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  • N’autre vision; Une réponse de… coupable !

    La France pourra-t-elle nous dire pourquoi elle adopte sur la question des droits de l’homme au Sahara occidental une position diamétralement opposée à ses exigences sur le sujet au Kosovo ?
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    La France officielle s’était vue contrainte hier, de justifier son inqualifiable attitude au Conseil de sécurité où malgré l’insistance de ses pairs elle empêcha récemment une extension des prérogatives de la Minurso à la protection des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. Mais, comme disent les Arabes, «la justification est parfois plus vilaine que le délit». Le porte-parole français répondait à la question du journaliste qui souhaitait une réaction à l’accusation du président sahraoui M. Mohamed Abdelaziz contre l’attitude de Paris, qu’il qualifia de «scandale pour la crédibilité des Nations unies et du Conseil de sécurité». Sauf que sa réponse n’en était pas vraiment une. Elle commençait par un salut pour finir en zig-zag. Ce n’était en vérité qu’une réponse de coupable. On y confirmait le péché plus qu’on ne l’expliquait. Et puis, la France pourra-t-elle nous dire pourquoi elle adopte sur la question des droits de l’homme au Sahara occidental une position diamétralement opposée à ses exigences sur le sujet au Kosovo ? Les droits humains différeraient-ils d’un coin à l’autre pour la France officielle ? Le porte-parole évoque le rapport de Ban Ki-moon et ses omissions professionnelles sur les droits de l’homme, évoqués en son temps par M. Christopher Ross, son envoyé personnel au Sahara occidental. Des omissions préméditées qu’on brandit sans la moindre pudeur pour larguer l’affaire et s’en laver les mains. Sinon pourquoi ne pas faire comme Ban Ki-moon et manifester ses inquiétudes sur les dépassements qu’exercent consciencieusement les forces marocaines sur les populations civiles sahraouies ? La France officielle qui ne pipe mot sur une bestialité marocaine étendue jusqu’aux femmes sahraouies, se fait plus royaliste que le roi, s’aligne plus que jamais sur les thèses alaouites et finit par apparaître comme le principal frein à la construction maghrébine pour ne pas dire l’un des agents déstabilisateurs les plus performants dans la région et ses environs. Le peuple sahraoui qui a préféré l’exil et la précarité au joug colonialiste, n’a ni les moyens ni le nombre du peuple chinois et rêve de paix. Mis à part le Maroc, il n’y a plus que la France officielle à trouver de la gloire à lui livrer la guerre.
    Le Jeune Indépendant
  • Sahara occidental: un élu français relève la « très bonne » organisation des camps de réfugiés

    CHAHID EL HAFEDH (camps des réfugiés sahraouis) – L’élu municipal de la ville de Rellieux dans la région de Lyon, issu du parti de droite UMP, Jean-François Debiol, a mis en relief dimanche la qualité de l’organisation des camps des réfugiés sahraouis et l’exercice démocratique des institutions du gouvernement sahraoui en exil. S’exprimant lors d’un dîner offert par la présidence sahraouie à la délégation française composée de 150 élus municipaux et régionaux, au terme de sa visite dans les camps des réfugiés, M. Debiol a relevé la « très bonne » organisation de ces camps, soulignant que lors de sa première visite dans la région, il a eu à constater « des institutions modèles exprimant clairement un choix pour la démocratie ».
    EL KHABAR


  • Sahara occidental: la résolution onusienne 1920 alignée sur la thèse marocaine

    BLIDA – Le conseiller à l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Mohamed Cheikh, a dénoncé, dimanche à Blida, la résolution 1920 des Nations unies sur les droits de l’Homme au Sahara occidental, affirmant qu’elle « est alignée sur la thèse marocaine ». 
    Dans une déclaration à l’APS en marge d’une rencontre avec une délégation de militants sahraouis à l’université Saad-Dahlab, Mohamed Cheikh a critiqué « l’incompatibilité » relevée dans la résolution onusienne, soulignant que « toutes les missions onusiennes dans le monde ont des mécanismes leur permettant de contrôler la situation des droits de l’Homme à l’exception de la MINURSO ». (APS)

