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  • Le Congrès des députés espagnol appelle le Maroc à libérer les détenus politiques sahraouis

    Madrid, 29/04/2010 (SPS) Le Congrès des députés espagnol (Chambre basse du Parlement) a demandé au Maroc de libérer les prisonniers politiques sahraouis et à « respecter les droits de l’homme » dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Dans une résolution adoptée à l’unanimité des groupes parlementaires au sein de la Commission des Affaires étrangères, les députés espagnols ont lancé un appel pressant au Maroc afin de libérer les six militants sahraouis des droits de l’homme, incarcérés dans la prison marocaine de Salé depuis octobre dernier, après leur retour des camps de réfugiés.

    Le Congrès des députés espagnol a demandé ainsi au gouvernement marocain de « respecter pleinement » leurs droits humains, ainsi que la « dignité et la sécurité de leurs proches ».

    Il a demandé, en outre, au gouvernement espagnol de « continuer à s’intéresser » auprès des autorités marocaines à leur situation et « d’intensifier les actions diplomatiques opportunes à cet effet ».

    De même qu’il a interpellé l’exécutif espagnol sur la nécessité de « renforcer son engagement » en faveur des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés durant la Présidence espagnole de l’UE qui prendra fin le 30 juin prochain, « convaincu que le respect des droits de l’homme et le dialogue entre les parties (le Front Polisario et le Maroc) contribuent à la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable devant conduire à l’autodétermination du Sahara occidental ».

    Dans ce sens, la Chambre basse du Parlement espagnol a appelé les deux parties à « persévérer » dans le processus de dialogue relancé en août 2009 en Autriche et poursuivi en février 2010 à Armonk (New York). (SPS)
  • Six de 38 prisonniers politiques sahraouis suspendent leur grève de la faim

    Salé (Maroc), 29/04/2010 (SPS) Les six prisonniers politiques sahraouis écroués depuis octobre dernier dans la prison de Salé (Maroc) ont suspendu mardi une grève de la faim illimitée qu’ils avaient entamé le 18 mars dernier pour exiger un procès équitable ou la libération immédiate et inconditionnelle, selon des sources judiciaires sahraouis.
    Cette décision intervient après l’engagement des autorités marocaines à répondre à leurs doléances, a-t-on indiqué de même source.

    et qu’il ya eu une grave détérioration de leurs conditions de santé à la suite de complications de la grève de la faim illimitée et ils souffrent de plusieurs maladies chroniques.
    Les six prisonniers politiques sahraouis ont salué les organisations des droits de l’homme locales et internationales, forces démocratiques, gouvernements, parlements et les personnes qui les ont soutenus, ainsi que tous leurs compatriotes en grève de la faim dans les prisons marocaines.

    Ils ont arrêté en octobre dernier, à Casablanca à leur retour d’une visite familiale dans les camps de réfugiés sahraouis et transférés à la prison de Salé et depuis cette date ils croupissent dans cette prison, menacés d’être traduits devant un tribunal militaire dont la date n’a pas encore été fixée. (SPS)

  • des manifestants dénoncent à Madrid les violations des droits de l’homme au Sahara Occidental

    MADRID – De nombreux manifestants ont dénoncé à Madrid les graves violations des droits de l’homme que commet le Maroc contre la population sahraouie au Sahara occidental occupé et appelé l’ONU à s’impliquer dans la défense de ces droits, en élargissant le mandat de la MINURSO à leur surveillance. A l’appel de plusieurs associations de soutien à la cause sahraouie, les manifestants se sont regroupés mercredi soir devant le siège du HCR pour exiger également la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis incarcérés dans les prisons marocaines. Portant des drapeaux de la RASD et arborant les portraits des six militants sahraouis des droits de l’homme emprisonnés et en grève de la faim, ainsi que des pancartes sur lesquelles était écrit « Basta », les manifestants ont scandé des slogans en faveur de la liberté et de l’indépendance du peuple sahraoui. (APS)
  • Abdellatif Laâbi plaide « Pour un Pacte national de la culture »

