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  • Des militants sahraouis dénoncent le soutien de l’Espagne à la politique marocaine d’extermination au Sahara Occidental

    Gijón (Espagne), 02/06/2010 (SPS) Les militants sahraouis des droits humains, Hmad Hammad et Sidi Mohamed Daddach ont dénoncé mardi à Asturie (Espagne) le « soutien » du Gouvernement espagnol à la politique d ‘ »extermination » exercée par le Maroc contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés du Sahara Occidental.

    Le secrétaire général du Comité de soutien à l’autodétermination du Sahara occidental, Hmad Hammad et le président du Comité pour le Droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, Sidi Mohamed Daddach ont été reçus lundi par le conseiller à la coopération internationale de la municipalité de Gijón , Jesús Montes Estrada, dans la ville des Asturies.
    Hmad Hamad a souligné que l’Espagne a une « dette historique, éthique et morale » envers le peuple sahraoui.
    « Nous avons été vendus et trahis, a-t-il dit dénonçant qu’à deux reprises il s’était retranché dans un ancien centre culturel espagnol, « Casa Espana », à El Aaiun en quête d’asile politique et a été remis à la police secrète marocaine, puis  » emprisonné et torturé ».
    Le militant sahraoui des droits de l’homme a également dénoncé l’existence de meurtres et de disparitions dans les territoires occupés illégalement par le Maroc, avertissant que la vie dans les territoires occupés du Sahara occidental est devenue un « enfer », tant que le Maroc ne respecte pas les accords signés avec le Front Polisario sous l’égide des Nations Unies.
    « Nous sommes des êtres humains comme le reste du monde. Nous voulons le respect de nos droits », a-t-il affirmé.
    Pour sa part, l’activiste sahraoui des droits humains, Sidi Mohamed Daddach a été emprisonné pendant 24 ans pour sa défense des droits du peuple sahraoui à l’autodétermination, il est devenu l’un des plus importants symboles de la résistance sahraouie.
    Quand il avait 18 ans, il a été arrêté et emprisonné, alors qu’il tentait de quitter les territoires occupés pour rejoindre le Front Polisario.
    Au cours de ces années d’emprisonnement, il a été soumis à la torture brutale et systématique, en raison de sa position en faveur de l’indépendance du Sahara occidental et le respect des résolutions de l’ONU, puis condamné à mort.
    En 1994, sa peine a été commuée de la peine à mort à une prison à vie. Déclaré prisonnier de conscience par des organisations comme Amnesty International, Sidi Mohamed Daddach a été libéré en décembre 2001, à la suite des pressions de la part des ONG et d’autres pays du monde.
    Dadach Sidi Mohammed a dénoncé « l’état de siège » imposé au Sahara occidental par le Maroc, soulignant que « dans tous les coins, il y a la police secrète marocaine partout ».
    Les deux militants résidants à El Aaiun, Dadach a fait remarqué le harcèlement continu auquel sont soumis « nos propres maisons, sont constamment, chaque jour, gardé par quatre, cinq ou six de la police marocaine. Ils cherchent à nous contrôler à tout moment. »
    Pour sa part, le conseiller pour la coopération internationale de la Municipalité de Gijón, Jesús Montes Estrada a averti que « l’UE ne peut continuer à accorder le statut avancé au Maroc en raison de ses violations systématiques des droits de l’homme et son soutien à Israël. (SPS)

