Secrétaire général a multiplié les appels téléphoniques avec les dirigeants du monde au cours de ces derniers jours. Il s’est entretenu hier avec le Président iraquien Barham Salih auquel il a exprimé la solidarité de l’ONU et réitéré son soutien au peuple iraquien.

    Pour le Secrétaire général, il est important que tout le monde respecte la souveraineté et l’unité de l’Iraq. La communauté internationale doit aider le peuple iraquien au moment où il cherche à créer les conditions d’un dialogue politique.

    L’Iraq ne devrait pas payer le prix des rivalités externes.

    Nomination

    Le Secrétaire général de l’ONU a nommé Mme Lizbeth Cullity, des États-Unis, au poste de Représentante spéciale adjointe et Chef adjointe de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).

    Mme Cullity succède à son compatriote, M. Kenneth Gluck, qui est arrivé au terme de sa mission en décembre 2019. Le Secrétaire général a exprimé à ce dernier sa gratitude pour le dévouement dont il a fait preuve pendant une période cruciale du processus politique en République centrafricaine.

    La nouvelle Représentante spéciale adjointe apporte avec elle plus de 25 ans d’expérience à des postes de direction en Afrique, aux Amériques et dans le Pacifique. Elle était encore récemment Chef de cabinet à la Mission des Nations Unies au Mali.

    Conseil de sécurité/Sahel

    Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, plus de 4 000 personnes ont été tuées par des attaques terroristes, l’année dernière. C’est ce qu’a dit, ce matin, aux membres du Conseil de sécurité, M. Mohamed Ibn Chambas, Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

    Le nombre des déplacés a été multiplié par 10, approchant le million, a-t-il ajouté, prévenant que la concentration géographique des attaques terroristes menace de plus en plus les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest.

    M. Chambas a souligné que les attaques incessantes contre les civils et les cibles militaires a ébranlé la confiance des populations.

    Les gouvernements, les acteurs locaux, les organisations régionales et la communauté internationale se mobilisent dans toute la région pour répondre à cette menace mais, a prévenu le Chef du Bureau des Nations Unies, le temps de l’action a sonné.

    Il a appelé les leaders sous-régionaux et régionaux à concrétiser leurs promesses et les partenaires internationaux, à appuyer pleinement les gouvernements de la région.

    Soudan

    Le Gouvernement soudanais et les Nations Unies ont achevé une visite conjointe de deux jours à El Geneina dans l’État du Darfour occidental, là où des violences communautés meurtrières viennent d’avoir lieu.

    La délégation a évalué la situation pour voir comment fournir immédiatement une aide humanitaire aux gens les plus vulnérables, dont des femmes, des enfants et des personnes handicapées.

    L’on estime à 40 000 le nombre des déplacés, dont des milliers ont déjà traversé la frontière vers le Tchad.

    Les agences humanitaires et leurs partenaires distribuent, aux côtés du Gouvernement, de la nourriture, de l’eau et des articles ménagers. Des services de santé, de nutrition et de protection sont également disponibles.

    République centrafricaine

    La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué que sa composante police aide les autorités centrafricaines à mener des enquêtes, y compris l’interrogation des victimes et des témoins, sur les affrontements de la fin de l’année dernière entre les des gangs criminels et des commerçants dans le quartier PK5 de Bangui. Les affrontements avaient fait une dizaine de morts.

    La Mission de maintien de la paix travaille avec les autorités locales et les leaders communautaire, y compris les représentants des groupes impliqués dans la violence, pour trouver une solution durable grâce au désarmement et au dialogue.

    Dans le quartier PK5, la Mission poursuit les patrouilles conjointes avec les forces de sécurité internes pour contribuer à la protection des civils et prévenir l’arrivée d’armes dans la zone qui vient d’être déclarée « exempte d’armes » par le Gouvernement et les Nations Unies.

    Zambie

    Les agences humanitaires signalent que la conjugaison de sécheresse dans l’ouest et le sud et des inondations dans le nord ont aggravé la famine. Plus de 2,3 millions de personnes devraient plonger dans une grave insécurité alimentaire d’ici le mois de mars.

    Quatre districts font face à des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire et l’accès de plus en plus difficile à l’eau potable a aussi accru le risque des épidémies de maladies transmissibles, comme la typhoïde et le choléra.

    Au mois de décembre, l’équipe humanitaire en Zambie avait mobilisé quelque 38 millions de dollars, y compris 8 millions du Fonds central pour les interventions d’urgence, dans le cadre de l’Appel humanitaire visant à collecter une somme de 90 millions de dollars.

    Il faut de toute urgence davantage de fonds pour prévenir la détérioration de la situation humanitaire maintenant que le pic de la période de soudure approche.

    UN PRESS RELEASE, 8 jan 2020

    Tags : Zambie, République Centrafricaine, Soudan, Sahel, Golfe, Ukraine, ONU, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Mauritanie,

  • Afrique de l’Ouest : Le débat sur le Franc CFA a multiplié les attentats terroristes

    A l’occasion du débat au Conseil de sécurité sur la situation en Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, Chef du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a indiqué que « la région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel a été secoués par une violence terroriste sans précédent ces derniers mois ».

    « Comme je l’ai souligné lors de mon exposé au conseil de Sécurité du 16 déc 2019, les attaques incessantes contre des cibles civiles et militaires ont ébranlé la confiance du public. Au Burkina Dafo, au Mali et au Niger, le nombre de victimes d’attaques terroristes a été multiplié par cinq depuis 2016, avec plus de 4000 décès signalés en 2019, contre 770 décès en 2016 », a-t-il ajouté.

    Selon le fonctionnaire onusien, « plus important encore, la cible géographique des attaques terroristes s’est déplacé vers l’Est du Mali vers le Burkina Faso, Niger, et menace de plus en plus les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest !.

    « Le nombre de personnes tuées au Burkina Faso est passé d’environ 80 en 2016 à plus de 1800 en 2019. Le nombre de personnes déplacées a décuplé pour atteindre environ un demi-million, en plus des 25.000 qui ont trouvé refuge dans d’autres pays », a-t-il souligné.

    M. Chambas a rappelé que « les attaques terroristes sont aussi souvent des efforts délibérés de la part d’extrémistes violents pour capturer des armes et des voies de trafics et se livrer à d’autres activités illicites, y compris l’exploitation minière artisanale illégale dans certaines zones qui soutiennent leurs réseaux ».

    Il va de soi que l’intervention militaire française dans la région n’a fait qu’empêcher les mouvements terroristes de prendre le contrôle de la capitale et de revenir au statu quo qui prévalait avant le débarquement des légionnaires français. Paris a veillé à ce que ce statu quo reste d’une façon durable jusqu’à ce que les populations de la région se révoltent contre l’emprise colonialiste française symbolisé par le France CFA, une monnaie désormais dénoncée par les africains.

    Plus le débat s’intensifiait sur la monnaie franco-africaine, plus les attentats augmentait en quantité et en « qualité » (à chaque fois lus meurtriers).

    Les africains ne sont pas dupes. Ils sont conscients que le problème ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, de leurs dirigeants toujours prêts à se prosterner devant les autorités françaises et leur sale boulot en Afrique. Le problème est Macky Sall, Alassane Ouattara, IBK, et tous les dirigeants africains qui veillent à maintenir l’esclavage et le pillage de la France. Leur relations avec le Maroc disent beaucoup sur cette complicité avec Paris. Ce sont eux, les véritables ennemis de l’Afrique.