  • Sahara occidental : Paris répond au président Abdelaziz

    La récente résolution de l’ONU sur le Sahara occidental, dénoncée par le Polisario comme négligeant les droits de l’homme, contient un appel aux parties à s’atteler à la « dimension humaine » du conflit, a souligné hier le ministère français des Affaires étrangères.
    La France rejette ainsi implicitement les critiques du Front Polisario contre la France. Son président, Mohamed Abdelaziz, a déploré dimanche dans une interview à l’AFP que le mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) ait été reconduit par la résolution 1920, sans que lui soit confiée la surveillance des droits de l’homme. Selon lui, la France, trop alignée sur les positions marocaines, est responsable de ce « scandale ». « Le Conseil (de sécurité) a adressé un message clair à travers la résolution 1920 concernant l’importance du programme de visites familiales », a répondu le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, interrogé sur les critiques émises par Mohamed Abdelaziz.
    Le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental « ne comportait pas d’appel spécifique à un mécanisme international » en matière de droits de l’homme, et le Conseil de sécurité a suivi ces recommandations, a aussi noté le porte-parole. La résolution 1920 introduit, cependant, « un appel aux parties à appliquer leurs engagements internationaux s’agissant de la dimension humaine de ce conflit », a-t-il insisté. Ce texte adopté par l’ONU, la semaine dernière, avait donné lieu à de très vifs échanges, certains membres du Conseil ayant vainement réclamé, comme le Polisario, l’instauration d’un mécanisme permettant à la Minurso d’enquêter sur d’éventuelles violations des droits de l’homme. « Le grand responsable de ce scandale est le gouvernement français », avait accusé, dimanche, le président du Polisario, qui réclame l’indépendance de ce territoire annexé par le Maroc. 
    R.I.
  • Le documentaire espagnol « El problema » remporte le premier prix de 2010 du Fisahara

    Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), 05/02/2010 (SPS).- Le documentaire espagnol « El problema » a remporté dimanche le prix « La Camella blanca » (la chamelle blanche), premier prix du Festival international du film au Sahara occidental (Fisahara 2010), qui a été spécialement dédié cette année à l’activiste sahraouie des droits humains Aminetou Haidar et des militants du Groupe des sept prisonniers de Salé (Maroc).
    « El problema » (le problème), de Jordi Ferrer et Paul Vidal, qui a également remporté la semaine dernière le prix, « Amnesty International » au Festival de cinéma et des droits de l’homme de San Sebastian (nord de l’Espagne), fait état de témoignages de militants sahraouis et des images, clandestins pour la plus part d’entre eux, enregistré durant près de cinq ans au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975.

    L’acteur espagnol Alex Angulo a attribué « La Camella blanca » aux réalisateurs du film, qui ont souligné que ce travail leur a permis d’observer l’état de l’esprit « courageux, pacifique, mais aussi combatif » du peuple sahraoui.

    Aussi le films espagnol « Cell 211 » a remporté le deuxième prix du jury, selon un sondage du public assistant aux projections, alors que « World Wings », de Leon Gieco, Fernando Sebastián Schindel et Molnar, a remporté le troisième prix.

    La septième édition de Fisahara a été marquée par des hommages aux Sahraouis défenseurs des droits humains et en particulier Aminetou Haidar, qui a catapulté le conflit du Sahara occidental sur les premières pages du monde avec la grève de la faim qu’elle a déclenchée à la fin de l’année dernière, à l’aéroport espagnol de Lanzarote à l’issue de son expulsion illégale par le Maroc du Sahara occidental.

    « Les sept éditions précédentes (du FiSahara) ont contribué à internationaliser la cause sahraouie et à la répandre dans le monde », a relevé le manifeste de clôture du Fisahara 2010, lu au cours de la cérémonie par l’acteur et co-directeur du festival, Willy Toledo.

    L’inauguration de l’école de cinéma sahraoui au camps du « Février 27 », un des projets caressé par le festival depuis sa création, mettra la touche finale ces journées du cinéma de solidarité avec le peuple sahraoui.

    L’école « Abidin Kaid Saleh, » a l’intention de donner une continuité aux ateliers ouverts durant le festival et offrir aux Sahraouis une formation et des alternatives professionnelles. (SPS)
  • Mohamed Abdelaziz : « Paris s’est fait l’avocat du Maroc »

    Le président Abdelaziz réagit à la dernière résolution du Conseil de sécurité : « Paris s’est fait l’avocat du Maroc »
    Ce positionnement inconditionnel de Paris sur la colonisation marocaine au Sahara occidental ne profite pas à la paix.

