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  • Edito : Frénésie monarchique

    Par Ammar Khelifa 
    A chaque fois que la monarchie voisine bute dans ses négociations avec le Front Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui en combat pour l’indépendance, se retourne sur l’Algérie pour en faire son souffre-douleur. C’est ce qui explique la récente frénésie ayant secoué les médias marocains et les sorties de quelques officiels du palais qui, à travers les ondes d’une chaîne de télévision foncièrement anti-algérienne, ont fait preuve d’une inélégance frisant la vulgarité, en ciblant l’Algérie pour justifier leur incapacité de « vendre » leur solution « autonomiste » de la question sahraouie. Cette fois-ci, les attaques frénétiques et en règle du Maroc, par le truchement de son agence de presse ou à travers des écrans de chaînes de télévision qui n’ont jamais dissimulé leur inimitié envers l’Algérie, dépassent tout entendement. Dans son offensive médiatique, la monarchie voisine cache mal son incapacité à mettre le Polisario devant le fait accompli, regrettant, de la sorte, le départ prématuré du médiateur onusien, le Néerlandais Peter van Walsum, qui a ostentatoirement pris parti pour le Palais royal et surtout ayant des appréhensions sérieuses par rapport à l’attitude du nouvel envoyé spécial de l’Organisation des Nations-Unies, en l’occurrence le diplomate américain Christopher Ross qui a observé une prudence justifiée par la difficulté de la mission et affichant, de la sorte, sa neutralité face aux deux belligérants. La récente frénésie médiatique qui continue à secouer le Maroc, s’explique aussi par les énormes dépenses du palais dans le lobbying pour faire passer son projet d’autonomie, afin de faire l’impasse sur le principe du référendum pour l’autodétermination, à chaque fois confirmé par la communauté internationale. Selon une récente étude américaine, la monarchie marocaine, dont les sujets croupissent sous une pauvreté endémique, aurait dépensé plus de 3. 337 000 dollars, soit 2670 milliards de centimes, pour influencer les membres du Congrès américain, au sujet de leur position envers l’affaire du Sahara Occidental. Le Maroc se serait évertué en 2007 et 2008 à sensibiliser les membres du Congrès au projet d’autonomie, selon cette étude diffusée sur un site américain, spécialisé dans les enquêtes journalistiques. Selon cette source, le Royaume aurait occupé le sixième rang en matière de dépenses destinées aux sociétés de lobbying dont la mission est d’influer sur la position des membres du Congrès américain. Cette étude s’est appuyée sur l’analyse des rapports soumis par les sociétés du lobbying travaillant pour le compte des pays étrangers, au département d’Etat de la Justice américaine. La diplomatie du chèque empruntée par la monarchie semble improductive. C’est ce qui explique les attaques en règle orchestrées contre l’Algérie pour ses positions dans ce conflit, qui reste dans la même constance affichée par l’Organisation onusienne et qui se trouve, au demeurant, clairement explicité, par les différentes résolutions du Conseil de Sécurité. En s’en prenant à l’Armée algérienne, l’accusant de couvrir la contrebande des stupéfiants, le Palais royal affiche une attitude qui frise le ridicule. Dire, aujourd’hui, que le nord du Maroc inonde de cannabis les pays du Maghreb et l’Europe, relèverait du secret de polichinelle. Dire que le Maroc avait abrité pendant des années les terroristes du GIA qui endeuillaient les citoyens de l’Ouest du pays, serait assimilé à un rappel inutile des agissements criminels de cette monarchie qui ne s’est pas empêchée, outre mesure, d’enterrer l’Union Maghrébine pour revenir pleurer à son chevet, après avoir provoqué la fermeture des frontières ouest du pays, causant des milliers de pertes de postes d’emplois pour les PMI-PME du gouvernorat oriental du Maroc. Le Royaume marocain qui se trouve dans une impasse au Sahara Occidental, ne veut pas en réalité lâcher les 8 milliards d’Euros qu’il engrange annuellement des richesses d’un territoire qui ne lui appartient pas. Le Maroc qui sait que l’échec annoncé de son projet d’autonomie au Sahara Occidental, é quivaut à l’échec de la colonisation et le mettra dans une posture où, seule la solution à travers l’autodétermination demeurera fiable pour la communauté internationale. Le Royaume marocain gagnerait en revenant à une attitude plus sage, en faisant montre de plus de sérieux dans les pourparlers avec le représentant du peuple sahraoui, à savoir le Polisario et surtout, en cessant de jeter la balle aux voisins. Le jeune Roi doit faire preuve de maturité en faisant montre de plus de sérénité en face de son voisin immédiat qui a, rappelons-le, trop souffert des agissements sournois de la monarchie le long des années de braise marquées par la folie meurtrière du terrorisme. Les aboiements ne peuvent empêcher le combat légitime d’un peuple pour s’affranchir du joug colonialiste. 
  • Abdelkader Taleb Omar: nous sommes devant une nouvelle étape, la paix ou l’escalade militaire

    MADRID – Le chef du gouvernement sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé, samedi à Madrid, que devant l’enlisement du conflit du Sahara occidental le peuple sahraoui a entamé une « transition vers une nouvelle étape dans laquelle il ne peut y avoir que deux solutions à savoir: la paix ou l’escalade militaire ». « L’enlisement du conflit est en train de conduire les Sahraouis à la limite de sa patience. Nous sommes aujourd’hui dans une phase où la révision de notre vision et de nos relations avec la MINURSO nous parait inévitable », a ajouté le responsable sahraoui dans son intervention de clôture des 4e Journées des Universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental. « Par conséquent, commence pour nous la transition vers une nouvelle étape où il ne peut y avoir que deux solutions: la paix ou l’escalade militaire », a-t-il dit.
    El Khabar, 31 mai 2010
  • Bouteflika – Sarkozy au Sommet de Nice : L’épreuve du tête-à-tête

