Catégorie : Uncategorized

  • Wikileaks : le roi du Maroc « peu intéressé » à la gestion du pays, selon le chef du Mossad

    Selon un document publié par le site web Wikileaks, le Général Dagan a fait savoir à Frances Fragos Townsend, Assistant au Président américain chargé de la Sécurité Intérieure (Homeland Security) et du Contreterrorisme, que le Maroc « fait mieux [dans son traitement de la question de l’islamisme radical], bien que le Roi ne semble pas très intéressé par le gouvernement [ou pouvoir].

    Le document publié par ledit site est un compte-rendu d’entretien entre le directeur du Mossad, le Général Meir Dagan, et le responsable américain, en date du 12 juillet 2007. La réunion a porté, entre autres, sur les menaces sécuritaires, le Proche-Orient et le Pakistan. Les propos sur le Maroc figurent dans la rubrique « autres questions régionales ».

    « Le Maroc gère mieux ces problèmes « malgré le roi », a déclaré Dagan, qui semble ne s’intéresser que peu au gouvernement », souligne le document.

    En ce qui concerne l’Algérie, Dagan a jugé la situation « plus grave , le sud du pays devenant de plus en plus dangereux et les dirigeants incertains face aux forces islamistes radicales ».

    Au sujet de la Turquie, le chef du Mossad a déclaré que « les islamistes n’étaient pas de la même étoffe que d’autres dans la région, mais il craignait qu’ils brisent progressivement le caractère laïque de l’État et qu’ils ne deviennent plus radicaux avec le temps ». « a fait valoir que si l’armée turque recevait un soutien plus direct des États-Unis, elle serait mieux en mesure d’empêcher la montée des islamistes », ajoute la source.

  • Maroc : Guerre de la DGED contre les publications d’Ahmed Reda Benchemsi

    Ahmed Reda Benchemsi, fondateur du magazine Tel Quel faisait peur au Makhzen lors des événements du dénommé Printemps Arabe. Surtout en raison de sa proximité avec le prince Hicham El Alaoui. Les médias du Makhzen qualifient Benchemsi de « protégé » du « prince rouge ».

    La DGED surveillait de près toutes ses publications dont certaines ont fini par être supprimées grâce à l’intervention des relais du Makhzen aux Etats-Unis. Parmi celles-ci : « Clock is ticking against Arab autocracies« , paru sur Stanford Daily, et un autre article paru sur le site du Think Tank Center for Naval Analyses (CNA)

    Deux des articles supprimés de Benchemsi :

  • El Othmani, un adepte des sites des rencontres

    Nous n’avons pas l’intention de rejoindre la campagne contre le PJD, mais cette information tombe à pic. Le Premier Ministre Saadeddine El Othmani, était inscrit dans deux au moins deux sites de rencontres : Badoo et Twoo. Il n’est pas le seul. Mbarka Bouaida et Mourad El Rhoul aussi. Ce dernier était inscrit dans la version russe de Badoo.

  • 20.000 dollars pour un article

    Il a été présenté par Ahmed Charaï comme « l’un des meilleurs articles écrits sur SM Le Roi depuis 10 ans, en plus par un Grand journaliste d’investigation comme Richard Miniter! ». En réalité, il s’agit d’un journaliste qui n’arrive pas à arrondir ses fins de mois en raison de son incompétence et qui a trouvé dans la DGED une manne d’or. Dans ce mail, il demande son « cadeau » de 20.000 dollars. Il l’aura.

    « A mon avis, l’impact aux USA sera certainement fort, au Maroc , on doit le relayer au maximum. Je propose de le traduire, dès sa publication, et de le publier dans Al Ahdate, l’Economiste, sans oublier la presse électronique », souligne Ahmed Charaï.

    Grâce aux nombreuses erreurs de la DGED, le président américain, Donald Trump a refusé de recevoir le roi du Maroc.

  • Abdelmalek Alaoui, un agent de la DGED

    Abdelmalek Alaoui, PDG, d’Al Huffington Post Maroc et du média La Tribune d’Afrique est le fils de Moulay Ahmed Alaoui, ancien ministre et patron du groupe Maroc Soir et de l’ambassadrice itinérante Assia Bensalah. Son grand-père paternel est le Caïd Bachir Ben Salah Zemrani , un collaborateur des Français pendant le protectorat. Mais il est aussi un informateur des services secrets marocains (DGED).

    Avant d’être dénudé par le hacker Chris Coleman il collaborait avec la DGED à travers sa boîte Global Intelligence Partners, qui exerçait sous couvert de lobbying qu’il a cédé à Mazars pour fonder Guepard Consulting Group.

    Dans ce mail, il propose à Mourad El Rhoul (karim karimi) un article virulent sur le PJD.

    Texte de l’article

    Editorial Les Echos, du 27/04/2012

    Amateurisme politique !

    Quand le courage politique est exprimé en déphasage à une approche participative, il devient suicide politique. C’est le cas du Cabinet Benkirane qui aurait choisi de faire cavalier seul dans certaines décisions et réformes, les plus élémentaires fussent-elles. Le manque d’expérience et l’absence du background ont joué un mauvais tour à Benkirane. La claque subie dans l’affaire des cahiers des charges devrait servir de leçon pour développer l’esprit fédérateur.

