Barcelone, 28 février (EFE) – Le président du Parlement catalan, Roger Torrent, a exprimé vendredi sa protestation contre l’expulsion d’une délégation catalane composée de plusieurs députés qui voulaient se rendre dans le territoire du Sahara occidental et que le gouvernement marocain a empêché d’y entrer.
Le gouvernement marocain a refoulé aujourd’hui huit citoyens catalans du territoire du Sahara occidental, dont des membres du parlement, des conseillers municipaux de plusieurs mairies et des membres d’une ONG pro-sahraouie.
Dans une déclaration publiée par l’Intergroupe pour la paix et la liberté au Sahara du Parlement catalan, l’expulsion, qui a eu lieu après le refus des autorités marocaines de permettre à la délégation catalane d’entrer dans le pays, est dénoncée et déplorée.
Le président du Parlement, Roger Torrent, et la coordinatrice de l’intergroupe mentionné, Adriana Delgado, ont dénoncé en commun l’incident international et ont rappelé que le voyage avait reçu le soutien de tous les groupes parlementaires et avait été autorisé par le Bureau de la chambre législative catalane.
La délégation était composée des députés Ferran Civit (ERC), Susana Segovia (Catalunya en Comú Podem) et Vidal Aragonès (CUP), ainsi que de représentants d’organismes travaillant pour les droits humains, et avait pour objectif de rencontrer à El Ayoun des défenseurs d’organisations sahraouies de défense des droits humains.
Les représentants de l’intergroupe se sont rendus à El Ayoun depuis Las Palmas mais n’ont pas pu descendre de l’avion, bien qu’ils aient pris les dispositions juridiques nécessaires au préalable. Ce qui s’est passé coïncide avec des épisodes similaires vécus par des délégations précédentes de membres d’autres chambres parlementaires.
Le président Torrent a contacté la délégation catalane et lui a offert la possibilité de faire des démarches officielles face à ce qu’il considère comme une « violation des droits » lors d’une visite coïncidant avec le 44ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.
La délégation catalane doit atterrir ce soir à Las Palmas de Gran Canaria, d’où elle retournera à Barcelone.
Le directeur du Fonds Catalan de Coopération au Développement (FCCD), David Minoves, et la présidente de la Coordination Catalane des Mairies Solidaires du Peuple Sahraoui (CCAPS), Gemma Aristoy, ont regretté que les autorités marocaines aient empêché leur visite.
Minoves et Aristoy considèrent, dans une déclaration, « décevant, déconcertant et inquiétant » que « les mêmes autorités marocaines qui invitent à travailler en coopération pour soutenir des projets de développement empêchent maintenant l’entrée des élus du parlement et des municipalités catalanes ».
La délégation catalane devait rencontrer à El Ayoun des défenseurs sahraouis d’organisations de défense des droits humains, et aucune source marocaine ne s’est prononcée jusqu’à présent sur les expulsions, qui sont d’ailleurs fréquentes.
L’année dernière, 43 militants étrangers favorables à l’indépendance sahraouie, pour la plupart espagnols, ont été refoulés du Sahara occidental, selon Équipe Média, un de journalistes sahraouis.
Au grand dam des populations sahraouies représentées par le Front Polisario dès 1973, le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est colonisé en 1975 par le Maroc. Hassan II y envoie, le 6 novembre, des Marocains pour l’envahir, avant de lancer une offensive armée contre les Sahraouis. L’attaque marocaine est même appuyée par des bombardements massifs. Le peuple sahraoui lutte depuis plus de 40 ans pour son droit à l’autodétermination. Dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, la vie des Sahraouis est marquée par la répression et le harcèlement constants. Le Sahara occidental est aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique. Spécialiste des conflits au Maghreb, Jacob Mundy de l’université Colgate (New York) explique le stratagème mis en place par le roi Hassan II pour accaparer ce territoire.
– Cela fait maintenant 40 ans depuis que le Maroc a envahi le Sahara occidental. Pourquoi l’ONU n’arrive toujours pas à régler ce conflit conformément à la légalité internationale ?
Actuellement, l’Organisation des Nations unies a un double discours sur le Sahara occidental : le Conseil de sécurité appelle à la fois à une solution politique et à une solution qui respecte le droit du Sahara occidental à l’autodétermination, conformément au droit international. Ceci est une pure contradiction. Le Maroc rejette l’idée d’un référendum d’autodétermination, et ainsi le Conseil de sécurité a donné à Rabat un pouvoir de veto sur le processus de paix. Dès lors, pour le Front Polisario, la seule façon d’avancer serait de compromettre son droit à l’autodétermination et d’accepter cette injustice comme un fait accompli.
Mais pourquoi les Sahraouis renonceraient-ils à ce droit alors que le Maroc n’a pas fait une offre sérieuse d’une réelle autonomie ?
Cependant, je ne suis pas convaincu que les Nations unies puissent régler cette question, même si le Front Polisario se montre prêt à s’engager dans des négociations dans lesquelles l’option de l’indépendance ne serait pas à l’ordre du jour. Au fil du temps, le statut non résolu du conflit du Sahara occidental est devenu un élément central dans le fonctionnement du régime marocain sur le double plan intérieur et extérieur. Le Maroc se présente comme un modèle de stabilité dans une région instable du monde. Pourtant, comme nous le savons tous, cette stabilité est basée sur un fondement instable, le Sahara occidental.
La monarchie marocaine a utilisé la menace perpétuelle du Sahara occidental pour contrôler la politique intérieure marocaine et maintenir des alliances sécuritaires vitales avec Paris et Washington. Ces processus de «sécurité à travers l’insécurité» sont assez courants en géopolitique ; nous observons ces processus dans les relations-clés des États-Unis comme Israël, l’Arabie Saoudite et le Maroc.
– Pour quelle raison le Maroc refuse, à ce jour, au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination comme le recommandent pourtant un rapport de la Cour internationale de justice daté du 15 octobre 1975 et de nombreuses autres résolutions de l’ONU ?
Le Maroc refuse le déroulement d’un vote sur l’indépendance du Sahara occidental parce qu’il sera perdant. Cela était clair en 1975 lorsqu’une mission des Nations unies a visité le Sahara occidental et cela est clair aujourd’hui dans les camps de réfugiés et au Sahara occidental.
