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  • Injustices sociales et contestations politiques au Maghreb

    Les révoltes au Maghreb s’inscrivent dans un contexte caractérisé par l’arrivée de nombreux jeunes sur le marché du travail, par des économies incapables de répondre à leurs demandes et par des institutions politiques délégitimées. Provoquées initialement par la répercussion de l’augmentation du prix des matières premières sur les prix des produits de consommation de base, ces révoltes auraient pu se transformer en émeutes de la faim et se terminer par des arrestations massives dans le cadre d’une politique de répression. Mais, à la différence du passé, elles se sont transformées en un soulèvement pacifique, dans la plupart des pays concernés, et insurrectionnel en Libye. L’incapacité des forces de police à rétablir l’ordre a contraint l’armée à jouer un rôle d’arbitre entre les révoltés et les présidents pris à parti par la population. En Egypte et en Tunisie, très habilement, celle-ci a exploité l’opportunité qui lui était offerte de réapparaître comme l’alliée du « peuple ». Ce choix stratégique partait du constat que le précédent algérien des années 1990 serait inapplicable dans des pays dépourvus des moyens considérables financiers issus de la vente des hydrocarbures. En somme, ces révoltes démontrent que les modes de domination fondés sur la peur, voire la terreur, ne garantissent plus la stabilité d’un régime ; en même temps, elles soulignent les limites du modèle clientéliste fondé sur la cooptation des élites et la redistribution arbitraire des ressources. Considérés par les populations comme des organisations mafieuses et confrontés à ces bouleversements, les régimes autoritaires semblent dépourvus de moyens susceptibles de répondre aux défis que posent la démographie, les revendications démocratiques et la révolution internet. Les révoltes du Maghreb permettent de jeter un regard nouveau sur le fonctionnement, et en particulier sur les modes de concentration des richesses, devenus insupportables pour des populations contraintes, pour la majorité, de vivre avec des moyens dérisoires.

    Des révoltes sociales prévisibles

    En un demi-siècle, la population du Maghreb a été multipliée par 3,4, passant de 25,7 millions d’habitants en 1950 à 77,8 millions en 2001. L’espérance de vie a gagné 25 ans (de 42 à 67 ans), à l’exception de la Mauritanie où celle-ci ne dépasse pas 50 ans.

    Cette révolution démographique a pour conséquence une augmentation de la population des 20-40 ans de 23 millions en 2000 à 28 millions en 2010. Cette tranche d’âge représente désormais 36% de la population totale et il faudra attendre 2030 pour la voir diminuer, et ne plus représenter que 33 %. Certes, à long terme la pression démographique, en particulier le poids des jeunes dans la pyramide des âges, déclinera en raison de la chute du taux de natalité.

    Et cela en raison de la diminution du taux de fécondité, passé de 7 à 8 enfants par femme en 1970 à moins de 3 en 2000. Mais, pour lors, la tranche d’âge des 20-40 ans est confrontée à la faiblesse de la création d’emplois dont le rythme est inférieur à la croissance de la population. Compte tenu du niveau de chômage au Maghreb, les pays de cette région devront créer quelque 22 millions d’emplois au cours des deux prochaines décennies pour occuper à la fois les chômeurs et les nouveaux venus sur le marché du travail.

    Si l’on peut considérer qu’une partie des  jeunes femmes seront contraintes à sortir de la population active pour des raisons familiales (en 2000, la participation des femmes à la population active était de 31% en Algérie, 43% au Maroc et 39% en Tunisie), il n’en demeure pas moins que quelques millions d’individus se retrouvent confrontés à une absence d’emplois. De façon prévisible, les défis que pose le stress démographique se situent à plusieurs niveaux. A court terme, la région devra faire face à la consolidation d’un chômage de masse aux conséquences politiques et sociales explosives (le basculement des chômeurs diplômés dans les mouvements de contestation politique était prévisible), le développement exponentiel des projets migratoires et le développement d’une économie informelle. La contestation en Libye montre que même dans ce pays, le stress démographique a pu servir de terreau à la mobilisation contre le régime : en 1973 la population libyenne est estimée à 2 millions d’habitants ; elle atteint en 5,6 millions en 1995 dont 1,7% de moins de quinze ans. Le rajeunissement de la population est évident et inhérent à un taux d’accroissement annuel de 4,21%, un des plus élevés du monde arabe. A cette augmentation démographique s’ajoute une urbanisation accélérée.  En 1950, la population urbaine représentait 20 % de la population totale, 26% en 1960, 45% en 1970, 62% en 1980 et 80% en 1995.  Dans cette perspective le développement de la pauvreté au Maghreb ne pouvait que s’accroître : on compte 5,3 millions de personnes au Maroc et 9 millions d’Algériens sont considérés comme vivant au-dessous du seuil de pauvreté ! Pis : le taux de pauvreté, qui avait reculé de 21 à 13% au cours de la période 1984-1992, a grimpé à 19% en 2000.

    En outre, le secteur agricole se porte mal. En effet, au Maroc, 41% de la population vit dans les campagnes, 40% en Algérie et 36% en Tunisie, soit 30 millions de personnes.  La population active agricole atteint 8 millions d’individus ; elle représente 34% de la population active totale au Maroc, 23,5% en Tunisie et 23,6% en Algérie. La part du secteur agricole dans le PIB, en 2003, est de 11% en Algérie, 13% en Tunisie et 18,3% au Maroc. Bien que le secteur agricole demeure toujours très important au Maghreb, il ne parvient pas à assurer la sécurité alimentaire. On estime à 3,8 millions le nombre de personnes en situation de malnutrition. En 2002, ce chiffre correspond à 1% de la population tunisienne, 5,6% de la population algérienne et 6,8% de la population marocaine. Le monde rural est d’autant plus poussé à partir vers les villes que son accès aux infrastructures (eau, santé) est très réduit : 56% de la population rurale a accès à l’eau potable au Maroc (99% de la population urbaine) ; 31% a accès à des services sanitaires (83% des urbains). En Tunisie, 60% de la population rurale a accès à l’eau potable (94% des urbains) et 62% à des services sanitaires. La population rurale a connu une amélioration de ses conditions de vie mais elle reste confrontée à des problèmes de pauvreté et de sous-emploi. La migration interne vers la ville et l’économie informelle prospère se comprennent mieux au regard de cette situation.  Dans une région comme le Rif, l’une des plus pauvres du Maroc, l’activité économique principale est la culture du cannabis : 75% des villages, soit 96 000 familles ou 800 000 personnes, s’y consacrent. Certes la culture du cannabis fixe les populations et apporte un complément de revenus pour les familles mais elle détruit l’écosystème ! A terme les conséquences pour l’environnement sont dramatiques : destruction des forêts, déboisement, utilisation massive d’engrais minéraux au détriment d’engrais organiques. Selon le GERIF, le cannabis est responsable de la disparition de 1000 ha de forêts par an : entre 1967 et 1987, 40% de la superficie couverte par les forêts a disparu. Dans cette perspective, les revenus issus de l’économie de la drogue fixent pour l’instant les populations mais il est à craindre que la destruction de l’écosystème et la faillite des projets de développement de cultures alternatives ne conduisent les populations du Rif à migrer. Au Maroc, la « rurbanisation » s’accompagne de l’émergence de « béton ville » où se créent des bidonvilles. En 2003, un recensement estimait à 886 le nombre de bidonvilles répartis sur 18 villes moyennes. Jusque-là méconnus, les bidonvilles, notamment ceux de Casablanca, sont devenus un enjeu de politique publique et de sécurité à la suite des attentats commis dans cette ville et à Madrid.

    L’économie informelle joue un rôle très important en Afrique du Nord. Selon différents rapports elle contribue, au Maroc par exemple, pour 17% à la production de la richesse nationale et, dans certaines branches comme le bâtiment et les travaux publics, le secteur informel occupe 52% de la main d’œuvre, 40% de la production et 55% de la valeur ajoutée. Les femmes sont très présentes dans l’économie informelle en particulier dans les fonctions d’aide familiale et de travailleuse à domicile. En milieu rural, elles sont mises à contribution « dans l’artisanat, les travaux de la laine, la vannerie et la poterie » ; elles constituent une main d’œuvre « quasi gratuite ».  En 1985, en Algérie l’emploi informel était estimé à 25% de l’emploi total hors agriculture ; il est passé à plus de 40% en 2001 ! En 2003, la population active d’Algérie s’élevait à 8,7 millions d’individus sur lesquels 2 millions étaient officiellement chômeurs. Environ 2,5 millions d’individus exercent une activité dans le secteur informel dont un million recensés comme chômeurs.

    D’insupportables injustices sociales

    Dans ce contexte social, la concentration des richesses soulève un problème politique majeur : celui de la redistribution des ressources financières. Depuis les indépendances, l’absence d’institutions politiques susceptibles d’exercer un contrôle démocratique sur les ressources de l’Etat a généré des situations d’hégémonie économique parmi certains acteurs politiques, situations largement dénoncées et remises en question par les contestataires du printemps arabe. Les révélations de Wikileaks soulignent ce que les populations de la région connaissaient déjà des pratiques généralisées et institutionnalisées de corruption. A l’instar de la Grèce, seul un aveuglement volontaire de l’Union européenne et des institutions internationales, explique le maintien, jusqu’au printemps arabe, d’une perception enchantée de la région. Ainsi, et en dépit des études critiques sur ce pays, notamment celles de Béatrice Hibou, la Tunisie de Ben Ali a longtemps représenté le « meilleur élève » du Maghreb. Parmi les facteurs assurant la promotion du régime, la dimension du « succès » économique de la Tunisie était constamment mise en relief afin de mieux marquer la différence avec les pays voisins, pourtant plus riches mais moins développés. Ainsi pour certains : « le président Ben Ali a repris les choses en main, redressé la barre, ramené l’espoir dans le cœur de la population, insufflé aux dirigeants d’entreprises et aux acteurs économiques la passion de bâtir et le goût de se surpasser » (Brissette, Dupont, Guitouni 2003) ! Comme le souligne la mission économique de l’Ambassade de France à Tunis en juin 2007 : « Entre 1995 et 2006, le PIB de la Tunisie a augmenté de 4,8%  par an en moyenne. La croissance s’est élevée à 5,4% en 2006 et les autorités prévoient 6% ». Ces taux de croissance expliquent en partie la bonne image de la Tunisie, même si la dynamique est alimentée par la croissance des crédits. Mais pour l’opposant au régime, derrière ces chiffres se cachent la mainmise d’un clan, celui des Trabelsi, sur les rouages de l’ensemble des secteurs économiques. De même derrière l’image rassurante de l’Egypte de Moubarak, le journal The Guardian, souligne que la richesse des Moubarak est estimée à plus de 30 milliards de dollars. Certes, au regard des avoirs de la famille Kadhafi (plus de 100 milliards de dollars), la Tunisie et l’Egypte font pâle figure. Pour les Libyens, la mainmise des Kadhafi sur la richesse du pays est une histoire ancienne dasn, laquelle il faut chercher les raisons du refus de Qadhafi de quitter le pouvoir comme l’ont fait Ben Ali et Moubarak. A la différence de ces derniers, Kadhafi est le fondateur d’un régime et le gardien d’un système là où les autres n’en ont été que les heureux successeurs. Pour Qadhafi, la Libye, c’est lui ; et autant dire que, s’il devait la perdre, ce serait pour la laisser dans l’état où il l’a trouvée, c’est-à-dire dans la misère…La résistance du clan Kadhafi à suivre le chemin de Ben Ali et Moubarak a tenu principalement au refus de reconnaître que la Libye n’est pas leur propriété.