    Une chose est sûre. Si Khalfi, et donc le PJD, avait recueilli un consensus au sein du gouvernement avant de lancer la patate chaude, il aurait eu des ailes au parlement. Au lieu de cela, il a dû en découdre d’abord avec les parlementaires de la majorité avant de subir les foudres de l’opposition. Et le gouvernement n’en est qu’à sa première bataille.

    La prochaine, et non des moindres, porterait sur la réforme de la caisse de compensation. En faire que l’affaire de Boulif, ministre des affaires générales, et du PJD serait l’erreur de trop. Car, dans cette majorité, trois composantes étaient déjà dans la gouvernance dans le Cabinet El Fassi. Les associer serait une capitalisation sur un sérieux travail entamé par Nizar Baraka mais non achevé. Ce serait donc une reconnaissance aux partenaires politiques et un atout pour fédérer autour du projet.

    Il ne faut pas être une lumière en politique pour deviner le nombre d’embûches, d’obstacles et de résistance  auxquels fera face ce gouvernement. Se jeter dans la marre des réformes, devant les prédateurs de la rente et les défenseurs du statut-quo, serait une naïveté impardonnable. Plus encore, une attitude qui ferait perdre des années au pays dont le peuple a massivement voté pour un programme réformateur. De grâce, donc, accordez bien vos cordes avant de vous prononcer au risque de prendre plus de temps dans le processus décisionnel.

  • On voit bien que l’épouse de ce lobbiste a été bien gâtée au Maroc

    L’épouse de Gaetan De Royer, consultant au cabinet Communication&Institution transmet ses « chaleureuses salutations » à l’équipe de la DGED

  • Maroc: Le Makhzen et l’affaire Aminatou Haidar (III)

    Email d’Olivier le Picard à Fayçal Laraïchi et Mourad El Ghoul en date de 18 décembre 2009:

    Cher Faycal

    A votre retour des Etats-Unis vous trouverez ci-joint une première note qui je l’espère vous aidera dans le debriefing de l’affaire H A

    Le tableau récapitulatif joint des retombées de presse appuie notre note ;

    Enfin, à cette heure et compte tenu du fait que les médias ont fini semble t il en France de traiter ce sujet , nous avons à toutes fins utiles proposé un draft de communiqué pour monsieur l’Ambassadeur que nous avons

    corrigé avec lui-même et le premier conseiller.

    Monsieur l’Ambassadeur se place ainsi en interlocuteur privilégié ce we si d’aventure les médias voulaient continuer à traiter le sujet en France

    Il nous semble toutefois que compte tenu des vacances et de Noël, il ne faille pas en faire plus en France à ce stade

    En revanche nous sommes à votre disposition pour un débriefing approfondi dans les semaines à venir car il est fort à parier que ce type de provocation va se multiplier dans le futur ;

    Nous pouvons les parer ensemble

    Bien à vous

    Olivier

    Documents joints:

    1) Note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar

    A : Faïçal Laraichi

    De : Olivier Le Picard / Gaëtan de Royer

    Le : 18 décembre 2009

    Objet : Première note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar

    1. Couverture en France

    1.1. Genèse de l’affaire : 13 novembre 2009 (passeport confisqué)

    1.2. la couverture en France de l’affaire Haidar a connu trois phases bien distinctes :

    la première, du 13 novembre au 4 décembre est relativement calme, c’est-à-dire limitée aux médias français à vocation internationale, à faible impact en France ; elle est alimentée par la MAP et par les correspondants espagnols de l’AFP ;

    la deuxième commence le soir du 4 décembre, à la suite du retour avorté de Mme Haidar, qui souligne de manière « spectaculaire » le différent entre l’Espagne et le Maroc ; c’est à partir de cet instant que les premières retombées significatives sont enregistrées (presse écrite généraliste ; quelques télévisions nationales) ;

    la troisième est la plus courte mais la plus intense ; elle est engendrée par les complications médicales du 17 décembre puis le dénouement de l’affaire.

    1.3. Cette dernière phase devrait logiquement se prolonger ce week-end, avant de retomber à l’approche de Noël.

    Pour l’heure, on observe surtout des retombées sur les radios et télévisions françaises à vocation internationale : TV5 Monde, France 24, RFI, Euronews (faible impact). Les grandes radios et télévisions généralistes sont très discrètes. La presse qui a déjà évoqué le sujet (Figaro, Libération, La Croix,…) devrait y revenir demain, pour clore le sujet.

    Depuis la visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri, la position du Maroc est relayée de manière plutôt satisfaisante ; le message consistant à souligner que Mme Haidar n’est pas une militante des droits de l’homme mais une proche du Polisario est bien passé ; plusieurs commentateurs relèvent enfin que le Parlement européen s’est abstenu de condamner l’affaire.

    2. Enseignements

    Il nous semble nécessaire de travailler dès maintenant sur des scénarios de crise et sur les interactions entre les médias marocains, français et internationaux.

    Compte tenu du dénouement de cette affaire, il semble probable que les activistes vont essayer d’entretenir le niveau d’intérêt des médias et générer d’autres affaires semblables.