    Le déplacement du Président Bouteflika à Nice aura sûrement des conséquences sur les relations algéro-françaises et surtout rouvrir le dialogue entre les deux Etats après un blocage enveloppé des provocations et des déclarations à distance.
    Dans un contexte marqué par une situation «de blocage» que connaissent les relations algéro-françaises, le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui n’a pas accompli la visite officielle programmée en France après sa réélection, s’est rendu hier en France mais dans le cadre du Sommet France-Afrique qui s’ouvrira aujourd’hui à Nice dans le sud de la France. Un déplacement a un double sens vu les enjeux politiques et surtout dans le timing.
    Ainsi, en premier lieu l’Algérie qui a pris sur elle la cause du continent noir relative au développement de l’Afrique ne peut bouder un tel événement même si la France fait partie. Car il s’agit avant tout de préserver les intérêts de l’Afrique qui ne sont pas en contradiction avec les intérêts de l’Algérie. D’autre part, le déplacement du Président Bouteflika à Nice aura sûrement des conséquences sur les relations algéro-françaises et surtout rouvrir le dialogue entre les deux Etats après un blocage enveloppé par des provocations et des déclarations à distance. Après toutes les tentatives de Paris de renouer le dialogue entre l’Algérie et la France liées par l’histoire et plusieurs intérêts communs, à travers notamment différents émissaires envoyés par le président français Nicolas Sarkozy, à commencer par le représentant de l’Elysée sans qu’il y ait des échos d’Alger qui a transmis sa position et attend la réponse de Paris sur plusieurs questions. C’est le moment probablement aux deux chefs d’Etat de désamorcer la crise par un dialogue direct et franc sans intermédiaires. Ainsi, il est attendu que des entretiens entre le Président Bouteflika et le Président Sarkozy sont attendus à Nice en marge du Sommet Afrique- France. A rappeler que la dernière rencontre entre les deux hommes remonte à juillet 2008 lors du sommet du G8 au Japon. A savoir que selon l’Elysée, l’Algérie serait le seul pays du Maghreb, avec la Mauritanie, représentée au niveau des chefs d’Etat.
    Ainsi, le Président Bouteflika a choisi de se déplacer lui- même à ce rendez-vous , ce qui ne peut être interprété selon certains observateurs que par le fait qu’il y a une volonté de dépasser «le blocage» actuel sans qu’il y ait de concessions. Il faut dire que les dossiers qui fâchent entre Alger et Paris ne manquent pas, à commencer par l’héritage historique lourd dont les conséquences n’en finissent pas et les provocations de Paris sur ce point ne s’arrêtent pas. A ne pas oublier les questions liées à l’investissement français en Algérie critiqué par Alger, l’affaire Hasseni, les moines de Tibhirine, la lutte anti-terroriste au Sahel, notamment la pression menée par Paris pour pousser le Mali à libérer des terroristes dont deux Algériens en échange d’un otage français et enfin le dossier du Sahara occidental. Par ailleurs, le Sommet Afrique- France permettra de discuter de divers sujets dont la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU dans l’intérêt de l’Afrique et une meilleure association du continent aux travaux du G8 et du G20. Ainsi, les pays africains participants à ce Sommet auront l’occasion de plaider leur cause auprès de la France et des autres membres de l’Union européenne (UE) pour faire entendre leur voix, de source proche du Sommet.
    A savoir que 52 Etats africains ont été conviés à participer à ce Sommet, ainsi que les représentants de l’UE, de l’organisation internationale de la Francophonie, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque mondiale. Et pour l’Algérie, elle aura à défendre ses intérêts comme pays africain et s’occuper des relations bilatérales avec la France avec laquelle les intérêts ne manquent pas.
    Par Nacera Chenafi
    Les Débats, 31 mai 2010
  • Sommet de Nice : Un sommet pour l’amitié

    Ceci dit
    Un sommet pour l’amitié
    L’Algérie n’aurait pu s’absenter à un rendez-vous international où l’Afrique est présente en force. Toute sa diplomatie repose sur sa base continentale, là où se jouent ses rapports de voisinage (avec l’affaire du Sahara occidental), ses relations économiques (notamment gazières avec le Nigeria), sa sécurité (le Sahel) et ses projets d’avenir (Afrique du Sud). L’impasse «arabe», son extrême complexité, ses défiances et rivalités internes, contraignent l’Algérie à vouloir consolider son assise géographique naturelle qui est l’Afrique, en attendant mieux sur d’autres plans, en particulier politiques. A Nice, en France donc, un sommet se tiendra avec beaucoup de pays africains, que Bouteflika ne pourra bouder sans risque d’incohérence. Son absence aurait constitué une contre-performance diplomatique, pour le moins. C’est aussi l’occasion de renouer un contact avec la France, pays hôte. D’autant que l’Algérie sera le seul pays maghrébin (avec la Mauritanie) à être représentée par son chef d’Etat. C’est important. La France est un partenaire incontournable de notre pays, le dialogue doit être de mise, même sur les sujets qui fâchent. Il n’y a pas lieu d’être optimiste à ce stade. L’incompréhension algérienne est totale sur ce qui n’est pas loin d’être considéré comme des «provocations françaises» – Affaires Hasseni, moines de Tibhirine, liste noire etc. Ce sont pour le moins des positions inamicales. Sont-elles justifiées par des positions algériennes similaires ? On pourrait mieux comprendre la situation si on savait lesquelles. Que reproche exactement la France à l’Algérie ? D’agir au mieux de ses intérêts économiques ? De vouloir mieux contrôler ses dépenses en importations, en investissements étrangers, de diversifier ses contrats en tentant de rendre plus transparentes leurs clauses selon les règles universelles etc. ? Ou bien encore de réagir quelquefois (et timidement, principalement sous forme de bouderie) aux attitudes incomprises de certains politiques français (comme Bernard Kouchner), voire de l’Elysée ? Ce serait absurde ! L’amplification de ces mésententes et incompréhensions par une amorce, plutôt médiatique pour l’instant, de guerre des mémoires est à la fois le résultat d’une conjoncture politique, où la France a sa propre responsabilité pleine et entière (cela a commencé en vérité bien avant la loi sur les «bienfaits du colonialisme»), et le résultat d’une évolution des mentalités, ici en Algérie même, après le traumatisme de la décennie quatre-vingt -dix. A défaut d’accompagner intelligemment cette évolution, parce qu’elle la concerne en premier (en ce sens qu’elle concerne notre passé commun), la France, empêtrée semble-t-il dans l’illisibilité de sa propre histoire avec nous, pourrait au moins en prendre acte, et cesser de vouloir la punir par des provocations politiciennes qui ne feront que la compliquer. Espérons qu’à l’occasion de Nice, les deux présidents sauront dépasser ces aléas, et parler de l’essentiel. L’essentiel ? Mais c’est l’amitié, bien sûr.
    B. D.
    Les Débats, 31 mai 2010
  • N’autre vision «C’est nous les Africains qui revenons…»