    Aussi lorsque Seif el Islam annonçait que « La Libye [serait] un pays moderne, avec des infrastructures modernes, un PND  élevé. Ses citoyens [auraient] le meilleur niveau de vie de la région. La Libye [aurait] des relations proches avec le reste du monde, avec l’Afrique, un partenariat avec l’Union européenne. Elle [adhérerait] à l’OMC… » (Le Figaro, 8 décembre 2007), seuls ses partenaires commerciaux européens et asiatiques le prenaient au sérieux. Pour les Libyens, ces propos confirmaient que la démocratie et la liberté ne figuraient pas dans l’agenda politique du successeur désigné de Mouammar Kadhafi. En somme, la Libye resterait la propriété du clan. Pourtant, en avril 2008, Seif el Islam, faisait valoir que son groupe, Al-Ghad Média Group (la chaîne satellitaire al Libi, la radio Eman al Libi, les journaux Quryna et Oea) était nécessaire à la société libyenne qui avait besoin de « plusieurs médias qui abordent la corruption ». Effectivement, entre 2007 et 2008, le pays expérimente une relative « libéralisation » de ses médias. Mais dès mai 2009, un décret du gouvernement met un terme à cette expérience en nationalisant son groupe. Quelques mois plus tard, vingt journalistes travaillant pour Al Ghad sont arrêtés et détenus durant plusieurs jours. De façon symbolique, quatre journalistes travaillant à radio Benghazi sont également arrêtés pour avoir dénoncé en direct les pratiques de corruption au sein du gouvernement et surtout le massacre de la prison d’Abou Salim en 1996. Jusque-là, seule Internet permettait d’aborder ces sujets. Des forums, comme celui sur le développement humain, possèdent un site exclusivement consacré à la corruption en Libye. Mais selon l’Union internationale des télécommunications, seuls 5,5% de la population ont accès à internet… La Libye, comme l’Algérie, nous montrent que la rente pétrolière ne protège pas des révoltes.

    En effet, des émeutes secouent l’Algérie régulièrement mais aucune n’est parvenue à impulser une dynamique de révolte susceptible de catalyser les griefs et les doléances qui traversent la société algérienne.  Ainsi, en 2004, le prix administré de gaz butane augmentait, passant de 170 à 300 dinars. En janvier 2005, en plein hiver, des émeutes que la presse qualifie « d’émeutes du gaz » éclatent dans la wilaya de Djelfa et se répandaient dans le centre et l’Ouest du pays. Depuis cette date, le sud de l’Algérie est l’objet de soulèvements réguliers portés par un sentiment d’injustice : au nom de quoi la principale source de revenus extérieurs du pays – en l’occurrence les hydrocarbures – serait-elle contrôlée, gérée et distribuée par des élites « étrangères » aux régions pétrolifères (en fait venues de la capitale Alger) et non par ceux qui y vivent ? Pour la première fois, la population exprime son droit au contrôle de la principale ressource et réclame des comptes au gouvernement sur le choix de ses dépenses.  Pourquoi la région la plus riche en ressources énergétiques n’est-elle pas mieux dotée en infrastructures civiles ? Pour les émeutiers, la raison réside dans leur identité berbère. En mai 2008, dans la vallée du Mzab, la ville de Berriane est devenue le symbole de l’affrontement entre Arabes et Berbères. Dans les rues de cette ville ont manifesté des personnes convaincues que le montant de la redistribution de la richesse pétrolière est liée à l’appartenance ethnique ou raciale. Après la contestation et la violence des islamistes est venu celui de la revanche des terroirs, de la Kabylie au Mzab. En 2006, selon une étude de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) pour le compte du ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale, plus de 177 communes (sur les 1200 que comptent l’Algérie) sont considérées comme défavorisées ; elles se situent pour 11% dans les régions du Nord, 53% dans les Hauts Plateaux et 36% dans la région du Sud. Le revenu des ménages y varie de 5000 à 10 000 dinars/mois (50 à 100 euros). En fait, entre 1989 et 2003, le salaire moyen a baissé de 20%, « engendrant un sentiment d’appauvrissement qui ne s’est pas dissipé quand la situation économique s’est améliorée et que des augmentations de salaires ont été effectuées » (p. 32). Traumatisée par l’effondrement du prix du baril de pétrole en 1986, la population algérienne a gardé de cette période, la conviction que la richesse pétrolière est aléatoire : dans les années 1990, 25 % de la population était considérée comme pauvre, 4 millions de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec un dollar par jour ; 22 % étaient privés d’accès à un point d’eau potable. Épuisée par la guerre civile, la population n’a ni la force ni l’énergie pour se révolter.

    Plutôt que de chercher à renverser un président, qui n’est pas perçu comme le symbole du pouvoir, les salariés ont préféré exploiter le contexte révolutionnaire pour négocier des augmentations ! A la différence de l’UGTT qui a basculé du côté des opposants au régime de Ben Ali, les syndicats algériens ont défendus leurs catégories professionnelles, privant les sans-emplois d’un outil de mobilisation sans pareil.  Contre toute attente, l’Algérie ne se soulève pas. En dépit des centaines de manifestation (2000 pour l’année 2010) qui ont eu lieu, aucune ne s’est transformée en mouvement de masse : elles sont pour la plupart sectorielles et ne réclament pas le départ de Bouteflika mais des augmentations de salaires ! Alors que l’on cherche à comprendre comment la Tunisie et l’Egypte sont parvenues de façon inattendue à chasser leurs présidents respectifs, on s’interroge sur l’incapacité de l’Algérie à produire une action collective pacifique susceptible  de la faire basculer dans le camp des pays en transition.

    En effet, force est de constater que, depuis 2003, le gouvernement consacre 50 % de la fiscalité pétrolière à des transferts sociaux (770 milliards de dinars), soit environ 13 % du PIB, pour corriger les effets destructeurs du contre-choc pétrolier (1986-2001). Les résultats sont là : le taux de pauvreté est tombé à 4,9 % de la population totale pour 12,1 % en 2000. Il n’en reste pas moins que, si la pauvreté a reculé, la précarité demeure le lot de la majorité : 4 millions de personnes (la moitié de la population active) ne disposent d’aucune protection sociale et demeurent employés dans l’économie informelle (secteur des services, agriculture et bâtiment) ; 500 000 jeunes quittent prématurément le système scolaire sans aucune formation puisqu’ils constatent que le taux de chômage augmente avec le niveau d’étude (17% des chômeurs ont un diplôme du supérieur).

    Le traumatisme de la guerre civile hante toujours les familles algériennes qui ne souhaitent pas s’engager dans un processus de contestation politique par crainte d’une régression vers une situation de violence. A la différence de la Tunisie et de l’Egypte, les jeunes, s’ils manifestent, ne bénéficient pas de la compréhension sympathique de leurs parents. Les autorités algériennes exploitent habilement la peur des familles de voir l’Algérie à nouveau basculer dans la violence. Le deuxième facteur qui distingue l’Algérie est la certitude que l

    Les révoltes au Maghreb s’inscrivent dans un contexte caractérisé par l’arrivée de nombreux jeunes sur le marché du travail, par des économies incapables de répondre à leurs demandes et par des institutions politiques délégitimées. Provoquées initialement par la répercussion de l’augmentation du prix des matières premières sur les prix des produits de consommation de base, ces révoltes auraient pu se transformer en émeutes de la faim et se terminer par des arrestations massives dans le cadre d’une politique de répression. Mais, à la différence du passé, elles se sont transformées en un soulèvement pacifique, dans la plupart des pays concernés, et insurrectionnel en Libye. L’incapacité des forces de police à rétablir l’ordre a contraint l’armée à jouer un rôle d’arbitre entre les révoltés et les présidents pris à parti par la population. En Egypte et en Tunisie, très habilement, celle-ci a exploité l’opportunité qui lui était offerte de réapparaître comme l’alliée du « peuple ». Ce choix stratégique partait du constat que le précédent algérien des années 1990 serait inapplicable dans des pays dépourvus des moyens considérables financiers issus de la vente des hydrocarbures. En somme, ces révoltes démontrent que les modes de domination fondés sur la peur, voire la terreur, ne garantissent plus la stabilité d’un régime ; en même temps, elles soulignent les limites du modèle clientéliste fondé sur la cooptation des élites et la redistribution arbitraire des ressources. Considérés par les populations comme des organisations mafieuses et confrontés à ces bouleversements, les régimes autoritaires semblent dépourvus de moyens susceptibles de répondre aux défis que posent la démographie, les revendications démocratiques et la révolution internet. Les révoltes du Maghreb permettent de jeter un regard nouveau sur le fonctionnement, et en particulier sur les modes de concentration des richesses, devenus insupportables pour des populations contraintes, pour la majorité, de vivre avec des moyens dérisoires.

    Des révoltes sociales prévisibles
    En un demi-siècle, la population du Maghreb a été multipliée par 3,4, passant de 25,7 millions d’habitants en 1950 à 77,8 millions en 2001. L’espérance de vie a gagné 25 ans (de 42 à 67 ans), à l’exception de la Mauritanie où celle-ci ne dépasse pas 50 ans.

    Cette révolution démographique a pour conséquence une augmentation de la population des 20-40 ans de 23 millions en 2000 à 28 millions en 2010. Cette tranche d’âge représente désormais 36% de la population totale et il faudra attendre 2030 pour la voir diminuer, et ne plus représenter que 33 %. Certes, à long terme la pression démographique, en particulier le poids des jeunes dans la pyramide des âges, déclinera en raison de la chute du taux de natalité.

    Et cela en raison de la diminution du taux de fécondité, passé de 7 à 8 enfants par femme en 1970 à moins de 3 en 2000. Mais, pour lors, la tranche d’âge des 20-40 ans est confrontée à la faiblesse de la création d’emplois dont le rythme est inférieur à la croissance de la population. Compte tenu du niveau de chômage au Maghreb, les pays de cette région devront créer quelque 22 millions d’emplois au cours des deux prochaines décennies pour occuper à la fois les chômeurs et les nouveaux venus sur le marché du travail.

    Si l’on peut considérer qu’une partie des  jeunes femmes seront contraintes à sortir de la population active pour des raisons familiales (en 2000, la participation des femmes à la population active était de 31% en Algérie, 43% au Maroc et 39% en Tunisie), il n’en demeure pas moins que quelques millions d’individus se retrouvent confrontés à une absence d’emplois. De façon prévisible, les défis que pose le stress démographique se situent à plusieurs niveaux. A court terme, la région devra faire face à la consolidation d’un chômage de masse aux conséquences politiques et sociales explosives (le basculement des chômeurs diplômés dans les mouvements de contestation politique était prévisible), le développement exponentiel des projets migratoires et le développement d’une économie informelle. La contestation en Libye montre que même dans ce pays, le stress démographique a pu servir de terreau à la mobilisation contre le régime : en 1973 la population libyenne est estimée à 2 millions d’habitants ; elle atteint en 5,6 millions en 1995 dont 1,7% de moins de quinze ans. Le rajeunissement de la population est évident et inhérent à un taux d’accroissement annuel de 4,21%, un des plus élevés du monde arabe. A cette augmentation démographique s’ajoute une urbanisation accélérée.  En 1950, la population urbaine représentait 20 % de la population totale, 26% en 1960, 45% en 1970, 62% en 1980 et 80% en 1995.  Dans cette perspective le développement de la pauvreté au Maghreb ne pouvait que s’accroître : on compte 5,3 millions de personnes au Maroc et 9 millions d’Algériens sont considérés comme vivant au-dessous du seuil de pauvreté ! Pis : le taux de pauvreté, qui avait reculé de 21 à 13% au cours de la période 1984-1992, a grimpé à 19% en 2000.

