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  • Le Maroc négocie avec la junte militaire du Niger l’accueil de Tandja

    Peu de temps après le coup d’Etat du 18 février, et suite à la visite d’une délégation marocaine qui a rencontré la junte militaire, certaines sources ont dit que Mamadou Tandja pourrait être envoyé à l’exil au Maroc. Au fur et à mesure que la nouvelle trouvait écho dans les médias, le gouvernement de Rabat a été forcé à déclarer qu’il n’avait aucun plan dans ce sens.

    La captivité de Tandja suppose un risque pour l’image du nouveau pouvoir à Niamey qui ne sait pas quoi faire avec le puissant leader précédent. Mais le Maroc est un partenaire facile pour demander cette faveur. Le royaume est connu pour avoir accueilli généreusement des dirigeants africains délogés et en plus c’est le seul pays africain qui n’est pas membre de l’Union Africaine. Celle-ci est à l’origine de plus en plus de problèmes pour la junte de Niger. A titre d’exemple, hier, le leader du corps de paix et de sécurité Ramdane Lamamra a exigé la libération de Tandja. « C’est une source constante de préoccupation pour l’Union Africaine. C’est autant une obligation morale que politique », a dit Lamamra après la réunion du Conseil de la Paix et la Sécurité de l’Union Africaine à Addis Abeba.

    Hier, Mohamed VI a reçu à Tétouan une délégation de haut niveau de la junte militaire, en présence de son Ministre des Affaires Etrangères, Taib Fassi Fihri. La délégation du Niger était dirigée par le colonel Hassan Moussi, membre influent de la junte, le lieutenant-colonel Chaibou Idrissa et le ministre de l’Education au Niger, Mahamane Laouali Dan Dah, en qualité de porte-parole du leader de la junte et président Salou Djibo.

    Convaincre le roi de Mohamed VI d’accueillir Tandja ne sera pas une tâche difficile. Il suffit de soutenir ses thèses pour l’annexion du Sahara Occidental pour obtenir tous ses faveurs.

  • Des instances latino-américaines des droits de l’homme condamnent la répression marocaine contre les sahraouis

    Chahid ElHafed.- Plusieurs instances activant dans le domaine des droits de l’Homme en Amérique Latine ont condamné la répression exercée par les autorités d’occupation marocaines dans les villes occupées d’El Aaiun et de Dakhla.

    Dans un communiqué parvenu à SPS, la Coordination populaire des droits de l’homme à Panama a dénoncé les actes de répression commis contre un groupe de militants et de manifestants sahraouis dans les villes occupées d’El Aaiun et de Dakhla.

    Cette instance humanitaire a appelé le gouvernement marocain à respecter la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et la communauté internationale à condamner le gouvernement marocain pour les dernières violations commises à l’encontre du peuple sahraoui en exerçant une pression sur Rabat pour l’amener à respecter les libertés et les droits de l’homme au Sahara Occidental et libérer les prisonniers politiques sahraouis.

    A Buenos Aires, capitale de l’Argentine, la Conférence internationale des droits de l’homme et de la démocratie a condamné « la répression barbare » subie par les citoyens sahraouis à El Aaiun lorsqu’ils avaient reçu un groupe de militants des droits de l’hommes venus des camps de réfugiés sahraouis et des territoires libérés de la RASD.

    Les conférenciers ont écouté une communication de l’ambassadeur sahraoui chargé de mission, M. Mohamed Salem Hamada qui a informé les personnes présentes des actes de répression ayant ciblé les manifestants sahraouis à El Aaiuun et Dakhla, a indiqué la Représentation du Front Polisario en Argentine.

    D’autre part, le parlement chilien a « vigoureusement » condamné les actes de violence commis par les forces d’occupation marocaine dans ces deux villes, selon un communiqué de la mission sahraouie au Chili.

    Les parlementaires chiliens ont exprimé leur « stupéfaction » après avoir visionné « des photos atroces » retransmises par les médias internationaux appelant le gouvernement chilien à « agir » immédiatement et à demander à Rabat des explications sur « ces actes barbares » commis contre les sahraouis notamment les militants des droits de l’homme, rappelle-t-on.

