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  • L’entreprise coloniale en Afrique. Les séquelles d’une œuvre macabre

    Par Said Boumameche
    La problématique de l’entreprise coloniale et les luttes de libération en Afrique ont fait l’objet d’un colloque international, organisé dans le cadre du 2ème festival culturel panafricain, au cours duquel plusieurs thématiques liées à l’histoire du colonialisme et ses conséquences sur le continent, ont été débattues.
    Quelque 25 pays africains, représentés par des chercheurs, historiens et des personnalités politiques, partie prenante dans les mouvements de libération, ont pris part à cette rencontre culturelle.
    Il était question d’embrasser une période particulièrement mercantiliste qui, du 17ème au 19ème siècle, fera de l’Afrique un des pôles essentiels du commerce triangulaire et de la traite des esclaves, à la phase des luttes de libération et de l’émergence des premiers Etats nationaux.
    Les grands thèmes qui ont été débattus ont porté sur «l’absence de l’Afrique dans le processus historique, l’esclavage et la colonisation», afin d’apporter des éclairages et des réponses aux nouvelles générations sur leur histoire.
    A cette occasion, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a considéré que le colonialisme constitue un projet d’aliénation culturelle et une volonté d’occulter les civilisations anciennes et de spoliation des richesses économiques.
    Dans ce contexte, elle a rappelé que le phénomène de colonisation n’avait rien à voir avec les tentatives de propagation de la civilisation au sein de sociétés souffrant de sous-développement, mais qu’il s’agissait plutôt d’une décomposition forcée des tissus socioculturels, en vue de les aliéner, voire de les dissiper.
    Pour la ministre, affirmer que le continent africain n’a pas su marquer de son empreinte l’histoire de l’humanité, revient à nier la dynamique et les grands changements que le continent a connus durant son histoire.
    Mme Toumi a également mis en avant le rôle des médias et maisons d’édition dans l’éducation des générations futures et en matière de traitement des questions intéressant les sociétés africaines notamment à la faveur de cette conjoncture qui «connaît un retour en force de la révision de l’Histoire et des thèses faisant l’apologie de la colonisation».
    La colonisation « positive », un mensonge
    De son côté, l’avocat Jacques Verges a qualifié de «mensonge» la colonisation «positive» en Afrique comme le prétendent certaines parties de l’Europe, affirmant que la réalité sur cette étape de l’histoire «reste encore masquée».
    Il a souligné qu’il était «difficile» devant tous ces faits, dont la spoliation des terres et des biens, les pillages des pays, la négation de la personnalité, de reconnaître que la colonisation était positive, mettant en exergue le rôle des médias et des écoles dans l’information des jeunes générations africaines sur la réalité de leurs histoire et passé, précisant: «il faut leur dire la vérité».
    Cet avocat, connu pour son engagement dans la défense de la cause algérienne durant la guerre de libération nationale, a appelé les médias nationaux et africains d’une manière générale à ne pas tomber dans les stéréotypes des colonisateurs en évoquant l’histoire de leurs pays.
    A propos du prétendu «apport civilisationnel» de la colonisation aux pays africains, l’orateur s’est contenté de se demander «ce que représentent alors les pyramides d’Egypte, les bronzes du Bénin ou encore les gravures rupestres du Tassili ou de l’Afrique du Sud», affirmant que «les Africains étaient civilisés depuis très longtemps».
    De la pénétration coloniale au tracé des frontières
    En outre, les questions liées à la pénétration coloniale et au tracé des frontières, ont été soulevées par les participants.
    C’est ainsi que l’historien tunisien, enseignant à l’Université de La Manouba (Tunis), M. Mejiri Lazhar a souligné, dans son intervention intitulée «Frontières et questions de transhumance: le cas des tribus algéro-tunisennes sous l’occupation française», que le tracé des frontières hérité de la colonisation, découlait d’une «logique sécuritaire» chez l’occupant.
    Il a rappelé, dans ce cadre, que les Beys de Tunis et les Deys d’Alger avaient trouvé des «arrangements» à cette question litigieuse, en 1641 et en 1628.
    M. Mejeri a souligné, dans ce contexte, que «la société tribale du sud-ouest tunisien ainsi que celle du sud-est algérien vivait, depuis des temps ancestraux dans un rapport de complémentarité et de relation d’interdépendance».
    L’universitaire ivoirien, Sohi Blesson Florent, chercheur à l’Université d’Abidjan, a examiné la question des «échanges pré-coloniaux en Afrique noire et les stratégies de pénétration économique colonial : le cas de la transformation des circuits commerciaux traditionnels de l’Ouest forestier ivoirien».
    Tout en estimant que la thématique des frontières est encore «chaude» dans les pays anciennement colonisés, il a affirmé que «l’étude de ce cas micro-historique permet d’affirmer que les frontières sont imposées et qu’elles sont absurdes».
    «Il s’agit de tracés imposés à des sociétés sous domination», a-t-il relevé, ajoutant que «17 % des frontières dans les anciennes colonies à travers le monde ont été imposées par la France».
    La matinée de la 2ème journée de ce colloque qui poursuivra ses travaux jusqu’au jeudi 15 juillet, a été consacrée au thème relatif à la colonisation mercantiliste et la traite d’esclaves.
    C’est ainsi que Mme Toyeye de l’université de Kinshasa (Congo), a souligné dans sa communication que «la traité au 16ème siècle a donné naissance à une bourgeoisie commerciale africaine et des intermédiaires locaux».
    Le rôle de l’Algérie salué
    D’autre part, le rôle joué par l’Algérie dans la décolonisation du continent africain a été mis en évidence par les participants qui ont focalisé sur l’aide dont ont bénéficié les différents mouvements de libération en Afrique de la part de l’Algérie.
    Pour sa part, l’ancien secrétaire général de l’Organisation de l’union africaine (OUA), Salim Ahmed Salim, a mis en avant le rôle joué par l’organisation africaine pour mener le processus de la décolonisation du continent.
    Il a souligné, à ce sujet, sa participation en sa qualité de secrétaire général d’une organisation continentale pour faire avancer les débats au niveau de la commission de décolonisation au niveau de l’Organisation des Nations unies.
    «Les générations actuelles doivent savoir les souffrances de leurs aînés, pour arracher l’indépendance dans l’ensemble du continent, à l’exception du Sahara occidental qui est considéré comme le dernier territoire à décoloniser en Afrique», a-t-il soutenu.
    Il a rendu un hommage particulier à l’Algérie qui, a-t-il souligné, avait joué un rôle important dans cette entreprise de décolonisation, un rôle qui l’a hissé à l’avant-garde des combats pour la libération.
    Pour Mme Aminatou Traoré, ancienne ministre de la Culture du Mali, l’entreprise de décolonisation n’a pas «entièrement» épuisé tous ses objectifs, rappelant, dans ce cadre, le contexte dans lequel son livre «L’Afrique humiliée» a été édité. «C’était pour répondre à ceux qui ont mis en doute la lutte de l’Afrique contre la colonisation».
    Intervenant lors des débats, le directeur du Centre Saguiat El-Hamra et Rio de Oro pour les études stratégiques et politiques, M. Baba Mustapha Sayed, a appelé «à mettre un terme à la colonisation dans le continent», relevant que le Sahara occidental demeure le dernier territoire à décoloniser en Afrique.
    « Il est temps de briser le mur du silence pour permettre à notre peuple qui vit derrière le mur de séparation érigé par les autorités de l’occupation pour isoler les territoires occupés, de communiquer avec le reste du peuple du Sahara occidental» a-t-il encore souligné.
    Il a lancé un appel aux pays africains pour une solidarité «plus agissante» et «efficace» envers le peuple sahraoui dans sa lutte contre la colonisation marocaine».L’orateur a, en outre, déploré la position de la France envers la question sahraouie, notamment, lors des réunions du Conseil de sécurité de l’ONU, précisant que ce pays «couvre par tous les moyens le Maroc».
  • SOMMET FRANCE-AFRIQUE : Bouteflika impose la voix de l’Afrique

