Catégorie : presse

  • Noir et noir.e.s

    Par Guy Marius Sagna

    Il raconte dans un de ses carnets qu’une dame a dit au responsable de son bureau de vote « (…) qu’elle désirait voter pour le garçon qui avait fait de la prison ». Elle ne connaissait ni le nom du garçon ni celui de son organisation. Il y a 26 ans aujourd’hui, jour pour jour, celui qui raconte cette histoire, Mandela, était élu président d’Afrique du sud.

    L’autre, à la question de savoir s’il fera un 3e mandat, répond « ni oui ni non ». Mandela continue : « Mon accession au poste de premier président élu démocratiquement de la République d’Afrique du Sud s’est faite plus ou moins contre mon gré (…) j’ai dit (…) que je préférais servir mon pays sans occuper de position dans l’organisation ou au gouvernement. Cependant (…) j’ai accepté. Néanmoins, j’ai exprimé clairement que je ne ferais qu’un mandat. J’ai déclaré que je n’effectuerais qu’un mandat et que je ne chercherais pas à me faire réélire. ».

    Mandela a tenu parole en ne faisant qu’un mandat. L’autre, pour le référendum, pour le mandat de 5 ans, pour la nomination par décret de son frère, pour « la gestion sobre et vertueuse », pour « la patrie avant le parti »…ne fait que dans l’irrespect de la parole donnée. Et pourtant, dans une Afrique du sud post-apartheid, aux défis et enjeux complexes tout aurait pu expliquer plusieurs mandats de Mandela.

    C’est dire qu’il y a des africains dignes et des africains pour qui la parole donnée est une écriture sur du sable. Mais encore, nous, africain.e.s, devons arrêter de nous auto-flageller parfois inutilement avec des propos du genre « nitt ku ñuul dafa bëgg ngur ». Mandela était noir. Cheikh Anta Diop a refusé de siéger à l’assemblée nationale pour protester contre des fraudes électorales massives. Dialo Diop a refusé la prolongation de son mandat de conseiller municipal de la ville de Dakar. Madièye Mbodj a refusé de siéger dans un cabinet ministériel et une enveloppe de 1 million par mois de Macky Sall…Et ils sont tous noirs. Ñuule dañoo bari te wuute.

    Et vous permettrez ceci. Cela doit nous faire prendre conscience d’une chose : «Tous les noirs ne sont pas nos frères et tous les blancs ne sont pas nos ennemis. ». Macky Sall, Eyadéma, Bongo, Kaboré et leur clique ne sont pas nos frères. Ils sont les frères des Macron, des Trump, des Boris Jonhson…Ils constituent le cartel des oppresseurs. Qui sont nos frères ? Tous les opprimés africains et tous les opprimés des autres continents. Tous opprimés par le même système néocolonial, capitaliste.

    Quand on regarde nos élu.e.s du Caire au Cap, de Dakar à Mogadiscio, chaque africain.e peut reprendre à son compte ce propos que l’on retrouve dans La Peste de Camus : « Je vis comme je peux dans ce pays malheureux, riche de son peuple et de sa jeunesse, provisoirement pauvre dans ses élites».

    Barghouti, prisonnier politique palestinien condamné par un tribunal sioniste et emprisonné depuis 18 ans, a écrit à Mandela de sa prison. Il lui dit : l’Apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. ».

    Aujourd’hui, il est clair comme de l’eau de roche que le néocolonialisme ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour notre santé. Ça ne marche pas pour notre économie. Ça ne marche pas pour notre alimentation. Ça ne marche pas pour notre éducation. Ça ne marche pas pour notre environnement. Ça ne marche pas pour notre monnaie. Ça ne marche pas pour nos valeurs africaines. Ça ne marche pas pour nos langues.

    En ce jour de Mandela écrivons-lui ceci : l’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et le néocolonialisme ne survivra pas en Afrique.

    Source

  • Tchad : Les troupes tchadiennes de la chair à canon?

    Depuis le 19 septembre dernier le gouvernement de la république du Tchad est remonté à fond contre la Mission Internationale des Nations Unies pour la stabilité au Mali (MINUSMA). Il n’a d’ailleurs pas pris les gants pour le faire savoir urbi et orbi, menaçant carrément de ramener ses « boys » à N’Djamena si le traitement de ceux-ci n’était pas revu et corrigé dans des délais brefs.