    Ils ont également appelé leur gouvernement à informer toutes les organisations -notamment celles dont le Chili est membre- des violations commises contre les droits de l’homme et qui ont fait des victimes parmi les détenus d’opinion dans les prisons marocaines. (SPS)

  • Le Parlement péruvien condamne la répression  »brutale » marocaine dans les territoires occupés du Sahara Occidental

    Lima, 12/03/2010 (SPS) Le Parlement de la République du Pérou a condamné jeudi dans une motion la « brutale » répression marocaines dans les territoires sahraouis occupés, appelant le Gouvernement de son pays de solliciter auprès de l’ONU, l’envoi « en urgence » d’une mission pour enquêter sur les violations des droits humains commises par le Maroc contre les civils sahraouis dans les zones occupées du Sahara Occidental.

    Le Parlement péruvien a « approuvé » jeudi dans une session plénière sa condamnation des incidents « du 8 et 9 mars dans les villes occupées de Dakhla et El Aaiun » dans lesquels la police marocaine aurait « brutalement réprimées » les civils sahraouis qui venaient accueillir des militants des droits humains de retour d’une visite aux camps de réfugiés sahraouis.

    La motion, déposée par 12 députés de différentes formations politiques, demande également au président de la République, « d’exprimer au royaume du Maroc sa profonde préoccupation face à la brutale répression contre la population sahraouie dans les territoires occupés » du Sahara Occidental.

    Elle exige enfin, le respect total des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental et l’ »urgence » de la mise en place d’un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc. (SPS).

  • Le président sahraoui interpelle l’Onu pour la protection des civils sahraouis dans les territoires occupés

    Bir Lahlou.- Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a appelé mercredi dans une lettre au Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, afin d’ »intervenir en urgence » pour la protection des citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés du Sahara Occidental, contre la répression pratquée par le Maroc.

    « L’Etat marocain poursuit sa politique d’intransigeance, la violation des exigences du droit international et du droit international humanitaire, en plus de sa campagne permanente de la répression et l’intimidation » dans la partie occupée du Sahara Occidental, a écrit le président de la République dans sa lettre à Ban, après l’intervention sauvage des forces marocaines contre une manifestation pacifique à El Aaiun, faisant plusieurs blessés dont des défenseurs sahraouis des droits humains. .

    « La récente intervention brutale de la police marocaine au cours d’une manifestation pacifique dans les villes occupées d’El Aaiun et Dakhla, prouve de la brutalité des autorités marocaines contre les Sahraouis qui appellent pacifiquement au droit de leur peuple à l’autodétermination », a assuré M. Abdelaziz, dans sa deuxième lettre en moins de 48 heures, dont une copie est parvenue à SPS.

    Le président de la République, a déploré que la répression perpétrée par la police marocaine contre une manifestation pacifique dans la ville occupée de Dakhla, s’est déroulée le jour de la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars.

    « La nuit de mardi a mercredi, une manifestation pacifique s’est déclenchée à la ville d’El Aaiun, en particulier dans le quartier légendaire, Hay Maatala, exigeant l’autodétermination du peuple sahraoui, la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis, le respect des droits de l’homme et la fin du pillage intensif des ressources naturelles du Sahara Occidental » a indiqué le président de la République.

    « En moins d’une heure, les citoyens sahraouis, dont un groupe de militants des droits de l’homme qui vient de rentrer d’une visite familiale dans les camps de réfugiés sahraouis. Ils furent surpris par une aveugle et violente répression de plusieurs forces tyranniques marocaines conduite par le tortionnaire, Khaled Touhima, pour disperser les manifestants », a-t-il ajouté.

    « Nous réitérons notre demande que vous assumez la pleine responsabilité de l’Organisation des Nations Unies en vue d’assurer la sécurité et la sûreté et les libertés des citoyens sahraouis pacifiques et sans défense, dans un territoire se trouvant sous la tutelle de l’ONU en attente de décolonisation », par la voie d’un référendum qu’elle avait promis d’organiser depuis plus de 18 ans, a souligne le président de la République.