    En outre, le secteur agricole se porte mal. En effet, au Maroc, 41% de la population vit dans les campagnes, 40% en Algérie et 36% en Tunisie, soit 30 millions de personnes.  La population active agricole atteint 8 millions d’individus ; elle représente 34% de la population active totale au Maroc, 23,5% en Tunisie et 23,6% en Algérie. La part du secteur agricole dans le PIB, en 2003, est de 11% en Algérie, 13% en Tunisie et 18,3% au Maroc. Bien que le secteur agricole demeure toujours très important au Maghreb, il ne parvient pas à assurer la sécurité alimentaire. On estime à 3,8 millions le nombre de personnes en situation de malnutrition. En 2002, ce chiffre correspond à 1% de la population tunisienne, 5,6% de la population algérienne et 6,8% de la population marocaine. Le monde rural est d’autant plus poussé à partir vers les villes que son accès aux infrastructures (eau, santé) est très réduit : 56% de la population rurale a accès à l’eau potable au Maroc (99% de la population urbaine) ; 31% a accès à des services sanitaires (83% des urbains). En Tunisie, 60% de la population rurale a accès à l’eau potable (94% des urbains) et 62% à des services sanitaires. La population rurale a connu une amélioration de ses conditions de vie mais elle reste confrontée à des problèmes de pauvreté et de sous-emploi. La migration interne vers la ville et l’économie informelle prospère se comprennent mieux au regard de cette situation.  Dans une région comme le Rif, l’une des plus pauvres du Maroc, l’activité économique principale est la culture du cannabis : 75% des villages, soit 96 000 familles ou 800 000 personnes, s’y consacrent. Certes la culture du cannabis fixe les populations et apporte un complément de revenus pour les familles mais elle détruit l’écosystème ! A terme les conséquences pour l’environnement sont dramatiques : destruction des forêts, déboisement, utilisation massive d’engrais minéraux au détriment d’engrais organiques. Selon le GERIF, le cannabis est responsable de la disparition de 1000 ha de forêts par an : entre 1967 et 1987, 40% de la superficie couverte par les forêts a disparu. Dans cette perspective, les revenus issus de l’économie de la drogue fixent pour l’instant les populations mais il est à craindre que la destruction de l’écosystème et la faillite des projets de développement de cultures alternatives ne conduisent les populations du Rif à migrer. Au Maroc, la « rurbanisation » s’accompagne de l’émergence de « béton ville » où se créent des bidonvilles. En 2003, un recensement estimait à 886 le nombre de bidonvilles répartis sur 18 villes moyennes. Jusque-là méconnus, les bidonvilles, notamment ceux de Casablanca, sont devenus un enjeu de politique publique et de sécurité à la suite des attentats commis dans cette ville et à Madrid.

    L’économie informelle joue un rôle très important en Afrique du Nord. Selon différents rapports elle contribue, au Maroc par exemple, pour 17% à la production de la richesse nationale et, dans certaines branches comme le bâtiment et les travaux publics, le secteur informel occupe 52% de la main d’œuvre, 40% de la production et 55% de la valeur ajoutée. Les femmes sont très présentes dans l’économie informelle en particulier dans les fonctions d’aide familiale et de travailleuse à domicile. En milieu rural, elles sont mises à contribution « dans l’artisanat, les travaux de la laine, la vannerie et la poterie » ; elles constituent une main d’œuvre « quasi gratuite ».  En 1985, en Algérie l’emploi informel était estimé à 25% de l’emploi total hors agriculture ; il est passé à plus de 40% en 2001 ! En 2003, la population active d’Algérie s’élevait à 8,7 millions d’individus sur lesquels 2 millions étaient officiellement chômeurs. Environ 2,5 millions d’individus exercent une activité dans le secteur informel dont un million recensés comme chômeurs.

    D’insupportables injustices sociales
    Dans ce contexte social, la concentration des richesses soulève un problème politique majeur : celui de la redistribution des ressources financières. Depuis les indépendances, l’absence d’institutions politiques susceptibles d’exercer un contrôle démocratique sur les ressources de l’Etat a généré des situations d’hégémonie économique parmi certains acteurs politiques, situations largement dénoncées et remises en question par les contestataires du printemps arabe. Les révélations de Wikileaks soulignent ce que les populations de la région connaissaient déjà des pratiques généralisées et institutionnalisées de corruption. A l’instar de la Grèce, seul un aveuglement volontaire de l’Union européenne et des institutions internationales, explique le maintien, jusqu’au printemps arabe, d’une perception enchantée de la région. Ainsi, et en dépit des études critiques sur ce pays, notamment celles de Béatrice Hibou, la Tunisie de Ben Ali a longtemps représenté le « meilleur élève » du Maghreb. Parmi les facteurs assurant la promotion du régime, la dimension du « succès » économique de la Tunisie était constamment mise en relief afin de mieux marquer la différence avec les pays voisins, pourtant plus riches mais moins développés. Ainsi pour certains : « le président Ben Ali a repris les choses en main, redressé la barre, ramené l’espoir dans le cœur de la population, insufflé aux dirigeants d’entreprises et aux acteurs économiques la passion de bâtir et le goût de se surpasser » (Brissette, Dupont, Guitouni 2003) ! Comme le souligne la mission économique de l’Ambassade de France à Tunis en juin 2007 : « Entre 1995 et 2006, le PIB de la Tunisie a augmenté de 4,8%  par an en moyenne. La croissance s’est élevée à 5,4% en 2006 et les autorités prévoient 6% ». Ces taux de croissance expliquent en partie la bonne image de la Tunisie, même si la dynamique est alimentée par la croissance des crédits. Mais pour l’opposant au régime, derrière ces chiffres se cachent la mainmise d’un clan, celui des Trabelsi, sur les rouages de l’ensemble des secteurs économiques. De même derrière l’image rassurante de l’Egypte de Moubarak, le journal The Guardian, souligne que la richesse des Moubarak est estimée à plus de 30 milliards de dollars. Certes, au regard des avoirs de la famille Kadhafi (plus de 100 milliards de dollars), la Tunisie et l’Egypte font pâle figure. Pour les Libyens, la mainmise des Kadhafi sur la richesse du pays est une histoire ancienne dasn, laquelle il faut chercher les raisons du refus de Qadhafi de quitter le pouvoir comme l’ont fait Ben Ali et Moubarak. A la différence de ces derniers, Kadhafi est le fondateur d’un régime et le gardien d’un système là où les autres n’en ont été que les heureux successeurs. Pour Qadhafi, la Libye, c’est lui ; et autant dire que, s’il devait la perdre, ce serait pour la laisser dans l’état où il l’a trouvée, c’est-à-dire dans la misère…La résistance du clan Kadhafi à suivre le chemin de Ben Ali et Moubarak a tenu principalement au refus de reconnaître que la Libye n’est pas leur propriété.

    Aussi lorsque Seif el Islam annonçait que « La Libye [serait] un pays moderne, avec des infrastructures modernes, un PND  élevé. Ses citoyens [auraient] le meilleur niveau de vie de la région. La Libye [aurait] des relations proches avec le reste du monde, avec l’Afrique, un partenariat avec l’Union européenne. Elle [adhérerait] à l’OMC… » (Le Figaro, 8 décembre 2007), seuls ses partenaires commerciaux européens et asiatiques le prenaient au sérieux. Pour les Libyens, ces propos confirmaient que la démocratie et la liberté ne figuraient pas dans l’agenda politique du successeur désigné de Mouammar Kadhafi. En somme, la Libye resterait la propriété du clan. Pourtant, en avril 2008, Seif el Islam, faisait valoir que son groupe, Al-Ghad Média Group (la chaîne satellitaire al Libi, la radio Eman al Libi, les journaux Quryna et Oea) était nécessaire à la société libyenne qui avait besoin de « plusieurs médias qui abordent la corruption ». Effectivement, entre 2007 et 2008, le pays expérimente une relative « libéralisation » de ses médias. Mais dès mai 2009, un décret du gouvernement met un terme à cette expérience en nationalisant son groupe. Quelques mois plus tard, vingt journalistes travaillant pour Al Ghad sont arrêtés et détenus durant plusieurs jours. De façon symbolique, quatre journalistes travaillant à radio Benghazi sont également arrêtés pour avoir dénoncé en direct les pratiques de corruption au sein du gouvernement et surtout le massacre de la prison d’Abou Salim en 1996. Jusque-là, seule Internet permettait d’aborder ces sujets. Des forums, comme celui sur le développement humain, possèdent un site exclusivement consacré à la corruption en Libye. Mais selon l’Union internationale des télécommunications, seuls 5,5% de la population ont accès à internet… La Libye, comme l’Algérie, nous montrent que la rente pétrolière ne protège pas des révoltes.

    En effet, des émeutes secouent l’Algérie régulièrement mais aucune n’est parvenue à impulser une dynamique de révolte susceptible de catalyser les griefs et les doléances qui traversent la société algérienne.  Ainsi, en 2004, le prix administré de gaz butane augmentait, passant de 170 à 300 dinars. En janvier 2005, en plein hiver, des émeutes que la presse qualifie « d’émeutes du gaz » éclatent dans la wilaya de Djelfa et se répandaient dans le centre et l’Ouest du pays. Depuis cette date, le sud de l’Algérie est l’objet de soulèvements réguliers portés par un sentiment d’injustice : au nom de quoi la principale source de revenus extérieurs du pays – en l’occurrence les hydrocarbures – serait-elle contrôlée, gérée et distribuée par des élites « étrangères » aux régions pétrolifères (en fait venues de la capitale Alger) et non par ceux qui y vivent ? Pour la première fois, la population exprime son droit au contrôle de la principale ressource et réclame des comptes au gouvernement sur le choix de ses dépenses.  Pourquoi la région la plus riche en ressources énergétiques n’est-elle pas mieux dotée en infrastructures civiles ? Pour les émeutiers, la raison réside dans leur identité berbère. En mai 2008, dans la vallée du Mzab, la ville de Berriane est devenue le symbole de l’affrontement entre Arabes et Berbères. Dans les rues de cette ville ont manifesté des personnes convaincues que le montant de la redistribution de la richesse pétrolière est liée à l’appartenance ethnique ou raciale. Après la contestation et la violence des islamistes est venu celui de la revanche des terroirs, de la Kabylie au Mzab. En 2006, selon une étude de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) pour le compte du ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale, plus de 177 communes (sur les 1200 que comptent l’Algérie) sont considérées comme défavorisées ; elles se situent pour 11% dans les régions du Nord, 53% dans les Hauts Plateaux et 36% dans la région du Sud. Le revenu des ménages y varie de 5000 à 10 000 dinars/mois (50 à 100 euros). En fait, entre 1989 et 2003, le salaire moyen a baissé de 20%, « engendrant un sentiment d’appauvrissement qui ne s’est pas dissipé quand la situation économique s’est améliorée et que des augmentations de salaires ont été effectuées » (p. 32). Traumatisée par l’effondrement du prix du baril de pétrole en 1986, la population algérienne a gardé de cette période, la conviction que la richesse pétrolière est aléatoire : dans les années 1990, 25 % de la population était considérée comme pauvre, 4 millions de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec un dollar par jour ; 22 % étaient privés d’accès à un point d’eau potable. Épuisée par la guerre civile, la population n’a ni la force ni l’énergie pour se révolter.