    Raison de cette violente montée d’adrénaline : les autorités tchadiennes ont fini par comprendre – et il leur a fallu du temps et des dizaines de morts pour faire l’addition – que les soldats tchadiens ne sont considérés que comme quantité négligeable malgré leur présence constante sur les premières lignes de la guerre du Mali. Un théâtre d’opérations sur lequel ils ne bénéficient d’aucune des conditions courantes réservées à toutes les troupes des autres pays présentes sur le terrain : Ni relève réglementaire, ni le moindre soutien logistique, et encore moins les commodités ordinaires d’alimentation ou de déplacement.

    Pourtant Dieu seul sait que sans l’engagement – à la limite suicidaire des soldats tchadiens dès le début des hostilités – les forces française auraient été hachées menu et éparpillées sans la moindre chance par les terroristes et autres djihadistes qui se mouvaient dans le relief terriblement dangereux des Iforas comme des scorpions dans le désert.

    Le gouvernement d’Idriss Deby ayant donc fini par réaliser, après plusieurs dizaines de morts et de mutilés, que ses hommes ne sont rien d’autre que de la chair à canon au Mali, il a rué dans les brancards, et ne supportant plus ce qu’il a qualifié de « traitement discriminatoire », il a donné de la voix et exigé que le traitement des éléments de ses troupes change. Avec à l’appui une menace à peine voilée.

    Il est en tout cas curieux que ce ne soit qu’aujourd’hui que le gouvernement aveugle, sourd et muet de Deby a compris que ses militaires ont joué à merveille le Remake des tirailleurs nègres uniquement bons pour les premières lignes, inventé avec succès par la France justement, depuis la guerre de 14/18.

    Il est clair qu’au moment où François Hollande avait décidé de se transformer en justicier, il ne portait pas spécialement le maitre de N’Djamena dans son cœur; pour tout dire, il ne le considérait que comme ce qu’il est en réalité : un petit roitelet nègre, assassin d’habitude qui opprime ses concitoyens, se maintient depuis plusieurs décennies au pouvoir par la force des armes et par une répression barbare à l’égard de la moindre opposition ou revendication.

    Sans qu’il n’ait été sonné, et alors que le Mali se trouve bien loin de l’Afrique centrale, le général-Président du Tchad s’est proposé d’envoyer ses troupes en première ligne – arborant comme pedigree les scalps de tous les chefs de la rébellion du Tchad qu’il a tués ou fait disparaitre.

    Et ça a marché. Les guerriers tchadiens ont fait preuve d’une extraordinaire efficacité, s’offrant même en rabiot le luxe d’abattre le plus dangereux des chefs djihadistes.

    Il n’en fallut pas plus pour que le dictateur tchadien entre dans l’estime du président mou qui était bien content d’économiser ses hommes dans cette guerre qu’il avait entreprise pratiquement à la légère et de compter par dizaines les morts tchadiens qui sautaient chaque nuit sur les mines ou étaient canardés comme des lapins dans les embuscades sous l’étendard bleu blanc rouge.

    En faisant les comptes, c’est bien le contingent tchadien qui a payé le plus lourd tribut dans ce conflit qui a commencé comme une intervention privée de la France, mais qui – à la longue – a changé de forme et de format aujourd’hui, puisque ce sont des forces des Nations Unies qui sont officiellement engagées et qui assurent et la logistique, et les salaires, et bien entendu la sécurité des soldats présents sur le terrain.

    Mais malgré le changement de statut, les bidasses tchadiens demeurent les enfants pauvres d’un conflit dans lequel ils n’ont été expédiés que pour la gloriole d’un potentat qui a, jusqu’ici, donné l’impression de ne vouloir aucune contre partie.

    Ce qui est certain est que ni la France, ni les Nations Unies ne peuvent se passer de la chair à canon à bon marché du Tchad. Les choses vont certainement s’arranger sans trop de mal, et les tchadiens continueront de se faire buter dans le désert malien. Pendant que, de son côté, Idriss Deby continuera à jouer les Tartarin des tropiques sans coup férir. Il sait que les troupes de Barkhane sont logées dans son aéroport – à N’Djamena, par conséquent, tous les caprices lui sont permis. Suite logique : d’ici quelques temps, les Nations Unies auront vite fait de régler le problème de ses hommes.

    Des hommes qui devraient se poser des questions profondes sur leur véritable statut tant dans la vie que sur leur motivation réelle à risquer leur vie sous le soleil ultra torride du Mali.