    Selon la lettre du président de la République, cette intervention a fait au moins 16 blessés, citant un premier bilan, il s’agit de : Brahim Sabbar, secrétaire général de l’Association sahraouie des victimes des graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain (ASVDH), qui a de larges contusions sur la tête, Asfari Ennemoser président du Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’homme dans le Sahara Occidental (CORELSO) endure des blessures à la tête au visage et sur le dos.

    Ahmed Sbai Secrétaire général du Comité pour la protection des prisonniers sahraouis, Izana Ameidane militante des droits de l’homme, souffrent des blessures dans différentes parties du corps, alors que Ahmed Hammia défenseur des droits humains, a été blessé au dos.

    Quant à Dagna ElMoussaoui, elle a perdu deux dents et a été blessée sur la tête et sur d’autres parties du corps, Mariam Amghaizlat, a été tabassée sur le visage, ainsi que Houda Mena, Hayat Rgaibi et Dahba Ayach.

    D’autre part, plusieurs domiciles sahraouis situés dans le quartier Hay Maatala, demeurent assiégés par les forces d’occupation marocaines, notamment les familles de Habib Ould Mohamed Fadel, Hamdi Ould Moulay, Aziz Wadadi.

    « Nous vous renouvelons notre appel afin d’intervenir immédiatement auprès de l’Etat marocain à mettre fin à cette odieuse campagne de répression, qui s’est accrue ces jours-ci, la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis, la divulgation du sort de plus de 500 civils disparus et 151 prisonniers de guerre sahraouis, et arrêter immédiatement le pillage de la richesse des ressources naturelles du Sahara Occidental », a conclut le président de la République sa la lettre à Ban Ki-Moon. (SPS).

  • L’AARASD dénonce « vigoureusement » la répression des populations sahraouies dans les territoires occupés

    Paris, 11/03/2010 (SPS) L’Association des amis de la RASD (AARASD) a dénoncé jeudi « vigoureusement » la vague de répression qui s’est abattue sur les populations sahraouies des territoires occupés par le Maroc, après le retour à El Aaiun des onze défenseurs des droits de l’homme après leur visite dans les camps des réfugiés sahraouis.

    « L’AARASD dénonce vigoureusement cette nouvelle atteinte aux droits de l’homme et ce déni de toute expression démocratique à l’encontre des militants et défenseurs sahraouis des droits de l’homme », a souligné dans un communiqué la Secrétaire générale de cette ONG, Mme Régine Villemont.

    L’ONG française a indiqué que « deux de ses membres qui ont été depuis le début aux côtés de ces onze militants, ont pu témoigner avec émotion de leur stupeur face à la brutalité de la répression d’une manifestation pacifique, simplement destinée à réclamer l’application d’un droit reconnu par la Communauté internationale ».

    L’AARASD, tout en témoignant son soutien aux victimes de la répression et à leurs familles, « constate que l’heure n’est plus aux déclarations de principe et aux engagements de fin de conférence sans effet sur le terrain mais à la fermeté ».

    « La Communauté internationale doit se donner les moyens de protéger la population civile sahraouie en élargissant le mandat de la MINURSO à la surveillance effective du respect des droits de l’homme et en mettant le Maroc en situation de respecter au Maroc comme au Sahara Occidental, ses engagements internationaux » souligne-t-on dans le communiqué, précisant qu’il s’agit là d’une « première étape pour qu’enfin le référendum d’autodétermination devienne possible et permette au dernier peuple colonisé d’Afrique de choisir librement son destin ». (SPS)

  • La délégation des militants sahraouis des droits humains poursuit sa tournée dans les villes occupées du Sahara Occidental

    El Aaiun (Territoires occupés) .- Une délégation des militants sahraouis des droits humains poursuit sa tournée dans les villes occupées du Sahara Occidental, après avoir effectué une visite de plus d’une semaine aux camps de réfugiés sahraouis et aux territoires libérés de la RASD où elle a participé au 34ème anniversaire de la proclamation de la République sahraouie, a-t-on appris de source proche de la délégation.

    La délégation s’est dirigée mercredi soir vers la ville de Boujdour, deuxième étape après sa réception en héros à la ville d’El Aaiun où elle a tenue des entretiens avec des militants sahraouis des droits humains et des citoyens dans la capitale occupée du Sahara Occidental.

