Catégorie : Sahara Occidental

  • Consulats de pays africains à Laâyoune occupée :: L’ambassadeur sahraoui dénonce des «bulles informationnelles»

    L’ambassadeur de la République sahraouie arabe et démocratique (Rasd) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a critiqué, ce mecredi , la position de quelques pays africains qui ont ouvert des représentations consulaires dans les villes sahraouies occupées de Laâyoune et Dakhla au Sahara occidental.

    Intervenant au forum El Wassat, Abdelkader Taleb Omar a qualifié ces représentations de «bulles informationnelles». Il a explique qu’après avoir échoué à faire changer la position de l’Union africaine (UA) vis-à-vis du Sahara occidental, le régime du Makhzen a «acheté les positions de certains pays qui ne payent même pas leurs cotisations à l’Organisation et à l’ONU».

    «Ces pays n’ont pas de ressortissants dans les territoires sahraouis occupés, certains n’ont même pas d’ambassades au Maroc et n’ont pas d’intérêts dans ce pays», a-t-il ajouté, notant que ces pays, quel que soit leur nombre 7, 8, 9 ou bien même 10, représentent une minorité au sein de l’UA.

    Le diplomate a, dans ce cadre, critiqué certains Etats qui ont instruit leurs médias de négliger la cause sahraouie ou à suivre la propagande marocaine. Il a cité la France, l’Espagne et des pays arabes.

    A propos de la France, il a indiqué qu’elle joue un rôle négatif dans la région afin de faire de la surenchère vis-à-vis de certains pays. «L’Espagne aussi joue un rôle négatif dans cette cause. Elle a toujours été du côté du Makhezen», a-t-il ajouté, affirmant que la première responsabilité revient à ce pays qui n’a pas fait les démarches de décolonisation et laissé, en 1975, le territoire sahraoui pour le Maroc. Il a, à l’occasion, salué la position du secrétaire d’Etat espagnol aux Droits sociaux, Nacho Alvarez, qui a récemment exprimé «l’engagement de continuer à coopérer avec le peuple sahraoui».

    Le responsable espagnol accueillait, ce jour-là, la ministre sahraouie des Affaires sociales et de l’Emancipation des femmes, Suelma Beiruk, à la tête d’une importante délégation de la RASD. «La position d’Alvarez est celle de sa formation politique, le Podemos. La position de l’Etat espagnol n’a pas changé. Ce pays a les mêmes intérêts que l’occupant pour retarder une solution au conflit du Sahara occidental», a-t-il expliqué. La cause ? Le pillage des richesses sahraouies, a répondu le conférencier.

    Taleb Omar a de même salué la Cour de justice européenne (CJUE) qui a émis un avis sans appel sur la question en se prononçant pour l’exclusion du Sahara occidental de tout accord commercial entre l’Union européenne et le royaume du Maroc. Il a indiqué que la diplomatie sahraouie se charge d’expliquer la situation aux députés européens. «Ce sont les représentants des peuples européens qui sont dans l’ensemble justes. Hélas, les politiques suivent leurs intérêts», a-t-il regretté soulignant enfin que rien ne fera reculer les responsables de la RASD à défendre les intérêts du peuple sahraoui jusqu’à l’obtention de son droit à l’autodétermination.

    Samira C.

    Sud Horizons, 26 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, consulats,

  • Maroc : Bourita semble avoir avalé sa langue

    Il semble que les individus qui dirigent le Maroc ont mal à distinguer entre diplomatie et coups de poings.

    En effet, à force d’abuser de la stratégie de la tension avec les voisins, avec au fond les ressources du Sahara Occidental, les marocains ont décidé d’offrir au public un spectacle journalier en vue d’amuser la galerie. Un spectacle digne des pires pièces de théâtre jamais créées.

    C’est ce que Bourita a appelé dans ses rapports, politique de fermeté dans l’espoir de voir le soutien de la France apporter ses fruits. Une prétendue « fermeté » qui les a poussés à désavouer deux fois l’Envoyé onusien pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, et organiser des manifestations populaires pour insulter le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

    Bourita et ses consorts avait trouvé dans le silence de Bouteflika le terrain idéal pour lancer ses attaques. Au point de rejoindre l’Union Africaine dans le but de la faire imploser. Pour cela, il compte avec le soutien des pays de la françafrique : Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Gambie, Guinée et République Centrafricaine.

    Cette situation de vide diplomatique qui a caractérisé l’Algérie semble arriver à sa fin avec l’élection d’Abdelmajid Tebboune. Concernant les relations avec le Maroc, le président algérien n’y est pas allé par quatre chemins pour faire comprendre que s’il y a « fermeté », elle viendra d’Alger et son but est celui de résoudre le conflit du Sahara Occidental sur la base de la légalité internationale, à savoir un référendum d’autodétermination.

    Tebboune avait donné le ton quelques jours avant son élection lorsqu’il a  déclaré que les marocains doivent s’excuser d’avoir accusé injustement leur voisin. Sa fermeté a été corroboré lors de ses entretiens avec Le Figaro et Russia Today. Il n’a pas manqué de rappeler que le Maroc a trahi son voisin de l’Est à une époque où ce dernier était en guerre acharnée contre le terrorisme. Pire encore, pour ne rien épargner à l’Algérie, Rabat a procédé à l’expulsion de milliers de ressortissants algériens qui vivaient au Maroc.

    M. Tebboune a montré ainsi les prémices de l’offensive diplomatique qu’il compte mener pour rendre à l’Algérie le poids diplomatique dont elle jouissait dans le passé.

    En raison de la clarté et fermeté du président Tebboune, Nasser Bourita semble avoir avalé sa langue. Un silence qui dit long sur la déception d’un chef d’une diplomate marocaine dont l’ambition l’a conduite à la perdition.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Nasser Bourita, Algérie, Abdelmajid Tebboune,

  • Le Maroc n’oubliera jamais un cauchemar appelé Chris Coleman

    Il était une fois, un mystérieux allié de la cause sahraouie nommé Chris Coleman

    C’était une journée d’octobre 2014. Soudain, un pirate qui s’appelle Chris Coleman sort de nulle part et se déclare allié de la cause sahraouie. Selon ses mots, il veut déstabiliser le régime marocain. Il a commencé à révéler des documents sensibles et confidentiels (courriers, ordres de virement, notes secrètes et autre correspondance officielle).