    Tags : Afrique de l’Ouest, CEDEAO, UEMOA, Franc CFA, monnaie, eco, France, colonialisme, impérialisme,

  • Maroc: les cent ans du Traité de Fès

    Il y a cent ans naissait le protectorat franco-espagnol sur le Maroc à la suite d’une convention entre la France et le « sultan de Fès » Abd-el-Hafid. L’historien Pierre Vermeren revient sur cette page d’histoire.

    Il y a cent ans, le 30 mars 1912, une convention était signée entre Eugène Regnault, ministre plénipotentiaire français à Tanger, et le « sultan de Fès » Abd-el-Hafid. Ainsi naît le protectorat franco-espagnol sur le Maroc, après des décennies d’activisme des deux puissances, l’occupation de vastes parties de l’Empire, une semaine de tractations, et 5000 soldats français sous les murs de la ville.

    Accusé de trahison pour avoir livré le pays aux « chrétiens » à Algésiras, Abd-el-Aziz est déchu en 1908. Les tribus révoltées du Sud ont proclamé son frère Abd-el-Hafid. Mais le « sultan du djihad » n’a guère de marge de manoeuvre. Non que le pays soit livré à l’anarchie, comme le soutient le « Comité du Maroc » à Paris. Mais la régulation de l’Empire ne dépend que secondairement du Makhzen (ou palais impérial). La population et les tribus marocaines, aux trois-quarts berberophones, échappent au contrôle du sultan, dont la légitimité est d’abord invocatoire. Certes, il exerce son pouvoir sur 40 de médinas cernées de hauts murs, et sur la fraction du territoire appelée « bled makhzen ».

    Mais dans de sa « reconnaissance du Maroc », datant de 1883-84, Charles de Foucault décrit une situation médiocre: « Le bled el-Makhzen, triste région où le gouvernement fait payer cher au peuple une sécurité qu’il ne lui donne pas, où entre les voleurs et le qaïd, riches et pauvres n’ont point de répit; où l’autorité ne protège personne, menace les biens de tous, où l’Etat encaisse toujours sans jamais faire une dépense pour le bien du pays, où la justice se vend, où l’injustice s’achète, où le travail ne profite pas, ajouter à cela l’usure et la prison pour dette, tel est le bled el-Makhzen ».

    « Pacification marocaine »

    Encerclé et menacé par les tribus du Moyen Atlas, Abd-el-Aziz doit son salut à une intervention militaire française. L’occasion est trop belle pour lui imposer le traité (en 9 articles). Par cet acte, le sultan délègue ses droits régaliens. A son article 2, il stipule: « Sa Majesté le Sultan admet dès maintenant que le Gouvernement français procède, après avoir prévenu le Makhzen aux occupations militaires du territoire marocain qu’il jugerait nécessaire au maintien de l’ordre et de la sécurité des transactions commerciales et à ce qu’il exerce toute action de police sur terre et dans les eaux marocaines ». Ainsi s’ouvre la « pacification marocaine ». Entamée par Lyautey dès 1904 sur les confins, elle s’effectue désormais au nom du sultan chérifien. Elle dura 22 ans, jusqu’en 1934. « Aucune tribu n’est venue à nous sans avoir été préalablement vaincue par les armes », écrit le Gal A. Guillaume, évoquant les 340 tribus, et l’interminable « pacification » qui coûta 60 000 hommes à l’armée française.

    A la Chambre, Jean Jaurès avait refusé de ratifier le traité: « Et d’abord, je vous demande de quel droit prenons-nous le Maroc? Où sont nos titres? On prétend que c’est pour rétablir l’ordre… N’ajoutez pas, Messieurs, que c’est pour promouvoir la civilisation… Il y a une civilisation marocaine capable de révolution et de progrès, civilisation antique et moderne… ». « C’est pour cela qu’au nom du droit bafoué, moqué mais qui est la grande réalité de demain nous protestons contre le principe même de ce traité de protectorat… ». Mais les logiques impérialistes à l’oeuvre se doublent des ambitions politiques et esthétiques du Gal légitimiste Hubert Lyautey.

    Ayant observé le Maroc depuis l’Oranie voisine, il veut reconstruire un trône alaouite jugé vacillant. Sitôt le traité signé, des forces militaires makhzen se soulèvent et des tribus encerclent Fès et ses 100 000 habitants. L’acte signé par Regnault doit être détruit. Mais les tribus sont repoussées par la garde française. Le président du conseil, R. Poincaré, charge le 27 avril 1912 Lyautey d’appliquer le traité au titre de commissaire résident général (article 5). Celui-ci déclare à Casablanca le 15 mai 1912: « Je porte à la santé de Sa Majesté le sultan, souverain de ce pays, que j’ai avant tout, la mission d’aider à raffermir son autorité et à établir l’ordre de la sécurité. J’y apporterai tout mon dévouement et toute ma loyauté ».Mais Lyautey sous-estime la « lame de fond berbère » qui menace la dynastie alaouite, selon les mots du Gal G. Spillmann. Après cinq siècles de résistances aux impérialismes (portugais, espagnol, ottoman, français et britannique), l’appel au djihad est une tradition qui a toujours sauvé les libertés berbères et marocaines.

    Le sultanat de ses rêves

    Fin mai 1912, Lyautey est dans Fès. Les tribus du Moyen Atlas et du Rif envoient des milliers de cavaliers qui lancent l’assaut contre la capitale impériale. Seule l’aide française reçue d’Algérie et de Casablanca, début juin 1912, parvient in extremis à briser l’étau au prix de furieux combats. Le rêve du protectorat a failli sombrer. Mais déjà, un troisième soulèvement éclate dans le Sud, où le cheikh Ahmed El Hiba est proclamé chef du djihad à Tiznit le 3 mai 1912, puis sultan à Marrakech le 15 août. Les guerriers chleuhs et arabes sont repoussés par l’armée française.

    Le sultan Abd-el-Hafid, sorti du piège de Fès, abdique au prix fort, laissant Lyautey choisir le sultan avec qui il va construire le sultanat de ses rêves.

    Que reste-t-il de cette histoire un siècle plus tard ? Le Maroc est devenu un royaume en 1957, dont les règles de succession s’apparentent désormais à celles des Bourbons. Le rêve lyautéen d’une monarchie puissante, administrative et incontestée, est devenu réalité. Après avoir échoué à chasser Mohammed V, la France coloniale déclinante lui a remis un pays pacifié comme jamais depuis Moulay Ismaël (fin XVIIe siècle). Les tribus berbères ont perdu leurs libertés ancestrales, et les fils de chefs tribaux loyaux ont édifié l’armée marocaine. Les Rifains, qui ont échappé à cette normalisation, manquent de renverser l’édifice lors du la Guerre du Rif des années vingt. Puis à l’indépendance, ils tentent de recouvrer leurs libertés en 1958 et 1959, mais la sanction militaire est impitoyable.

