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  • Le terrible “deux poids deux mesures” de la France

    Par Youcef Aouchiche
    “Que la France défende un soldat (Gilad Shalit) d’une armée d’occupation, capturé sur son char les armes à la main est une chose ; qu’elle se refuse à tout faire pour libérer un jeune (Salah Hamouri), dont il est établi qu’il n’est que Français qui a été condamné à 7 ans de prison, sans le moindre fait établi constitutif d’un délit, par un tribunal militaire d’occupation, tout aussi illégal que l’occupation elle-même, en est une tout autre. Que le Président reçoive, à plusieurs reprises, la famille du premier est une chose. Qu’il se refuse obstinément à rejeter toute entrevue avec la famille du second, en est une tout autre « , se sont là quelques phrases, tirées d’une lettre d’un député français, qui mettent en avance une amère vérité d’une attitude très répondue que les responsables français, à leur tête Nicolas Sarkozy, utilisent dans le traitement des affaires courantes de leurs citoyens. Ce traitement distinct dévoile les intentions malhonnêtes du gouvernement Sarkozy, qui ne s’intéresse désormais qu’à la défense de ses intérêts et de sa politique purement raciale et fasciste, au détriment de l’éthique et des valeurs d’égalité, de solidarité et de fraternité. Ces valeurs, tant vantées, cachent mal la politique de deux poids deux mesures, qui fait le logo quotidien du locataire de l’Elysée et de son staff.
    Un jeune victime d’injustice
    Ces derniers viennent de récidiver en ignorant, pour la énième fois, les cris au secours de la famille de Salah Hamouri, le plus vieux prisonnier français incarcéré, depuis 5 ans, dans les geôles sionistes, pour un crime qu’il n’a pas commis. Injustement arrêté et enfermé le 13 mars 2005, puis condamné en 2008 à 7 ans d’emprisonnement, le jeune Hamouri est certainement très déçu et accablé par le silence coupable des autorités de son pays. Lors de son jugement par un tribunal militaire de l’occupant, Salah fût soumis à un odieux chantage : malgré un dossier vide, aucune preuve sur laquelle s’appuyer, soit il plaidait coupable et passait 7 ans en prison, soit il continuait à clamer son innocence et était condamné au double. Il fut ainsi accusé d’appartenir au Front Populaire de Libération de la Palestine et d’avoir projeté d’assassiner le rabin, Ovadia Yossef, chef spirituel du parti juif ultra-othodoxe, Shass. Ces pratiques immorales sont en cours, alors que cette juridiction coloniale est totalement illégale, au regard du droit international. Salah Hamouri est aussi français, né d’un père palestinien et d’une mère française. Ainsi, il dispose normalement de la même protection diplomatique que ses concitoyens, que la France a le devoir de lui accorder.
    Malheureusement, il n’en est rien et les dirigeants français se sont totalement désinvestis de son avenir et de sa situation.
    Clotilde Reiss libérée sous fond de marchandage
    Pourtant, ces derniers ont adopté une position tout à fait contraire concernant l’affaire de Clotilde Reiss. Pour libérer cette dernière, la machine diplomatique française a mobilisé toutes ses forces. Retenue depuis dix mois en Iran, pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales, Clotilde Reiss est arrivée dimanche après-midi en France, après une libération qui n’a fait l’objet  » d’aucun marchandage  » secret avec Téhéran, selon Paris. Mais, tous les indices montrent le contraire. Mise à part le payement d’une amande de 230 000 Euro, Paris a rejeté la demande américaine d’extradition de l’ingénieur iranien, Magid Kakavan, en début mai, par la justice française. Accusé d’avoir fourni illégalement à l’Iran des composants pouvant avoir des applications militaires, le présumé aurait été transféré à Téhéran. Autre élément : la justice française doit se prononcer aujourd’hui sur la mise en liberté conditionnelle d’Ali Vakili Rad, condamné en 1994 en France, pour l’assassinat, trois ans plus tôt, de l’ex-Premier ministre iranien, Chapour Bakhtiar. S’agit-il ici d’une coïncidence comme le prétendent les autorités française, ou des éléments qui confirment la thèse de marchandage entreprise par Paris, afin d’obtenir la liberté de Clotilde Reiss ? Entre ces deux hypothèses, une chose est sûre. La France a fait l’impossible pour obtenir cette libération. Clotilde Reiss a même été reçue triomphalement par Nicolas Sarkozy, qui a veillé à lui rendre un hommage de marque.
    Que reste-t-il de la France des valeurs ?
    Certainement qu’Israël n’est pas Téhéran, et les relations qui lient la France avec ces deux pays sont différemment appréciées, mais Sarkozy aurait au moins sauver l’honneur de la 5ème République, en demandant la libération du jeune Salah Hamouri. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Devant ce silence gouvernemental, même les médias et les acteurs politiques de ce pays n’ont pas bougé le petit doigt pour sauver la face.  » Le terrible deux poids, deux mesures « , cité dans la lettre d’un député, continue de sévir, au grand dam des sionistes. Un Français, qui a des liens arabes, ne vaut pas une Française. La solidarité, dite être sans frontières politiques, a montré ses limites. À présent, l’égalité et la justice, dont jouissait la France d’après 1789, doivent changer de camp, car la France de Sarkozy ne peut ou ne veut pas être garante. Aujourd’hui, Salah n’est pas seulement victime de l’occupation sioniste, mais également de leur complicité, qui confirme une fois encore la totale impunité d’Israël face aux crimes qu’il commet.
    La Tribune des lecteurs 