Les manifestations quotidiennes des Sahraouis qui vivent sous occupation montrent qu’il y a une forte majorité en faveur de l’indépendance. Après 40 ans d’occupation, le Maroc n’a pas réussi à gagner les cœurs et les esprits des Sahraouis. Le Maroc a tenté de gagner le vote dans les années 1990 en inondant l’électorat avec de faux Sahraouis. L’ONU n’a pas accepté cela. C’est la raison pour laquelle le Maroc parle maintenant d’autonomie, sachant qu’un vote légitime n’ira pas en sa faveur.
– D’après vous, pourquoi le roi Hassan II a-t-il organisé la Marche verte le 6 novembre 1975 ? Avait-il le droit d’envahir le Sahara occidental ? Cette marche était-elle pacifique comme le soutient le Maroc ?
Comme les historiens l’ont découvert, les plans marocains d’invasion du Sahara occidental avaient été préparés des années auparavant. Nous connaissons tous l’échec de la «guerre des sables» menée en 1963 par le Maroc contre l’Algérie. Ce qui est moins connu, c’est que Hassan II avait même un plan avancé pour envahir la Mauritanie.
En 1974, quand l’Espagne a annoncé son intention d’organiser un référendum sur l’indépendance du Sahara occidental, le Maroc a intensifié ses efforts diplomatiques en allant à l’ONU et en demandant l’avis de la Cour internationale de justice. Durant les audiences de la Cour, lors de l’été 1975, il était clair que les juges de la CIJ ne pouvaient pas prendre au sérieux les arguments juridiques avancés par le Maroc pour conquérir le Sahara occidental.
Le Maroc ne pouvait même pas démontrer sa souveraineté continue et effective sur le sud du Maroc (Oued Draa)… alors ne parlons pas du Sahara occidental. C’est comme cela que Hassan II a commencé à peaufiner ses plans d’invasion du Sahara occidental. Selon mes recherches, Henry Kissinger a été informé début octobre (deux semaines avant la publication de la décision de la CIJ) que le Maroc allait envahir le Sahara occidental.
Etant donné qu’une invasion militaire directe d’un Etat d’Europe occidentale allait être trop dangereuse, Hassan II a dû forcer l’Espagne à abandonner le Sahara occidental par d’autres moyens. Ainsi, l’idée ingénieuse de la «Marche verte» a été utilisée pour créer une façade civile pour une invasion militaire. Nous devons nous rappeler que la marche «pacifique» de Hassan II a été soutenue par une présence militaire massive dans le sud du Maroc. Hassan II a averti que si Madrid s’opposait à la Marche verte, le Maroc déclarerait la guerre à l’Espagne.
Cette sortie avait mis Madrid dans une situation impossible. Si Franco n’avait pas été en déclin, l’Espagne aurait peut-être résisté à la pression du Maroc. Mais comme les historiens espagnols le révèlent maintenant, l’agonie de Franco a créé une «guerre civile» dans le cabinet espagnol. En fin de compte, un accord secret a été conclu avec le Maroc fin octobre 1975. Dans les faits, l’invasion militaire par le Maroc de l’est de Saguia El Hamra a commencé les 30-31 octobre.
La Marche verte n’était devenue qu’un spectacle pour apaiser une opinion marocaine envahie par une frénésie nationaliste. Seuls quelques milliers de manifestants ont franchi la frontière du Sahara espagnol et… seulement de quelques kilomètres. La grande majorité des participants à la Marche verte est restée au Maroc compte tenu de l’accord conclu avec Madrid. Cela a permis aux deux parties de sauver la face : Hassan II a obtenu sa marche et l’Espagne a quitté le territoire selon ses propres termes.
– En août 1974, l’Espagne, qui souhaite se retirer du Sahara occidental, annonce l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour 1975. Pourquoi Madrid a abandonné cette option et préféré ouvrir des négociations avec le Maroc et la Mauritanie ?
L’Espagne a été contrainte de négocier avec le Maroc et la Mauritanie parce qu’elle a été abandonnée par le Conseil de sécurité des Nations unies, principalement en raison de l’insistance française et américaine qui soutenait que le Maroc avait réussi son invasion. Lorsque la Marche verte a été annoncée, l’Espagne est allée au Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer l’acte marocain comme un acte menaçant la paix et la sécurité internationales. Le Conseil a été lent à réagir et, à la fin, il n’a jamais fait plus que dénoncer la Marche verte du Maroc. Et quand la dénonciation est venue, la marche avait déjà commencé.
L’Organisation des Nations unies, qui avait été principalement créée pour prévenir une agression dans les affaires mondiales, n’a rien fait pour arrêter l’agression du Maroc contre l’Espagne, ceci parce que Paris et Washington savaient qu’un échec de Hassan II dans la conquête du Sahara occidental marquerait la fin de la monarchie au Maroc.
– Comment voyez-vous aujourd’hui l’évolution du conflit ? De quoi dépend son règlement ?
Il est difficile de voir tout espoir dans le processus de paix de l’ONU maintenant que le Maroc a tenté de rejeter l’ambassadeur Christopher Ross comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Maintenant, nous attendons tous de connaître le point de rupture des Sahraouis.
Combien de temps encore les réfugiés peuvent-il supporter de souffrir à Tindouf ? Le Front Polisario subit une intense pression pour reprendre la guerre, tandis que l’exploitation et la répression marocaine au Sahara occidental se poursuivent avec peu de protestations de la communauté internationale. Je crains que la situation ira en empirant avant que le Conseil de sécurité de l’ONU ne décide de la prendre au sérieux.
Les derniers câbles diplomatiques publiés par Wikileaks révèlent l’importance des gisements de phosphate de Bou Craâ dans les négociations entre le Maroc et l’Espagne au début des années 70.
Les « Kissinger Cables » publiés lundi par Wikileaks regroupent l’ensemble des câbles diplomatiques américains échangés entre 1973 et 1976, à l’époque où Henry Kissinger était Secrétaire d’Etat à Washington. Ces câbles, dont plusieurs milliers concernent le Maroc, apportent des perspectives inédites sur la nature et l’évolution des négociations au Sahara pendant cette période charnière du conflit.
Parmi les informations révélées par Wikileaks, celles concernant les phosphates du Sahara sont particulièrement intéressantes dans le sens où les enjeux politiques liés au territoire ont toujours occulté la réalité géologique et que les données fiables sont rares.