    Présenté par Mohamed Belmaïzi, 28/4/2010
    Je vous soumets une intervention récente du poète Abdellatif Laâbi, l’un des acteurs contemporains les plus vivants et les plus novateurs.
    Poète, combattant depuis les années soixante pour une nouvelle culture au Maroc, au Maghreb, en Afrique et en Orient, il plaide ici « Pour un Pacte national de la culture », dans notre pays.
    Il est évident que le déficit démocratique, l’immobilisme et le verrouillage contre toutes les potentialités dans notre pays, est clairement provoqué par le mépris de la culture, ce parent pauvre des pouvoirs institués. Ce texte souligne, selon ma lecture, que la société civile grouille de dynamisme, avance et s’émancipe, alors que les pouvoirs institués végètent et régressent…
    Pour que le Maroc change réellement, il est urgent de faire un véritable état des lieux… de cette jarre qui nous est commune… bien identifier et explorer son fond (qa3 alkhabya)…
    Pour un Pacte national de la culture
    Abdellatif Laâbi
    La scène culturelle a connu récemment une véritable crispation. Au-delà de ses manifestations conjoncturelles (la levée de boucliers dans le milieu intellectuel contre certaines décisions intempestives prises par le nouveau ministre de la Culture), cette crise a eu pour effet positif de ranimer le débat sur la situation et les enjeux réels de la culture dans notre pays.
    Je m’en réjouis personnellement, car je n’ai cessé, au cours des dernières années, d’attirer l’attention de l’opinion publique et des responsables politiques sur le paradoxe qui consiste à parler d’option démocratique, de modernité, de développement humain, voire de nouveau projet de société, tout en faisant l’impasse sur la place de la culture dans ce processus et le rôle déterminant qu’elle pourrait y jouer. Partant de là, j’ai plaidé en faveur d’un renversement de perspective permettant d’appréhender la culture comme une priorité, une cause méritant d’être placée au centre du débat national.
    Le peu d’écho que mes appels ont suscité m’a conduit à une conclusion dont je mesure la gravité : le déni persistant de l’enjeu de la culture met en danger les quelques acquis à forte portée symbolique de la dernière décennie et peut conduire, à terme, à la panne du projet démocratique dans son ensemble. Mais, contrairement à ceux qu’une dérive de la sorte conforte dans leurs prévisions les plus pessimistes ou arrange dans leurs intérêts les plus sordides, je continue à croire que les jeux ne sont pas faits. J’ose croire qu’une autre feuille de route est possible si le besoin et la conviction s’imposent d’un changement de cap, d’une refondation de la Maison marocaine sur des bases humanistes, porteuses de progrès social, matériel et moral, d’une gouvernance au service du bien public, d’un choix sans ambiguïté de la modernité et de l’ouverture sans complexes sur le monde.
    Une telle perspective n’est pas une vue de l’esprit car, malgré l’impasse politique qui est en train de se dessiner, le Maroc a profondément changé. Dorénavant, qu’on le veuille ou non, il fait partie intégrante du village planétaire. Les besoins vitaux et intellectuels d’un nombre toujours croissant de Marocains, à l’intérieur du pays comme dans la diaspora, ont tendance à s’aligner sur ceux des citoyens des pays avancés. L’archaïsme persistant dans les mentalités, la forte pression exercée sur les mœurs et les comportements par les mouvements passéistes, sont contrebalancés par l’attrait aussi fort d’autres modèles où la conquête des libertés et des droits, l’accès à la modernité et la jouissance de la prospérité ont été préparés par une révolution des connaissances, des techniques, et de grandes avancées dans le domaine des idées.
    Sur le plan de la culture proprement dite, la situation a bougé elle aussi. Bien que ce chantier soit en grande partie déserté par les pouvoirs publics et les élus locaux, les initiatives émanant de la société civile et des créateurs au premier chef sont en train de secouer la léthargie dominante. Alors que son lectorat de proximité se rétrécit, la production littéraire se renouvelle dans ses formes, se diversifie quant à ses langues d’expression, et les femmes y font une percée remarquable. Nombre de revues sur papier ou consultables sur le Net ont vu le jour récemment et entreprennent une véritable valorisation de la création contemporaine. Dans le milieu associatif littéraire et culturel, un changement s’opère visant à mettre fin à l’instrumentalisation partisane qui était en vigueur dans le passé. Ici ou là, dans les universités, souffrant pourtant d’un manque chronique de moyens, la recherche s’active et des filières innovantes se créent. L’offre en matière de galeries s’est accrue considérablement, et la bulle spéculative entourant depuis peu le marché de l’art ne saurait, malgré ses effets pervers, occulter la grande vitalité du mouvement des arts plastiques. Des jeunes ont réussi, en comptant d’abord sur eux-mêmes, à créer de nouvelles musiques, à se faire entendre et apprécier d’un large public.
    Dans cette liste, le cinéma représente un exemple à part, hautement significatif. Son décollage incontestable est dû, il faut en convenir, à l’aide massive de l’État. Mais, au-delà des intentions qui ont présidé à ce choix de la part des pouvoirs publics, ce que je retiens de cette heureuse avancée, c’est par-dessus tout la marque du talent et de la créativité dont sont capables nos artistes quand on leur donne les moyens d’exercer normalement leur métier et d’honorer leur fonction. Dans le même ordre d’idée, il serait malhonnête de passer sous silence une réalisation exemplaire, mais orpheline, celle de la nouvelle Bibliothèque nationale à Rabat, un joyau dans sa conception, la haute technicité de ses moyens et l’esprit civique de son fonctionnement. L’exception, en quelque sorte, qui confirme malheureusement la règle et nous renvoie à l’état d’abandon où se trouve la quasi-totalité des domaines de la création, de la recherche, de la pensée, sans oublier celui, majeur, de l’éducation, où la réforme de fond, sans cesse promise, se fait toujours attendre. Les petits pas en avant que nous y avons observés et loués ne sauraient donc à eux seuls changer la donne. Ils s’apparentent à un bricolage en temps de pénurie. Même dans les sociétés avancées, où l’initiative privée et le mécénat prennent leur part dans le développement culturel, l’État ne peut pas dégager sa responsabilité. Son investissement s’avère indispensable dans la mise en place des infrastructures et des institutions adéquates, dans la conduite de la politique visant l’accès de tous aux connaissances, la promotion de la culture du pays et son rayonnement à l’échelle mondiale.
    Je pense que le moment est venu pour tous les protagonistes de la scène nationale (décideurs politiques, partis, syndicats, élus, entrepreneurs, acteurs associatifs, et bien sûr intellectuels et créateurs) de se prononcer clairement sur l’état alarmant de notre réalité culturelle et sur le train de mesures à prendre pour y remédier. Outre qu’il est improductif, l’immobilisme conduit logiquement à la régression, qui à son tour fait le lit de tous les obscurantismes. Je plaide ici en faveur du mouvement et de la voie des lumières. D’un projet où nous déciderons de mettre au centre de nos préoccupations la dignité et l’épanouissement de l’élément humain, préparant ainsi l’avènement d’une société plus juste et fraternelle, donc plus pacifiée et ouverte, moins exposée aux démons de la fermeture identitaire et de l’extrémisme.
    Je suis conscient qu’il s’agit là d’une œuvre de longue haleine. Mais, au vu des urgences, je prends aujourd’hui la responsabilité d’en poser les préalables dans cet appel pour un Pacte national de la culture que je soumets au libre débat et, pourquoi pas dès maintenant, à l’approbation de celles et ceux qui y reconnaîtraient peu ou prou leurs propres analyses et attentes.

