Catégorie : Sahara Occidental

  • Maroc – Sahara Occidental: Radi Ellili met à nu le mythe de « De Tanger à Lagouira »

    L’activiste sahraoui Mohamed Radi Ellili a déclaré dans une vidéo posté ce matin sur Facebook que la fermeture de la brèche illégale de El guergarate a mis à nu le mythe de « De Tanger à Lagouira » utilisée par les marocains pour réaffirmer leurs ambitions expansionnistes et cacher la vérité sur la localité de La Güera qui se trouve sous l’administration des autorités mauritanniennes.

    Après avoir montré des vidéos et des images des marchandises pourries à bord des camions qui ont fait demi-tour du poste d’El Guergarate fermé par les sahraouis, Ellili a mis en exergue les mensonges qui entourent ces fameux slogans qui visent à duper l’opinion publique marocaine en lui présentant une image on ne peut plus trompeuse et lointaine de la réalité sur le contrôle de la situation au Sahara Occidental par le Maroc. Parmi ces slogans : « Le Maroc, de Tanger jusqu’à Lagouira », « Le Maroc se trouve dans son Sahara et le Sahara dans son Maroc », « l’intégrité territoriale », etc.

    Selon M. Ellili, incapable d’agir autrement, le Maroc n’a pas trouvé d’autre réponse à donner pour la consommation de son opinion publique interne que la farce de l’ouverture de nouveaux consulats africains dans les villes sahraouis. « Vous pouvez ouvrir tous les consulats que vous voulez, mais vous ne pouvez rien faire pour empêcher le pourrissement de vos légumes et fruits à El Guergarate », martèle-t-il.

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    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Guergarate,

  • Maroc : Nasser Bourita ou le visage de la défaite retentissante

    En vue de plaire à ses sujets endoctrinés par des décennies de propagande noire sur le Sahara Occidental, le Makhzen aime se bomber le torse et exhiber ses muscles de silicone. Mais à El Guergarate, il a été mis devant la réalité des faits : Le Maroc est un tigre de papier incapable de réagir face à une poignée de civils sahraouis qui ont été capables de quelque chose d’inimaginables : fermer le passage aux milliers de camions marocains qui transportent les produits marocains destinés à l’Afrique.

    Suite à cette victoire historique remportée par le peuple sahraoui, le ministre marocain des affaires étrangères Nasser Bourita s’est prononcé sur la question et il l’a fait d’une manière pitoyable. Les lèvres tremblaient et les insultes sortaient telles des éclairs.

    Incapable de contrôler ses impulsions, Bourita est tombé dans la pire des vulgarités, sortant les mots des fonds des cloaques d’un Makhzen blessé dans son orgueil et dans son arrogance légendaire qui l’a conduit à l’impasse du Sahara Occidental.

    Profondément frustré, Bourita cherche désespérément un argument à présenter à son opinion publique nationale habituée à consommer des plats de la mythomanie du roi et ses acolytes. Une opinion publique déçue par l’incapacité de ses autorités à prendre des mesures visant à rouvrir la brèche illégale d’El Guergarate.

    Tel un chien battu par son maître, Bourita avait la queue entre les jambes au même temps qu’il aboyait encore et encore. L’épopée d’El Guergarate l’a mis dans une situation embarrassante, lui qui ne cesse de se présenter comme le héros des prétendus succès de la diplomatie marocaine dans le dossier sahraoui.

    Hors de lui, Bourita est sorti des préceptes de la diplomatie en qualifiant le Front Polisario de « bandits » et de « coupeur de routes ». Des insultes adressés à ceux avec qui il sera obligé de s’asseoir dans quelques mois pour négocier une solution basée sur leurs droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Guergarate, Nasser Bourita,

  • ONU : Le faux message d’Antonio Guterres

    A l’occasion du 75ème anniversaire des Nations Unies, son secrétaire général a envoyé un message il rappelle les grandes lignes d’action de l’organisation mondiale. Un message qui affiche, sans aucune ambigüité, la politique des deux poids deux messures qui caractérise son action au Sahara Occidental, où il n’hésite pas à afficher son allégeance auz diktats de la France sur ce conflit.