    En un siècle, le Maroc est devenu un autre pays, et les Marocains ont peu à voir avec leurs ancêtres. Vaincus, les berbères sont marginalisés. Même le rapport à l’islam a profondément changé en s’alignant sur le Moyen-Orient. Pourtant, dans les périphéries du pays, le feu couve sous la cendre en ces temps de crise économique impitoyable. Après Sefrou dans le Moyen Atlas en 2008, Laâyoune et Sidi Ifni au Sud en 2009, El Hoceima, Ajdir, Tanger, Nador et Taza dans le Nord, Tiznit et Dakhla ont grondé. L’écho de ces contestations, souvent violentes, parvient très assourdi en Europe. Mais il rappelle que le Makhzen n’en a pas fini avec ses insoumis, et que la question des libertés marocaines demeure posée.

    Par Pierre Vermeren,

    L’Express, 30/03/2012

  • Mauritanie: Un leader de l’UPR s’abstient de parler d’Aziz dans une émission

    L’ex-député à l’assemblée nationale et l’un des leaders de l’UPR, Khalil Ould Tiyeb a annoncé lors de l’émission Parole politiques sur la Chaine privée El Wataniya, ce mardi 7 Janvier, à 22 heures, qu’il condamne les pratiques relatives aux facteurs suivants: le clientélisme, le tribalisme, la ségrégation dans le recrutement et dans les secteurs de l’administration. « J’invite les ministres et les responsables à la transparence dans la gestion des affaires publiques », a-t-il martelé.

    Ould Tiyeb a jugé de normale l’augmentation des indemnités des députés du fait qu’elle est relative au budget de l’assemblée nationale. Et s’agissant de l’augmentation des fonctionnaires, il a précisé qu’elle se fait suivant le budget et les recettes de l’Etat.

    Il a aussi souligné qu’il attire l’attention des membres du gouvernement de ne pas tomber dans les fautes déjà vécues. Selon Ould Tiyeb, il exhorte l’actuel président d’aller dans le sens des grandes lignes de son programme.

    A noter que durant l’émission, Ould Tiyeb s’est abstenu catégoriquement de parler du président sortant, M. Mohamed Ould Abdel Aziz après être apostrophé sur plusieurs questions posées par l’animateur sur divers points.

    Sur tous les thèmes de l’émission, l’invité s’est suffit de dire qu’il ne parle que du pouvoir actuel du fait qu’il l’accompagne dans sa politique et celle de son gouvernement.

    Source: Tawary

    tags : Mauritanie, UPR, Mohamed Ould Abdelaziz, Mohamed Ould Cheik El Ghazouani, Khalil Ould Tiyeb,

  • Etats-Unis-Iran : Apocalypse à Aïn al-Asad!

    Un premier bilan recueilli sur place fait état de la mort de 80 militaires US…

    CNN le confirmait il y a peu : « l’Histoire nous le dira, le président Trump a perdu le Moyen-Orient ». L’attaque a eu lieu à 10.10 heures, heure de Téhéran, et les forces terroristes américaines continuaient à évacuer leurs morts et blessés, huit heures plus tard vers 10 heure, après que la première riposte militaire de l’Iran eut visé les troupes d’occupation US basés à Aïn al-Asad à l’ouest irakien. Un porte-parole de l’armée irakienne, joint par PressTV, affirme que l’évacuation des morts et des blessés américains continue toujours depuis la base américaine où les forces US ont lancé un appel de détresse aux hôpitaux irakiens. Les militaires américains, selon un porte-parole de l’US Army, « sont évacués à Bagdad » surtout que l’attaque a été « très intense ». Le porte-parole a également fait part de la présence des forces britanniques et canadiens sur la base alors que certaines informations depuis démenties par le ministère britannique des A.E. faisant état des morts et des blessés occidentaux et non américains.

    Selon le Renseignement du Corps des gardiens de la Révolution islamique, deux vagues de missiles tirés contre la plus importante base aérienne américaine à l’ouest d’al-Anbar se sont soldées par la mort d’au moins 80 soldats américains. Il s’agit de 15 missiles de haute précision dont aucun n’a raté sa ou ses cibles. Le bilan exact est à déterminer, au regard de la forte censure exercée par le Pentagone sur les médias.

    Al-Mayadeen qui confirme toujours le vol incessant des hélicoptères US sur la base à l’heure qu’il est midi passé en Irak, affirme que le commandement américain de la base a interdit aux forces irakiennes tout accès par crainte des fuites sur le vrai bilan des morts et des blessés. Cette tendance à occulter et à amoindrir le bilan des pertes a d’ailleurs un long précédent, les Américains ayant adopté la même approche au cours de la première Guerre du golfe Persique.

    Dans un communiqué publié ce matin, l’ambassade US aux Émirats arabes unis affirme que « tout est sous contrôle » et qu’il n’existe aucun changement dans la configuration sécuritaire des troupes US aux Émirats et dans la région ». Difficile d’y croire! Le rapport du renseignement du CGRI affirme : « Au moins 80 militaires américains ont été tués, 200 autres, blessés, les autorités de la base évacuant dans la hâte et la précipitation des blessés ».

    Et le rapport d’ajouter : » 20 points sensibles de la base ont été pris pour cible alors que toutes les composantes du complexe revêtent une importance stratégique pour les troupes d’occupation US. De nombreux hélicoptères et drones ont également été détruits. En dépit de l’alerte maximale pour les unités de la défense antiaérienne US, aucun missile antimissile n’a été tiré et donc aucune interception de la part des forces US n’a eu ». Le texte affirme que le Renseignement du CGRI a identifié « 104 cibles stratégiques américaines dans la région et que ces cibles se trouvent toutes dans la viseur ». « Au moindre agissement hostile des États-Unis, elles vont être frappées », dit le texte.

    Interrogé par les médias, le commandant en chef-adjoint du secteur « opérations militaires du CGRI, le général Nilforoushan apporte d’autres explications :  » les 15 missiles tirés ont frappé avec succès des objectifs très importants sur la base Aïn al-Asad, une base placée depuis 4 jours en état d’alerte maximal. Or aucun des systèmes radars ou DCA américains n’a été capable d’intercepter les missiles balistqiue du CGRI, ni même les faire dévier de quelques mètres que ce soit. Nos missiles se sont abattus avec précision sur les cibles d’où le nombre particulièrement élevé des morts américains. A vrai dire, nos missiles ont survolé deux bases où l’armée américaine n’a cessé de déployer ces deux derniers jours une impressionnante quantité d’armes, de munitions et de renforts. En effet, la DCA US était en état d’alerte maximum ce qui rend l’échec encore plus cuisant ».

    Quelques 4 000 militaires américains se trouvent toujours sur la base et leur présence est illégale depuis que le Parlement irakien a voté samedi le retrait des troupes US et ce, en représailles à l’attentat terroriste commis par les États-Unis vendredi 3 janvier et qui a coûté la vie au commandant en chef adjoint des Hachd al-Chaabi entre autres. C’est une base de 10 kilomètres de long soit autant que la Zone verte de Bagdad. En mars 2019, Donald Trump avait promis de « moderniser la base » moyennant « une somme de 3 milliards de dollars » et ce,  » dans l’objectif de mieux lutter contre le terrorisme ». Il semblerait que comme toujours ces dépenses sont inutiles.