    Pacte national pour la culture
    Appel

    Le Maroc se trouve de nouveau à la croisée des chemins.
    Après l’éclaircie du début de la précédente décennie et les espoirs qu’elle a soulevés, l’heure est aux interrogations, voire au doute. La cause en est le flou qui affecte le projet démocratique et la conception même de la démocratie. Celle-ci ne saurait se limiter à l’instauration d’un type déterminé de pouvoir politique, de rapports sociaux, de production et de redistribution des biens matériels. Elle est tout aussi bien un choix civilisationnel qui consiste à miser sur l’élément humain. L’éducation, la recherche scientifique et la culture sont au centre de ce choix, le moteur sans lequel aucun développement d’envergure et durable n’est possible. Aussi la prise en compte d’un tel enjeu devrait-elle relever pour nous de l’urgence nationale. Le chantier de la culture, dans son acception la plus large, nécessite de grands travaux dont la réalisation dépend à la fois de la volonté politique des gouvernants et de la mobilisation citoyenne. Pour me limiter aux besoins pressants et à des mesures-phares, je proposerai ce qui suit :
    1. L’impulsion d’un plan d’urgence pour éradiquer définitivement la plaie de l’analphabétisme, avec obligation de résultats dans un délai ne dépassant pas les cinq ans. Ce plan fournirait à l’occasion une solution au drame des milliers de diplômés chômeurs qui, tout en étant salariés et mobilisés pour une noble cause, se verraient offrir des formations appropriées en vue de leur réinsertion ultérieure dans le marché du travail.
    2. La constitution d’un Haut Comité scientifique interdisciplinaire auquel sera confiée la mission, d’une part, d’établir l’état des lieux et des besoins dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la recherche scientifique, d’autre part d’étudier pour s’en inspirer les différents modèles et expériences ayant cours dans les autres pays du monde et qui ont acquis un statut d’exemplarité. Ce Comité aurait enfin la vocation d’une instance de proposition dont l’avis devrait imprimer la politique gouvernementale.
    3. Le lancement d’un plan visant à doter le pays (des grandes villes aux petites en passant par le milieu rural) des infrastructures culturelles qui manquent cruellement : bibliothèques publiques, maisons de la culture, salles de cinéma, théâtres, conservatoires de musique, écoles de formation des gestionnaires et des animateurs des structures précitées. Si l’État doit en être le maître d’œuvre, ce plan nécessite un partenariat avec les acteurs de la société civile présents sur le terrain, ainsi que l’encouragement, par des mesures fiscales et autres, de l’initiative privée et des mécènes qui voudraient s’y investir. Enfin, les assemblées élues et l’exécutif en leur sein devraient impérativement assumer leur part dans la réalisation de ces infrastructures, et obligation leur serait faite d’inscrire cet engagement dans leur cahier des charges.
    4. L’institution d’un Centre national des arts et des lettres qui aura pour mission de tisser les liens avec les créateurs, d’être à leur écoute, de leur faciliter le contact avec leur public potentiel et d’œuvrer à la bonne circulation de leurs œuvres. Cela pourra se traduire par :
    – l’octroi de bourses d’aide à la création et à la traduction pour une durée déterminée allant jusqu’à l’année sabbatique ;
    – la mise à leur disposition de résidences saisonnières tant au Maroc qu’à l’étranger ;
    – la création en son sein d’un Bureau du livre chargé de l’aide à l’édition, de la surveillance du marché du livre (notamment pour en réguler le prix), de l’incitation au partenariat indispensable en vue de mettre fin à l’anarchie et l’inefficacité qui règnent dans le domaine de la distribution ;
    – l’organisation dans tous les établissements scolaires (du public et du privé), dans les grandes écoles, les centres de formation, les hôpitaux, les prisons, les entreprises, etc. d’interventions d’écrivains, d’artistes, de chercheurs et de grands témoins de l’histoire immédiate, permettant ainsi aux publics les plus divers d’acquérir de nouvelles connaissances, de s’initier à la création artistique, de s’ouvrir à la réflexion et de découvrir simplement leur propre culture.
    5. La création d’une Agence pour la promotion de la culture marocaine à l’étranger tant en direction du public international que des communautés marocaines. Elle aurait pour charge de créer les conditions d’une meilleure diffusion de nos productions intellectuelles et artistiques et de leur assurer une vraie représentativité dans les manifestations d’envergure. En synergie avec les départements ministériels concernés, elle jouerait un rôle créatif dans une politique de coopération culturelle fondée sur les principes d’équité et de réciprocité.
    6. La mise en chantier d’un plan de sauvetage de la mémoire culturelle marocaine comprenant au moins deux volets :
    – celui de la mémoire contemporaine, aujourd’hui en péril suite à la disparition récente d’un grand nombre de nos écrivains, artistes et intellectuels majeurs, ceux-là mêmes qui ont forgé depuis l’indépendance la pensée et la création modernes, et porté au-delà de nos frontières le message de l’imaginaire et de l’humanisme proprement marocains. Le patrimoine qu’ils nous ont légué et les traces de leur activité (manuscrits, correspondance, archives diverses) devraient, pendant qu’il en est encore temps, être répertoriés, rassemblés, traités et préservés par un Institut créé à cet effet, dont le rôle serait de les vivifier en les mettant à la disposition de tous et en organisant autour d’eux diverses activités afin d’assurer la pérennité de leur message. De la même manière, l’Institut accueillerait et traiterait les archives que les intellectuels et créateurs vivants voudraient bien lui confier ;
    – celui de la mémoire du passé. Ce chantier, autrement plus vaste, concerne des domaines variés : archives nationales (écrites, sonores et filmées), monuments historiques, patrimoine architectural urbain, lieux chargés de mémoire, fouilles archéologiques, musées, patrimoine oral… Sans parler de la tâche énorme qui incombe aux historiens, à condition de leur donner les moyens de l’accomplir, la formation d’experts dans de multiples disciplines techniques et scientifiques s’avère indispensable si nous voulons mener à terme l’entreprise de sauvegarde, de reconstruction et de revitalisation de notre mémoire culturelle, puis sa transmission aux générations futures.
    Est-il besoin de souligner que la traduction en actes des six propositions précédentes pourrait révéler que le domaine de la culture, estimé par préjugé coûteux et de peu de rapport, est au contraire, grâce aux métiers innombrables qu’il suscite, une mine considérable d’emplois, qui n’a rien à envier à d’autres secteurs dont la rentabilité est reconnue.
    7. La redynamisation de la réforme de l’enseignement, car il est certain que le train de mesures précédemment développées dépend d’une locomotive pour être tiré et de rails pour être acheminé vers la destination souhaitée. Aussi la refonte de notre système éducatif devra-t-elle être la pierre de touche de ce Pacte national pour la culture. Le temps est venu d’en finir avec la valse-hésitation et les changements brutaux qui ont été opérés depuis l’indépendance. La question épineuse de la ou des langues d’enseignement devra trouver une solution à la fois pragmatique, pédagogiquement performante, et tenant compte des différentes composantes de notre identité nationale et de notre choix déterminé de la modernité. Il est temps de réhabiliter ce premier service public, de le rendre attractif et réellement productif. Il est temps aussi qu’il offre à ses bénéficiaires l’occasion de découvrir la pensée et la culture vivantes de leur pays et à ces dernières les bases de leur rayonnement.
    La crédibilité du choix démocratique, si tel est notre choix, dépend de la façon dont nous préparerons nos enfants et nos jeunes à devenir des citoyens à part entière et à la personnalité affirmée, instruits des réalités de leur pays et de celles du monde, imprégnés des idées de justice, d’égalité et de tolérance, conscients des nouveaux défis que l’humanité entière doit relever pour préserver l’environnement et assurer la survie de l’espèce. En retour, notre pays y gagnera les artisans de sa renaissance intellectuelle, de sa prospérité matérielle et morale, de la reconquête de sa pleine dignité au sein des nations.
    Mars-avril 2010
    On peut soutenir ou signer l’appel en écrivant à l’adresse suivante : 
    laabimanifesto@hotmail.fr
    Soufrce : SOLIDMAR 
  • Brahim Vall Ould Aydalha, l’un des auteurs de la tentative avortée de coup d’Etat du 16 mars 1981