    «L’Afrique ambitionne de sortir de son statut actuel de puissance potentielle pour parvenir à celui de nouveau pôle de développement», a lancé hier le président Abdelaziz Bouteflika dans son discours d’ouverture au sommet France-Afrique qui s’est ouvert à Nice. L’Afrique est digne et déterminée à prendre en main ses destinées. Tels sont les mots clés d’un homme qui a contribué à la création du NEPAD et qui, aujourd’hui, dans le cadre de la globalisation, veut encore inciter le continent noir à être un partenaire incontournable vis-à-vis des institutions mondiales qui président aux destinées de l’humanité. «Avec 53 Etats et un milliard d’habitants, le continent africain ne saurait demeurer en marge des processus décisionnels internationaux et se contenter, en observateur, d’en subir passivement les conséquences fâcheuses», a encore dit Bouteflika avant d’enchaîner : «L’Afrique s’estime en droit de plaider en faveur d’un élargissement du G20 qui, à l’instar d’autres régions du monde, va au-delà de l’intégration, aussi bien de certains de ses membres que de ses institutions, comme l’Union africaine et le Comité des chefs d’Etat et de gouvernement pour l’orientation du NEPAD».
    Le mot d’ordre du Président est tout à fait clair. Comme nous le disions il y a quelques jours à
    l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée par M. Medelci, ministre des Affaires étrangères : avec la fin de la guerre froide et la disparition des blocs, l’Afrique devrait constituer un pôle incontournable dans le monde, après avoir réglé les problèmes d’ordre sécuritaire qui subsistent encore dans quelques régions. Pour plusieurs raisons, la participation du président algérien est importante et son discours tombe à point nommé. En premier lieu, la politique, à quelques exceptions près, de la chaise vide n’a jamais été une stratégie porteuse. En second lieu, l’échec, suite à des mésententes, d’autres tentatives d’unions régionales, est consommé. La plus importante des raisons est l’émergence de ce continent, vidé de ses richesses naturelles au nom parfois du diktat des institutions financières internationales. Si le Président n’a pas parlé de l’aspect historique, nous pouvons le dire en quelques mots. Il se résume à «la France amie de l’Afrique», politique pensée par De Gaulle dès 1958 et mise en oeuvre par son homme de main Jacques Foccart dont le rôle consistait à mettre en place un système de dépendance intégrale des anciennes colonies africaines en vue de conserver un cortège d’États clients bradeurs de leurs matières premières stratégiques. Mais les temps ont changé, aussi bien en France qu’en Afrique. De l’autre côté de la Méditerranée, l’Africain qui idéalisait de vivre sous les cieux de la République française, terre d’accueil, a été nourri par des phrases rocardiennes du genre : «La France ne saurait accueillir toute la misère du monde.» Bien évidemment, la France n’a jamais accueilli les misères du monde, et ce pays, ami de l’Afrique, reste le plus fermé de l’Europe. Il est parmi les rares pays qui ne contribuent plus aux aides humanitaires promises ni aux aides au développement des pays pauvres… En revanche, il a une grande responsabilité dans la succession des crimes contre l’humanité et de génocides qu’il a couverts en Afrique, ou parfois agencé, selon François-Xavier Verschave, spécialiste des relations franco-africaines. Dès lors, le plaidoyer du président algérien incitant les Africains à se constituer en un bloc d’avenir, au-delà des spécificités et des divergences politiques de chaque pays, est sans doute la clé pour un épanouissement sûr des Africains.
    Samir Méhalla
    Le Journal Indépendant , 1 juin 2010
  • La RASD condamne avec la plus grande fermeté l’attaque israélienne contre la flottille de la liberté