  • La contrebande brasse deux milliards de dollars par an

    Au Maroc, pour le roi comme pour le Marocain lambda, la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie est devenue presque une « cause nationale ». « En réitérant son attachement à l’ouverture des frontières entre deux peuples frères, le Maroc est loin d’en banaliser l’objectif et de le réduire à quelque avantage étriqué ou à un intérêt exclusif », déclarait Mohammed VI en janvier dernier à Doha. A Alger, on prend la mesure du temps, en privilégiant une approche globale des relations entre les deux Etats. « La réouverture des frontières du côté algérien n’est pas exclue, mais elle n’a pas, pour nous, un caractère d’urgence », affirmait le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, en mars 2008. Dans quel registre faut-il ranger la demande de Sa Majesté le roi ? Est-ce l’expression de réels besoins économiques, ou serait-ce une manœuvre diplomatique ? « La proposition marocaine s’apparente à un piège », écrit Mustapha Séhimi dans Maroc Hebdo.
    Une « proposition » qui a le mérite, selon lui, de révéler « qui du Maroc ou de l’Algérie veut la paix, la détente et la coopération, et qui s’y oppose objectivement par ses paroles et ses actes » 14 ans après la fermeture des frontières, l’heure est aux regrets et aux surenchères. « Oujda, une ville fantôme », écrit la journaliste Loubna Bernichi (Maroc Hebdo, mars 2008). « Les Algériens déboursaient près d’un milliard de dollars par an au Maroc alors que les touristes marocains étaient quasi-absents en Algérie. Les habitants d’Oujda avaient beau les accuser de manquer de civisme et d’augmenter le taux de la criminalité dans la ville, mais personne ne crachait sur leurs billets verts. Aujourd’hui, les regrets sont d’autant plus grands que cette frontière fermée officiellement est plus que jamais imperméable. Toutes sortes de produits y transitent. Du carburant aux médicaments en passant par les produits alimentaires.
    Le tout made in Algérie. » Comme beaucoup d’autres villes de l’Oriental marocain, Oujda a payé le prix fort de la décision du roi d’imposer le visa d’entrée aux Algériens à la suite de l’attentat terroriste de l’hôtel Atlas Asni de Marrakech en 1994. 70% de l’économie de l’Oriental proviennent des activités de la contrebande, estimaient les experts marocains. Le trabendo transfrontalier (commerce informel) rapportait l’équivalent de 6 milliards de dirhams par an. La perte se chiffre aussi en termes d’emplois. Une étude de la Chambre de commerce et d’industrie réalisée en 2004 estime la perte d’emplois à 32 400, contre à peine 6 000 créés par l’activité illicite. Le taux de chômage varie dans cette région entre 25 et 30 %. Mais les pertes ne se conjuguent pas qu’en marocain. Les circuits de la contrebande brassent annuellement, selon Boucebha Rabah, SG de l’Union maghrébine des employeurs (UME) entre 1,7 et 2 milliards de dollars. « C’est de la folie », commente Boualem M’rakeche, président de la Confédération du patronat algérien (CAP). Il estime à « plusieurs centaines de millions de dollars » le chiffre d’affaires de la contrebande algéro-marocaine. Des sommes colossales qui sont soustraites chaque année aux Trésors des deux pays respectifs. Un phénomène qui ne profite, d’après M’rakeche, « ni aux Algériens ni aux Marocains ». La contrebande et le trafic de drogue en provenance du Maroc sont régulièrement invoqués par les autorités algériennes pour justifier du maintien du statut quo aux frontières.
    A la radio Chaîne III, Noureddine Yazid Zerhouni déclare que l’Algérie « n’est pas pressée de rouvrir les frontières, car nous évaluons l’ampleur des dommages qu’engendrerait une décision comme celle-là, notamment le phénomène de la contrebande ». « Je ne dis pas que l’ouverture des frontières va accentuer le phénomène, mais il ne contribuera pas à son apaisement de toute manière ». En matière de trafic de drogue, principalement de la résine de cannabis, les saisies opérées par la Gendarmerie nationale, illustrent l’explosion du phénomène. 45 t de drogues ont été saisies, début 2009. 20 t de saisies rien que pour le mois d’avril et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Si la contrebande et le trafic de stupéfiants battent tous les records, il n’en est pas de même pour les échanges commerciaux réguliers entre les deux pays. Echanges certes insignifiants par rapport aux potentialités existantes et au volume brassé par la contrebande, mais néanmoins en constante progression. Entre 2001 et 2005, ces échanges sont passés de 263 millions de dollars à 406 millions de dollars, soit une augmentation annuelle de 18%. Le Maroc exporte pour un peu plus de 50 millions de dollars de marchandises vers notre pays, alors qu’il en importe pour une facture qui était de 355 millions de dollars en 2005, essentiellement des hydrocarbures. D’après les chiffres fournis par la Chambre du commerce et d’industrie, l’Algérie a exporté en 2007 pour 603 millions de dollars (495 millions de dollars de combustibles) et a importé pour l’équivalent de 65,80 millions de dollars. En 2008, nous avons exporté pour 711 millions de dollars (654 millions de dollars de combustibles) et nous avons importé pour 86,62 millions de dollars.
    La frontière…un obstacle ?
    La frontière est-elle l’obstacle à l’accroissement des échanges ? « Pas du tout », répond Brahim Benjaber, président de la Chambre de commerce et d’industrie. Il existe d’« autres voies, dont les plus importantes actuellement, sont les voies maritimes » qu’il faudrait, à ses dires, optimiser. Faut-il rouvrir les frontières pour booster les échanges économiques et commerciaux ? « Je ne suis pas habilité à me prononcer sur cette question », tranche Benjaber. La réouverture des frontières, sujet tabou ? Dans les questions relatives aux affaires maghrébines existent, selon Boualem M’Rakeche des « interdits ». Même pour un opérateur économique, il est « interdit de faire quoi que ce soit dans le Maghreb » sans l’assentiment officiel. Il raconte à ce titre tout le mal qu’il a eu à préparer, quatre ans durant, le premier forum des hommes d’affaires maghrébins qui s’est tenu les 10 et 11 mai derniers à Alger. Un forum organisé par la UME et qui a drainé quelque 700 businessmen maghrébins.
    Les considérations « extra économiques » pèseraient de tout leur poids sur l’avenir de la construction maghrébine. « Je ne dis pas que la réouverture des frontières n’est pas nécessaire. Elle est de toute façon inéluctable. Je dis qu’il faudrait poser le problème des frontières dans un cadre approprié. Mais avant, il faudrait penser à rééquilibrer nos échanges et à construire des projets fédérateurs. Nous sommes pour une démarche graduelle, centrée, qui va dans le sens de l’équilibre en matière d’échanges. » Les frontières ne doivent pas constituer un « facteur de blocage, ni être le point nodal de nos actions ». Les « projets fédérateurs sont la clé de l’intégration économique », souligne Boucebha Rabah. L’UME a identifié, lors de son dernier forum, une trentaine de secteurs où la coopération maghrébine peut se mettre en place. Dans les secteurs de l’énergie, la pêche, le tourisme, le BTPH, le textile, etc. Boucebha espère que bientôt des consortiums maghrébins verront ainsi le jour. « Pour rentabiliser les grands projets étatiques, il est impératif, dit-il, de s’ouvrir sur les voisins.
    A l’issue de ce forum, le patronat maghrébin a obtenu du secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe la garantie de mettre à sa disposition les 39 accords de l’UMA, dont 19 concernant les échanges et le volet économique. Une victoire pour les opérateurs économiques de la région. Faute d’une union politique, les opérateurs économiques maghrébins tentent de construire le « Maghreb des affaires ». Un « Maghreb économique » qui s’affranchit petit à petit des pesanteurs politiques officielles et qui fait du développement économique un vecteur de l’émancipation des peuples de la région. M. Az.
    Par Mohand Aziri
    Bladi Dz
    , 18/5/2009
  • Message de félicitation du président de la République au Premier ministre de Trinité-et-Tobago

    Bir Lahlou, 02/06/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a adressé un message de félicitation au Premier ministre de la République de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad – Bissessar, pour avoir remporté les élections de la semaine dernière à Trinité-et-Tobago.
    « Il m’est agréable de vous féliciter à l’occasion de votre élection au poste de Premier ministre de Trinité-et-Tobago, ce qui témoigne de l’estime dont vous jouissez de la part de vos concitoyens », a écrit le président de la République, Mohamed Abdelaziz dans sa lettre au Premier ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad – Bissessar.

    Le Président de la République s’est dit confiant que « les relations étroites entre nos deux pays et les liens historiques qui unissent nos peuples se développeront dans les années à venir », a conclu la lettre dont une copie est parvenue à SPS. (SPS)
  • Le Président Bouteflika à Nice Dissiper tous les malentendus ?