    ‘’ Je n’ai jamais connu d’hommes aussi braves et aussi courageux que les deux officiers Ahmed Salem Ould Sidi et Kader. Ils ont quitté cette vie, en emportant, avec eux, des valeurs perdues aujourd’hui ’’.
    Le Calame : Vous avez participé au putsch manqué contre le pouvoir de Mohamed Khouna Ould Haidalla, le 16 mars 1981. Parlez-nous de cette tentative, de sa préparation et des raisons de son échec.
    Brahim Vall Ould Aydalha : Malgré que le moment ne soit pas encore propice pour se prononcer sur bien des détails qui ont émaillé cette opération, je serais amené à apporter, d’une manière très succincte, les éléments de réponse suivants : Les préparatifs pour le coup d’Etat, du 16 mars 1981, ont été menés dans la localité de «Ben Guerir», à 70 kms de Marrakech, au Maroc. Nous y avions subi, durant quelques mois, des entraînements sur différentes armes.
    J’avoue que ces entraînements ont été, à la fois, professionnels et d’une haute qualité. Nous étions accompagnés, en permanence, du lieutenant-colonel, feu Ahmed Salem Ould Sidi. Alors que nous rendait visite, périodiquement, notre premier responsable, le lieutenant-colonel Mohamed Ould Ba Ould Abdel Kader, dit Kader. Notre mouvement portait le nom des «Officiers Libres».
    Après le parachèvement des entraînements, nous avions regagné le Sénégal, en trois vagues. Puis nous avions pénétré le territoire national, à bord de deux véhicules. Le premier véhicule transportait feu le lieutenant-colonel Mohamed Ould Ba Ould Abdel Kader, en compagnie de Niang Salla, Brahim Ould Ely, Ismaïl Ould Mohamedou et Yacoub Ould El Vagha El Alem.
    A bord du second véhicule, feu le lieutenant-colonel Ahmed Salem Ould Sidi, Mohamed Ould Doudou Seck, Ahmed Ould Ndayat, Dah Ould Mohamed Lebeid et moi-même. Nous parvînmes au quartier de Toujounine, aux environs de 4 heures du matin, le lundi 16 mars 1981. Au petit matin, nous avons, minutieusement, préparé nos armes et nous nous sommes dirigés vers le centre de la capitale.
    Nos deux voitures arrivèrent au palais présidentiel. Le premier véhicule devait passer par la Primature, pour arrêter le Premier ministre, Sid’Ahmed Ould Bneijara, et rejoindre, en suivant, le deuxième véhicule, au palais devant abriter la réunion du comité militaire. Nous avions été surpris par l’absence du Premier ministre à son bureau. Il avait, visiblement, pris la fuite.
    De son côté, Ould Haidalla n’avait pas présidé la réunion du comité militaire, puisqu’ il avait, lui aussi, préparé sa fuite et abandonné la capitale. Nous nous sommes orientés alors vers l’état-major militaire, en laissant quatre éléments de notre groupe à la Présidence. Il s’agit d’Ahmed Ould Ndayat, Doudou Seck, déjà blessé, Brahim Ould Ely et Dah Ould Mohamed Lebeid. J’ai accompagné feu Ahmed Salem Ould Sidi à l’état-major militaire où nous avait devancé feu Kader qui avait pris le soin de rassembler les officiers et les avait mis aux arrêts, un à un.
    Quant à Ahmed Salem Ould Sidi que j’accompagnais, il a pris d’assaut le bureau du chef d’état-major, Maaouya Ould Sidi Ahmed Taya. Il lui a dit:«Tu as trahi la Mauritanie, en collaborant avec Ould Haidalla.» Maaouya répliqua:«Qu’aurais-je pu faire d’autre? Je n’avais aucun choix.» Au même moment, Kader faisait le tour des bureaux et je l’entendais ordonner à mes compagnons: «Ramassez cette racaille d’officiers».
    Après avoir neutralisé Maaouya dans son bureau, Ahmed Salem et Niang se sont dirigés vers la radio, alors que Kader et moi étions restés dans le bureau du chef d’état-major. Entre nos mains, se trouvait, déjà, un nombre importants d’otages, dont, notamment, Ely Ould Mohamed Vall, le lieutenant Eyda, un certain Ely, l’officier Kane et bien d’autres. Le lieutenant feu Brahim Ould Jiddou nous a rejoints et a déclaré à Kader qu’il était à ses services.
    Du coup, Kader m’a dit d’aller, avec Brahim, à l’état-major des gardes, pour les informer que Haidalla n’était plus président et qu’il avait pris la fuite. Puis il s’est dirigé, avec Maaouya, vers sa voiture, avec l’intention de rejoindre la 6ème région militaire. C’est alors que nous avons été, tous, la cible de tirs croisés. Le lieutenant Brahim Ould Jiddou, intendant de l’armée, trouva la mort sur le champ, Maaouya fut blessé, légèrement, au niveau du bras. Nous avions regagné le bureau du chef d’état-major.
    Kader donna l’ordre suivant à Maaouya: «Appelle l’ambassadeur de France et dis-lui que tu es encerclé par un commando dirigé par le colonel Kader, qu’il s’agit d’un coup d’Etat réussi, que Haidalla a pris la fuite et qu’il doit demander, à la France, de ne pas intervenir». Maaouya exécuta l’ordre par téléphone. L’ambassadeur répondit que «la France donnera une réponse, positive, dans les plus brefs délais.»
    A ce moment, des unités ont ouvert le feu, à travers la fenêtre et lancé des bombes lacrymogènes dans le bureau du chef d’état-major où nous étions. Après quelques minutes, Kader nous ordonna de descendre, pour tenter, une seconde fois, de rejoindre la 6ème région militaire, en compagnie de Maaouya.
    En descendant, nous avons rencontré le lieutenant Ely Ould Mohamed Vall qui a tenté de sauter sur Kader et de lui retirer son arme. Mais Kader, qui était courageux et prévoyant, a fait des tirs de sommation au niveau des pieds de son agresseur, en lui disant: «Songerais-tu qu’un petit officier comme toi pourrait ôter l’arme d’un colonel de mon âge?» Ould Mohamed Vall recula, levant ses mains, en signe de capitulation.