    Il a notamment découvert les pratiques de corruption de journaux français, nord-américains et britanniques pour produire de fausses « analyses » dont l’objectif est de dénigrer l’Algérie et d’accuser le Front Polisario de collusion avec des mouvements terroristes. Il a fourni des documents de paiement à ces lobbyistes qui ont reçu de grosses sommes pour réaliser les rêves ambitieux du Maroc.

    Il a gagné le surnom de « marocain Snowden » et son opération a été baptisée par la presse internationale sous le nom de « Wikileaks marocains » et ses publications ont été un véritable cauchemar pour le Majzén de Mohamed VI.

    Grâce à lui, les Sahraouis et les Marocains ont découvert que Paris avait suscité la colère de sa « maîtresse dont il n’est pas particulièrement amoureux mais qu’il doit défendre » selon les mots de l’ancien ambassadeur de France à Washington. Pourquoi ? La justice française avait, un an auparavant convoqué le patron des services secrets marocains, Abdellatif El Hammouchi, pour une plainte déposée contre lui pour torture.

    On a également découvert que Rabat était en bagarre permanente avec l’ONU pour le Sahara occidental. Des dizaines de documents confidentiels de l’ONU étaient en possession de Rabat, il les avait obtenus avec des méthodes peu orthodoxes. Les correspondances et les activités du secrétariat de l’ONU étaient sous le contrôle du Maroc grâce à des programmes d’espionnage sophistiqués acquis auprès d’entreprises israéliennes, françaises et italiennes.

    Grâce à lui, de précieux documents ont été obtenus sur les activités de lobbying aux États-Unis et notamment en Afrique. Son objectif était principalement les pays pauvres d’Afrique de l’Ouest, principalement francophones.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, Chris Coleman, lobbying, espionnage,

  • Le Maroc est l’instrument des conspirations occidentales en Afrique (général algérien en retraite)

    Dans un entretien accordé à EnnaharTV, le général retraité Abdelaziz Mjahed n’a pas mâché ses mots en parlant sur le Maroc. Selon lui:

    -Les risques qui entourent l’Algérie aujourd’hui ont été causés par le criminel Sarkozy. C’est lui qui a allumé la mèche en Libye, ce qui a semé le chaos dans cette région et au Sahel. Sarkozy doit être jugé pour ce crime contre l’humanité.

    – Le monde entier reconnaît que le régime du Makhzen est le plus grand producteur et exportateur des drogues. Il n’a rien fait contre le Maroc à part des déclarations et des paroles qui ne sont pas suivies d’actes concrets parce qu’il s’agit d’un pays qui est un instrument entre leurs mains. Le terrorisme est un instrument à leur disposition.

    – Les frontières seront ouvertes le jour où le peuple marocain deviendra libre de choisir un régime qui défend ses propres intérêts. Actuellement, le pouvoir au Maroc ne défend que les intérêts du colonialisme. Le jour où la France a décidé d’octroyer la pseudo-indépendance au Maroc, celle-ci était conditionnée par la formule « indépendance dans l’inter-dépendance ».

    -Ce qu’il se passe au Nord et au Sud du Maroc est la preuve que le Makhzen ne défend pas les intérêts de son peuple. Sans parler des sahraouis qui sont les victimes d’une conspiration colonialiste franco-espagnole dont le Makhzen était l’outil et le sionisme international, son auteur,.

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, France, Libye, Sarkozy, terrorisme,

  • La CIA révèle dans des documents déclassifiés que le Front Polisario a pu faire plier le Maroc

    10 millions de pages sur le conflit du Sahara occidental sont rendus publics. Des pays arabes et européens ont aidé le régime marocain en pleine guerre froide entre l’URSS et les USA.

    Défilé des troupes du Front Polisario lors duème anniversaire de la RASD; Photo AFP

    La CIA, l’Agence de renseignement US, révèle dans des documents secrets que le Polisario a pu gagner la guerre du Sahara contre le Maroc, selon une série d’informations déclassifiées qui n’avaient pas vu le jour depuis des décennies et qui, alors que les négociations pour un accord de paix dans la région sont au point mort, deviennent actuelles grâce à de nouvelles autorisations d’accès à leur contenu.

    La CIA a donné le feu vert pour faciliter l’accès à plus de 10 millions de pages dont 900.000 sont des documents déclassifiés qui permettent de savoir ce qui s’est passé depuis mars 1979, 4 ans après la sortie précipitée de l’Espagne qui avait constaté que 300.000 Marocains attendaient dans une petite localité précaire au milieu du désert appelée Taj, situé à un jet de pierre de la frontière du 27ème parallèle, qui est à moins de 100 kilomètres des Canaries.

    Aujourd’hui, Taj est encore un minuscule lieu de passage abandonné à son sort, mais en 1975, il est devenu le point de départ d’un des plus grands exodes de l’histoire ‘Afrique du Nord, baptisé la Marche verte.

    Aujourd’hui, 44 ans plus tard, les services de renseignements US mettent à la disposition du public les dossiers qu’ils ont partagés avec les organismes et gouvernements occidentaux.

    La CIA révèle que le Maroc était en train de perdre la guerre contre le Front Polisario jusqu’à ce que les pays européens et arabes interviennent tactiquement et logistiquement pour aider la dictature de Hassan II.

    « L’annexion du Sahara Occidental par le Maroc en 1975 s’est faite par la force et a conduit à la guerre », selon des documents déclassifiés.

    La guerre du Sahara est l’un des conflits les plus singuliers que l’Afrique ait connu.

    Elle a fait l’objet d’une âpre confrontation entre le Front Polisario et le Maroc, et ses conséquences se sont étendues à l’Algérie voisine, avec laquelle le régime marocain a rompu en 1994 les relations diplomatiques et frontalières.

    Les effets collatéraux se sont également étendus à la Mauritanie qui, à ce jour, n’a pratiquement pas de relations avec le Maroc. Et, au milieu de l’Atlantique, les Canaries, qui ont accueilli une bonne partie des Sahraouis qui n’ont pas fui vers les camps algériens de Tindouf.

    Dans le conflit et l’invasion du Sahara par le Maroc, l’aide que les Marocains ont reçue des USA, de la France, de l’Espagne et de l’Arabie Saoudite a été décisive grâce aux relations entre Hassan II et Henry Kissinger, alors conseiller à la sécurité nationale des USA.