    Ils ont certes choisi le métier des armes. Mais c’était pour défendre leur pays, et non pour se mettre au service d’un mégalomane qui les utilise sans vergogne comme le ferait un bambin de soldats de plomb.

    Les militaires Tchadiens devraient réaliser une fois pour toutes qu’ils ne sont rien d’autre que des marionnettes entre les mains d’un va-t-en guerre impénitent qui n’aime que la guerre et qui éprouve un plaisir jouissif à s’adonner à la guerre. La guerre au Mali, il y est. La guerre en Centrafrique, il y envoie de pauvres tchadiens qui ne pensent qu’à vivre et non à tuer ou se faire tuer à crédit. La guerre au Nigéria, il y songe déjà en s’impliquant dans un processus alambiqué concernant le bassin du Lac Tchad, où, c’est certain, il sera le premier à mobiliser des militaires.

    Combien de centaines de militaires tchadiens encore perdront la vie pour que les autres, tous les autres, refusent d’aller faire des guerres qui ne sont pas les leurs ?

    Par D.D | Ndjamena-matin

    Source

  • Algérie : Harga à l’envers !

    Le phénomène peut paraître invraisemblable dans un pays où la jeunesse affiche un mal être qui frise l’hystérie et qui est prête à mettre sa vie en danger pour tenter l’aventure à haut risque de la «harga ». C’est pourtant bien réel. Oui des dizaines de jeunes haragas algériens en Espagne qui sont évidemment sans-papiers, prennent le chemin du retour ! 
    C’est le journal espagnole El Pais qui révèle cet incroyable retournement de situation. Mieux (ou pire c’est selon) encore, nos jeunes laissés-pour-compte, mettent même plus de 5000 euros sur la table pour s’offrir une place dans une barque de fortune appartenant à une faune de passeurs qui écument les mers. Et pour cause ! Ces derniers qui étaient à sec depuis le déclenchement du coronavirus en raison du confinement imposé en Espagne et la restriction des déplacements, viennent de trouver un autre filon tout aussi lucratif que la «harga» au sens usuel. 
    A en croire El Pais, ils proposent aux jeunes haragas algériens livrés à eux-mêmes en Espagne (sans avoir où manger, ni dormir encore moins travailler) de les faire revenir au pays ! Le prix de la place ? 5000 Euros au moins ! 
    Eh oui ! Nos jeunes haragas partis d’Annaba, d’Oran, de Tipaza et d’ailleurs dans l’espoir de trouver un pays d’attache au dos de l’Europe en raclant toutes leurs économies, sont rattrapés par la triste réalité de devoir rentrer les bras ballants…En cause, le terrible COVID-19 qui a réduit la vie dans le paradis imaginé, à un enfer qu’il fallait quitter coûte que coûte au risque d’être dévoré sans pitié. Et à choisir entre survivre et mourir, le choix naturel de nos jeunes haragas est vite fait, même si revenir ici s’apparentait pour eux à mourir un peu… 
    El PAIS nous apprend ainsi qu’au moins trois embarcations transportant 12 migrants faisant le chemin inverse (Espagne vers l’Algérie), ont été interceptées au large des côtes Oranaises. Mais si l’instinct de survie a poussé ces jeunes désespérés à payer cher leur retour au pays dans les mêmes conditions de leur départ, rien ne garantit qu’ils ne referont pas l’aventure en mer une fois le COVID mis hors d’état de nuire. Parce que, ces malheureux n’ont pas été attirés par une quelconque promesse que leurs conditions allaient changer à leur retour. Ils veulent juste se cacher un peu pour ne pas mourir du Corona quitte à en payer le prix fort.
    Imane B.
    Tags : Algérie, harga, harragas, émigration, clandestins, 
  • Sahel : Les tchadiens, chair à canon de la France