    MAROC – SAHARA OCCIDENTAL – ALGERIE
    Bir Lahlou (territoires libérés), 31/05/2010 (SPS) Le gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) a condamné lundi avec la plus grande fermeté l’abjecte et honteuse attaque de l’armée israélienne contre la flottille de la liberté, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de l’information.

    « Ghaza s’est transformée une nouvelle fois en cortège funèbre quasi permanent suite aux récents bombardements de la population civile, qui soumise à un blocus, inique imposé depuis plusieurs années, fait face aujourd’hui à un massacre sans précédent, dont le bilan ne cesse de s’alourdir, a ajouté le ministère de l’information.

    « En procédant au bombardement d’une flottille d’aide humanitaire transportant des aides à la population de Ghaza, privée de tout y compris les médicaments, Israël commet un acte impardonnable contraire au droit international et à la déclaration universelle des droits de l’homme qui garantit la protection des citoyens à travers le monde, poursuit le communiqué.(SPS)

  • Une délégation des militants sahraouis des droits humains poursuit sa visite dans les camps de réfugiés

    Chahid El Hafed, 31/05/2010 (SPS) Une délégation des militants sahraouis des droits humains a entamé samedi une visite dans les camps de réfugiés sahraouis et les institutions nationales sahraouies à Chahid El Hafed, après avoir effectué une visite dans les territoires libérés de la RASD et les régions militaires de l’armée de libération populaire sahraouie (ALPS).
     