Aujourd’hui, l’OCP extrait à Bou Craâ entre 2,5 et 3 millions de m3 de roches brutes par an, pour un chiffre d’affaires de 527 millions de dollars en 2011 (1). Le Polisario accuse l’Etat marocain de « pillage des ressources naturelles » ; Rabat prétend au contraire que les mines de Bou Craâ «ne sont pas rentables et sont maintenues en production pour des raisons sociales».(2)
« L’Espagne, 3e ou 4e producteur mondial de phosphates »
C’est au début des années 70 que l’exploitation du phosphate à Bou Craâ a démarré. Selon les câbles diplomatiques, les Espagnols, à travers la société Phosboucraâ, ont investi 200 millions de dollars de l’époque en équipements et en installations.
En 1974, la mine produisait déjà 2,3 millions de tonnes de roches, expédiées en majorité en Espagne. Madrid prévoyait d’augmenter la capacité de production à 10 millions de tonnes par an.
Un objectif réalisable « probablement d’ici fin 1975 », selon un câble diplomatique en provenance d’Espagne et daté de septembre 1974. La même source indique que les réserves prouvées à l’époque (1,7 milliard de tonnes), permettraient de maintenir ce niveau de production à Bou Craâ pendant 150 ans et feraient de l’Espagne « le 3e ou 4e producteur mondial de phosphates, juste devant ou derrière le Maroc ».
Bou Craâ, objet de négociations entre Madrid et Rabat
Au cours de l’année 1975, alors que le départ de l’Espagne était devenu inéluctable et que le Maroc se positionnait pour récupérer le territoire, en attendant le verdict de la Cour internationale de justice, les diplomates américains relevaient l’importance de la question des phosphates dans les négociations en cours entre les deux pays.
Selon des conseillers économiques étrangers en poste à Rabat, cités dans un câble daté d’octobre 1975, «lorsque des discussions sérieuses commenceront sur l’exploitation future de la mine de phosphates de Bou Craâ, alors l’accord sur le Sahara pourra être considéré comme conclu ».
Les diplomates américains analysent les avantages que peut en retirer le Maroc : « l’acquisition d’un monopole de 80% des réserves mondiales de phosphates hors Etats-Unis et hors URSS, l’élimination d’un concurrent de plus en plus important et la consolidation du rôle du Maroc en tant que «fixeur de prix» sur le marché mondial de l’export ».
Ce n’est donc pas un hasard si, durant l’été 1975, le directeur général de l’OCP, Karim Lamrani, a accompagné une délégation de diplomates marocains à Madrid. Le ministre espagnol des Finances a également participé aux discussions.
Les diplomates américains révèlent que Karim Lamrani, lors d’une conversation privée, avait alors mentionné « une offre formelle » faite par Rabat au gouvernement espagnol, garantissant la continuité de la participation espagnole à Bou Craâ dans le cadre d’un arrangement global sur l’avenir du territoire.
« A ce moment-là, néanmoins, l’Espagne n’était pas encore prête à discuter de retrait, encore moins de partenariat », note la diplomatie américaine.
Nouveau rapport de force après la Marche Verte
La Marche Verte lancée par Hassan II le 6 novembre 1975, objet de nombreux câbles diplomatiques, va changer la donne. Des négociations intenses avec Madrid ont permis l’arrêt de la marche et le départ précipité des Espagnols, qui s’entendent quelques jours plus tard avec Rabat et Nouakchott pour signer les accords de Madrid sur le partage du territoire. Les diplomates américains notent à ce propos que le texte de l’accord ne mentionne aucun transfert de souveraineté.
Le Maroc a en tout cas le contrôle militaire de Laâyoune (le contenu d’un câble daté de décembre 1975 et intitulé « Occupation militaire marocaine d’El Ayoun », n’est pas consultable). Conformément aux accords de Madrid, Espagnols, Marocains et Mauritaniens se partagent l’administration provisoire de la ville.
L’année suivante, en 1976, les troupes espagnoles ont définitivement quitté le territoire et l’OCP acquiert 65% des parts de Phosboucraâ auprès de l’Entreprise Publique Espagnole (INI). Les détails financiers de l’opération ne sont pas connus.
Une mine « mise en sommeil » depuis 1976
Le partenariat maroco-espagnol à Bou Craâ va durer jusqu’en 2002, date à laquelle l’OCP rachète la participation restante (35%) d’INI. L’OCP avance que Phosboucraâ « continuait à engranger des pertes financières depuis sa création » (3).
On constate toutefois que le niveau de production réalisé aujourd’hui est peu ou prou le même qu’en 1974, alors qu’à l’époque les Espagnols prévoyaient d’augmenter très vite la production annuelle à 10 millions de tonnes.
Pourquoi l’OCP n’a t-il pas plus développé les capacités de la mine ? Bien que le niveau des réserves (estimées aujourd’hui à 1,1 milliard de tonnes (4)) fait de Bou Craâ un des plus grands gisements de phosphate au monde, la situation politique et juridique du territoire complique l’exploitation et freine les investissements.
Ces derniers ne se sont élevés qu’à 2 milliards de dollars sur l’ensemble de la période 1976-2010, selon l’OCP, soit une moyenne de 60 millions de dollars par an.
De 1976 jusqu’au cessez-le-feu de 1991, le Front Polisario, soutenu par la Libye puis par l’Algérie, s’est régulièrement attaqué au tapis convoyeur qui achemine les roches extraites de Bou Craâ jusqu’au port de Laâyoune, interrompant ainsi la production.
Par ailleurs, les multinationales qui achètent la roche brute extraite à Bou Craâ sont régulièrement interpellées par les lobbies pro-polisario comme Western Sahara Ressource Watch (WSRW), et certaines préfèrent abandonner leurs achats de « phosphates sahraouis ».
Le Maroc a donc privilégié jusqu’à présent le développement des autres sites de production et ceux de transformation, à Jorf Lasfar et Safi où l’OCP peut valoriser les phosphates sur place (fabrication d’engrais chimiques et acide phosphorique) en s’alliant à des grands groupes étrangers dans des joint-ventures industrielles. En 2011, l’OCP a totalisé un chiffre d’affaires d’environ 6,6 milliards de dollars (56,3 milliards de DH).
