Catégorie : Uncategorized

  • Au Sahara Occidental. La marche contre le mur marocain clôre sans incidents

    Plus de 2.000 activistes internationaux, plusieurs d’eux provenant de l’Espagne, ont formé dans le matin de ce vendredi une chaîne humaine en face du mur construit par le Maroc dans le Sahara Occidental, une action annuelle pour dénoncer l’occupation marocaine qui cette fois-ci a fini sans incidents. Durant la réalisation de la Colonne des Mille de 2009 deux jeunes sahraouis ont été blessés par l’explosion d’une mine enterrée devant le mur gardé par des militaires marocains.



    L’initiative, que cette année accomplit sa troisième édition, essaie de rendre à l’actualité un conflit enkysté depuyis 1975, lorsque le Maroc a envahi la colonie espagnole.

    « L’acte a été réalisé d’une manière pacifique et sans incidents grâce à la collaboration de tous et au fait que l’organisation du Front Polisario a maintenu un périmètre de sûreté plus ample qu’en 2009 », a informé l’organisation « Colonne 2010 » dans un communiqué.

    L’acte central de l’initiative, qui amène des milliers des Espagnols à passer quelques jours aux camps de réfugiés sahraouis de Tinduf (Algérie), est la réalisation de cette chaîne humaine en face du mur, « un symbole de l’occupation, où à côté des réfugiés sahraouis, nous construirons Le Mur de la Dignité, un mur d’espérance formé par 34 drapeaux sahraouis qui sera ouvert à tous et qui restera en face du mur militaire marocain ».

    « En face du mur de la honte construit par le Maroc, le plus long mur du monde avec 2700 kilomètres et plus de 8 millions de mines antipersonnes, la Colonne 2010 a levé le « Mur de la Dignité ». Un mur formé par 34 drapeaux sahraouis, une par chaque année de lutte et d’exil », l’on explique.

    Ont participé à l’acte des sahraouis et des Espagnols, en plus de citoyens de nationalités différentes comme des Portugais, des Anglais et des Américains. On a aussi compté sur la participation de quelques activistes sahraouis des Droits humains provenant des territoires occupés du Sahara Occidental.

    Europa Press , 2/4/2010 

  • Plus d’un millier de personnes forment une chaîne humaine pour dénoncer le « mur de la honte »

    Bir Lehlu (territoires libérés), 03/03/2010 (SPS) Plus d’un millier de personnes venues de plusieurs pays européens, dont l’Espagne, ont formé vendredi une immense chaîne humaine face à un tronçon du « mur de la honte », près de Mahbès (Sud-est) érigé par le Maroc au Sahara Occidental, pour demander le démantèlement de ce « symbole de la colonisation ».

    En organisant cette initiative, connue sous le nom de la « Colonne des 1.000 » pour la troisième année consécutive, les organisateurs entendent « dénoncer de nouveau l’occupation marocaine du Sahara occidental et ce mur de la honte qui sépare le peuple sahraoui et qui symbolise la poursuite du conflit », expliquent les organisateurs.

    « 34 ans se sont écoulés depuis que le Maroc a occupé par la force ce territoire, ouvrant ainsi un conflit qui continue sans aboutir à une solution juste et définitive, avec des familles sahraouies séparées : une partie demeure expulsée de sa terre vivant dans des conditions précaires dans des camps de réfugiés, et l’autre continue de souffrir des affres de l’occupation et de la répression marocaine », ajoutent-ils dans un communiqué.

    « Ces familles vivent séparées par le mur de la honte, le plus long du monde avec plus de 2.500 Km, ses barbelés, ses millions de mines antipersonnel et une armée d’occupation derrière », a dénoncé la « Colonne des 1.000 », une initiative créée en 2008 par des étudiants de l’université Complutense de Madrid pour soutenir le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Outre l’organisation d’une chaîne humaine pour revendiquer un « Sahara occidental sans murs et sans mines, libre et indépendant », les participants ont également procédé à la « construction du mur de la dignité, un mur d’espoir formé de 35 drapeaux sahraouis qui sera ouvert à tous et qui restera face au mur militarisé marocain ».