    Le document de base, intitulé  » Sahara Occidental, le boulet du Maroc « , a été diffusé par tranches en 2017 mais retrouve aujourd’hui sa notoriété en raison de l’arrêt bilatéral des ébauches de négociations qui ont eu lieu depuis janvier 2019 entre les représentants du Maroc, du Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie pour jeter les fondations d’un futur accord.

    Parmi les pages de la CIA figurent, par exemple, les chiffres des effectifs des troupes terrestres, maritimes et aériennes des pays riverains du Sahara, dont les forces du Polisario. On y détaille même le volume des troupes militaires, en plus des unités françaises et soviétiques déployées dans la région.

    L »analyse de la CIA sur les effectifs militaires en présence. (Source : CIA)

    Le conflit a duré jusqu’en 1991, après le cessez-le-feu imposé par les Nations Unies avec la promesse institutionnelle d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a jamais eu lieu du fait du boycott constant des négociations par le Maroc.

    Le processus de décolonisation du Sahara occidental est le plus ancien au monde.

    Le 21 août 1975, le Département d’Etat US donne le feu vert à un projet stratégique secret de la CIA, financé par l’Arabie Saoudite, visant à arracher l’ancienne province du Sahara (une zone de 270 000 kilomètres carrés) à l’Espagne.

    La colonie espagnole est considérée comme sensible d’un point de vue géostratégique.

    La Grande-Bretagne avait été chargée d’effectuer la due diligence (audit préalable) de l’ensemble de la province et avait établi sa richesse en phosphates, en fer, en pétrole et en gaz.

    Les techniciens britanniques ont identifié et scellé les puits de pétrole susceptibles d’être exploités après plusieurs décennies, afin d’éviter que la guerre du Sahara ne devienne un conflit économique aux yeux de la communauté internationale.

    Dans ce contexte, les USA n’étaient pas disposés à laisser entre les mains de l’Espagne l’avenir politique et commercial de la région qui allait passer sous le contrôle de la RASD, car ils entretenaient aussi des relations étroites avec l’Algérie, un des États les plus proches du régime communiste de l’Union soviétique.

    Les attaques sahraouies contre les troupes espagnoles se poursuivaient depuis 1969, faisant des dizaines de blessés et de morts. Même la mort de l’architecte du Polisario, Mohamed Basiri, des mains de l’espionnage espagnol, n’a pas suffi à étouffer la flamme indépendantiste.

    Aujourd’hui, le président de la RASD est Brahim Gali,qui était avec Basiri un combattant et co-fondateur du Front. Gali a également fait partie du premier gouvernement officiel de la RASD en tant que ministre des Affaires étrangères et, plus tard, a été responsable de la Défense.

    La guerre froide pesait aussi comme le couvercle d’un jerrycan sur les priorités de l’Occident pour que le Maroc assume le Sahara, si bien que le 6 octobre 1975, les services de renseignements de l’armée espagnole recommandèrent aux ministres et conseillers de Franco, d’élaborer une stratégie sur la colonie africaine.

    Franco est mort le 20 novembre 1975, mais le général agonisait depuis des semaines. Rabat appuya sur l’accélérateur et le 16 octobre 1975, la Marche Verte annoncée par Hasan II fut activée, en même temps que la Cour Internationale de Justice de l’ONU dénonçait les prétentions annexionistes du Maroc.

    Hassan II est allé jusqu’à déclarer publiquement : « Nous devons, cher peuple, nous lever comme un seul homme, avec ordre et organisation, pour aller au Sahara et rencontrer nos frères ».

    Le 21 novembre 1975 (au lendemain de la mort de Franco), le Prince Juan Carlos de Bourbon refuse d’accepter le poste de chef de l’Etat à titre provisoire.

    Carte pour comprendre le conflit du Sahara

    Le 31 octobre 1975, le prince avait présidé un Conseil des ministres à La Zarzuela où la crise du Sahara avait été abordée en priorité.

    Don Juan Carlos a exprimé son engagement à s’occuper le dossier du Sahara face au risque d’une occupation marocaine imminente.

    Cependant, il n’a pas informé les ministres qu’il avait déjà envoyé à Washington son homme de confiance, Manuel Prado y Colón de Carvajal, afin d’obtenir la couverture de Kissinger.

    Les conseillers militaires et politiques du futur roi d’Espagne ont compris qu’une guerre coloniale avec le Maroc à l’époque pourrait précipiter les événements à l’instar de ce qui s’était passé au Portugal (Révolution des œillets) et risquer ainsi l’avenir de la couronne.

    Le secrétaire d’État usaméricain a accepté la médiation demandée par le nouveau chef d’État espagnol, et est intervenu auprès de Hassan II et dans les heures qui ont suivi, un pacte secret a été signé par lequel le Sahara occidental (jusque-là considéré comme la 53e province espagnole) a été cédé.

    L’Espagne a reçu de l’autre côté de l’Atlantique le soutien promis par les USA, mais à seulement 100 kilomètres des îles Canaries, une guerre s’est déclenchée qui est toujours en cours et, ce qui est plus stupéfiant pour la communauté internationale, les Nations unies n’ont pas encore résolu le plus ancien conflit colonial du monde.

    Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, CIA, guerre, armée sahraouie,

  • Maroc : Le Makhzen s’en prend à Lisa-Léa Westerhoff

    La journaliste française n’est pas du goût du Makhzen. Voici ce que nous avons sur elle dans les courriers confidentiels de la DGED (le commentaire a été rédigé par Abdelmalek Alaoui) :

     

    Lisa-Léa Westerhoff et France 24, une correspondance si particulière

    Certains correspondants de médias étrangers accrédités au Maroc semblent de plus en plus glisser vers une couverture partisane. Une dérive inquiétante qui fait peser des soupçons sur les motivations réelles de journalistes qui sont censés relater de manière factuelle les évènements au Maroc.

    Parmi eux, le cas de Lea-Lisa Westerhoff, correspondante hyper-active et prolifique de France 24 ainsi que de pas moins de 7 médias français, constitue un exemple emblématique pour analyser la nature des risques de dérives journalistiques, parfois motivés par des agendas très personnels.
    En effet, les règles de déontologie les plus élémentaires du métier de journaliste veulent que l’on « dépose ses convictions » au vestiaire lorsque l’on effectue la couverture d’évènements, de surcroit dans un pays étranger. Dans le cas de Mme Westerhoff, cette dernière est tout à la fois correspondante de la chaîne France 24, mais également journaliste pour un journal français partisan (Libération), tout en couvrant le Maroc pour RFI, France Info, ou encore … France Culture, excusez du peu.