  • Trafic frontalier : Jusqu’à quand la saignée ?

    Après celui du Maroc, le trafic transfrontalier entre l’Algérie et la Tunisie prend ces dernières années des proportions inquiétantes au vu des quantités considérables de produits acheminés à partir de villes algériennes. Plus particulièrement le trafic de carburants.
    A titre d’exemple, durant les quatre premiers mois de l’année 2009, 31 544 litres de gasoil et 5 881 litres d’essence ont été saisis à des contrebandiers traversant la frontière entre l’Algérie et la Tunisie. En 2010, et pour la même période, les brigades de gendarmerie ont saisi plus du double des quantités de gasoil (68 763 litres) et près du triple d’essence (16 262 litres). Ce trafic est devenu très lucratif. Le litre de gasoil acheté à 13,5 dinars algériens, soit l’équivalent de 0,260 dinar tunisien, est revendu en Tunisie pour plus de 40 DA, soit 0,800 dinar tunisien. Les automobilistes algériens se plaignent des longues files d’attente devant les stations-service, carrément réquisitionnées par les contrebandiers. A Tébessa, ce trafic est assuré par des réseaux structurés de trabendistes, appelés aussi «gnatrias» qui se servent à la pompe en utilisant des véhicules de gros tonnage tous dotés d’un double réservoir aux capacités importantes. Le carburant est ensuite acheminé vers des entrepôts clandestins situés dans des zones urbaines, à la périphérie des villes, avant d’être rechargé dans des berlines et acheminé en Tunisie dans des Peugeot 504, 505 et 604, ainsi que des Renault 25, roulant à des vitesses folles, pour éviter les contrôles au niveau d’El-Aouinet et de Bir El-Ater ou à hauteur des villages de Bouchebka et de Boudarias. Deux villes inconnues, mais qui vont hélas faire parler d’elles à l’avenir si ce phénomène n’est pas stoppé.
    En juin 209, un groupe de fraudeurs, constitué d’une centaine d’individus, a assiégé des douaniers à Bir El-Ater, juste après le décès de deux contrebandiers dans une course poursuite engagée par des gendarmes contre un véhicule transportant du carburant destiné à la contrebande vers la Tunisie.
    Ce trafic a de fortes chances de perdurer encore longtemps. Car il demeure très juteux. Et pour cause. Quand on connaît la différence des prix du carburant entre l’Algérie et la Libye, d’un côté, deux pays grands producteurs d’hydrocarbures et qui pratiquent des bas prix pour leurs consommateurs, et la Tunisie, qui a de plus en plus de mal à équilibrer sa balance énergétique, contrainte de suivre l’évolution des cours mondiaux de l’énergie, on comprend l’intérêt que les trabendistes trouvent à faire perdurer le trafic de carburants à travers les frontières maghrébines.
    En attendant un hypothétique marché maghrébin ou une politique énergétique communs, la contrebande à l’est et à l’ouest du pays a de beaux jours devant elle tant qu’aucune mesure forte ne vient arrêter ce trafic.
    Mahmoud Tadjer
    Le Jeune Indépendant

