Catégorie : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental : Unité nationale et défense des ressources naturelles sahraouies

    Lundi 12 octobre 2020, des militants se sont réunis pour célébrer dans les rues d’El Aaiun le jour de l’unité nationale sahraouie.
    Empêchés par la répression militaire marocaine, ils se sont retrouvés chez l’un d’eux pour marquer ensemble le‫ 45ème anniversaire de ce jour important pour le peuple sahraoui.

    En cet honneur, les manifestants avaient préparé des affichettes portant les revendications qu’ils entendaient affirmer, et parmi celles-ci, une protestation contre le pillage illégal des ressources naturelles de leur pays.
    On pouvait lire : « Ne touche pas les ressources naturelles du Sahara Occidental. Sur terre, sous terre, dans la mer, sous la mer, nos ressources nous appartiennent »

    L’activiste sahraoui Hamad Hamad, participant de la manifestation – devenue une réunion-, a apporté des informations sur le droit relatif aux ressources naturelles sahraouies, droit international, droit européen. Il a souligné que sans la consultation et l’accord du peuple sahraoui, les entreprises‫ ‬européennes et étrangères sont totalement illégales au Sahara Occidental occupé et doivent partir.

    Pour la sécurité physique de chacun, il est de plus en plus fréquent, en territoire occupé du Sahara Occidental, que les sahraouis revendiquant leur identité se réunissent dans des lieux privés, faute de pouvoir s’exprimer librement dans la rue.

    Équipe Média, El Aaiun, le 13 octobre
    Sahara Occidental occupé

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Unité national, union,

  • La fabrication du consensus – Les médias marocains et le Sahara Occidental

    Par Denis Vericel

    Après avoir examiné la presse écrite marocaine, l’on peut constater que les journaux francophones sont « Le Matin », « Aujourd’ui le Maroc », « Au fait ». Ceux-là de langue arabe sont « Al Alam », « Al Maghribia ». Les nouvelles internationales sont comme ailleurs, alors que les locales parlent de politique, sport, télévision et beaucoup d’événements banales. Jusqu’ici rien n’est différent. Rien excepté une chose : chaque jour, depuis plus de 30 ans, tous les journaux marocains s’occupent d’une question : le Sáhara Occidental. Aucune mise en question n’existe, uniquement une certitude : le Sáhara Occidental est une partie du Maroc et le Maroc se bat pour l’Union Nationale et pour l’Intégrité de son Territoire.

    Histoire du Sahara Occidental

    Le Sáhara Occidental a été colonisé d’abord par l’Espagne, qui voulait ce territoire désertique comme protection pour ses Îles Canaries situées à peu de kilomètres de la côte. Dès les années 60, ont commencé les manifestations contre cette occupation et ont été violemment réprimées par l’armée espagnole. La situation a changé dans les années 70 lorsqu’un autre protagoniste a décidé de déclarer sienle territoire et se battre pour le retour de ces terres au « Grand Maroc ».
    Quand le roi Hassán II a organisé la « Marche Verte » dans laquelle 350.000 Marocains sont entrés dans ce qui étatit, à l’époque, le Sáhara Español, « armés uniquement du Sacré Coran », avait dit le roi, sa stratégie allait beaucoup trop au-delà d’un désir pacifique pour libérer le Sáhara. Après deux coups d’État et beaucoup de manifestations contre le régime monarchique, Hassán II avait besoin non seulement d’unir le peuple marocain pour une cause commune mais aussi de se protéger des meneurs militaires qui avaient déjà essayé de lui tuer deux fois. La situation du Sáhara est apparue comme la solution parfaite pour les deux problèmes.

    Cependant, la pacifique Marche Verte était plustôt une annexion devant les yeux de la Communauté Internationale, puisque le général Dlimi et l’armée marocaine ont pénétré dans le territoire saharaui juste quand les membres de la marche ont croisé la frontière symbolique. Dans le plan de Hassán II, il y avait un facteur unique inconnu : la résistance saharaui. Organisée dès 1973 comme un front par la liberté saharaui dénommé POLISARIO, l’insurrection saharaouie contre la nouvelle colonisation s’est transformée en guerre qui a duré 16 ans. Exilée dans le désert de Tindouf (Algérie), la République Arabe Saharaui Democrática (RASD) attend la célébration du référendum pour l’indépendance promis par les Nations Unies. Actuellement, le Sáhara Occidental continue d’être le dernier territoire africain, dans l’agenda de l’ONU, qui espère être décolonisé.
    Depuis le cessez-le-fe de 1991, le Maroc a renforcé sa politique d’occupation et de colonisation et en plus des avantages évidents politiques de cette colonisation, le Maroc bénéficie aussi de beaucoup de cadeaux de cette terre, comme les phosphates et la pêche. Plus que l’armée, la Police marocaine est omniprésente dans le Sáhara Occidental, en essayant de contrôler chaque haleine de la population saharaouie. Les manifestations sont interdites, les journalistes contrôlés et les activistes surveillés. De nos jours, 34 ans après que le Maroc contrôle le Sáhara Occidental, le royaume continue de violer encore les lois internationales après avoir repoussé la célébration du référendum, de spolier les ressources naturelles du territoire ( voir Western Sahara Resource Watch) et d’ignorer les droits de l’homme en opprimantà la population saharaouie.