    Il a parlé de dignité humaine, des droits de l’homme, de droit international… des sacrés qui, en vue de contenter ses maîtres de Paris, il a allégrement ignorés lorsqu’il s’agit du Sahara Occidental, où un peuple est martyrisé au nom de la géopolitique et les intérêts économiques d’une puissance colonialiste qui n’hésite pas à faire recours au terrorisme pour défendre ses intérêts.

    Il a appelé à « mettre fin aux souffrances humaines de la pauvreté, des inégalités, de la faim et de la haine – et lutter contre la discrimination fondée sur la race, la religion, le sexe ou toute autre distinction », alors qu’il se tait sur les violations des droits de l’homme quotidiennes commises par le Maroc dans le territoire sahraoui.

    Au Sahara Occidental, la France veut prolonger le statu quo. Guterres y veille au point de conduire la situation au pourrissement. A El Guergarat, il paye le prix de son attitude. Les sahraouis l’ont mis devant le fait accompli.

    Quelle que soit l’image de Guterres au monde, pour les sahraouis, il incarne la trahison aux principes qu’il prétend défendre et s’est accomodé du costume de fidèle serviteur de la France.

    Tags : Sahara Occidental, ONU, MINURSO, Nations Unies, Front Polisario, Maroc, Antonio Guterres,

  • Maroc : La nouvelle gifle de Donald Trump

    Après chaque élection présidentielle, il est devenu coutume que le roi du Maroc sollicite l’audience du nouveau locataire de l’Ellysée et la Maison Blanche. Pour deux raisons: d’un côté sonder la position du nouveau président par rapport au conflit du Sahara Occidental et de l’autre, présenter son allégeance et réaffirmer sa fidélité à son allié.

    Cependant, Mohammed VI n’a pas réussi à se faire accueillir par Donald Trump en raison de son soutien financier à la campagne électorale de Hillary Clinton. Dans ce but, le roi du Maroc a passé une semaine à La Havane pendant que ses contacts américains essayaient de lui décrocher une rencontre avec le président américain.

    Le deuxième camouffler de Trump est liée à la rumeur répandue par les services secrets maroco-israéliens invitant le président américain à reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental en échange de l’établissement de relations officielles entre Rabat et Tel Aviv.

    Après sa tournée au Moyen Orient, le sous-secrétaire américain aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker a organisé une conférence de presse où il a déclaré avoir rencontré, au Maroc, le ministre des Affaires étrangères Bourita « pour discuter des possibilités d’accroître la coopération en matière d’économie et de sécurité et de promouvoir davantage le partenariat stratégique entre les États-Unis et le Maroc ». Parmi les questions posées par les journalistes présents, une tournait autour de la « la possibilité que les États-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental si le Maroc décidait de normaliser les relations avec Israël. Est-ce quelque chose qui est sur la table actuellement? ».

    Schenker a déclaré qu’il ne va « parler du genre de discussions diplomatiques avec ces pays, mais ce n’est pas une question qui est sur la table en ce moment. Je sais donc qu’il y a eu, à ce sujet, plusieurs rapports plus tôt cette année, l’an dernier, mais ce n’est pas quelque chose qui est actuellement sur la table ».

    Ainsi, le diplomate américain a pulvérisé le rêve marocain de voir Donald Trump reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental en échange des relations officielles avec l’Etat hébreu.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Etats-Unis, Israël, normalisation,

  • Vidéo : Les vérités d’un ancien officier des FAR sur le Sahara Occidental

    IL DÉFEND LE DROIT DES SAHRAOUIS À L’INDÉPENDANCE ET DÉCLARE LA SUPRÉMATIE DE L’ANP SUR SON HOMOLOGUE DE L’OUEST : Les vérités acerbes d’un ancien officier de l’Armée royale

    La question du Sahara occidental et son droit absolu à l’indépendance et à l’autodétermination, les errements du régime marocain qui continue à fuir ses responsabilités face à la dernière colonie d’Afrique, une Armée royale ce colosse aux pieds d’argile…, un ancien officier des forces aériennes marocaines a touché du doigt ce qui fera indubitablement très mal au royaume chérifien.