    PressTV, 8 jan 2020

    Tags : Etats-Unis, Iran, Irak, Qassem Soleimani,

  • Déclaration du Parti communiste irakien sur l’assassinat par les Etats-Unis et les répercussions dangereuses

    Déclaration du Parti communiste irakien sur l’assassinat par les États-Unis et les répercussions dangereuses

    Le Bureau politique du Parti communiste irakien a publié la déclaration suivante aujourd’hui, 3 janvier 2019 :

    Plus tôt ce matin, les forces américaines ont mené une opération d’assassinat au cours de laquelle un certain nombre de personnalités officielles et de dirigeants irakiens des Unités de mobilisation populaire, qui avaient un rôle à jouer dans la lutte contre le terrorisme ISIS et la victoire sur celui-ci, ont été tués.

    Nous condamnons cet assassinat car il constitue une violation flagrante de la souveraineté irakienne et une grave escalade qui pousse la situation en Irak et dans la région vers de nouvelles tensions et augmente les chances d’intensifier les conflits armés et d’allumer la guerre.

    Nous pensons que la série de faits graves survenus ces derniers jours indique de plus en plus la transformation de l’Iraq en une arène de conflits régionaux et internationaux, pour lesquels notre peuple paie un lourd tribut en sang et en destruction. Des efforts concertés de toutes les forces patriotiques sont nécessaires pour épargner à notre pays les risques d’être partie aux conflits régionaux qui font rage.

    Il faut dire que la politique des forces au pouvoir au cours des seize dernières années, qui a conduit à miner l’autorité de l’État et à éroder la souveraineté nationale de l’Irak, est une raison majeure de cette violation flagrante et de la transformation du pays en un théâtre de règlements de comptes, parmi les puissances étrangères concurrentes, sur notre patrie.

    Dans ces circonstances instables, nous soulignons l’importance d’unifier la position nationale face à l’ingérence extérieure de toute partie et d’œuvrer au renforcement des capacités de l’État iraquien et de nos forces armées avec toutes leurs composantes, afin de défendre la souveraineté de l’Iraq, de protéger sa sécurité à l’intérieur et à l’extérieur et de maintenir son indépendance dans la prise de décisions nationales.

    Tout en appelant à la retenue, à la prudence et à la sagesse, et en faisant passer les intérêts de notre peuple et de notre pays en premier, nous attendons de la communauté internationale et de l’ONU qu’elles s’efforcent d’empêcher que notre pays ne se transforme en un champ de bataille pour la guerre, dont le peuple iraquien subit les conséquences, et de sauvegarder la sécurité et la paix dans la région.

    Les dangers imminents qui menacent l’Irak nous poussent à souligner à nouveau l’importance et la nécessité de nous engager sur la voie d’un changement global, en sauvant notre pays de ses crises et en le débarrassant du système de gouvernement défaillant qui est fondé sur le partage sectaire du pouvoir et la corruption.

    Source

    Tags : Iran, Etats-Unis, Irak, pétrole,

  • Irak : L’Iran lance plusieurs missiles contre la base américaine « Aïn al-Assad »

    Selon les Gardiens de la Révolution iranienne.

    Ahmed Ghanem Selouma | 08.01.2020

    Les Gardiens de la Révolution iranienne ont annoncé, mercredi à l’aube, avoir lancé des dizaines de missiles contre la base aérienne militaire américaine « Aïn al-Assad » dans la province d’Anbar, dans l’ouest de l’Irak.

    L’armée iranienne a fait savoir que plusieurs missiles balistiques ont été tirés vers la base abritant la majorité des forces américaines stationnées en Irak. En effet, une vidéo de l’attaque a été publiée par l’agence de presse iranienne Fars.

    Il est à rappeler que le président américain Donald Trump s’était rendu en Irak le 28 décembre pour rencontrer les soldats américains dans la base d’Aïn al-Assad.

    Cette attaque de missiles intervient, après seulement environ 24 heures de confusion américaine avec l’annonce du retrait des soldats américains d’Irak avant que le Pentagone ne réfute cette décision.

    Les services de renseignement américains ont révélé que des mouvements militaires iraniens auront lieu, au milieu d’une escalade de tensions avec les États-Unis suite au meurtre du Commandant de la Force al-Quds iranienne, Qassem Soleimani.

    Cette évolution représente une escalade majeure entre les États-Unis et l’Iran, deux alliés de Bagdad, au milieu des craintes généralisées en Irak que le pays ne devienne un champ de bataille entre Washington et Téhéran.

    De son côté, le président Trump a menacé, lundi, d’imposer des sanctions à l’Irak si Bagdad exigeait le départ des forces américaines.

    Il est à noter qu’environ cinq mille soldats américains sont déployés dans des bases militaires à travers l’Irak, dans le cadre de la coalition internationale pour lutter contre l’organisation terroriste « Daech ». (Anadolou)

    Tags : Iran, Etats-Unis, Irak, Donald Trump, Al Anbar, Qassem Soleimani,

  • L’USAmérique intensifie sa guerre pétrolière « démocratique » au Proche-Orient

    Les grands médias évitent soigneusement d’aborder la méthode qui se cache derrière la folie apparente de l’Amérique dans l’assassinat du général des Gardiens de la révolution islamique Qassem Soleimani, , qui a marqué le début de la nouvelle année. La logique derrière cet assassinat était une application de la politique mondiale des USA en vigueur depuis longtemps, et pas seulement une bizarrerie personnelle de l’impulsif Donald Trump. Son assassinat du chef militaire iranien Soleimani était en effet un acte de guerre unilatéral en violation du droit international, mais c’était une étape logique dans une stratégie usaméricaine de longue date. Il y a été explicitement autorisé par le Sénat dans le projet de loi sur le financement du Pentagone adopté l’année dernière.

    L’assassinat avait pour but d’intensifier la présence usaméricaine en Irak pour garder le contrôle des réserves de pétrole de la région, et de soutenir les troupes wahhabites de l’Arabie saoudite (Isis, Al-Qaïda en Irak, Al Nusra et d’autres divisions de ce qui est en fait la légion étrangère de l’USAmérique) pour appuyer le contrôle usaméricain du pétrole du Proche-Orient comme béquille du dollar US. Cela reste la clé pour comprendre cette politique, et pourquoi elle est en train d’escalader, et non de s’estomper.

    J’ai participé à des discussions sur cette politique telle qu’elle a été formulée il y a près de cinquante ans lorsque je travaillais à l’Institut Hudson et que j’assistais à des réunions à la Maison-Blanche, que je rencontrais des généraux de divers groupes de réflexion des forces armées et que je m’entretenais avec des diplomates aux Nations unies. Mon rôle était celui d’un économiste de la balance des paiements, ayant été spécialisé pendant une décennie chez Chase Manhattan, Arthur Andersen et les compagnies pétrolières dans l’industrie pétrolière et les dépenses militaires. Ce sont là deux des trois principales dynamiques de la politique étrangère et de la diplomatie usaméricaines. (La troisième préoccupation était de savoir comment faire la guerre dans une démocratie où les électeurs ont rejeté la conscription au lendemain de la guerre du Vietnam).