    Mais il y a quelque chose de plus : le Maroc ment quotidiennement à sa propre population. L’un des objectifs principaux du Royaume a été, et continue d’être, de persuader les Marocains que sa politique est correcte, légale et reconnue par la Communauté Internationale. Pendant des années, les journaux marocains, la télévision et la radio racontaient la même vieille histoire : que le Maroc est victime des attaques du POLISARIO ; que l’intention unique du Maroc est de libérer cette terre au nom de la liberté ; que le Maroc veut uniquement libérer les Marocains des provinces sahariennes d’une séparation injuste. Ainsi, jour après jour et année après année, le même discours dans les journaux a réussi à créer un consensus national sur le Sáhara Occidental.
    Que disent les journaux sur le Sahara Occidental?

    Si nous lisons quotidiennement les journaux marocains, nous pouvons constater en premier lieu q’il y a , presque tous les jours, un article sur le Sáhara. La plupart des fois, ces articles appartiennent au même journaliste (comme Latifa Cherkaoui pour « Le Matin ») ou ne sont pas signés, émis par Maghreb Arab Press, l’agence de presse de l’Etat. Les articles ont l’habitude de parler de la crise saharaouie et, surtout, de comment le Maroc travaille pour résoudre le problème ; de comment le POLISARIO fait pour déstabiliser les négociations ; de comment les conditions humaines dans les camps de Tindouf sont terribles ; de comment les Nations Unies et d’autres nations soutiennen le plan d’autonomie proposé par le Maroc.

    Dans ce sens, les journalistes ont créé leur propre vocabulaire pour le Sáhara Occidental (le terme qu’ils n’utilisent jamais en préférant « Sáhara Marrocain » ou les « Provinces Sahariennes »). Si nous jettons un coup d’oeil aux termes utilisés dans les articles, nous pouvons voir, à l’instant, que le sujet ne permet qu’une vision unique. Chaque fois qu’un journaliste écrit sur le « Sahara Marrocain », la dite expression vient associée aux mots suivants : « Nos provinces, union sacrée, souveraineté nationale, unanimité, intégrité territoriale, légalité internationale, peuple marocain, patrie, orgueil national, unité, sacrifice ».

    Lorsque les articles se rapportent au plan d’autonomie, le vocabulaire non seulement est dûment orienté, mais en plus il ne laisse pas d’opportunité pour un autre point de vue. La position du Maroc est toujours qualifiée de : « juste, sérieuse, croyable, réaliste, raisonnable, sans aucune ambiguïté ». Beaucoup d’expressions sont utilisées : « Une solution politique et définitive. Bien reçu par le Conseil de Sécurité et par la Communauté Internationale. Une alternative sérieuse et crédible. Paix négociée. L’unique et définitive solution démocratique valable et sûre ». Ces expressions s’emploient à la lettre dans tous les médias.

    La même stratégie est suivie lorsque les journalistes parlent du mouvement indépendiste. Quand sont mentionnés les mots POLISARIO et Camps de Tindouf, sont toujours liés liés à : « Mercenaires du POLISARIO, endoctrinement polisarien à Cuba, action terroriste, pseudo-RASD, connexion avec le mouvement terroriste, violation des Droits de l’homme, prison sécrète, population séquestrée, traite des êtres humains, isolement stalinien, torture, absence de liberté, camps de la honte ».

    Mais le vocabulaire arrive à être encore plus violent et agressif ainsi que les sujets traités. Actuellement, les journalistes construisent une nouvelle image du POLISARIO plus « moderne ». Les derniers articles expliquent comment le POLISARIO vend des armes aux groupes terroristes, comment celui-ci est lié à Al Qaida, comment le Front est composé en réalité par des trafiquants de drogue qui arrivent au Maroc depuis l’Algérie pour vendre des drogues et des cigarettes, etc…
    Quand nous voyons l’agressivité qui caractérise les journaux envers le Sáhara Occidental, moyennant l’utilisation quotidienne du même vocabulaire unilatéral et en le liant avec les pires démons de notre société, comme les drogues et le terrorisme, il ne nous reste plus que rappeler la définition suivante :

    « Le secret de la propagande moderne : simplifier tellement les choses complexes que même le moins intelligent peut entendre ce que je dis. Simplifie et répète chaque jour. Simplifier et répétir, voici le secret de la propagande moderne ».

    Cette définition de la propagande est de Fritz Hippler, metteur en scène du Troisième Reich.

    Aucune opinion alternative n’est possible

    Mais pourquoi n’y a-t-il pas d’alternative à cette opinion quotidiennement imposée ? L’une des réponses se trouve dans de la Loi marocaine. Si vous jettez un coup d’oeil à la Constitution marocaine et au Code de Presse, vous verrez qu’aucune offense n’est permise au roi ou à la « intégrité territoriale ». Parler du Sáhara Occidental ou de n’importe quelle alternative à la position marocaine est quelque chose qui est immédiatement réprimé. Et cette loi non seulement existe pour protéger le roi et le point de vue marocain mais c’est, en plus, la méthode légale de poursuivre n’importe quel activiste, journaliste ou citoyen qui n’accepte pas la vision marocaine. Grâce à cette loi, les tribunaux marocains ont condamné nombreux saharaouis à des peines de beaucoup d’années de prison. De cette façon, participer à une manifestation est suffisant pour aller en prison, alors que la brutalité policière est légitimée par la dite loi.