Premier exportateur mondial de roches brutes, l’Etat marocain, qui dispose déjà de 50 milliards de tonnes de réserves dans les bassins de Khouribga et de Gantour, n’a pas forcement besoin – ni intérêt – à développer les gisements de Bou Craâ tant que la question du Sahara n’est pas définitivement réglée.
La stratégie 2010-2020 de l’OCP, qui prévoit 115 milliards de DH d’investissements sur cette période, est d’ailleurs axée principalement sur les activités chimiques – à plus forte valeur ajoutée – à travers le développement du hub de Jorf Lasfar.
fr.lakome.com, 10 avril 2013
Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, phpsphates, Phosboucraa,
Aminatou Haidar a rencontré ce matin la Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Michelle Bachelet, pour discuter de la grave situation au Sahara occidental.
Lors de sa rencontre avec Mme Bachelet, la militante sahraouie a dénoncé l’absence d’une composante de surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la MINURSO et a exhorté l’ONU à envoyer une mission technique pour surveiller les droits humains au Sahara occidental.
Après cette rencontre, Aminatou Haidar a exprimé, dans un twit, son espoir de voir son message transmis à la responsable onusienne « soit bien entendu et qu’ il contribue à la mise en place d’actions et mesures concrètes au champs des droits humains aux territoires occupés du Sahara Occidental ».
Pour rappel, un hacker dénommé Chris Coleman a dévoilé comment les services de ce commissariat était noyautés par la diplomatie marocaine à travers un haut fonctionnaire suédois dénommé Anders Kompass.
En 2011, Said Temsamani travaillair pour le cabinet de conseil et lobbying Gerson Global Advisors. Il a essayé de faire passer un contrat avec des sociétés qui exploite des entreprises de réparation et de transformation de navires, de construction de barges, de revêtement industriel, d’usinage, d’immobilier industriel et de services de fabrication. Il voulait les amener à Dakhla.
Voici la liste de ces sociétés:
PORTLAND, OR
The Company
Vigor Industrial LLC, an Oregon LLC, through its subsidiaries operates businesses providing ship repair and conversion, barge building, industrial coating, machining, industrial real estate, and fabrication services. Revenues over $350 million, EBITDA over $40 million.
MARINE BUSINESSES
Vigor Marine
• Performs vessel construction and repair in Portland, Oregon, and offers repair services throughout the Puget Sound and California.
Vigor Shipyards (formerly Todd Pacific Shipyard)
• Based in Seattle, one of the most experienced and respected shipyards in the country and offers Government and commercial customers’ broad expertise in new construction, conversion, and repair.
US Barge
• Innovative barge manufacturer based in the Pacific Northwest that builds high-quality, durable barges. From ocean-going to inland barges, uses advanced technology and specialized manufacturing to meet our customer’s needs.
Specialty Marine Decking
• Installs flooring for a variety of customers across the marining industry
Everett Shipyard
• Completes major projects for the Washington State Ferry System, the U.S. Navy, NOAA and the US Coast Guard, as well as leading commercial fishing, transport, construction and towing companies
Washington Marine Repair
• Leader in topside ship repair and remote deployment and services vessels throughout the Northwest.
Cascade General
• Largest and most complete, ship repair facility on the US West Coast.
INDUSTRIAL BUSINESSES
Vigor Marine
• Performs vessel construction and repair in Portland, Oregon, and offers repair services throughout the Puget Sound and California.
Vigor Machine
• Leading provider of turbine generator evaluation and repair and also experts in pumps, bearings, and related equipment trouble-shooting and repair.
Shipyard Commerce Center
• Provides flexible access to a wide variety of industrial capabilities and services ranging from long-term real estate leases to project-specific intermodal assistance.
Specialty Finishes
• West Coast provider of surface preparation and coating services.
Frank Foti
Frank Foti: Chief Executive Officer, Vigor Industrial
Education: BS, Business Administration, Miami University
◦ Various positions in the telecommunications industry, 1982-88
◦ Led and successfully sold construction business in Cleveland, OH, 1988-94
• Due to family illness, took over Foti Construction, 1988
• Grew revenues 260% prior to sale
• Structured seller financed sale in 1991, executed 1994
◦ Purchased Vigor (named Cascade General), 1995
• Built company in declining market with little/no capital
• Created and negotiated creative financing structures
• Negotiated and implemented creative labor strategy
◦ Ensured survival during market bottom, 1999-02
• Reduced costs to match declining market
• Redefined primary business niche
• Privatized public shipyard and restructured debt
◦ Implemented growth strategy in stable market, 2003-Present
• Attracted, trained and promoted superior management team
• Led penetration into new markets
• Designed and led aggressive labor strategy
• Led maritime organization producing superior cash generation to revenue dollar
• Focused on strong project management, individual accomplishment in a team environment, measured risk taking
◦ Purchased Todd Pacific Shipyard, 2011
• Purchased Todd Shipyards Corporation and its subsidiary companies, Todd Pacific Shipyards and Everett Shipyard. With the purchase, Vigor Industrial is able to offer expanded ship repair and new construction services in the Seattle and greater Puget Sound area.
Company Accomplishments
Purchased Cascade General and Began Operations During Decade of Market Decline
◦ Northwest Marine, West State, and Southwest Marine depart Portland facility
◦ US Navy and other government reduction in vessels; US Navy establishes homeport policy
◦ Vigor continues to grow revenue and seek new build/repair markets
Purchased Portland Facility, FY 2000
◦ Successful in a multi-year public process
Overcame Loss of Largest Customer and Re-Sized to Market
◦ Big Oil moves contracts overseas
◦ Vigor reduces fixed costs by 30% to match market
◦ Vigor sells large dock to reduce debt load
Multi-Year Slow Growth and Consistent Cash Generation
◦ FY 2003 to FY 2006 – Revenue ranges between $59 and $70 million
◦ Generates 10% or better EBITDA every year
Expands and Competition Fades in Core Markets
◦ Todd takes large drydock out of market due to maintenance issues
◦ BAE (SF) competition fades due to increased pricing and reduced capability
◦ Vigor opens operations in Everett and Bremerton to serve US Navy
◦ US Barge formed; begins barge construction in Portland
◦ Vigor grows revenue 147% between FY 2006 and FY 2009, adj. EBITDA by 353%
Selon un mail interchangé entre Abdelmalek Alaoui et Mourad El Rhoul, le Maroc a signé un contrat liant la société de lobbying Gerson associates au MAEC, et portant sur la somme de plus d’un million de dollars annuels.