    Les entretiens ont eu trait aux festivités du 34ème anniversaire de la RASD, la situation dans les camps de réfugiés sahraouis et les derniers développements de la question du Sahara Occidental.

    Elle a également exprimé sa solidarité avec les mères de 15 jeunes sahraouis enlevées depuis décembre 2005 par ‘Etat marocain, réaffirmant sa détermination à poursuite de la résistance pacifique jusqu’au recouvrement du peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Parmi cette délégation, cinq membres ont été blessées mardi durant l’intervention brutale des forces marocaines pour réprimer une manifestation pacifique organisée à l’occasion du retour de la délégation.

    La délégation composée de 11 membres, regroupant les différentes villes des territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, est dirigée par l’ex prisonnier politique et disparu, Brahim Sabbar, Naama Asfari, en plus d’autres militants et ex-détenus, Lamjaid Sidahmed, Ahmed Sbai, Brahim Ismaili, Atikou Baray, Mohamed Tahlil, Mbarkalina Baali accompagnée de sa fillette, (Aza Saleh), Yzana Ameidan, Banka Cheikh et Hamia Ahmed Mussa, rappelle-t-on

    Une autre délégation de 7 membres, qui s’était rendue en octobre dernier aux camps de réfugiés sahraouies pour visiter ses proches a été arrêtée à son retour à l’aéroport de Casablanca et transférée à la prison de Salé. Elle est menacée de comparaître devant une cour martiale marocaine, dont la date n’a pas encore été déterminée.

    La seule femme dans cette délégation, Degja Lechgar a été récemment mise en liberté provisoire en raison de son état « critique » de santé à cause des dures conditions dans lesquelles elle se trouvait aux côtés des prisonnières de droits communs, rappelle-t-on, encore.(SPS)

  • L’Observatoire de Badajoz dénonce la répression marocaine contre les manifestants sahraouis à El Aaiun

    Badajoz.- L’Observatoire pour les droits de l’homme l’illustre collège des avocats de Badajoz a dénoncé et condamné « fermement » l’intervention brutale de la police marocaine ayant fait des graves blessures à plusieurs citoyens sahraouis dont des défenseurs des droits humains à la ville occupée d’El Aaiun, selon un communiqué parvenu à SPS.

    Des observateurs internationaux qui avaient accompagné le groupe de 11 militants à leur retour dans les territoires occupés, après une visite aux camps de réfugiés sahraouis, ont été témoins à cette violation flagrante des droits de l’homme et ont qualifié cette action policière contre la population sahraouie civile sans défense, « de grave et injustifiable », a précisé la même source.

    Les observateurs sont, Javier Arias de l’Observatoire de Badajoz, Cristina Martínez Benítez de Lugo, avocate de Madrid, et les observateurs civils, M. Angels Mosequí Figueras de Catalogne, Joëlle et Rémond de France.

    Les forces d’occupation du Maroc se sont attaqués de façon « brutale et violente » contre les civils sahraouis qui avaient pris les rues pour célébrer le retour des 11 militants des droits de l’homme, après une visite de quelques jours aux camps de réfugiés sahraouis pour prendre part au 34ème anniversaire de la proclamation de la RASD, ont indiqué les observateurs cités par la même source.

    Parmi les blessés, le communiqué cite, Brahim Sabbar, secrétaire général de l’Association sahraouie des victimes des graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain (ASVDH), souffre de contusions sur sa tête, Ennaama Asfari, Coprésident du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara Occidental (CORELSO) blessé à la tête, au visage et sur le dos, Ahmed Sbai, Secrétaire général du Comité pour la protection des prisonniers sahraouis.