  • Des épiceries suédoises arrêtent la vente de tomates du Sahara

    Le Sahara Occidental est occupé par le Maroc depuis 1975, mais n’en fait pas partie selon le droit international. Les produits qui en sont issus ne peuvent donc pas faire partie des accords commerciaux entre le Maroc et des pays tiers. Pourtant, régulièrement, des exportateurs tentent de faire passer des produits sahraouis pour des produits marocains. Récemment encore, WSRW vient de révéler que la chaine d’épicerie Axfood en Suède venait de cesser ses importations de tomates cerises du Maroc après avoir appris qu’elles étaient produites à Dakhla, au Sahara occidental. De même, en Norvège, GC Rieber vient de cesser d’importer des poissons du Sahara occidental, qu’il convertissait en Omega 3, après avoir perdu nombre de ses principaux clients. WSRW avait en effet révélé la provenance de ces produits. Il est temps qu’une gestion internationale des ressources du Sahara occidental soit mise en place pour que ce soient les Sahraouis qui bénéficient des richesses issues de leur territoire et non l’Etat marocain.
    Source : Nicole Kill-Nielsen
  • Javier Bardem, le bel espagnol dans le désert!

    Javier Bardem, le chéri de la sublime Pénélope Cruz, prépare un film où il sera question de la situation du Sahara occidental….

    L’acteur espagnol Javier Bardem, qu’on a vu au côté de Scarlett Johansson dans Vicky, Cristina, Barcelona de Woody Allen ( qui prépare un film sur Paris avec Marion Cotillard et plein d’autres stars !!) produira et narrera le documentaire Oulad Lemzun (« Fils des nuages ») d’Alvaro Longoria, d’après Variety. Le film s’intéressera à la situation du Sahara occidental, classé territoire non-autonome malgré le départ des colons espagnols depuis 1976. Le projet y mettra en lumière les enjeux politiques et économiques entre le Maroc, l’Algérie, la France, l’Espagne et les Etats-Unis. Javier Bardem est en lice pour le Prix d’interprétation du 63ème Festival de Cannes pour sa participation à Biutiful d’Alejandro González Inárritu.

  • Début à l’APN de la session de formation au profit des membres de l’assemblée nationale sahraouie

    Alger, 17/05/2010 (SPS) Une session de formation au profit des membres de l’assemblée nationale sahraouie et de ses fonctionnaires a débuté lundi à Alger au siège de l’Assemblée populaire nationale algérienne (APN).
    Dans une allocution à l’ouverture, le vice président de l’APN, M. Mohamed Bourayou a souligné que « l’activité parlementaire commune entre les instances législatives des deux pays traduit la profondeur de la solidarité du peuple algérien à travers ses élus avec le peuple sahraoui et son combat continu pour ses droits légitimes ».

    M. Bourayou a rappelé à l’occasion que « l’Algérie qui réaffirme sa position ferme vis-à-vis de cette cause juste conformément aux décisions des Nations Unies sur le droit des peuples à l’autodétermination, soutient tous les efforts visant à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptée ».

    « Il est tout à fait normal que les Sahraouis veillent à la formation et au perfectionnement des cadres parallèlement à leur combat pour l’autodétermination », a-t-il soutenu en se référant à « la Révolution algérienne qui a accordé un intérêt particulier à la formation de l’élite qui a pris le flambeau de l’édification de l’Algérie post-indépendante ».

    Il a ajouté dans le même contexte que cette session permettait aux membres de l’assemblée nationale sahraouie d’élargir leurs références dans les domaines législatif et parlementaire notamment en matière d’acquisition du savoir et de qualification professionnelle.

    Il a par ailleurs estimé que cette session de formation qui constitue une occasion de rapprochement entre les deux peuples était à même de renforcer les potentialités techniques des membres de l’assemblée nationale sahraouie.

    M. Bourayou a évoqué à l’occasion les relations historiques étroites qui lient les assemblées algérienne et sahraouie couronnées notamment par l’installation le 17 juin 2007, du groupe parlementaire algéro-sahraoui.

    Il a en outre évoqué le protocole de coopération entre les deux assemblées signé le 4 janvier dernier suivi de l’installation du comité de mise en oeuvre de ce protocole le 9 mars dernier.

    De son côté, M. Hamoudi Lebsir, membre de l’assemblé populaire sahraouie et président du groupe d’amitié parlementaire algéro-sahraouie a estimé que l’Algérie était l’exemple pour les pays arabes dans la lutte anticolonialiste et l’un des pays pionniers en matière de formation et d’ouverture.