    Les journalistes marocains sont victimes de cette loi. Ali Lemrabet, un éditeur de « Demain Magazine » attend la sentence judiciaire et une peine de 3 à 5 ans de prison par « injures à l’encontre de la personne du Roi » (voir l’article de Reporters Sans Frontières : «  »Warning for the independent press » »). Le droit à la liberté d’expression est reconnu comme un derecho humano dans l’Article 19 de la Declaración Universal de Derechos Humanos, cependant, la Constitution marocaine a trouvé la solution pour protéger son peuple de cette liberté. Le Maroc, et le nouveau roi Mohamed VI, voulaient que sa nouvelle constitution soit « moderne », « démocratique » et « respectueuse », mais, finalement, la presse et les journalistes continuent de manquer de la liberté pour écrire ; les citoyens peuvent être condamnés pour parler du roi ou de « l’intégrité territoriale » et, même, l’homosexualité est encore considérée comme une offense (voir le Informe de Amnistía Internacional 2009).

    Il faut souligner que plusieurs journaux marocains sont étroitement liés au régime. Ses chefs, ses propriétaires et ses actionnaires, les compagnies qui paient la publicité, tous font partie du système contrôlé depuis là-haut, par le propre roi Mohamed VI. Par exemple, Moulay Ahmed Alaoui, cousin de Hassán II et ex-ministre, est le président de « Maroc Soir », le groupe que publie « Le Matin », dont il est aussi un « directeur politique ». Un autre journal, « Al-Anbaa », est tout simplement géré par le Ministre de l’Information.

    La fabrication du consensus sur le Sáhara Occidental est une tâche quotidienne pour les journaux et les autorités marocaines. Le rôle des médias est confondre la population marocaine moyennant le point de vue officiel. Les autorités peuvent interdire n’importe quelle autre opinion en condamnant les individus « insoumis ». Ils peuvent aussi utiliser d’autres méthodes comme fermer l’accès du Maroc à ARSO qui est la page Web la plus importante sue le Sáhara Occidental.
    La manipulation de l’opinion publique et les pressions très agressives utilisées par le Royaume du Maroc pour imposer son plan aux autres pays constituent ses armes les plus importantes dans ce conflit. Mais c’est, aussi, la raison de la situation interminable actuelle, l’obstacle devant toute solution au Sáhara Occidental.

    Bellaciao : 12 août 2009

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, consensus, 

  • Sahara Occidental : Des étincelles entre le Maroc et le Front Polisario

    Les protestations. Le long de la zone frontalière d’El Guerguerat, il y a « encore un autre abus que nous dénonçons à l’ONU ». Réponse sévère de Rabat envoyant des renforts. Brahim Ghali: « Toute attaque contre un citoyen sahraoui équivaudrait à une déclaration de guerre »

    La tension monte le long de la zone frontalière d’El Guerguerat, à l’extrême sud-ouest du Sahara occidental, à l’extérieur du « mur de défense », ou « de la honte », érigé par le Maroc entre les territoires occupés, ceux libérés par la République Arabe sahraoui démocratique (Rasd) et la frontière avec la Mauritanie.

    En effet, depuis lundi dernier, de nombreux militants sahraouis ont protesté pacifiquement contre la fermeture du seul passage terrestre utilisé par le Maroc « pour commercer illégalement avec l’Afrique et piller les richesses du Sahara occidental (phosphates et produits de la pêche, ndlr) ». Un accès qui est devenu d’une importance fondamentale dans cette période, compte tenu également de la fermeture des frontières aériennes du Maroc et de la diminution du trafic maritime due à la pandémie de Covid-19.

    RÉACTION TRÈS DURE de Rabat qui a envoyé des dizaines de véhicules militaires et de soldats menaçant de «recourir à la violence si le blocus n’est pas levé» et a accusé le Front Polisario – représentant légitime du peuple sahraoui – de «porter atteinte à la paix dans la région et violer l’accord de cessez-le-feu entre les parties au conflit ».

    Le Polisario, au contraire, accuse le Maroc de créer un « faux alarmisme » pour détourner l’attention internationale après la demande de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, d’envoyer une mission de vérification du respect des droits en territoires occupés – rejetés par Rabat – et à la veille du renouvellement de la mission Minurso qui a sanctionné, en 1991, le cessez-le-feu, sur le principe «d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental», auquel le Maroc s’est toujours opposé.

    A L’APPUI de la énième manifestation pacifique s’est également exprimée la militante Aminatou Haidar, surnommée le « Gandhi du Sahara Occidental » et récompensée en 2019 du Right Livelihood Award connu sous le nom de Prix Nobel de la Paix alternatif, qui en ces jours subit une « lourde détention à domicile »par les forces de sécurité marocaines à sa résidence d’El Ayoun. << Au refus du déminage, aux violations des droits de l’homme, aux enlèvements, à la torture, aux arrestations de militants – a déclaré Haidar – Rabat a ajouté l’ouverture et l’utilisation du passage illégal d’El Guerguerat comme un autre abus que nous dénonçons à la UN « .

    DANS UNE INTERVIEW à la télévision publique algérienne, le président Rasd et secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, a déclaré que « toute attaque contre un citoyen sahraoui équivaudrait à une déclaration de guerre ». Ghali, en prévision du Conseil de sécurité de l’ONU fin octobre, a demandé un changement radical de l’instance, accusée d’inaction et de ne pas pouvoir trouver un nouvel émissaire pour le Sahara occidental après la démission de l’Allemand. Horst Kohler (mai 2019) en raison de l’obstruction de la France, partisan de la politique coloniale du Maroc.