    Comment peut-on concilier ces opinions partisanes en écrivant pour un journal français engagé politiquement et la nécessaire objectivité qui sied aux médias publics de l’audiovisuel extérieur de la France  (France 24, ainsi que RFI sont des médias publics français) ? C’est semble-t-il, un exercice d’équilibriste que parvient à réaliser chaque jour la jeune correspondante et sa chaîne France 24, glissant imperceptiblement entre sujets sur le « 20 Février », avant de réaliser un portrait de la « contestation de la jeunesse », tout en affirmant que « les militants ne s’arrêteront pas avant que le régime change ».

    Si la responsabilité de Mme Westerhoff est patente, et que son choix de sujets est , comme nous allons le voir, toujours orienté vers le micro-journalisme, il faut ici souligner que France 24 est également responsable des sujets qu’elle passe et des commentaires exprimés par ses journalistes. En moins d’un mois, plusieurs dérapages majeurs, qui nuisent à l’image de la chaîne, ont ainsi été constatés. L’on aurait pu penser que la crise de la vraie-fausse interview de l’ambassadeur syrien –qui a soulevé une bronca internationale- aurait du pourtant obliger la chaîne à vérifier la qualité de ses intervenants lorsqu’elle organise un plateau ou une interview.

    Cependant, vendredi dernier, voilà que France 24 récidive, en résumant maladroitement et de manière péremptoire le discours royal, à travers l’une de ses journalistes, qui a cru bon de résumer en moins de deux minutes une réforme aussi majeure par une formule réductrice et lapidaire, qui ne fait qu’illustrer sa profonde méconnaissance du droit et de ses subtilités.

    La formidable latitude qui est donnée à Mme Westerhoff au Maroc par France 24 donne l’impression que rien ne se passe dans notre pays, si ce n’est les manifestations d’opposants, qui pourraient faire croire au téléspectateur que le pays est à feu et à sang s’il devait se référer uniquement à la couverture très partiale de cette journaliste. Peu importe que les manifestations n’aient réussi, au mieux, qu’à mobiliser une centaine de milliers de personnes sur une population de 30 millions, cette journaliste n’a d’yeux que pour cette minorité qu’elle a voulu rendre « visible », aidée en cela par les plans serrés des caméras, qui masquent mal la foule clairsemée.

    A ces techniques de couverture, bien connue par les spécialistes de l’info-sensationnalisme, il faut ajouter un décrochage systématique entre l’image, le titre et le contenu. Ceci marque malheureusement la couverture de France 24 et de sa correspondante d’un sceau partisan et idéologique, ce qui pourrait faire penser qu’ils souhaitent tous deux promouvoir l’agenda des mouvements d’extrême gauche marocains, ce qui constitue une ingérence intolérable dans la vie politique marocaine.

    Imaginons maintenant l’inverse. Que diraient les pouvoirs publics français si le correspondant de l’agence officielle MAP ou de la RTM en France se mettait en tête de ne couvrir que les activités de la Ligue Communiste Révolutionnaire ou du Nouveau Parti Anticapitaliste ? Gageons que cette focale exclusive aurait pour effet immédiat un rappel à l’ordre de l’intéressé de la part de sa hiérarchie afin qu’il fasse preuve de plus d’objectivité et qu’il couvre l’ensemble de la vie politique française.

    Au Maroc, il ne se trouve donc pas un seul acteur politique, ni associatif qui trouve grâce aux yeux de France 24 et de sa correspondante, qui n’a eu de cesse de tendre son micro vers le premier manifestant venu ? C’est là un parti pris et une atteinte à la déontologie du métier de journaliste inacceptable, car si Mme Westerhoff a bien entendu le loisir de couvrir les manifestations au Maroc, elle a également le devoir de rendre compte de l’ensemble d’une réalité politique et sociale, autrement plus riche et complexe qu’elle ne veut bien le montrer, confortablement cachée derrière sa carte de presse.

    Pour paraphraser Emile de Girardin, qui, dans une boutade, affirma que ce qui caractérise un « bon journaliste » c’est qu’« (il) ne lit qu’un journal, le sien, et dans ce journal, il ne lit qu’un article, le sien. », l’on peut aisément en déduire que les seuls articles ou sujets que cette correspondante lit ou compulse sur le Maroc sont les siens, avec ce prisme si particulier.

    Plus grave, les écrits ou la couverture de Mme Westerhoff ont pu avoir des conséquences dramatiques, poussant les marocains les uns contre les autres, notamment sur la question du Sahara. En effet, le summum de la couverture partiale aura été atteint à l’automne dernier, lorsque, couvrant les événements dramatiques de Gdem Izik, la correspondante a carrément pris position en faveur des campeurs, reprenant une logorrhée qui ne déparerait pas le site Internet du Polisario, en affirmant : « 35 ans après l’annexion par le Maroc de cette zone, beaucoup se sentent marginalisés sur leur propre terre et des citoyens de seconde classe ». Une phrase à rajouter à de nombreuses autres, qui sonnent toutes comme un crachat sur la tombe des membres des forces de sécurité morts pour la patrie lors du démantèlement de ce camp illégal.

    Plus récemment, la correspondante livre une analyse post-discours royal du 17 Juin qui reflète une absence manifeste de compréhension du texte constitutionnel ainsi qu’une grille d’analyse commune à sa rédaction à France 24. Cette lecture évacue systématiquement les composantes de la société civile et politique marocaine pour ne favoriser que les opposants les plus farouches, et donc aux idées les plus extrêmes.

    Face à ce traitement « si particulier » de l’information, l’on ne peut que se féliciter du sang-froid des pouvoir publics qui, en d’autres temps, auraient peut être réagi autrement, cédant à ce qui pourrait être considéré comme des provocations et non du journalisme. En s’abstenant de réagir, peut être est-ce là la plus belle réponse que fait le Maroc à cette politique du « deux poids deux mesures » de la part de certains médias internationaux qui gagneraient à céder à la tentation de l’objectivité.

    Fiche sur Westerhof:

    Lea-Lisa Westerhoff

    Lea-Lisa Westerhoff est une reporter française qui s’est fait une spécialité de la couverture Maroc. qui collabore actuellement avec au moins 7 médias français : RFI, Le Figaro, France Info, France Inter, France 24, France Culture et Libération !!!.