    Les médias et le débat public ont détourné l’attention de cette stratégie en brassant des spéculations selon lesquelles le président Trump ne l’aurait fait que pour contrer la (non-)menace de destitution par une attaque du type  » noyer le poisson « , ou pour soutenir les campagnes de Lebensraum (espace vital) israéliennes, ou simplement pour livrer la Maison-Blanche au syndrome néocon iranophobe. Le contexte réel de l’action des néocons était la balance des paiements, et le rôle du pétrole et de l’énergie comme levier à long terme de la diplomatie usaméricaine.

    La dimension balance des paiements

    Le principal déficit de la balance des paiements usaméricaine est depuis longtemps celui des dépenses militaires à l’étranger. L’ensemble du déficit des paiements, qui a commencé avec la guerre de Corée en 1950-51 et s’est prolongé durant la guerre du Vietnam dans les années 1960, a été responsable du découplage du dollar et de l’or en 1971. Le problème auquel étaient confrontés les stratèges militaires usaméricains était de savoir comment continuer à soutenir les 800 bases militaires US dans le monde et le soutien des troupes alliées sans faire perdre leur influence financière aux USA .

    La solution s’est avérée être de remplacer l’or par des titres du Trésor usaméricain (IOU) comme base des réserves des banques centrales étrangères. Après 1971, les banques centrales étrangères n’avaient guère d’autre choix que de recycler leurs entrées continues de dollars dans l’économie usaméricaine en achetant des titres du Trésor. L’effet des dépenses militaires usaméricaines à l’étranger n’a donc pas entraîné une baisse du taux de change du dollar, et n’a même pas forcé le Trésor et la Réserve fédérale à relever les taux d’intérêt pour attirer des devises afin de compenser les sorties de dollars au titre ddes dépenses militaires. En fait, les dépenses militaires usaméricaines à l’étranger ont aidé à financer le déficit budgétaire fédéral interne des USA.

    L’Arabie saoudite et d’autres pays de l’OPEP au Proche-Orient sont rapidement devenus un contrefort du dollar. Après que ces pays eurent quadruplé le prix du pétrole (en représailles aux USA qui avaient quadruplé le prix de leurs exportations de céréales, un pilier de la balance commerciale US), les banques USaméricaines ont été submergées par un afflux de nombreux dépôts étrangers – qui ont été prêtés à des pays du Tiers Monde dans une explosion de créances douteuses qui a éclaté en 1972 avec l’insolvabilité du Mexique, et a détruit le crédit gouvernemental du Tiers Monde pendant une décennie, le forçant à dépendre des USA par l’intermédiaire du FMI et de la Banque mondiale).

    Pour couronner le tout, bien sûr, ce que l’Arabie saoudite n’épargne pas en actifs dollarisés avec ses revenus d’exportation de pétrole est dépensé pour acheter des centaines de milliards de dollars d’armes usaméricaines. Cela la rend dépendante de la fourniture par les USA en pièces de rechange et de réparations, et permet aux USA de fermer le robinet du matériel militaire à tout moment, au cas où les Saoudiens essaieraient d’agir indépendamment de la politique étrangère usaméricaine.

    Ainsi, le maintien du dollar comme monnaie de réserve mondiale est devenu un pilier des dépenses militaires usaméricaines. Les pays étrangers n’ont pas à payer directement le Pentagone pour ces dépenses. Ils financent simplement le Trésor et le système bancaire usaméricains.

    La crainte de cette évolution a été l’une des principales raisons pour lesquelles les USA ont pris des mesures contre la Libye, dont les réserves de change étaient détenues en or et non en dollars, et qui avait exhorté d’autres pays africains à suivre cet exemple afin de se libérer de la  » diplomatie du dollar « . Hillary et Obama ont envahi, se sont emparés de leurs réserves d’or (nous ne savons toujours pas qui s’est retrouvé avec ces milliards de dollars d’or) et ont détruit le gouvernement de la Libye, son système d’éducation publique, ses infrastructures publiques et d’autres structures non-néolibérales.

    La grande menace à cet égard est la dédollarisation, car la Chine, la Russie et d’autres pays cherchent à éviter de recycler les dollars. Sans la fonction du dollar comme véhicule de l’épargne mondiale – en fait, sans le rôle du Pentagone dans la création de la dette du Trésor qui est le véhicule des réserves mondiales des banques centrales – les USA se trouveraient contraints militairement et donc diplomatiquement, comme ils l’étaient sous l’étalon-or.

    C’est la même stratégie que les USA ont suivie en Syrie et en Irak. L’Iran menaçait cette stratégie de la dollarisation et son rôle de béquille de la diplomatie pétrolière usaméricaine.

    L’industrie pétrolière, étai de la balance des paiements et de la diplomatie étrangère des USA

    La balance commerciale est renforcée par les excédents pétroliers et agricoles. Le pétrole est la clé, car il est importé par les sociétés usaméricaines à un coût presque nul pour la balance des paiements (les paiements aboutissent ici aux sièges sociaux de l’industrie pétrolière sous forme de bénéfices et de paiements aux dirigeants), tandis que les bénéfices sur les revenus des ventes des sociétés pétrolières usaméricaines à d’autres pays sont versés aux USA (par l’intermédiaire de centres d’évasion fiscale off-shore, principalement le Libéria et le Panama depuis de nombreuses années). Et comme on l’a vu plus haut, les pays de l’OPEP ont été invités à conserver leurs réserves officielles sous forme de titres US (les actions et les obligations ainsi que les reconnaissances de dette du Trésor, mais pas l’achat direct de sociétés usaméricaines étant considérées comme économiquement importantes). Financièrement, les pays de l’OPEP sont sur la liste de clients de la zone dollar.

    La tentative des USA de maintenir cette béquille explique leur opposition à toute mesure d’un gouvernement étranger visant à inverser le réchauffement climatique et les conditions météorologiques extrêmes causées par la dépendance pétrolière du monde parrainée par les USA. Toute mesure de ce type prise par l’Europe et d’autres pays réduirait la dépendance aux ventes de pétrole US, et par conséquent, la capacité des USA à contrôler le robinet pétrolier mondial comme un moyen de contrôle et de coercition, et est donc considérée comme un acte hostile.

    Le pétrole explique également l’opposition des USA aux exportations de pétrole russe via Nordstream. Les stratèges usaméricains veulent traiter l’énergie comme un monopole national US. D’autres pays peuvent en bénéficier comme l’Arabie saoudite l’a fait – en envoyant leurs excédents à l’économie usaméricaine – mais pas pour soutenir leur propre croissance économique et leur diplomatie. Le contrôle du pétrole implique donc un soutien à la poursuite du réchauffement climatique comme partie intégrante de la stratégie usaméricaine.

    Comment un pays « démocratique « peut mener une guerre internationale et pratiquer le terrorisme

    La guerre du Vietnam a montré que les démocraties modernes ne peuvent pas déployer d’armées pour un conflit militaire majeur, car cela nécessiterait un recrutement de leurs citoyens. Cela conduirait tout gouvernement qui tenterait d’obtenir une telle conscription à être évincé du pouvoir. Et sans troupes, il n’est pas possible d’envahir un pays pour en prendre le contrôle.

    Le corollaire de cette perception est que les démocraties n’ont que deux options en matière de stratégie militaire : elles peuvent se contenter de déployer une puissance aérienne, en bombardant les adversaires, ou elles peuvent créer une légion étrangère, c’est-à-dire engager des mercenaires ou soutenir les gouvernements étrangers qui fournissent ce service militaire.