    La manifestation a également compté avec la participation des 12 activistes sahraouis des droits humains venus des territoires occupés, au terme d’une visite dans les camps de réfugiés sahraoui qu’ils ont terminé vendredi et aussi avec les cyclistes participant à la course de solidarité de vélos qui a sillonné la partie est des territoires sahraouis libérés jusqu’à Tifariti, parallèlement avec ce rempart militaire. (SPS)

  • Le parti marocain « Ennahdj Edimocrati » appelle à la libération des détenus politiques sahraouis

    Casablanca (Maroc).- Le parti marocain « Ennahdj Edimocrati » a appelé le pouvoir en place dans son pays à libérer tous les détenus politiques sahraouis et à arrêter toutes les poursuites judiciaires « injustes » à leur encontre, indique un communiqué du parti .


    Le secrétariat national du parti a appelé, selon le communiqué, à « la poursuite des négociations directes entre le Maroc et le front Polisario sur la base du principe de l’autodétermination et la recherche incessante d’une solution politique qui évite à la région les affres d’une guerre ».


    Le secrétariat national du parti, a ajouté le communiqué, a relevé plusieurs questions politiques dont la dernière visite de l’envoyé onusien chargé du Sahara Occidental, M. Christopher Ross, dans la région dans la perspective d’élaborer un rapport au Conseil de sécurité au cours du mois en cours. Le parti a dénoncé « les campagnes de répression sauvage, les procès politiques et les manœuvres auxquels se heurtent les revendications légitimes des différentes couches sociales », passant en revue « l’escalade dangereuse de la répression sauvage et les manoeuvres dilatoires avec lesquelles le pouvoir répond à ces luttes légitimes ».

    La même source a souligné « la poursuite des graves scandales liés à la corruption et au pillage des deniers publics qui sont la conséquence de la nature du pouvoir en place au Maroc notamment dans le cadre de la politique d’impunité dans les affaires de crimes politiques et économiques ». 

    (SPS)  2 avr 2010

  • Les extraterrestres attérrissent au Sahara

    Le capitaine Chuck Baker et ses amis extraterrestres atterrissent sur les dunes de Dajla. Planet 51 fera partie du panneau d’affichage de la VII édition de FiSahara, le festival de cinéma organisé dans les camps des réfugiés du Sahara Occidental, l’ancienne colonie espagnole occupé par le Maroc. Parce qu’il y a aussi une pour l’animation le Festival, la production espagnole dirigée par Marcos Martínez, Jorge Blanco et Javier Abad, avec scénario de Joe Stillman, il est sûr qu’elle arrachera les éclats de rire des grands et des petits dans le Grand Écran du camps de Dajla. 

     

  • Symboles de répression. Les murs de la honte

    Peu de symboles humilient et baissent la condition humaine autant que les murs de séparation. Ces constructions vont au-delà de la division géographique et croisent la ligne de l’idéologique, du culturel ou de l’humain. Ils ne sont pas peu nombreux, les exemples que l’histoire nous a laissés, du mur d’Adriano à celui de Berlin, des kilomètres impénétrables et étendus de pierre et de barbelés qui ont séparé des nations, des villages et même des familles entières. Aujourd’hui, et malgré la mauvaise publicité qu’ils portent pour les régimes prêts à les construire, ce type de murs est encore bâti partout dans le monde.

    (…)
     

    Le Sahara, territoire divisé

    Le conflit sahraoui compte depuis 1980 d’un élément peu connu. Le mur marocain, qu’en réalité c’est l’ensemble de huit constructions frontalières, sépare le Sahara occidental, territoire avec des espoirs d’indépendace, du reste du Maroc le long de plus de 2.500 kilomètres. Etant donné qu’il traverse une région inhospitalière, le mur marocain est un ensemble de barbelés, de fosses, de bunkers et de champs de mines qui empêchent les réfugiés de circuler en liberté. De cette façon, Rabat a réussi à limiter la mobilité du Front Polisario, le bras armé du mouvement indépendantiste. Le gouvernement de Mohamed VI défend l’existence de ce mur sous prétexte du maintien de la sécurité, de la lutte contre le trafic de drogues et d’armes et la protection de l’industrie minière et halieutique de la région.

    El Imparcial, 02/04/2010

  • Le président de la République appelle l’UE à sauver la vie des détenus sahraouis en grève de la faim dans les prisons marocaines

    Bir Lehlu (Territoires libérés), 01/04/ 2010 (SPS) Le président de la République, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz a appelé jeudi le président du Conseil de l’Europe M. Van Rumpuy à intervenir auprès des autorités marocaines pour sauver les vie des détenus politiques sahraouis en grève de la faim dans les prisons marocaines.