    << Nous avons toujours soutenu la lutte pacifique pour nos droits – a conclu Ghali – mais malheureusement, aujourd’hui, nous devons admettre que le monde dans lequel nous vivons ne bouge que face à l’effusion de sang et je crains que notre peuple, en particulier les nouvelles générations, ne soit contraint le faire pour regagner sa terre ».

    Il manifesto, 8 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Gargarat, ONU; MINURSO, 

  • Sahara Occidental : Fin des fournitures suédoises pour la mine de Boucraa

    La société suédoise d’équipement minier Epiroc a annoncé qu’elle ne fournirait plus la mine de phosphate controversée de Bou Craa au Sahara Occidental occupé. La société allemande Continental devrait suivre l’exemple, commente WSRW.

    Depuis 12 ans des entreprises suédoises fournissant des équipements de forage pour l’exploitation de la mine controversée de Bou Craa au Sahara Occidental occupé, c’est maintenant fini.

    « Nous n’avons aucun accord pour la maintenance ou la fourniture de la mine de Boucraa au Sahara Occidental et nous n’avons pas l’intention de fournir la mine à l’avenir », a écrit Camilla Goldbeck-Löwe, vice-présidente de la responsabilité d’entreprise, dans un courriel à Western Sahara Resource Watch (WSRW) du 8 septembre 2020. WSRW a depuis reçu confirmation de cette information de plusieurs sources.

    Epiroc est une société suédoise assez récente, créée en 2018. La société a été créée à la suite d’une décision de la société suédoise Atlas Copco de scinder son ancienne activité d’équipement minier. Au moment de la scission, Atlas Copco vendait et entretenait depuis plusieurs années du matériel pour la mine controversée du Sahara Occidental. Ses premières ventes datent de 2008 et l’accord n’a été révélé par WSRW qu’en 2013.

    Bien qu’Atlas Copco et Epiroc n’aient pas commenté la question pendant longtemps après la création d’Epiroc, les propriétaires des deux sociétés s’entendaient pour dire que le contrat avec OCP avait été repris par Epiroc, comme c’était le cas avec d’autres contrats d’Atlas Copco. Un courrier adressé à Epiroc en novembre 2019 n’a pas reçu de réponse, mais lorsqu’elle a été interpellée par le Centre de ressources sur les entreprises et les droits de l’homme plus tôt cette année, la société a déclaré qu’elle « examinait actuellement cette question ».

    Cependant, un tweet d’Atlas Copco le 10 avril 2019 a semé la confusion quant à la société qui détenait effectivement l’obligation contractuelle. Atlas Copco a déclaré sur les réseaux sociaux que « l’extraction du phosphate faite par notre client suit les règles du droit international ». Le tweet est toujours en ligne.

    Maintenant, Atlas Copco affirme qu’aucune des deux sociétés ne joue un rôle dans la mine. « Atlas Copco n’exerce aucune activité au Sahara Occidental. Le client de la mine de Bou Craa et d’Atlas Copco a convenu qu’il n’y aurait pas de nouvelles commandes pour la livraison d’équipements, de pièces de rechange et de services au Sahara Occidental », a déclaré par écrit à WSRW la vice-président à la durabilité d’Atlas Copco, Sofia Svingby, dans un courrier du 18 septembre 2020. Cela a été confirmé au Centre de ressources pour les entreprises et les droits de l’homme dans un courrier du 9 mars 2020. « Atlas Copco n’a pas d’opérations au Sahara Occidental. Le secteur des équipements miniers fait désormais partie d’un société publique différente, Epiroc AB. […] Il n’y a aucun service rendu par le personnel d’Atlas Copco au Sahara Occidental », écrivait la société à l’époque.

    Western Sahara Resource Watch demande désormais à la société allemande Continental – qui fournit des courroies en caoutchouc pour l’importante infrastructure de convoyage de la mine – de suivre l’exemple donné par la société suédoise. Le contrat de plusieurs années de Continental pour la fourniture du système de bande transporteuse a expiré en juillet 2020. WSRW ne sait pas s’il a été renouvelé.

    « Nous demandons à Continental de clarifier et de dire ce qu’il est advenu du contrat expiré avec l’OCP. Epiroc a montré qu’il est parfaitement possible pour une entreprise de maintenir des opérations commerciales au Maroc, tout en arrêtant l’approvisionnement de la mine de Bou Craa en Sahara Occidental occupé. Une compagnie nationale marocaine n’a pas le droit d’exploiter une mine de phosphate au Sahara Occidental sans avoir obtenu le consentement du peuple du territoire. En contribuant aux opérations de la mine, des sociétés internationales contribuent à l’occupation illégale. Continental doit maintenant suivre l’exemple d’Epiroc, et exprimer immédiatement et sans condition qu’elle a mis fin à son engagement. Nous félicitons Epiroc d’avoir fait preuve de responsabilité et d’avoir pris les devants », a déclaré Tim Sauer de Western Sahara Resource Watch en Allemagne.

    Les autres sociétés fournissant la mine sur les terres occupées sont Siemens, Caterpillar et Worley Ltd.