    Nous pensons que la cellule de crise communication peut parer ces coups médiatiques et les gérer au mieux, à condition :

    d’anticiper les scénarios prévisibles (nouvelles provocations impliquant d’instruire les fonctionnaires sur la manière d’agir,…) ;

    de créer les conditions d’une réactivité immédiate, proportionnée et efficace en termes de communication ;

    de réactiver le plan de contact institutionnel et médiatique en France, autour de M. Laraichi et de M. l’Ambassadeur, pour booster l’efficacité du système de communication en cas de crise.

    La visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri et le travail argumentaire qui a été mené en parallèle, par l’intermédiaire d’une note de synthèse notamment, a permis de mieux faire comprendre la position du Maroc. D’où l’intérêt, à l’avenir, d’anticiper ce type de réponse et d’intervenir, si besoin, très en amont.

    * * *

    Draft communiqué en France

    En-tête Ambassade

    Paris, le 18 décembre 2009

    Dénouement de l’affaire Aminatou Haidar : la loi nationale s’applique sur tout le territoire marocain

    Le Maroc se félicite de l’écoute et de la compréhension manifestées par ses amis et partenaires sur la question du Sahara marocain. Tous ont reconnu que, dans l’attente d’une solution politique définitive, la législation nationale s’applique sur l’ensemble du territoire marocain.

    Le fait que les formalités d’usage aient été accomplies à l’entrée sur le territoire du Royaume est de nature à satisfaire l’ensemble des Marocains attachés au respect total de la loi nationale, par tous, sans exception et sur l’intégralité du territoire marocain. Dans ces conditions, conformément à la tradition de générosité et d’ouverture du Peuple Marocain, le passeport marocain qu’elle réclamait, a pu lui être rendu.

    Cette affaire a permis de démontrer que les agissements de cette activiste n’étaient pas liés à la promotion des droits de l’Homme mais qu’elle avait bel et bien agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement totalitaire, héritier de la Guerre froide. Ce mouvement est soutenu, abrité et financé par l’Algérie qui, par la rigidité de sa position, constitue le principal point de blocage à la résolution de ce conflit artificiel.

    Le Maroc, comme l’ensemble de ses partenaires, rappelle l’importance et la centralité du processus politique de négociation, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, processus engagé à la faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La négociation est la seule stratégie raisonnable pour parvenir à une solution politique définitive au profit d’un Maghreb uni, stable et prospère.

    Contact : M. Redouane Adghoughi, Ministre Conseiller auprès de S.E. M. El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, 01.45.20.91.48.

  • Le Makhzen et l’affaire Aminatou Haidar (I)

    Lors de la crise suscitée par la militante sahraouie Aminatou Haidar lors de sa grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote, aux Iles Canaries, les autorités marocaines ont fait recours au cabinet de lobbying Communication & Institution, sis à Paris.

    Dans cet email, le cabinet fait état de son projet pour défendre la thèse de Rabat :

    Cher Monsieur,

    Comme convenu entre M. l’Ambassadeur et Olivier Le Picard, vous trouverez ci-joint notre proposition de note de synthèse rédigée à partir du document que le Ministre nous a remis ce matin.

    Vous l’avez en format word pour apporter toutes les corrections que vous jugeriez utiles. Comme vous le verrez, nous avons pris le parti de rester sur l’essentiel et le bon droit, pour une utilisation éventuelle auprès de politiques et journalistes français.

    Nous vous adresserons dans un prochain mail une proposition de liste de médias susceptibles de mieux relayer votre position. Cette note pourrait aussi à notre sens être communiquée si besoin aux autorités politiques françaises et être utilisée dans le cadre de votre action de lobbying au Parlement européen (après l’avoir complétée ou modifiée, bien entendu).

    Nous restons à votre disposition pour tout appui complémentaire,

    Bien cordialement,

    Gaëtan de Royer

    Consultant

    C&I – 01.47.42.53.00

    Documents joints:

    ANNEXE 1

    Encadrement de Mme AMINATOU HAIDAR par l’Algérie et les responsables du Polisario

    Encadrement par des responsables du Polisario

    Belgique :

    Le 2 juin 2006, entrevue d’Aminatou Haidar avec l’ambassadeur algérien dans la capitale belge, Halim Ben Attalah, en présence de Mohamed Sidati, « Ministre Conseiller, Délégué de la Rasd en Europe ».

    Le 13 octobre 2007, le prix « Silver Rose 2007 » lui est décerné à Bruxelles, en présence de Mahfoud Ali Beiba.

    Italie :

    Le 14 juin 2006, participation d’Aminatou Haidar à une conférence de presse à Rome, en présence de Omar Mih, représentant du Polisario en Europe, dans la capitale italienne.

    France :

    Visite, le 31 mai 2006, d’Aminatou haudar au Parlement Européen à Strasbourg en compagnie de Mohamed Sidati.

    Le 8 octobre suivant, elle est accueillie à Mantes-La-Jolie par le représentant du polisario à Paris, Sadafa Ahmed Bahia.

    USA :

    Le 2 janvier 2007, Aminatou Haidar est accueillie à New York par Ahmed Boukhari en vue de prendre part à des groupes de travaux sur la condition féminine.