    MAROC – SAHARA OCCIDENTAL – ALGÉRIE – AFRIQUE
    Tout le monde s’intéresse à l’Afrique, et court derrière elle : les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil… Tous poussent délicatement Paris à la touche.
    L’Algérie sera présente au 25e sommet franco-africain qui se tiendra à Nice. Une belle occasion pour savoir si le président Nicolas Sarkozy a changé d’avis depuis son discours de Dakar en 2007, et s’il pense que l’homme africain est assez entré dans l’histoire, maintenant que Barak Obama est à la tête des Etats-Unis d’Amérique, la première puissance mondiale. Si, si, il a dû changer d’avis puisqu’il a décidé, juste à la veille du gala de Nice, de réhabiliter la pension de 35 000 soldats africains, de la vieille chair à canon, pour faire cesser le viol de l’ingrate Marianne. En tout cas, les 35 000 Africains n’iront pas dans l’au-delà «les mains vides», comme nous était revenu notre président de son fameux voyage parisien du temps de Chirac. Un temps où les Algériens enlisés encore dans la crise sécuritaire «prenaient un crachat pour un douro», comme dit un proverbe produit par le génie populaire pour marquer la vie …fastueuse des indigènes à l’époque coloniale. Pas comme aujourd’hui où, grâce à Dieu, notre président se promène avec 286 milliards de dollars à flamber en quatre ans. Ce qui est d’autant plus intéressant que le sommet, paraît-il, prendra d’une certaine façon l’allure cette fois d’une foire économique avec la présence de quelque 250 entrepreneurs français et africains. On parle même d’une «charte de l’entrepreneur en Afrique» qu’on prévoit d’adopter à l’occasion. Des idées qui mettent de l’ambiance au sommet et qui partent apparemment du même esprit qui anima si généreusement le lancement de l’Union pour la Méditerranée, cette créature de Sarkozy destinée à marcher encore longtemps à quatre pattes. Peut-être proposerait-il d’atteler la vierge Afrique à l’UPM, comme Merkel l’avait fait pour la vieille Europe. Tout le monde s’intéresse à l’Afrique, et court derrière elle : les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil… Tous poussent délicatement Paris à la touche. Devrions-nous accepter d’être confinés dans un rôle de témoins, alors que ça se passe chez nous et que les Africains ce sont nous ? La françafrique cédera fatalement le passage. Le déferlement à Paris ne peut que tromper. II n’y a rien d’important à attendre de la rencontre. C’est pour ça qu’elle laisse plus ou moins indifférent.
    Le Jeune Indépendant, 31 mai 2010

  • France – Algérie : Le retour à la normale ?

    Le président Abdelaziz Bouteflika et son homologue français, Nicolas Sarkozy, semblent décidés à mettre fin à la brouille qui affecte depuis plus d’un an les relations entre les deux pays.
    D’une pierre deux coups ! Le 25e sommet qui s’ouvre aujourd’hui à Nice, dans le sud de la France, semble constituer une opportunité pour la France et l’Algérie de lever les malentendus qui altèrent, depuis plus d’une année, les relations bilatérales. En décidant d’aller, lui-même, à ce sommet, le président Bouteflika fait gage de bonne volonté de renouer, au plus haut niveau, le dialogue avec la France.

    Un dialogue rompu depuis le report de sa visite présidentielle en France en juin 2009. « La participation de M. Bouteflika à ce 25e sommet contribuera à améliorer les relations avec la France », a affirmé hier à l’AFP le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, estimant que « ces relations algéro-françaises, marquées par l’absence de rencontres à haut niveau depuis des mois, doivent être appréciées globalement et non pas seulement à l’aune d’un certain nombre de questions qui reviennent souvent, certes importantes ». Si aucun entretien bilatéral entre les deux chefs d’Etat n’est prévu, « ils se verront et se parleront », affirme-t-on à l’Elysée. Il s’agirait donc d’une rencontre informelle hautement symbolique qui marquerait un début de décrispation des relations entre les deux Etats.
    Mais cette reprise de contact entre les deux présidents suffira-t-elle pour mettre fin à une brouille qui persiste depuis des mois ? A l’évidence non, tant les dossiers qui fâchent sont aussi nombreux que complexes. Il y a d’abord la relance par la justice française de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Ali Mecili en 1987 à Paris, avec l’arrestation en août 2008 du diplomate Mohamed Ziane Hasseni. Après de fortes pressions d’Alger, ce dernier bénéficie d’un nouveau statut de témoin assisté. Mais le dossier n’est toujours pas classé. Une autre affaire oubliée ressurgit suscitant également la colère d’Alger : il s’agit de la réouverture du dossier de l’assassinat des sept moines de Tibehirine en 1996, après des « révélations » d’un général français, selon lesquelles ils seraient morts dans une « bavure » de l’armée algérienne. Sans tarder, le parquet diligente une nouvelle enquête. Aussi, l’inscription de l’Algérie par Paris sur une liste de « pays à risque » concernant les transports aériens a été vivement critiquée par Alger. Mais il n’y a pas que cela.
    Le soutien de la France au projet marocain de l’autonomie du Sahara occidental, la révision de l’Accord de 1968 donnant un statut privilégié aux Algériens vivant en France et l’insuffisance des investissements directs français en Algérie sont autant de questions qui irritent également Alger. La crise entre les deux pays est également alimentée, voire aggravée par la question de l’histoire et de la mémoire, sujet hautement polémiqué surtout depuis l’adoption par le Parlement français de la loi du 23 février 2005 glorifiant la colonisation. Dans sa déclaration à AFP, Mourad Medelci a d’ailleurs appelé la France à tenir compte des « sentiments patriotiques » qui sont « extrêmement importants ». « Les messages (des) Algériens, quel que soit leur âge, sont simplement des messages de ceux qui (…) ont combattu pour que l’Algérie redevienne leur pays. Qu’on ne leur en veuille pas aujourd’hui de le rappeler aux autres, quand les autres font mine de l’oublier », a-t-il attesté. Côté français, on espère que la présence du président Bouteflika à Nice « permettra peut-être de relancer le dialogue », reconnaissant que les relations entre les deux capitales sont « compliquées ».
    « Nous devons éviter l’écueil de la non- reconnaissance de faits longtemps occultés comme ceux du 8 Mai 1945, que deux ambassadeurs de France en Algérie ont qualifiés, en 2005 puis en 2008, de tragédie inexcusable et d’épouvantables massacres », estime une source diplomatique française, à Alger, dans une déclaration rapportée par l’AFP. Mais, souligne-t-on, « la France n’est pas prête psychologiquement à faire acte de repentance et il faut donc trouver une voie médiane ». Ce refus de présenter des excuses à l’Algérie a été clairement exprimé par le président Nicolas Sarkozy à la veille de sa deuxième visite en tant que chef d’Etat en Algérie le 3 décembre 2008. Le nouveau locataire de l’Elysée avait alors exclu toute idée de repentance et souhaité que s’établisse un partenariat concret, débarrassé du poids de l’histoire. « Je ne viens ici ni pour blesser ni pour m’excuser », avait-il déclaré. Rappelant qu’il n’avait « pas fait la guerre d’Algérie », il avait appelé à se « tourner résolument vers l’avenir ».
    L’Algérie avait pourtant fait de la reconnaissance par Paris des « crimes » commis pendant la période coloniale une condition de la signature d’un traité d’amitié initié en 2003 par les présidents Chirac et Bouteflika. Destiné à sceller la réconciliation entre la France et l’Algérie, ce traité devait être signé fin 2005. La signature de ce traité a été renvoyée aux calendes grecques à cause de ce refus de Paris de se repentir. Bien que les relations économiques et les échanges continuent, l’Algérie diversifie ses fournisseurs et ses partenaires économiques. Les Chinois sont présents en force en Algérie, raflant des marchés à coups de milliards de dollars. Consciente des risques de voir ses parts de marché se rétrécir, la France, qui souffre d’un lourd déficit économique, montre moins de pathos et plus de pragmatisme. Surtout quand il y a 286 milliards de dollars sur la table.
    Algérietele, 31 mai 20101
  • Le Maroc paralyse les institutions de l’Union et bloque les relations bilatérales avec l’Algérie