    Ce n’est pas la première fois que la restructuration d’entreprises conduit à un remaniement sur les controverses au Sahara occidental. En 2018, le grand groupe allemand Dr.Oetker a vendu sa division maritime Hamburg Süd au géant danois des conteneurs Maersk. La filiale britannique de Hamburg Süd, Furness Withy, était à l’époque l’affréteur responsable des transports de phosphates vers l’Australie / Nouvelle-Zélande. L’acquisition de Hamburg Süd par Maersk étant finalisée, Maersk s’est assuré d’interrompre les transports en Oczanie. Furness Withy était l’affréteur du vraquier NM Cherry Blossom qui a été détenu en Afrique du Sud pour avoir expédié illégalement le minerai de la zone de conflit hors du territoire occupé.

    WSRW, 5 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, phosphates, Boucraa, OCP, spoliation, pillage, ressources naturelles, 

  • ONU : Examen de la question du Sahara occidental

    La question sahraouie est de retour, le mois en cours, devant le Conseil de sécurité qui devrait renouveler le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la faveur des consultations qui doivent se tenir le 14 octobre, selon le programme de l’organe exécutif de l’ONU pour le mois d’octobre.

    Il sera question de renouveler le mandat de la Minurso qui expire le 31 octobre, et avant cela, le représentant spécial pour le Sahara occidental, Colin Stewart, doit faire un compte rendu sur la Minurso.

    Ces consultations interviennent, alors que le secrétaire général n’a pas encore nommé un nouvel envoyé personnel depuis que l’ancien président allemand Horst Kohler, a renoncé à sa mission de médiation en mai 2019. Au Conseil de sécurité, plusieurs membres sont « frustrés » par la lenteur qu’accuse le processus de désignation d’un nouvel émissaire et par l’absence « concomitante » de progrès politique et préoccupés par le statu quo de fait .

    Les membres du Conseil peuvent se concentrer, les prochains jours, sur l’absence persistante d’envoyé personnel et, par ricochet, sur l’absence de tout progrès politique sur l’une des questions les plus anciennes traitée par le Conseil de sécurité. La Minurso a été créée en 1991 dans le but principal de faciliter un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Aujourd’hui et en raison des constructions et du manque de volonté du Maroc , ses tâches consistent principalement à surveiller le cessez-le-feu.

    En parallèle l’avant projet dès résolutions de l’ONU concernant ce territoire non autonome sont initialement discutées au sein du groupe des amis du Sahara occidental, composé de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, rejoints par l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale. D’aucuns regrettent d’ailleurs, le fait qu’il n’y ait pas de représentation du continent africain au sein du Groupe d’amis.

    La dernière résolution sur la Minurso, adoptée en octobre 2019, a été sévèrement critiquée, notamment par la Russie et l’Afrique du Sud qui avaient, alors, dénoncé un texte » déséquilibré » visant à diluer le principe de l’autodétermination par un libellé ambiguë et peu clair. C’est la Russie qui a présidé le conseil de sécurité et l’on a observé un harcèlement de la diplomatie marocaine en direction de Moscou .Une attitude traditionnelle de Rabat qui dans le même temps active ses relais de propagande pour faire pression sur le conseil .

    En 2019 ,la délégation sud-africaine qui assurait la présidence tournante du Conseil de sécurité avait critiqué des passages de résolution et affirmé que les concepts » réalisme et compromis utilisés dans la résolution sont une tentative visant à saper le principe d’autodétermination établi par l’AG et les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité « .

    La Russie qui s’est abstenue de voter le texte de la résolution avait déclaré qu’elle n’ »acceptait pas les tentatives visant à redéfinir l’axe du processus de négociations mené sous l’égide de l’ONU ou à modifier les approches convenues dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité ».

    La dernière résolution sur le Sahara occidental marquait également un retour à un mandat de 12 mois au lieu de six mois, imposé en 2018 par les Etats-Unis, porte plume des résolutions sur le Sahara occidental, pour faire pression sur les deux partis au conflit afin qu’ils reprennent les négociations.

    Le statu quo l’emporte aussi lorsqu’il s’agit de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. À ce titre, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet a déclaré récemment que son bureau poursuivait à distance la situation au Sahara occidental. Elle a déclaré que les dernières missions techniques avaient eu lieu il y a cinq ans et que de telles missions étaient « vitales pour identifier les problèmes critiques des droits de l’homme » dans ce territoire non autonome.

    De son côté, le groupe de soutien de Genève qui compte plus de 240 ONG a demandé, en juillet, dans une lettre ouverte au président du Conseil de sécurité de l’ONU, de reprendre la Mission technique initiée en 2015, et à inclure un chapitre sur les droits de l’Homme dans le mandat de la Minurso. Le 29 août, à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, célébrée le 30 août, le groupe de soutien de Genève avait plaidé dans un communiqué pour la création d’un mandat de rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.