    Le 1er février, elle participe, à Washington, en compagnie de Ahmed Boukhari et de Mouloud Said, représentant dans la capitale américaine, à l’évènement religieux « Breakfeast Prayers ».

    Royaume-Uni :

    Le 7 octobre 2007, Aminatou Haidar a été reçue, ainsi que Khadija Hamdi, par la section locale d’Amnesty International.

    Autriche :

    Aminatou Haidar assiste, le 18 octobre 2008, en compagnie de Mahfoud Ali Beiba, à une conférence-débat de l’Institut Renner.

    Nigeria :

    En octobre 2008, Aminatou Haidar a participé à Abuja, en compagnie de « l’Ambassadeur » Ubbi Bouchraya Bachir, à une semaine de solidarité avec le FP.

    A. Haidar avec Abdellah Baâli ambassadeur d’Algérie auprès des Etats-Unis d’Amérique à la résidence d’Algérie à Washington

    A. Haidar avec Halim Benatallah, ambassadeur d’Algérie en Belgique et Mohamed Sidati, représentant du polisario en Europe (à l’Ambassade d’Algérie à Bruxelles)

    A. Haidar avec Halim Benatallah, Ambassadeur d’Algérie en Belgique

    A. Haidar avec Mahfoud Ali Beiba, « président du parlement de la rasd » et chef de la délégation du polisario pour le processus de négociation et Khalil Sid Ahmed « ministre des territoires occupés » (chargé de la subversion)

    A. Haidar avec Mouloud Said représentant du polisario aux USA

    Mouloud Said représentant du polisario à Washington assurant la logistique pour les activités d’A. Haidar aux Etats-Unis

    Aminatou Haidar arborant le drapeau de la « rasd »

    ANNEXE 2

    Analyse détaillée des fondements de la décision marocaine

    ANALYSE DETAILLEE DES FONDEMENTS DE LA DECISION MAROCAINE

    1. Au regard du droit marocain :

    1. Passeport, une pièce d’identité marocaine :

    1. Au Maroc, comme dans le reste des pays du monde, la Carte d’identité nationale et le passeport sont délivrés à la demande, selon une procédure et sur la base d’un dossier comportant un certain nombre de pièces administratives ;

    2. Madame Haidar a fait le libre choix de demander, suivant la procédure en cours, un passeport marocain et l’a obtenu ;

    3. C’est en tant que Marocaine, détentrice d’un passeport marocain, qu’elle a pu obtenir des visas et se rendre dans de nombreux pays.

    1. Refus d’accomplir les formalités juridiquement exigées d’accès au territoire :

    1. Mme Haidar a refusé de remplir, comme il se doit, la fiche de déparquement.

    2. Les mesures appliquées au Maroc, notamment les formalités d’entrée au territoire, sont universellement établies et exigées. Leur transgression est même passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses, comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique notamment.

    1. Négation de la nationalité marocaine :

    1. Mme Haidar est née Marocaine, en 1966, à Akka, province de Tata (Anti-Atlas), en dehors de la zone connue sous le nom de « Sahara occidental » ;

    2. L’intéressée a affirmé aux services douaniers et au personnel de sécurité qu’elle n’est pas marocaine. Sur ce, elle a affirmé vouloir renoncer à sa nationalité, rendant ainsi caducs ses pièces d’identité nationale ;

    3. C’est donc délibérément que Mme Haidar s’est placée en dehors du code marocain de la nationalité, et partant des protections et garanties qui en découlent.

    4. Face à l’entêtement de Mme Haidar, les autorités marocaines se sont trouvées contraintes d’appliquer la loi. Préférant ne pas accomplir les formalités exigées, l’intéressée a, ainsi, choisi, elle-même, de ne pas accéder au territoire.

    5. La marge entre liberté d’expression et devoir de citoyenneté a été ostentatoirement violée.

    6. Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement.

    1. Au regard du droit international :

    1. Que l’individu soit marocain ou étranger, il doit respecter les formalités exigées aux postes frontières. L’intéressée n’a qu’à respecter le droit. Elle ne l’a pas fait. Le Maroc lui a refusé l’accès à son territoire en application du règlement de l’OACI.

    1. La gestion de cette question ne comporte aucune violation du Pacte des droits civils et politiques à l’encontre de Mme Haidar en tant que citoyenne marocaine. Il est à souligner que le Pacte impose des obligations que Mme Haidar a sciemment refusé de respecter, notamment celles relatives à la préservation de l’ordre public (cf. article 12).

    1. Les actes, les déclarations, les objectifs poursuivis par A. Haidar sont en complète contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998, relative aux « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme ». En effet, l’article 17 de cette résolution impose à chacun, agissant individuellement ou en association avec d’autres, l’obligation du respect de la loi afin de satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique. L’article 19 de la même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétées comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution.