    Yzana-Ameidan militant des droits de l’homme et membre du Groupe des 11, endure plusieurs blessures dans différentes parties du corps, Hammia Ahmed, défenseur des droits humains, blessé au dos, Dagna Moussaui a perdu deux dents et des contusions sur sa tête et des contusions sur d’autres parties du corps, Mariem Amghaizlat, souffre des coups sur le visage, ainsi que les citoyennes sahraouies, Manna Hadi, Hayat Rgaibi et Dahba Ayach. (SPS)

  • Témoignage d’un jeune sahraoui

    Torturé, déshonoré et emprisonné à tort par le régime marocain

    Cela, à tout état de faits, ne peut suffire pour combler son altesse, roi d’un royaume colonialiste qui se refuse à toute négociation concrète s’agissant du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, en dépit de toute pression internationale, en premier lieu, des Nations Unies.
    La tragédie du peuple sahraoui pourrait presque s’ajouter aux livres d’histoire traitant des génocides vécus par l’humanité depuis la nuit des temps. On croyait avoir fermé le chapitre des colonisations depuis un demi-siècle déjà. Bien loin de croire en des jours meilleurs, il est évident que l’homme ne peut assoupir son désir d’asservir l’autre, de le dominer, peu importe son identité et les moyens pouvant être utilisés dans cette sale entreprise.
    En effet, les souffrances du peuple sahraoui se poursuivent au jour le jour. L’exemple de ce témoignage recueilli dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, ne peut que bouleverser l’être humain, le choquer au point de ne pas y croire. Pourtant les faits sont-là et parlent d’eux-mêmes.
    Le jeune sahraoui, Mohamed Salem Bouamoud, victime du régime marocain, témoigne de son vécu, des souffrances endurées durant son incarcération et bien avant son jugement. Le jeune est l’une de ces victimes en masse que le régime colonial a arrêté, sans motif consistant, torturé puis mis en prison à tort. Ils sont nombreux d’ailleurs, à vivre cette situation quotidiennement dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Leur seul crime : avoir manifesté leur désir d’autodétermination. Ainsi, Mohamed a été arrêté suite à une manifestation organisée à l’Ayoune, dans les territoires occupés. De son témoignage, il raconte que les éléments du makhzen ont pénétré dans sa demeure après avoir forcé la porte. Il a été mis à genoux, menotté, frappé devant l’ensemble de sa famille. Pire encore, il a été forcé d’assister à la scène la plus inhumaine qui puisse être infligée à un être humain. Les policiers marocains, raconte-t-il, « ont violé sa sœur »et l’ont obligé à voir, de son propre vivant, cette situation qui plus est des plus ignobles.
    Conduit au commissariat, explique-t-il, les éléments du Makhzen, le torturèrent atrocement. Ligoté, accroché au mur, mis à nu, son honneur a été blessé. Battu à mort, les services marocains l’ont sodomisé pour le pousser à parler. Mais parler pour dire quoi ? Parler de détails dont il ignorait tout ? Désireux de connaître les commanditaires et principaux dirigeants du Polisario sur les territoires occupés ? «Ils m’ont obligé à signer un procès verbal rédigé par eux, où il est fait mention de certains noms que je ne connaissais que de réputation » a-t-il indiqué. La tête baissée, son regard attristé au point d’en verser toutes les larmes de son corps. Des larmes qu’il aurait tellement aimé verser, mais qu’il ne pouvait.
    Tous les moyens semblent bons au pouvoir colonial marocain pour faire taire la résistance du peuple sahraoui. Allant des coups de poings, passant par la torture jusqu’au pire des moyens imaginables. Des moyens dignes d’un film hollywoodien.
    Lors de son témoignage, Mohamed nous montre la photo de sa sœur violemment frappée. Ce sont-là, les quelques cas, dont l’image a pu franchir le mur du silence vu que le Makhzen, a-t-il indiqué, menace de répression les victimes ainsi que leur familles si ces images sont diffusées sur Internet.
    Il figure parmi l’une de ces nombreuses victimes des arrestations politiques perpétrées au quotidien par le Maroc au su et au vu de tous. Les séquelles physiques disparaîtront, le temps les guérira certes, mais qu’en sera-t-il de ces autres séquelles non physiques que pas même la magie d’antan ne pourrait guérir?
    Mohamed Salem Bouamoud raconte
    Témoignage d’un revenant du «Cimetière de vivants »
    Ce témoignage repris intégralement par El Djazair.com révèle l’atrocité du drame infligé par le Makhzan aux sahraouis osant défendre et revendiquer leur droit à la liberté et à l’autodétermination.
    Mohamed Salem Bouamoud, persécuté à plusieurs reprises et n’ayant pas pu se soigner dans les territoires occupés. Il est donc venu aux camps de réfugiés pour se faire soigner :
    « Je suis venu des territoires occupés en passant par la Mauritanie, fuyant la répression marocaine, et pour me soigner des séquelles de la torture et du traitement que j’ai subi durant les différentes phases de ma détention. J’ai donc fuis parce qu’il n’y a pas de possibilité de se soigner et en plus j’avais peur qu’il m’injecte une quelconque maladie, le sida ou autres. Cette pratique courante à laquelle s’apprêtent les services marocains du coté des territoires occupés, est infligée aux jeunes participant aux différentes manifestations organisées.