    Rabouni
    De notre envoyé spécial
    La France, berceau des droits de l’homme, s’est fait, au sein du Conseil de sécurité, l’avocate de l’occupant pour défendre les violations des droits humains par le Maroc au Sahara occidental ». Réagissant à la dernière résolution du Conseil de sécurité, Mohamed Abdelaziz qui s’exprimait samedi tard dans la nuit à l’adresse des élus français, en visite aux camps de Dakhla, a estimé que l’opposition de la France au sein du Conseil de sécurité des Nations unies à l’élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance et la protection des droits de l’homme « étant l’unique mission spoliée de ces prérogatives ». Ainsi, pour le SG du Front Polisario « ce positionnement inconditionnel de Paris sur la colonisation marocaine au Sahara occidental ne profite pas à la paix ni à la stabilité et à la sécurité de la région et encore moins aux relations entre l’UE et le Maroc ».
    A ses yeux, l’attitude (de la France), ne peut que prolonger dans le temps la tragédie du peuple sahraoui, sans toutefois entamer sa détermination et son courage à lutter pour défendre son droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Grandeur et décadence
    Mohamed Abdelaziz affirmera que la visite d’élus municipaux et régionaux français intervient « pour atténuer une image ténébreuse de la France officielle, imprimée dans la mémoire du peuple sahraoui ». Il a toutefois rassuré que si le peuple sahraoui garde « cette image terne de la France », il conservera aussi « une autre image splendide et admirable de la solidarité du peuple français et de sa grandeur, de ses comités de soutien du peuple sahraoui et des accords de jumelages de villes françaises avec des daïras sahraouies, (…) ». Tout en rappelant, par ailleurs, qu’aucun pays au monde ne reconnaît au Maroc une quelconque souveraineté sur le Sahara occidental, le chef de d’Etat sahraoui a estimé que « la présence de l’ONU à travers sa mission sur le terrain prouve, si besoin est, la nature même et la dimension internationale de ce conflit ».
    Pour lui, la solution du conflit sahraoui « demeure dans l’application du droit international et des résolutions de l’ONU, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui conformément à la doctrine onusienne en matière décolonisation ». « La Minurso est présente au Sahara occidental dans le cadre bien défini par le Plan de règlement signé entre le Maroc et le Front Polisario en 1990 et non pas pour surveiller le cessez-le-feu seulement », a-t-il rappelé. Elle doit donc, selon lui, « s’acquitter de cette tâche d’organiser le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, qui vient de lui être rappelé par le Conseil de sécurité dans sa résolution d’hier (ndlr, samedi) ».
    Le président sahraoui a enfin appelé à imposer « des sanctions économiques au gouvernement marocain afin de l’amener à de meilleurs entendements et à se conformer aux résolutions de l’ONU et de son Conseil de sécurité ».
    Par R. Bel
     
     
  • Monde : LE PRÉSIDENT SAHRAOUI MONTE AU CRÉNEAU «Ténébreuse image de la France officielle»

    Le président sahraoui a dénoncé le rôle de la France lors de l’adoption de la résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU. Mohamed Abdelaziz a réaffirmé que la détermination de son peuple ne saurait être entamée.
    De notre envoyé spécial dans les camps sahraouis, Tarek Hafid
    Mohamed Abdelaziz a vivement critiqué, vendredi soir, la position de l’État français qui s’est opposé à l’élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc. Il a dénoncé «la position d’un pays, berceau des droits de l’homme, qui s’est fait l’avocat de l’occupant pour défendre les violations des droits humains par le Maroc au Sahara Occidental en s’opposant à l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance de ces droits étant l’unique mission de l’ONU spoliée de ces prérogatives ». «Vous conviendrez avec moi que cette position contre nature ne glorifie nullement la France officielle », a déclaré Mohamed Abdelaziz qui s’exprimait à l’occasion d’un dîner donné au siège de la présidence, en l’honneur d’un groupe d’élus français de différentes tendances politiques. «C’est un grand honneur pour le peuple sahraoui d’avoir reçu un nombre aussi important d’élus français, représentant une frange importante du peuple français, ses composantes politiques, intellectuelles, culturelles et solidaires. Une visite qui contribuera, certes, au renforcement des relations d’amitié et de solidarité entre le peuple français et le peuple sahraoui. Une visite qui intervient pour atténuer une image ténébreuse de la France officielle, imprimée dans la mémoire du peuple sahraoui depuis son aliénation inconditionnelle sur les thèses coloniales de l’occupant marocain», a déclaré le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Interpellant l’assistance, il ajoutera : «Admettez avec moi que ce positionnement inconditionnel de Paris sur la colonisation marocaine du Sahara occidental ne profite pas à la paix, ni à la stabilité et la sécurité de la région et encore moins aux relations entre l’UE et le Maroc. Elle ne peut que prolonger dans le temps la tragédie du peuple sahraoui sans, toutefois, entamer sa détermination et son courage à lutter pour défendre son droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance. Un aboutissement inéluctable de son abnégation et ses sacrifices. »