    Réunis en visioconférence, les pays du G5 Sahel et la France ont insisté lundi sur l’envoi « dès que possible » d’un bataillon (entre 480 et 500 soldats tchadiens) dans la région dénommée des « trois frontières » (entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso), qui a été, dernièrement, scénario de fréquentes attaques terroristes, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
    De son côté, le Tchad assura, peu après le sommet de Pau, qu’il enverrait l’équivalent d’un bataillon [480 à 500 soldats] dans la zone des trois frontières.
    Malgré son engagement lors du sommet de Pau janvier dernier, le président Déby Itno a fait marche arrière suite aux lourdes pertes infligées par Boko Haram aux troupes tchadiennes installées à Bohoma.
    La raison de ce rétropédalage ? Les autorités tchadiennes ont fini par comprendre – et il leur a fallu du temps et des dizaines de morts pour faire l’addition – que les soldats tchadiens ne sont considérés que comme chair à canon pour défendre les intérêts de la France dans la région du Sahel. Sans oublier les conditions dans lesquelles sont contraints d’opérer : ils ne bénéficient d’aucune des conditions courantes réservées aux troupes françaises de l’opération Barkhane : Ni relève réglementaire, ni le moindre soutien logistique, et encore moins les commodités ordinaires d’alimentation ou de déplacement.
    Pourtant, il est évident que sans l’engagement – à la limite suicidaire des soldats tchadiens dès le début des hostilités – les forces française auraient été hachées menu et éparpillées sans la moindre chance par les terroristes. Mais, Idriss Déby est obligé de rendre la pareille à l’Elysée puisque c’est grâce à la France qu’il maintient depuis plusieurs décennies au pouvoir.
    Tags : Tchad, Sahel, Idriss Déby Itno, Barkhane, françafrique, terrorisme, jihadistes, Boko Haram, G-5,
  • Guinée Bissau: Le Secrétaire général prend acte de la décision de la CEDEAO de reconnaître Úmaro Sissoco Embaló le vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2019

    La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par le Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:  
    Le Secrétaire général prend acte de la décision prise par l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 22 avril de reconnaître Úmaro Sissoco Embaló le vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2019 en Guinée-Bissau. 
    Le Secrétaire général encourage tous les acteurs bissau-guinéens à travailler de manière inclusive et constructive à la mise en œuvre des décisions pertinentes de la CEDEAO, en particulier en ce qui concerne la nomination d’un premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement, en pleine conformité avec la Constitution, et en tenant compte des résultats des élections législatives de mars 2019. 
    Le Secrétaire général réitère l’engagement des Nations Unies à continuer d’accompagner les Bissau-Guinéens dans leurs efforts pour consolider la paix, la démocratie et le développement durable.
    Tags : GUINÉE-BISSAU, CEDEAO, Úmaro Sissoco Embaló, ONU, 
  • Confinement ou pas, c’est Business as usual pour l’industrie de la mort…