    Le président algérien Abdelaziz Bouteflika assistera au sommet France-Afrique qui se tient le 31 mai et 1er juin à Nice, dans le sud de la France. L’information a été relayée par toutes les grandes agences de presse internationales, et l’Élysée, siège de la présidence en France, a confirmé la présence du Président Bouteflika, précisant que l’Algérie sera le seul pays du Maghreb, avec la Mauritanie, représentée au niveau des chefs d’Etat.
    Certes, au moment où les relations entre l’Algérie et la France traversent une longue période de froid, ce sommet est le bienvenu pour les dirigeants des deux pays pour éventuellement dissiper les malentendus, voire remettre les relations sur les rails tout en dépassant cette phase de froid intense diplomatique source de pas mal de dissensions.
    Certes, on n’en est pas au stade de la rupture des relations diplomatiques, mais quand on reporte de saison en saison un voyage officiel, quand on s’évite lors des grands messes politiques, il devient urgent de se reparler au moins. Se reparler au plus haut niveau, car on le sait bien, jamais il n’y a eu de rupture du dialogue entre les deux pays.
    Le dernier contact au niveau présidentiel entre l’Algérie et la France remonte à deux ans, en marge d’un sommet du G8 tenu sur les bords du lac Toya, au sud de l’île de Hokkaido au Japon. Depuis, plus rien ou presque, mais surtout des rendez-vous reportés. En juin 2008, le Premier ministre français, François Fillon, était à Alger pour préparer la visite officielle du président Bouteflika en France prévue en 2009 en réponse à celle effectuée fin 2007 en Algérie par le président Sarkozy.
    Sujets de tensions
    La visite officielle n’a pas eu encore lieu, mais plus intéressant encore, ce qui a marqué le plus les relations entre les deux pays, c’est surtout la multiplication des sujets de tension. L’affaire Hasseni, la lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne, le dossier du Sahara occidental et la partialité de la France dans son soutien aux thèses marocaines, ou encore la mise en cause d’un ancien attaché militaire des services de sécurité algériens dans l’assassinat des moines de Tibhirine en 1996. En Algérie, en guise de réponse, même si ça n’en est pas une mais on pourrait se méprendre, c’est surtout la proposition de loi dénonçant les crimes de la colonisation française ou l’imposition de restrictions aux importations qui fait débat. On évoque même le départ en catimini des entreprises française qui ont investi en Algérie comme effet collatéral des mauvaises relations Algérie-France et par crainte d’une vague de nationalisations.
    Il reste que ce sommet de Nice porte aussi une autre particularité qui intéresse la diplomatie et la gestion des relations internationales de l’Algérie. Ce sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique, le 25e du genre, était prévu initialement à Charm el Cheikh, en Egypte, en février. Il a été reporté et transféré à Nice d’un commun accord entre la France et l’Égypte en décembre dernier. Sarkozy ne voulant pas siéger à un sommet souhaité par le président égyptien Moubarak mais où le président soudanais Omar el Béchir serait présent. Au sommet de Nice, le Soudan sera représenté par une autre personnalité que son président, sous le coup d’un mandat d’arrêt du TPI.
    Mais voilà, ce sommet reporté sera co-présidé par Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak. Dès lors un tête-à-tête entre les président Bouteflika et Moubarak pourrait s’organiser à cette occasion. Une possibilité de voir les relations Algérie- Egypte remises sur les rails, même si cela demeure très difficile pour nombre d’observateurs.
    Les relations entre l’Algérie et l’Egypte sont au plus mal, frappées par «la crise footballistique» et le festival d’insultes dont ont gratifié les frères égyptiens, les Algériens peuple et gouvernants (chaaban oua houkoumaten) au nom de calculs politiciens locaux (la mise sur le trône d’Egypte du fils de Moubarak). Bien entendu, ce que l’on notera, c’est bien le fait que ce soit le président Bouteflika qui fasse le déplacement à Nice, (alors que l’on attendait de le voir représenté par Belkhadem), un signe de bonne volonté manifeste et un acte destiné à apaiser les tensions d’abord avec la France – du moins on parie beaucoup là dessus – et avec l’Egypte ensuite en amorçant probablement un début d’apaisement.
    Par Amine Esseghir
    Les Débats, du 2 au 8 juin 2010
  • L’ONU s’inquiète de la situation au Sahara occidental

    Sahara occidental
    Droits de l’homme
    Afrol Nouvelles , 2 Juin – L’Haute Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Navanethem Pillay, a exprimé sa préoccupation sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé, en particulier, le traitement réservé aux prisonniers politiques sahraouis dans les prisons du Maroc.
    «Je tiens à vous remercier de votre lettre datée du 10 avril 2010, concernant la situation des droits humains au Sahara occidental. Je suis également préoccupée par la situation actuelle dans le territoire», a déclaré la haute fonctionnaire de l’ONU par le biais d’une lettre adressée au Président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz.
    Pillay a assuré au Président Mohamed Abdelaziz que les informations sur la situation des prisonniers politiques sahraouis, et de disparitions ont été transmises aux parties concernées des Nations Unies chargées des mécanismes des droits humains pour le suivi approprié.

    La Haute Commissaire aux droits de l’homme a également indiqué qu’elle a pris note de la recommandation faite par le Président Mohamed Abdelaziz dans sa lettre sur la nécessité d’envoyer une délégation de l’ONU pour discuter de la situation actuelle et d’assurer la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, afin de fournir une rapport détaillé et équitable sur le sujet.
    Dans ce contexte, Pillay a assuré que l’organisation, à présent, suivra la situation de Genève.
    Por staff writer
    © afrol News

  • Maroc: Les relents de la guerre au Sahara occidental

    Un ancien prisonnier de guerre, Ali Najab, libéré dernièrement par le Front Polisario, a reproché lundi au colonel-major Kaddour Terhzaz d’avoir violé le “secret-défense” alors que le Maroc “est toujours en guerre” dans le conflit du Sahara occidental.

    Le capitaine Najab, un des responsables de l’Association marocaine des anciens prisonniers de guerre de Tindouf (non reconnue), a estimé que le colonel-major, ancien numéro deux de l’armée de l’air du Maroc, “aurait dû normalement faire quelque chose pour l’ensemble des pilotes marocains pendant qu’ils étaient en captivité dans le désert”, selon un communiqué parvenu à l’AFP.

    “Pourquoi parler de ces souffrances aujourd’hui, alors que ces militaires méritaient qu’on les défende durant leur captivité”, s’est interrogé Ali Najab. “Un officier est tenu à l’obligation de réserve et au secret-défense, qu’il soit en service où à la retraite”, a-t-il affirmé. Le colonel-major Kaddour Terhzaz, 72 ans, avait été condamné à 12 ans de prison en 2008 à Rabat pour “atteinte à la sécurité extérieure de l’État”.

    Selon sa famille, il avait écrit en 2006 une lettre au roi Mohammed VI dans laquelle il affirmait, notamment, que les “avions de combat marocains n’étaient pas équipés de dispositifs antimissiles pendant la guerre contre le Polisario, il y a 20 ans”. Dans sa lettre, selon la famille, Terhzaz avait également mis en cause “certains agissements de gradés de l’armée” marocaine. L’officier a la double nationalité marocaine et française.