Le mail rappelle que Gerson a été citée le même jour par Maghreb Confidentiel comme étant la société qui effectuait le lobbying pour Kaddhafi.
L’autorité signataire coté marocain est l’AMCI, agence marocaine de coopération internationale.
La société a disparu suite à des problèmes provoqués par un marocain qui faisait la liaison entre GGA et le MAEC.
Alaoui n’a pas oublié de joinre l’article de Maghreb Confidentiel à ce sujet :
Rabat enrôle l’ex-conseiller de Kadhafi
Lobbyiste attitré de Rabat depuis quelques mois (MC nº965), Gerson Global Strategic Advisors s’est attaché les services de Brown Lloyd James pour assurer la communication du royaume aux Etats-Unis. Le plus british des cabinets de relations publiques à Washington – son fondateur Peter Brown est sujet de Sa Majesté, tandis que son associé John Watts est l’ex-Special Advisor de Tony Blair – fournit des « conseils en communication stratégique » au ministère marocain des affaires étrangères. Un contrat de 40 000 $ a déjà été signé, et d’autres pourraient suivre.
Pour BLJ, Mohamed VI sera sans doute un client moins stressant que Mouammar Kadhafi ! BLJ avait géré la com’ du Guide libyen en 2009 et 2010, notamment lors de son discours mouvementé à l’assemblée générale des Nations unies. Plusieurs vidéoconférences du colonel avec des universités ou des think-tanks américains avaient été organisées. Ethan Wagner, associé de BLJ en charge de l’Afrique et du Moyen-Orient, gérait le dossier libyen. Il avait organisé l’exposition de peinture de Saif El Islam Kadhafi à New York. Tous les frais avaient alors été payés par Challenger, la société pétrolière d’Hassan Tatanaki. Ce businessman proche du fils du Guide s’active depuis des lustres pour prêcher la bonne parole libyenne à Washington (MC nº914).
Tags : Maroc, Gerson Global Advisories, lobbying, Sahara Occidental, Etats-Unis,
Cela fait 44 ans, aujourd’hui, que la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a été proclamée. Mais après tant d’années, le constat est là : à l’exception d’avoir arraché quelques acquis certes précieux et néanmoins symboliques, l’évolution du dossier stagne et se caractérise, ces derniers mois, notamment, par un nouveau blocage. Pour les représentants du Front Polisario, le Maroc et ses « alliés » œuvrent sans cesse à entraver le peuple sahraoui dans sa marche pour son indépendance.
Massiva Zehraoui – Alger (Le Soir) – Irrité, l’ambassadeur du Front Polisario à Alger a, dans ce contexte, pointé du doigt la complicité «affichée» de certains pays européens qui seraient à l’origine de ce statu quo.
Lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier mercredi, au forum du quotidien El Wassat, Abdelkader Taleb Omar a ouvertement fustigé l’Espagne et la France. Ses critiques se sont particulièrement dirigées à l’endroit du gouvernement espagnol dont il considère que «la position d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui». Il a souligné que les positions de Madrid ont de tout temps viré du chaud au froid lorsqu’il s’agit de la reconnaissance de la Rasd. Il fera toutefois remarquer que ces derniers mois, la politique espagnole, à cet égard, a totalement rompu avec les positions des gouvernements successifs en manifestant un «soutien pratiquement inconditionnel au colonisateur marocain», déplore l’ambassadeur.
Abdelkader Taleb Omar dénonce le parti-pris du gouvernement de Pedro Sanchez, qui se fait aujourd’hui «le défenseur des intérêts du Maroc au détriment de tout un peuple». A chaque fois que l’Espagne se prononce en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, elle est «aussitôt rappelée à l’ordre et se rétracte à la vitesse de la lumière», a-t-il constaté.
Abdelkader Taleb Omar a, d’ailleurs, rappelé le récent «incident» suite auquel le gouvernement espagnol a dû réitérer sa position sur le Sahara Occidental afin d’apaiser ses relations avec Mohammed VI.
Rappelons qu’un membre du gouvernement issu du parti de gauche Podemos avait reçu dernièrement une représentante du Front Polisario en qualité de «ministre», signifiant, de ce fait, sa reconnaissance de la Rasd en tant qu’État. La réaction au sein du gouvernement n’a pas tardé à se manifester, réaffirmant la «non-reconnaissance de l’Espagne officielle de la République sahraouie».
Selon Abdelkader Taleb Omar, c’est de façon décomplexée que l’Espagne cautionne « la propagande du roi ». Il attirera encore l’attention sur l’absence totale du mot « autodétermination » du peuple du Sahara Occidental dans le paysage médiatique espagnol. « Nous avions pour habitude d’envoyer régulièrement des représentants du Front Polisario s’entretenir avec des dirigeants espagnols », a-t-il relevé, chose qui n’arrive plus aujourd’hui. L’ambassadeur de la Rasd a par ailleurs chargé la France qui, d’après lui, «ne fait que calquer la politique de l’Espagne vis-à-vis du dossier sahraoui».
Il estimera encore que la France a accepté de jouer le mauvais rôle dans les négociations pouvant mener vers un règlement de la crise, de manière pacifique.
La boîte Communication & Institutions travaille pour le Maroc. Parmi ses fonctions, entre autres, assurer une veille médiatique pendant la crise du Printemps Arabe.
Communication & Institutions se défine comme un un cabinet de conseil en affaires publiques et lobbying à Paris fondé en 1983. « C&I conseille en France les entreprises, les organisations professionnelles, les collectivités territoriales et les Etats dans leurs stratégies d’affaires publiques et de lobbying », selon son site.