    Les membres de la délégation provenant des territoires occupés du Sahara occidental, du sud du Maroc et des universités marocaines ont exprimé leur appréciation pour le progrès, acquis et réalisations accomplis par le peuple sahraoui et son Etat futur.
    lls ont réaffirmé la détermination des masses sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental à poursuivre l’Intifada pacifique contre l’occupation jusqu’à la victoire et l’indépendance.
    La délégation a présenté un bilan des derniers développements dans les territoires occupés et les violations marocaines continues des droits de l’homme contre les citoyens sahraouis.
    La délégation dont la visite prendra fin la semaine prochaine, selon un calendrier établi par le ministère des territoires occupés et des communautés à l’étranger, se compose de neuf militants dont trois femmes: Slouh Dailal, Laila Lili, Fatimetou Hairech, Hassana Aleya, Andour Mohamed, Umulfadli Banahi, Abdelhkalek Markhi, Aba Hassana et Mohamed Sidzain Ali. (SPS) 
     
     
     

  • Le président sahraoui appelle au gel du statut avancé octroyé par l’UE au Maroc

    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a déploré l’absence du gel par l’Union européenne du statut avancé octroyé au royaume du Maroc, en dépit de sa négation ouverte au Sahara occidental, des principes et idéaux mis en place par l’Union européenne, lors d’un discours devant la 42e session du Parti social-démocrate de la Finlande, qui s’est tenue à Joensuu, (est de la Finlande).
    Il a en outre regretté que l’UE contribue ainsi à «la prolongation de la tragédie du peuple sahraoui, mais aussi en violation des exigences du droit international, en signant des accords de nature économique avec le royaume du Maroc, affectant le territoire du Sahara occidental et ses eaux territoriales».

    «Le gouvernement marocain viole non seulement la charte des Nations unies, mais bloque tous les efforts internationaux visant à trouver une solution pacifique, juste et durable du conflit», explique le président Mohamed Abdelaziz devant un nombre important d’invités et de congressistes du parti finlandais.
    Le chef de l’Etat a également appelé à l’arrêt du «pillage, de l’exploitation systématique des ressources naturelles du pays par l’Etat marocain», au «démantèlement du mur de l’armée marocaine, qui divise le territoire du Sahara occidental et ses citoyens, équipés avec des millions de mines antipersonnel, interdites au niveau international».
    Le Parti social-démocrate soutient le droit à l’autodétermination

    Par ailleurs, le Parti social-démocrate finlandais (SDP) a approuvé, au terme de ses 42e assises, une motion de soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    La motion, approuvée à l’unanimité des congressistes, exige «la décolonisation du Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination», rappelant le cadre historique et juridique du conflit au Sahara occidental, «la dernière colonie en Afrique».
    Le texte a également mis en exergue les efforts internationaux tendant à résoudre le conflit et «les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Etat marocain contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, documentées par de nombreux rapports d’organisations internationales telles que Human Right Watch, Amnesty International et bien d’autres».
    R. I.

    Le Temps d’Algérie, 29 mai 2010
  • Les Sahraouis à la limite de la patience : La paix ou l’escalade militaire