    Ainsi, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Mustapha Adib, cet ancien capitaine qui a visiblement gros sur le cœur, a craché crûment ses vérités en face du roi Mohammed VI et son régime qu’il accable et l’accuse de fourberie et d’imposture. Pas que, puisque l’ancien militaire n’a pas tari d’éloge l’Algérie, ses positions sur les cause justes comme le Sahara occidental, ainsi que son Armée nationale populaire dont il déclare-qui mieux qu’un officier pour le dire ?- sa supériorité sur l’Armée royale. C’est le cas de le dire, en effet, que la défense des peuples opprimés et leur droit à l’indépendance n’est pas un vain mot en Algérie.

    C’est ce que justement explique cet ancien militaire, également militant des droits de l’Homme, à travers « la Constitution algérienne qui a consacré le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. » Ce qui n’est pas le cas « chez nous (Maroc) dont on ne trouve pas ce principe dans notre Constitution qui est impopulaire. Si l’État (marocain) se respecte, il aurait déclaré être aux côtés des peuples qui aspirent au droit d’indépendance ». Et ce n’est pas seulement le Sahara occidental, car l’Algérie a de tout temps défendu les causes justes, comme l’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud, dont l’Algérie et son peuple ont soutenu la décolonisation dans ce pays, rappelle-t-il à « Sa Majesté » dans des propos qui font honneur au voisin de l’est autant qu’il accable davantage le régime chérifien. « Choukran (merci) à l’Algérie et son peuple de soutenir, et même de dépenser de l’argent, au profit de l’autodétermination du Sahara occidental.

    « Le moral du soldat marocain au-dessus de zéro »

    Sur un autre registre, cet ancien officier qui sait de quoi il parle lui qui semble très introduit dans la Défense royale, parle de la position de l’armée marocaine par rapport à sa « rivale » algérienne. Là encore, l’avis du militaire démontre une réalité à l’opposé de ce que veut faire croire le Makhzen au service de la propagande militaire dans la région. Pour Mustapha Adib, contrairement à ce qui est supposé être une « puissance régionale », les troupes de l’Armée royale se placent en bas du tableau et largement « à la portée » de son homologue de l’est, l’ANP à savoir. En sus, « le moral des troupes de l’Armée royale est au plus bas», a-t-il précisé.

    Se voulant de preuve à l’appui à ce constat, autrement pour démontrer la suprématie de l’ANP, cet ancien officier parle d’une supériorité en matière d’armement, le facteur humain, le moral du groupe et son engagement sur le terrain. « Le moral du soldat marocain ? Il est au-dessus de zéro, contrairement à celui de son homologue algérien qui est au plus haut de son niveau. Qu’on ne se voile pas la face », témoigne-t-il à tel enseigne que l’on croirait à un militaire algérien qui parlait. « Qu’on soit réaliste, Dieu seul sait qui sera le perdant si, ce que je ne souhaite pas, un conflit armé nous oppose à l’Algérie. L’Armée royale sera anéantie », a-t-il livré ses vérités qui ne vont certainement pas plaire à ses anciens supérieurs et encore moins au régime marocain.

    Plus que ça, Mustapha Adib affirme l’écart considérable entre la condition et les dispositions militaires du soldat marocain et son vis-à-vis algérien. « Le soldat algérien est bien nourri et largement mieux formé, alors que le marocain, lui ? Ses souliers sont usés et sa nourriture est pourrie », dira-t-il encore. Au-delà des peuples marocain et algérien, dont il a affirmé les liens de fraternité qui ne sont pas à démontrer, ce militaire sort l’artillerie lourde et tire à bout portant sur Mohammed VI qu’il accuse de mensonges à l’égard de l’Algérie à travers sa machine de propagande médiatique.