    … Comment les industriels de la défense ont fait pression pour la guerre au Yémen et ont récolté les bénéfices de la mort et de la destruction
    Par Ben Harbour − Le 25 mars 2020 − Source Global Research
    Les firmes de lobbying comme le groupe McKeon, dirigé par le lobbyiste Buck McKeon, qui était l’ancien président de la commission de Défense de la Chambre des représentants au Congrès américain, représentent à la fois des entrepreneurs de défense américains et des pays comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui bombardent impitoyablement le Yémen avec des armes de fabrication américaine.
    Grâce à des sociétés de lobbying comme le groupe McKeon et American Defense International, des entreprises de défense comme Raytheon et Lockheed Martin ont dépensé des millions pour faire pression sur les membres du Congrès. Les efforts de lobbying se concentrent sur les membres influents des commissions, telles que la commission de Défense mentionnée ci-dessus. Cela incite le Congrès à approuver une législation visant à vendre des armes à des pays comme l’Arabie saoudite et à bloquer toute législation qui conteste les ventes d’armes contraires à l’éthique.
    Le 9 août 2018, l’Arabie saoudite a utilisé une bombe MK-82 à guidage laser, fabriquée par le principal entrepreneur américain en matière de défense, Lockheed Martin, pour faire exploser intentionnellement un bus scolaire au Yémen. L’attentat a tué 44 enfants yéménites. Les bombes MK-82 sont des bombes d’usage commun, mais elles ont été vendues à l’Arabie saoudite en conjonction avec une technologie de guidage par laser qui a fait de la bombe MK-82 une munition à guidage de précision (PGM).
    L’administration Obama a interdit la vente de PGM à l’Arabie saoudite en mars 2016 après que l’Arabie saoudite a bombardé un marché en plein air au Yémen et tué 97 civils. Pour ce bombardement, les Saoudiens ont utilisé une bombe MK-84 à guidage de précision, fabriqué par General Dynamics, un autre grand entrepreneur américain de la défense. Malheureusement, les précédentes ventes de PGM de l’administration Obama à l’Arabie saoudite ont conduit à d’autres incidents la même année, comme le bombardement d’octobre 2016 contre un funérarium à Sanaa. 155 personnes sont mortes, toutes des civils. Une bombe MK-82, similaire au modèle utilisé dans l’attentat de 2018 contre un bus, a été utilisée dans cet attentat. Cette bombe à guidage laser a également été fabriquée par Lockheed Martin.
    En passant, l’administration Obama ne doit pas être félicitée pour avoir simplement interdit la vente de PGM à l’Arabie saoudite. Elle a aussi continué à vendre à l’Arabie saoudite d’autres armes qui ont été utilisées pour massacrer des Yéménites, ils ont ravitaillé les bombardiers saoudiens deux fois par jour [via les avions ravitailleurs KC-135 ou KC-10 opérant depuis l’espace aérien international, au détriment des Airbus A330-MRTT de la RSAF, NdT], et ils ont fourni un soutien logistique et des renseignements aux Saoudiens via la Cellule de planification conjointe.
    Ces réserves mises à part, l’administration Obama a interdit la vente de PGM à l’Arabie saoudite en mars 2016. Alors, pourquoi l’administration Trump a-t-elle annulé l’interdiction des ventes de PGM à l’Arabie saoudite en 2017 ? Selon The Nation, rien qu’en 2018, les entreprises de défense ont réalisé plus de 5 milliards de dollars de ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (EAU). Dans son article, The Nation a identifié que l’Arabie saoudite a utilisé une bombe planante GBU-12 Paveway II – qui est une bombe à guidage laser – fabriquée par un autre grand entrepreneur de défense américain, Raytheon, pour faire exploser une cérémonie de mariage.
    Ce sont maintenant trois entrepreneurs de défense distincts, General Dynamics, Raytheon et Lockheed Martin, qui ont gagné des milliards en vendant des munitions aux Saoudiens, y compris des PGM de haute technologie, qui ont été utilisés pour cibler intentionnellement des zones civiles.
    Frapper des cibles avec des PGM n’est pas comme larguer des munitions ordinaires. Il est rare que des zones civiles soient prises pour cible involontairement. Ce n’est pas un accident lorsqu’un bus scolaire, un mariage ou un funérarium explosent avec une PGM. Si un allié utilise intentionnellement des PGM pour cibler de manière répétée des zones civiles, la vente de ces armes à l’acheteur rend le vendeur coupable de crimes de guerre.
    Le journal The Nation a rendu compte des conclusions de la loi sur la divulgation des activités de lobbying. Ils ont découvert qu’en 2018, « Boeing a dépensé 15 millions de dollars pour des lobbyistes, Lockheed Martin 13,2 millions de dollars, General Dynamics 11,9 millions de dollars et Raytheon 4,4 millions de dollars ». Pour comprendre comment fonctionne le tourniquet entre les membres du Congrès et les entrepreneurs de la défense, il suffit de regarder le cas de Buck McKeon mentionné plus haut. Selon Open Secrets, pendant son mandat au Congrès, McKeon a reçu des contributions de campagne de 192 900$ de Lockheed Martin, 190 200$ de Northrop Grumman, 103 050$ de General Dynamics et 94 400$ de Boeing.
    Ils ont été ses principaux contributeurs pendant toute la durée de son mandat au Congrès. Les entreprises de défense ont soudoyé le Président de la commission de Défense de la Chambre des représentants pour s’assurer que personne ne bloque les ventes d’armes contraire à l’éthique aux théocraties fondamentalistes, comme l’Arabie saoudite, qui perpétuent des massacres à l’étranger. McKeon représente actuellement Lockheed Martin et General Dynamics par l’intermédiaire de son cabinet de lobbying.
    Tout en travaillant pour General Dynamics et Lockheed Martin, le groupe McKeon a également représenté l’Arabie saoudite. En 2018, McKeon a reçu 920 148$ du Royaume d’Arabie saoudite pour bloquer des lois qui auraient interdit les ventes d’armes à l’Arabie saoudite.
    En 2018, le groupe McKeon a fait pression sur le Président de la commission de Défense du Sénat, Jim Inhofe, pour qu’il vote contre un projet de loi qui aurait mis fin aux ventes d’armes à l’Arabie saoudite. Les entrepreneurs d’armement travaillent main dans la main avec les dictatures théocratiques à l’étranger. Ils utilisent les mêmes sociétés de lobbying pour faire pression sur le Congrès afin qu’il vote contre les projets de loi visant à mettre fin aux génocides dans des endroits comme le Yémen, le pays le plus pauvre du Moyen-Orient.
    American Defense International (ADI) fait du lobbying au nom des EAU et de l’Arabie saoudite. Selon The American Conservative, ADI représente également General Dynamics, Northrop Grumman, Raytheon, L3 Technologies et General Atomics. ADI a été chargée de faire pression sur les votes de revirement concernant les ventes de PGM « Paveway » aux EAU. Un entrepreneur de la défense, Raytheon, a versé 120 000$ à ADI en 2018 pour ses efforts de lobbying. ADI a rencontré spécifiquement Steve Scalise, le chef de file de la majorité de la Chambre à l’époque. ADI a fait pression sur lui pour qu’il vote contre la H.Con.Res 138, un projet de loi qui a été rédigé pour retirer les États-Unis de la guerre au Yémen.
    Faire exploser des enfants dans les pays pauvres est un business model qui marche bien. C’est une dure réalité dont on parle rarement. C’est une raison de plus pour que les États-Unis bannissent l’argent de la politique. Tant qu’il y aura un tourniquet entre les membres du Congrès et les sociétés de lobbying, la politique étrangère américaine continuera à refléter les intérêts des riches actionnaires des sociétés d’armement.
    Pour une meilleure compréhension du tourniquet dans les relations entre le Congrès, le ministère de la Défense et les lobbyistes des entreprises de défense, je vous recommande de lire le chapitre 16 du livre « The Separation of Business and State« . Il donne un aperçu global du problème, du Vietnam à l’Irak.
    Ben Barbour est un analyste géopolitique américain.
    Le Saker franophone, 26 avr 2020
  • C’est à Mao Tse Tung que nous devons la découverte du Qinghao, traitement anti-paludique