    Le chef du gouvernement sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé à Madrid que devant l’enlisement du conflit du Sahara occidental, le peuple sahraoui a entamé une «transition vers une nouvelle étape dans laquelle il ne peut y avoir que deux solutions, la paix ou l’escalade militaire».
    «L’enlisement du conflit est en train de conduire les Sahraouis à la limite de la patience. Nous sommes aujourd’hui dans une phase où la révision de notre vision et de nos relations avec la Minurso nous paraît inévitable», a ajouté le responsable sahraoui dans son intervention de clôture des 4es Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental.
    Devant cette perspective, il a appelé la communauté internationale à intervenir en «urgence» pour «préserver la légalité internationale et garantir la paix et la sécurité»,
    précisant que le seul moyen pour y parvenir est de contribuer à ce que «le peuple sahraoui exerce son droit légitime à l’autodétermination et l’indépendance, de promouvoir le respect des droits de l’homme et l’ouverture du territoire aux observateurs internationaux».
    Pour lui, ce n’est que dans ce contexte que les «conditions indispensables seront réunies pour que les négociations entre les deux parties (Front Polisario et le Maroc) aient un sens et puissent connaître des avancées».
    Un «processus de décolonisation inachevé»
    Dans son intervention, le chef du gouvernement sahraoui a rappelé, par ailleurs, que le conflit sahraoui «doit trouver sa solution conformément au droit international pour tous les problèmes de décolonisation».
    Dans ce sens, il a affirmé que tout règlement doit passer, par conséquent, par le «libre exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, conformément notamment à la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU».
    Tout en rappelant encore qu’«aucun pays au monde» ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, le responsable sahraoui a précisé que ce pays «n’est qu’une force d’occupation devant laquelle la communauté internationale et l’ONU ont échoué à trouver une solution au conflit provoqué par cette occupation illégale».
    Il a fustigé les «pays amis du Maroc» qui se font les porte-voix des thèses marocaines sur le Sahara occidental et qui tentent de semer le doute sur la viabilité d’un Etat sahraoui indépendant.
    Le chef du gouvernement sahraoui a dénoncé aussi «l’intransigeance» et «l’expansionnisme» du Maroc dans la poursuite de ce conflit qui entre dans sa quatrième décennie, dont il a tenu également responsable l’ONU «incapable d’appliquer ses propres résolutions dans un simple et classique problème de décolonisation».
    Il en a voulu également à la France, «le berceau de la révolution universelle et des droits et libertés de l’humanité, devenue aujourd’hui protectrice de la politique coloniale du Maroc et complice de ses violations des droits de l’homme», a-t-il dénoncé.
    Il a accusé également l’Espagne, «la puissance administrante du Sahara occidental», d’être la «responsable de toute la tragédie» du peuple sahraoui, et qui «n’a pas été capable de profiter de l’implication de l’ONU pour impulser une solution juste et pacifique» du conflit.