    Parmi ses contacts sur les réseaux sociaux, on compte Ali Bouabid, Omar Balafrej, Ali Lmrabet, Karim Ben Cheikh (responsable presse de l’ambassade de France à Rabat), Nizar Bennamate & Omar Radi (20fev) , ainsi que divers journalistes comme Aicha Akalay, Ayla Mrabet, Hicham Bennani, Rachid Jankari, Youssef Aït Akdim, Zakaria Choukralah et Zineb Dryef…

    Thématiques

    A ses débuts au Maroc, Lea-Lisa Westerhoff semblait s’intéresser d’avantage à des thématiques d’ordre socio-culturel, à travers notamment des reportages sur des festivals ou des phénomènes de société. Son inflexion vers des sujets plus politiques est survenue avec le dossier Gdem Izik. Après analyse de sa production audiovisuelle et écrite depuis les campements a proximité de Laayoune, il apparait que son traitement de l’actualité marocaine tend à se déséquilibrer progressivement en défaveur du royaume.

    Sahara

    Lea-Lisa Westerhoff a produit des reportages sur place depuis l’intérieur du camp de Gdeim Izik et depuis Laayoune. RFI, 08 novembre : « Certains le surnommaient déjà le camp de la liberté. C’était la plus grande manifestation sociale au Sahara occidental depuis 1975 ». Avant le démantèlement du campement, les reportages présentaient largement les points de vue des manifestants séparatistes, comme le dénommé Bourial, membre du comité d’organisation du campement qui n’a pas hésité à donner aux revendications un caractère purement politique indépendantiste. « cela fait 35 ans que nos droits ne sont pas respectés…comment ça se fait qu’on n’a pas de travail alors qu’on est les habitants autochtones ici…la majorité des gens qui travaillent dans le phosphates sont des marocains  »

    Reportage pour RFI : « 35 ans après l’annexion par le Maroc de cette zone, beaucoup se sentent marginalisés sur leur propre terre et des citoyens de seconde classe ».

    La journaliste a exprimé une position partiale à travers un ton anti-marocain en adoptant des formules du type « 7000 tentes contre le Maroc ». L’opération de démantèlement a été décrite comme un « assaut des militaires marocains contre un camp de contestataires pacifique ». Les reportages sur place de Lea lisa Westerhoff ont de plus dénaturé la réalité des événements en omettant de signaler l’identité des personnes tuées (membres des forces de l’ordre marocains).

    20 février

    Dans la rédaction et la réalisation de ses reportages et articles, Lea-Lisa Westrehoff affiche une proximité certaine avec la mouvance du 20 février. Dans un reportage réalisé pour RFI, intitulé le « Maroc est-il une exception ? » la journaliste a brossé un portrait flatteur de certains activistes, notamment Oussama Khlifi, décrivant un jeune chômeur insensible aux menaces contre sa personne et sa famille. Reportage RFI du 18 mars : « Oussama n’est pas le seul à faire état de menaces, mais il dit ne pas avoir peur. Ne pas écouter sa peur c’est déjà ce qui a motivé le jeune homme à sortir du bois fin janvier… ». Ce reportage est presque entièrement façonné de manière à infirmer la thèse de l’exception marocaine.

    Ses analyses accréditent et légitiment généralement les témoignages d’activistes et militants au détriment des voix institutionnelles ou établies. Il en est ainsi du décès de Kamal Ammari à Safi décrit exclusivement comme un « militant du 20 février » et imputant son décès aux blessures causées par les forces de l’ordre. « jeudi Kamal Ammari, 30 ans du mouvement du 20 février est décédé à l’hôpital après avoir été blessé lors du rassemblement de dimanche dernier à Safi ». Libération 15-06

    Les titres utilisés sont parfois provocateurs et pourraient même prêter à confusion : « Au Maroc, les militants ne s’arrêteront pas avant que le régime change » (Libération 06-06-2011). Léa-Lisa Westerhoff a publié le 20 juin dans Libération un article intitulé « Une nouvelle constitution marocaine en trompe l’œil », annonçant que la réforme renforce le rôle du Premier Ministre « sans vraiment limiter les pouvoirs du Roi » ; elle semble réagir avec ironie à la brièveté de la campagne précédant le référendum : « Sans surprise, quasiment toutes les formations politiques ont applaudi la réforme proposée par le roi et appelé à voter oui au référendum qui sera organisé dans… deux semaines ! »

    Sur France Inter le 19 juin, Lea-Lisa Westerhoff a laissé entendre que les pouvoirs publics favorisaient les contre manifestations : « du jamais vu, impossible pour eux de tenir le rassemblement comme prévu, l’ambiance est électrique, voire violente (…) sans que la police n’intervienne immédiatement (…). La journée d’aujourd’hui est donc un test pour voir à quel point le pouvoir est prêt à tolérer de nouvelles manifestations »

    Les initiatives Royales

    Les discours royaux du 9 mars et du 17 juin annonçant les réformes et des mesures d’accompagnement comme la libération de détenus n’ont pas non plus été traités de manière équilibrée. Principalement, les articles de Lea-Lisa Westerhoff mettent en avant les doutes exprimés par les militants du 20 février quant à l’effectivité de telles mesures. Le caractère novateur des réformes annoncées est relativisé et les mesures présentées comme des réponses à la pression de la rue.

    Reportage RFI du 21 mars : « un lifting de la constitution plutôt qu’une réforme en profondeur qui donne plus de pouvoir au peuple, c’est pour éviter ça que younes Chebi est sorti… »

    La grille d’analyse de la journaliste privilégie généralement dans ses reportages l’hypothèse d’un champ politique marocain dominé par un rapport de force dualiste entre la Monarchie et les mouvements de contestation, évacuant ainsi les autres composantes de la société civile et politique. Les réformes annoncées sont présentée comme « une façon de calmer la révolte, de calmer la colère, sans véritablement résoudre les problèmes profonds ».

    Les mesures de libération de certains détenus présentées officiellement comme une réponse à un mémorandum du Conseil national des droits de l’homme sont décrits comme une victoire des manifestants. Reportage du 14/04 « …sans aucun doute, le contexte régional a joué. Les manifestants réclament depuis plus d’un mois que tous les détenus soient relâchés »

    Le commentaire du dernier Discours Royal du 17 juin va dans le sens d’une lecture minimaliste à travers le prisme réducteur des pouvoirs du Roi : « Ce discours se place dans la continuité plutôt que dans la rupture, le Roi conserve l’essentiel du pouvoir, il garde sa main partout tout est soumis à son veto ».