    Au sujet d’ailleurs des manifestations organisées au pied du mur de la honte et à Guerguerat, Adib met au défi le Roi en personne. Autrement si Mohammed VI « oserait » sortir son armée contre les Sahraouis. Se sachant qu’il s’agit que du « bla bla », cet ancien capitaine de l’Armée royale démontre ce qu’il laisse entendre comme une lâcheté face à un peuple dont il a spolié les richesses et opprimé son peuple.

    Farid Guellil

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=r_oDywo1Kg8&w=560&h=315]

    Le Courrier d’Algérie, 24 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Mustapha Adib, armée marocaine, autodétermination,

  • Amnesty International : L’ONU doit surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental

    MAROC ET SAHARA OCCIDENTAL. L’ONU DOIT SURVEILLER LA SITUATION DES DROITS HUMAINS AU SAHARA OCCIDENTAL ET DANS LES CAMPS DE RÉFUGIÉ·E·S SAHRAOUIS À TINDOUF

    Le suivi indépendant, impartial, exhaustif et permanent des droits humains doit occuper une place centrale dans le cadre du maintien de la présence de l’ONU au Sahara occidental et dans les camps de réfugié·e·s sahraouis, a déclaré Amnesty International le 21 octobre 2020. L’organisation demande au Conseil de sécurité de l’ONU de renforcer la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) en ajoutant à son mandat le suivi et le compte-rendu de la situation des droits humains.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU doit voter sur le renouvellement du mandat de la MINURSO le 28 octobre 2020, soit trois jours avant son expiration. Celle-ci est l’une des seules missions modernes de maintien de la paix des Nations unies n’ayant pas de mandat relatif aux droits humains. Des atteintes à ces droits et des violences ont été commises par les deux camps – les autorités marocaines et le Front Polisario, mouvement indépendantiste – au cours des plus de 40 années de conflit autour de ce territoire.

    Le 14 septembre, dans son Intervention sur la situation actuelle des droits de l’homme dans le monde, lors de la 45e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la haute-commissaire aux droits de l’homme a déclaré que le Hautcommissariat aux droits de l’homme des Nations unies continuait « de suivre la situation au Sahara occidental », où les dernières missions techniques remontent à cinq ans.

    Absence de mécanisme indépendant de suivi des droits humains

    L’accès des organisations indépendantes de défense des droits humains et des journalistes à la région reste restreint, ce qui a entravé le suivi des atteintes aux droits humains au Sahara occidental et dans les camps de réfugié·e·s de Tindouf, en Algérie. Les 25 et 28 février 2020, les autorités marocaines ont expulsé au moins neuf personnes à leur arrivée à l’aéroport de Laayoune, dont plusieurs députés espagnols et une avocate espagnole, qui devaient observer le procès d’un défenseur des droits humains (Khatri Dada, évoqué ci-dessous).

    Les autorités marocaines, qui gèrent de facto le territoire situé à l’ouest de la berme, un mur de sable de 2 700 km qui sépare les zones du Sahara occidental contrôlées par le Maroc et le Polisario, affirment que le Conseil national des droits de l’homme du Maroc (CNDH) joue déjà un rôle dans la « protection des droits humains sur le territoire ».

    Cependant, le président du CNDH et au moins 27 de ses membres sont nommés par le roi du Maroc, ce qui entrave son indépendance et son impartialité. De plus, le CNDH ne peut pas accéder aux camps de Tindouf.

    Il faut sans attendre mettre sur pied un mécanisme totalement indépendant et impartial au sein de la mission de maintien de la paix de l’ONU, doté du mandat et des ressources lui permettant d’effectuer un suivi efficace et constant des atteintes aux droits humains commises au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf, a déclaré Amnesty International le 21 octobre 2020.