    Il est incarcéré à la prison de Salé, ville jumelle de Rabat. Sa famille, soutenue par des associations des droits de l’homme, réclame régulièrement sa libération, estimant que Kaddour Terhzaz a été condamné pour son “franc parler”. Des manifestations de soutien au colonel-major Terhzaz avaient récemment eu lieu en France et à Bruxelles
    Source : Liberté

  • La position peu honorable de la France La France bloque le processus de paix au Sahara Occidental

    Par N. Z.
    « La France s’est fait l’avocate de l’occupant marocain au Conseil de sécurité. » La sentence est lâchée par le président de la République arabe sahraouie démocratique (RSAD), le 2 mai dernier, devant un panel de 150 élus municipaux et régionaux, venus de plusieurs régions françaises, dont, entre autres, la région Rhône-Alpes, Ile de France (Paris), le Centre (Vierzon) la Lorraine (Lyon), la Paca (Marseille) et la Moselle, qui participaient, le 30 avril à la wilaya de Dakhla, à une conférence consacrée à « l’expérience démocratique dans la gestion des campements de réfugiés sahraouis ».
    La visite de ces élus, issus de plusieurs formations politiques françaises, dont l’UMP, le PS, le PCF et une élue du parti radical, coïncidait avec l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara Occidental qui fut, tout simplement, expurgée de la revendication du Polisario de mettre sur pied un mécanisme onusien de surveillance des droits de l’Homme dans le villes sahraouies occupées.
    Ainsi, sur quinze Etats qui forment le Conseil de sécurité, il n’y a eu que la France, berceau des droits de l’Homme et des valeurs humanistes de la Révolution de 1789, à s’opposer à une revendication légitime d’un peuple qui vit dans une prison à ciel ouvert à Laayoune, Dakhla et Smara, ainsi que les autres bourgs sahraouis interdits de visite pour les militants et les ONG internationales qui activent dans le domaine des droits de l’Homme. Quelle gloire va tirer la France de Sarkozy d’un revers aussi cinglant à la grandeur de l’histoire de ce pays qui trouve à redire sur les droits de l’Homme au Darfour et ailleurs, mais pas à Gaza et au Sahara Occidental ?!
    Le Président Abdelaziz l’a signifié clairement quand il a affirmé à l’adresse des élus français au terme de leur visite dans les camps des réfugiés sahraouis : « Un pays berceau des droits de l’homme, qui, pas plus qu’hier, au sein du Conseil de sécurité, s’est fait l’avocat de l’occupant pour défendre les violations des droits humains par le Maroc au Sahara Occidental. »
    Il est inconcevable de s’opposer à l’élargissement du mandat de la Minurso, à la surveillance des droits de l’Homme dans ce territoire, objet de conflits, car, comme l’a affirmé le président sahraoui, il s’agit de « l’unique mission spoliée des prérogatives de la Minurso ».
    Le président de la RASD n’a de cesse prévenu que la question du Sahara Occidental constitue un élément de stabilité dans la région.
    Il a souligné à ce propos, juste après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 1920, que « le positionnement inconditionnel de Paris sur la colonisation marocaine du Sahara Occidental ne profite pas à la paix, ni à la stabilité et à la sécurité de la région, et encore moins aux relations entre l’Union européenne et le Maroc ». Et d’estimer que ce positionnement de la France « ne peut que prolonger dans le temps la tragédie du peuple sahraoui, sans toutefois entamer sa détermination et son courage à lutter pour défendre son droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    La France justifie son acte
    Réagissant aux propos peu amènes du Président Abdelaziz, lors d’un entretien que lui avait accordé l’Agence officielle française (AFP), le ministère des Affaires étrangères français a soutenu, à travers la déclaration de son porte-parole, Bernard Valero, que la récente résolution de l’ONU sur le Sahara Occidental, dénoncée par le Polisario comme négligeant les droits de l’Homme, contient un appel aux parties à s’atteler à la « dimension humaine » du conflit.
    C’est ainsi que la France tente implicitement de rejeter les critiques acerbes et fondées du Front Polisario.
    « Le Conseil (de sécurité) a adressé un message clair à travers la résolution 1920 concernant l’importance du programme de visites familiales », a répondu le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à une question sur les critiques de Mohamed Abdelaziz. C’est comme si les droits de l’homme au Sahara Occidental se résumaient à de simples visites familiales entre les Sahraouis vivant derrière le mur de l’occupation et ceux se trouvant dans les camps de réfugiés de Tindouf.
    La parade ne résiste pas pourtant devant le combat héroïque d’Aminatou Haïdar, de la suppliciée Sultana Khaya, ou de la trentaine de Sahraouis, prisonniers politiques dans les geôles de la monarchie qui ont observé une grève de la faim en solidarité avec les six détenus politiques de la prison de Salé qui attendent toujours d’être jugés.
    Pour le département ministériel de Bernard Kouchner, le fait que le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara Occidental « ne comporte pas d’appel spécifique à un mécanisme international » en matière de droits de l’Homme est suffisant pour que le Conseil de sécurité suive « ces recommandations ».
    Le fait aussi que la résolution 1920 ait introduit « un appel aux parties à appliquer leurs engagements internationaux s’agissant de la dimension humaine de ce conflit » suffirait aussi à éviter la répression tous azimuts contre les militants sahraouis des droits de l’Homme et à les protéger de la politique raciste du Makhzen qui monte les colons marocains contre les Sahraouis dans les territoires occupés. Il est clair que le gouvernement français refuse de regarder en direction de la partie qui viole les droits de l’Homme, feignant de ne pas entendre les cris de détresse des militants sahraouis jetés à la vindicte des colons dans les villes sahraouies occupées dès leur retour de Tindouf.