    Constance, détermination et action. La diplomatie algérienne en 2009
    Par Achour Cheurfi
    La brillante qualification des Verts pour la coupe du monde, un parcours du combattant, a été vécue par toute la nation algérienne comme une communion nationale. Une immense sensation de fierté a envahi des millions d’hommes et de femmes, d’enfants et d’adultes et qui ont affirmé dans une allégresse communiante leur appartenance à un pays, une nation, une histoire, une mémoire et un projet en devenir. Jamais rencontre footballistique n’a suscité autant d’émotion, de sensations fortes, de suspens, de rebondissements, de crises de nerfs, de communion, de solidarité, de fraternité. Jamais une réalisation sportive n’a suscité autant de ferveur populaire, d’enthousiasme patriotique, de rêve. La jeunesse algérienne a montré, en fin de compte, à elle-même d’abord, et au reste du monde ensuite, qu’elle est bien capable de s’investir positivement et d’aller le plus loin possible sur le chemin du succès. Oui assurément ce 18 novembre 2009 marquera des générations entières. Moment d’autant plus fort et d’autant plus intense qu’il est partagé par toutes les autres nations arabes, du Maghreb au Machreq.
    Un geste fort et une belle communion nationale
    Si cette victoire a été possible c’est bien parce que sa préparation sur tous les plans, physique, psychologique, médiatique et diplomatique a été menée à bien surtout quand on sait précisément le caractère décisif de la compétition et les conditions dans lesquelles elle allait avoir lieu, c’est-à-dire dans un milieu dont l’agressivité n’a jamais été égalée. A l’évidence, l’adversaire du jour n’a pas lésiné sur les moyens. La guerre médiatique a commencé bien des mois avant et a abouti, au Caire, à la veille du match, à une agression caractérisée de notre formation nationale. Une agression caractérisée, preuve à l’appui, car filmée avec la présence de nombreux témoins. L’acte est grave. Très grave. En signe de protestation, l’option du rapatriement de l’équipe nationale est retenue. Du côté égyptien, une course contre la montre est engagée pour convaincre les Algériens de jouer. Djamel, le fils du président égyptien Hosni Moubarak, se rend personnellement à l’hôtel des Verts, présente des excuses officielles en minimisant l’attaque. La délégation algérienne refuse poliment. La Fédération internationale de football est saisie. L’affaire tient les deux pays en haleine et ce n’est que peu avant minuit, lorsque le président égyptien appelle son homologue algérien, présente ses regrets sur l’agression contre l’équipe et s’engage à protéger la délégation algérienne en envoyant sa propre garde rapprochée que le maintien du match au Caire est accepté.
    Le lendemain, la FIFA confirme et demande aux autorités égyptiennes de fournir «des garanties écrites confirmant le renforcement permanent des mesures de sécurité nécessaires autour de la délégation algérienne ». La suite des événements a montré que les Egyptiens n’ont pas tenu leur parole. Les blessures des joueurs ont affecté le rendement de l’équipe algérienne qui a été ainsi défaite par 2-0 mais l’hostilité des supporteurs égyptiens n’a pas disparu, car des supporters algériens ont été lynchés à la sortie du stade, dans les rues du Caire désertées par la police. Dans une formule laconique dont il excelle l’usage, notre ministre de l’Intérieur dira tout simplement « les autorités égyptiennes n’ont pas voulu coopérer ». Tout est dit. Les Pharaons d’Egypte venaient d’obtenir une victoire à la Pyrrhus et se voyaient déjà en Afrique du Sud d’autant plus que le match d’appui allait se dérouler dans le pays de leur choix, à savoir le Soudan voisin.
    Le savoir-faire diplomatique de Bouteflika
    C’est là où les Algériens les attendaient de pied ferme et où le président de la République allait dévoiler tout son savoir-faire diplomatique. Son geste d’offrir des tickets gratuits pour l’accès au stade et une réduction du prix du billet d’avion pour Khartoum, est d’autant plus fort qu’il vient à point pour soutenir le moral d’une équipe nationale meurtrie par l’épreuve cairote. La décision d’établir un pont aérien entre Alger et Khartoum a été rapide et d’une extrême efficacité, grâce à une mobilisation exceptionnelle de la compagnie Air Algérie. Elle a eu pour effet immédiat la libération de la rue algérienne du double choc de la défaite et de l’agression. L’exemplaire collaboration des autorités soudanaises en accueillant des milliers de supporters algériens ainsi que l’hospitalité et la sympathie du peuple de Khartoum vont redonner aux Verts confiance et sérénité. Le match promet d’être passionnant. L’audimat des chaînes arabes explose avant, pendant et juste après. Sur le terrain, l’équipe nationale a révélé son brillant talent, sa haute technicité, sa parfaite discipline, son exemplaire rigueur, son enthousiasme, son professionnalisme et son patriotisme. Face à des Pharaons qui se sont crus imbattables, voire invincibles, les jeunes Fennecs ont réalisé le miracle, celui d’avoir offert un moment de bonheur au peuple algérien et de faire rêver longtemps encore des millions de jeunes, en Algérie, dans les pays arabes et partout ailleurs. Moment frustrant pour les autorités égyptiennes qui acceptent d’autant plus difficilement la défaite qu’ils ont fait croire longtemps, « aux 80 millions d’Egyptiens », grâce à un matraquage médiatique intensif, que leur victoire est acquise. Ce qui explique mais ne justifie en rien la continuation d’une campagne haineuse contre l’Algérie dont les autorités et à leur tête le président de la République, font preuve d’une grande retenue estimant, à juste titre d’ailleurs, que le sort d’une compétition sportive ne saurait décider des relations entre deux pays frères, quitte à subir les critiques de compatriotes leur reprochant un manque de fermeté face aux « insultes et aux menaces égyptiennes », voire une « dangereuse complaisance ». Bien plus, à ceux d’ici et d’ailleurs, qui tentent de pousser au conflit ouvert avec le Caire, la diplomatie algérienne qui privilégie l’argument sur la passion, l’apaisement à la surenchère, le dialogue et la concertation sur la rupture et la confrontation, ne fait pas de concession quant à la protection de ses intérêts et la défense de ses ressortissants.
    Triomphe de la « Gandhi » sahraouie