    Plutôt que de chercher à renverser un président, qui n’est pas perçu comme le symbole du pouvoir, les salariés ont préféré exploiter le contexte révolutionnaire pour négocier des augmentations ! A la différence de l’UGTT qui a basculé du côté des opposants au régime de Ben Ali, les syndicats algériens ont défendus leurs catégories professionnelles, privant les sans-emplois d’un outil de mobilisation sans pareil.  Contre toute attente, l’Algérie ne se soulève pas. En dépit des centaines de manifestation (2000 pour l’année 2010) qui ont eu lieu, aucune ne s’est transformée en mouvement de masse : elles sont pour la plupart sectorielles et ne réclament pas le départ de Bouteflika mais des augmentations de salaires ! Alors que l’on cherche à comprendre comment la Tunisie et l’Egypte sont parvenues de façon inattendue à chasser leurs présidents respectifs, on s’interroge sur l’incapacité de l’Algérie à produire une action collective pacifique susceptible  de la faire basculer dans le camp des pays en transition.

    En effet, force est de constater que, depuis 2003, le gouvernement consacre 50 % de la fiscalité pétrolière à des transferts sociaux (770 milliards de dinars), soit environ 13 % du PIB, pour corriger les effets destructeurs du contre-choc pétrolier (1986-2001). Les résultats sont là : le taux de pauvreté est tombé à 4,9 % de la population totale pour 12,1 % en 2000. Il n’en reste pas moins que, si la pauvreté a reculé, la précarité demeure le lot de la majorité : 4 millions de personnes (la moitié de la population active) ne disposent d’aucune protection sociale et demeurent employés dans l’économie informelle (secteur des services, agriculture et bâtiment) ; 500 000 jeunes quittent prématurément le système scolaire sans aucune formation puisqu’ils constatent que le taux de chômage augmente avec le niveau d’étude (17% des chômeurs ont un diplôme du supérieur).

    Le traumatisme de la guerre civile hante toujours les familles algériennes qui ne souhaitent pas s’engager dans un processus de contestation politique par crainte d’une régression vers une situation de violence. A la différence de la Tunisie et de l’Egypte, les jeunes, s’ils manifestent, ne bénéficient pas de la compréhension sympathique de leurs parents. Les autorités algériennes exploitent habilement la peur des familles de voir l’Algérie à nouveau basculer dans la violence. Le deuxième facteur qui distingue l’Algérie est la certitude que le départ de Bouteflika n’annoncera pas l’avènement de la démocratie. Les révoltes du début des années 1990 ont envoyé Chadli Bendjedid en résidence surveillée ; il y est toujours et l’Algérie n’est pas démocratique pour autant. Chacun sait que toute mesure que le Président prend n’est que l’émanation d’une partie du pouvoir et que sans les militaires, il ne saurait y avoir de transition véritable. Quant à l’idée de combattre l’armée, elle n’est plus exprimée par personne depuis la défaite de la guérilla islamiste. Enfin, la passion du politique, qui caractérisait l’Algérie et qui en avait fait un pays précurseur de la transition démocratique dans les années 1989-1991, s’est complètement éteinte. La présidence de Bouteflika s’est construite sur le retour de « l’homme providentiel » et non sur l’édification d’institutions politiques susceptibles d’aider la société algérienne à résoudre ses conflits de façon pacifique. La population l’a très bien compris également. Elle ne réclame pas son départ maisveut profiter des surplus de la rente pétrolière. De plus, la guerre en Libye permet au pouvoir de souligner les dérives possibles d’une révolte populaire et notamment les ingérences internationales.

    Si la Libye est un repoussoir pour la société algérienne, le Maroc constitue sans doute un espoir. Les réformes promises par le roi Mohammed VI, obligent l’Algérie à se réformer également : prise entre la révolution démocratique tunisienne et les réformes constitutionnelles marocaines, Alger ne pourra demeurer longtemps dans ce pseudo calme plat. Avec habileté, la monarchie marocaine est parvenue à se distinguer des autres pays de la région. Alors que le mouvement du 20 février 2011 cherche à rappeler au Maroc qu’il partage les mêmes symptômes (et donc court les mêmes risques), la monarchie est parvenue à se distinguer de ses voisins. Dans la foulée du discours royal du 17 juin, le royaume a organisé le 1er juillet un référendum sur la Constitution, qui sera approuvée par 98 % des votants. A la surprise générale, alors que les bureaux de vote semblaient vides dans les grandes villes, le ministre de l’Intérieur confirmait l’estimation du taux de participation à plus de 70 %… Ce chiffre soulève de nombreuses interrogations tant la participation politique est habituellement faible. Un sondage réalisé en 2007 quelques mois avant les élections législatives (taux de participation de 37 %), l’ONG marocaine Daba révélait que 73 % des sondés disaient « ne pas s’intéresser du tout » ou « un peu » à la scène politique marocaine mais que 90 % des personnes interrogées étaient concernées par la lutte contre le chômage. Si ce référendum ne met pas un terme à la contestation politique au Maroc, force est de reconnaître qu’il permet au royaume chérifien de démontrer que le recours à un arsenal politique est une arme efficace pour neutraliser ses adversaires. Ces derniers ne sont pas en reste dans un royaume qui est loin d’être un havre de justice. Selon les indicateurs du PNUD, le Maroc est classé 126e, son taux de pauvreté est de 18,1%, 5 millions d’habitants vivent avec 10 dinars par jour (un euro) ; le salaire minimum est de 55 dinars par jour (5 euros). A l’opposé, la richesse de la monarchie est estimée à 2,5 milliards de dollars. Elle était estimée à 500 millions de dollars en 2000… La Société nationale d’investissement qui a absorbé l’Omnium nord-africain et dont l’actionnaire majoritaire (60%) est la Copropar, est en fait une filiale à 100 % des groupes Siger et Ergis, une holding de la famille royale, présidée par Mohamed El Majidi. Les participations de la SNI sont multiples (mines, acier, ciment, supermarché, assurances, énergies renouvelables (Nareva), emballages (Sevam), mobilier (Primarios), textiles (Compagnie chérifienne des textiles), sucre et huile de table (Cosmar), centrale laitière.La SNI possède des participations estimées à 48,3% dans l’Attijariwafa Bank. La holding familiale a des alliances locales avec Lafarge, Danone, Renault, etc. A ce capital s’ajoute, un patrimoine composé de terres agricoles, de 12 palais royaux, d’un parc automobile évalué à 7 millions de dollars, de 1 100 postes budgétaires, de 70 millions de dollars par an, et d’une rente mensuelle de 160 000 euros, versée à la famille royale (monarque et ses frères et sœurs). Dans un contexte de contestations sociales et politiques, l’inventaire de la richesse de la monarchie résonne de façon particulière au sein de la société marocaine. A la suite des révélations de Wikileaks, si la monarchie n’est pas la principale « propriétaire du royaume », elle apparaît cependant comme un acteur hégémonique qui fait bien peu pour lutter contre la corruption. « Les pratiques de corruption qui existaient sous Hassan II se sont institutionnalisées sous Mohamed VI » écrit le consul des Etats-Unis à Casablanca… Pour le mouvement du 20 février, deux noms sont fréquemment cités comme responsables de ces pratiques de corruption : Fouad Ali Al Himma, ami du roi et homme influent du PAM (Parti de l’authenticité et de la modernité), et Mohamed Mounir Ali Majidi, président de la holding royale. L’Office chérifien du phosphate (OCP) échappe en partie à la vindicte populaire. Le décret qui, depuis le protectorat, autorisait l’OCP à verser une partie des bénéfices de l’exploitation du phosphate à la monarchie, a été abrogé. Sous Hassan II, le groupe OCP, nationalisé en 1973, faisait, pour l’opposition, figure de symbole des « caisses occultes » ; en 2008, il est devenu une société anonyme. Dorénavant, l’analyse de sa gouvernance s’inscrit dans celle des industries extractives opérant dans un environnement politique faiblement institutionnalisé. La dénonciation de la concentration des richesses au profit de la monarchie a provoqué un désengagement de certaines participations royales. Il n’en reste pas moins que la nouvelle Constitution maintient le monarque dans des prérogatives qui lui assurent son hégémonie dans les affaires du Maroc. Ceci dit, le roi bénéficie au sein de la population d’un attachement qui fait défaut à tous les chefs d’Etat de la région : dans le discours populaire, c’est l’entourage du monarque qui soulève l’indignation et non sa personne.

    Conclusion
    Les révoltes du Maghreb ouvrent un champ des possibles jusque-là inimaginable ; celui d’une transition de ces pays vers la démocratie. Si les populations, en particulier en Libye et en Syrie, sont parvenues à vaincre le sentiment de peur qui les paralysait, le régime syrien se maintient et amène ce pays chaque jour un peu plus au bord de la guerre civile. De façon prévisible, avec toute l’énergie du désespoir, Kadhafi s’est efforcé de faire basculer la Libye dans une guerre civile qui lui apparaissait comme le dernier recours pour sa survie. S’inspirant du modèle algérien des années 1990, les services de sécurité, syrien et yéménite par exemple, savent que dans une confrontation armée, les révoltés du printemps arabe n’auront aucune chance de triompher d’une confrontation armée si aucune aide étrangère ne leur est apportée. Mais pour en arriver à ce point, il faut parvenir à faire basculer les manifestants pacifiques dans une logique d’insurrection armée, à l’instar des Libyens de Benghazi. L’Algérie hier, la Libye et la Syrie aujourd’hui, soulignent combien les périodes de transition politique peuvent être violentes et sans garanties d’avancées démocratiques. Il reste à comprendre, et surtout à aider, les processus à l’œuvre en Tunisie et en Egypte afin d’offrir des perspectives politiques solides et plausibles à une région en proie à de grandes incertitudes.

    Références
    •    BRISSETTE Y., DUPONT L. et GUITOUNI M.,  La Tunisie de ben Ali. Québec, Carte blanche, 2003, p.116.
    •    CATUSSE M., DESTRENEAU B., VERDIER E., L’Etat au face aux débordements du social au Maghreb, Paris, Karthala, 2010.

    •    FERRIE J.-N., DUPRET B., « La nouvelle architecture constitutionnelle et les trois désamorçages de la vie politique marocaine », Confluences Méditerranée, n°78, 2011.

    •    HIBOU B., « La Tunisie en révolution ? », Politique africaine, n°121, 2011.

    •    VERMEREN P.,  Maghreb : les origines de la révolution démocratique, Paris, Pluriel, 2011.

    •    MARTINEZ L., « Maghreb : vaincre la peur de démocratie », Les Cahiers de Chaillot, 2009.

    Source

    Tags : Maghreb, politique, contestation, pauvreté, chômage, jeunesse

    e départ de Bouteflika n’annoncera pas l’avènement de la démocratie. Les révoltes du début des années 1990 ont envoyé Chadli Bendjedid en résidence surveillée ; il y est toujours et l’Algérie n’est pas démocratique pour autant. Chacun sait que toute mesure que le Président prend n’est que l’émanation d’une partie du pouvoir et que sans les militaires, il ne saurait y avoir de transition véritable. Quant à l’idée de combattre l’armée, elle n’est plus exprimée par personne depuis la défaite de la guérilla islamiste. Enfin, la passion du politique, qui caractérisait l’Algérie et qui en avait fait un pays précurseur de la transition démocratique dans les années 1989-1991, s’est complètement éteinte. La présidence de Bouteflika s’est construite sur le retour de « l’homme providentiel » et non sur l’édification d’institutions politiques susceptibles d’aider la société algérienne à résoudre ses conflits de façon pacifique. La population l’a très bien compris également. Elle ne réclame pas son départ maisveut profiter des surplus de la rente pétrolière. De plus, la guerre en Libye permet au pouvoir de souligner les dérives possibles d’une révolte populaire et notamment les ingérences internationales.