    Là encore, l’Arabie saoudite joue un rôle crucial, par son contrôle des sunnites wahhabites transformés en jihadistes terroristes prêts à saboter, à bombarder, à assassiner, à faire exploser et à combattre de toute autre manière toute cible désignée comme un ennemi de l’ » Islam « , euphémisme pour l’Arabie saoudite agissant en tant qu’État client des USA. (La religion n’est vraiment pas la clé : je n’ai connaissance d’aucune aucune attaque de l’ ISIS ou de ses semblables wahhabites contre des cibles israéliennes). Les USA ont besoin des Saoudiens pour fournir ou financer les zinzins wahhabites. Donc, en plus de jouer un rôle clé dans la balance des paiements usaméricaine en recyclant ses revenus d’exportation de pétrole dans des actions, des obligations et d’autres investissements US, l’Arabie saoudite fournit de la main-d’œuvre en soutenant les membres wahhabites de la légion étrangère US, l’ISIS et Al-Nusra/Al-Qaida. Le terrorisme est devenu le mode « démocratique « de la politique militaire usaméricaine actuelle.

    Ce qui rend « démocratique » la guerre pétrolière usaméricaine au Proche-Orient, c’est que c’est le seul type de guerre qu’une démocratie peut mener – une guerre aérienne, suivie d’une armée terroriste vicieuse qui compense le fait qu’aucune démocratie ne peut déployer sa propre armée dans le monde d’aujourd’hui. Le corollaire est que le terrorisme est devenu le mode de guerre « démocratique ».

    Du point de vue des USA, qu’est-ce qu’une « démocratie » ? Dans le vocabulaire orwellien actuel, cela signifie tout pays qui soutient la politique étrangère des USA. La Bolivie et le Honduras sont devenus des « démocraties » depuis leurs coups d’État, tout comme le Brésil. Le Chili sous Pinochet était une démocratie de libre marché à la mode de Chicago. Il en était de même de l’Iran sous le Shah et de la Russie sous Eltsine – mais pas depuis qu’elle a élu Vladimir Poutine président, pas plus que la Chine sous le Président Xi.

    L’antonyme de « démocratie » est « terroriste ». Cela signifie simplement une nation prête à se battre pour devenir indépendante de la démocratie néolibérale usaméricaine. Cela n’inclut pas les armées mandatées par les USA.

    Le rôle de l’Iran comme némésis usaméricaine

    Qu’est-ce qui fait obstacle à la dollarisation, au pétrole et à la stratégie militaire des USA ? De toute évidence, la Russie et la Chine ont été ciblées comme des ennemis stratégiques à long terme pour avoir cherché à mettre en place leurs propres politiques économiques et diplomatiques indépendantes. Mais à côté d’elles, l’Iran est dans la ligne de mire des USA depuis près de soixante-dix ans.

    La haine de l’USAmérique envers l’Iran commence par sa tentative de contrôler sa propre production de pétrole, ses exportations et ses revenus. Elle remonte à 1953, lorsque Mossadegh a été renversé parce qu’il voulait la souveraineté intérieure sur le pétrole anglo-persan. Le coup d’État de la CIA et du MI6 l’a remplacé par le Chah docile, qui a imposé un État policier pour empêcher l’indépendance de l’Iran vis-à-vis de la politique usaméricaine. Les seuls lieux physiques libres de la police étaient les mosquées. Cela a fait de la République islamique la voie de la moindre résistance pour renverser le Shah et réaffirmer la souveraineté iranienne.

    Les USA ont accepté l’indépendance pétrolière de l’OPEP en 1974, mais l’antagonisme envers l’Iran s’étend à des considérations démographiques et religieuses. Le soutien iranien à sa population chiite et à celle de l’Irak et d’autres pays – qui met l’accent sur le soutien aux pauvres et des politiques quasi-socialistes plutôt que sur le néolibéralisme – en a fait le principal rival religieux du sectarisme sunnite de l’Arabie saoudite et de son rôle de légion étrangère wahhabite des USA.

    Les USA se sont opposés au général Soleimani avant tout parce qu’il luttait contre l’ISIS et d’autres terroristes soutenus par les USA dans leur tentative de démanteler la Syrie et de remplacer le régime Assad par un ensemble de dirigeants locaux conformes aux exigences usaméricaines – le vieux stratagème britannique du  » diviser pour mieux régner « . À l’occasion, Soleimani avait coopéré avec les troupes US pour combattre les groupes de l’ISIS qui s’étaient « écartés de la ligne », c’est-à-dire de la ligne du parti usaméricain. Mais tout indique qu’il était en Irak pour travailler avec ce gouvernement qui cherchait à reprendre le contrôle des champs de pétrole dont le président Trump s’est vanté si fort de s’être emparé.

    Déjà au début de 2018, le président Trump a demandé à l’Irak de rembourser USA le coût de la « sauvegarde de sa démocratie » à coups de bombes sur ce qui restait de l’économie de Saddam. Le remboursement devait prendre la forme de pétrole irakien. Plus récemment, en 2019, le Président Trump a demandé : pourquoi ne pas simplement s’emparer du pétrole irakien ? Le champ pétrolier géant est devenu le prix de la guerre du pétrole de Bush-Cheney après le 11 septembre. « C’était une réunion très banale, discrète, en général », a dit une source qui était dans la salle à Axios. « Et juste à la fin, Trump dit quelque chose dans le genre, il a un petit sourire et il dit : ‘Alors, qu’est-ce qu’on va faire pour le pétrole ?’ »[1]

    L’idée de Trump selon laquelle l’Amérique devrait  » tirer quelque chose  » de ses dépenses militaires pour détruire les économies irakienne et syrienne reflète simplement la politique usaméricaine.

    Fin octobre 2019, le New York Times a rapporté que « Ces derniers jours, M. Trump a choisi les réserves de pétrole de la Syrie comme nouvelle justification pour sembler faire marche arrière et déployer des centaines de soldats supplémentaires dans ce pays ravagé par la guerre. Il a déclaré que les USA ont « sécurisé  » les champs pétroliers dans le nord-est chaotique du pays et a suggéré que la saisie de la principale ressource naturelle du pays justifie que l’Amérique y étende davantage sa présence militaire. « Nous l’avons pris et nous l’avons sécurisé », a déclaré M. Trump à propos du pétrole syrien lors de son discours à la Maison Blanche dimanche, après avoir annoncé l’assassinat du chef de l’Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi »[2]. Un responsable de la CIA a rappelé au journaliste que la prise du pétrole irakien était un engagement de la campagne Trump.

    Cela explique l’invasion de l’Irak pour le pétrole en 2003, et encore cette année, comme l’a dit le président Trump : « Pourquoi ne pas simplement prendre leur pétrole ? » Il explique également l’attaque d’Obama-Hillary contre la Libye – non seulement pour son pétrole, mais aussi pour avoir investi ses réserves étrangères dans l’or au lieu de recycler son excédent de recettes pétrolières au profit du Trésor usaméricain – et, bien sûr, pour avoir promu un État socialiste laïque.