    La gestion de ce dossier singulier comme sa position sur d’autres questions témoignent d’une constance et d’une fidélité qui lui a procuré respect, soutien et reconnaissance. Il en est ainsi de la construction maghrébine ou encore de la question sahraouie sur lesquelles la diplomatie algérienne a toujours développé des positions d’une remarquable clarté. L’engagement de l’Algérie dans le processus d’une union maghrébine ne relève nullement de calculs politiciens, mais d’une forte conviction que l’émergence d’un tel ensemble répond à une vision stratégique et à une aspiration populaire. Pour le moment, la question du Sahara occidental est avancée, notamment par le Maroc qui occupe ce pays depuis 1975, pour paralyser les institutions de l’Union et bloquer les relations bilatérales avec l’Algérie. Dans chacun de ses messages, le président Abdelaziz Bouteflika ne manque jamais d’appeler le roi Mohammed VI à voir autrement ces relations, particulièrement en les dissociant du conflit sahraoui, désormais entre les mains de l’ONU, et en privilégiant l’aspect bilatéral qui est incontournable pour la stabilité dans la région. Or l’entêtement du Maroc à imbriquer deux questions diamétralement distinctes, découle de sa politique de défi et d’intransigeance au risque d’entretenir un climat de tension dans toute la région. Et pour cause, à chaque fois que sa politique du fait accompli et de la fuite en avant est battue en brèche, il montre du doigt l’Algérie. Comme le cas d’Aminatou Haïder, la militante sahraouie sans concession des droits de l’homme qui a réussi, après une grève de la faim qui a duré plus d’un mois, à rentrer chez elle à Laayoune, pour retrouver son foyer et ses deux enfants, grâce à son courage et sa détermination qui ont plongé le régime marocain dans un profond désarroi et placé la question sahraouie au cœur même du système de gouvernance mondiale et de ses valeurs fondamentales, tout en tissant de manière plus durable la chaîne de solidarité contre l’injustice, pour la paix, la liberté et la dignité humaine. Ceci d’autant plus que le cas d’Aminatou, pour emblématique qu’il soit, ne constitue en fait que la partie émergée de la dune. Si la répression a entretenu le silence durant des décennies dans les villes de Laayoune, Dakhla et Smara, les principales villes du pays, désormais, le mur de la peur a été cassé par les sahraouis qui maintenant osent manifester et clamer le droit de leur peuple à choisir son destin. L’emprisonnement, la torture ou l’expulsion n’éteigneront jamais la flamme insurrectionnelle.
    Le droit à l’autodétermination
    L’Algérie qui soutient de manière franche et inconditionnelle la cause sahraouie comme elle a toujours soutenue toutes les causes similaires de libération nationale, insiste sur la primauté du droit et le respect de la légalité internationale. « Il n’existe pas d’alternative juste et viable à la décolonisation du Sahara occidental en conformité avec le droit international. L’Algérie demeure attachée à cette exigence de justice et elle continuera à s’investir pour la satisfaction du droit incontournable du peuple sahraoui à disposer de lui-même. Elle ne ménagera aucun effort pour apporter sa contribution à une dynamique de paix s’inscrivant dans l’optique du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental », a affirmé le président Bouteflika dans de nombreux forums nationaux, régionaux ou internationaux.
    Copenhague, station ou terminus ?
    A propos de la problématique des changements climatiques, la position de l’Algérie formulée par le président de la République exige le respect de deux types d’engagement : celui des pays industrialisés de faire des propositions concrètes et ambitieuses pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et celui des dirigeants africains pris en janvier 2007, à intégrer la question dans les stratégies et programmes nationaux de développement, et ce en raison de la vulnérabilité de l’Afrique et de moyens pour faire face à leurs effets néfastes. L’Algérie qui a assuré la présidence du groupe africain dans ce domaine, a apporté sa contribution pour « la formulation d’une position africaine commune », qui avait culminé avec l’organisation de la Conférence d’Alger en novembre 2008. Pour le président Bouteflika, à l’instar de la réforme des Nations unies et la formulation et l’adoption de la décision d’Ezulwini (à travers lequel le continent revendique deux sièges permanents avec droit de veto et deux sièges non permanents sur la base de la rotation), l’Afrique « doit préserver son identité et aller à Copenhague forte d’une position commune similaire qui reflète sa propre vision et des intérêts intrinsèques ».
    L’Algérie a participé activement à la conférence de Copenhague et a coordonné la prise en charge de la position commune africaine en sa qualité de présidente du Groupe africain des négociateurs du climat, conformément au mandat ministériel qui lui a été confié par la réunion du comité des 10 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, le 16 novembre dernier. L’effort déployé par notre pays, lors de ce sommet planétaire en vue d’aboutir à un accord équitable selon les principes de la convention et du protocole de Kyoto, a été salué par le président du groupe des 77+1 (la Chine), le Soudanais Ibrahim Mirghani Ibrahim, qui a déclaré à l’agence Aps que le groupe qu’il représente « est fier de l’Afrique, notamment de l’Algérie dont le rôle demeure déterminant quant à la cohésion de la position du continent». Il ajoute : « j’adresse notamment mes félicitions au président de la République algérienne, M. Abdelaziz Bouteflika, pour tout ce que fait la délégation de son pays en faveur de l’Afrique à l’occasion de ces négociations de Copenhague ».
    La capitale danoise qui a abrité (du 7 au 18 décembre) la 15éme Conférence onusienne sur le climat, a pour objectif de définir des règles contraignantes pour lutter contre le réchauffement planétaire, réussira-elle à conclure un accord qui soit à la fois consensuel et applicable ? Certes, la prise de conscience d’une crise globale de l’environnement est de plus en plus aigue au sein des opinions publiques et jamais les voix n’ont été aussi nombreuses pour réclamer la limitation, voire, à terme, l’élimination des blocages majeurs à un véritable accord politique mondial (et contraignant) sur le devenir de l’humanité et la vie sur la planète, mais les grands pays industrialisés en premier lieu, les deux principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre que sont les Etats-Unis et la Chine ensuite, n’ont pas fait les concessions nécessaires. Le monde attendait des actes, un engament ferme, un agenda à respecter et une définition précise des moyens d’y parvenir. A Copenhague, il y a eu surtout des promesses. C’est ce qui se reflète dans le résultat final du sommet : les 193 nations représentées ont approuvé un accord politique et non contraignant pour limiter le réchauffement climatique à maximum 2°C. L’égoïsme des plus grands a prévalu. Alors, Copenhague, station ou terminus ? L’espoir suscité par ce sommet, va-t-il se transformer en une masse d’inquiétudes qui va nourrir davantage la méfiance entre les principaux protagonistes ? Les divergences de vision vont-elles mettre en péril le projet commun de lutter collectivement contre le réchauffement climatique et sauver ainsi notre planète? Les engagements du protocole de Kyoto prennent fin en 2013. D’ici-là, y aurait-il, à Bonn ou à Mexico, un sursaut de la conscience et de la volonté des plus grands pour s’assumer et permettre au monde d’espérer encore ?
    EL DJAZAIR