    La méthodologie suivie pour la réforme constitutionnelle est qualifiée de non transparente, épousant clairement les positions des activistes du mouvement du 20 février.

    Les droits de l’homme

    Les reportages de Westerhoff se focalisent également sur l’état des droits de l’homme dans le Royaume en décrivant souvent des cas de « répression » à travers des couvertures biaisées de certains événements. Un reportage RFI en date diffusé le 14 mars a présenté exclusivement les déclarations de personnes présumées victimes de la répression. Reportage du 14 mars sur RFI : « pacifique et pourtant des dizaines de personnes ont été frappées au visage à coups de matraque. Trois jours Mohammed VI a promis une nouvelle étape dans la démocratie» Le comportement des forces de l’ordre est analysé à l’aune des promesses de réformes annoncées par SM Le Roi de manière à relativiser les avancées démocratiques.

    Au-delà des mouvements de contestation, d’autres thèmes ont été approchés dans le même esprit. Un reportage sur la disparition de Houcine Manouzi a été l’occasion d’établir la persistance de ces pratiques « le plus inquiétant selon Jawad Skalli représentant de l’ONG Vérité et justice, c’est que ces pratiques existent toujours, Jawad Skalli : « les composantes de la disparition forcée sont toutes présentes, les gens sont arrêtés par des gens en civil, on sait qu’ils appartiennent à la DST, ils les emmènent dans des lieux qui ne sont pas des lieux de détention connus ». commentaire Westerhoff : seule différence avec les années 70, les personnes arrêtées réapparaissent après quelques semaines mais non quelques années…la loi antiterroriste qui permet ce genre de dérives

    Le commentaire de la libération de K. Tehrzaz est l’occasion pour jeter le doute sur le procès « cette lourde condamnation a toujours été une sorte d’énigme ». les raisons de la grâce Royale sont qualifiée de « politiques » mais aussi « énigmatiques »

    Tags : Léa-Lisa Westerhoff, Maroc, DGED, presse, journaliste, Gdeim Izik, Sahara Occidental,

  • Comment le Maroc insistait sur la participation de l’Algérie aux négociations sur le Sahara Occidental

    L’Envoyé pour le Sahara Occidental à Rabat : des progrès en public, des problèmes en privé

    Classé par: Charge d’Affaires, a.i., Robert P. Jackson pour des raisons 1.4 (b) et (d).

    1. (S) Résumé: Envoyé personnel de l’UNSYG pour le Sahara occidental Christopher Ross a quitté le Maroc après sa deuxième visite le 30 juin sans accord final sur les pourparlers informels proposés. Malgré déclarations positives en public, ni lieu ni date été convenu pour les réunions informelles, destinées à relancer les négociations parrainées par l’ONU, au point mort pendant près d’un an et demi. Apparemment, après avoir appris que l’Envoyé de l’UNSYG n’avait apporté aucune réponse de Bouteflika sur une meilleure coopération bilatérale, le roi Mohammed VI a décliné à la dernière minute recevoir l’ambassadeur Ross. Les contacts du MAE nous ont également dit que malgré le consentement algérien à assister aux réunions informelles (comme demandé Réf B), le GOM voulait maintenant des assurances que le GOA va « pleinement » participer, et a demandé à Ross une feuille de route sur la façon dont des réunions informelles mèneraient à des négociations. L’annonce de la volonté du Polisario de participer a rendu difficile l’accord du gouvernement du Maroc (GOM), mais Ross a d’autres lieux potentiels. À Rabat, Ross a également rencontré le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) Habib Ben Yahya pour parler d’intégration régionale et a rencontré le politicien monté et ami du roi Fouad Ali El Himma. Les Marocains ont convenu avec Ross de suivre à New York. Ils ont demandé l’engagement du gouvernement américain (USG) et les autres Amis avec l’Algérie. Une poussée diplomatique pour la flexibilité par les deux pays pourrait aider à obtenir que le processus se remette sur la bonne voie. Résumé de fin.

    Rotation positive sur un dernière balle diplomatique

    2. (U) Le ministre des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri a été rejoint par le chef du service de renseignement extérieur et de facto conseiller national en sécurité Mohamed Yassine Mansouri et le directeur Général du MAE pour les relations multilatérales Nasser Bourita pour des réunions prolongées le 29 juillet avec l’envoyé personnel du Secrétaire Général (PESYG) l’Ambassadeur Christopher Ross, qui était accompagné de membres du personnel de la DPA et du DPKO. Ils étaient rejoint au dîner par le chef du CORCAS, Kalihenna Ould Errachid, qui les a également rencontrés séparément. Ould Errachid a été renforcé par la récente victoire de son parti aux élections du conseil local de Laayoune, la capitale du Sahara occidental. Ross et la délégation ont également rencontré le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa. Dans un commentaire à la presse, Fassi Fihri a déclaré que le Maroc était disposé à participer aux réunions informelles.

    3. (C) Selon une lecture du 1er juillet du représentant local de l’ONU Mourad Wahba, la réunion a abouti à un accord marocain pour assister aux réunions informelles proposées par Ross, mais avec une condition: que l’Algérie participe ouvertement, quoique de manière informelle. (Remarque: la référence A a indiqué que l’Algérie avait accepté à se joindre aux pourparlers informels, que les Marocains avaient demandés par Réf B. Note de fin.) L’Algérie n’avait pas accepté le profil que le GOM a exigé comme condition. Ni date ni le site n’ont été fixés mais Ross a une bonne offre de la Norvège pour héberger les pourparlers, qui pourraient encore avoir lieu début août.

    4. (S) Ross est resté sur soif jusqu’à la dernière minute pour savoir s’il aura une réunion avec le roi Mohammed VI. La réunion n’a finalement pas eu lieu. Il est probable que lors de ses réunions préparatoires avec le ministre des AE, Ross n’a pas été en mesure de déclarer qu’il avait un
    réponse du président Bouteflika, malgré deux visites effectuée à Alger, aux propositions sur les relations bilatérales qur Ross avait transmises en février du roi au Président Algérien.