    Il a souligné que les derniers développements du conflit du Sahara Occidental « mettent la crédibilité des Nations Unies à l’épreuve tout comme la persévérance du peuple sahraoui qui est déterminé à arracher sa liberté quelqu’en soit le prix ».

    Cette session de formation à laquelle participent 30 cadres et membres de l’assemblée nationale sahraouie, porte sur 15 ateliers et des visites de hautes institutions de l’Etat. Elle est encadrée par 16 formateurs issus de l’APN et d’organismes publics ainsi que des universitaires. (SPS)

  • Nouvelle intervention brutal des forces marocaine dans la ville de El-Aiun/ Sahara Occidental…..

    Droits de l’homme au Sahara Occidental??? Encore une question sans réponse!!!!?????
    El-Aaiun / Sahara Occidental occupé par le Maroc:

    Aujourd’hui vers 10h GMT, dans la ville de El-Aaiun, des jeunes diplômés se sont rassemblés dans le quartier de Mâatala pour protester contre la politique systématique d’exclusion du travail menait par les autorités marocaines dans la ville.
  • Apporter « l’assitance humanitaire » aux sahraouis, nouvelles critiques contre la France

    Tant que la question du Sahara Occidental ne sera pas résolue, le Haut commissariat aux réfugiés (Hcr) de l’Onu « continuera à apporter l’assistance humanitaire aux réfugiés sahraouis », a affirmé le commissaire Antonio Guterres à l’issue de sa rencontre à Genève avec les délégués sahraouis qui l’ont informé des conditions précaires et des abus commis par le gouvernement marocain à l’encontre des habitants du territoire occupé. M Guterres a en outre rappelé que la situation des réfugiés sahraouis était « assez oubliée » par la communauté internationale, malgré les longues années de conflit et la crise humanitaire subie par les réfugiés dans les camps. Les délégués sahraouis blâment notamment la politique suivie par le gouvernement français, qui continue d’opposer son véto au sein du Conseil de sécurité de l’Onu pour insérer le contrôle du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental dans les tâches de la mission locale des Nations Unies (Minurso). Ancienne colonie espagnole occupée par le Maroc depuis 1975, le Sahara Occidental est l’objet depuis lors d’un contentieux territorial entre, d’un côté, le Front Polisario, qui revendique au nom du peuple sahraoui un référendum sur l’indépendance du territoire – conformément à la Résolution 1754 du Conseil de sécurité -, et, de l’autre, le gouvernement marocain, enclin à accorder à la région le seul statut d’autonomie administrative et politique. 
     
  • L’avenir de la paix en Afrique est largement lié au parachèvement de la décolonisation du Sahara Occidental (diplomate sahraoui)

    Abuja (Nigeria), 16/05/2010 (SPS) L’Ambassadeur sahraoui au Nigeria, M. Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé que « le problème de décolonisation du Sahara Occidental n ‘affecte pas l’avenir de la paix et de la stabilité en Afrique du Nord uniquement mais dans la région tout entière ».
    Intervenant devant la 16ème assemblée générale des enseignants des universités nigérianes qui se tient dans la ville de Markudi, capitale de l’Etat de Benue, le diplomate sahraoui a relevé que « le problème de décolonisation du Sahara Occidental n’affecte pas l’avenir de la paix et de la stabilité en Afrique du Nord uniquement mais dans la région tout entière, l’occupation militaire marocaine du Sahara Occidental étant une violation flagrante du principe fondamental de l’OUA , a savoir le respect des frontières héritées du colonialisme ».

    L’ambassadeur sahraoui a ajouté que grâce à l’OUA les Etats africains indépendants ont réussi à préserver de bonnes relations de voisinage tout au long des dernières décennies ». « Soutenir la cause sahraouie c’est soutenir aussi le droit international et protéger la charte de l’union africaine contre l’impétuosité de l’expansionnisme et de l’occupation des territoires d’autrui », a souligné l’ambassadeur sahraoui.

    Il a en outre indiqué que « jusqu’a ce jour, les négociations directes entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, n’ont abouti à aucun règlement faute d’une volonté politique du Maroc et le non respect par ce dernier du cadre et de l’objectif des négociations » à savoir l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux principes de la charte de l’ONU.