    Si la Libye est un repoussoir pour la société algérienne, le Maroc constitue sans doute un espoir. Les réformes promises par le roi Mohammed VI, obligent l’Algérie à se réformer également : prise entre la révolution démocratique tunisienne et les réformes constitutionnelles marocaines, Alger ne pourra demeurer longtemps dans ce pseudo calme plat. Avec habileté, la monarchie marocaine est parvenue à se distinguer des autres pays de la région. Alors que le mouvement du 20 février 2011 cherche à rappeler au Maroc qu’il partage les mêmes symptômes (et donc court les mêmes risques), la monarchie est parvenue à se distinguer de ses voisins. Dans la foulée du discours royal du 17 juin, le royaume a organisé le 1er juillet un référendum sur la Constitution, qui sera approuvée par 98 % des votants. A la surprise générale, alors que les bureaux de vote semblaient vides dans les grandes villes, le ministre de l’Intérieur confirmait l’estimation du taux de participation à plus de 70 %… Ce chiffre soulève de nombreuses interrogations tant la participation politique est habituellement faible. Un sondage réalisé en 2007 quelques mois avant les élections législatives (taux de participation de 37 %), l’ONG marocaine Daba révélait que 73 % des sondés disaient « ne pas s’intéresser du tout » ou « un peu » à la scène politique marocaine mais que 90 % des personnes interrogées étaient concernées par la lutte contre le chômage. Si ce référendum ne met pas un terme à la contestation politique au Maroc, force est de reconnaître qu’il permet au royaume chérifien de démontrer que le recours à un arsenal politique est une arme efficace pour neutraliser ses adversaires. Ces derniers ne sont pas en reste dans un royaume qui est loin d’être un havre de justice. Selon les indicateurs du PNUD, le Maroc est classé 126e, son taux de pauvreté est de 18,1%, 5 millions d’habitants vivent avec 10 dinars par jour (un euro) ; le salaire minimum est de 55 dinars par jour (5 euros). A l’opposé, la richesse de la monarchie est estimée à 2,5 milliards de dollars. Elle était estimée à 500 millions de dollars en 2000… La Société nationale d’investissement qui a absorbé l’Omnium nord-africain et dont l’actionnaire majoritaire (60%) est la Copropar, est en fait une filiale à 100 % des groupes Siger et Ergis, une holding de la famille royale, présidée par Mohamed El Majidi. Les participations de la SNI sont multiples (mines, acier, ciment, supermarché, assurances, énergies renouvelables (Nareva), emballages (Sevam), mobilier (Primarios), textiles (Compagnie chérifienne des textiles), sucre et huile de table (Cosmar), centrale laitière.La SNI possède des participations estimées à 48,3% dans l’Attijariwafa Bank. La holding familiale a des alliances locales avec Lafarge, Danone, Renault, etc. A ce capital s’ajoute, un patrimoine composé de terres agricoles, de 12 palais royaux, d’un parc automobile évalué à 7 millions de dollars, de 1 100 postes budgétaires, de 70 millions de dollars par an, et d’une rente mensuelle de 160 000 euros, versée à la famille royale (monarque et ses frères et sœurs). Dans un contexte de contestations sociales et politiques, l’inventaire de la richesse de la monarchie résonne de façon particulière au sein de la société marocaine. A la suite des révélations de Wikileaks, si la monarchie n’est pas la principale « propriétaire du royaume », elle apparaît cependant comme un acteur hégémonique qui fait bien peu pour lutter contre la corruption. « Les pratiques de corruption qui existaient sous Hassan II se sont institutionnalisées sous Mohamed VI » écrit le consul des Etats-Unis à Casablanca… Pour le mouvement du 20 février, deux noms sont fréquemment cités comme responsables de ces pratiques de corruption : Fouad Ali Al Himma, ami du roi et homme influent du PAM (Parti de l’authenticité et de la modernité), et Mohamed Mounir Ali Majidi, président de la holding royale. L’Office chérifien du phosphate (OCP) échappe en partie à la vindicte populaire. Le décret qui, depuis le protectorat, autorisait l’OCP à verser une partie des bénéfices de l’exploitation du phosphate à la monarchie, a été abrogé. Sous Hassan II, le groupe OCP, nationalisé en 1973, faisait, pour l’opposition, figure de symbole des « caisses occultes » ; en 2008, il est devenu une société anonyme. Dorénavant, l’analyse de sa gouvernance s’inscrit dans celle des industries extractives opérant dans un environnement politique faiblement institutionnalisé. La dénonciation de la concentration des richesses au profit de la monarchie a provoqué un désengagement de certaines participations royales. Il n’en reste pas moins que la nouvelle Constitution maintient le monarque dans des prérogatives qui lui assurent son hégémonie dans les affaires du Maroc. Ceci dit, le roi bénéficie au sein de la population d’un attachement qui fait défaut à tous les chefs d’Etat de la région : dans le discours populaire, c’est l’entourage du monarque qui soulève l’indignation et non sa personne.

    Conclusion

    Les révoltes du Maghreb ouvrent un champ des possibles jusque-là inimaginable ; celui d’une transition de ces pays vers la démocratie. Si les populations, en particulier en Libye et en Syrie, sont parvenues à vaincre le sentiment de peur qui les paralysait, le régime syrien se maintient et amène ce pays chaque jour un peu plus au bord de la guerre civile. De façon prévisible, avec toute l’énergie du désespoir, Kadhafi s’est efforcé de faire basculer la Libye dans une guerre civile qui lui apparaissait comme le dernier recours pour sa survie. S’inspirant du modèle algérien des années 1990, les services de sécurité, syrien et yéménite par exemple, savent que dans une confrontation armée, les révoltés du printemps arabe n’auront aucune chance de triompher d’une confrontation armée si aucune aide étrangère ne leur est apportée. Mais pour en arriver à ce point, il faut parvenir à faire basculer les manifestants pacifiques dans une logique d’insurrection armée, à l’instar des Libyens de Benghazi. L’Algérie hier, la Libye et la Syrie aujourd’hui, soulignent combien les périodes de transition politique peuvent être violentes et sans garanties d’avancées démocratiques. Il reste à comprendre, et surtout à aider, les processus à l’œuvre en Tunisie et en Egypte afin d’offrir des perspectives politiques solides et plausibles à une région en proie à de grandes incertitudes.

    Références

    •    BRISSETTE Y., DUPONT L. et GUITOUNI M.,  La Tunisie de ben Ali. Québec, Carte blanche, 2003, p.116.•    CATUSSE M., DESTRENEAU B., VERDIER E., L’Etat au face aux débordements du social au Maghreb, Paris, Karthala, 2010.

    •    FERRIE J.-N., DUPRET B., « La nouvelle architecture constitutionnelle et les trois désamorçages de la vie politique marocaine », Confluences Méditerranée, n°78, 2011.

    •    HIBOU B., « La Tunisie en révolution ? », Politique africaine, n°121, 2011.

    •    VERMEREN P.,  Maghreb : les origines de la révolution démocratique, Paris, Pluriel, 2011.

    •    MARTINEZ L., « Maghreb : vaincre la peur de démocratie », Les Cahiers de Chaillot, 2009.

    Source

    Tags : Maghreb, politique, contestation, pauvreté, chômage, jeunesse

  • Los españoles siempre jugaron el papel de delatores para complacer a Marruecos

    El Enviado de la ONU para el Sáhara Occidental tenía que hacer frente a un grave problema. Dos miembros del mal llamado Grupo de Amigos del Sáhara Occidental, España y Francia, a los que acudía para pedir ayuda, le traicionaban. Cada vez que desembarcaba en Madrid y París para movilizar a estos dos países en la búsqueda de una solución al conflicto del Sáhara Occidental, le asestaban una puñalada por la espalda. Inmediatamente después de sus reuniones con los responsables españoles y franceses, éstos informaban a los marroquíes del contenido de sus conversaciones con el responsable onusino.
    En este caso, según las revelaciones de una nota nota recibida el 31 de Enero de 2014 por la ministra marroquí Mbarka Bouaida, el embajador de España en Nouakchott dijo a los marroquíes que “Ross reconoció el carácter difícil de su misión (está cansado, agotado y decepcionado porque todas las puertas le fueron cerradas); está convencido de está convencido de la idea de « la autodeterminación del pueblo saharaui »; quiere llegar a una solución política; expresó su sorpresa por la firma del acuerdo de pesca; no comparte la opinión de Zuma porque el caso está gestionado por la ONU y cree que las relaciones entre Rabat y Argel han alcanzado un nivel que recuerda los años 70 « .
    Fuente : Maroc Leaks
  • L’idée du PJD de créer une chaîne parlementaire ne plaît pas au Makhzen

    Un compte sur Dailymotion appelé Chaîne Parlementaire Marocaine

    AVANT PROJET DE NOTE

     Le projet de Chaîne parlementaire

     

    • Cadrage

     

    2          Etat de lieux

    2.1      L’idée

    2.2      Le projet

     

    3          Benchmark

     

    4          Portée politique

     

    • Recommandations générales

    1          Cadrage

     

    Depuis quelques années, la question de la création d’une chaîne parlementaire est posée par différents acteurs politiques, médiatiques et associatifs. Elle est soulevée dans un double cadre :

    • La nécessité d’accompagner l’évolution démocratique et la mise en application de la nouvelle constitution
    • La nécessité de mise à niveau du secteur audiovisuel pour qu’il devienne un espace de débat public et pour rapprocher les citoyens des débats politiques.
    • La nécessité de mise à niveau de l’institution parlementaire en l’ouvrant à son environnement et en développant son interaction avec l’opinion publique

    2          Etat des lieux

     

    2.1      L’idée

     

    Le débat sur la création d’une chaîne parlementaire a pris forme durant la huitième législature (2007-2011).

    Cette idée a été portée par plusieurs personnalités et groupes parlementaires notamment le PJD qui y voyait une tribune politique pour atteindre l’opinion publique.

    Les deux chambres du parlement se sont appropriées cet objectif notamment à l’occasion de la discussion des budgets du parlement et celui du ministère de la communication.

    De ce fait, la Chambre des Conseillers a organisé une conférence en avril 2009 sur les perspectives de création de cette chaîne, ce qui a permis de médiatiser, de conférer à cette question une certaine visibilité au niveau de l’espace médiatique.

    Ainsi, sur le plan politique, cette question ne soulevait pas une polémique. Cependant, les questions liées à la viabilité technique et financière  de ce projet ont amené à un report constant.

    2.2      Le projet

     Les changements politiques survenus au Maroc durant l’année 2011 ont permis de redonner à cette question une certaine actualité.

    Ainsi, Dans sa déclaration générale, le gouvernement présidé par Abdelilah Benkirane s’est engagé à procéder au lancement de la Chaîne parlementaire.

    Le gouvernement s’est ainsi approprié ce projet. Deux ministres se sont prononcés à ce propos : Mustapha Khalfi, ministre de la communication et Habib Choubani ministre délégué chargé des relations avec le Parlement.

    Plus concrètement, le ministre de la communication, lors de son intervention devant la commission de la culture et de la communication de la Chambre des Représentants à l’occasion de la discussion du budget de son département, a notamment annoncé la création de la Chaîne Parlementaire vers le mois de septembre 2012.