    Un de nos compagnons voulut tirer sur lui mais Kader intervint et l’en dissuada, sans plus de détails. Nous regagnâmes, une nouvelle fois, le bureau du chef d’état-major. Menaçant de nous exécuter, des unités de l’armée nous demandaient, de loin, de jeter nos armes. Ce que nous avions refusé. Maaouya nous conseilla: «Ils vont nous tuer tous, si vous ne rendez pas vos armes.» En réponse, nous avons engagé un accrochage intensif, avec les assaillants, à travers la fenêtre, jusqu’à ce que le bureau fut assombri par la densité de la fumée. Maaouya était à plat ventre, près de la porte du bureau.
    Dans l’embrouille, il se projeta, soudain, hors du bureau. Kader se pencha pour le voir et déclara: «C’est fini, il est mort». C’était, je m’en souviens, un stratagème pour apeurer les officiers qu’on tenait, encore, en otages. Après des combats intensifs, les unités ennemies ont pu gagner du terrain, profitant de renforts qui leur ont permis de bien mener la bataille. Maîtrisant la situation, ils nous ont arrêtés.
    On peut donc dire que le coup d’Etat a échoué pour trois raisons:
    Des renseignements fournis, par les Algériens, à leur allié Haidalla, l’informant sur notre projet et son timing. Voilà pourquoi le comité militaire avait annulé sa réunion et quitté Nouakchott, pour bien se préparer à la riposte.
    La seconde raison était que nous étions en effectif limité: moins de 10 éléments. Malgré cela, nous avons pu, grâce à notre courage et notre ferme volonté, mener notre attaque. Mais ceci ne suffit pas pour que gagnions un coup dont tout un Etat était avisé auparavant. Nous voulions éviter de faire couler le sang et ce fut une raison non moins importante.
    Quel fut le sort des autres compagnons qui avaient rejoint la radio?
    Il s’agissait d’une troupe commandée par Ahmed Salem. Comme je l’ai déjà évoqué, Ahmed Salem avait participé à l’opération de neutralisation du chef d’état-major. C’est lui qui avait pris d’assaut l’état-major, arrêté Maaouya, puis était parti à la Radio. Là, Ahmed Salem et ses compagnons se sont retrouvés encerclés par plusieurs unités.
    L’engagement d’un combat contre tous ces assaillants signifiait carnage absurde et insensé. Je me souviens que Niang m’informa, alors que nous étions à Jreïda, qu’Ahmed Salem s’était abstenu d’attaquer les centaines de soldats positionnés autour de la Radio. Ahmed Salem, me signalait Niang, quelques jours avant le verdict, avait, pour des raisons stratégiques, jugé qu’une bataille perdue d’avance devait se perdre sans effusion de sang, d’autant plus, se rappelait Niang, que les victimes potentielles étaient des musulmans et des concitoyens.
    Je tiens à rappeler, ici, qu’Ahmed Salem, officier courageux, était un fervent musulman. A ce titre, j’aimerais revenir sur une histoire qu’un officier, dont je tairai le nom, m’a racontée. Il était, m’a-t-il révélé, redevable à Ahmed Salem de sa vie. Il allait être, en effet, abattu par le lieutenant Niang n’eût été l’intervention d’Ahmed Salem qui gronda le lieutenant en ces termes: «Si l’atteinte de l’objectif est impossible, tuer une vie humaine est une chose idiote.»
    Qu’en fut-il, de votre détention? Quelles furent les peines encourues?
    Quand ils m’ont arrêté, ils m’ont transporté, avec Kader, à l’hôpital. Ils prétendaient que nous avions avalé des comprimés, pour nous suicider. A notre arrivée, un agent, dénommé Moustique, a essayé de nous abattre mais le médecin, un français, le lui a interdit, en lui rappelant que la déontologie de la médecine interdit cela.
    A l’hôpital, il y avait également Doudou Seck, gravement blessé, que les autorités de l’époque emmèneront, quelques jours plus tard, et l’exécuteront, sans jugement, au mépris de toutes les lois et toutes les morales. Après l’hôpital, ils nous ont conduits à Jreida, vers 19 heures. Je me souviens que Mohamed Ould Lekhal nous rendait visite, assez souvent, pour demander si des forces marocaines étaient avec nous.
    Ahmed Salem, Niang et les autres compagnons détenus à l’état-major de la Garde nous ont rejoints, par la suite. Nous avons été, alors, transportés à l’état-major de la gendarmerie pour l’enquête. Le 24 mars, ils nous ont ramenés à Jreïda, après avoir songé nous juger dans l’enceinte de l’ancienne maison des jeunes. Une idée sur laquelle ils sont revenus, arguant de raisons sécuritaires. En route vers Jreïda, ils ont nous ont cagoulés.
    Le lendemain, le jugement eut lieu. La séance était présidée par Cheikh Ould Boida, assisté de Sao Samba, Ould Beïlil, Ahmed Ould Mbareck et d’autres. Je me rappelle que l’officier de la gendarmerie, Ahmed Ould Tolba Ould Brahim Ould Seyid, alors membre de la cour spéciale, avait refusé d’assister aux assises, parce que l’affaire concernait le jugement de membres de sa famille et de ses amis et qu’il ne pouvait y prendre part.
    Notre défense était constituée d’un effectif important, notamment maître Yacoub Diallo, maître Hamdi Ould Mahjoub, maître Ahmed Ould Youssouf Ould Cheikh Sidiya, maître Brahim Ould Daddah, feu maître Mohamed Chein Ould Mouhammadou, maître Diagana et bien d’autres… Je me souviens que Kader et Ahmed Salem se comportaient, en sus de ce collectif de défense, en véritables avocats.
