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  • Sahara Occidental: le rapport de Ban Ki-moon, « injuste » à l’égard du peuple sahraoui

    ALGER- Des militants sahraouis des droits de l’homme ont exprimé mardi à Alger le « rejet » par le peuple sahraoui du dernier rapport du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon sur le Sahara occidental, le qualifiant d’ »injuste » à l’égard du droit des Sahraouis. Dans une conférence de presse à l’issue de la rencontre d’une délégation de militants sahraouis avec le président de la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez Lamari, M. Mohamed Hiba Miyara a précisé que « le rapport de Ban Ki-moon a suscité une grande déception chez le peuple sahraoui et un sentiment de régression par rapport aux anciennes positions de l’organisation onusienne au sujet de cette question ». Il a indiqué que le peuple sahraoui dans les villes occupées par le Maroc « attendait plus de fermeté dans les positions des dirigeants au Front Polisario pour changer la situation des Sahraouis ». (APS)
  • La voix des prisonniers sahraouis retentit au Maroc. Abbas El Fassi face à un drame humanitaire

    La présidente de l’Association marocaine des droits humains, a appelé le Premier ministre marocain à intervenir pour «sauver la vie» des détenus politiques sahraouis. L’état de santé des militants des droits de l’homme détenus dans les prisons du Royaume s’aggrave jour après jour. Ils ont entamé leur second mois de grève de la faim. Leur message, leur cri de détresse sont entendus à travers le monde, portés par des organisations non gouvernementales, des associations internationales des droits de l’homme…Leur voix a, cette fois-ci, retenti au Maroc. L’AMDH s’en est fait l’écho. «Nous vous appelons à intervenir d’urgence auprès de vos services chargés du dossier pour s’acquitter de leur devoir et respecter les droits et les libertés, sachant que la question relève du droit à la vie, consigné dans la Déclaration universelle relative aux droits civils et politiques, ratifiée par notre pays», a écrit dans une lettre adressée au Premier ministre marocain, l’Association marocaine des droits de l’homme. Le texte répercuté par l’agence de presse officielle sahraouie SPS est signé par sa présidente, Khadija Riyadi. Quelle sera la réaction du gouvernement marocain à la démarche de la militante marocaine des droits de l’homme qui a été désignée «personnalité de l’année 2009»? Le discours musclé du souverain marocain prononcé le 6 novembre 2009 à Ouarzazate, à l’occasion du 34e anniversaire de la Marche verte, ne laisse pas de marge de manoeuvre à ce type d’initiative. «En toute responsabilité, nous affirmons qu’il n’y a plus de place pour l’ambiguïté et la duplicité: ou le citoyen est marocain, ou il ne l’est pas. Fini le temps du double jeu et de la dérobade. L’heure est à la clarté et au devoir assumé. Ou on est patriote ou on est traître. Il n’y a pas de juste milieu entre le patriotisme et la trahison. On ne peut jouir des droits de la citoyenneté, et les renier à la fois en complotant avec les ennemis de la patrie», avait déclaré Mohammed VI. L’hériter du trône alaouite a joint le geste à la parole. Une semaine après, le 13 novembre 2009, Aminatou Haïdar, de retour de New York où elle venait de recevoir le Prix du courage civique de la Train Fundation, a été expulsée vers l’île de Lanzarote aux Canaries pour avoir inscrit Sahara occidental sur sa fiche d’entrée pour indiquer son pays de résidence. L’Association marocaine des droits humains n’est pas restée silencieuse. Dans un communiqué, son bureau central qui s’était réuni le 30 novembre a déclaré: «Le Bureau central s’est concerté sur la mesure arbitraire prise à l’encontre de la citoyenne Aminatou Haïdar l’expulsant et partant, la forçant à l’exil sans aucune décision judiciaire et demande aux autorités marocaines de lui permettre de regagner son pays.» Le soutien de la présidente de l’AMDH à la militante sahraouie des droits de l’homme n’allait souffrir aucune ambiguité. «A cette occasion, j’appelle Madame Aminatou Haïdar, en tant que présidente de l’Association marocaine des droits humains, à cesser sa grève de la faim pour la préservation de son droit à la vie et son intégrité physique et afin qu’elle puisse retrouver, saine et sauve, ses enfants et regagner sa ville Laâyoune. J’appelle, de même, les autorités marocaines à corriger l’erreur commise en expulsant Aminatou Haïdar et lui permettre de regagner son pays dans les plus brefs délais avant qu’il ne soit trop tard», avait clairement affirmé Khadija Riyadi. Ceux qui connaissent l’esprit de cette dame généreuse qui s’est totalement dévouée à la défense des droits de l’homme et qui mène une lutte farouche contre toutes les formes d’injustice la décrivent ainsi: «Farouchement indépendante et animée d’une réelle conviction, Madame Riyadi appartient à cette espèce rare de femmes et d’hommes politiques qui ont su se tenir à l’écart de la courtisanerie, de la lâcheté et de la prostitution politique. Quand tout ce que compte le Royaume d’élites, courrait derrière les privilèges liés à la proximité du pouvoir, à commencer par la proximité avec l’ami du roi et son parti, Khadija Riyadi a préféré la fréquentation et le soutien des pauvres, des laissés-pour-compte et de ce qui reste encore de contestation sociale. C’est son monde, c’est sa vie», peut -on lire sur la Toile. Le roi du Maroc qui a fait de la question du Sahara occidental une affaire de souveraineté nationale, restera-t-il silencieux face à cette voix puissante et indépendante? Le discours de Ouarzazate qualifie de «traîtres» tous ceux qui soutiennent ou reconnaissent la légitimité du peuple sahraoui. «Ils savent plus que d’autres que le Sahara est une cause cruciale pour le peuple marocain, uni autour de son Trône qui est le dépositaire et le garant de sa souveraineté, de son unité nationale et de son intégrité territoriale», avait indiqué dans son message, Mohammed VI, le 6 novembre 2009. Khadija Riyadi a, quant à elle, choisi la voix de la justice, quitte à faire grincer des dents les autorités marocaines.
    L’Expression, 20/4/2010
  • Comment puis-je manger quand il a faim