En 2009, Le Maroc, en accord avec le MAE espagnol, Moratinos, a expulsé la militante sahraouie Aminatou Haidar vers Lanzarote. Pour protester contre cette mesure arbitraire, Aminatou s’est retranchée à l’aéroport et entamé une grève de la faim largement médiatisée grâce à la presse espagnole. Rabat a engagé Communication Institutions afin d’analyser les conséquences de cette mesure. Voici ses conclusions:
NATOU HAIDAR, UNE MILITANTE AU SERVICE DE L’ALGERIE ET DU FRONT POLISARIO
II- LES FONDEMENTS DE LA DECISION DES AUTORITES MAROCAINES
Au regard du droit marocain
Au regard du droit international
Précisions sur l’action médiatique engagée par Aminatou Haidar
à l’aéroport d’Arrecife (Canaries)
Le vendredi 13 novembre 2009, lors de son arrivée à l’aéroport de Laâyoune au Maroc, Madame Aminatou Haidar, militante marocaine au service du Polisario, a refusé de remplir les formalités de police et de mentionner sa nationalité sur sa fiche de débarquement, comme l’exige pourtant la réglementation internationale en vigueur. Elle a également renié, par écrit, devant le Procureur du Roi et témoins, sa nationalité marocaine. Cet incident était prémédité : Mme Aminatou Haidar était accompagnée de deux journalistes espagnols appartenant à une compagnie de communication privée rémunérée.
Son interpellation s’est effectuée dans le respect de la loi, en présence de membres de sa famille, sans préjudice moral ni physique, à l’heure où plusieurs médias, préparés à l’avance, annonçaient de prétendues « arrestation », « enlèvement » et « disparition ». En réalité, Mme Aminatou Haidar n’a pas été autorisée à entrer sur le territoire marocain, en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale, puisqu’elle refusait de remplir les formalités d’usage.
1. Aminatou Haidar : une militante au service de l’Algérie et du Front Polisario
Mme Aminatou Haidar se présente volontiers comme une « militante des droits de l’Homme », contribuant à déplacer le débat sur un terrain inapproprié, compte-tenu des enjeux diplomatiques.
Depuis quelques années, en effet, son activité se résume à troubler l’ordre public au service de la cause indépendantiste sahraouie ; en décembre 2005, elle a été condamnée à 7 mois de prison pour avoir encadré une manifestation violente à Laâyounne, avant de bénéficier d’une grâce royale en janvier 2006..
Depuis, elle s’est mise au service d’une stratégie algérienne visant à torpiller, par tous les moyens, l’Initiative marocaine d’autonomie du Sahara, pourtant très favorablement accueillie par la Communauté internationale. Elle a utilisé ses fréquents déplacements à l’étranger pour servir de caisse de résonnance au discours du séparatisme et véhiculer toutes sortes d’allégations sur la situation des droits de l’Homme au sud du Royaume. Sous prétexte de défendre les droits de l’Homme, Mme Aminatou Haidar a toujours entretenu des contacts étroits et réguliers avec les services algériens, ses donneurs d’ordre et pourvoyeurs de fonds. Dans tous ses déplacements, elle a bénéficié de l’appui logistique, de l’encadrement diplomatique et du soutien politique des Ambassades d’Algérie. Elle s’est toujours identifiée au Polisario et s’est intégrée dans ses activités à l’étranger (cf. documents annexes joints).
Durant ces années, Mme Aminatou Haidar, qui profitait de l’espace de liberté et d’ouverture démocratique du Royaume, n’a pas agi en tant que défenseur des droits de l’Homme, mais en tant qu’activiste politique qui travaille ouvertement pour les intérêts d’un gouvernement étranger. Sa grève de la faim doit être perçu comme un « coup » médiatique visant à répondre, par l’émotionnel, au désarroi d’une organisation militaire en plein déclin – le Polisario -, incapable de la moindre ouverture dans le cadre des négociations actuelles parrainées par l’ONU.
…/…
2. Les fondements de la décision des autorités marocaines : une réponse proportionnée
Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement. En affirmant aux services douaniers qu’elle renonçait à sa nationalité marocaine, elle s’est délibérément placée en dehors du code marocain de la nationalité et des protections qui en découlent. Ne souhaitant pas accomplir les formalités d’accès au territoire, pourtant reconnues et exigées dans tous les aéroports du monde, elle a choisi librement de ne pas y accéder. A noter à ce propos que la transgression de ces règles est passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses comme aux Etats-Unis.
Au regard du droit international, le Maroc a refusé à Mme Aminatou Haidar d’accéder à son territoire en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale.
Plus généralement, sa conduite est incompatible avec l’article 12 du Pacte des droits civils et politiques des Nations Unies, sur les obligations de préservation de l’ordre public. De même, elle est en contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998 sur les « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme », qui impose le respect de la loi pour satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique ; l’article 19 de cette même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution. Enfin, la 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable car, depuis le cessez-le-feu de 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.
Le Maroc est donc légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.
La situation de Mme Aminatou Haidar a été immédiatement exploitée par l’Algérie et le Polisario comme élément de surenchère et de chantage pour reporter la reprise des négociations. Sa grève de la faim, entamée le 13 novembre 2009 à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries, si douloureuse qu’elle puisse être pour cette militante et sa famille, ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé avec le Polisario sous l’égide des Nations-Unies.
ANNEXE 2
Analyse détaillée des fondements de la décision marocaine
ANALYSE DETAILLEE DES FONDEMENTS DE LA DECISION MAROCAINE
Au regard du droit marocain :
Passeport, une pièce d’identité marocaine :
Au Maroc, comme dans le reste des pays du monde, la Carte d’identité nationale et le passeport sont délivrés à la demande, selon une procédure et sur la base d’un dossier comportant un certain nombre de pièces administratives ;
Madame Haidar a fait le libre choix de demander, suivant la procédure en cours, un passeport marocain et l’a obtenu ;
C’est en tant que Marocaine, détentrice d’un passeport marocain, qu’elle a pu obtenir des visas et se rendre dans de nombreux pays.
Refus d’accomplir les formalités juridiquement exigées d’accès au territoire :
Mme Haidar a refusé de remplir, comme il se doit, la fiche de déparquement.
Les mesures appliquées au Maroc, notamment les formalités d’entrée au territoire, sont universellement établies et exigées. Leur transgression est même passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses, comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique notamment.
Négation de la nationalité marocaine :
Mme Haidar est née Marocaine, en 1966, à Akka, province de Tata (Anti-Atlas), en dehors de la zone connue sous le nom de « Sahara occidental » ;
L’intéressée a affirmé aux services douaniers et au personnel de sécurité qu’elle n’est pas marocaine. Sur ce, elle a affirmé vouloir renoncer à sa nationalité, rendant ainsi caducs ses pièces d’identité nationale ;
C’est donc délibérément que Mme Haidar s’est placée en dehors du code marocain de la nationalité, et partant des protections et garanties qui en découlent.