    1. La 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable dans le cas de Mme Haidar. Nous ne sommes ni dans une situation d’hostilités ouverte, ni dans une situation d’occupation ou de violence interne. En effet, depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    1. Le Maroc est légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    Précisions sur l’action médiatique engagée par Aminatou Haidar

    à l’aéroport d’Arrecife (Canaries)

    Le vendredi 13 novembre 2009, lors de son arrivée à l’aéroport de Laâyoune au Maroc, Madame Aminatou Haidar, militante marocaine au service du Polisario, a refusé de remplir les formalités de police et de mentionner sa nationalité sur sa fiche de débarquement, comme l’exige pourtant la réglementation internationale en vigueur. Elle a également renié, par écrit, devant le Procureur du Roi et témoins, sa nationalité marocaine. Cet incident était prémédité : Mme Aminatou Haidar était accompagnée de deux journalistes espagnols appartenant à une compagnie de communication privée rémunérée.

    Son interpellation s’est effectuée dans le respect de la loi, en présence de membres de sa famille, sans préjudice moral ni physique, à l’heure où plusieurs médias, préparés à l’avance, annonçaient de prétendues « arrestation », « enlèvement » et « disparition ». En réalité, Mme Aminatou Haidar n’a pas été autorisée à entrer sur le territoire marocain, en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale, puisqu’elle refusait de remplir les formalités d’usage.

    1. Aminatou Haidar : une militante au service de l’Algérie et du Front Polisario

    Mme Aminatou Haidar se présente volontiers comme une « militante des droits de l’Homme », contribuant à déplacer le débat sur un terrain inapproprié, compte-tenu des enjeux diplomatiques.

    Depuis quelques années, en effet, son activité se résume à troubler l’ordre public au service de la cause indépendantiste sahraouie ; en décembre 2005, elle a été condamnée à 7 mois de prison pour avoir encadré une manifestation violente à Laâyounne, avant de bénéficier d’une grâce royale en janvier 2006..

    Depuis, elle s’est mise au service d’une stratégie algérienne visant à torpiller, par tous les moyens, l’Initiative marocaine d’autonomie du Sahara, pourtant très favorablement accueillie par la Communauté internationale. Elle a utilisé ses fréquents déplacements à l’étranger pour servir de caisse de résonnance au discours du séparatisme et véhiculer toutes sortes d’allégations sur la situation des droits de l’Homme au sud du Royaume. Sous prétexte de défendre les droits de l’Homme, Mme Aminatou Haidar a toujours entretenu des contacts étroits et réguliers avec les services algériens, ses donneurs d’ordre et pourvoyeurs de fonds. Dans tous ses déplacements, elle a bénéficié de l’appui logistique, de l’encadrement diplomatique et du soutien politique des Ambassades d’Algérie. Elle s’est toujours identifiée au Polisario et s’est intégrée dans ses activités à l’étranger (cf. documents annexes joints).

    Durant ces années, Mme Aminatou Haidar, qui profitait de l’espace de liberté et d’ouverture démocratique du Royaume, n’a pas agi en tant que défenseur des droits de l’Homme, mais en tant qu’activiste politique qui travaille ouvertement pour les intérêts d’un gouvernement étranger. Sa grève de la faim doit être perçu comme un « coup » médiatique visant à répondre, par l’émotionnel, au désarroi d’une organisation militaire en plein déclin – le Polisario -, incapable de la moindre ouverture dans le cadre des négociations actuelles parrainées par l’ONU.

    …/…

    2. Les fondements de la décision des autorités marocaines : une réponse proportionnée

    Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement. En affirmant aux services douaniers qu’elle renonçait à sa nationalité marocaine, elle s’est délibérément placée en dehors du code marocain de la nationalité et des protections qui en découlent. Ne souhaitant pas accomplir les formalités d’accès au territoire, pourtant reconnues et exigées dans tous les aéroports du monde, elle a choisi librement de ne pas y accéder. A noter à ce propos que la transgression de ces règles est passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses comme aux Etats-Unis.

    Au regard du droit international, le Maroc a refusé à Mme Aminatou Haidar d’accéder à son territoire en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale.

    Plus généralement, sa conduite est incompatible avec l’article 12 du Pacte des droits civils et politiques des Nations Unies, sur les obligations de préservation de l’ordre public. De même, elle est en contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998 sur les « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme », qui impose le respect de la loi pour satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique ; l’article 19 de cette même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution. Enfin, la 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable car, depuis le cessez-le-feu de 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    Le Maroc est donc légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    La situation de Mme Aminatou Haidar a été immédiatement exploitée par l’Algérie et le Polisario comme élément de surenchère et de chantage pour reporter la reprise des négociations. Sa grève de la faim, entamée le 13 novembre 2009 à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries, si douloureuse qu’elle puisse être pour cette militante et sa famille, ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé avec le Polisario sous l’égide des Nations-Unies.

    * * *

  • Nous sommes désolés du désagrément causé. Cette page n’existe plus. Nous vous proposons de jeter un oeil à nos dernières publications:

    Histoire du hacker Chris Coleman

    Un mystérieux hacker tente de déstabiliser le régime marocain

    Un internaute qui se fait appeler Chris Coleman publie depuis des semaines des informations confidentielles sur son compte Twitter.

    Un mystérieux hacker publie depuis trois mois quantité de documents visant à mettre à mal le régime marocain. Sur son compte Twitter, Chris Coleman, c’est son nom, diffuse des correspondances et mails piratés, des dossiers classés confidentiels, mais aussi des photos privées et des informations sur la vie intime de certains responsables du pays. Ce samedi aprés-midi, le compte Twitter @chris_coleman24 a encore publié une salve de documents.