    Dans son rapport publié en septembre, le Secrétaire général des Nations unies a rappelé au Conseil de sécurité que dans sa résolution 2494 d’octobre 2019, il avait encouragé vivement à renforcer la coopération avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), y compris en facilitant des visites dans la région. Le rapport note également que « [l]a surveillance des droits humains au Sahara occidental demeure fortement entravée par le manque d’accès du HCDH à ce territoire. Les défenseurs et défenseuses des droits humains, les chercheurs et chercheuses, les avocats et avocates et les représentantes et représentants d’organisations non gouvernementales internationales continuent également de rencontrer des contraintes similaires ».

    Atteintes aux droits humains et violences persistantes au Sahara occidental en 2020

    Amnesty International continue de recenser les atteintes aux droits humains et violences commises au Sahara occidental. En janvier, la police marocaine a interdit un rassemblement dans les locaux de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme commises par l’État marocain (ASVDH) organisé en l’honneur d’Aminatou Haidar, défenseure des droits humains et lauréate du prix Nobel Alternatif de la paix 2019.

    Le 4 mars 2020, à l’issue d’un procès inique, un tribunal de Laayoune a déclaré coupable et condamné à 20 ans d’emprisonnement le militant sahraoui de 21 ans Khatri Dada, en raison de son implication dans des actes de vandalisme, des accusations qu’il nie, et pour « outrage à fonctionnaires publics », au titre des articles 580-2 et 263-267 bis du Code pénal. Ces accusations sont liées aux événements du 19 avril 2017, dans la ville de Smara, où un véhicule de police avait été attaqué par un groupe de 15 personnes. Pendant son procès, Khatri Dada a affirmé qu’il n’était pas présent pendant ces événements et a déclaré au juge que les « aveux » utilisés contre lui à titre de preuve avaient été obtenus sous la contrainte pendant l’interrogatoire dont il avait fait l’objet après son arrestation pour une formalité administrative le 26 décembre 2019, plus de deux ans et demi après les faits. La condamnation du militant a été confirmée en appel le 12 mai 2020.

    Le 15 mai, la police a arrêté Ibrahim Amrikli, un journaliste citoyen et militant des droits humains de la Fondation Nushatta, et l’a accusé de « violation de la loi relative à l’état d’urgence ». Il a été libéré sous caution après 48 heures et a déclaré à Amnesty International qu’il avait subi de mauvais traitements pendant sa détention. S’il est possible que l’urgence sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 justifie l’imposition par l’État de mesures restrictives, les circonstances de l’arrestation d’Ibrahim Amrikli, de son interrogatoire et de sa mise en accusation semblent indiquer qu’il a été pris pour cible en raison de son travail de journaliste engagé et de militant en faveur des droits humains. Sa prochaine audience est prévue le 16 novembre.

    Le 17 juin, les autorités marocaines ont eu recours à une force excessive pour disperser un rassemblement de commémoration du 50e anniversaire des manifestations de Zmala contre l’occupation espagnole. Le rassemblement devait avoir lieu à 7 heures dans la rue Smara, à Laayoune, mais dès que 10 militantes sont arrivées, la police a commencé à les disperser. Une vidéo de cette dispersion montre au moins 20 policiers poussant, giflant et arrachant le voile des militantes Mina Baali et Salha Boutenguiza.

    Le 1er juillet, des policiers de Laayoune ont maintenu arbitrairement en détention pendant au moins 10 heures Essabi Yahdih, fondateur d’Algargagrat Media, et l’ont interrogé sur ses activités journalistiques, alors qu’il s’était présenté au commissariat pour obtenir un certificat administratif.