Face à l’entêtement de Mme Haidar, les autorités marocaines se sont trouvées contraintes d’appliquer la loi. Préférant ne pas accomplir les formalités exigées, l’intéressée a, ainsi, choisi, elle-même, de ne pas accéder au territoire.
La marge entre liberté d’expression et devoir de citoyenneté a été ostentatoirement violée.
Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement.
Au regard du droit international :
Que l’individu soit marocain ou étranger, il doit respecter les formalités exigées aux postes frontières. L’intéressée n’a qu’à respecter le droit. Elle ne l’a pas fait. Le Maroc lui a refusé l’accès à son territoire en application du règlement de l’OACI.
La gestion de cette question ne comporte aucune violation du Pacte des droits civils et politiques à l’encontre de Mme Haidar en tant que citoyenne marocaine. Il est à souligner que le Pacte impose des obligations que Mme Haidar a sciemment refusé de respecter, notamment celles relatives à la préservation de l’ordre public (cf. article 12).
Les actes, les déclarations, les objectifs poursuivis par A. Haidar sont en complète contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998, relative aux « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme ». En effet, l’article 17 de cette résolution impose à chacun, agissant individuellement ou en association avec d’autres, l’obligation du respect de la loi afin de satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique. L’article 19 de la même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétées comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution.
La 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable dans le cas de Mme Haidar. Nous ne sommes ni dans une situation d’hostilités ouverte, ni dans une situation d’occupation ou de violence interne. En effet, depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.
Le Maroc est légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.
A : Faïçal Laraichi
De : Olivier Le Picard / Gaëtan de Royer
Le : 18 décembre 2009
Objet : Première note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar
1. Couverture en France
Genèse de l’affaire : 13 novembre 2009 (passeport confisqué)
1.2. la couverture en France de l’affaire Haidar a connu trois phases bien distinctes :
la première, du 13 novembre au 4 décembre est relativement calme, c’est-à-dire limitée aux médias français à vocation internationale, à faible impact en France ; elle est alimentée par la MAP et par les correspondants espagnols de l’AFP ;
la deuxième commence le soir du 4 décembre, à la suite du retour avorté de Mme Haidar, qui souligne de manière « spectaculaire » le différent entre l’Espagne et le Maroc ; c’est à partir de cet instant que les premières retombées significatives sont enregistrées (presse écrite généraliste ; quelques télévisions nationales) ;
la troisième est la plus courte mais la plus intense ; elle est engendrée par les complications médicales du 17 décembre puis le dénouement de l’affaire.
1.3. Cette dernière phase devrait logiquement se prolonger ce week-end, avant de retomber à l’approche de Noël.
Pour l’heure, on observe surtout des retombées sur les radios et télévisions françaises à vocation internationale : TV5 Monde, France 24, RFI, Euronews (faible impact). Les grandes radios et télévisions généralistes sont très discrètes. La presse qui a déjà évoqué le sujet (Figaro, Libération, La Croix,…) devrait y revenir demain, pour clore le sujet.
Depuis la visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri, la position du Maroc est relayée de manière plutôt satisfaisante ; le message consistant à souligner que Mme Haidar n’est pas une militante des droits de l’homme mais une proche du Polisario est bien passé ; plusieurs commentateurs relèvent enfin que le Parlement européen s’est abstenu de condamner l’affaire.
2. Enseignements
Il nous semble nécessaire de travailler dès maintenant sur des scénarios de crise et sur les interactions entre les médias marocains, français et internationaux.
Compte tenu du dénouement de cette affaire, il semble probable que les activistes vont essayer d’entretenir le niveau d’intérêt des médias et générer d’autres affaires semblables.
Nous pensons que la cellule de crise communication peut parer ces coups médiatiques et les gérer au mieux, à condition :
d’anticiper les scénarios prévisibles (nouvelles provocations impliquant d’instruire les fonctionnaires sur la manière d’agir,…) ;
de créer les conditions d’une réactivité immédiate, proportionnée et efficace en termes de communication ;
de réactiver le plan de contact institutionnel et médiatique en France, autour de M. Laraichi et de M. l’Ambassadeur, pour booster l’efficacité du système de communication en cas de crise.
La visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri et le travail argumentaire qui a été mené en parallèle, par l’intermédiaire d’une note de synthèse notamment, a permis de mieux faire comprendre la position du Maroc. D’où l’intérêt, à l’avenir, d’anticiper ce type de réponse et d’intervenir, si besoin, très en amont.
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En-tête Ambassade DRAFT
Paris, le 18 décembre 2009
Dénouement de l’affaire Aminatou Haidar : la loi nationale s’applique sur tout le territoire marocain
Le Maroc se félicite de l’écoute et de la compréhension manifestées par ses amis et partenaires sur la question du Sahara marocain. Tous ont reconnu que, dans l’attente d’une solution politique définitive, la législation nationale s’applique sur l’ensemble du territoire marocain.
Le fait que les formalités d’usage aient été accomplies à l’entrée sur le territoire du Royaume est de nature à satisfaire l’ensemble des Marocains attachés au respect total de la loi nationale, par tous, sans exception et sur l’intégralité du territoire marocain. Dans ces conditions, conformément à la tradition de générosité et d’ouverture du Peuple Marocain, le passeport marocain qu’elle réclamait, a pu lui être rendu.
Cette affaire a permis de démontrer que les agissements de cette activiste n’étaient pas liés à la promotion des droits de l’Homme mais qu’elle avait bel et bien agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement totalitaire, héritier de la Guerre froide. Ce mouvement est soutenu, abrité et financé par l’Algérie qui, par la rigidité de sa position, constitue le principal point de blocage à la résolution de ce conflit artificiel.
Le Maroc, comme l’ensemble de ses partenaires, rappelle l’importance et la centralité du processus politique de négociation, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, processus engagé à la faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La négociation est la seule stratégie raisonnable pour parvenir à une solution politique définitive au profit d’un Maghreb uni, stable et prospère.
Contact : M. Redouane Adghoughi, Ministre Conseiller auprès de S.E. M. El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, 01.45.20.91.48.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Aminatou Haidar, aéroport de Lanzarote, communication&institutions,
Il y a 44 ans, le 27 février 1976 plus précisément, le Front Polisario proclamait la République Arabe Sahraouie Démocratique. Une décision qui a eu l’effet d’une gifle au complot ourdi contre le peuple sahraoui au nom de la lutte contre le communisme et le socialisme.