    Vers 1965, en pleine guerre de libération de son pays, Ho Chi Minh prend contact avec son homologue chinois. Il a un gros problème quelque peu imprévu, ses hommes souffrent en masse de paludisme.
     » Ils ne peuvent pas combattre les Américains avec 39 de fièvre » écrit-il. 
    Mao répond à Ho Chi Minh qu’il a le même souci avec ses populations des régions du sud de la Chine et qu’il va réagir en conséquence.
    Mao met alors en place le projet 523.
    Des centaines de scientifiques chinois sont alors mobilisés pour venir à bout du paludisme.
    Un premier groupe est chargé d’étudier les milliers de molécules utilisées comme médicaments selon les normes internationales afin d’évaluer si certaines pourraient avoir une activité antipaludique.
    Le deuxième groupe est chargé de chercher dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, vieille de plus de 2000 ans si des plantes ont pu être utilisées au cours de l’histoire contre le paludisme.
    C’est ainsi que Tu Youyou pharmacienne de son état qui a fait une spécialisation en médecine traditionnelle chinoise tombe sur le Qinghao.
    Mao fait alors parvenir des quantité astronomique de Qinghao aux armées du Vietminh.
    De son côté Tu Youyou reçoit pour mission du parti communiste chinois d’étudier en profondeur les propriétés de la plante.
    En 1972 avec son équipe de travail elle isole du Qinghao l’artémisinine.
    Elle teste l’extrait contre le paludisme en laboratoire, et réalise ensuite des essais cliniques sur des milliers de malades.
    Dix ans plus tard elle annonce l’activité de l’artémisinine contre le plasmodium responsable des crises de paludisme.
    Deux choses.
    Pour fabriquer un médicament utilisable à l’internationale, il faut 
    -des années et en fait des décennies.
    – mobiliser une batterie de scientifiques qui travaillent nécessairement à partir d’observations transmises de chaîne en chaîne sur des décennies des siècles voir des millénaires . 
    Ces critères sont incontournables. 
    Les antibiotiques que nous utilisons aujourd’hui les rares antiviraux qui existent, actifs contre l’herpès le zona ou le VIH ont tous été élaborés après des décennies de travail scientifique en équipe. 
    Si un individu surgi de nulle part annonce qu’il a trouvé un médicament actif contre le Covid19 en 3 semaines de lui-même, sans l’aval des scientifiques de son pays, il faut savoir que cette personne est un escroc. 
    Concernant l’artémisinine la professeure Tu Youyou explique son mécanisme. 
    L’artémisinine ralentit le développement des plasmodium dans les organes humains et notamment dans le foie sans les éliminer . 
    À la différence de la quinine qui elle les tue. C’est la seule substance qui en a la capacité. D’où le fait que la quinine et ses dérivés restent aujourd’hui le produit de référence dans la lutte contre le paludisme. 
    En conséquence concernant l’artémisinine, on peut aujourd’hui affirmer qu’elle empêche momentanément la multiplication des plasmodium, mais elle n’arrête pas sa multiplication. 
    Donc, contre la crise du paludisme il faut, soit donner une cure d’artémisinine pendant 4 jours. 
    Et refaire une seconde cure d’artémisinine 10 jours plus tard si la première cure a été efficace. 
    Soit associer l’artémisinine à un autre antipaludique. c’est ce qu’on appelle la CTA la Combinaison Thérapeutique Active. 
    L’artémisinine est aujourd’hui l’un des rares médicaments reconnu par la communauté scientifique internationale et qui ne soit pas d’origine occidentale. 
    À partir de 1990 les Chinois commencent à investir l’Afrique et apportent avec eux dans leurs bagages l’artémisinine qui depuis est utilisée chez nous contre le paludisme en deuxième intention après la quinine. 
    Ce que l’on peut donc dire aujourd’hui sur des bases scientifiques c’est que l’Artémoise Chinoise est utilisable contre la crise de paludisme sous certaines conditions. 
    Mais que aucune étude scientifique digne de ce nom n’a à ce jour mis en évidence une activité antiCovid19 de l’artémisinine ou des dérivés de l’Artémoise chinoise. 
    On a seulement le droit de poser comme hypothèse de travail que cette plante pourrait posséder une activité antivirale. Mais pas plus. 
    Les chinoises ont d’ailleurs mobilisés des équipes de scientifiques dans ce sens au cours de la crise du Covid19. 
    Mais les Chinois sont aussi et surtout des gens rigoureux et organisés. 
    Leurs scientifiques ont déclaré en interne aux plus hauts dirigeants du parti communiste qu’il leur faudra des années avant de se prononcer sur l’interaction du Qinghao par rapport aux virus de la famille des Coronavirus. 
    En attendant l’Afrique peut remercier la professeure Tu Youyou, prix Nobel de médecine 2015 feu les présidents Mao et Ho Chi Minh.
    Ahmad Nougbo
    Source: Facebook
  • La Palestine oubliée