    M. Mohamed Abdelaziz tient le Maroc pour responsable des sévices physiques et psychologiques que subissent les détenus politiques sahraouis ainsi que leurs familles appelant l’Union Européenne (UE) à intervenir au plus vite pour mettre un terme à ces pratiques inhumaines contre la population du Sahara Occidental.


    Il a également exhorté l’UE à « sauver » la vie des détenus politiques sujets à un mépris total et exposés à la menace d’une mort certaine ».

    Le président de la République a mis en garde le président du CE contre la détérioration de la santé des détenus sahraouis qui souffrent de maladies chroniques suite aux complications de la grève entamée le 18 mars dernier par le groupe de Salé.

    « Leurs revendications sont simples, claires, justes et légitimes. Ils appellent à mettre un terme à une situation illégale en demandant un procès juste après 5 mois de détention injuste ou leur libération immédiate et sans conditions » a ajouté M. Abdelaziz.

    « 19 prisonniers sahraouis dans la prison marocaine de Tiznit observent depuis 11 jours déjà une grève de la faim illimitée en guise de solidarité avec leurs compagnons dans la prison de Salé pour le respect de leur dignité en tant que détenus politiques jetés dans les geôles marocaines pour leur positions et opinions en faveur de la cause sahraouie », a fait savoir le président sahraoui.

    « L’indifférence et le mépris du gouvernement marocain face à l’état grave des détenus en grève dans ses prisons en dépit de la justesse de leurs revendications relève de pratiques gravissimes à inscrire dans le registre des violations de droits humains dont les plus élémentaires, le droit à la vie et le droit d’expression », a-t-il insisté. (SPS)

  • Les rêves d’hégémonie marocaines ébranlés à jamais

    Il ne faut pas sous-estimer les ambitions des politiciens marocains, ambitions héritées de la défunte guerre froide qui ne rêvent que de gloire, n’ambitionnent que le triomphe, et dont la carrière dépend des succès militaires et des avantages matériels que leurs victoires apporteront à leur alliés pour s’imposer en tant que puissance régionale et devenir leur protégé comme c’est le cas d’Israel au Proche Orient. La classe politique, persuadée de la vocation régionale de Rabat, de sa majestas, est unanimement interventionniste. Le territoire du Sahara Occidental est certes, désertique, mais très riche en phosphate. Il regorge aussi d’autres minerais tels que le fer, le titane, et des pierres précieuses. La façade atlantique est l’une des plus poissonneuses du monde et la présence des ressources pétrolières au large de cette dernière est probable. Dans cette optique, Pour le Maroc, l’intégration du Sahara serait un apport économique de grande importance.


    Mais la guerre menée par le Front polisario a permis de contrecarrer les ambitions régionales du Maroc en l’obligeant à livrer une longue bataille au Sahara qui a épuisé toutes ses économies malgré les aides matérielles des EU et de la France, et le peuple sahraoui s’est avéré un adversaire qui a converti certains de ses rêves en cauchemars jusqu’au point que le président du Comité Al-qods soit obligé de demander l’intervention des israéliens pour la construction du mur de la honte. Peut-être même que certains fonds destinés à Al Qods ont été déviés pour pouvoir l’achever.

    L’indépendance de la RASD permettrait peut-être à l’Algérie (qui n’a jamais revendiqué ce territoire) d’obtenir l’accès à la côte atlantique mais elle aura surtout garanti l’inviolabilité du principe des frontières héritées du colonialisme qui constituent une véritable bombe à retardement. Si jamais ce principe n’est pas appliquée à la lettre, toutes les entités submergeraient en une seule guerre panafricaine. Il n’y a pas une seule tribu africaine qui ne soit divisée entre trois, quatre voire cinq pays limitrophes.

    Ces velléités du Maroc pour s’affirmer dans la région grâce aux atouts qui lui offrirait les ressources du Sahara Occidental le pousse à voir en Algérie son ennemi stratégique après sa victoire contre le terrorisme. Cette victoire qui a chamboulé la balance des forces jusqu’à l’élever au rang de première puissance régionale. C’est à ce moment-là qu’interviennent, comme dans les épisodes classiques de la guerre froide, les puissances alliés de l’adversaire qui ne veulent d’autre que lui grâce à sa soumission et sa discipline, toujours prêt à offrir des morceaux de sa terre pour leurs bases après que l’Algérie ait refusé. Alors, il faut affaiblir l’Algérie sur la scène internationale avec une éventuelle liste dite noire signée par un président noir et un hybride français qui refuse de reconnaître les méfaits du colonialisme.