    Le 29 septembre, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laayoune a annoncé qu’une enquête avait été ouverte sur l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine, une association fondée neuf jours auparavant et appelant à la « défense des droits de la population sahraouie à la liberté, à l’indépendance et à la dignité par des moyens légitimes pacifiques ». Le même jour, la police a interdit une réunion des membres de l’association. D’après ses trois fondatrices, Aminatou Haidar, Mina Baali et Elghalia Djimi, des véhicules de police sont restés garés devant leur domicile du 30 septembre au 7 ou au 8 octobre, pour empêcher tout nouveau rassemblement et les intimider. Les militantes ont déclaré à Amnesty que, tout au long de l’année, leur domicile avait été surveillé, que des véhicules de police, banalisés ou non, avaient été régulièrement stationnés devant chez elles et que des policiers en civils les avaient suivies, elles et leur famille, dès qu’elles sortaient.

    Les autorités marocaines maintiennent toujours 19 hommes sahraouis en prison dans des lieux éloignés de leur domicile, ce qui empêche leur famille de leur rendre visite régulièrement. Ces hommes avaient été condamnés en 2013 et 2017 à l’issue de procès iniques entachés par l’absence d’enquête adéquate sur les allégations de torture des accusés. Ils avaient été déclarés responsables de la mort de 11 membres des forces de sécurité tués lors d’affrontements intervenus en 2010, lorsque ces forces avaient démantelé un grand camp de protestation à Gdim Izik, au Sahara occidental.

    Situation opaque dans les camps de Tindouf, contrôlés par le Front Polisario

    Un suivi permanent de l’ONU en matière de droits humains est également nécessaire dans les camps de Tindouf, où l’accès aux informations concernant la situation sur le terrain est limité, exposant les habitant·e·s au risque d’atteintes aux droits humains et les privant de recours pour amener les responsables à rendre des comptes. Le Front Polisario n’a pris aucune mesure pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient les responsables des atteintes aux droits humains commises dans les camps qu’il contrôle.

    Le 8 août, la police des camps du Front Polisario à Tindouf a maintenu le journaliste citoyen Mahmoud Zeidan en détention pendant 24 heures et l’a interrogé sur des publications sur Internet dans lesquelles il critiquait la manière dont les autorités géraient la répartition de l’aide liée au COVID-19.

    Complément d’information

    Le Sahara occidental fait l’objet d’une querelle territoriale entre le Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975 et revendique sa souveraineté sur celui-ci, et le Front populaire pour la libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), qui appelle à la création d’un État indépendant et a établi un gouvernement autoproclamé, en exil dans les camps de réfugié·e·s de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie). Un accord conclu aux Nations unies en 1991, qui a mis fin aux affrontements entre le Maroc et le Front Polisario, requiert l’organisation d’un référendum afin que le peuple du Sahara occidental puisse exercer son droit à l’autodétermination, en choisissant l’indépendance ou l’intégration au Maroc. Le référendum ne s’est pas encore tenu, du fait de désaccords persistants sur le processus visant à déterminer qui est habilité à voter dans le cadre de cette consultation.

    La Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été établie en 1991 pour intervenir dans le territoire annexé par le Maroc en 1975, ainsi que dans les camps de réfugié·e·s sahraouis situés à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie. Depuis lors, son mandat l’engage à veiller au respect du cessez-le-feu entre les forces armées marocaines et le Front Polisario, et à mettre sur pied un référendum afin de déterminer le statut définitif du Sahara occidental.

    Le 23 mai 2019, l’ancien président allemand Horst Köhler a démissionné de ses fonctions d’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Il n’a pas encore été remplacé.

    Le 22 janvier 2020, la Chambre des Représentants du Royaume du Maroc a adopté deux lois ajoutant une partie des eaux territoriales du territoire non autonome du Sahara occidental à son domaine maritime.

    Source : Amnesty International, 22 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, droits de l’homme, Amnesty International, MINURSO,

  • Sahara Occidental : Les sahraouis autorisent le passage des mauritaniens par El Guergarate

    Plusieurs médias mauritaniens onr relayé la nouvelle du passage des ressortissants mauritaniens par la brèche d’El Guergarate fermée par des activistes sahraouis depuis mercredi 21 octobre.