    J’ai été arrêté le 21 mai 2005, lors d’une manifestation qui a eu lieu juste au début de l’Intifada pour l’indépendance, ayant pour objectif de demander le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Cette Intifada s’est poursuivie et il y a eu de nombreuses arrestations, dont celles d’Aminetou Haida, Ennaâma Asfari et bien d’autres encore.
    Nous avons déclenché l’Intifada en 2005 qui se poursuit encore, en dépit de la forte présence militaire et sécuritaire dans les territoires occupés qui dépasse de loin celle dans les villes marocaines, vu qu’il y a un appareil répressif spécial pour le peuple sahraoui.
    Au cours de la première détention, ils ont enfoncé la porte, tabassé ma famille et humilié ma mère et mes sœurs à mort. Ma sœur est restée 15 jours sans pouvoir parler des suites de cette agression.
    Ils m’ont pris de la maison. Les yeux bandés et menottés par la Police Judiciaire marocaine, j’étais conduit à un centre où il y avait beaucoup de gens dont j’entendais les cris. Par la suite, ils m’ont déshabillé complètement.
    Je vous raconte des faits impossibles à exprimer. C’est tellement difficile pour moi. Il n’y a ni organisation, ni presse, ni autres organismes pouvant relater ce que nous avons pu vivre dans le silence total.
    « C’est une cause noble que nous défendons et ces tortures ne m’arrêteront pas »
    Ce que j’ai vécu était horrible. On me mettait un plastique sur la tête jusqu’à m’asphyxier et quand ils sentaient que je ne respirais plus, ils lâchaient un peu du leste. C’était une souffrance intolérable. Au même temps, on m’a ligoté les mains et les pieds, me mettant une barre entre les pieds et me suspendant en haut, à tel point que les douleurs au niveau de mon dos devenaient insupportables. Ils utilisaient le bâton pour me pénétrer. Cette pratique est utilisée aussi bien pour nous les hommes que pour les femmes détenues. Elle sont d’ailleurs nombreuses à vivre cette situation.
    Ils m’ont interrogé des nuits durant pour savoir qui a organisé ces manifestations et qui nous soutenait, nous fournissait les drapeaux. Je répondais que c’était par notre propre conviction et que les drapeaux, nous les avons confectionnés nous-mêmes. A ce moment-là, ils se sont mis à me torturer pour que j’apprenne l’hymne national marocain et pour que je ne cite plus le Polisario, chose que je ne pouvais pas concevoir en dépit de toutes les tortures infligées.
    Nous avons passé trois jours de torture continue sans rien manger ni boire. ils n’ont pas cessé de nous insulter et de nous tabasser à coups de poing à la figure. Au terme de quelques jours, assis à une table, ils ont eux-mêmes préparé un procès verbal qu’ils nous obligeaient à réciter reconnaissant que Ahmed Hamada, le défenseur des droits de l’homme et Aminetou Haidar, nous donnaient les drapeaux et l’essence pour les manifestations. Des personnes que je connaissais uniquement de nom et que je n’ai jamais rencontrées.
    Le dernier jour, nous avions été présentés au juge d’instruction dans une salle où il n’y avait ni avocats ni autres personnes pouvant nous défendre, c’était un Lundi. Les avocats venus, ils ont demandé le report de l’audience pour le jeudi qui suivait. Nous étions face au juge alors que nous ne savions rien du contenu du procès fabriqué en toutes pièces mais que nous avons signé forcés. Ils nous ont reconduits à la prison Noir que j’appellerai « Le cimetière des vivants ».
    Nous étions dans une toute petite pièce qui contenait 120 prisonniers. Vu le manque de places, on dormait dans les toilettes, une misère atroce. Une fois le jeudi arrivé, le jour du jugement, la cour nous a condamné à 15 ans de prison ferme, pour un crime que nous n’avions pas commis. 20 ans de réclusion était la peine la plus minime. Après avoir été reconduits dans la prison Noir, notre situation empirait et devenait de plus en plus grave. C’est ce qui nous a amené à organiser plusieurs grèves de la faim dont la plus longue était de 52 jours. Vu les conditions d’hygiène désastreuses dont lesquelles nous avions entamé nos grèves de faim, notre état physique se dégradait d’une manière accélérée.
    Des suites des grèves de la faim et vu notre situation qui empirait de jour en jour, nous avions introduit des recours auprès de la cour qui a réduit notre peine à trois années de prisons. C’est grâce à la pression de nombreuses organisations internationales que nous avions pu arracher cette réduction de peine, notamment avec le soutien et l’action de l’association marocaine des droits de l’homme et d’autres organisations.
    Aujourd’hui, je suis sorti en gardant des séquelles et je tiens à remercier le gouvernement du RASD et aussi le gouvernement algérien pour son soutien inconditionnel et son aide. Esspérons que nous pourrons lui rendre ne serait-ce que le peu, de ce qu’il a donné au peuple sahraoui.