    Ces contenus auraient été obtenus en piratant les boîtes mail de personnalités politiques et médiatiques, comme celle de Salaheddine Mezouar, ministre marocain des affaires étrangères. Si certains documents ont été authentifiés, d’autres sont sujets à précaution.

    Toutefois, certaines révélations semblent avoir du crédit. Car récemment, le journal espagnol El Mundo a repris l’un des tweets de Coleman, selon qui la France et le Maroc n’auraient plus de coopération concernant la lutte antiterroriste depuis la crise diplomatique entre les deux pays du printemps dernier. Ce qui fait dire au quotidien espagnol que les services antiterroristes espagnols joueraient désormais les intermédiaires entre Rabat et Paris.

    Un hacker au service des Sahraouis

    Mais qui se cache derrière ce personnage et quel but précis poursuit-il? Personne ne semble connaître son identité. L’une des causes les plus les plus chères à Chris Coleman concerne la défense des Sahraouis et l’autodétermination du Sahara, à laquelle il consacre la majeure partie de ses tweets.

    Il s’agit là d’un dossier épineux puisque le Maroc propose un plan d’autonomie de la région tandis que le Front Polisario, un mouvement politique et armé du Sahara occidental soutenu par Alger, revendique l’indépendance du territoire depuis le départ des Espagnols en 1976.

    Toutefois, le mystérieux hacker (ou le collectif derrière) pourrait bien chercher à brouiller les pistes quant à son identité. Le fait qu’il ait volontairement laissé des traces indiquant des origines algériennes interpelle. En effet, sur l’une des plateformes qui lui servent à diffuser ces documents, Chris Coleman s’est enregistré sous le nom de «Mousa E.», tout en se géolocalisant en Algérie. Impossible de savoir s’il s’agit là d’un indice ou d’une fausse piste.

    Silence du côté des officiels

    Mais les responsables politiques marocains ne sont pas les seuls visés, puisque Chris Coleman s’attaque aussi aux milieux franco-marocains. Selon lui, le gouvernement marocain aurait rémunéré quatre journalistes de grand médias français.

    Le régime marocain n’a pas esquissé de réaction notable à cette affaire, préférant se réfugier dans un quasi silence. Ses relais privilégient toutefois la «piste polisario-algérienne».

    Le Figaro, 3 janvier 2015

    Chris Coleman, le « Wikileaks marocain » qui embarrasse le Makhzen

    Depuis début octobre, des centaines de documents de la diplomatie marocaine sont publiés pêle-mêle sur Twitter par un mystérieux hacker, sous le pseudo @chris_coleman24. Corruption de journalistes étrangers par le régime marocain, coulisses de la politique chérifienne sur la question du Sahara Occidental : les informations dévoilées par ces câbles diplomatiques n’ont pas encore été vérifiées. Le régime marocain n’en a cependant pas démenti l’authenticité et reste si embarrassé par ces révélations qu’il n’a pas encore fait de déclaration publique… Retour en 4 questions sur cette affaire loin d’être close.

    Quels sont les types de documents publiés par le hacker Chris Coleman?

    Depuis le début du mois d’octobre, un hacker prénommé « Chris Coleman » sur les réseaux sociaux publient des documents embarrassants pour le régime marocain. Correspondances entre diplomates, mail personnels, dossiers confidentiels : ces documents concernent principalement le ministère marocain des Affaires étrangères et la mission marocaine à l’ONU, relève le journal Mediapart dans un article publié mardi. Le hacker aurait ainsi réussi à pirater les boîtes mail de personnalités politiques et médiatiques comme l’actuel ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar ou sa ministre déléguée Mbarka Bouaida.

    Que révèlent ces câbles diplomatiques ?

    Ces documents sont au nombre d’une centaine et restent pour certains difficiles à authentifier. La plupart des informations révélées par ces câbles diplomatiques sont liées à la position du régime marocain sur le dossier du Sahara Occidental et montrent, ce qui n’a pas surpris les observateurs réguliers de cette question, que la diplomatie chérifienne est guidée par la question sahraouie.

    Financement du lobby pro-marocain en France et au Etats-Unis, accointance des services secrets du Maroc avec le lobby juif, les informations livrées par « Chris Coleman » attaquent le royaume chérifien sur des points sensibles. Ces révélations ciblent ainsi des journalistes français, américains et même italiens qui auraient été achetés par les services de contre-espionnage marocains pour défendre les intérêts du Maroc dans le conflit sahraoui. Le dénommé « Chris Coleman » pointe aussi du doigt trois fonctionnaires de l’ONU qui auraient échangé des informations avec des diplomates marocains, notamment l’ex-ambassadeur à Genève, Omar Hilale, devenu en avril représentant permanent du Maroc aux Nations unies à New York.