    Des travailleurs palestiniens sans défense face au Covid-19 ...
    A l’heure de la lutte mondiale contre l’épidémie du Codiv-19, la question palestinienne est mise sous le boisseau. Presque personne n’en parle et surtout pas dans les grands médias. Pourtant, l’occupant israélien ne fait pas du tout cas de la pandémie dans son entreprise d’expansion et d’expropriation illégale de terres palestiniennes. Jusqu’à l’heure où ces lignes s’écrivent, des hommes, des femmes et des enfants continuent de payer de leurs vies une politique raciste, soutenue par l’hyper puissance américaine. Et plus grave encore, des exactions sans nom et un plan de déploiement des colonies, tout à fait inacceptable, assortis d’une violation caractérisée du droit international est systématiquement perpétrée sous le regard impuissant de toute la planète. Et pour cause, les démarches du président palestinien, Mahmoud Abbas, n’ont pas fait changer les choses. La pandémie du Covid-19 est, en réalité, un voile qui permet à la conscience des politiciens d’être apaisée. Face à ce énième épisode d’agression israélienne sur les palestiniens, les gouvernements des grandes puissances montrent toute leur petitesse.
    Quant à l’opinion publique internationale qui manifestait sa réprobation dans un passé récent, est depuis plus d’un mois, placée en confinement et ne peut formuler son soutien aux palestiniens, ni même pas lui faire parvenir de l’aide pour tenir le coup en ce mois de Ramadhan.
    Se taire sur ce genre d’actes, disons le mot, barbares, au 21e siècle, amène à admettre que l’humanité tourne en rond. Et l’affreux silence médiatique qui entoure Ghaza agressée, est la plus mauvaise leçon d’histoire que l’humanité donne aux générations montantes. En fait, la guerre contre des femmes et des enfants est la plus hideuse image que l’on puisse donner de soi. A plus forte raison, lorsque l’agresseur profite d’une crise sanitaire mondiale pour perpétrer ses crimes contre le droit inaliénable des palestiniens à vivre sur leurs terres. Les israéliens marquent d’une pierre noire un nouvel épisode de leur prétendue «démocratie» qui se nourrit du sang des autres.
    L’humanité, pour ce qui la concerne, a certes gagné pas mal de batailles, contre l’apartheid, la colonisation, l’esclavage, mais ne semble visiblement pas de taille d’en finir avec l’une des agressions qui concentre en elle, racisme, colonisation et même une forme d’esclavage. Ce n’est pas le dernier déni de justice qu’on inflige à des hommes et des femmes qui n’aspirent qu’à vivre en paix, mais c’est celui qui illustre tout le chemin qui reste à accomplir pour parvenir à une humanité véritable.
    Par Nabil G.
    Ouest Tribune, 26 avr 2020
    Tags : Palestine, covid-19, coronavirus,
  • Mauritanie : un espace au nord de Nouakchott pour accueillir les routiers marocains