    Cités par le site Echourouk Media, les activistes sahraouis ont déclaré avoir permis le passage des mauritaniens en raison de la présence de femmes et d’enfants parmi les transiteurs. Les porteurs de passeports marocains ne bénéficieront pas de cette exception.

    Pour sa part, l’agence Ali3lami indique, derrière l’initiative sahraouie se trouve l’intervention de personnalités de poids de la ville de Nouadhibou. A l’avenir, les sahraouis ne s’opposeront pas au passage des mauritaniens, ajoute la même source.

    Selon des sources sahraouis, en laissant passer les mauritaniens par El Guergarat, les marocains souhaitaient créer un conflit entre Nouakchott et le Front Polisario. Au contraire, l’initiative a permis d’apaiser la tension créée par le conflit entre orpailleurs mauritaniens et sahraouis.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, El Guergarate, Mauritanie,

  • Sahara Occidental : L’ONU pour le pillage des ressorces naturelles du peuple sahraoui

    A travers son porte-parole, Stephane Dujarric, le Secrétaire Général des Nations Unies, s’est prononcé lundi sur la situation à la brèche illégale d’El Guergarat. Guterres ne cache plus son parti pris pour le Maroc et pour le statu quo qui permet à Rabat de continuer à piller les ressources naturelles du Sahara Occidental.

    Voici le texte intégral de la déclaration de son porte-parole à ce sujet:

    La Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) rapporte que, ce matin, elle a observé une cinquantaine de personnes, des hommes, des femmes et des enfants, présentes dans la bande tampon de Guerguerat. Elles bloquaient le trafic qui traverse la zone.

    La Mission a déployé du personnel supplémentaire ce matin dans la région pour aider à désamorcer toute tension et à débloquer la circulation.

    Nous exhortons toutes les parties concernées à faire preuve de retenue et à prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer toute tension.

    Nous rappelons que le trafic civil et commercial régulier ne doit pas être entravé et qu’aucune mesure ne doit être prise qui pourrait constituer un changement du statu quo de la bande tampon.

    La Mission continuera de suivre de près la situation.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Guergarat, ONU, MINURSO,

  • Sahara Occideental : Le Maroc face à ses échecs diplomatiques à l’ONU comme à l’UA

    À L’ONU COMME À L’UA : Le Maroc face à ses échecs diplomatiques

    Le Maroc est sous le double choc de ses récents échecs diplomatiques et de la forte résistance civile sahraouie dans les territoires occupés, notamment à hauteur de la brèche de Guerguerat.

    Les Sahraouis qui se sont regroupés près de cette brèche l’ont fermée pour empêcher le trafic en tous genres encouragé par le Maroc et qui empruntait cette brèche dont l’ouverture est contraire au dispositif de l’accord de cessez- le- feu de 1991. Sur le plan diplomatique le soutien massif dont jouit le Front Polisario au sein du Conseil de sécurité et à la quatrième commission de décolonisation de l’ONU a déstabilisé au plus haut point le Maroc et son inénarrable ambassadeur aux méthodes très peu diplomatiques. Il a lancé, via la représentation marocaine à New York, de violentes attaques contre des membres de l’organe exécutif de l’ONU soutenant l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Dans une récente missive adressée au président du Conseil de sécurité, le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU s’en est pris à l’Afrique du Sud, l’accusant de devenir soi-disant « l’instrument d’une falsification des réalités » concernant le conflit du Sahara occidental occupé. Alors que le diplomate marocain toute honte bue ose affirmer que la question du Sahara occidental n’est pas une question de décolonisation. À l’ONU la diplomatie marocaine est à ce niveau. Pour rappel, l’Afrique du Sud a remis à la présidence du Conseil de sécurité, assurée actuellement par la Russie, une correspondance émanant de la localité sahraouie libérée de Bir Lahlou, et signée par le président de la RASD, Ibrahim Ghali.