    Pour le Front Polisario, qui a tenu une réunion de son Secrétariat national, « le grand responsable de ce scandale est le gouvernement français ». Et c’est dans ce sens qu’il faut comprendre les griefs du représentant du Polisario à Paris, Omar Mansour, qui a affirmé, dans une déclaration à l’envoyé spécial d’El Djazaïr.com aux camps de réfugiés sahraouis, lors de la visite d’une délégation de 150 élus municipaux et régionaux français, que « le projet de résolution du Conseil de sécurité visait simplement à introduire la question de la surveillance des droits de l’Homme parmi les missions de la Minurso, à l’instar d’autres délégations de l’ONU à travers le monde ».
    « C’était une demande résultant d’un consensus de l’ensemble des associations et ONG activant dans le domaine des droits humanitaires dans les territoires occupés », a-t-il expliqué.
    N’est-il pas donc légitime de penser avec Omar Mansour que « de par cette attitude, le Maroc et la France cherchent à cacher quelque chose à l’opinion internationale ».
    Et lorsqu’il a estimé que « cela veut dire qu’au Maroc, il existe des prisons dignes de la prison d’Abou Ghrib en Irak », veut-on, donc, cacher une guerre contre les populations civiles sahraouies dans les villes occupées ?
    Des élus français dubitatifs
    La visite de 150 élus municipaux et régionaux, venus de plusieurs régions françaises, dont entre autres, la région de Rhône-Alpes, Ile de France (Paris), le Centre (Vierzon) la Lorraine (Lyon), la Paca (Marseille) et la Moselle, dans les camps de refugiés sahraouis à Tindouf, coïncidait avec la position peu honorable du gouvernement français au Conseil de sécurité qui s’est mis en posture de protecteur d’un violeur des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.
    Ainsi et dès l’ouverture de la conférence consacrée à « l’expérience démocratique dans la gestion des campements de réfugiés sahraouis », ces élus issus de l’UMP, du PS, du PCF, indépendants et du parti radical de droite, ont exprimé leur étonnement devant la position de leur gouvernement au Conseil de sécurité.
    C’est ainsi que Jean-François Debiol, élu municipal de la ville de Rillieux-la-Pape dans la région de Lyon, issu du parti de droite UMP, a exprimé, devant le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, sa « surprise » de la position du gouvernement français au Conseil de sécurité des Nations unies. « Nous ne l’approuvons pas car elle n’est pas conforme à la mission de la France de défense des droits de l’Homme dans le monde», a-t-il affirmé.
    M. Debiol s’est aussi étonné de l’inexistence d’informations sur le Sahara Occidental en France. Tout en déplorant, dans le même cadre, le black-out médiatique observé en France autour de la question sahraouie, il a estimé qu’il est « anormal » qu’il ne découvre le mur de séparation érigé par le Maroc qu’après son déplacement aux camps de réfugiés. « Il y a un manque d’informations évident et cruel sur ce qui se passe à deux heures de Paris, alors que nous sommes bien informés de ce qui se passe ailleurs dans le monde, tel le mur qui sépare les deux Corées », a-t-il déploré.
    L’élu de Rillieux-la-Pape a, toutefois, relevé « la bonne organisation » des camps des réfugiés sahraouis et l’exercice démocratique des institutions du gouvernement sahraoui en exil.
    Tranchant nettement avec le discours ressassé par la presse marocaine, sur une prétendue prison à ciel ouvert, M. Debiol a déclaré, au terme de sa première visite dans les camps de refugiés, qu’il a eu à constater « des institutions modèles exprimant clairement un choix pour la démocratie ». « J’ai découvert avec une grande satisfaction la façon par laquelle le gouvernement sahraoui s’est organisé », a-t-il souligné. « Ce n’est déjà pas facile pour les peuples qui vivent à l’intérieur de leurs frontières, et il est encore plus difficile pour les peuples qui vivent dans les mêmes circonstances que celles du peuple sahraoui », a-t-il encore reconnu, avant de souligner qu’il a eu à constater que la séparation des pouvoirs dans les institutions du gouvernement sahraoui « est respectée », et qu’il existe une égalité entre les hommes et les femmes.
    Cet élu issu de la majorité présidentielle en France n’a pas caché son admiration devant ce qu’il a découvert, lors de cette visite, en déclarant : « Durant mon séjour, je n’ai constaté que des choses positives et je dirai même exemplaires. Il faut que même les Français viennent ici pour prendre une leçon en matière d’égalité entre l’homme et la femme, ainsi qu’en matière des droits de l’Homme ». « Il est évident que face à cette exemplarité que vous manifestez dans vos institutions et dans votre organisation au quotidien, la position de la communauté internationale à votre encontre ne peut qu’apparaître injuste », a-t-il soutenu, avant de lâcher : « Vous êtes exemplaires et vous êtes mal traités. C’est anormal. »
    Abondant dans le même sens, Cyril Boulleaux, maire de Villeneuve-sur-Yonne, a souligné que « l’attitude du gouvernement français face à cette question (élargissement des missions de la Minurso aux contrôle et surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés) est en opposition avec les valeurs et l’histoire de la France ».
    Il a, dans le même ordre d’idées, avoué qu’il s’attendait à une meilleure position de la part de son gouvernement, d’autant plus que la France, selon lui, se trouve à un moment de son histoire où elle occupe une place de par sa sensibilité aux droits de l’Homme et au respect de la liberté.
    Le maire de Villeneuve a, également, appelé, à défaut, la France à observer une « neutralité » qui, selon lui, permettra à la communauté internationale d’aller dans le sens de la mise en œuvre des résolutions portant organisation d’un référendum libre et loyal pour l’autodétermination du Sahara Occidental.
    Raymond Combaz, élu à Givors dans la région lyonnaise et responsable des instances locales du Parti communiste français, a exprimé, quant à lui, sa solidarité avec l’appel proposé par le maire d’Alger-Centre, Tayeb Zitouni, demandant aux instances onusiennes et surtout au Conseil de sécurité des Nations unies d’appuyer la demande de la mise en œuvre d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés. C’est dans ce cadre qu’il a souligné que « la position du gouvernement français ne reflète pas l’opinion nationale dans ce pays ».
    « La France continue à appuyer la position du Maroc et elle le fait ouvertement, aujourd’hui, à l’ONU », a-t-il relevé, avant d’ajouter que « cette attitude est condamnable du fait que la France a eu sa propre expérience dans la colonisation »
    El Djazair