    Elouali Amidane est Sahraoui, il a 23 ans. Il a été condamné par le Maroc à 5 ans de prison pour ses opinions politiques. Sa santé est très fragile. Il est aujourd’hui en grève de la faim depuis 16 jours, en solidarité avec les prisonniers politiques Sahraouis enfermés à Salé pour avoir visité leurs familles dans les campements de réfugiés. Hospitalisé contre sa volonté, et maintenant de retour dans sa cellule, il refuse de manger, contre les avis médicaux, tant que les grévistes de Salé ne seront pas libérés.
    Rabab, la soeur d’Elouali, réfugiée politique en Suède, partage aujourd’hui ses pensées amères, et celles qu’elle lui adresse.
    Comment puis-je manger quand il a faim
    J’essaie de garder vivant mes doux souvenirs. J’essaie de me souvenir quand nous jouions sur le toit de la grande maison de mes grand parents, ou avec les enfants des voisins, où quand nous nous battions et qu’il gagnait toujours la bataille… quand il m’appelait la loucheuse, ou gros nez pour me mettre en colère.
    Je me souviens des plans diaboliques pour voler des bonbons dans la cuisine sans que notre mère le sache.
    Toutes ces petites choses me font sourire quand elles me viennent en mémoire. Mais rapidement, les sombres et horribles souvenirs chassent les délicieux.
    Je me souviens que les policiers l’ont poursuivi, que nous l’avons caché, qu’ils ont pris d’assaut notre petite maison. Je me souviens des cris et des larmes, des coups et de la torture. Je me souviens combien je hais le Maroc.
    Mon petit frère est maintenant en grève de la faim  avec les prisonniers politiques Sahraouis et prisonniers de conscience de toutes les prisons marocaines. Certains ont commencé le 18 Mars 2010.
    Mon frère a été envoyé en urgence à l’hôpital aujourd’hui, il avait déjà était hospitalisé en début de semaine. Sa santé est trop fragile, il est très faible.
    Cela fait quatre ans qu’il est en prison maintenant, sans soin, mal nourri, maltraité par les gardiens. Il est seul dans une prison marocaine, dans une région où une autre langue est parlée, différente encore de celle que nous connaissons, celle des colons marocains dans notre pays.
    Il est tellement loin qu’il est difficile à la famille ou aux amis de lui rendre visite.
    Nous disons en Hassaniya que ces terribles expériences font tomber les montagnes en ruine.
    J’aimerais être en prison et lui en liberté. Je suis plus âgée et j’ai connu de bons moments dans la vie. Je serais d’accord pour être à sa place en prison.
    Il est plus jeune et a déjà été emprisonné deux fois. Il a aussi été plusieurs fois détenu et torturé.
    Il a perdu ses années d’école, les douces années de la jeunesse, sa santé, son développement vers la maturité.
    Cela me tue de voir combien sa souffrance est infinie, et combien je ne peux rien faire.
    Et malheureusement, mon frère n’est qu’un exemple parmi des centaines de Sahraouis qui souffrent dans les prisons marocaines et les prisons secrètes.
    Rabab Amidane, le 20 avril 2010
    APSO, le 20 avril 2010