    « Les manifestations quotidiennes contre l’occupation organisées dans les villes sahraouies occupées outre la résistance du peuple sahraoui dans les camps de réfugiés et dans les territoires libérés et de la diaspora sont une preuve formelle de la ferme volonté du peuple sahraoui de recouvrer sa liberté et son indépendance, une volonté qui finira par triompher quel que soit le prix et il demeure de l’intérêt du Maroc, du peuple sahraoui et des pays de la région la cessation de la confiscation de cette volonté ».

    Le diplomate sahraoui a par ailleurs précisé que « la lenteur de la communauté internationale et précisément le conseil de sécurité de l’ONU dans l’élargissement des prérogatives de la Minurso au contrôle et à la protection des droits de l’homme encourage le Maroc à continuer à défier la légalité internationale et ses violations des droits des civils sahraouis sous occupation ».

    Il a en outre indiqué que la proposition sahraouie soumise à l’ONU le 10 avril 2007 fait toujours l’objet de négociations étant « une contribution constructive, généreuse et responsable pour partager la facture d’une paix juste et définitive avec les frères marocains au vu des garanties qu’elle offre et qui répondent à toutes les préoccupations du Maroc sur les plans économique, sécuritaire et social ».

    Le diplomate sahraoui a également attiré l’attention sur « la thèse marocaine qui constitue un revirement ce qui signifie un retour au point de départ ». (SPS)
  • Le Maroc, le royaume des « petites bonnes »

    Tel un secret honteux que la bourgeoisie marocaine emmure dans l’enceinte de ses demeures, le tabou de l’exploitation domestique de milliers de petites filles est en train de se briser au Royaume de l’Atlas, ainsi que le rapporte Le Monde dans un excellent article, révélant au grand jour de sombres pratiques passées dans les us et coutumes des meilleures familles,

    Main-d’œuvre très prisée, celles que l’on appelle communément « les petites bonnes » sont arrachées à leur foyer dès l’âge de 6 ans, pour servir d’esclaves corvéables à merci dans la bonne société de Casablanca, de Marrakech, ou encore de Rabat.

    En 2005, l’organisation Human Rights Watch avait estimé leur nombre entre 60 000 et 80 000, alertant les pouvoirs publiques et l’opinion sur une servitude barbare qui, dans un raffinement de cruautés, soumettait des fillettes de 6, 8, et 10 ans, malléables à souhait, à d’interminables heures de travail, à des sévices, voire à des abus sexuels, pas moins de 14 000 cas ayant été recensés dans la région de Casablanca en 2001.

    Même si les verrous d’un interdit moyenâgeux sautent progressivement, sous le double effet de la modernisation de la société, plus intransigeante avec le travail des enfants, et du travail des associations dont le dynamisme fait école, le chemin vers l’évolution des mœurs est encore long.

    Ainsi, alors que la prohibition du travail des moins de 15 ans est stipulée noir sur blanc dans le code du travail, le renforcement de la législation en vigueur pourrait être le meilleur rempart contre un asservissement illégal qui perdure : la loi fondamentale sur l’obligation de scolarisation jusqu’à 15 ans commence à être opérante, et un projet de loi visant à durcir les conditions d’emploi des domestiques de 15 ans à 18 ans est à l’étude.

    Cruelle réalité de la misère sociale qui, dans une sorte de damnation inéluctable conduit les plus humbles à se séparer de leur progéniture pour leur propre survie, le royaume des « petites bonnes » saura-t-il enfin se mettre sur les bons rails de la modernité ?