  • Ambassadeur cubain : « Les médias occidentaux veulent entacher l’image de l’Algérie »

    Eumelio Caballero Rodriguez, ambassadeur de Cuba à El-Djazaircom.com :
    Par Leïla Boukli Vous venez de lancer une nouvelle initiative, la promotion de Cuba comme destination touristique pour le peuple algérien. Quelle est la véritable portée de ce projet ?
    Eumelio Caballero Rodriguez : Comme vous le savez, entre Cuba et l’Algérie, il existe de profondes relations d’amitié et de solidarité ancrées dans une histoire de lutte commune : celle de Cuba pour se libérer de la domination néocoloniale et celle de l’Algérie pour obtenir son indépendance du joug colonial. Toutefois, je pense que nous devons travailler pour que les nouvelles générations se connaissent mieux, et pour cela, le tourisme pourrait jouer un rôle indéniable. Cuba offre, outre sa beauté naturelle, sa culture riche et variée, son haut niveau dans l’éducation et les sciences, une qualité d’accueil dont seul le peuple cubain a le secret. Sa joie, sa simplicité sont offertes en toute amitié et de plus dans une ambiance de totale sécurité. A l’égard des Algériens, les Cubains ont une affection particulière, l’accueil qui leur est réservé est donc plus chaleureux, eu égard à cette histoire de sympathie et de solidarité communes. La possibilité d’une ligne aérienne directe entre La Havane et Alger? Je suis convaincu que le développement du tourisme permettra très bientôt de rentabiliser des vols réguliers entre les deux capitales. D’ailleurs, je pense qu’Alger deviendra un point de transit incontournable pour un nombre croissant de voyageurs vers Cuba venant des autres pays du Maghreb.
    Hormis la Santé, dans quels autres secteurs interviennent les Cubains en Algérie ?
    Avant de parler des secteurs actuels de coopération et du potentiel existant pour avancer dans d’autres domaines, permettez-moi d’évoquer deux antécédents dans nos relations qui ne sont pas très connus par les générations les plus jeunes. Le premier est relatif aux soins médicaux qu’ont reçus à Cuba, dans les années 1961, 1962¸ 1963 et ultérieurement, de jeunes maquisards algériens blessés au combat contre l’armée coloniale. J’ai personnellement connu plusieurs d’entre eux en 1962, à l’hôpital militaire Carlos-J.-Finlay de La Havane. Je garde des souvenirs inoubliables de nos conversations parsemées d’anecdotes sur la guerre de libération. Certains d’entre eux, comme les professeurs de l’université d’Oran messieurs Salah Megaoui et Kiat Ghaouti, sont restés à Cuba jusqu’à la fin de leurs études universitaires.
    L’autre fait, remonte à octobre 1963, quand devant la menace d’agression de la monarchie marocaine, deux bateaux cubain sont arrivés au port d’Oran, non pas chargé de sucre, comme tout le monde croyait, mais transportant une brigade de chars accompagnés de plus de 700 jeunes militaires cubains prêts à verser leur sang généreux à côté de leurs frères algériens. Finalement, le Maroc a renoncé à ses plans agressifs.
    Depuis lors, les relations d’amitié et de solidarité entre les deux pays et les deux peuples se sont développées de manière incessante. Les consultations et les échanges sur le plan politique ne sauraient être meilleurs, comme le démontrent les deux visites en Algérie en 2009 du président du Conseil d’État et du Conseil des ministres de Cuba, S.E.M. Raúl Castro Ruz, et la visite à Cuba au mois de septembre passé du président de la République, S.E.M. Abdelaziz Bouteflika. L’échange commercial et financier augmente avec de bonnes perspectives pour l’avenir, alors que la coopération s’accroît dans les domaines du sport, des ressources en eau, du transfert de technologie pour la fabrication en Algérie de vaccins et de médicaments génériques, de la plus haute technologie. Dans ce cadre, sont particulièrement importants, les accords signés il y a quelques semaines pour le traitement du pied diabétique avec un produit cubain innovant, le Heberprot. Par ailleurs, les projets d’accord de coopération dans les spécialités d’urologie, d’oncologie et de cardiologie, sont fin prêts, ils viendront s’ajouter au programme pour la construction de 7 hôpitaux ophtalmologiques. Le premier d’entre eux, construit à Djelfa, a été cédé à l’État algérien voilà quelques jours, et très bientôt nous inaugurerons les hôpitaux d’Ouargla, Béchar et d’El Oued. Dans ces établissements, les patients algériens recevront des soins totalement gratuits par des spécialistes cubains. Également, dans 14 wilayas du centre et du sud du pays, 130 spécialistes cubains travaillent au programme mère-enfant. Les résultats ont été tellement positifs que les autorités algériennes ont souhaité tripler ce nombre.
    Évidemment, il existe un potentiel illimité pour continuer à avancer dans ces mêmes domaines et pour étendre la coopération à d’autres secteurs. C’est d’ailleurs dans ce but que nous travaillons.
    Pourquoi certains pays, notamment occidentaux, considèrent l’Algérie comme un pays à risque ?
    Moi, je connais très bien ces situations, car Cuba est victime de campagnes constantes visant à entacher son prestige et son image. Je vois qu’en grande partie les mêmes intérêts qui lancent des campagnes négatives contre Cuba projettent, de manière artificielle et tout à fait injuste, une image sur l’Algérie qui n’a rien à voir avec la réalité que vit le pays depuis déjà un certain temps. Dans beaucoup d’autres pays, surtout dans ceux où les puissances occidentales exercent leur domination ou ont des intérêts potentiels, car étant leurs alliés ou leurs serviteurs inconditionnels, tout problème pouvant nuire à l’image extérieure de ces nations est complètement passé sous silence ou bien minimisé. En revanche, si un petit incident se produit en Algérie, même dans les régions les plus enclavées, les nouvelles se répandent vite et presque toujours de manière sensationnelle. Peu ou rien n’est dit dans ces médias sur le niveau de sécurité et de tranquillité citoyenne qui règne en Algérie suite à la politique et aux mesures prises par les autorités algériennes depuis que le Président Bouteflika a assumé son premier mandat. Moi, par exemple, je suis ici en Algérie remplissant ma mission depuis déjà plus d’un an et demi, et je peux affirmer, après avoir visité beaucoup de pays et avoir travaillé de manière permanente dans une demi-douzaine d’entre eux, qu’après Cuba, c’est en Algérie que ma famille et moi sommes le plus à l’aise, entourés par la chaleur et la sympathie de ce peuple charmant. Il conviendrait alors de se demander : pourquoi insiste-t-on à projeter l’image de l’Algérie comme un pays à risque ou un endroit dangereux ? On pourrait beaucoup spéculer pour répondre à cette question, mais en principe on a l’impression qu’il y a des intérêts étrangers que gênent, une Algérie libre, fière, indépendante, maîtresse de son propre destin et avec les capacités militaire, politique, économique et sociale lui permettant de garantir son développement présent et futur au profit de son peuple, sans tutelle et sans dépendre d’aucun centre de pouvoir. Il est évident que si l’Algérie n’était plus ce qu’elle est et devenait un serviteur obéissant et fidèle de l’impérialisme, les médias occidentaux cesseraient de la considérer comme un pays à risque et dangereux.
    La fille du « Che » était récemment en visite en Algérie où elle a été reçue par le Président Bouteflika. Quelle signification donnez-vous à cette visite?
    Pour le docteur Aleida Guevara March, sa dernière visite en Algérie a été une expérience très spéciale. Elle a pu visiter plusieurs wilayas du centre et du sud du pays, rencontrer beaucoup de dirigeants politiques et d’organisations de masse, discuter avec de jeunes étudiants et des travailleurs, s’adresser à tout le peuple algérien à la télévision nationale. Tout au long de son séjour, Aleidita, comme nous l’appelons à Cuba, a vécu des moments très émouvants, notamment lors de ses rencontres avec l’ancien Président Ahmed Ben Bella et avec le Président Bouteflika. Ils lui ont fait revivre des passages de la vie et des séjours de son père en Algérie qu’elle ne connaissait pas.