    Sans exposer beaucoup de détails, Le ministre a précisé que la Chaîne sera gérée par le Parlement et placée sous sa responsabilité. Le rôle de l’Etat à travers la SNRT va se limiter à l’assistance technique. Géré par le parlement, la Chaîne parlementaire ne serait pas soumise aux dispositions des textes juridiques régissant le secteur de l’audiovisuel mais par une loi spéciale.

    A ce titre, le budget d’investissement accordé à la Chambre des Représentants qui a été de l’ordre de 0 Dh en 2011 atteint dans le projet de loi de finances 65 millions de Dirhams, dont une grande partie est consacré au financement de ce projet.

    Du point de vue juridique, à l’heure actuelle, il n y a aucun texte qui permet d’encadrer ce projet. D’ailleurs, le président de la Chambre des Représentants a affirmé lors d’une conférence de presse début février 2012 qu’il n y a rien de concret par rapport à ce projet

    كريم غلاب : وفيما يتعلق بمشروع القناة البرلمانية أشار إلى انه وجد مشروعا في رفوف البرلمان ، ولكنه ضعيف جدا  وهو مشروع مشكل من 15 صفحة لا يعطي إلا نظرة إجمالية ولا يوضح فيه جانب التمويل و الاستغلال و العلاقة مع الإذاعة والتلفزة بينما قيل له فيما قبل  أن المشروع جاهز وقد أكد السيد غلاب أن البرلمان  سيشتغل عليه

    3          Benchmark

     Il existe plusieurs expériences de chaînes parlementaires de par le monde.

    L’expérience pionnière a été celle de BBC Parliament. Cependant c’est l’expérience française des chaines LCP et Public Sénat qui est évoquée au Maroc.

    Ainsi, Le 26-12-2012, l’ancien ministre de la communication Khalid Naciri avait demandé Richard Michel ancien président de la Chaine parlementaire française. Cette initiative est restée sans suite connue. 

    La LCP française a un conseil d’administration composé par des personnes désignées par les bureaux des deux chambres. Le Budget annuel est estimé à 20 millions d’euros

    En France, LCP n’est pas soumise au contrôle du CSA mais au contrôle juridique et budgétaire des deux chambres du parlement et financier de la Cour des comptes.

    A rappeler que La création d’une chaîne parlementaire en France a suivi un long processus qui a commencé par un canal interne (ce qui est le cas actuellement eu Maroc)

    En ce qui concerne le voisinage du Maroc, à signaler que l’Etat algérien a prévu de lancer en septembre 2012 une chaîne parlementaire afin d’accompagner ce que l’Etat qualifie de réformes politiques.

    4          Portée politique

     La concrétisation de ce projet pourrait être porteuse de plusieurs risques à l’égard desquels, il est recommandé de rester vigilant :

    • Vu la configuration de la Chambre des Représentants caractérisée par :
    1. une supériorité numérique du PJD sur le reste des groupes (107 sièges)
    2. la discipline observée chez le groupe PJD par rapport aux autres groupes (104 députés ont participé au vote de la loi de finances, c’est-à-dire plus de 50% de l’ensemble des votants des 8 groupes.)
    3. le niveau polémique des députés du PJD est globalement supérieur à celui des autres groupes.
    4. L’usage populiste qui pourrait être fait de travaux de commissions voire de commissions d’enquête ou autres sujets
    5. La présente polémique quant aux cahiers de charges doit servir de benchmark et d’alerte

    Cette situation pourrait produire une hégémonie du discours du PJd au niveau de la chaîne qui se transformera par la force des choses à un canal médiatique du PJD et accessoirement du gouvernement.

    • Vu le contexte médiatico-politique caractérisée par une certaine opposition de la société civile face à la volonté du PJD de contrôler idéologiquement le secteur de l’audiovisuel officiel :
    • Un risque de contournement de cette opposition et la vigilance des différents acteurs par rapport aux médias officiels.
    • Un risque lié à la création d’un média public parallèle permettant de déroger aux règles et la ligne politique suivies par le pôle Public notamment en ce qui concerne les Hautes Orientations de l’Etat

    D’un autre côté, le projet de création de la Chaîne parlementaire met en avant la nécessité de l’indépendance financière et politique de l’institution législative par rapport au gouvernement. En effet, la dépendance financière par rapport au gouvernement pourrait conduire parallèlement à une dépendance de la chaîne à l’égard du gouvernement.

    يسعى مجلس النواب إلى الاستقلالية المالية عن الحكومة من أجل تطبيق مبدأ فصل السلط خلال السنة المقبلة، وفق ما أكده كريم غلاب في ندوة صحافيةحيث أبرز أن الوضع سيبقى كما هو عليه خلال سنة 2012، غير أنه لا يمكن أن يستمر المجلس في تبعيته للحكومة من حيث التمويل. وقال غلاب إن «هناك خللا في فصل السلط. فلا يمكن لمجلس النواب أن يطلب إذنا من الحكومة في الوسائل المالية، التي من المفترض أن يراقبها

    5          Recommandations générales

     De manière générale, ce projet requiert un suivi particulier dans un objectif de recadrage de ses objectifs et son évolution :

    Ainsi, les instances dirigeantes du Parlements (notamment les deux Présidents des  Chambres du parlement) pourraient s’approprier ce projet et ne pas le laisser entre les mains du gouvernement ( tandem Khalfi /Choubani) ; d’autant plus que la Chaîne Parlementaire devra être gérée et financée par l’institution parlementaire et non par le gouvernement.

    La philosophie qui préside à l’élaboration et la réalisation de ce projet devrait s’inspirer et être encadré par les grandes Orientations de l’Etat. Il s’agit notamment des Discours Royaux qui ont à plusieurs occasions insisté sur la nécessité d’une mise à niveau de l’action parlementaire.

     

  • Le cyberactiviste Chris Coleman s’attaque au Ministère marocain des Finances

    La presse du Makhzen et celle qui a acheté la paix du Makhzen en déclarant la guerre aux sahraouis ont voulu minimiser l’impact de la nouvelle apparition du cyber-activiste Chris Coleman en criant à qui veut l’entendre qu’il n’apporte rien de nouveau.

    Mais la réalité est là. Il est revenu et il frappe fort. Après avoir fait des ravages au bâtiment de la diplomatie marocaine, le voilà en train de s’attaquer au ministère de l’économie.

    Le Makhzen tremble. Il faut pas s’attendre à ce qu’il avoue sa défaite. Il s’est habitué á vendre au peuple marocain des fausses victoire… et des faux chiffres.

    Avec la mythomanie comme arme de destruction massive des esprits citoyens, les services de propagande de Mohammed VI, la DGED à leur tête, tissent des statistiques des plus belles, la France fait semblant de les croire et elle fait écho des faux progrès du Maroc et ainsi tout va bien.

    Mais Chris Coleman est là pour leur rappeler qu’ils sont des menteurs, que le Maroc survit à coups de perfusions du Fonds Monétaire International qui a imposé des mesures d’austérité dont les conséquences ne seront pas payés par le palais ni par ses nervis, Fouad Ali El Himma, El Majidi, Yassine Mansouri ou par les semblants de partis politiques, mais par la couche la plus déshéritée du Maroc, la population la plus simple, le pauvre citoyen marocain.

    Parmi les faux semblants qui nourrissent l’espoir au Maroc et jouent le rôle de carburant pour faire rouler la machine coulée du Makhzen, les statistiques concernant le tourisme.

    Dans le pays de Mohammed VI, où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », les responsables marocains, à force de mentir, ils sont fini par croire leurs propres mensonges. C’est le cas du ministre du Directeur Général de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), Abderrafie Zouitene, dont les bilans sont édulcorés dans l’espoir d’encourager les européens à dépenser leur argent au Maroc.

    Le faux bilan qu’il a dressé de l’année touristique 2016, est démenti par les preuves apportées par Chris Coleman, l’homme qui rend blanches les nuits des nervis de Mohammed VI.

    Ces documents consistent en un Mail du Ministre des finances Mohamed Boussaid et un mémo, de 10 pages, intitulé « Analyse du secteur du Tourisme », et dont l’authenticité n’est pas à mettre en doute vu que chriscoleman nous a toujours gratifié en présentant uniquement des documents authentique.

    Il est certain que ces documents feront l’effet d’une véritable douche froide sur les experts et professionnels du tourisme au Maroc, et surtout sur les investisseurs étrangers car ils apportent la preuve que le bilan très positif dressé par le Directeur Général de l’Office National Marocain du Tourisme ne correspond pas vraiment à la réalité, à savoir un secteur sinistré, en proie à des difficultés financières aigues.

    A en croire ces documents, le secteur du tourisme, principal ressource du Maroc traverse depuis 2010 une « crise profonde et durable » en raison d’un contexte international défavorable, marqué surtout par la montée de la menace terroriste.

    Le bilan, basé sur des chiffres réels, et non ceux avancés par DG de l’ONMT,  montre que le Maroc est encore très loin des objectifs qu’il s’est fixés par la vision 2020.

    Trois causes principales sont responsable de ce désastre, à savoir:

    – Déconnexion totale entre une capacité hôtelière en forte croissance et une demande qui stagne.

    – Mauvaise gouvernance du secteur depuis 2010 et l’absence de coordination avec les professionnels du secteur;

    – Perte de notoriété et d’attractivité de la marque « Maroc », au niveau des grands marchés émetteurs notamment la France.

    Que retient-on de ces documents? l’art du mensonge est devenu un moyen de Gouvernance au Maroc où la situation n’est pas aussi reluisante comme le prétendent ceux qui détiennent le pouvoir.

  • Même le Sénégal ne reconnaît pas le souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental


    Il est vrai que le Sénégal est le premier allié du Maroc en Afrique. Que le Sénégal conspirait contre la RASD dans les coulisses de l’Union Africaine et de l’ONU. Que le Maroc a soutenu Dakar dans ses conflits avec la Mauritanie.

    En dépit de cela, dans le sousconscient de chaque président et de chaque ministre des gouvernements sénégalais, se cache une vérité qu’ils sont incapables de déloger : que le Sahara Occidental ne fait partie du Maroc.

    Karim Bouzida, qui envoie des mails à la DGED sous le titre de « note d’alerte » pour rapporter tout ce qui est publié damns la presse sur les questions névralgiques aux yeux des marocains, prévient dans cette « note d’alerte » qu’une ministre sénégalaise a séparé, dans son discours, le Sahara Occidental du Maroc.

    Voici le texte de la note :
    13 nov 09

    Note d’alerte
    Compte-rendu de la réunion du conseil des ministres sénégalais

    Le conseil des ministres sénégalais s’est réuni le 12 novembre sous la présidence de Mr Abdullay Wade. Dans le compte-rendu publié sur le site officiel du gouvernement, on peut lire le paragraphe suivant :
    « Madame le Ministre de l’Agriculture a informé le Conseil qu’une sévère résurgence du criquet pèlerin s’est développée dans l’ouest de la Mauritanie, à partir d’une reproduction qui a eu lieu durant l’été. Elle a rassuré le Conseil en affirmant que pour le moment, il n y a pas de menaces pour les pays limitrophes, sauf pour le sud du Maroc et le Sahara occidental où des ailés, venant des zones infestées pourraient disparaître. »

    Observation et alerte

    On peut relever l’utilisation, dans un cadre officiel sénégalais, de l’appellation « Sahara occidental ».
    A travers l’utilisation de l’expression « le sud du Maroc et le Sahara occidental », le gouvernement sénégalais donne au « Sahara occidental » les caractéristiques d’un pays souverain en le mettant à un même niveau que le Maroc.