  • Commentaire-Algérie-Maroc : Un tabou peut en cacher un autre

    Par Djamel B.
    Le Maroc s’offre un avocat, pas comme les autres, en Algérie pour défendre son « angoisse » récurrente : la fermeture des frontières. Karim Tabbou, le premier secrétaire du Front des forces socialistes, demande l’ouverture sans tarder des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, fermées en 1994 après un attentat terroriste dans un hôtel de Marrakech imputé par Rabat à Alger. « Il faut ouvrir cette frontière », affirme l’invité de l’émission « Mais encore ? » de la chaîne publique marocaine 2M. Pour lui, cette fermeture est une « limitation à la liberté de circulation des Algériens » et un « acte de trahison contre le mouvement de libération nationale ». Pas moins. Selon le premier secrétaire du FFS, cette « fermeture » empêche les Algériens d’avoir « le bonheur de venir au Maroc ». Les responsables du gouvernement marocain n’usent pas d’autres mots quand le Palais leur demande de montrer du doigt l’Algérie comme le « principal blocage de la construction maghrébine ». Certes, ce n’est pas la première fois que le FFS appelle publiquement à l’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc, mais cette « sortie » sans tabou de Tabbou qui se lamente sur une Union du Maghreb, « une des rares régions du monde qui n’est pas unifiée et intégrée », suscite quelques interrogations. Notamment quand le premier secrétaire du plus vieux parti d’opposition distribue des bons points au Makhzen, des « avertissements » au pouvoir algérien qui serait « répressif, violent et corrompu » et omet de prononcer un piètre mot sur le dernier conflit colonial en Afrique, les violations systématiques des droits de l’homme au Sahara Occidental et au Maroc et l’envahissement des milliers de tonnes de drogue « chérifienne » en Algérie. Aujourd’hui, comme hier, la position de l’Algérie sur ses frontières n’a pas changé d’un iota. Leur ouverture ne peut être dissociée d’une approche globale et d’une définition de ce Maghreb où tout le monde sera gagnant.
    HORIZONS, 20/4/2010


  • Des associations espagnoles expriment leur solidarité avec les grévistes sahraouis détenus dans les prisons marocaines

    Aragon (Espagne), 20/04/2010 (SPS) Des organisations non gouvernementales (ONG) espagnoles ont décidé, en signe de solidarité avec le peuple sahraoui, de créer un observatoire des droits de l’homme dans chaque province espagnole, chargé de défendre les détenus politiques sahraouis dans les prisons et de faire valoir leurs revendications.
    Les participants à une réunion de l’assemblée générale de la coordination espagnole d’amitié et de solidarité avec le peuple sahraoui, organisée dans la ville espagnole d’Aragon, ont convenu lundi, dans un communiqué final, « de l’urgence de répondre aux revendications des militants sahraouis en grève de la faim dans les prisons du Maroc, de suivre leur situation, de les défendre et de lancer une campagne de solidarité avec ces détenus dans toutes les provinces espagnoles.

    La conférence a mis en garde contre la gravité de la situation prévalent dans les régions occupées du Sahara Occidental, appelant à intensifier les campagnes de solidarité avec le peuple sahraoui.

    Le représentant du Front Polisario en Espagne, M. Bouchraya Hamoudi Bayoun a salué, à la clôture des travaux de cette conférence, le niveau de solidarité de la société civile espagnole et de ses institutions avec la cause sahraouie. (SPS)
  • Partis politiques et syndicats d’Argentine exigent de l’ONU un mécanisme de protection des droits de l’homme au Sahara occidental