    Le Soir d’Algérie

  • Maroc: appel à la liberté d’un journaliste marocain (SNPM)

    Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a appelé dimanche à libérer le directeur du journal Al Michaâl, Driss Chahtane condamné en 2009 à un an de prison pour des articles sur la santé du roi Mohammed VI.
    « Nous demandons la libération de ce journaliste » condamné en octobre 2009 et incarcéré à la prison de Casablanca, a déclaré Younes Mouhajid, président du SNPM lors de la présentation dimanche du rapport annuel sur la liberté de presse au Maroc.
    M. Moujahid a par ailleurs appelé à la « transparence » dans le fonctionnement financier des journaux marocains. « Il faut instaurer une transparence dans la gestion financière des publications » au Maroc, a-t-il dit.
    Le responsable du SNPM a en outre estimé que la liberté de la presse a connu en 2009 une série d’entraves, notamment un « abus de pouvoir » relatif à la fermeture du journal Akhabar Al Youm sans « décision de justice ».
    M. Moujahid a également regretté la « manière inappropriée » avec laquelle l’audition de plusieurs journalistes a été conduite dans les commissariats de police.
    Il a néanmoins salué « l’esprit de dialogue » ouvert entre le SNPM, le gouvernement et les parlementaires.
    Le président du SNPM a espéré rencontrer prochainement le nouveau ministre de l’Intérieur Taieb Cherkaoui en vue de résoudre « plusieurs problèmes qui entravent la mission des journalistes ».
    EL KHABAR


  • L’Américain Reuben E. Brigety visite les camps de réfugiés sahraouis

    Alger, 03/05/2010 (SPS) Le sous-secrétaire d’Etat adjoint au bureau de la population des réfugiés et de la migration l’américain Reuben E. Brigety a effectué du 27 avril au 1 mai 2010 une visite dans les camps de réfugiés sahraouis, indique dimanche une note de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Alger.
    Les Etats Unis « sont résolus à agir dans le cadre d’un effort collectif centré sur des programmes dirigés par les pays donateurs au PAM et au HCR pour améliorer les conditions de vie des réfugiés sahraouis » souligne la même source qui précise que cette visite s’inscrit dans le cadre de celle qu’effectue une délégation onusienne aux camps des réfugiés sahraouis pour « évaluer les conditions de vie des réfugiés ».

    L’ambassade américaine rappelle dans ce contexte « le plein soutien des Etats-Unis aux efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations-Unies pour le Sahara occidental pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable par les deux parties » (le Front Polisario et le Maroc), précise le document.

    L’aide des Etats-Unis aux réfugiés sahraouis s’articule autour de plusieurs dons destinés notamment au programme d’aide alimentaire, au programme d’échange des visites de familles sahraouies et à la protection des réfugiés, ajoute la même source. (SPS)
     