    Pourtant aucun terroriste algérien ne figurait parmi les 19 auteurs des attentats commis aux Etats-Unis, et pareilles remarques devraient être faites à propos des attentats commis à Londres et à Madrid. Pourtant, les Algériens – tous les Algériens – sont considérés comme de potentiels terroristes lors des passages des frontières américaines et françaises. La présomption de culpabilité est tout à fait gommée devant celle de l’innocence. Le GSPC a beau affirmer qu’il représente Al-Qaïda dans tout le Maghreb, mais ce ne sont que les Algériens qui sont présumés terroristes lors du franchissement de ces mêmes frontières. L’affiliation du GSPC à Al-Qaïda est-elle crédible ? Pourquoi ne pas considérer qu’il s’agit d’une annonce suscitée, provoquée, programmée par celui qui, dans l’espace géopolitique auquel les autorités algériennes ne cessent pas de déclarer leur appartenance, nous considère comme son ennemi stratégique ? Si cette hypothèse peut recéler des éléments de sa validation – et peut-être que cela est plausible -, alors, nous comprenons pourquoi le président de la République avait réfuté toute existence sur le territoire national d’une internationale terroriste. D’abord, il s’agit d’affaiblir l’Algérie sur la scène internationale ; elle qui sûrement doit quand-même gêner la réalisation d’un dessein poursuivi dans la région. Il s’agirait également de créer un environnement international défavorable à l’Algérie qui sera considérée comme le foyer du terrorisme et comme incapable d’éradiquer celui-ci. Il s’agirait, alors, de placer notre pays dans la catégorie des cibles internationales dans le contexte où la guerre contre Al-Qaïda recommande de pourchasser celle-ci où qu’elle soit.


  • Rencontre des ex-soldats espagnols au Sahara

    Ils sont unis par leur expérience d’avoir fait le service militaire au Sahara Occidental, sans doute un ‘service militaire’ spécial qui fait des centaines d’histoires, autant que les quinze mois qu’ils ont dû passer dans une endroit lointain et souvent . Et c’est cette expérience qui les encourage à organiser des rencontres périodiques, comme celle qu’ils préparent déjà pour le 21, 22 et 23 mai à La Corogne (Espagne).

    Le coordonnateur de cette rencontre en Asturies est Pierre Hidalgo Alonso de Armiño, prêt à éclaircir n’importe question qu’on lui pose sur ce rendez-vous, bien qu’une page Web spéciale ait été créée à ce sujet : www.sahara-mili.net. Pour le moment il y a déjà plus de 150 enregistrés, prêts à partager pendant trois jours les expériences et les souvenirs d’un service militaire au Sahara qu’ils n’ont pas oublié et qu’aujourd’hui, 35 après, est occupé par le Maroc contre la volonté de ses habitants.

    Leur souvenir de ce peuple est plein de tendresse et d’affection, mais aussi de rage contre leur gouvernement et contre la communauté internationale qui regarde, sans réagir, la façon dont cette population est privée des plus élementaires droits sur le plan politique et humanitaire. 

    Photo : www.lasonet.net 

  • L’EUCOCO lance un appel de soutien aux prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim

    Bruxelles.-  La Task Force de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) a lancé jeudi à Bruxelles un appel urgent pour attirer l’attention de l’opinion publique belge et européenne sur la « situation précaire » des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim.


    « Alors qu’en Belgique et en Europe commence la période des vacances, ce qui nous permet de passer du temps en famille et avec des amis, la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental se détériore de plus en plus », déplore la Task force.

    Dans cet appel, signé par son président, Pierre Gallant, la Task Force exprime également sa solidarité pour la cause du peuple sahraoui, afin d’ »appuyer sa demande légitime pour la réalisation immédiate de son droit à l’autodétermination ».

    Elle « dénonce avec force l’attitude du gouvernement marocain et l’indifférence en ce qui concerne le sort de ces prisonniers politiques et leur état de santé physique et mental », et appelle les autorités marocaines à « organiser immédiatement des procès libres et justes pour ces prisonniers politiques et de garantir entre temps leur santé et leurs droits ».