    Cela explique pourquoi les néoconservateurs usaméricains craignaient le plan de Soleimani pour aider l’Irak à affirmer le contrôle de son pétrole et à résister aux attaques terroristes contre l’Irak, soutenues par les USA et les Saoudiens. C’est là la cause immédiate de son assassinat.

    Les politiciens usaméricains se sont discrédités en commençant leur condamnation de Trump en disant, comme l’a fait Elizabeth Warren, à quel point Soleimani était « mauvais », comment il avait tué des soldats US en organisant la défense irakienne contre les attentats par explosifs en bord de route et d’autres mesures pour repousser l’invasion usaméricaine visant à s’emparer de son pétrole. Elle ne faisait que parodier la représentation que les médias US faisaient de SOleimani comme un monstre, détournant l’attention de la question politique qui explique pourquoi il a été assassiné maintenant.

    La contre-stratégie au pétrole, au dollar et à la diplomatie du réchauffement climatique des USA

    Cette stratégie se poursuivra, jusqu’à ce que les pays étrangers la rejettent. Si l’Europe et d’autres régions ne le font pas, elles subiront les conséquences de cette stratégie usaméricaine sous la forme d’une guerre croissante parrainée par les USA via le terrorisme, le flux de réfugiés et l’accélération du réchauffement climatique et des conditions météorologiques extrêmes.

    La Russie, la Chine et leurs alliés ont déjà ouvert la voie à la dédollarisation comme moyen de contenir l’échafaudage de soutien de la balance des paiements à la politique militaire mondiale USA. Mais tout le monde se demande maintenant quelle devrait être la réaction de l’Iran.

    La prétention – ou plus exactement, la diversion – des médias usaméricains au cours du week-end a été de dépeindre les USA comme étant sous le coup d’une attaque imminente. Le maire de New-York Bill de Blasio a placé des policiers à des carrefours clés bien en vue pour nous faire savoir à quel point le terrorisme iranien est imminent – comme si c’était l’Iran, et non l’Arabie saoudite, qui avait monté le 11 septembre, et comme si l’Iran avait en fait pris des mesures énergiques contre les USA. Les médias et les grosses têtes de la télévision ont saturé les ondes d’avertissements sur le terrorisme islamique. Les présentateurs de télévision suggèrent les endroits où les attaques sont les plus susceptibles de se produire.

    Le message est que l’assassinat du général Soleimani était destiné à nous protéger. Comme Donald Trump et divers porte-parole militaires l’ont dit, il avait tué des Américains – et maintenant ils doivent planifier une énorme attaque qui blessera et tuera beaucoup plus d’Américains innocents. Cette position est devenue la posture de l’USAmérique dans le monde : faible et menacée, nécessitant une défense forte – sous la forme d’une forte offensive.

    Mais quel est l’intérêt réel de l’Iran ? S’il est effectivement d’affaiblir le dollar et la stratégie pétrolière US, la première mesure politique doit être de faire sortir les forces militaires usaméricaines du Proche-Orient, y compris l’occupation US de ses champs pétroliers. Il s’avère que l’acte téméraire du président Trump a agi comme un catalyseur, provoquant exactement le contraire de ce qu’il voulait. Le 5 janvier, le Parlement irakien s’est réuni pour exiger le départ des USA. Le général Soleimani était un invité, pas un envahisseur iranien. Ce sont les troupes usaméricaines qui se trouvent en Irak en violation du droit international. Si elles partent, Trump et les néocons perdent le contrôle du pétrole – et aussi de leur capacité à interférer avec la défense mutuelle irano-irako-syro-libanaise.

    Au-delà de l’Irak se profile l’Arabie saoudite. Elle est devenue le Grand Satan, le soutien de l’extrémisme wahhabite, la légion terroriste des armées mercenaires usaméricaines qui se battent pour maintenir le contrôle des réserves de pétrole et de devises du Proche-Orient, la cause du grand exode des réfugiés vers la Turquie, l’Europe et partout ailleurs où elle peut fuir les armes et l’argent fournis par les partisans usaméricains d’Isis, Al-Qaïda en Irak et leurs légions wahhabites saoudiennes alliées.

    L’idéal logique, en principe, serait de détruire la puissance saoudienne. Cette puissance réside dans ses champs de pétrole. Ils ont déjà été attaqués par de modestes bombes yéménites. Si les néoconservateurs usaméricains menacent sérieusement l’Iran, leur réponse serait le bombardement et la destruction en bloc des champs pétroliers saoudiens, ainsi que ceux du Koweït et des cheikhs pétroliers alliés du Proche-Orient. Cela mettrait fin au soutien saoudien aux terroristes wahhabites, ainsi qu’au dollar US.

    Un tel acte serait sans doute coordonné avec un appel aux travailleurs palestiniens et autres travailleurs étrangers en Arabie saoudite pour qu’ils se soulèvent et chassent la monarchie et ses cinq mille princes et consorts.

    Au-delà de l’Arabie Saoudite, l’Iran et les autres partisans d’une rupture diplomatique multilatérale avec l’unilatéralisme néolibéral et néoconservateur USaméricain devraient faire pression sur l’Europe pour qu’elle se retire de l’OTAN, dans la mesure où cette organisation fonctionne principalement comme un outil militaire centré sur les USA de la diplomatie du dollar et du pétrole et donc s’opposer aux politiques de changement climatique et de confrontation militaire qui menacent de faire de l’Europe une partie du maelstrom USaméricain.

    Enfin, que peuvent faire les opposants usaméricains à la guerre pour résister à la tentative néoconservatrice de détruire toute partie du monde qui résiste à l’autocratie néolibérale US ? Cette réponse a été la plus décevante du week-end. Ils s’agit d’un échec. Il n’a pas été utile pour Warren, Buttigieg et d’autres d’accuser Trump d’avoir agi hâtivement sans réfléchir aux conséquences de ses actes. Cette approche évite de reconnaître que son action avait effectivement une justification – de tracer une ligne dans le sable, de dire que oui, l’Amérique VA entrer en guerre, va combattre l’Iran, fera tout pour défendre son contrôle du pétrole du Proche-Orient et pour dicter aux pays de l’OPEP leurs politiques de banques centrales, pour défendre ses légions de l’ISIS comme si toute opposition à cette politique était une attaque contre les USA eux-mêmes.

    Je peux comprendre la réaction émotionnelle ou encore les nouveaux appels à la destitution de Donald Trump. Mais c’est un échec évident, en partie parce qu’il s’agit manifestement d’un geste partisan du Parti démocrate. Plus importante encore est l’accusation fausse et intéressée selon laquelle le président Trump a dépassé les limites qui lui sont imposées par la constitution en commettant un acte de guerre contre l’Iran en assassinant Soleimani.

    Le Congrès a approuvé l’assassinat par Trump et est tout aussi coupable que lui d’avoir approuvé le budget du Pentagone avec la suppression par le Sénat de l’amendement à la loi d’autorisation de la défense nationale de 2019, que Bernie Sanders, Tom Udall et Ro Khanna ont inséré dans la version de la Chambre des représentants, n’autorisant explicitement pas le Pentagone à faire la guerre à l’Iran ou à assassiner ses responsables. Lorsque ce budget a été envoyé au Sénat, la Maison Blanche et le Pentagone (alias le complexe militaro-industriel et les néoconservateurs) ont levé cette contrainte. C’était un fanion rouge annonçant que le Pentagone et la Maison Blanche avaient bien l’intention de faire la guerre à l’Iran et/ou d’assassiner ses responsables. Le Congrès n’a pas eu le courage d’argumenter sur ce point en le mettant au premier plan du débat public.