    R. I.
    Le Temps d’Algérie, 30 mai 2010
  • Le désarroi d’un peuple qui perd espoir

    Réfugiés sahraouis dans les campements de Tindouf en Algérie
    Le désarroi d’un peuple qui perd espoir
    Par Massinissa Benlakehal dans les Camps des réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie)
    Le long chemin vers l’indépendance du peuple sahraoui semble s’allonger encore plus à chaque pas. De l’échec des négociations entre le Front Polisario et le maroc à la répression barbare des autorités coloniales dans les territoires occupés du Sahara Occidental, à dire qu’il n’y a point de répit dans le quotidien de cette population. Elle est aujourd’hui divisée, certes, mais leur souffrance est la même. D’un coté ceux restés dans les territoires occupés, à souffrir le martyr à chaque jour que dieu fait. De l’autre, ceux exilés et forcés à se réfugier à Tindouf (Sud Algérien). Et ça dure depuis 35 ans maintenant.
    Une autodétermination à laquelle, ce peuple continue à y croire depuis 1991, date à laquelle l’organisation d’un référendum a été décidée par les nations unies. Toujours est-il qu’aucun arrangement entre les deux parties n’a été trouvé, 19 ans après.
    Aujourd’hui, une seule vérité se distingue, la situation dans les camps de réfugiés sahraouis est des plus critiques. Les conditions de vie et de nutrition sont alarmantes. Jour après jour, alors que les négociations continuent de se heurter à l’échec, les réfugiés eux, tentent de « survivre », tant bien que mal, dans les six camps de réfugiés se trouvant à Tindouf, à savoir, S’mara, Rabouni (Chahid El Hafez), El Ayoun, école du 27 février, Dakhla et Aousserd. Ils sont d’ailleurs plus de 160 000 réfugiés répartis sur les camps de Tindouf. Leur nombre est en constante augmentation, vu que d’autres qui fuient la répression coloniale continuent d’affluer sur les camps et s’y installent. La majorité des jeunes dans les camps, n’ont connu d’autre situation que celle dominée par l’exil et la souffrance. Ils ont grandis ainsi, depuis le jour de leur venue au monde sur le sol désertique de Tindouf.
    Le camp du 27 Février fait référence à la date de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en 1976. Au terme d’années d’efforts divers, il jouit aujourd’hui d’une réputation considérable. D’ailleurs, le centre Naâdja y est implanté, du nom d’une femme morte sous la torture dans une prison marocaine. C’est là que se trouve le siège de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS). Il y a bon nombre d’autres infrastructures, notamment, l’école, le commissariat et le dispensaire. Plusieurs activités y sont assurées dans cet établissement. Des cours aux jeunes filles, des cours d’administration et d’apprentissage de l’artisanat y sont enseignés aussi. Il y a même un musée, un dispensaire et une bibliothèque. Deux cybercafés s’y trouvent également. Quelques ordinateurs permettent de relier et de connecter cette population perdue, au milieu du grand désert algérien, au reste du monde. « Bien que le débit ne soit pas parfait, nous faisons avec et essayons de ne pas demeurer couper du reste du monde », lance une jeune fille. A défaut d’avoir la chance de vivre, comme tous les autres peuples, dans la civilisation, ces derniers se contentent d’en faire parti ne serait-ce que virtuellement par le biais de l’Internet. « C’est grâce à Internet que nous pouvons agir et informer le reste du monde de notre situation réelle et critique », a-t-elle indiqué.
    Sur cette route vers l’indépendance à travers le désert, le Front Polisario doit encore surmonter plusieurs difficultés. La femme sahraouie se dit omniprésente pour accompagner ce combat. Parmi celles-ci, sa jeunesse. Les jeunes (des deux sexes) représentent une part importante de la population, bénéficiant d’un taux de scolarisation de 100 %. D’ailleurs pour la majorité de ceux et celles que nous avons rencontrés, entre autre, des militaires, policiers, dirigeants locaux, ont tous bénéficié d’une formation universitaire au sein des universités algérienne, libyenne et espagnole. C’est dire alors, que le Sahara Occidental se prépare, du moins, s’affiche prêt à prendre les traineaux dès que son indépendance totale sera acquise.
    Ces jeunes âgés de 18 à 25 ans, se retrouvent dans les rangs de l’armée sahraouie. La gent féminine représente 5 à 10% de l’effectif de l’armée de libération sahraouie. Une armée de plus de 10 000 hommes et femmes prête à défier l’adversaire. Ils peuvent atteindre plus de 25 000 hommes en cas de mobilisation générale, selon les dirigeants sahraouis. Ces jeunes sahraouis avancent à l’atout majeur.
    Dans les camps, les femmes se sont tournées vers différentes activités pour s’occuper. Certaines ont créé des coopératives, d’autres ont fait le choix d’exercer dans la broderie, et travaillent également dans les ateliers de couture se trouvant au camp du 27 février. Elles sont présentes dans toutes les fonctions pratiquement, que ce soit dans l’administration, dans les dispensaires en qualité d’infermières ou de médecins, dans l’éducation en tant qu’enseignantes de langues ou autres.
    Tandis que d’autres ont choisi le chant, où la voix rythme avec un mélange de musique moderne et locale. Des chants où sont exprimés l’envie de recouvrer l’indépendance, de rentrer au pays natal et le marasme vécu dans les camps de réfugiés. Une manière pour elles de fuir la réalité atroce d’un occupant génocidaire qui continue de martyriser la population encore bloquée sur les territoires occupés.
    Elles sont là, le soir tombé, alors que le soleil est parti rejoindre l’autre rive loin à l’Est, se regroupant au tour d’un feu de camp, à boire du thé, chanter leur mélancolie et tenter d’oublier l’amertume dans laquelle elles vivent depuis des décennies. Ainsi, faut-il le dire, elles essaient, en tout silence, d’oublier le temps d’une pleine lune, pour qu’au lendemain, avant même que le soleil ne se lève, le désert où elles se sont exilées, se mette à consumer leur jeunesse vécue loin de la patrie mère.
    Ce peuple, aujourd’hui, se retrouve noyé dans le chagrin et la déception. La tristesse d’un éloignement qui dure depuis déjà 35 ans. Ils font face à l’indifférence d’autrui. Celle d’une communauté internationale qui semble lui tourner le dos, à l’instar des Nations Unies qui ne cesse de faillir à ses missions. Il est à s’interroger sur l’avenir de ce peuple. Leurs rêves de jours meilleurs s’écrouleront-ils ? Leur détresse sera-elle consolée et leur cri entendu ? Tant de questions, pourtant une seule réponse, une seule action suffit pour les apaiser de leur mal : Permettre l’organisation du Référendum, afin qu’eux seuls puissent décider de leur avenir.
    La nouvelle génération commence à s’interroger, à se poser des questions. D’ailleurs, pour la frange des jeunes, ils doutent de l’utilité des pourparlers qui depuis 1991 à ce jour, n’ont que faillis. Les sahraouis, dans les camps de réfugiés de Tindouf sont, pour ainsi dire, les rescapés d’une guerre, leurs âmes souffrantes en détresse, les survivants se sont exilés. Plus précaires encore qu’ils n’étaient auparavant, ils s’en vont… Si tel est leur destin de mourir loin des terres de leurs aïeux, pourquoi ne leur attribue-t-on pas le droit de choisir leur enfer.
    En attendant, une solution finale à leur situation, les sahraouis, eux, veilleront encore à la belle étoile et continueront de prier Dieu de leur venir en aide, l’humain lui, semble ne rien pouvoir faire pour trouver une solution. Ou du moins, faut-il dire, ne veut pas vouloir.
    Blog de Massinissa Belakhal
  • Comment le Maroc veille sur le bien-être des sahraouis