La proclamation de la RASD était la réponse idoine au vide politique laissé par le retrait de l’Espagne de sa colonie connue sous le nom du Sahara Occidental. La date choisie n’est pas fortuite ni produit du hasard. Elle vient le lendemain du retrait officiel de l’Espagne annoncé le 26 février 1976.
Ce jour-là, j’étais au sommet de Lemgassem, la chaîne montagneuse qui se trouve au nord de la localité de Tifariti. Nous y sommes depuis un peu plus de deux mois. La situation était difficile. La résistance armée contre l’invasion marocaine venait de commencer dans des conditions caractérisées à l’époque par le manque de moyens. La deuxième bataille d’Amgala avec contribué à la remontée de la morale des combattants sahraouis qui ont découvert les points faibles des « chleuhs », terme qui désigne les marocains en général.
Un vieux combattant sahraoui allume la radio. Nous entendons une voix félicitait la population sahraouie pour la naissance de sa république. Etonnés, nous nous posions des questions sur le sens d’une telle proclamation alors que le Maroc est en train d’occuper la totalité de notre territoire. Plus tard, nous allons comprendre. Il est de notre droit de combler le vide institutionnel et légal laissé par le retrait de l’Espagne et le non célébration du référendum d’autodétermination. C’était une décision historique et dont le poids est incommensurable. En 1984, elle poussera le Maroc à quitter l’OUA et elle est membre de plein droit de l’Union Africaine.
La célébration du 44ème anniversaire de la RASD tient à un moment décisif du conflit sahraoui. Le Maroc se trouve en crise à tous les niveaux :
– Diplomatique : Rabat est en conflit avec la communauté internationale en raison de son refus de se plier au droit. Le SG de l’ONU peine à trouver une personnalité prête à assumer la poste d’Envoyé des Nations Unies pour le Sahara Occidental en raison de l’impasse créée par le soutient de la France à la politique d’entêtement du Maroc.
-Régional : Rabat se trouve en conflit avec tous ses voisins. Le dernier en date, la polémique qui a poussé l’Algérie à annuler la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères.
– Politique : Le printemps marocain est aux portes. Malgré la répression sauvage qui s’est abattu sur la région du Rif, les marocains ont manifesté mercredi dernier à Casablanca. La révolte s’est accaparé des réseaux sociaux devenus le champ de bataille contre le Makhzen. Plusieurs activistes et chanteurs de rap ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines.
-Economique : Ravagé par la crise financière, le Maroc a appelé, à plusieurs reprises, les institutions financières internationales pour venir en aide au royaume. Aujourd’dui, El Himma et Bourita se trouvent en Arabie Saoudite pour quémander de l’argent.
– Le retour en force de l’Algérie sur la scène internationale et les déclarations du président Tebboune rappelant la nécessité de résoudre le conflit sur la base de la légalité internationale.
Entre-temps, les marocains, y compris leurs pseudo-démocrates, continueront de nager dans les fantasmes de la grandeur de leur terrorisme qui a secoué l’Europe et le Proche Orient.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, République Arabe Sahraouie Démocratique, RASD, 44ème anniversaire,
Le conflit du Sahara Occidental revient dans l’actualité récente, marqué notamment par la montée des tensions entre le Maroc et le Polisario à cause de l’ouverture de consulats aux territoires occupés sahraouis et le langage sur la désignation d’un nouvel envoyé onusien pour l’ancienne colonie espagnole.
Ce territoire présente, officiellement, plusieurs enjeux ; la question de la sécurité dans le Sahel, la défense des droits de l’homme et le droit à l’autodétermination des peuples. Mais officieusement, ce conflit a surtout des intérêts économiques, stratégiques et territoriaux. Au vu de la crise et de la situation difficile de pays comme le Maroc, l’Espagne ou encore l’Algérie, les zones inexploitées du Sahara Occidental sont une aubaine pour ces acteurs, ce qui dicte leur politique en fonction de ce territoire.
Un territoire potentiellement riche en matières premières…
Les provinces du sud ou le Sahara Occidental selon les différents points de vue, possèdent des sous sols qui regorgeraient de matières premières. La première richesse de ce territoire est le phosphate, qui est la ressource principale du Maroc. Il a été découvert d’importantes réserves de fer et de phosphate dans la région, ce qui arrange fortement le Maroc, plongé dans de graves problèmes économiques. Des récentes découvertes d’hydrocarbures le long des côtes du Sahara Occidental vont également être au centre de conflits, car au-delà du fait que le Maroc s’administre ces richesses au détriment du Sahara, l’Espagne peut également entrer en conflit avec le Maroc. En effet, les côtes sahraouies sont bordées par les Canaries, qui peuvent également revendiquer le pétrole au large car les réserves sont à cheval sur les ZEE espagnoles et marocaines (ou sahraouie selon le point de vue), ce qui peut laisser penser qu’il y aura un gain de tensions entre l’Espagne et le Maroc, mais également l’Espagne et le Polisario.
…mais encore peu exploité.
Les réserves sont cependant difficiles à estimer, et il faut donc attendre les inspections des différents groupes pétroliers avant de donner un ordre de grandeur des richesses d’un point de vue pétrolier. Des sociétés marocaines du secteur énergétique ont signé des contrats d’exploration de pétrole avec des entreprises comme Total au large de la côte, ce qui a provoqué la colère du Front Polisario. Le Maroc avait prévu de réalisé ses premiers forages dans la région pendant l’été 2014 (pas d’actualisation de ces données aujourd’hui).
Les entreprises marocaines exploitent d’autres richesses au Sahara, comme la pêche par exemple. En effet, ces accords incluent les eaux territoriales du Sahara Occidental et ne profite donc en rien à la population locale. M. Mokhtar déclare le 3 décembre 2013 à Alger, que « les richesses naturelles spoliées actuellement par le Maroc sont estimées à 4,5 milliards dollars par an ». Ces revenus sont « utilisés pour l’acquisition d’armes pour réprimer brutalement la lutte du peuple sahraoui qui revendique son droit légitime à l’autodétermination ».
Dans ce conflit, il est officiellement rarement question de matières premières dans les discours des acteurs. Mais avec la description du territoire et ses richesses, on comprend vite que le Sahara Occidental prend une autre dimension.