    Dans son rapport le Sg de l’Onu consacre un paragraphe à la question des droits de l’homme au moment où à El Ayoun occupée, le Maroc redouble de férocité et accentue sa répression à l’égard des Sahraouis et de leur icone Aminatou Haider.
    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 6 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU; MINURSO, Conseil de Sécurité,

  • Sahara Occidental : Lettre ouverte à l’ONU de Mahrez Lamari

    MAHREZ LAMARI / MILITANT DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES : Lettre ouverte à l’ONU

    Au moment où se tiennent et se déroulent les travaux de la 75ème session de l’Assemblée générale de l’ONU et à la veille des travaux de la 4eme commission (questions politiques spéciales et de décolonisation des Nations unies), J’ai l’honneur de m’adresser à Votre Haute Autorité, en qualité de citoyen d’honneur de la ville d’ Alger-centre et de militant des droits de l’Homme et des peuples, ex-président du comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, pour vous exprimer mes profonds sentiments de justice et d’humanité basés sur la défense du principe de droit à l’autodétermination des peuples. Cette position constante de l’Algérie inspirée de l’attachement aux valeurs et aux enseignements tirés de la lutte du peuple algérien pour son indépendance.

    Ainsi, j’appartiens à un peuple jaloux de son indépendance, attaché aux valeurs nobles de la glorieuse Révolution de novembre 1954, tirant légitimement un motif de fierté du formidable mouvement de libération nationale qui a permis du faire prévaloir la primauté du principe de droit des peuples de disposer d’eux mêmes, principe qui est la seule solution conforme à la Résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960 de L’AG des Nations unies, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.

    J’ai fortement souhaité et aimé me déplacer au siège des Nations unies et m’inscrire en qualité de citoyen pétitionnaire pour défendre, devant les membres de la 4ème commission en charge des questions politiques et de décolonisation, la légalité internationale qui appelle au parachèvement de la dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite à l’ONU: Le Sahara occidental. Malheureusement les contraintes indépendantes de notre volonté, la pandémie du coronavirus ont fait de sorte que les moyens de transport aérien soient impossibles et inexistants en cette période. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi cette forme citoyenne (LETTRE OUVERTE) pour m’adresser à Vous pour vous réaffirmer ma solidarité agissante avec la lutte du peuple du Sahara occidental pour son indépendance et aussi pour appuyer la position officielle de mon pays, l’Algérie, autour de cette question de décolonisation, position de principe qui rappelons-le, est claire et sans ambiguïté, constante et cohérente, basée sur le principe de l’autodétermination.

    C’est sans vous rappeler que le Sahara occidental représente la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite sur l’agenda des Nations unies et figurant sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes, depuis 1963, alors que ce territoire était sous le régime colonial espagnol. L’AG de L’ONU a reconnu depuis et à maintes reprises le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Elle a appelé à l’exercice de ce droit en concordance avec les textes et principes de la Charte de l’ONU et de ses résolutions, dont principalement la Résolution 1514 de L’AG contenant la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. En effet, L’AG des Nations unies a adopté ses premières résolutions depuis 1965 en appelant à la décolonisation du Sahara occidental, via le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. L’AG des Nations unies continue d’appuyer la question sahraouie en tant que question de décolonisation et elle continue aussi à se mobiliser en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui par la tenue d’un référendum libre, régulier et sans contrainte. Les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU confortent le principe inaliénable du droit des peuples à l’autodétermination et confirment ainsi clairement la voie la plus appropriée pour un règlement juste, équitable et définitif de ce conflit.

    Or, nous constatons malheureusement que le royaume du Maroc qui occupe illégalement le territoire du Sahara occidental, continue d’adopter une attitude négative, une stratégie de confrontation, et une fuite en avant comme style de politique permanente, qui à chaque progrès enregistré par la communauté internationale, il érige de nouveaux obstacles sur le chemin du processus de règlement pacifique sur la base de la légalité internationale, comme ce fut le cas de son refus de toutes les résolutions du Conseil de sécurité, autour de cette question de décolonisation, reconnue et qualifiée comme telle par la communauté internationale. La stratégie du Maroc consiste à vouloir ignorer son vis à vis dans son conflit sur le Sahara occidental, à savoir le Front Polisario représentant unique et légitime du peuple sahraoui reconnu par la communauté internationale en tant que tel, et à travers la République arabe sahraouie démocratique (RASD), membre fondateur de L’Union africaine, ce même Front Polisario avec lequel, d’ailleurs et à maintes reprises le Maroc s’est assis autour d’une table, sous les auspices de l’ONU, pour négocier une solution juste et définitive au problème du Sahara occidental. Face à l’entêtement du Maroc qui se complaît dans le statu quo au Sahara occidental et qui s’emploie à le perpétuer et face aux violations systématiques des droits de l’Homme du peuple sahraoui, face à ses manœuvres de vouloir aussi détourner la volonté des Nations unies exprimée clairement dans les différentes résolutions et face au déni marocain du droit dont est victime le peuple sahraoui : Je lance un appel citoyen à L’ONU.

    L’ONU doit agir, les Nations unies ont une responsabilité politique et légale à assumer à l’égard des populations des territoires non autonomes comme c’est le cas pour le peuple du Sahara occidental. Car tout regard silencieux et complaisant, nourrit l’injustice. L’ONU, son AG des Nations unies, son Conseil de sécurité, son Secrétaire général doivent relever les défis et faire prévaloir la légalité internationale, par l’application des textes de la Charte onusienne et par le respect de la doctrine des Nations unies, en matière de décolonisation. Ils ne doivent en aucun cas compromettre leur crédibilité, ni altérer leur image et prestige. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit faire preuve de détermination et de fermeté pour qu’il oblige le Maroc à stopper sa politique d’arrogance, d’obstruction à l’application de la légalité internationale au Sahara occidental.
    Le Conseil de sécurité des Nations unies doit assumer sa responsabilité qui lui incombe dans le processus devant conduire au parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, en vue de garantir la paix et la sécurité des peuples de la région, par le respect et l’application des résolutions pertinentes des Nations unies.