  • Gueguerre entre le Makhzen et le PJD sur fond de la cause palestinienne

    Le Maroc a abrité en 2009 le Forum de l’Avenir, une entité fondée dans le but d’imposer, d’une manière souple, la normalisation avec l’Etat d’Israel.

    Le PJD, conscient de cela, n’a pas caché son mécontentement envers ce forum créé par la France et les monarchies arabes. Il critique même l’inertie du roi Mohammed VI en tant que président du Comité Al-Qods face à la « judéïsation » de cette ville sainte.

    Karim Bouzida alerte son supérieus de la DGED, Mourad El Rhoul, sur le danger de voir la politique de normalisation du Maroc avec Israel critiquée par le PJD, à l’opposition à l’époque.

    Voici le contenu d’un document qu’il a envoyé par mail :

    3 nov 09

    Note d’alerte

    Communiqué PJD/Forum de l’avenir

     ANALYSE

     

    • La stratégie d’évitement

    En effet le secrétariat général évite de critiquer frontalement l’accueil par le Maroc du  forum de l’avenir, et de facto ce qui est désigné par « politique de normalisation », ainsi et pour semble t il éviter de se retrouver de front avec l’Etat, particulièrement suite au communiqué tranchant de la primature qui avait dénoncé la position du parti en ce qui concerne le fonds d’appui a El Qods.

    Aussi et dans le cadre de l’habituel distribution des rôles c’est au groupe parlementaire Pjd que ce rôle a été dévolu, s’appuyant nous semble t il sur principe de l’immunité et se prévalant de la position de représentants de la Nation.

    • La volonté de banalisation

    La position contre le forum de l’avenir est dilué dans une somme de positions « banales« (conseil de la concurrence, non participation au hajj…) qui auraient été discutées par le groupe, évitant d’y consacrer une déclaration spécifique.

    • L’argumentaire

    La position contre le forum de l’avenir est construite a partir de « « …الانتهاكات الصهيونية الممنهجة لحرمة المسجد الأقصى وتهديد سلامته وكدا مساعي الكيان الصهوني الحثيثة لتهويد مدينة القدس عبر اعتماد سياسات إرهابية وعنصرية، ضد المقدسيين ترمي إلى تفريغها من ساكنتها المرابطة… »

    Faisant ainsi de la question d’Al Qods et de la logique de “normalisation” l’épicentre supposée des travaux du forum.

    • La « sacralisation » de la position du PJD

    La dernière formule employée en signature du communiqué est un louange « والله الموفق  

    والهادي إلى سواء السبيل »

    Louange  qui semble faire référence a l’extrait suivant du saint Coran :

    سورة الأحزاب الآية 4                                 

    Or la formule « الهداية للسبيل” est expliquée selon Ibn Katir ابن كثير par le droit chemin « الطريق المستقيم »

    Au même moment Tabiri  الطبري l’explique suivant والله يبين لعباده سبيل الحق، ويرشدهم لطريق الرشاد « 

    Points marquants

     

    • La surenchère

    Ce communiqué se veut une surenchère par rapport a la position officielle du Royaume, tout en se positionnant ex nihilo ! , en ce sens qu’il affirme : « …إن فريق العدالة والتنمية يطالب الدول الإسلامية، وعلى رأسها المملكة المغربية باتخاذ كل المبادرات التي يتطلبها واجب حماية القدس الشريف باعتباره أولى القبلتين وثالث الحرمين الشريفين من كل أشكال العدوان الصهيوني »

     

    Ce faisant, le communiqué fait abstraction purement et simplement de  la mobilisation  du peuple Marocain et de l’engagement de Sa Majesté dans le soutien indéfectible a la cause Palestinienne, notamment a travers les efforts récents de Bait Mal al Qods

    De même qu’il occulte les déclarations faite par le Ministre des A.E au Caire le 24 juin dernier :

    « …قال السيد الطيب الفاسي الفهري, وزير الشؤون الخارجية والتعاون, إن جلالة الملك محمد السادس, رئيس لجنة القدس, يرفض أية سياسة تهدف إلى تهويد القدس الشريف وتغيير الطابع العربي والإسلامي للمدينة المقدسة. وأضاف السيد الفاسي الفهري, الذي ترأس الوفد المغربي في الاجتماع الطارئ لوزراء الخارجية العرب, الذي انعقد اليوم الأربعاء في القاهرة, في تصريح لوكالة المغرب العربي للأنباء, أن جلالة الملك « جد منشغل » بقضية الاستيطان الإسرائيلي في الأراضي الفلسطينية المحتلة. وأوضح وزير الشؤون الخارجية والتعاون أنه « لا يمكن أن تكون هناك مفاوضات سلام جادة ( بين الفلسطينيين والإسرائيليين ), وإسرائيل تواصل سياسة الاستيطان في الضفة الغربية بصفة عامة, وفي القدس بصفة خاصة ».

    De même qu’il est a relever que les déclarations officielles du Royaume lors du forum de l’avenir se sont tout particulièrement employé a dénoncer les exactions commises contre le peuple Palestinien

    A titre d’illustration : « …عبر المغرب مجددا، اليوم الثلاثاء بمراكش، عن انشغاله البالغ وإدانته لما يتعرض له المسجد الأقصى من انتهاكات وأعمال عدوانية اسرائيلية لا مشروعة…وقال وزير الشؤون الخارجية والتعاون السيد الطيب الفاسي الفهري، في كلمة خلال الاجتماع الوزاري لمنتدى المستقبل، إن المملكة المغربية تشدد على ضرورة الحفاظ على الوضع القانوني الخاص لمدينة القدس وطابعها المتميز وحماية معالمها الروحية والحضارية.

    • L’accusation directe de l’ Etat Marocain

     Le communiqué accuse ouvertement l’Etat Marocain d’avoir choisi d’abriter le forum de l’avenir comme l’un des leviers d’une coupable « politique de normalisation« délibérée avec Israel

    • L’usage politicien d’une cause universelle

    Ce communiqué ne déroge pas a la manie du Pjd d’inscrire une cause universelle dans un cadre d’étroits intérêts politiques.

    L’instrumentalisation de la cause Palestinienne permettant au parti de                       tisser /raffermir des fils de rapprochement avec les partis dits  progressistes              ( Usfp, Psu…) des organisations des droits de l’Homme ( AMDH)  et des mouvements islamistes prohibés ( JAOI)

    CONTEXTE

    Il est a souligner le M.A.E a eu a réagir par 2 fois a des positions du Pjd

    • Au moment de la rupture des relations avec le Vénézuela, le Pjd avait alors rendu visite a l’ambassadeur du Vénézuela en poste a Rabat , dans le cadre d‘une délégation incluant le M.P et l’U.C au moment de l’exclusion par le Vénézuela de l’ambassadeur d’Israel.

    Mustapha Ramid avait alors déclaré :

    « …إن الرئيس الفنزويلي كان إسلاما أكثر من حكام المسلمين، وعربيا أكثر من العرب، من خلال إقدامه على طرد السفير الصهيوني من بلاده، وعلى الدول العربية استيعاب الدرس الفنزويلي وقطع العلاقات مع الصهاينة ».

    Par la suite  le M.AE.C avait publié un communiqué stipulant que :  « …المغرب قد قرر إغلاق سفارته في جمهورية فنزويلا البوليفارية ونقلها إلى جمهورية الدومينيكان…هذا القرار يأتي على إثر العداء المتصاعد للسلطات الفنزويلية إزاء قضية الوحدة الترابية للمملكة المغربية، وإلى إجراءات التأييد التي اتخذتها مؤخرا حكومة البلد لفائدة الجمهورية الصحراوية المزعومة ».

     

    • Au moment de l’envoi d’une lettre par le député Aftati a l’ambassade de France

    Le M.A.E.C avait alors déclaré :

     « …هذه المراسلة ليست مقبولة ولا معللة بأية حال من الأحوال سواء على الصعيد السياسي أو الأخلاقي…إن الجنسية الفرنسية التي يحملها السيد بوبكر لا يمكنها أن تشكل حجة وتعلل أية حماية أجنبية، في ما يتعلق بانتخابات وطنية وداخلية…إن التوجه إلى السفارة الفرنسية بالمغرب من قبل مسئول بحزب العدالة والتنمية ليس مفهوما ولا معللا بتاتا« .

    RECOMMANDATIONS

    Toute riposte a ce communiqué PJD, devrait a notre sens, intégrer les donnes suivantes :

    • Le Pjd cherche obstinément a se frayer un position de joute politique et de polémique, notamment avec la difficulté d’être tenaillé par un nouvel élément fort dans l’opposition (PAM) et un acteur de la majorité usant d’une dialectique d’opposition (USFP)

    • La prompte propension du PJD a user de la position de victime martyrisée par une partie de l’Etat cherchant son « éradication »

    • Le risque d’exposition médiatique « gratuite » du PJD et de son dirigeant Ramid sur les plans national et international

    • La publication de ce communiqué semble décalée et intervient après la tenue de l’événement qu’il appel a boycotter ( a vérifier)

    Toutefois, nonobstant ces facteurs de risques, nous recommandons d’étudier le déploiement d’une riposte institutionnelle tenant compte  de la gravité des faits exposés ci avant et étant entendu que nul acteur, quel qui soit et sous des prétextes fallacieux, ne saurait s’ériger en censeur/au dessus de l’engagement permanent et tangible d’Amir Al Mouminine  pour la cause Palestinienne

    Cliquez ici pour télécharger le document original

    Communiqué du PJD

  • Les espions de Sa Majesté le roi Mohammed VI

    Si les services de Sa Majesté la Reine Elisabeth II ont toujours été fascinants, ceux du roi du Maroc Mohammed VI ont été plutôt pitoyables. En raison de leur manque de professionnalisme, les espions de Mohammed VI sont vite reconnus, dénoncés et expulsés.

    Sous couvert de diplomates, ils agissent au sein de la communauté marocaine résidente en Europe en vue de guêter tout mouvement ou activité d’opposition au régime autocrate de la monarchie alaouite. Ce qui est vu par les autorités du pays d’accueil comme une immixtion dans leurs affaires internes.

    Ainsi, le gouvernement hollandais a procédé en 2008 à l’expulsion de deux fonctionnaires de l’ambassade du Maroc aux Pays Bas. Selon une dépêche publiée par Le Monde du 20/09/2008, « un fonctionnaire de police a été suspendu de ses fonctions à Rotterdam après avoir, apparemment, livré des informations confidentielles sur des personnes d’origine marocaine domiciliées aux Pays-Bas ».

    Selon des médias locaux néerlandais, d’autres fonctionnaires de police ont affirmé avoir été également approchés par les “services” marocains. C’est le cas de Fouad El Haji, ancien député et conseiller municipar à Rotterdam. Ce dernier a déclaré que « des parlementaires et des élus locaux sont régulièrement contactés dans le même sens et que certains auraient même accepté l’offre”.

    En Allemagne, Mohamed Baghdad, un germano-marocain de 56 ans a été arrêté et jugé à Berlin en février 2012 pour des actes d’espionnage contre la communauté sahraouie en Allemagne.

    En Espagne, les activités des agents de la DGED sont connues. En 2013, le CNI, le service de renseignement espagnol a expulsé Noureddin Ziani, un ressortissant marocain qui était utilisée par le parti nationaliste catalan CDC pour mobiliser la communauté marocaine en faveur de la cause indépendentiste de la région de Catalogne. Selon des déclarations du chef du CNI, Felix Roldan, Ziani est « un collaborateur important d’un service de renseignement étranger depuis 2000 » en allusion à la DGED marocaine.