    Je pense que la signification la plus importante de la visite en Algérie de la fille du Che a été précisément de confirmer l’admiration et l’affection que le Guérillero héroïque a toujours éprouvées pour la Révolution algérienne et pour le peuple algérien. Ce qui correspond pleinement aux sentiments que nous pouvons apprécier à l’égard du Che, non seulement dans les cœurs des Algériens de sa génération, notamment ceux qui l’ont connu personnellement, mais encore chez la jeunesse algérienne d’aujourd’hui, pour qui la figure du Che en tant que penseur et combattant exemplaire pour la libération des peuples opprimés et contre l’exploitation de l’homme par l’homme et les injustices sociales, garde toute sa valeur et sa vigueur. Aleidita a été aussi très touchée par la courte visite qu’elle a effectuée dans les campements de réfugiés sahraouis à Tindouf. En tant que pédiatre, la triste situation des enfants sahraouis l’a touchée, mais en tant que femme politique et fille du Che, elle a quitté les camps de réfugiés avec la conviction que plus tôt que tard ce peuple héroïque exercera son droit à la libre détermination, mettant fin à l’occupation injuste et illégale de ce territoire par la monarchie alaouite.
    Le président Bouteflika est une vieille connaissance du peuple cubain, quelle image en garde- t-il ?
    Il n’est pas facile pour un ambassadeur de parler d’un chef d’Etat auprès duquel on est accrédité, mais ce n’est pas le cas, puisqu’il s’agit d’un ami cher au peuple cubain, à son processus révolutionnaire et à nos dirigeants, en particulier le commandant en chef Fidel Castro et le Président Raul Castro.
    Un soir du printemps 1975, j’ai eu, personnellement, l’honneur de servir d’interprète entre le commandant en chef Fidel Castro et Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères du gouvernement Houari Boumediene. On m’avait assigné la tâche d’accompagner la délégation algérienne présente à une réunion ministérielle du bureau de coordination du Mouvement des pays non alignés. Je n’oublierai jamais cette rencontre, j’ai eu, entre autres, le privilège d’être témoin de la profonde amitié et de confiance mutuelle unissant les deux hommes.
    On peut dire la même chose en ce qui concerne le Président Raul Castro. Confiance, compréhension, identité de critères et amitié personnelle, entre les deux dirigeants, ont été mises en exergue lors de la visite que Raul Castro a effectuée l’année dernière en Algérie et celle qu’a faite à La Havane en septembre de la même année le Président Bouteflika.
    L’image que nous avons à Cuba du Président Bouteflika est celle d’un battant infatigable, d’abord pour l’indépendance de son pays et ensuite pour le développement et le bien-être de son peuple. Défenseur des causes justes, des peuples du tiers-monde et de la paix, reconnu mondialement. C’est un homme d’Etat d’une grande sagacité et intelligence, excellent communicateur et grand rassembleur. Le peuple cubain voit en lui, un grand ami, un frère solidaire, qui a toujours œuvré pour le développement et le renforcement des relations bilatérales dans toutes les sphères possibles. Je peux dire enfin que nous avons une grande admiration pour lui et que nous sommes fiers des liens qui nous unissent et de notre amitié ferme
    L’Association des « enfants de chouhada » va visiter Cuba pour rendre hommage au martyr Che Guevara. Que signifie ce geste pour vous ?
    Cette visite de l’Association des «enfants de chouhada» est étroitement liée à tout ce que j’ai déjà évoqué à propos des racines historiques de l’amitié et de la solidarité entre nos deux processus révolutionnaires. Je trouve très beau et très symbolique que des enfants de martyrs algériens aillent à Cuba connaître de près l’œuvre de la Révolution cubaine et honorer par leur présence des martyrs et des héros de notre peuple. De ce geste noble et généreux, on pourrait beaucoup parler. Mais je ne vous dirai qu’une chose : cette délégation va être accueillie à Cuba avec beaucoup d’amitié et de chaleur, car elle représente pour nous la preuve que le lourd tribut que le peuple algérien a dû payer pour sa liberté et son indépendance n’a pas été vain.
    Un dernier mot, Monsieur l’ambassadeur ?
    Je profite de cette occasion que m’offre la revue El Djazaïr.com pour transmettre à tout le peuple algérien et aux autorités algériennes notre plus profonde gratitude pour l’appui et la solidarité qu’ils nous ont toujours apportés face au blocus que nous subissons depuis déjà un demi-siècle, face aux pressions de tous genres, aux campagnes médiatiques et aux menaces d’agression contre notre pays et son processus révolutionnaire. En ce moment, outre ses efforts pour le développement économique et social du pays, le peuple cubain mène trois batailles fondamentales : la bataille contre le blocus, la bataille pour la libération des 5 jeunes antiterroristes emprisonnés aux USA et la bataille face à la nouvelle campagne médiatique contre Cuba. En effet, malgré les changements en matière de politique extérieure annoncés par le Président Barack Obama pendant sa campagne électorale, en ce qui concerne Cuba, le blocus économique garde toute sa vigueur. La suppression de quelques mesures draconiennes héritées de l’époque du régime Bush, relatives à la communication de la communauté cubaine aux Etats-Unis avec leurs familles à Cuba, est manipulée et présentée comme de véritables changements dans la politique de Washington vis-à-vis de Cuba, mais le fait est que le criminel blocus économique reste là, intact, et même a durci dans certains aspects. Par ailleurs, on maintient la grande injustice commise aux Etats-Unis à l’encontre de 5 jeunes qui, depuis plus de onze ans, purgent de lourdes peines dans des geôles américaines, deux d’entre eux sont condamnés à perpétuité, pour s’être infiltrés dans des organisations terroristes afin d’éviter des actions criminelles contre des citoyens cubains et même américains innocents. C’est la meilleure preuve de la double morale et de l’hypocrisie avec lesquelles les Etats-Unis mènent la lutte contre le terrorisme, comme si l’on acceptait l’impossible existence de terroristes méchants et de bons terroristes. Et je dis cela parce qu’au moment où on proclame tous les jours la nécessité de combattre et d’éliminer le terrorisme, alors qu’on établit arbitrairement des listes de pays dont les citoyens, sans aucune distinction, doivent être soumis à des contrôles et à des fouilles dans leurs aéroports, des terroristes avoués se promènent librement dans les rues de Miami, comme c’est le cas de Luis Posada Carriles, l’auteur de l’explosion d’un avion de la Cubana de Aviación qui a coûté la vie à 73 citoyens innocents. En revanche, on juge arbitrairement 5 jeunes Cubains qui n’ont jamais porté atteinte aux Etats-Unis, mais tentaient de protéger leur peuple d’actions terroristes. Obama aurait pu exercer ses prérogatives pour libérer ces jeunes innocents.
    Comme je l’ai déjà dit, le peuple cubain mène actuellement une bataille contre la nouvelle campagne orchestrée par l’impérialisme et ses alliés de l’Union européenne. Sur quelle base déploie-t-on cette campagne ? Motivés, comme toujours par des raisons politiques et idéologiques, ils ont manipulé, au moyen de tout genre de calomnies et de mensonges, le décès regrettable d’un prisonnier de droit commun qu’ils ont transformé en cas « politique ». Ces mêmes voix ne se sont jamais élevées pour condamner les crimes commis dans les prisons d’Irak ou à Guantánamo, dans les prisons secrètes de la CIA en Europe, ou contre les meurtres de nombreux journalistes ces derniers mois au Honduras, pour ne citer que les cas les plus graves, s’en prennent aujourd’hui à la petite île des Caraïbes, harcelée et bloquée par la puissance la plus forte de la terre, en cachant les efforts qu’ont faits les autorités et les médecins cubains pour éviter la mort de ce citoyen, encouragé à maintenir la grève de la faim précisément par ceux qui prétendent aujourd’hui mettre Cuba sur la sellette.
    Mais Cuba ne se soumettra pas ; notre peuple continuera à défendre, avec toute fermeté et confiance en l’avenir, son droit à la libre détermination et à construire un destin meilleur pour notre peuple. Nous sommes sûrs que, tout comme hier, Cuba pourra toujours compter dans ses batailles d’aujourd’hui sur le soutien et la solidarité du peuple algérien frère et de sa direction politique
    El Djazair, 3 juin 2010