    Source : Eldjazair.com
  • « L’UE a raté une occasion avec le Maroc »

    Interview avec Rafael Bustos, coordinateur pour Maghreb-Moyen Orient de la Fondation Alternatives

    TRINIDAD DEIROS – Madrid – 11/03/2010 

    Raphaël Bustos et Irene Fernández -Molina sont les auteurs d’un mémorandum de l’Observatoire de Politique Extérieure (OPEX) de la Fondation Alternatives dans lequel le statut avancé Union Européenne-Maroc est analysé. Un traitement privilégié pour Rabat dont la consécration a eu lieu le week-end passé au sommet de Grenade. Dans le mémorandum d’OPEX on assure que l’Europe « a raté une occasion précieuse pour faire pression et pour exiger des réformes significatives des institutions marocaines en échange de la concession d’un statut privilégié, en incluant dans le nouveau cadre contractuel des compromis concrets, des délais et des critères d’évaluation ».

    Nous croyons que ce qui manque dans ce statut est le fait d’avoir raté l’occasion d’inclure une clause de conditionnalité démocratique qui aurait servi à exiger des réformes en échange du traitement privilégié établit par le document. Même dans l’accord d’association avec le Maroc de 1995-96 cette clause existe, bien qu’elle n’ait jamais été invoquée. Dans le texte du statut, cette conditionnalité n’est même pas mentionnée. Le ton général est un éloge.

    L’UE renonce-t-elle à promouvoir la démocratie dans ce pays ?

    L’approche qui prévaut dans le statut est que la démocratie arrive par une espèce de symbiose, par contact. Comme si la proximité à l’Europe produisait un effet graduel indirect. Ce point de vue évite les sujets de conflit comme le manque de respect des droits humains.

    Comment interprétez-vous les critiques de Van Rompuy, le président de l’UE, au Maroc concernant la question des droits humains ?

    Je crois que le discours de Van Rompuy n’a pas été mauvais et qu’il était correct. Cependant, ses mots n’ont pas eu forme dans la déclaration finale, dont le ton est positif.

    Son rappel à l’ordre a-t-il été seulement en mots ?

    Il est possible que ce soit une manière de se soigner dans la santé de l’UE, en prévision de ce dont l’arrivée était connue, et ainsi éviter des critiques. Ils savaient qu’il allait y avoir des manifestations des saharauis, des agriculteurs, aussi des deux journalistes qui ont dénoncé la répression de la presse au Maroc (Ali Amar et Ali Lmrabet).

    Ce statut donne-t-il un traitement si favorable au Maroc comme on dit ?