    Pour conclure ma Lettre ouverte, je souligne haut et fort qu’aucune forme de pression ne pourrait influer sur la détermination citoyenne du mouvement populaire mondial solidaire avec la juste lutte du peuple sahraoui conduite par le Front Polisario, à continuer à soutenir le droit du peuple sahraoui à se libérer du joug colonial marocain, jusqu’à l’organisation d’un referendum libre régulier et sans contraintes

    TÔT OU TARD LE DROIT IMPRESCRIPTIBLE À L’AUTODETERMINATION DES PEUPLES COLONIAUX TRIOMPHERA AU SAHARA OCCIDENTAL et ‘L’HISTOIRE EST LÀ POUR EN TÉMOIGNER ET LE RAPPELER.
    Respectueusement.

    MAHREZ LAMARI / Citoyen d’honneur de la Ville d’Alger Centre, militant des droits de l’Homme et des peuples, ex-président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS).

    Tags : Sahara Occidental, ONU, MINURSO, Mahrez Lamari, Front Polisario, autodétermination, décolonisation, 

  • Sahara Occidental : L’intransigeance du Maroc menace toute la région (Ould Breidelleil)

    MOHAMED YEHDIH OULD BREIDELEIL : LA POSITION DU MAROC AU SAHARA OCCIDENTAL, SON INTRANSIGEANCE ET SON REJET DE TOUTE SOLUTION RAISONNABLE , MENACE TOUTE LA RÉGION .- INTERVIEW

    Dans un entretien exclusif avec le Département Recherche et Etudes du Comité de rédaction du Portail Diplomatique, le grand penseur Mohamed Yahdih Ould Breideleil a abordé les différents aspects du conflit au Sahara Occidental: Dangers découlant de l’intransigeance marocaine et de son rejet d’une solution pacifique au conflit; L’horizon étroit de la présence française au sahel ; Et les relations entre les peuples sahraoui et mauritanien.

    Mohamed Yahdih Ould Breideleil, grand écrivain et historien à dimension stratégique, ancien ministre mauritanien et homme politique chevronné, a écrit de nombreux ouvrages en arabe et en français sur les questions du monde arabe, du Maghreb et de l’Afrique, en particulier la région du Sahel.

    Ould Breideleil est l’un des pionniers de l’illumination intellectuelle qui a éclairé le paysage culturel et médiatique de la Mauritanie après l’indépendance. Il est également un penseur ascétique connu pour ses positions progressistes et son plaidoyer pour les questions de libération.Il est diplômé de l’École supérieure de journalisme de la ville française de Lille….

    Pour lire l’integralit » de l’interview : Akhbar Nouadhibou

    Source : adrar.info 

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Mauritanie, Sahel, Maghreb,

  • Guterres : Le Maroc restreint le mouvement de la MINURSO au Sahara Occidental occupé

    Alors qu’il a exprimé sa satisfaction par rapport à la liberté de mouvement dont jouit la MINURSO, le secrétaire général de l’ONU a critiqué son manque d’accès avec les inteerlocuteurs dans les villes sahraouis occupées par le Maroc.

    « A l’est du mur de sable ou dans les camps de réfugiés situés à proximité de Tindouf, le personnel humanitaire de la MINURSO et des Nations Unies a conservé un accès sans entrave aux réfugiés et aux autres interlocuteurs locaux et internationaux. La Mission a continué de renforcer ses capacités d’analyse et d’alerte rapide en surveillant les informations tirées des médias sociaux ou, à Tindouf, provenant des communautés locales, en plus de celles fournies par les médias grand public ». a affirmé le Chef de l’ONU dans son dernier rapport sur la situation au Sahara Occidental et l’activité de la mission onusienne qui y opère.

    Ce n’est pas le cas dans le paragraphe 55, où il indique qu’à cause du « manque d’accès à des interlocuteurs locaux à l’ouest du mur de sable, la Mission a eu des moyens très limités de recueillir de manière indépendante des informations fiables sur la situation ainsi que d’évaluer l’évolution de la situation dans sa zone de responsabilité et d’en rendre compte ».

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, Antonio Guterres, Conseil de Sécurité, société civile sahraouie, liberté de mouvement, interlocuteurs, 

  • Le HCDH chargé de surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental

    Au Conseil de Sécurité, il semble que la France a levé son veto sur la question des droits de l’homme. Du moins, partiellement!. Les Nations Unies semblent avoir confié la mission de la surveillance de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental au Haut Commiassariat des Nations Unies aux Droits de l’homme (CHDH). Dans son dernier rapport sur l’ancienne colonie espagnole, le SG de l’ONU a inclu une nouvelle rubrique appellée “Droits Humains” dans laquelle il fait part de la surveillance des droits de l’homme dans ce territoire.

    Rappelan que le Conseil de sécurité a encouragé vivement le renforcement de la « coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), y compris en facilitant des visites dans la région », Guterres indique que “la surveillance des droits humains au Sahara occidental demeure fortement entravée par le manque d’accès du HCDH à ce territoire ». « Les défenseurs et défenseuses des droits humains, les chercheurs et chercheuses, les avocats et avocates et les représentantes et représentants d’organisations non gouvernementales internationales continuent également de rencontrer des contraintes similaires », a-t-il ajouté.