    Enfin, elle appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à « inclure dans le mandat de la MINURSO l’observation, l’établissement de rapports et la protection des droits de l’homme au Sahara Occidental ».

    « Cette mission ne peut pas continuer à être la seule mission des Nations unies qui n’ait pas la protection des droits de l’homme dans son mandat », insiste-t-elle.

    Dans les prisons marocaines, 23 prisonniers politiques sahraouis ont commencé le 18 mars une grève de la faim, rappelle la même source, qui craint, vu leur état physique, que leur vie soit en danger.

    « Ces prisonniers politiques se trouvent dans les prisons de Sale et Tiznit, et leur seul +crime+ est leur demande de pouvoir vivre en dignité et avec le plein respect de leurs droits. Les motifs de leur emprisonnement sont purement politiques : leur engagement pour la cause sahraouie et la demande du droit à l’autodétermination pour le peuple sahraoui », a conclu la Task force. (SPS)

  • Dans les camps du Polisario (Reportage du Journal hebdomadaire)

    Par : Amal Lahbabi Baba Ali

    Sous un soleil de plomb, Abidin, 9 ans, enfile son cartable sur le dos et prend le chemin de l’école. Il est 16h. Les portes de son établissement ouvriront dans une demi-heure. Son école se trouve à une dizaine de minutes du «campement 27 février» où il vit avec ses parents dans une maisonnette de 3 chambres, en brique de terre. Comme tous les écoliers des campements du Polisario, Abidin fréquente l’école deux fois par jour. Les cours matinaux débutent à 7h30, avant que la chaleur ne devienne insupportable, et prennent fin vers 12h00. Le cours est entrecoupé d’une pause d’une demi-heure. «Comme ma maison est loin, mes amis et moi trouvons refuge sous un abri moins exposé au soleil, en attendant la reprise des cours», raconte cet enfant au teint mat et au regard vif. Le soir, les enfants quittent les bancs de l’école à 19h. Malgré leur jeune âge, les enfants sahraouis connaissent par cœur les chansons patriotiques, apprises à l’école. Ils sont prêts à les scander à tout moment. Mais il suffit d’un petit tour aux campements, où les graffitis à la gloire de la «patrie» et de la «liberté» sont légion, pour comprendre le degré d’engagement de chacun, tous âges confondus. Le système éducatif dans les campements est inspiré du modèle algérien. Le week-end commence jeudi après-midi et prend fin le vendredi soir. Seule exception, la langue étrangère des écoliers sahraouis est l’espagnol. Une langue qu’ils maîtrisent dès les premières années de l’école. A l’heure des classes, aucun enfant ne déambule dans les campements. Non seulement à cause de la canicule mais parce que l’enseignement est important dans les camps des réfugiés. D’ailleurs, à l’exception de la première génération de Sahraouis, difficile de tomber sur des illettrés. «Nous avons fait de l’éducation notre cheval de bataille», explique Khadija, institutrice. A défaut de collèges et de lycées aux campements, Abidin sera obligé, dans trois ans, de quitter le cocon familial, direction Alger. Il marchera sur les traces de ses deux sœurs aînées dont l’une sera bientôt magistrate, «après des années de dur labeur et de longues nuits sans sommeil», précise Khadija, sa mère. Celle-ci n’a pas fait de longues études. Elle a dû se contenter d’un baccalauréat pour répondre à l’appel du «devoir». «La révolution était à ses débuts et les campements avaient besoin d’instituteurs pour former les nouvelles générations. La mienne a rempli cette tâche», précise-t-elle.
    Salma, la quarantaine à peine entamée, est rentrée illico presto aux campements après avoir décroché sa licence en psychologie de l’université d’Alger. Cette mère de deux enfants, passionnée de cuisine marocaine, est très active dans les associations des campements. Sa cadette, une architecte diplômée des universités cubaines, n’a pas dérogé à cette règle. Les étudiants sahraouis ayant fréquenté les universités russes, algériennes, libyennes, cubaines et même syriennes savent que la destination finale n’est autre que… les campements. Ils sont architectes, magistrats, médecins, infirmiers, avocats et même archéologues… Les règlements veulent que la plupart d’entre eux travaillent sans contrepartie salariale. Car, mis à part le budget de fonctionnement alloué à chaque ministère s’élevant à 400 euros par mois, aucun fonctionnaire ne perçoit, en effet, de rémunération.

    Lire la suite