    En réalité, le statut est une feuille de route pour l’avenir. Pour le moment ce n’est qu’un document politique, et en tant que tel, il n’est pas contraignant. Actuellement, cet accord ne représente pas encore des nouvelles relations contractuelles avec l’Union Européenne.

    D’autres pays, comme l’Algérie, peuvent-ils se sentir offensés ?

    Je ne crois pas que l’Algérie soit très préoccupée; ce qu’ils veulent c’est quelque chose de différent. D’abord, ils n’ont pas besoin d’argent, Alger ne tolérerait pas non plus la supervision, même si elle seulement technique, de ses institutions qui reprendrait un statut similaire à celui de son voisin. De plus, le Maroc n’est pas le premier pays auquel on donne un traitement de faveur.

    Mais il a été présenté ainsi.

    Le Maroc non seulement n’est pas le premier pays qui obtient une relation spéciale, mais il n’est pas non plus l’État le plus favorisé par l’UE, quel que soit le nom donné à l’accord. Par exemple, en ce qui concerne la mobilité et l’intégration dans les agences européennes, Israël jouit de meilleures conditions. Le problème est que si un statut spécial est donné à l’Ukraine, à la Jordanie, au Maroc, et à d’autres pays, le concept de traitement préférentiel est dévirtualisé.

    Ce statut a été promu par la France et l’Espagne.

    La politique européenne en Méditerranée est la projection des politiques nationales avec une tenue communautaire. Le Statut pèche de trop d’intérêts bilatéraux, ce qui provoque certaines contradictions. 

    PUBLICO

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Algérie

  • Violente intervention de la police marocaine contre des manifestants sahraouis à El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés).-  Les forces de sécurité marocaines sont intervenues violemment mardi soir pour réprimer une manifestation pacifique organisée à l’occasion de l’arrivée de la délégation des militants sahraouis des droits de l’homme après leur retour d’une visite aux camps de réfugiés et pour dénoncer les crimes perpétrés par l’occupation marocaine du Sahara Occidental, a-t-on appris de sources concordantes sur place.

    Les manifestants qui scandaient des slogans réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénonçant les violations des droits humains dans les territoires occupés et le pillage systématique des ressources naturelles par le Maroc, ont été violemment réprimés par les forces d’occupation marocaines, causant plusieurs blessés dont des activistes des droits humains, particulièrement le président de l’ASVDH, Brahim Sabbar, selon les mêmes sources.

    D’après un premier bilan du ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés, huit personnes ont été grièvement blessées et une autre arrêtée : il s’agit de, président de l’Assiation des victimes des graves violtaions des droits humains commises par l’Etat marocain(ASVDH), Brahim Sabbar, le coprésident du comité pour le respect des libertés au Sahara Occidental (CORELSO), Ennaama Asfari, Ahmed Sbai, Yzana Ameidan, Houda Mena,Dahba Ayachi, Hayat Rgueibi, alors que le président du comité local de l’ASVDH à Boujdour, Mohamed Tahlil a été arrêté à son arrivée à cette ville occupée.

    Selon les mêmes sources la ville occupée d’El Aaiun se trouve sous un état de siège sécuritaire, notamment les quartiers majoritairement peuplées par les Sahraouis, à l’instar du quartier légendaire Hay Maatala, afin d’empêcher d’éventuelles manifestation en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui ou l’indépendance du Sahara Occidental.

    La délégation de militants sahraouis des droits humains était arrivée dimanche soir à la ville occupée d’El Aaiun, après une visite qui l’a conduite aux camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés de la RASD pour prendre part au 34ème anniversaire de la proclamation de la République sahraouie.

    La délégation était composée de 11 membres, regroupant les différentes villes des territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, dirigée par l’ex prisonnier politique et disparu, Brahim Sabbar, Naama Asfari, en plus d’autres militants et ex-détenus, Lamjaid Sidahmed, Ahmed Sbai, Brahim Ismaili, Atikou Baray, Mohamed Tahlil, Mbarkalina Baali accompagnée de sa fillette, Aza Saleh, Yzana Ameidan, Banka Cheikh et Hamia Ahmed Mussa, rappelle-t-on. (SPS)