  • L’indépendance de l’Algérie suscite la jalousie

     Contrairement au Maroc qui offre son sol et son soutien aux plans d’hégémonie occidentaux, l’Algérie garde son territoire et ses richesses à l’abri des convoitises. Article apparu dans El Djazaïr.

    Liste noire et enjeux économiques
    LES RESSORTISSANTS ALGERIENS BLACK LISTES

    Par Mohamed Mebarki
    Ce scénario conçu par les stratèges du pourrissement n’est pas une simple vue de l’esprit ou une extrapolation de journaliste à l’imagination fertile. Il était d’actualité pendant les années 1993, 94 et 95, années durant lesquelles Paris, Washington et Londres servaient encore de bases arrière et de refuges sûrs à ceux qui voulaient mettre l’Algérie à feu et à sang. Aujourd’hui, ce même microcosme récidive en employant une méthode sournoise et vicieuse contre un pays jaloux de son indépendance politique et économique ; un pays qui a toujours revendiqué des relations internationales équilibrées. L’inscription de l’Algérie sur les « listes noires » française et américaine ne répond pas à des impératifs sécuritaires comme le prétendent les analystes attitrés des services de renseignement français et de la CIA. Elle traduit plutôt des arrière-pensées idéologiques et un agenda politique et économique dont l’objectif est d’amener notre pays à se soumettre à la volonté occidentale dans la gestion de certains dossiers lourds comme la présence militaire américaine en Afrique, le Sahara Occidental et la Palestine, entre autres questions sur lesquelles l’Algérie a fait montre d’une intransigeance remarquable. Depuis 1999, de nombreux responsables de haut rang et d’hommes d’affaires français ont séjourné en Algérie et ont fini par se rendre compte sur place des progrès réalisés par notre pays dans le domaine sécuritaire.
    Le voyeurisme électronique en guise de vengeance !
    A Alger ou dans les villes de l’intérieur qu’ils ont visitées, ils ont eu toute la latitude pour constater de visu que le pays s’est non seulement relevé, mais que la vie a définitivement et irréversiblement repris ses droits dans le cadre d’une dynamique de développement exceptionnelle. Que s’est-il donc passé de grave pour que l’on opte pour ce revirement ? Depuis les attentats du RER parisien en 1994, aucun ressortissant algérien ou d’origine algérienne n’a été impliqué directement dans des actes terroristes dirigés contre la France ou n’importe quel autre pays ; cette vérité tout le monde la connaît. Alors, quelles sont les véritables motivations qui se trouvent derrière la décision d’inscrire l’Algérie sur la liste des pays à risque tout en soumettant ses ressortissants à l’humiliante épreuve des scanners corporels, ce voyeurisme électronique et cette violation flagrante des droits de l’homme ? La réponse est à chercher ailleurs que dans le domaine sécuritaire ; dans la sphère de l’économie et des investissements par exemple. Lancée dans une véritable bataille de reconstruction de grande envergure, l’Algérie s’est carrément tournée vers les pays dits émergents qui possèdent un savoir-faire appréciable, à l’image de la Chine ou de la Turquie, afin de diversifier sa coopération et d’échapper en même temps à un odieux chantage économique visant à l’obliger à brader ses richesses. Il était attendu que cette vision allait contrecarrer certains intérêts occidentaux pour ne pas dire français qui s’apprêtaient déjà à faire main basse sur des richesses inestimables en contrepartie d’un « euro symbolique ».
    Par sa volonté de gérer librement ses affaires, l’Algérie dérange ; c’est une certitude, sinon comment expliquer cet acharnement visant à ternir sa réputation et son image dans le monde. L’Algérie de 2010 n’a absolument rien à voir avec l’Algérie de 1993 ou 1996 ; ce sont deux pays différents ! La situation sécuritaire s’est nettement améliorée et le pays a réussi finalement à briser l’isolement dans lequel on a voulu l’emprisonner. Cette réalité ne peut pas échapper à ceux qui ont inclus le nom de l’Algérie dans la liste noire des pays à risque à la suite d’un attentat raté à bord d’un avion américain et qui a eu lieu à des milliers de kilomètres de l’Algérie et d’un attentat suicide en Afghanistan. L’argument sécuritaire ne fait donc pas le poids, et cette mascarade médiatico-sécuritaire cache très mal des enjeux économiques planétaires que la France et les Etats-Unis d’Amérique veulent gérer à leur façon et dans leur intérêt exclusif. L’autoroute Est-Ouest, ce projet du siècle qui a nécessité une enveloppe financière de plus de 11 milliards de dollars, un million de logements construits plus un autre million à lancer prochainement, des barrages en chantiers et tant d’autres créneaux porteurs à investir, c’est cette Algérie que certains groupes d’intérêts occidentaux convoitent depuis très longtemps, mais qui leur oppose une résistance à toute épreuve. L’aspect sécuritaire ne constitue, en effet, que la bande-annonce d’un nouveau film d’horreur destiné à mettre la pression sur les nombreux ressortissants qui travaillent dans notre pays ou qui comptent s’y rendre. Premier objectif de cette campagne malsaine : obliger l’Algérie à accepter certaines conditions qui vont à l’encontre de ses principes. Il n’y a pas d’autres explications ; cependant, il n’y a pas de meilleur outil pour démonter les pièces de cette machination que de laisser les ressortissants étrangers qui résident et qui travaillent en Algérie exprimer librement leur pensée. Dans ce cadre, nous avons choisi la région de Jijel dont le nom avait été assimilé au terrorisme, à la terreur et à l’insécurité. Sur place, nous nous sommes approchés de ces gens qui, cela va de soi, aiment la vie comme tout le monde et qui ne présentent donc aucun symptôme suicidaire. Russes, Coréens du sud, Portugais, Brésiliens, Serbes et Chinois nous ont paru plutôt sereins et sûr d’eux ; c’est, avouons-le, assez surprenant pour des étrangers qui résident dans un pays « black listé », un pays à risque, si l’on se fie, bien sûr, à cette image que certains milieux occidentaux veulent donner de notre pays !
    El Djazair 