    Derrière tout cela, il y a la loi du 11 septembre d’inspiration saoudienne qui retire au Congrès le seul pouvoir de faire la guerre – son autorisation de 2002 pour l’utilisation de la force militaire, sortie du tiroir ostensiblement contre Al-Qaïda mais en fait la première étape du long soutien de l’USAmérique au groupe même qui était responsable du 11 septembre, les pirates de l’air saoudiens.

    La question est de savoir comment amener les politiciens du monde – usaméricains, européens et asiatiques – à voir comment la politique du tout ou rien de l’USAmérique menace de nouvelles vagues de guerre, de réfugiés, de perturbation du commerce du pétrole dans le détroit d’Ormuz, et finalement de réchauffement climatique et de dollarisation néolibérale imposée à tous les pays. C’est un signe du peu de pouvoir des Nations Unies qu’aucun pays ne réclame un nouveau procès à la Nuremberg pour crimes de guerre, qu’aucun ne menace de se retirer de l’OTAN ou même d’éviter de détenir des réserves sous forme d’argent prêté au Trésor US pour financer le budget militaire yankee.

    Notes

    [1]https://www.axios.com/trump-to-iraqi-pm-how-about-that-oil-1a31cbfa-f20c-4767-8d18-d518ed9a6543.html . L’article ajoute : « Lors de la réunion de mars, le premier ministre irakien a répondu « Que voulez-vous dire ? » selon la source dans la salle. Et Trump dit : « On a fait beaucoup, on a fait beaucoup là-bas, on a dépensé des trillions là-bas, et beaucoup de gens ont parlé du pétrole. »

    [2] Michael Crowly, « ‘Keep the Oil’ : Trump Revives Charged Slogan for new Syria Troop Mission », The New York Times, 26 octobre 2019. . L’article ajoute :  » ‘J’ai dit de garder le pétrole’, a raconté M. Trump. S’ils vont en Irak, gardez le pétrole. Ils ne l’ont jamais fait. Ils ne l’ont jamais fait. » ↑

    Tlaxcala, 7 jan 2020

    Tags : Etats-Unis, USA, Iran, terrorisme, pétrole,

  • Trahis par la France, les USA et l’Allemagne se retirent du G5 Sahel

    Malijet – En fin 2010, La France sarkoziste avait convaincu ses alliés de l’OTAN sur son projet de recolonisation du Sahel qui devait passer obligatoirement par l’assassinat du colonel KADHAFI et par l’affaiblissement de l’Union Africaine.

    Après l’atteinte des objectifs en 2011 par l’assassinat du Guide Libyen et la déstabilisation du Mali en 2012, arriva le partage du butin.

    C’est ainsi que le 15 février 2014 à Londres, les 5 puissances impérialistes que sont, les USA, l’Allemagne , la Chine, l’Angleterre et bien sûr la France se sont retrouvées pour se partager les richesses du basin de Taoudéni et environnant. La monnaie d’échange était, comme vous l’aurez pressenti, la lutte contre le terrorisme qu’ils ont créé à partir de la Libye.

    Mais quelque chose d’inattendu va se produire. En effet au lendemain de cette rencontre de deal occidental, à Nouakchott en Mauritanie, la France va créer un autre G5 Sahel dont les pays concernés sont : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.

    Désormais, la France se positionne en intermédiaire commerciale et tutrice militaire des pays du G5 Sahel, dépourvue d’armées selon Paris, dans la lutte contre le terrorisme. La France s’auto proclame aussi trésorière du G5 Sahel sans en être membre théoriquement.

    En outre, elle a le monopole du marché d’armement et commande toutes les forces présentes au Nord Mali. Elle occupe tous les postes de responsabilité de la MINUSMA. Elle en fait son deal. Ses entreprises peuvent alors prospérer en terrain conquis sans nullement être inquiétées.

    Alors, de Total – qui exploite le pétrole de la Mauritanie et qui fournit la totalité du carburant aux troupes présentes sur le terrain,- à Bouygues, Vinci et Areva qui exploite l’uranium, en passant par Arquus, la France a de quoi desserrer la ceinture.

    Jouant ainsi sur ses liens colonialistes avec les pays du G5 Sahel, la France a fini par faire de l’ombre à ses principaux alliés qui se sentent aujourd’hui trahis. Le président Macron en conditionnant l’aide internationale à la volonté de la France, a administré une piqure de rappel à la Communauté Internationale, sur sa propriété, le G5 Sahel.

    Celui qui voudrait donc aider les pays dans ce pré carré, doit avoir l’aval de la France. Loin de considérer les Dirigeants des Etats africains souverains comme ses pairs, le président Français n’a trouvé mieux qui sied que de les infantiliser.

    Pour paraphraser cette sagesse des dirigeants du G5 Sahel, l’esprit des peuples des pays Africains souverains traduit ceci : « tous ceux qui infantilisent nos dirigeants et ridiculisent nos FDS, fussent-ils des alliés, des partenaires ou autres coopérants dans cette lutte contre le terrorisme sont pires que les terroristes ».

    Nous pensons donc qu’il n’y aura pas grand chose à dire à Pau, ce 13 Janvier. Les dirigeants du G5 sahel voudraient certainement « observer de près » le premier responsable du terrorisme au sahel, la France, par qui la gangrène a pris racine après la déstabilisation de la Libye, en la mettant à l’épreuve de sa responsabilité. Les Dirigeants ouest africains l’ont d’ailleurs signifié dans leur déclaration à Niamey.

    Mais l’Afrique n’a pas besoin de la présence physique de l’armée française. La France en plus du CFA qu’elle fabrique à Chamalières, doit arrêter de fournir des armes aux terroristes en soutenant l’intenable alibi qu’elles ont été détournées de leur destination.

    A quel gouvernement légitime Africain la France a-t-elle livré des commandes d’armes et qui ont été ensuite détournées au profit des groupes terroristes? Seule la France, championne des réprimandes, connait la réponse et pourra nous en dire plus sur les sanctions internationales prévues à cet effet.

    Enfin le terrorisme au Sahel peut prendre fin si la France décide de se désolidariser des groupes terroristes qu’elle blanchit à Kidal.

    L’intégrité totale du Mali peut être retrouvée. Primo en coupant la fourniture du FCFA et en remettant Kidal au pouvoir de Bamako. Secundo, Barkhane doit aménager en Libye pour aider à reconstruire ce qu’elle a détruit.

    C’est-à-dire restaurer à titre posthume la dignité du Guide qu’elle a littéralement bafouée dans un complot savamment orchestré au sein de l’OTAN et aussi remettre à la Libye son intégrité et sa cohésion qui faisaient d’elle un eldorado africain. Ainsi prendra fin ce néo-esclavagisme instauré contre des africains et entretenu depuis la Lybie.

    Le Président
    Larba Israël LOMPO

    Œil D’Afrik

    Source : Malijet, 7 jan 2020

    Tags : Mali, France, Barkhane, Libye, France, Kadhafi, terrorisme, armes,