    Ils affirmaient que s’il y avait des responsables, dans cette affaire, c’étaient bien eux et eux seuls, que ces jeunes n’étaient comptables de rien. Le verdict fut prononcé. La peine capitale prononcée à l’encontre de Kader, Ahmed Salem, Niang Salla et Douda Seck qui n’avait, pourtant, pas été jugé. Les autres compagnons ont encouru des peines à perpétuité, avec travaux forcés.
    Comment tes compagnons ont-ils accueilli ce verdict ?
    Feu Kader, nous a dit: «Nous vous avons laissé avec nos enfants et vous devrez continuer le combat, jusqu’à ce que la vérité soit rétablie.» Quant à Ahmed Salem, il déclara: «J’ai fait ce que j’ai fait, pour la Mauritanie, je ne le regrette pas, je suis au service de ma patrie, convaincu du destin qui m’attend.» Ce qui me fascine, chez Ahmed Salem, est qu’il fut capable de se plonger dans le sommeil, à la veille de son exécution. Cela nous paraissait surréaliste.
    J’avoue que je n’ai jamais connu d’hommes aussi braves et aussi courageux que ces deux officiers, Kader et Ahmed Salem. Ils ont quitté cette vie, en emportant, avec eux, des valeurs perdues aujourd’hui. Ce jour-là, la Mauritanie a exécuté une certaine idée de l’honneur, une noblesse non feinte, un courage incommensurable, que seuls ces vaillants officiers incarnaient, véritablement. Quant aux compagnons, ceux qui sont restés en vie et ceux qui ont été exécutés, ils étaient conscients du sort qui les attendait.
    Il est évident que quand on s’investit dans une opération de renversement de pouvoir, par coup d’Etat, on peut gagner l’endroit de la médaille, comme on peut prendre son envers. La frontière entre la trahison et la loyauté est si ténue, dans ce cas. Laissons les historiens donner leur verdict.
    Sur qui auriez-vous jeté votre dévolu pour présider le pays?
    Outre notre projet ambitieux, notre mouvement avait envisagé de confier la Présidence à Viyah Ould Maayouf. Vous avez, sans doute, vu l’émission ‘’Communiqué numéro 1’’, diffusée par la chaîne qatarie Al Jazeera, dans laquelle Haidalla a déclaré qu’il aurait pu vous gracier mais qu’il ne l’a pas voulu.
    Qu’en dites vous ?
    En vérité, il convient de souligner qu’aucun d’entre nous n’a sollicité grâce auprès de Haidalla. L’unique entité qui l’a demandée fut le collectif de la défense. C’était, bien entendu, son boulot, en tant que collectif constitué. Quant à nous, nous dédaignions solliciter Haidalla. Il est notoire, dans cette affaire, que d’aucuns avaient suggéré à l’épouse de feu Ahmed Salem Ould Sidi, Mana Mint Hbib Ould Ahmed Salem, de faire intervenir un chef religieux qui avait de l’influence sur Haidalla. Ce qu’elle a décliné.
    Sa réponse est, aujourd’hui, connue de tous: «Haidalla», dit-elle, «n’accorde ni vie, ni mort. Seul Allah détient la vie et la mort». Elle ajouta: «L’Histoire ne lui retiendra, jamais, qu’elle a fait intervenir quiconque pour gracier le père de ses enfants.»
    Pour ce qui est de l’émission, toute le monde s’accorde à reconnaître qu’elle fut, non seulement, ridicule mais, encore, concoctée de la manière la plus partiale. En somme, un ratage médiatique. Elle n’était ni objective, ni équilibrée, sans aucun souci de donner la parole à tous. Elle était faite, serais-je tenté de dire, à dessein, pour une raison qui m’échappe, et qui, je crois, vous échappe, à vous aussi, messieurs des médias. Je regrette qu’une chaîne aussi respectable qu’Al Jazeera puisse entretenir ce genre de production.
    Certains milieux vous avaient accusés d’être suppôts d’une force étrangère, en l’occurrence, le royaume marocain.
    Notre préparation au Maroc n’était guère fortuite. Il s’agit d’un pays ami de la Mauritanie, avec lequel nous entretenons des relations séculaires. Il est vrai qu’après la tentative de coup d’Etat, les milieux des renseignements de Haidalla ont alimenté les salons, en intoxications sur notre compte. La presse officielle qui était, rappelons-le, inféodée au système inique de l’époque, a même contribué à cette cabale, visant à ternir notre image et celle du projet que nous portions pour la Mauritanie.
    Qu’est-ce qui n’a pas été véhiculé comme désinformation ! On a colporté le pire sur notre compte. On nous a, même, accusés de vouloir annexer la Mauritanie au Maroc. Ceci étant, nous ne regrettons pas d’avoir choisi, pour préparer notre affaire, le Maroc qui était, encore faut-il le signaler, un lieu éminemment stratégique, pour nous. Nous n’en éprouvons aucune honte, aujourd’hui. Au contraire, c’était un honneur, pour nous.
    Il est connu de tous que les militaires, après 78, étaient partagés, quant à leurs opinions. Certains étaient jugés proches du Maroc, d’autres entretenaient des accointances avec l’Algérie: on situait Haidalla dans cette sphère. Certains officiers étaient alliés à la Libye, d’autre à l’Irak, d’autres étaient proches du Polisario. Pourquoi, donc, cette propension à prendre les choses à deux poids deux mesures?
    De toutes les façons, les peuples arriérés réagissent, irrémédiablement, aux coups d’Etat, selon le même instinct. Les auteurs d’un tel éclat, réussi, sont, éternellement, des héros et des sauveurs. Ceux d’un coup d’Etat manqué sont accusés de tous les maux. Comme j’ai dit plus haut, seule l’Histoire juge, en fin de comptes, de toutes les péripéties d’une Nation.
    CRIDEM