    Le hacker révèle surtout les dessous du renoncement des Etats-Unis à leur demande d’élargissement du mandat de la Minurso (la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) aux droits humains auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU. A ce sujet, le journaliste espagnol Ignacio Cembrero évoque, dans un article repris par le journal électronique Orient XXI, l’échange entre Barack Obama et le roi Mohamed VI, dans lequel on apprend que le Maroc s’engage à trois concessions en échange du recul de la Maison Blanche : l’arrêt du jugement des civils par des tribunaux militaires, la facilitation des visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et la légalisation des associations sahraouies indépendantistes comme le Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (Codesa) du militant Aminatou Haidar.

    Que sait-on de l’identité du fameux « Chris Coleman » ?

    Mais qui se cache derrière le mystérieux pseudonyme, mi-jazzman mi-footballeur, de « Chris Coleman » ?

    Si un commentaire laissé sur Twitter semble éclairer ses motivations [« fragiliser le Maroc, notamment son appareil diplomatique »] et mettre sur une piste algérienne, le pure-player français Mediapart appelle à la prudence. Si une partie des documents semble authentique, l’anonymat de celui qui les a publiés et la méconnaissance de ses mobiles doivent nous mettre en garde, dit-il.

    « La masse de documents mis en ligne rend improbable une falsification systématique. Mais face aux contestations et risques de manipulation, et tant que Chris Coleman se refusera à communiquer avec une ONG ou des journalistes, il serait risqué de considérer que tous ces documents sont authentiques. Seule une vérification au cas par cas, évidente pour certains et beaucoup plus complexe pour d’autres, permettra de faire le tri. » écrivent les journalistes de Mediapart.

    Peut-on alors parler d’un « Wikileaks marocain » ? Plusieurs médias soulignent le manque de professionnalisme de ce hacker mystérieux. Ainsi Mediapart écrit que Chris Coleman « n’a rien d’un lanceur d’alerte » tel que Bradley Manning (aujourd’hui Chelsea) qui avait contacté Wikileaks et pris la responsabilité de la divulgation d’information tout en protégeant ses sources. Chris Coleman n’a pas non plus l’étoffe d’un Edward Snowden, cet ancien agent de la NSA qui insistait sur la séparation des rôles de lanceurs d’alerte de journalistes, ces derniers étant chargés de vérifier et de choisir les documents des lanceurs d’alerte qu’ils jugeaient d’intérêt public. « Chris Coleman et ses supporters ne s’embarrassent pas de ces considérations » selon Mediapart.

    Quelles conséquences pour le Maroc ?

    Le régime marocain n’a pas jugé utile de réagir publiquement à ces « fuites » qui durent depuis trois mois. Si « Chris Coleman » est dans toutes les conversations dans les couloirs des institutions marocaines, aucune explication ni déclaration publiques n’ont été faites par les autorités. L’opposition et la presse se sont elles aussi enfermées dans le silence, note le journaliste espagnol Ignacio Cembrero. Ce dernier analyse cette absence de débat sur un sujet clé, la sécurité informatique du régime et les conséquences que peuvent avoir ses fuites, par le manque d’assurance du Maroc sur la question du Sahara. « Le pouvoir exécutif marocain n’est pas assez sûr de lui : il se sent trop harcelé sur « son » Sahara pour en débattre sur la place publique. Les quelques revers diplomatiques qu’il a subis lui font oublier que les poids lourds de la communauté internationale, à commencer par les États-Unis, souhaitent que l’autonomie soit la solution accordée pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis 39 ans » écrit Ignacio Cembrero.

    Ces révélations ont-elles pour autant de réelles chances de déstabiliser le régime marocain ? Pour Pierre Haski, co-fondateur du site d’information Rue 89, ces fuites n’ont pas changé la donne de la politique intérieure marocaine. « Le principal résultat des révélations de « Chris Coleman », quelle que soit son identité, aura été d’affaiblir ce réseau d’influence marocain en Europe et aux Etats-Unis. A la fois en détruisant les contacts déjà établis, et en rendant sans doute plus prudents tous ceux qui, dans l’avenir, seront approchés, même de manière amicale, par des officiels ou para-officiels du royaume. » écrit ce fin observateur du Maghreb. « Loin d’un WikiLeaks marocain. » conclut-il.

    Algérie Focus, 25 décembre 2014

  • La visite de MBS à Alger et à Tunis provoque la polémique

    À Alger, une pétition circule pour dénoncer la visite du prince héritier. À Tunis, la société civile appelle à manifester contre sa venue. À Rabat, où il ne passera pas, on analyse les raisons d’un « boycott »

    ALGER – Mohammed ben Salmane a entamé jeudi aux Émirats arabes unis une tournée à l’étranger sur « instruction » de son père, le roi Salmane, « soucieux de renforcer les relations du royaume aux niveaux régional et international » et de poursuivre « la coopération et les contacts avec les pays frères dans l’ensemble des domaines », selon un communiqué du cabinet.

    Mais à Alger, la visite du prince héritier saoudien, annoncée par son cabinet pour le 6 décembre, fait réagir médias et réseaux sociaux.

    « Le prince héritier cherche une légitimité ‘‘arabe et islamique’’ dans la crainte que ses rivaux prennent le pouvoir par la force et le privent de la fonction de gardien des deux lieux saints de l’islam en remplacement de son père vieillissant », écrit le site d’information Algérie Patriotique.