    Buenos Aires, 19/04/2010 (SPS) La Centrale syndicale des travailleurs argentins (CTA) et plusieurs partis politiques, ainsi que les syndicats affiliés à ces formations politiques ont demandé, lundi à Buenos Aires, au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki -moon, de mettre en place « un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental occupé par le Maroc »
    « Nous demandons, d’activer tous les mécanismes pour permettre à la Mission des Nations Unies, déjà déployée au Sahara occidental, d’y assurer la protection des droits de l’homme, d’ouverture la zone aux observateurs internationaux et à la presse indépendante « , ont-ils écrit dans une lettre co-signée par ces formations politiques, parvenue à SPS.
    Déplorant que le Sahara Occidental est aujourd’hui « l’exception à la règle » pour les missions de maintient de la paix dans le monde, elles ont appelé à exiger du Maroc d’organiser le référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, ainsi que la libération « sans délai » de tous les activistes sahraouis des droits de l’homme en grève de la faim dans les prisons marocaines.
    Enfin, les formations politiques argentines ont demandé « l’ouverture » du pays aux observateurs internationaux à la presse indépendante et de mettre fin au « pillage » des ressources naturelles du Sahara occidental.
    La lettre est signée entre autres par « Parti Buenos Aires pour tous », Parti socialiste authentiques, le Mouvement national des retraités, Union des travailleurs du métal (UOM) de Villa Constitución, la Centrale des travailleurs argentins (CTA), le Mouvement des occupants et locataires (MOI) , Association des travailleurs de l’Etat (ATE) et le Centre professionnel des socuiétés de télécommunications. (SPS)
  • Sahara Occidental : Le Conseil des ministres sahraoui avertit

    Par K. B.
    «Il n’est possible de composer avec les efforts de l’ONU et sa mission au Sahara occidental que dans le cadre clair et défini par sa Charte, les résolutions du droit international et les accords conclus entre les deux parties en conflit, consignés dans le plan de règlement de 1991.» C’est ce qui a été souligné dimanche, au terme de la réunion du Conseil des ministres de la République arabe sahraoui démocratique. Le plan de règlement dégagé en 199, sur la base du Droit international à savoir «l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, libre, régulier et impartial», selon le communiqué du Conseil des ministre sahraoui. Quant à l’état de santé «grav» des 38 prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines et en grève de la faim illimitée depuis plus d’un mois, le conseil des ministres sahraouis a exprimé sa «préoccupation» et son «anxiété» à ce propos. Réuni sous la présidence de M. Mohamed Abdelaziz et secrétaire général du Front Polisario, le Conseil des ministres sahraoui dans son communique sollicite «une intervention rapide» de la communauté internationale pour éviter le pire. L’obstination de Rabat à ignorer les revendications des détenus politiques sahraouis en grève de la faim depuis le 18 mars dernier, risque de mener à une mort certaine de ces détenus. D’ou l’appel du gouvernement sahraoui à faire pression sur Rabat en vue «de sauver des vies humaines confrontés à une mort lente». Par ailleurs, il a été notamment question dans le communiqué susmentionné de condamnation des «pratiques répressives et coloniales du Maroc avec leurs lots de mauvais traitements, de torture, de détentions, d’enlèvements, et de procès iniques». Aussi le gouvernement sahraoui dénonce que «le Maroc a, en plus, introduit des méthodes terrifiantes et dangereuses à travers des milices, des agents de la sécurité, de l’armée et de la police déguisés en civils contre la population et des militants des droits humains sahraouis». Le Conseil des ministres sahraouis a rappelé l’Onu de sa «pleine responsabilité de créer un mécanisme efficace pour assurer la protection des droits de l’homme au Sahara occidental».
    La Nouvelle République 

  • Une délégation de militants sahraouis des droits de l’homme mardi à Alger

    ALGER – Une délégation de militants sahraouis des droits de l’homme, venant des territoires occupés du Sahara occidental, sera reçue mardi à Alger par le comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), a-t-on appris dimanche auprès du comité. La rencontre, qui se tiendra à la veille de la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu autour de la question du Sahara occidental, sera suivie d’un point de presse animé par les militants sahraouis qui délivreront leurs témoignages, a-t-on indiqué de même source. Le CNASPS a dénoncé, dans ce cadre, la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental qui continue de s’aggraver.

  • Combien vaut un Ban Ki-moon averti ?