  • Les derniers soupirs de la paix au Sahara Occidental

    Le Maroc table toujours sur le statut quo
    Par Massinissa Benlakehal
    Il semble que cette situation de statut-quo profite à la nouvelle puissance colonialiste, dont les forces armées ont déferlé sur les territoires du Sahara Occidental, profitant du retrait de l’ancienne puissance coloniale, en l’occurrence l’Espagne qui était en bute à des crises politiques dans le sillage de l’affaiblissement du « franquisme». Suite à des tractations dans l’ombre de la disparition du dictateur espagnol, le Maroc de Hassen II scella l’accord de Madrid au mépris de la légalité internationale pour annexer une partie des territoires du Sahara Occidental, cédant une partie à la Mauritanie de Mokhtar Ould Dadah qui n’a pas résisté très longtemps devant les coups de buttoir des combattants du Polisario qui sont arrivés aux portes de Nouakchott. La monarchie qui revendique sa souveraineté sur ces territoires n’a pas manqué de céder une partie à la Mauritanie. La marche verte du défunt monarque du Maroc fut d’une brutalité rappelant la déferlante des mongols en Arabie dans le moyen-âge. La répression exercée par les FAR contre le peuple sahraoui fut terrible, à tel point que le souverain marocain n’a eu aucune hésitation pour utiliser le Napalm contre un peuple ayant vécu sous le joug du colonialisme pendant très longtemps. Débouté par la Cour internationale de la Haye qui n’a pas reconnu sa souveraineté contre le Sahara Occidental, Hassen s’est retrouvé en situation d’occupant d’un pays dont le Conseil des dignitaires (Conseil des représentants des tribus sahraouies) avait rejoint majoritairement le camp des nationalistes du Polisario. Sur le plan militaire, la monarchie n’a pas tranché la situation en sa faveur, durant quinze ans de conflit militaire. Bien au contraire, les FAR essuyèrent plusieurs revers, à Gueltet Zemour, Tifariti et même sur les frontières de la monarchie à Tantan, en témoigne le nombre important de soldats marocains libérés par le Polisario suite au cessez-le-feu décrété par les deux belligérants sous les auspices des Nations Unies. Las d’une guerre dont l’issue est incertaine, le Roi Hassen II, et il est utile de le rappeler, s’acheminait vers l’organisation d’un référendum d’autodétermination. C’est du moins ce qui ressort du témoignage de l’ancien Ministre de l’Intérieur de la monarchie alaouite, feu Driss El Basri qui avait en charge sous Hassen II le dossier du Sahara Occidental. Driss El Basri avait dévoilé, juste après son départ précipité de Rabat vers son exil, que les négociations entre les représentants du Polisario et le gouvernement marocain n’avait d’issue que l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU insistant sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le retour à la case de départ coïncide avec l’intronisation de Mohamed VI à la tête du royaume marocain. Un jeune monarque qui n’a pas le charisme de son défunt père, ni la même maîtrise du serail. Dans les faits, les mêmes forces qui profitaient de la présence de la soldatesque des FAR au Sahara Occidental ont eu le dessus. Le plan Becker n’a pas eu la chance de voir le jour, malgré la bonne volonté du Polisario qui a fait des concessions allant jusqu’à accepter une autonomie de cinq ans avant l’organisation d’un referendum d’autodétermination.Nonobstant l’acceptation par ce mouvement de libération la participation d’une partie de colons marocains à ce referendum et ce, en faisant l’impasse au principe faisant que le corps électoral ne peut sortir du dernier recensement effectué par l’Espagne, la monarchie n’a pas hésité à faire marche arrière, sous l’ombre des puissances qui l’a protègent à l’instar de la France, un pays partisan de l’option autonomiste proposée par Mohamed VI. Les rounds de Menhasset se succédèrent mais sans que la situation n’avance d’un iota. Le Maroc continu à pomper près de 8 milliards de dollar des richesses du Sahara Occidental, tout en maintenant une répression des plus féroces dans les territoires occupés. Les Sahraouis des camps des refugiés continuent à vivre dans des conditions précaires. A moyen terme, cette question rebondira d’une manière plus spectaculaire, de l’avis de plusieurs observateurs, au regard des dépassements multiples perpétrés contre les droits de l’homme dans les villes sahraouies occupées et la longue attente des refugiés sahraouis. 
  • Journée internationale de l’Enfance, l’enfance sahraouie évoquée

    Commémoration hier de la journée internationale de l’Enfance
    L’enfant est toujours la cible première dans les situations de conflits armés