  • El Watan : L’ONU verrouillée

    Revoilà donc l’ONU dans un rôle qui n’aurait pas dû être le sien, car sans rapport avec sa doctrine plaidant pour la paix. Elle reste cette machine dont le fonctionnement est lié au simple rapport de forces en son sein. C’est pourquoi, elle s’est retrouvée à déclarer la guerre même la plus injuste et décider du démembrement de pays qu’elle avait acceptés en son sein dans des frontières qu’elle-même avait préalablement reconnues. Elle est là à donner un habillage juridique parfois même contre l’avis de la majorité des Etats membres incarnée par l’Assemblée générale. Ainsi en est-il de la question palestinienne, au sujet de laquelle le Conseil de sécurité, qui est l’instance exécutoire de tout le système des Nations unies, piétine et c’est le moins que l’on puisse dire. La réunion de cette instance, tenue lundi dans l’urgence, a révélé toutes les limites de cette action ou encore tous les obstacles qui empêchent un débat conséquent et sans heurt, et surtout sans le moindre compromis qui frapperait d’obsolescence les conclusions qui en sortiraient.
    Cette fois-ci encore, le Conseil de sécurité a décrété sa propre inertie, en décidant d’appeler à une enquête sur des faits pourtant avérés, s’agissant de l’agression israélienne contre des bateaux chargés de nourriture et de matériaux destinés aux Palestiniens de la bande de Ghaza. Pourquoi, en effet, une enquête alors que les faits parlent d’eux-mêmes, puisque l’attaque a visé des navires civils dans les eaux internationales ? Pas de réponse, mais son président, l’ambassadeur du Mexique Claude Heller, assure que ce sera « une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux ». Autant parler d’ores et déjà d’affaire classée comme tant d’autres, c’est-à-dire d’autres massacres de Palestiniens, où l’ONU réussit un autre exploit, celui de ne traiter que des conséquences et non plus des causes, d’un problème qu’elle avait elle-même créé en décrétant le partage de la Palestine.
    Douze heures d’âpres débats pour si peu afin d’éviter une déclaration dont on sait qu’elle n’ira pas jusqu’à condamner Israël. Quant à l’enquête en question, sa définition laisse perplexe, car le mot « indépendante », qui figurait dans le projet, a disparu du texte final. Et il y a même un sérieux quiproquo avec d’un côté l’ambassadeur-adjoint américain déclarant que « nous sommes convaincus qu’Israël peut mener rapidement en interne une enquête crédible, impartiale et transparente ». Et de l’autre, l’ambassadeur mexicain qui semblait, quant à lui, interpréter le texte comme signifiant que ce serait au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de nommer un enquêteur indépendant pour mener l’investigation. « Nous pensons que le secrétaire général et le système onusien ont une responsabilité à assumer là-dessus », a-t-il dit. Difficile dans ce cas de ne pas frapper ce texte de suspicion ou au moins, même dans son extrême indulgence, parler de précipitation s’agissant de l’identité des enquêteurs. Un autre débat sans fin et un préalable majeur susceptible d’empêcher la mise sur pied de la mission d’enquête en question.
    Tout d’une manière générale semble avoir été fait pour tuer le débat puisque celui-ci a été apparemment si bien encadré qu’il n’a pas été à l’essentiel, et la déclaration finale ne comporte pas d’appel explicite à la levée du blocus imposé aux Palestiniens de Ghaza, que de nombreux pays avaient pourtant réclamée lors du débat public. Tout donc a été fait pour que la colère soit amortie et traverse le labyrinthe procédurier, afin que rien n’en sorte. Une règle quand il s’agit des Palestiniens.
    Par
    Mohammed Larbi
    El Watan, 3 juin 2010
     
  • Délégation algérienne participant aux travaux de l’UPF à Rabat – Débat sur la responsabilité politique et sociétale

    Les travaux des 42es assises de la presse francophone ont débuté le 1er juin à Rabat (Maroc) sous le thème «La responsabilité politique et sociétale des médias» avec la participation de près de 300 journalistes et professionnels des médias venus de cinquante pays, dont la délégation algérienne dirigée par Amer Oumalou, président de la section algérienne et vice-président international pour le Maghreb de l’Union de la presse francophone (UPF). Participent également à ces travaux les ministres de la Communication du Maroc, de la Mauritanie et du Congo, l’ambassadeur du Cameroun au Maroc, porteur d’un message du ministre camerounais de la Communication, et Jean Miot, président de la section française de l’UPF et ex-président directeur général de l’Agence France presse (AFP), porteur lui aussi d’un message de Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre français.
    Après l’ouverture solennelle des travaux, Jean Kouchner, journaliste et professeur associé à l’université de Montpellier 1, a relevé huit contradictions. «Doit-il y avoir un curseur, c’est-à-dire une limitation peu ou prou de l’indépendance des médias ?» s’est-il demandé. Et d’ajouter que «force est de constater que cette indépendance est limitée dans de trop nombreux endroits : censure et autocensure, interdictions d’éditer, conditionnement des aides aux médias, dépendance du marché, concentration des médias, privation de liberté à des éditeurs ou des journalistes –170 journalistes sont emprisonnés dans le monde à ce jour et 12 autres tués depuis le début de l’année – sont des éléments et des réalités plus ou moins présents dans différents pays». «La quatrième contradiction concerne la démocratie d’opinion (…) Pour ma part, je pense qu’il est nécessaire d’affirmer sans aucune ambiguïté la nécessité de la plus grande liberté d’éditer, quelle que soit l’orientation politique que le média refléterait, à condition, bien entendu, de respecter les principes généraux des droits de l’homme, notamment la lutte contre les discriminations ethniques, racistes ou religieuses», a-t-il ajouté.
    Les journalistes algériens participent activement, aux côtés de leurs confrères, aux différents ateliers, échangeant expériences et assistant aux débats. C’est hier que les membres du comité international de l’UPF, composé des présidents de section de différents pays et des vice-présidents internationaux, ont intervenu, chacun exposant l’expérience de son pays. Notre vice-président international Amer Oumalou a fait un exposé sur l’état des lieux de la presse algérienne, son évolution et souligné l’apport et l’aide conséquente de l’Etat pour l’ensemble des médias algériens. Pour ce qui est du thème retenu pour ces assises, il a ajouté que «l’indépendance de la presse et la responsabilité politique et sociétale des éditeurs et journalistes ne peuvent pas être forcément opposés».
    Le comité international a émis le vœu que les prochaines assises se tiennent en Algérie.
    De Rabat, Mounir Abi

    Le Jeune Indépendant, 3 juin 2010