    Dans le but de contrôler les mouvements des opposants marocains, la DGED a acquéri chez la société italienne Hacking Team et la néo-zélandaise Endace ainsi que de la française Amesys des logiciels d’espionnage qu’elle utilisera aussi pour espionner le Secrétariat de l’ONU, notamment dans la question du Sahara Occidental.

    L’accusation émane de l’ancien SG de l’ONU, Ban Ki-moon. Dans son rapport d’avril 2012, accuse le Maroc de compliquer la tâche de la MINURSO et de l’espionner. « Il semble également que la confidentialité des communications entre le quartier général de la Minurso et New York ait été compromise occasionnellement », signale le rapport.

    En effet, la DGED a déployé des gros moyens en vue d’attirer des soutiens au Maroc dans son objectif de coloniser définitivement le Sahara Occidental. Les opérations d’écoute des communications de la MINURSO étaient accompagnées d’une large campagne de lobbying aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Espagne et auprès des institutions onusiennes. Ainsi, l’ambassadeur Omar Hilale qui préside actuellement la représentation du Maroc auprès de l’ONU, a réussi à s’assurer les services du suédois Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au HCDH, ainsi que ceux de Sultan Athar Khan, directeur du cabinet du président du HCR, Antonio Guterres, l’actuel Secrétaire Général de l’ONU.

    Grâce aux révélations du lanceur d’alertes anonyme, Chris Coleman, de nombreux documents confidentiels du Secrétariat de l’ONU ont été dévoilés. Sa nature prouve que le Maroc avait bel et bien piraté les ordinateurs de l’ONU. Parmi ces documents, des compte-rendus des réunions du Secrétaire Général de l’ONU avec, entre autres, le président tchadien Idriss Déby Itno.

  • Encore une fois, les torchons du Makhzen puisent dans le mensonge

    Un journal de la DGED a récemment publié un article sur un prétendu communiqué de l’Ambassadeur de Russie à Rabat au sujet de la visite d’une délégation du Front Polisario à Moscou.

    Ce journal nous a habitué à ses sorties médiatiques sulfureuses et haineuses qui reflétent le désaroi du Makhzen à chaque fois que le Polisario enregistre des victoires sur la scéne diplomatique.

    Il n’y a pas si lontemps, ce même canard a publié un article mensongére au sujet de l’adhésion de la RASD à l’International Socialiste en temps que membres à part entiére. Maintenant, il récidive encore une fois pour semer le doute et la confusion dans l’esprit de ses lecteurs en faisant croire que la Russie est favorable aux théses du Makhzen. Bien que nulle trace de ce communiqué n’a été trouvé sur Internet, nous répondons à ce torchon que la position de la Russie concernant la question du sahara Occidental est claire et ne prête aucun équivoque, à savoir « mise en œuvre de l’objectif initial d’assurer les conditions de base pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU (la dernière sur ce sujet a été adoptée en avril de l’année courante) ». Ces propos sont ceux du Ministre des Affaires Etrangéres de Russie, Monsieur lavrov, qu’il a tenus lors d’une conférence de presse avec son homologue algérien, le 25 juin 2013 à Moscou et publié par dans son site officiel:

    Voici la réponse intégrale de Monsieur Lavrov:

    « Vous avez absolument raison, nous avons les positions qui coïncident, et ces coïncidences ne sont pas aléatoires – cela vient de l’unité, de la communauté de vues sur l’ordre mondial, sur les voies de résoudre des problèmes internationaux. Cela s’applique également à la situation autour du Sahara occidental. Le réglement doit être réalisé sur la base des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous nous prononçons toujours pour et nous soutenons pleinement le travail de l’ONU, y compris la mission des bons services et les efforts de l’Envoyé du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental M. Christopher Ross. Bien sûr, nous sommes pour la poursuite des contacts directs entre le Maroc et le Front Polisario pour la mise en œuvre de l’objectif initial d’assurer les conditions de base pour l’auto-détermination des peuples du Sahara occidental, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU (la dernière sur ce sujet a été adoptée en avril de l’année courante). Cette dernière n’a nullement ignoré le problème du respect des droits de l’homme, et invite les parties à coopérer avec la communauté internationale pour assurer le respect des droits de l’homme, y compris des mesures appropriées dans les camps de réfugiés. Il s’agit de la position commune du Conseil de sécurité de l’ONU. Je tiens à souligner que le respect des droits de l’homme dans le contexte du problème du Sahara occidental est un élément très important, mais n’est pas une tâche essentielle du point de vue des prérogatives principales du Conseil de sécurité. Il existe des structures spécialisées comme les commissions compétentes de l’Assemblée générale des Nations unies, le Conseil des droits de l’homme qui cherchent à jouer un rôle de premier plan pour assurer le respect des droits de l’homme. Dans le cadre du Conseil de sécurité de l’ONU c’est le maintien de la paix internationale et de la sécurité ainsi que la mise en œuvre des décisions prises par le Conseil. La tâche prioritaire pour le règlement au Sahara occidental est la définition du statut de ce territoire sur la base des solutions existantes. Cependant nous devons respecter les droits de l’homme, ce qui se reflète dans la résolution du Conseil de sécurité du mois d’avril.

    Je voudrais également noter que nous apprécions le rôle positif de la Mission de l’ONU pour la tenue d’un référendum au Sahara occidental. Je souligne que le contingent russe de 17 militaires est le plus grand. Notre position reste inchangée, nous nous laisserons guider par elle ».

  • De hauts responsables marocains s’intéressent à la fortune de Mme Assia Bensalah Alaoui

    Mme Assia Bensalah Alaoui, Ambassadeur itinérant du Roi Mohamed VI du Maroc est la petite fille du grand mouchard de la France colonialiste, le Caïd Bachir Ben salah Zemrani. Elle est la mère d’Abdemalek Alaoui, le fils du détenteur du Groupe Maroc Soir, agent de la DGED et directeur du Huffington Post Maroc.

    De hauts responsables au ministère marocain des affaires étrangères semblent s’intéresser à sa fortune. Le 15 novembre 2011, ils ont reçu un mail de la part de Chelbat Lotfi, expert-comptable et conseiller fiscal à Bruxelles où il apporte des détails très précis sur les compte en banque d’Assia.

    Voici le texte intégral de ce mail:

    Chers confrères,
    Savez-vous que Mme Assia Bensalah Alaoui, dispose d’une importante fortune à l’étranger, s’élevant à plusieurs millions de dollars. En Suisse, elle a réussi à transférer 2.937.317 Euros (Voir document en attaché) dans une banque privée , dénommé « Pictet & Cie », sis au 60, Route des Acacias CH-1211 Genéve 73. Mme Assia est régulièrement en contact avec un responsable de ladite banque, en l’occurrence Philippe Baltzer, joignable au +41 (0) 5833232314. Elle dispose également d’autres avoirs aux USA, gérés par une banque privée, dénommé « Pinnacle Associates Ltd ». Au 31 décembre 2008, ses avoirs américains s’élevaient à 257.710 dollars. (Voir document en attaché). Enfin, Mme Assia est actuellement en négociation avec une agence immobilière espagnole pour l’acquisition d’un appartement haut standing, situé en Espagne, plus précisément à Guadalmina Beach, d’une valeur de plusieurs millions d’Euros (Voir document en attaché)

    D’autres révélations sur les avoirs à l’étranger de personnalités marocaines tels que Taib Fassi, Yassine Mansouri, Mohammed Ouzzine, Youcef Amrani, etc….., sont disponibles sur le site ci-après:


    La précision des données du comptable marocain est étonnante. Ce qui prouve qu’il a participé à la gestion de ce transfert. Le montant du transfert décrit dans le mail a été corroboré par les documents apportés en 2014 par le lanceur d’alertes Chris Coleman (voir images).


    Cliquez ICI pour télécharger les documents y référants:
    Document 1
    Document 2

  • Sahara Occidental : Le Maroc veut imposer des limites à la mission de la MINURSO

    En date du 3 septembre 2014, l’Ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilal, a organisé une rencontre avec Mme Susana Malcorra, Chef de Cabinet du Secrétaire Général et Kim Bolduc.
    La réunion tient à un mois de la désignation de Mme Bolduc le 31 juillet 2014 Représentant Spécial du Secrétaire Général pour le Sahara Occidental et cheffe de la MINURSO. Celle-ci est restée bloquée à New York, le Maroc lui refusant l’entrée au Sahara Occidental pour entamer sa mission.
    L’objectif de cette rencontre était de dicter les conditions du Maroc sur le mandat de la MINURSO suite à la décision, un an auparavant, des Etats-Unis de proposer l’élargissement de son mandat au monitoring des droits de l’homme, à l’instar des autres missions de paix onusiennes.
    Le blocage marocain vise à imposer des conditions concernant le travail, le mandat et les prérogatives de la MINURSO surtout en ce qui concerne l’implication dans la question du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental. Les propos de l’ambassadeur Hilale à ce sujet sont claires :  » Mme Bolduc ne doit pas compliquer sa mission en essayant de s’ingérer dans les questions des droits de l’Homme qui ne relèvent pas de son mandat. Sinon, elle risque de se heurter à des problèmes et des difficultés qui vont compromettre sa mission. Elle n’aura aucune excuse de surprise en cas de ferme réaction des autorités marocaines », a-t-il dit.
    «  »Le Maroc est prêt à travailler, la main dans la main, avec Mme Bolduc et développer un partenariat fructueux avec elle pour la mise en oeuvre du mandat de la MINURSO, qui se limite strictement à la surveillance du cessez-le-feu, au déminage et à l’assistance logistique aux mesures de confiance », a-t-il ajouté dans le but de limiter le mandat de la MINURSO.
    Il insiste pour que la question des droits de l’homme reste dans les mains du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme (HCDH) où Anders Kompass, Directeur des opérations et de la coopération technique veille à ce que les rapports de cette instance soient favorables au Maroc et où le soutien de Mme Navi Pillat a été acheté moyennant le versement annuel d’un million de dollars comme contribution au budget du HCDH.  » La MINURSO n’a ni vocation, ni mandat pour s’occuper des questions des droits de l’Homme, que le Maroc traite avec le HCDH à Genève, dans le cadre d’un partenariat confiant et engagé », afirme-t-il.
     » Mme Bolduc doit s’engager à respecter le mandat de la MINURSO. C’est à cette condition qu’elle bénéficiera de l’appui et de la coopération des autorités marocaines », dit-il délattant la peur marocaine de voir la MINURSO surveiller les droits de l’homme ou menant des contacts avec la population civile sahraouie.

    Le Maroc insiste pour que les réunions des missions des procédures spéciales aient lieu dans des bâtiments désignés par les autorités marocaines où ces dernières ont implanté des installations techniques pour l’écoute des conversations tenues entre les militants sahraouis et les envoyés onusiens. Ainsi, Omar Hilale a signalé que  » des instructions auraient été données de New York pour que les réunions des Procédures Spéciales se tiennent désormais au siège de la MINURSO. Le Maroc s’oppose à une telle décision et regrette que le Secrétariat cherche à accorder une reconnaissance aux séparatistes et à compliquer les visites des Procédures Spéciales qui se sont déroulées, jusqu’à présent, dans les meilleures conditions. Les droits de l’Homme sont du ressort de Genève. New York n’a pas à y interférer ».
    Pour rappel, les associations sahraouies des droits de l’homme ont refusé une rencontre avec une délégation technique du HCDH présidée par Anders Kompass. Celui-ci a refusé de tenir la réunion dans le siège de la MINURSO.

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