    EL AAIUN OCCUPEE AU SAHARA OCCIDENTAL
    Les autorités marocaines répriment et blessent des dizaines de citoyens
    Par Massinissa Benlakehal
    Une fois de plus les autorités de l’occupation marocaines ont donné la preuve irréfutable de leur détermination à user de tous les moyes pour réprimer le peuple sahraoui. Objectif de ces pratiques, le dissuader d’abandonner sa lutte pour son autodétermination. La preuve en a été donnée, samedi, quand des dizaines de citoyens sahraouis ont été gravement blessés suite à l’intervention des forces de sécurité marocaine dans la ville d’El Aaiun occupée. Ainsi, a indiqué l’Agence de presse sahraouie (SPS), « des centaines de citoyens sahraouis ont été surpris par une violente intervention des forces de sécurité marocaines qui ont encerclé la résidence de la famille de l’activiste Saleh Loubeihi où ils s’étaient rassemblés samedi dernier pour accueillir les détenus libérés ». Et à l’agence d’ajouter : « ces derniers ainsi que d’autres activistes des droits de l’Homme ont été blessés, dont Rachid Sghayer et Yehdih Terrouzi ». Par ailleurs, la vague de violence a gagné les ruelles adjacentes ou une manifestation a été organisée pour protester contre l’interdiction de rendre visite aux activistes libérés, a précisé la même source qui ajoute que quatre citoyennes ont été blessées et quelques manifestants enlevés. Les manifestants qui scandaient des slogans en faveur d’une République sahraouie et du front Polisario, ont appelé à poursuivre la résistance et la lutte pour faire échouer les plans de l’occupation marocaine, et mettre à nu la position de la France en faveur du régime expansionniste marocain.
    « La police marocaine, en civil et en uniforme, avait imposé un état de siège autour de l’aéroport de la ville d’El Aaiun », a fait savoir SPS, afin, a-t-elle expliqué « d’empêcher les citoyens sahraouis et particulièrement les défenseurs sahraouis des droits humains de venir accueillir les trois prisonniers politiques libérés ». La police marocaine, selon la même source, a également fermé toutes les rues menant au domicile de la famille du prisonnier Saleh Leboihi.
    Les trois prisonniers/activistes politiques en question ont été libérés, mardi dernier, après avoir passé sept mois dans la prison de Salé (Maroc). Ils ont été arrêtés en octobre dernier en compagnie de quatre autres dont une femme, à leur retour d’une visite familiale dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (sud-ouest algérien). Les trois autres, Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Hamadi Nassiri, a souligné l’agence de presse sahraouie, croupissent toujours dans la prison marocaine de Salé, alors que la seule femme, Degja Lechgar a été mise auparavant en liberté provisoire. 