    A l’initiative de l’association Machaâl Chahid en coordination avec El Moudjahid, a eu lieu au centre de presse de notre publication, la célébration de la journée internationale de l’Enfance, autour du thème « l’enfant pris dans la tourmente des conflits armés ».
    Cette manifestation a vu la participation du Dr Doria Merabtène, administratrice du programme protection pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (bureau Unicef d’Alger). Mme Saïda Benhabylès, coordinatrice du Mouvement de solidarité avec la femme rurale, et des représentants de la société civile, Scouts musulmans algériens (SMA), Croissant-Rouge palestinien, l’écrivain M. Amin Zaoui.
    Le thème de cette rencontre commémorative était lié à l’enfance entraînée dans le tourbillon des conflits armés.
    Pour la représentante de l’Unicef, il s’agit-là d’une occasion pour intervenir, poursuivre le dialogue avec la société civile dans tous ses segments.
    La privation des droits de l’enfant, le danger pour son équilibre mental et physique de le voir mêlé aux conflits armés est en soi une immense tragédie aux yeux de la représentante de l’Unicef.
    La privation du droit le plus essentiel, qui est le droit à la vie, a effectivement quelque chose d’insupportable contre laquelle s’élève avec vigueur le Dr Doria Merabtène. L’oratrice cite les autres droits des enfants placés dans des situations conflictuelles, à savoir le droit à l’éducation, son intégration dans le tissu social, s’agissant des jeunes filles notamment.
    Il y a méconnaissance des droits fondamentaux dévolus à l’enfance.
    C’est la conclusion que l’on peut tirer de l’intervention de la représentante de l’Unicef qui évoque les efforts consentis par l’Algérie pour l’amélioration des droits de l’enfant. En Algérie, il est beaucoup fait pour que l’enfant vive pleinement son enfance et que les droits que lui confère cette situation soient respectés. Les moyens sont mis, note la représentante de l’Unicef.
    La situation mérite bien sûr des efforts complémentaires.
    Le Dr Doria Merabtène relève que les parlementaires ont un rôle important à jouer dans la défense des droits de l’enfant, car il y a toujours à faire pour améliorer la situation. Dans son intervention, Mme Saïda Benhabylès a souhaité que son intervention soit perçue comme une sorte de message. Elle évoque la situation de l’enfance prise dans l’étau des guerres en Palestine, au Sahara occidental, en Irak, la situation des enfants en Afrique, la faim, la non-scolarisation. Les enfants meurent en direct, dit-elle. Où est la responsabilité de l’ONU dans cette affaire, celle des organisations internationales, dit-elle.
    L’oratrice rappelle la situation des enfants algériens durant la colonisation et la guerre de Libération nationale, une enfance pour laquelle une partie de celle-ci leur a été ôtée.
    Le terrorisme a lui agi de façon tragique sur l’évolution de nos enfants, une situation de désespérance que l’oratrice a stigmatisée.
    Pour Mme Saïda Benhabylès, toutes les voix doivent s’élever pour briser le silence inquiétant qui est maintenu sur la situation de l’enfance dans les zones de conflits, notamment.
    Ce silence est inquiétant, concède Mme Saïda Benhabylès. Pour les représentants palestiniens, présents à la séance, en compagnie d’une délégation du Croissant-Rouge palestinien et d’enfants palestiniens, l’étape de l’enfance est une étape importante. Elle détermine la formation de la personnalité de l’individu, quand demain il sera en prise avec les responsabilités qui seront les siennes.
    L’enfant apparaît comme un élément central au sein de la communauté, a-t-il été rappelé.
    L’orientation, l’éducation, sont des critères de base essentiels à réunir. C’est pour cela que les conflits armés, les conditions de mal vie pour les enfants sont vécus comme autant d’atteintes à la personnalité de l’enfant, à son droit à la vie, son droit à l’éducation et à son épanouissement.
    Le représentant de la communauté palestinienne a dénoncé les crimes commis par Israël contre la population palestinienne, et, notamment contre les enfants.
    L’administration sioniste bafoue toutes les résolutions internationales. Des témoignages de représentants du Croissant-Rouge palestinien sont édifiants à ce sujet, notamment lors de la criminelle équipée de l’administration et de l’armée sionistes contre Ghaza.
    Selon ces représentants, les crimes commis durant la guerre engagée contre les Palestiniens à Ghaza, relèvent de crimes contre l’humanité, reconnus comme tels par la communauté internationale.
    Les enfants palestiniens ont payé le prix le plus élevé de cette forfaiture. Plusieurs milliers d’entre-eux sont morts de la façon la plus horrible qui soit, écrasés par les bombes larguées par l’aviation sioniste, brûlés par les bombes au phosphore.
    La communauté internationale, qui assiste en direct aux crimes commis, doit réagir. Le représentant palestinien s’élève contre l’impunité dont continue à jouir l’administration sioniste auprès des gouvernements occidentaux. Il a remercié l’Algérie pour son soutien à la lutte du peuple palestinien, à l’immense action de solidarité que le gouvernement a déployée pour venir en aide aux populations victimes du génocide israélien à Ghaza.
    M. Noureddine Benbraham, commandant des Scouts musulmans algériens (SMA), dénonce la non-application des résolutions internationales condamnant Israël pour ses crimes contre le peuple palestinien et s’interroge sur l’absence de sanctions contre l’administration sioniste.
    Le commandant des Scouts musulmans algériens a également dit toute son émotion face à la situation dans laquelle se retrouvent des millions d’enfants en Afrique, notamment dans les zones de conflits armés, leur exposition à la faim, à l’errance, alors que le continent est riche de ressources naturelles.
    Pour l’orateur, la communauté internationale doit réagir et trouver des solutions.
    Le commandant des SMA se dit particulièrement inquiet sur la situation des enfants sahraouis, dans un pays soumis à l’occupation.
    La violence armée, les intérêts économiques de certains milieux, pèsent d’un poids très lourd dans les situations de déstabilisation dans les pays africains, est-il souligné.
    Lors de son intervention, l’écrivain Amin Zaoui, a rappelé combien le volet éducationnel, culturel était important dans la formation de la personnalité de l’enfant. Pour l’orateur, la citoyenneté est une arme et une protection. L’école peut beaucoup dans l’émergence de l’esprit de citoyenneté chez l’enfant. L’éminent universitaire relève combien l’accès à l’éducation et à la culture participe à la formation de l’enfant, l’homme de demain, dira-t-il. L’orateur en appelle à un front uni à travers la culture contre les situations de conflits et les situations de guerre.
    Mme Zahia Benarous, parlementaire, a tenu à exprimer toute sa fierté pour le travail qui est accompli au sein du centre de presse d’El Moudjahid, la contribution de celui-ci au débat sur un grand nombre de questions.
    L’oratrice a insisté sur la nécessité d’une solidarité toujours plus grande à l’égard des peuples soumis à la domination coloniale, Palestiniens, Sahraouis…
    Les situations préoccupantes vécues par certains pays arabes comme l’Irak, etc., nous affligent et nous inquiètent, note l’oratrice, d’où la nécessité d’une action solidaire. Cette action peut être porteuse de grands espoirs et de réconfort.
    Notre devoir est de lutter pour la paix, la sécurité, apprendre à nos enfants à aimer et à vivre dans la paix.
    Dans l’esprit de l’oratrice, les situations de conflits armés dans lesquelles sont toujours impliqués d’une façon ou d’une autre, les enfants, demeurent insupportables.
    Le représentant du Croissant-Rouge palestinien a traduit d’ailleurs avec beaucoup d’émotion mais aussi de détermination dans la voix, le martyre du peuple palestinien, victime d’un génocide armé, il a crié la volonté du peuple palestinien de poursuivre la lutte contre l’ennemi sioniste. Il a rappelé que les enfants palestiniens étaient porteurs d’avenir.
    Le Dr Doria Merabtène, représentante de l’Unicef a rappelé en conclusion que l’Unicef est présente dans tous les pays du monde, et, notamment dans les pays qui subissent des situations de conflits armés.
    Elle dispose d’importants programmes pour cela, l’Unicef est notamment présente dans la région du Proche-Orient où elle dispense ses programmes en direction des enfants de ces pays.
    D’autres organisations internationales sont également présentes dans la région où exercent des spécialistes. Les représentants de l’Unicef comme ceux des autres organisations internationales subissent, comme le reste de la population, les effets de la guerre et comme à Ghaza, ont vu leur siège bombardé par l’armée israélienne.
    T. M. A.
    Nécessité de sanctionner les contrevenants à la Convention internationale des droits de l’enfant
    Des parlementaires, des hommes de culture et des représentants de la société civile, de l’UNICEF et du Croissant Rouge palestinien ont affirmé hier, à Alger la nécessité de créer des mécanismes pour imposer des sanctions aux contrevenants à la Convention internationale des droits de l’enfant consacrée par l’Assemblée générale de l’ONU en novembre 1989.
    Les participants ont appelé, lors de la conférence de sensibilisation à l’occasion de la journée mondiale de l’Enfance organisée par l’association Machaâl Chahid sur les dangers des guerres sur les enfants dans le cadre du forum d’El Moudjahid, à « la nécessité d’activer la Convention internationale des droits de l’enfant dans tous les pays du monde notamment dans certains pays qui ont gelé cette convention et de mettre en place des mécanismes au niveau de l’ONU pour sanctionner les contrevenants.(APS)
    El Moudjahid