  • Le Polisario dénonce le blocage par la France de mécanismes onusiens de surveillance des droits humains au Sahara Occidental (officiel)

    New York, 29/04/2010 (SPS) Le Polisario a dénoncé, mercredi à New York, le blocage par la France de mécanismes onusiens de surveillance des droits humains au Sahara Occidental, au cours des consultations préliminaires des membres du Conseil de sécurité sur la résolution qu’il doit adopter ce jeudi.
    « Le Front Polisario dénonce fermement les efforts déployés par la France pour bloquer les propositions tendant à établir un mécanisme pour surveiller et protéger les droits de l’homme au Sahara occidental », a déclaré le représentant du Front Polisario à New York, M. Boukhari Ahmed.
    e diplomate sahraoui a indiqué que Paris a travaillé « activement pour protéger le Maroc de toute inspection internationale sur ses violations graves et répétées des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental », alors que l’Espagne, par voix officielle, a confirmé à l’ONU, lundi, qu’elle « appuie la surveillance des droits humains dans le cadre du mandat de la MINURSO ».
    « Le rejet de la France des droits de l’Homme pour le Sahara occidental est en contradiction directe avec son statut auto proclamé comme l’un des fondateurs du mouvement moderne des droits de l’homme », a déploré M. Boukhari dans cette déclaration écrite, parvenue à SPS.
    Il a en outre déploré que la France soit ainsi « dédaigneuse des opinions bien arrêtées d’un certain nombre de membres du Conseil de sécurité que l’ONU, qui veulent répondre aux préoccupations des droits humains au Sahara occidental d’une manière approfondie », estimant que par son vote contre les droits de l’Homme, la France vote « contre la résolution pacifique du conflit de 35 ans sur la décolonisation du Sahara occidental ».
    Pour le diplomate sahraoui, « les atteintes répétées du Maroc aux droits humains se sont multipliés à tel point qu’ils sont maintenant la principale pierre d’achoppement dans les négociations entre les deux parties au conflit ».
    Il a enfin déploré que la MINURSO est « la seule Mission de l’ONU, sans prérogatives de surveillance des droits humains dans le cadre de son mandat », révélant que dans un rapport de 2006, tenu secret par la France et le Maroc, l’ONU et le Haut Commissaire aux droits de l’homme ont recommandé que « la surveillance internationale des droits humains soit établie au Sahara occidental ». (SPS)
  • Une délégation d’élus français attendus jeudi aux camps de réfugiés sahraouis