  • Le retour aux armes n’est pas exclu. Solution finale au conflit sahraoui

    Aujourd’hui, il existe un déclic entre la nouvelle génération composée pratiquement de jeunes cadres issus de formations universitaires dans diverses spécialités et leurs aînés. En effet, l’ancienne génération s’est penchée beaucoup plus sur une solution pacifique au conflit actuel, à travers les négociations, tandis que la jeunesse sahraouie, elle, se trouve être pessimiste quant à un résultat concluant dans les négociations. Les différents témoignages recueillis sur les camps des réfugiés à Tindouf attestent de cela. Dans une déclaration exclusive à notre rédaction, le Premier Ministre Sahraoui, n’exclut pas un éventuel recours à la lutte armée contre l’occupant marocain. « Les jeunes se précipitent et sont impatients et demandent qu’il y ait des pressions et qu’on doit passer aux armes parce qu’on a vu ce que l’Organisation des Nations Unies a fait » a-t-il indiqué. Par ailleurs, il expliquera qu’il y a, à chaque fois, de nouvelles perspectives qui s’ouvrent, comme c’est le cas actuellement. D’autre part, a-t-il souligné, il y a eu le déblocage après une année et demie, avec l’arrivée du nouvel envoyé spécial qui est plus équilibré que son prédécesseur, donc une lueur d’espoir subsiste. « Le Polisario a décidé de lui donner une chance » a-t-il affirmé. En attendant et au moment opportun, a-t-il conclu, le nouvel envoyer spécial, aura évalué ce processus de négociations pour créer une conclusion qui s’impose et alors suivre la politique qui s’impose. Au risque que les négociations échouent encore, selon le Premier Ministre, ce ne sera pas seulement les jeunes qui prendront les armes mais aussi les adultes et les plus âgés. « Il y a ce consensus de lutter et de faire tout pour arriver à une solution politique, pacifique». Le peuple sahraoui est déterminé à faire tout sauf lever le drapeau long, s’il s’avère que cela n’aboutisse pas, a-t-il poursuivi, ajoutant de ce fait, qu’il n’est pas prêt à rester toujours les mains croisées sans rien faire, mais qu’il opte et donne la priorité à la solution pacifique. Ceci dit, le retour aux armes, d’après notre interlocuteur, est toujours une option réelle. Et de conclure : « on se prépare pour ça comme autre alternative ».
    El Djazair, 
  • Front Line annonce la libération de trois activistes pacifiques sahraouis

    Sahara Occidental: MISE A JOUR – libération de trois défenseurs des droits humains 
    Suite à l’appel urgent lancé le 9 octobre 2009 et aux différentes mises à jour qui ont suivi, Front Line a reçu de nouvelles informations concernant les défenseurs des droits humains sahraouis M.Yadih Ettarrouzi, M. Rachid Sghayar et M. Saleh Lebayhi.
    Informations Complémentaires
    Front Line salue la libération de trois défenseurs des droits humains sahraouis, libérés le 18 mai 2010. Il s’agit de M.Yadih Ettarrouzi, 29 ans, membre de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), M. Rachid Sghayar, 37 ans, membre du Comité d’Action Contre la Torture à Dakhla/ Sahara Occidental et M. Saleh Lebayhi, 37 ans, Président du Forum pour la Protection des Enfants Sahraouis et responsable de la branche de Smara de l’AMDH.
    La libération des trois défenseurs des droits humains fait suite à une décision de la Cour d’Appel de Sale, le 18 mars 2010, d’accepter l’appel déposé par la défense contre la décision du tribunal militaire de Rabat, de maintenir les trois défenseurs des droits humains en détention. La même Cour a rejeté l’appel de la demande de libération de trois autres défenseurs des droits humains emprisonnés pour la même affaire et toujours détenus dans la prison militaire de Sale. Il s’agit de M. Ali Salem Tamek, Vice-président de Collectif Sahraoui pour les défenseurs des droits humains (CODESA), Brahim Dahane, Président de l’Association des victimes de graves violations des droits humains (ASVDH) et de M. Ahmad Anasiri, Secrétaire Général du Comité Sahraoui pour la défense des droits humains à Smara. Mme Idagja Lachgare, la septième défenseuse arrêtée dans le cadre de cette affaire, a été libérée le 28 janvier 2010.
    Les 7 défenseur-ses des droits humains, arrêté-es le 8 octobre 2009 à l’aéroport Mohamed V de Casablanca, risquent d’être poursuivi-es devant le tribunal militaire suite à des accusations liées à leur travail en faveur des droits humains, y compris le droit à l’auto-détermination.
    Lire l’appel original de Front Line sur cette affaire
    Front Line, 25 mai 2010