    Le même journal électronique considère qu’à travers cette visite, dans le cadre d’une tournée dans plusieurs pays arabes, « Mohammed ben Salmane cherche à se refaire une virginité auprès des ‘‘frères arabes’’, en donnant sa version des tenants et des aboutissants de cette affaire [l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi] qui a confirmé la nature brutale et sauvage du régime saoudien ».

    Selon des médias américains, la CIA n’a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre. Mais le président Donald Trump a assuré mardi que l’agence américaine de renseignement extérieur n’avait « rien trouvé d’absolument certain », et réaffirmé son soutien aux dirigeants du royaume.

    Après la position de Donald Trump, « il est difficile de ne pas voir cette tournée régionale comme un tour d’honneur », a déclaré à l’AFP Kristin Diwan de l’Arab Gulf States Institute à Washington. « Se rendre dans des pays amis oblige ces États à manifester leur soutien au prince héritier, et sert à rallier un soutien régional avant le G20 », selon elle.

    Une pétition, signée par un peu plus d’un millier de personnes, a été lancée par des internautes algériens exigeant l’annulation de cette visite. « À cause des nombreuses victimes qui, comme nos frères du Yémen, doivent ressentir notre solidarité d’Algériens dignes de songer à leur vulnérabilité, les autorités algériennes sont interpellées pour ne pas convenir à des crimes non encore élucidés ».

    Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP, islamistes), Abderrezak Makri, a déclaré aux médias qu’« accueillir le prince héritier durant cette période n’est favorable ni à l’image de l’Algérie, ni à sa réputation ».

    Pour Makri, MBS est responsable de « la mort d’enfants et de civils au Yémen, de l’emprisonnement de beaucoup de prédicateurs, de juristes et d’hommes de culture au Royaume et, dernièrement, de l’assassinat ‘‘daechien’’ de Djamel Khashoggi ».

    Le leader du parti islamiste a également expliqué que le prince héritier venait à Alger pour « peut-être rassurer l’Algérie sur la chute des prix du pétrole et qu’il ambitionne de la transformer en république bananière ».

    L’Algérie dépend principalement de ses ressources en hydrocarbures et chaque chute du prix du baril menace fortement ses équilibres économiques.

    Les autorités algériennes n’ont pour le moment pas confirmé cette visite.

    Colère en Tunisie

    En Tunisie, où MBS doit arriver mardi 27 décembre, une cinquantaine d’avocats ont été chargés par des journalistes, des blogueurs et des activistes de porter plainte devant les tribunaux tunisiens dans le but de s’opposer à cette visite.

    Dans une lettre ouverte au président tunisien, Béji Caïd Essebsi, le Syndicat national des journalistes tunisiens dénonce cette visite, la qualifiant de « provocation » et de « violation criante des principes de la révolution de 2011 ».

    « Le sang de Khashoggi n’a pas encore séché. L’assassin Mohammed ben Salmane n’est pas le bienvenu en Tunisie », a dénoncé Neji Bghouri, président du syndicat des journalistes.

    Dans cette lettre, le SNJT parle du prince héritier saoudien comme d’un « véritable danger pour la paix et la sécurité dans le monde » et un « ennemi de la liberté d’expression ».

    Alors que le conseiller à la présidence Noureddine ben Ticha a affirmé à l’antenne de Mosaïque FM que « MBS était le bienvenu en Tunisie, à l’image des autres dirigeants arabes », des militants ont appelé à une manifestation devant le palais présidentiel à Carthage mardi, jour de l’arrivée du prince héritier.

    Le Maroc, « boudé » et « boycotté »

    Au Maroc, où aucun déplacement n’est prévu, Tel Quel s’interroge sur les raisons d’un « boycott » : « Officiellement, il n’existe aucune tension entre Rabat et Ryad, qui a nommé, le 18 novembre, un nouvel ambassadeur au Maroc en la personne d’Abdellah ben Saad Al Ghariri », note le magazine qui rappelle qu’un mois plus tôt, le roi Mohammed VI recevait le ministre de l’Intérieur saoudien.

    En juin, le soutien de Riyad au trio nord-américain États-Unis-Mexique-Canada au détriment du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde de 2026 avait toutefois été mal reçu à Rabat. D’autant que, comme le rappelle Tel Quel, « le conseiller du roi Salmane et le président du comité olympique saoudien et de l’Union des associations arabes de football (UAFA) avaient indirectement critiqué le Maroc à travers des sorties médiatiques ».

    « Cela permet de jauger la qualité des relations entre le Maroc avec ses partenaires du Golfe. Autrefois alliés indéfectibles, leurs relations avec le Maroc se sont grandement détériorées suite au renforcement de la position de Mohamed ben Salmane, et surtout en raison de la neutralité du Maroc dans la crise du Qatar », avait à l’époque déclaré un analyste sportif marocain à Middle East Eye. 

    Le site d’informations le Desk estime que cette situation montre combien « les différends entre Rabat et Riyad n’ont pas été aplanis ». Le site rappelle aussi que début juillet « des sources saoudiennes avaient annoncé que le roi Salmane avait annulé son traditionnel séjour estival à Tanger en raison du coup de froid dans les relations entre les deux royaumes ».

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