    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)

    Ainsi disparaissent les importantes concessions faites dans le cadre du plan Baker, reconnu avantageux pour le Maroc puisqu’il autorisait une autonomie de 4 à 5 ans sous contrôle marocain au Sahara occidental, suivie d’une consultation référendaire à laquelle les colons marocains sur place prendraient part.
    Comme on pouvait le prévoir, les dirigeants sahraouis finissent par se rebiffer et ne veulent plus faire le jeu d’une ONU qui se met en porte-à-faux avec ses propres textes pour ménager, pour ne pas dire satisfaire, la logique d’un colonialisme retardataire et s’en faire l’outil zélé. Un communiqué du gouvernement sahraoui avertit en effet qu’à l’avenir les Sahraouis ne composeront avec l’ONU que dans le cadre de la charte onusienne, des décisions de la justice internationale et du plan de règlement OUA/ONU de 1991, prévoyant l’organisation d’un référendum d’autodétermination libre, régulier et impartial au Sahara occidental. Ce qui laisse supposer que le Polisario ne tient plus compte de ce qui vient après les accords de 1991 à la base du cessez-le-feu. Ainsi disparaissent les importantes concessions faites dans le cadre du plan Baker, reconnu avantageux pour le Maroc puisqu’il autorisait une autonomie de 4 à 5 ans sous contrôle marocain au Sahara occidental, suivie d’une consultation référendaire à laquelle les colons marocains sur place prendraient part. «Adieu veau, vache, cochon…», pourraient dire maintenant les Marocains après la décision sahraouie. «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant l’arrogance du Maroc et la servilité de l’ONU à abdiquer à la pression de la France», avertissait il y a une semaine M’hamed Khadad, membre du secrétariat national du Polisario, après avoir pris connaissance de la reculade de Ban Ki-moon dans son rapport. Un avertissement aussi inaudible pour le secrétaire général de l’ONU que les appels à secourir les droits humains au Sahara occidental. Un Ban Ki-moon averti n’en vaut ni un ni deux, comme laisse supposer l’adage. N’est-il pas significatif que l’AMDH (Association marocaine des droits de l’homme) s’inquiète, saisisse formellement le Premier ministre marocain et lui demande d’intervenir immédiatement pour sauver la vie des activistes sahraouis en grève de la faim dans les prisons de Mohammed VI, quand Ban Ki-moon se complaît dans un silence désolant, alors qu’il est tous les jours internationalement interpellé sur le sujet ? Serait-il aussi allergique que Paris à la question des droits de l’homme lorsqu’elle touche les Sahraouis ?

  • L’échec marocain au Sahara Occidental

    Depuis le départ de Peter van Walsum, le Maroc se trouve dans la dérive, d’échec en échec dans le dossier du Sahara Occidental. Les autorités marocaines ont rejeté au début la nomination du diplomate américain, Christopher Ross, mais ont fini par se plier à la décision onusienne. Ils ont demandé que le successeur de Peter Van Walsum «ne doit pas recommencer à partir de zéro». L’envoyé spécial a entamé sa médiation en répétant qu’il cherche une « solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », sans jamais mentionner la proposition marocaine d’autonomie.
    Rabat a engagé ses lobbies, ses instituts stratégiques, a montré l’image d’un Rambo dans ses croisades contre « le mal », a remué ciel et terre, a diffusé des centaines de communiqués pour obliger la communauté internationale à devenir « réaliste » et entretenir les confusions mêlant les litiges bilatéraux entre l’Algérie et le Maroc au dossier de décolonisation de l’ex-colonie espagnole en charge par l’ONU. Dans ce domaine encore, les efforts de Rabat n’ont abouti à rien.
    La vaste offensive diplomatique sahraouie pour dénoncer les violations des droits de l’homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental a commencé à donner ses premiers fruits. Le roi Mohamed VI a été contraint de laisser rentrer Aminatou Haidar chez elle, les délégations des activistes des droits de l’homme se succèdent dans les visites aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Ban ki-moon a exprimé sa préoccupation pour la situation des droits de l’homme dans le territoire sahraoui. Ross demande au Conseil de Sécurité d’élargir le mandat de la MINURSO pour surveiller les droits de l’homme.
    L’envoyé spécial de Ban Ki-moon n’est pas parvenu à leur faire entendre raison, à les contraindre à respecter leurs engagements conformément à la légalité internationale, et il le dit haut et fort laissant l’initiative au Conseil de Sécurité. Celui-ci n’a pas caché sa « déception » du résultat des négociations en cours depuis 2007. Après sa réunion du 15 avril, le président du Conseil dévoile l’existence de « beaucoup d’idées » sur table. Le Maroc n’en dit pas un mot dans sa presse. Rabat s’accroche aux vieilles méthodes. Les Instituts Thomas More et Recherche en Politique Etrangère (FPRI) viennent à la rescousse. Les lobbies juifs essaient désespérément de sortir leur allié des abîmes de la défaite diplomatique qui a succédé la défaite militaire.