    Suite aux mesures prises par les autorités du pays pour se prémunir contre le nouveau Coronavirus, les autorités mauritaniennes ont installé au nord de la ville de Nouakchott un espace pour accueillir les routiers marocains transportant des marchandises en provenance du Maroc.

    Selon M. Mahfoud Ould Beyah, chargé de mission au ministère mauritanien du Commerce et du Tourisme, le nouvel espaceest assez grand et équipé de toutes les installations nécessaires pour assurer le confort de ces chauffeurs.
    D’après l’ambassadeur du Maroc à Nouakchott, le nombre des camions qui arrivent quotidiennement du Maroc est estimé entre 50 et 70 pour approvisionner le marché mauritanien notamment en légumes et fruits.
    Tags : Maroc, Mauritanie, covid-19, coronavirus, pandémie, routiers, importation, 
  • Le pétrole termine en hausse pour la 3e séance de suite

    Petrol station prices set to increase this weekend - Experts warn ...Le prix du panier de quatorze pétroles bruts (ORB), qui sert de référence à l’OPEP s’est établi en fin de la semaine à 15,23 dollars, selon les données de l’Organisation publiées sur son site web.
    Ce panier de référence de pétrole brut de l’OPEP introduit en 2005, a chuté à 12,22 dollars mercredi après avoir débuté la semaine à 14,19 dollars.
    Il comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Djen(Congo), Oriente (Equateur), Zafiro (Guinée Equatoriale),Rabi light (Gabon), Iran Heavy (Iran),Basra Light (Irak), Kuwait Export ( Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigéria), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et Mery (Venezuela)”.
    Vendredi, les prix de l’or noir ont terminé en légère hausse. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s’est apprécié de 0,51%, ou 11 cents, pour finir à 21,44 dollars.
    A New York, le prix du baril américain de WTI pour juin a gagné 2,7%, ou 44 cents, pour clôturer à 16,94 dollars.
    Les cours ont ainsi terminé en hausse pour la troisième séance de suite, après s’être effondrés en début de semaine.
    Sur la semaine, le Brent a plongé de 24% et le WTI de 32%. Le baril de WTI pour livraison en mai a notamment terminé lundi à -37,63 dollars, les investisseurs en étant réduits à payer les acheteurs pour écouler leur brut faute de trouver des espaces où stocker les fûts.
    Le Koweït, cinquième producteur de l’OPEP a commencé à réduire sa production de pétrole avant l’entrée en vigueur de l’accord convenu récemment par les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés prévu pour le 1er mai, a rapporté l’Organisation sur son site web .
    « Dr Khaled Ali Al-Fadhel, ministre du pétrole du Koweït, ministre de l’électricité et de l’eau et président du Conseil d’administration de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC), a confirmé que l’Etat du Koweït a commencé à ajuster sa production de pétrole dans le cadre de son engagement en la Déclaration de coopération pour soutenir la stabilité du marché mondial du pétrole », a rapporté la même source.
    Le 12 avril, les participants à la 10eme réunion ministérielle extraordinaire de l’Opep+ , tenue par vidéoconférence, ont convenu une baisse de leur production globale de pétrole brut de 9,7 mb/j, à compter du 1er mai 2020, pour une période initiale de deux mois qui se termine le 30 juin 2020.
    Pour la période suivante de 6 mois, qui débutera du 1er juillet 2020 au 31 décembre 2020, l’ajustement total convenu sera de 7,7 Mb/ j. Cette baisse sera suivie d’un ajustement de 5,8 mb/j pour une période de 16 mois, allant du 1er janvier 2021 au 30 avril 2022.
    L’extension de cet accord sera réexaminée en décembre 2021.
    Echouroukonline, 25 avr 2020
    Tags : Algérie, pétrole, prix, Brent, OPEP,