    Ce qu’un Marocain veut

    5. (C) Le Directeur général du MAE pour les affaires multilatérales Nasser Bourita, un expert du GOM sur la question du Sahara occidental, a ensuite déclaré au Conseiller en Affaires Politiques que le roi avait déjà accepté le cycle informel en principe lors de la visite de l’envoyé en Février. Cependant, le Maroc avait encore des questions qui avaient besoin d’être clarifiées par Ross; L’accord algérien de participer en tant qu’observateurs seulement n’étaient pas suffisant. Dans les réunions informelles, tous participeraient aux discussions. L’Algérie doit participer pleinement, même de manière informelle.

    6. (C) Bourita a dit que le Maroc voulait également de Ross une vision, en fait une feuille de route indiquant où mènera l’informel, avant d’arriver à un accord. Y aurait-il plusieurs rencontres informels? Y avait-il une date cible pour les négociations? Les rencontres informels vont-ils apporter un agenda? Il craignait que les informels ne deviennent un tout nouveau processus / format. Enfin, il a déclaré que le GOM restait mécontent avec la localisation de Vienne, car il a été annoncé par le Polisario. Pourquoi le GOM devrait accepter un fait accompli du Polisario? L’annonce du Polisario a montré que le Front ne respecterait pas la confidentialité que Ross voulait pour les pourparlers informels.

    Prochaines étapes

    7. (C) L’ambassadeur Bourita a déclaré que Ross continuerait de travailler les détails avec les parties et les Amis de New York sur les nombreuses questions ouvertes; il s’agit notamment du niveau des réunions informels, qui pourrait être inférieur au niveau ministériel de Manhasset. Le 9 juillet, Bourita a convoqué à nouveau le Conseiller Politique pour souligner l’intérêt marocain pour une participation algérienne substantielle dans les réunions informelles para incluir les problèmes bilatéraux. Il a demandé que le gouvernement américain et d’autres amis s’engagent avec l’Algérie pour encourager la flexibilité. Le Conseiller Politique a rappelé la réticence algérienne traditionnelle, et espère que le Maroc pourra éviter de mettre en danger les informels, et un redémarrage du processus de négociation au point mort depuis longtemps.

    Réunions unilatéral de Ross à Rabat

    8. (SBU) À la suggestion de l’ambassade, Ross a pris la initiative de rencontrer le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe Habib Ben Yahya, qui l’a informé des efforts de l’UMA pour promouvoir l’intégration régionale fonctionnelle économique de bas niveau. Dans ses remarques à la presse, Ross a parlé de ses efforts pour promouvoir l’intégration, se référant à la partie de son mandat visant les relations maroco-algériennes.

    9. (C) Le 28 juin, Ross, son équipe et le Conseiller Politique se sont rencontrés officieusement avec Fouad Ali El Himma, l’ami le plus proche du roi Mohammed VI et le moteur du nouveau parti d’authenticité et de modernité (PAM). Le PAM, bien que créé il y a seulement un an, a remporté la majorité de sièges dans les dernières élections municipales. Le secrétaire général du parti PAM Mohammed Cheikh Biadillah, sahraoui et ancien ministre de la Santé, a rejoint la réunion à la résidence d’El Himma. En plus de politique intérieure, ils ont détaillé leurs efforts infructueux pour vaincre la machine politique de Kalihenna Ould Errachid, actuel président du Conseil royal du Sahara (CORCAS), dans le élections municipales à Laayoune, capitale du Sahara occidental. Sans remporter de siège dans la capitale, le PAM a réussi à unir l’opposition, et Biadillah lui-même, un ancien leader du Polisario a été élu vice-président du conseil de Samara, une autre ville près de la berme. Lui et El Himma ont indiqué que le PAM poursuivra sa lutter contre la Clan Kalihenna. (Remarque: Ross avait transmis en février au GOM les objections du Polisario contre la présence de Kalihenna au sein de la Délégation du GOM. Note de fin.) Ce soir-là, à la réception de l’ambassade du 4 juillet, Ross a rencontré des Sahraouis de ce côté-ci de la berme, ce qui lui a permis de mieux comprendre le point de vue des résidents du territoire du Sahara occidental, qu’il n’a jusqu’à présent pas visité.

    ——-

    Commentaire
    ——-

    10. (C) La visite a abouti à la première acceptation publique par le GOM de la réunion informelle proposée, bien qu’il l’a déjà acceptée en principe. On ne sait pas si les conditions du GOM et les objections sur les détails reflètent des questions de principe ou de ressentiment; il peut avoir déplacé les buts sur ses conditions pour les discussions. Les Marocains restent sûrement préoccupés par le fait que leur efforts pour améliorer l’entente avec l’Algérie ne va mener nulle part, malgré les efforts de Ross dans son mandat élargi. Il est loin d’être certain que ces questions puissent être résolues le temps de permettre la convocation des réunions informelles avant mi-août. Tout report risque d’être perturbé par le Ramadan, qui les feraient coïncider avec les travaux de l’AGNU en septembre. Il n’est pas certain que même avec les délégations limitées à deux, que le Maroc n’amènerait pas Kalihenna ou un autre sahraoui pro-marocain. Pour l’instant, la discussion se déplace vers les couloirs de l’ONU. L’appel des Amis à la flexibilité de la part des Algériens et des Marocains pourrait aider à franchir cette étape encore élémentaire dans la renaissance des négociations du Sahara occidental et que le dialogue inter-Mahgrebin reprenne son cours. Fin du commentaire.

    Jackson

    Source : Câble Wikileaks, 10 jui 2009

    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Maroc, Front Polisario, Christopher Ross,

  • L’Algérie annule pour la deuxième fois la visite de la ministre espagnol des Affaires étrangères au dernier moment

    L’Algérie semble se réveiller d’un long sommeil dans lequel la France, le Maroc et l’Espagne ont fait preuve d’une insolence sans mesure.

    Plus de 45 ans après, cette meute de charognards n’a pas perdu l’espoir de s’accaparer des ressources naturelles du Sahara Occidental. Au contraire, ils sont devenu de plus en plus agressifs grâce à la complicité de l’institution onusienne, devenu une boîte qui veille sur leurs intérêts dans l’ancienne colonie espagnole.

    Cependant, il semble que cette époque de mépris et humiliation est révolue. Le président Abdelmajid Tebboune n’est pas prêt à se laisser faire par des pays qui se trouvent derrière l’instabilité, la pauvreté et le terrorisme vécus par les peuples de la région.