    Le Chef de l’ONU a signalé l’inquiétude du HCDH concernant “la persistance des restrictions imposées par les autorités marocaines à la liberté d’expression, au droit de réunion pacifique et au droit d’association au Sahara occidental ».

    A cet égard, Guterres indique que durant la période considérée, le HCDH « a reçu des signalements de harcèlement, d’arrestations arbitraires et de condamnations de journalistes, d’avocates ou avocats et de défenseurs ou défenseuses des droits humains ». « Il a également reçu plusieurs signalements de faits de torture, de mauvais traitements et de négligence médicale dans les prisons marocaines, tandis que des organisations de la société civile et des avocats demandaient la remise en liberté, pendant la pandémie de COVID-19, de prisonniers sahraouis, tels que le groupe Gdeim Izik et un groupe d’étudiants », ajoute-t-il.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, droits de l’homme, Antonio Guterres, ONU, HCDH,

  • Paragraphes intéressants du rapport du SG-ONU sur le Sahara Occidental

    Le Maroc renforce le mur de défense militaire

    -« À l’ouest du mur de sable, la MINURSO a constaté que les activités d’entretien le long de tronçons du mur de sable à Oum Dreyga et Auserd avaient dépassé le cadre autorisé, de nouvelles rangées de blocs de pierre ayant été installées sur les lieux. Ces activités ont été désignées comme étant des violations d’ordre général, respectivement en mai et en juin 2020, puis ajoutées, respectivement en juillet et août, à la liste des violations persistantes. La Mission a essayé de faire retirer ces rangées de blocs mais l’Armée royale marocaine s’y est opposée, indiquant notamment, dans une lettre du 16 avril 2020 adressée à la Mission, qu’elles avaient été installées pour limiter la circulation de véhicules utilisés pour le trafic de drogue. La position de l’Armée royale marocaine n’est pas conforme aux règles définies dans l’accord militaire no 1 ».


    -« En mai, la MINURSO a observé le redéploiement de membres de l’Armée royale marocaine sur la ligne de postes d’observation installés le long du mur de sable, dans la zone d’accès restreint, en plusieurs points d’Auserd et Oum Dreyga. Désignés en août 2012 comme constituant une violation persistante, ces postes d’observation avaient été abandonnés en 2019 par l’Armée royale marocaine à l’issue de négociations avec la MINURSO. La rubrique correspondante de la liste d es violations persistantes avait alors été supprimée. La MINURSO avait par la suite donné son accord pour qu’ils soient utilisés de manière strictement encadrée et à court terme au titre de la lutte contre le trafic de drogue, mais l’Armée royale marocaine l’a informée verbalement, lors d’une réunion de coordination officielle, qu’elle entendait aller au – delà des termes de cet accord et continuer d’en faire usage. L’utilisation de ces postes a été déclarée en juillet comme une violation d’ordre général de l’accord militaire n o 1 et la rubrique correspondante a été réinscrite en août sur la liste des violations persistantes.

    -« La MINURSO a constaté une divergence entre la dotation en armes et en équipements consignée dans l’ordre de bataille et le nombre d’armes lourdes déployées sur le terrain à Oum Dreyga et l’a qualifiée de violation en mars. Une violation commise par l’Armée royale marocaine a également été enregistrée en janvier, celle-ci ayant pénétré dans la zone tampon, à proximité d’Auserd, pour tenter d’en retirer un camion des forces militaires du Front POLISARIO [dont la présence a conduit également à la déclaration d’une violation commise par ce dernier (voir par. 29)]. Une autre violation ayant trait à la restriction de la liberté de circulation de la MINURSO dans la région de Mahbas a été consignée en juin ».

    Le Maroc continue de s’opposer à un changement dans les plaques des véhicules de la MINURSO

    -« En outre, la confiance de la population en l’impartialité de la Mission continue d’être compromise par le fait que le Maroc exige que les véhicules de la MINURS O utilisent des plaques d’immatriculation marocaines à l’ouest du mur de sable, ce qui contrevient à l’accord sur le statut de la Mission. En mars 2014, mon Représentant spécial et le Gouvernement marocain ont convenu verbalement de remplacer progressivement les plaques d’immatriculation marocaines par des plaques d’immatriculation de l’ONU (S/2014/258, par. 50), mais aucune suite n’a encore été donnée à cet accord. Cette question en suspens, ainsi que l’apposition par le Maroc de cachets sur les passeports de la MINURSO, continue d’être régulièrement dénoncée par le Front POLISARIO ».

    Guterres demande au Front Polisario de nommer un coordinateur avec la MINURSO

    J’engage S/2020/938 20-12400 17/21 également le Front POLISARIO à nommer un nouvelle personne chargée de la coordination avec la MINURSO dans la zone de la Mission.

    L’intérêt de Guterres pour les droits de l’homme n’inclue pas les prisonniers politiques sahraouis

    -« J’exhorte à nouveau les parties à respecter et promouvoir les droits humains de toutes les personnes au Sahara occidental, notamment en réglant les questions en suspens en la matière et en resserrant leur coopération avec le HCDH et les mécanismes des Nations Unies chargés des droits humains, et à faciliter leurs missions de suivi ».

    Source : Rapport du SG-ONU du 23 septembre 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, Antonio Guterres, Conseil de Sécurité,