    La lettre marocaine montrait également l’agacement du Maroc face au geste de l’ambassadrice de Timor Leste auprès de l’ONU qui a fait circuler une lettre au contenu émanant de la représentation du Front Polisario auprès de l’ONU, et renseigne sur l’étendue de l’embarras que suscite le succès de la représentation du Front Polisario aux Nations unies dans la création d’un contact permanent avec le Conseil de sécurité qui est accusé par le représentant marocain, d’ »une instrumentalisation politique » à travers de pareilles lettres rédigées par des dirigeants sahraouis.

    La nouvelle lettre de l’ambassadeur marocain, vient confirmer l’échec des tentatives désespérées du Maroc de dissuader le Conseil de sécurité de l’ONU, qui reconnaît le Front Polisario en tant que seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui, de traiter avec la représentation du Polisario. En effet, l’Afrique du Sud et le Timor Leste ont adressé les 7 et 8 octobre 2020 au Conseil de sécurité via leurs représentations respectives auprès de l’ONU deux correspondances comprenant les lettres adressées par le président sahraoui, et le représentant du Front Polisario à l’ONU, approuvées, par la suite, par le Conseil de sécurité de l’ONU comme documents officiels.

    Cette nouvelle sortie de l’ambassadeur du Maroc, qui n’est pas la première d’ailleurs, révèle l’ampleur du mécontentement au sujet des messages adressés par le Front Polisario à l’organe onusien, qui mettent à nu à chaque fois des aspects importants de la politique coloniale expansionniste que le régime marocain tente de mettre en œuvre au Sahara occidental. En juillet dernier, le Maroc avait mis du temps pour digérer l’adoption par le Conseil de sécurité d’une lettre adressée par le président Brahim Ghali, aux Nations unies (ONU), comme document officiel. Il s’agit d’une lettre dans laquelle le président sahraoui a mis en garde contre la propagation de l’épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19) qui s’est propagé de manière significative en peu de temps dans les territoires sahraouis occupés. Le Maroc s’en est, alors, pris, dans une lettre précédente à la République de Namibie qui a transmis la missive du président sahraoui au Conseil de sécurité.

    Tout comme sa propagande mensongère, le Maroc n’a d’autre recours que le mensonge et la falsification face à ses échecs répétés dans les enceintes internationales, notamment à l’Union Africaine où toutes ses candidatures au renouvellement des institutions ont été rejetées et à la commission des droits de l’homme de l’ONU où sa candidature n’a recueilli que sa seule voix.

    Des échecs qu’essaye de masquer la propagande de Rabat alors que le souverain marocain ne semble plus intéressé que par les affaires et la prédation, tout comme son entourage immédiat.

    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 22 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, El Guergarat, Union Africaine, UA,

  • Mauritanie-Sahara Occidental : Contacts bilatéraux après l’incident des orpailleurs


    Selon le site Zouérate Média, Wali de Tiris Zemmour, Yeslem Ould Sayed, s’est déplacé vers la localité de Bir Mogreïn en vue d’inspecter les points de prospection qui ont connu dernièrement des affrontements entre des orpailleurs sahraouis et mauritaniens.

    Le média mauritanien indique que ces événements ont eu lieu lorsque des orpailleurs mauritaniens ont brûlé des tentes et des véhicules dont un camion qui appartenaient à des sahraouis suite à une agression d’un mauritanien par ces derniers.

    Le Wali de Tiris Zemmous était accompgné de responsables sécuritaires en vue de résoudre le problème et rencontrer des responsables sahraouis.

    La même source indique le commandant de la Deuxième Région Militaire, le général de division Abba Ould Bati, avait entamé des contacts au cours de la première journée des événements avec ses homologues sahraouis afin de calmer la situation et préparer le terrain pour des rencontres similaires entre les autorités des deux pays.

    Pour rappel, les affrontements ont eu lieu au nord de Bir Mogreïn, sur le territoire mauritanien, près de la frontière avec le Sahara Occidental.

    Selon des informations relayées par les réseaux sociaux, deux orpailleurs sahraouis ont trouvé la mort dans le sud-ouest algérien suite à une escarmouche avec l’armée algérienne.

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