    Alger vient d’annuler, pour la deuxième fois, la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères d’un pays devenu une marionnette de l’État narco-terroriste du Maroc. Après avoir semé la zizanie, les espagnols osent déclarer qu’ils veulent parlent sécurité avec l’Algérie.

    Selon les fabulations du journal El País, la ministre se rendra en Mauritanie mardi pour participer pour la première fois à une réunion des cinq pays qui composent le G-5. « González Laya a souhaité ouvrir son agenda aux deux quartiers qui posent le plus de défis à l’Espagne, le Maghreb et le Sahel. Dans cette nouvelle étape, la diplomatie espagnole vise à «étendre et diversifier» les liens avec ces régions stratégiques ».

    En fin, à Alger le sentiment d’amertume est fort suite aux nombreuses trahisons de ces pays sans scrupules et qui ont poussé l’UE à octroyer un « statu avancé » à un pays dont les accointances avec le terrorisme et le trafic de drogue sont plus que prouvées.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, ONU, MINURSO,

  • Pourquoi cette déclaration de l’UE continue à disparaître ?

    Une clarification de la Commission Européenne sur l’étiquetage des produits du Sahara Occidental a été publiée, puis supprimée, puis publiée à nouveau et a été supprimée à nouveau des sites Internet de l’UE.

    Mis à jour le: 24.02 – 2020 16:41Imprimez cette page
    « Nous invitons la Commission européenne à publier sa déclaration pour la troisième fois », a déclaré Sara Eyckmans de WSRW.

    Le 5 février 2020, la Commission européenne a annoncé que les produits du Sahara Occidental devraient être étiquetés en conséquence. Mais environ 24 heures plus tard, toutes les traces de cette déclaration ont été supprimées des sites Internet de l’UE.

    Le 19 février, la déclaration de la Commission a été publiée à nouveau, sans aucun changement. Le texte était identique à celui du 5 février (traduction non officielle) :

    « Tous les produits importés, y compris ceux originaires du Sahara Occidental, doivent se conformer à la législation pertinente, y compris l’obligation de fournir des informations exactes et non trompeuses sur le pays d’origine ou la provenance de ces produits, qui dans ce cas doit donc être « Sahara Occidental ».

    Le 21 février, dans cette suite d’événements des plus étranges, cette déclaration a de nouveau disparu du site Internet du Parlement européen.

    « C’est indéchiffrable. La raison pourrait être le fait d’un web-technicien impatient de partir en week-end, jusqu’à la pression de Rabat qui ne sera certainement pas satisfait de cette reconnaissance claire que le Sahara Occidental n’est pas le Maroc. Dans les deux cas, nous attendons avec impatience des éclaircissements de la Commission, à la fois sur cette tournure des événements et sur la question de l’étiquetage », conclut Eyckmans.

    Source : WSRW, 24 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Union Européenne, Comisión Européenne,  ressources naturelles, Maroc, étiquetage,

  • Nouveau rapport : division par deux du commerce du phosphate du Sahara

    Les exportations de minerais de phosphate du Sahara Occidental occupé n’ont jamais été aussi faibles qu’en 2019. Cela est révélé dans le nouveau rapport WSRW P pour Pillage, publié aujourd’hui, 24 février 2020.

    Western Sahara Resource Watch (WSRW) a publié aujourd’hui son édition 2020 du rapport annuel P pour Pillage, un rapport général détaillant le commerce marocain du minerai de phosphate du Sahara Occidental occupé au cours de l’année civile 2019.

    Le rapport montre que 19 navires ont exporté hors du territoire en 2019 un volume total de 1,03 million de tonnes de phosphate, d’une valeur estimée à 90,4 millions de dollars américains.

    Téléchargez le rapport ici. (en anglais, version française à venir)

    C’est le volume le plus bas jamais enregistré. Par rapport à l’année civile précédente, 2018, les exportations ont pratiquement diminué de moitié.

    La réduction massive est principalement liée au retrait du canadien Nutrien, qui au cours des dernières années a importé environ 50% du minerai de ces terres objet de conflit. Maintenant que l’or blanc du Sahara Occidental n’est plus exporté vers l’Amérique du Nord, seules quelques sociétés sont encore impliquées dans le commerce litigieux.

    La part de l’Inde dans les exportations est proche de 50%, une part du lion revenant à la coentreprise de l’OCP dans le pays, Paradeep.

    Pas moins d’un tiers des exportations de l’année ont été destinées à la Nouvelle-Zélande, aux coopératives agricoles Ravendown et Ballance Agri-Nutrients, qui sont de plus en plus critiquées par les groupes de la société civile kiwis.

    L’année a également été marquée par 4 cargaisons mystères. Deux d’entre elles étaient de petites quantités expédiées au Brésil. WSRW soupçonne le petit producteur d’engrais Fertipar d’être l’importateur, mais n’a reçu aucune réponse à ses demandes de renseignements à la société. Les deux autres cargaisons ont été acheminées vers deux ports différents en Chine. On ne sait pas qui est l’importateur.

    Le rapport met également en lumière les entreprises impliquées dans les aspects techniques de l’exploitation par le Maroc des réserves de phosphate du Sahara Occidental, notamment Continental, Siemens, Worley et Epiroc / AtlasCopco, ainsi que les sociétés de transport maritime qui assurent le transport du produit controversé dans le monde entier.

    Depuis l’immobilisation de navires transportant du phosphate sahraoui au Panama et en Afrique du Sud en 2017, aucune cargaison n’a emprunté la route via le Cap de Bonne-Espérance ou via le canal de Panama. Cette tendance continue à ce jour.

    WSRW appelle toutes les entreprises impliquées dans le commerce à suspendre immédiatement tous les achats de phosphates du Sahara Occidental jusqu’à ce qu’une solution au conflit soit trouvée et que le peuple sahraoui soit assuré de l’exercice de son droit fondamental à l’autodétermination. Les investisseurs sont invités à convaincre ou à désinvestir, à moins que les entreprises ne s’engagent clairement à se retirer de la transaction.

    Des rapports P pour Pillage similaires ont également été publiés pour les années 2012-2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018. À télécharger ici une version imprimable (en anglais) du nouveau rapport 2019, publié aujourd’hui. (13 Mo).

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Phosphates, Bucraa, Phos-Boukraa, pillage, spoliation, ressources naturelles,