    Camps des réfugiés sahraouis, 29/04/2010 (SPS) Une délégation d’une centaine d’élus français est attendue jeudi aux camps de réfugiés sahraouis, dans le cadre d’une visite de solidarité, apprend-on de source officielle.
    Cette visite de solidarité comprend dans son programme une conférence au camp de Dakhla sur diverses questions, dont l’expérience démocratique et la coopération, les communes, le jumelage, les droits de l’homme en territoires occupés, et le rôle de la femme dans la gestion, selon la même source.

    Elle coïncide avec la tenue de la 7ème édition du festival international du cinéma au Sahara occidental (FiSahara 2010), qui verra la présence de plus 500 participants, entre cinéastes, hommes politiques et représentants de médias, issus d’une dizaine de pays (USA, France, Grande Bretagne, Allemagne, Espagne, Autriche, Pérou, Algérie, et comme invitée d’honneur l’Afrique du Sud), a-t-on signalé.

    La délégation d’élus français visitera également des institutions sociales et éducatives au niveau de camps de réfugiés sahraouis, et tiendra des rencontres avec les représentants d’associations et de certaines instances de la République Arabe Sahraouie Démocratique, selon la même source. (SPS)
  • La France bloque la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental

    Déclaration d’Ahmed Boukhari représentant du Front POLISARIO aux Nations Unies
    New York, le 28 avril 2010 –Le conseil de sécurité s’apprête à examiner demain une nouvelle résolution destinée à prolonger le mandat de la MINURSO – la Mission des Nations Unies pour le Referendum au Sahara Occidental – Le front POLISARIO dénonce fermement les efforts faits par la France pour bloquer les propositions visant à établir un mécanisme de vigilance et de protection des droits de l’Homme au Sahara Occidental.
    La France a œuvré activement pour protéger le Maroc de tout contrôle international sur ses abus graves et répétés des droits de l’homme en territoires occupés du Sahara Occidental. La première vice-présidente de l’Espagne, María Teresa Fernández de la Vega, a confirmé lundi dernier à l’ONU que l’Espagne est en faveur de l’inclusion de la surveillance des droits de l’homme au mandat de la MINURSO.
    Le rejet par la France des droits de l’homme au Sahara Occidental est en contradiction absolue avec le statut affiché d’Etat fondateur du mouvement moderne des droits de l’homme. La position de la France est méprisante de l’avis soutenu d’un grand nombre de membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de la nécessité de répondre aux préoccupations sur la question des Droits de l’Homme au Sahara Occidental de façon substantielle.
    Les atteintes aux droits de l’homme par le Maroc se sont intensifiées à un point tel que c’est maintenant la principal pierre d’achoppement dans les négociations entre les deux parties, le Front POLISARIO et le Royaume du Maroc.
    Les actions de la France sont un vote contre les droits de l’homme et un vote contre la résolution pacifique du conflit qui dure depuis 35 ans pour la décolonisation du Sahara Occidental.
    Les MINURSO est la seule mission actuelle des Nations Unies, dont le mandat ne comprend pas la surveillance des droits de l’homme. Dans un rapport de 2006, gardé secret par la France et le Maroc, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme lui-même a recommandé d’établir d’une surveillance internationale des droits de l’homme au Sahara Occidental.
    Pour tout commentaire :
    Ahmed Boukhari représentant du Front POLISARIO aux Nations Unies
    Phone:  +1 212 661 8193
    Email:  Ahmbk@aol.com
    Statement by Ahmed Boukhari, Representative of the Frente POLISARIO to the United Nations
  • Une rencontre entre journalistes espagnols et sahraouis interrompue

    M. Abi
    Les autorités marocaines persistent dans les atteintes aux droits de l’homme commises contre le peuple sahraoui, innovant, à chaque fois, dans ces comportements hostiles.
    Lautorités marocaines ont interrompu, samedi 20 décembre, vers 16h, la rencontre organisée entre un groupe de journalistes représentant des médias espagnols avec des défenseurs sahraouis des droits de l’homme, laquelle se tenait dans la maison de M. Ahmed Sbaii, membre de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme commises par le Maroc.
    Les services de répression du palais royal marocain ont usé de la force et obligé les journalistes à sortir de la maison, prétextant l’interdiction de parler aux militants sahraouis.
    La délégation espagnole, empêchée de rencontrer ces activistes des droits de l’homme sahraouis, était composée de MM. Enrique Rabec, de l’agence de presse espagnole «EFE», Trinitad Deribus du journal Diario Publico, Paola Rosas du réseau «El Coreo» et d’Irina Calvo de la station de radio «Cadena Ser».
    Le lendemain, les forces de sécurité marocaines, dirigées par Abdelhaq Rabiâ, un des visages connus de la police marocaine, impliquées dans plusieurs séries de violations commises contre les citoyens sahraouis depuis les années 1980, ont interdit au correspondant du journal ABC, Louis Devega, ainsi qu’à Irina Calvo et Nicholas de la station de radio «Cadena Ser» de continuer leur rencontre avec le militant des droits humains Hammad Hammad, vice-président du comité pour la défense du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Ces derniers avaient, pourtant, une autorisation de filmer, fournie par les autorités marocaines, afin de couvrir l’arrivée de l’activiste Aminatou Haider. Des autorités qui ne respectent donc même pas une autorisation fournie par elles-mêmes.
    Les membres de cette délégation espagnole ont été ainsi contraints de quitter la maison du militant sous la surveillance de la police.
    Le jeune Indépendant


  • Un festival du cinéma par solidarité avec les prisonniers

    Larbi Graîne
    Le coup d’envoi du festival international du cinéma du Sahara Occidental dont c’est la 7 édition sera donné aujourd’hui jeudi au niveau du camp des réfugiés sahraouis dénommé «Dakhla» à 140 km au sud de Tindouf.
    La manifestation, si elle se veut culturelle, revêt tout aussi un caractère politique et militant puisque les dirigeants du Polisario ont tout fait pour concocter un programme devant alerter la communauté internationale sur les violations des droits de l’Homme commises par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
    En attendant l’ouverture officielle, la soirée de mardi a vu le lancement des travaux d’atelier ainsi que la projection de plusieurs films au niveau du cinéclub de la wilaya à l’intention du public local.
    Les enfants ont eu aussi droit à leurs films; une séance leur a été consacrée hier alors que parallèlement, une exposition de photographies retraçant la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de ses droits nationaux a été organisée sur le site abritant le festival. Un site, il faut le dire, qui donne l’allure d’une fête foraine. Des tentes sont dressées sur un plateau immense et sablonneux parmi lesquelles se sont incrustés d’immenses véhicules peinturlurés qui sont en fait des cinémas itinérants.
    Les projections ont eu lieu sur des écrans géants en plein air. Les délégations étrangères ont commencé à affluer. L’arrivée de la petite-fille de Charlie Chaplin, dit Charlot, sera certainement l’attraction de cette manifestation. Des films algériens figurent au menu parmi des dizaines de films à contenu révolutionnaire émanant entre autres d’Espagne et d’Amérique latine. Aujourd’hui, jour de l’inauguration, une tribune de solidarité avec les détenus sahraouis dans les territoires occupés sera ouverte en présence des militants des droits de l’Homme.
    L’expression cinématographique va ainsi faire jonction avec la militance pour le rétablissement des droits des peuples à disposer de leur destin et pour exiger la libération des prisonnniers sahraouis détenus dans les prisons marocaines.
    Une partie de ces prisonniers, pour rappel, observe une grève de la faim depuis plus de 40 jours. Notons que le festival se poursuivra jusqu’au 2 mai avec à la clé un hommage à la militante Aminatou Haider qui sera fait en présence de la ministre sahraouie de la Culture, Khadidja Hamdi.

    Le Midi Libre