  • Sahara : Paris met son veto à la surveillance des droits de l’homme

    La France s’est jetée de tout son poids dans la bataille engagée depuis la mi-avril au Conseil de sécurité pour que le mandat de la Minurso ne soit pas élargi à la question de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Paris a fait mieux en faisant inscrire, en son nom propre, dans le préambule de la Résolution 1920 adoptée samedi par l’organe suprême des Nations unies, que le «plan d’autonomie» marocain constitue «une bonne base» pour un cinquième round des négociations entre Rabat et le Front Polisario en vue d’une solution définitive au conflit du Sahara occidental.
    L’impasse est faite sur la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination soutenue par les Nations unies.
    L’attitude du gouvernement français n’a pas surpris, ni choqué d’ailleurs, le Front Polisario et les partisans de la cause sahraouie, parmi lesquels les associations des droits de l’homme dans le monde, qui avaient espéré qu’enfin un organisme international (la Minurso) puisse assurer sur le terrain la protection des populations sahraouies des violations dont elles sont l’objet depuis l’occupation militaire de leur territoire par le Maroc.
    Elle vient confirmer, en fait, une évidence. Tout le monde savait quant à l’engagement inconditionnel de la France aux côtés du Maroc – avec notamment la complicité du gouvernement espagnol de José Luis Zapatero – pour imposer une solution qui soit conforme aux thèses marocaines et, bien évidemment, aux intérêts géostratégiques français au Maghreb.
    Jeudi à New York, les journalistes qui suivaient de près la question du Sahara occidental étaient quasiment sûrs que la réunion du Conseil du sécurité de l’ONU sortirait, le week-end, avec une nouvelle résolution qui se limiterait à inviter les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, à continuer de négocier une solution politique au conflit sahraoui sur la base du plan marocain.
    Ce que la France cherchait à imposer depuis la mi-avril aux quinze membres du Conseil de sécurité qui, la veille du vote sur le nouveau mandat d’une année de la Minurso, étaient encore loin d’avoir fait le tour de la question sur la surveillance par cette institution des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole.
    Elle a partiellement réussi sa manœuvre puisque, malgré l’opposition à son initiative parmi la grande majorité des 15 membres du CS – du moins les nombreuses réticences – elle a pu obtenir à l’usure un faux consensus autour de la Résolution 1920.
    Les manœuvres de Sarkozy
    Sans surprise donc, le principal et traditionnel soutien du Maroc dans le conflit sahraoui a usé de son influence – une manière de brandir son droit de veto – parmi les pays membres permanents du Conseil de sécurité en vue d’entraîner les «cinq grands» vers la position de statu quo qui dure depuis l’occupation du territoire sahraoui par le Maroc, en 1975. L’attitude de Paris serait à l’origine des divisions, jeudi, sur la question de cet élargissement des prérogatives de la Minurso, demandée par le Front Polisario et à laquelle s’oppose le Maroc.
    Se référant à des «sources diplomatiques», l’agence de presse Efe avait rapporté qu’un certain nombre de pays non-permanents du Conseil de sécurité avaient appuyé la formule avancée par le Mexique, un pays qui reconnaît la RASD, adressant un appel au Maroc et au Front Polisario pour coopérer avec la Haute Commissaire du HCR, Mme Navi Pillay, sur l’examen de la question des violations des droits de l’homme.
    Le mouvement sahraoui avait déjà exprimé cette disposition en invitant le HCR à enquêter à ce sujet au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf. Pas le Maroc qui continue de rejeter cette initiative tout en faisant campagne autour de la supposée «séquestration des frères de Tindouf». Même ce compromis, Paris est parvenu à le faire évacuer du débat.
    En raison de l’intransigeance de la France, les négociations au Conseil de sécurité n’avaient pas avancé vers quelque chose de nouveau comme c’est le souhait de la communauté internationale, choquée par les violations flagrantes des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Des pays non membres permanents du Conseil de sécurité ont dû constater le poids de Paris visant à perpétuer l’inflexibilité des «cinq grands» sur la question sahraouie.
    Pour le représentant du Front Polisario à New York, Ahmed Boukhari, il va de soi que l’obstacle majeur dans les négociations d’une résolution prenant en charge la question des droits de l’homme par la Minurso, c’est la France qui rame à contre courant de la volonté internationale. Paris est discrètement appuyée par le gouvernement Zapatero qui est fréquemment rappelé à l’ordre par la société civile et les députés espagnols à cause de l’inclinaison vers les thèses marocaines.
    La complicité de Zapatero
    Ce fut encore le cas jeudi au moment où les débats au Conseil de sécurité s’intensifiaient, avec la motion votée à l’unanimité par le congrès des députés où le Parti socialiste au pouvoir a rappelé ses «engagements» au gouvernement espagnol qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne de «se préoccuper auprès des autorités marocaines du sort des sept indépendantistes sahraouis (le septième est une femme qui a été libérée par Rabat, en janvier dernier pour raison de santé) et intensifier ses actions diplomatiques à cet effet».
    Les députés espagnols ont également appelé le Maroc à libérer les six indépendantistes sahraouis incarcérés à la prison de Salé à leur retour, en octobre 2009, d’un séjour dans les camps de réfugiés de Tindouf et de respecter pleinement les droits de ces prisonniers ainsi que la dignité et la sécurité de leurs familles.
    La motion considère que «le respect des droits de l’homme et le dialogue entre les parties (le Maroc et le Front Polisario) contribueront à la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui prévoit la libre autodétermination au Sahara occidental».
    Récemment, la première vice-présidente du gouvernement espagnole, Mme Maria Teresa de la Vega, dont la position sur la question du Sahara occidental est autrement plus en recul par rapport aux thèses marocaines que celle défendue par M. Moratinos, ministre des Affaires étrangères, avait plaidé auprès de Ban Ki-moon pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Le SG de l’ONU avait, pour sa part, assuré le président Mohamed Abdelaziz de son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et de sa «préoccupation» pour les droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole. La résolution que propose de voter le Conseil de sécurité reflétera-t-elle les aspects-clés du problème sahraoui ? 

    Le Temps d’Algérie