    OUMA.COM

  • Maroc: Les viols sur les femmes noires se banalisent

    Rapport de Médecins sans frontières

    Des femmes subsahariennes arrêtées et violentées au Maroc

    Au cours de leur transit pour gagner l’Europe, les femmes subsahariennes sont maltraitées au Maroc, où elles subissent notamment des violences sexuelles, comme le révèle un document de Médecins sans frontières, établi sur la base des cas pris en charge par cette organisation médico-humanitaire.
    Devant le nombre de plus en plus croissant de femmes victimes, soixante-trois, révélé par les données et témoignages recueillis lors de ses projets d’action médico-humanitaire, Médecins sans frontières veut contribuer à la recherche d’une réponse globale à cette problématique qui touche toujours plus de femmes, et des femmes de plus en plus jeunes.
    Le rapport réalisé par MSF a pour but de faire connaître « la problématique de la violence sexuelle subie par les femmes migrantes d’origine subsaharienne qui arrivent au Maroc » au cours de leur tentative alors de gagner l’Europe.
    Parmi les conséquences directes des sévères politiques d’immigration européennes, Médecins sans frontières fait remarquer que les populations subsahariennes candidates sont désormais dans l’obligation de s’embarquer dans des voyages de plus en plus longs et dangereux en la difficulté à utiliser les routes traditionnelles en raison des contrôles stricts aux frontières. Elles sont, par ailleurs, exposées à une situation de blocage à durée indéterminée au Maroc en raison tant de leur impossibilité de continuer vers l’Europe que de rentrer dans leur pays d’origine.
    En l’absence de chiffres officiels, MSF estime, sur la base d’un recensement réalisé en janvier 2010, que le nombre actuel de migrants sub-sahariens au Maroc s’élève à 4 500. Les filles et les jeunes femmes sont particulièrement exposées à toutes sortes de violence et d’abus au cours du voyage et à leur arrivée au Maroc.
    Les criminels communs et les réseaux de traite et trafic d’êtres humains, en tant que principaux auteurs de ces attaques contre l’intégrité physique et la dignité des femmes, selon la même source.
    Même si peu de femmes osent parler des agressions qu’elles ont subies et encore moins les dénoncer, mais on devine, suite aux informations recueillies par MSF, un phénomène aux proportions immenses, qui requiert une approche immédiate et audacieuse sur le plan institutionnel, national et international, afin de fournir une prise en charge adéquate aux victimes. Ceci étant, les cas de violence sexuelle traités dans les projets sont une constante et une augmentation progressive a été enregistrée à partir de juillet 2009, ce qui démontre une tendance alarmante.
    Entre mai 2009 et janvier 2010, une femme sur trois prise en charge par MSF à Rabat et Casablanca a admis avoir subi un ou plusieurs épisodes de violence sexuelle, que ce soit dans son pays d’origine, pendant le processus de migration ou une fois sur le territoire marocain.
    « Ce chiffre pourrait être plus élevé puisque certaines femmes ont refusé de parler ou n’ont pas reconnu ce que leur propre témoignage mettait en évidence. L’usage de la violence sexuelle devient ainsi une des pratiques violentes les plus courantes subies par les femmes dans le contexte des migrations », ajoute la même source.
    Ainsi, au total, dans ses activités, MSF a documenté l’histoire de 63 patientes (8) qui ont déclaré avoir été victimes de violence sexuelle. De nombreuses femmes subissent des viols dans leurs pays d’origine, sont à nouveau victimes d’épisodes de violence sexuelle sur le trajet avant d’être de nouveau attaquées à la frontière ou sur le territoire marocain.
    L’âge de ces 63 patientes allait de 2 à 40 ans. Il est particulièrement grave de constater que parmi ces femmes, 21,5 % sont mineures, dont 10% ont moins de 16 ans. Les femmes MSS sont majoritairement originaires de la République démocratique du Congo (RDC), principalement des zones les plus touchées par le conflit armé, et du Nigeria ; elles appartiennent majoritairement aux ethnies Ibo et Yoruba, celles qui sont le plus exclues du partage des richesses de ce pays.
    Elles viennent aussi notamment du Cameroun, du Congo-Brazzaville, de la Côte d’Ivoire et de la République centrafricaine (RCA). Les femmes et mineures non accompagnées sont victimes d’agressions qui demeurent impunies et presque cachées, de la part de criminels ordinaires ou d’autres migrants sub-sahariens de leur entourage. La peur engendrée par leur situation irrégulière les empêche généralement de dénoncer les faits. D’autres femmes sont sous l’emprise des réseaux de traite ou de trafic d’êtres humains.
    Sur les 63 femmes interrogées, un tiers a déclaré avoir subi des abus sexuels au Maroc en dehors de la ville d’Oujda. Médecins sans frontières est un témoin direct de l’impact de la violence sexuelle sur les femmes migrantes sub-sahariennes depuis leur lieu d’origine jusqu’à leur séjour obligé au Maroc et de l’impact considérable sur leur santé physique et affective.
    Bien qu’au Maroc, depuis quelques années, la lutte contre la violence domestique et sexuelle est devenue une priorité, comme l’indiquent les différentes mesures adoptées par certains départements ministériels en collaboration avec les associations locales, les chiffres sont là pour montrer l’aggravation de la situation.