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  • Hausse de la pédophilie au royaume de Mohamed VI

    L’augmentation du nombre d’agressions sexuelles sur les enfants au Maroc est «effarante», selon l’ONG marocaine «Touche pas à mon enfant», qui cite un taux de progression «choquant et dangereux» par rapport à 2007. L’association affirme avoir recensé 306 cas d’agressions sexuelles sur des enfants en 2008, un chiffre six fois supérieur à celui contenu dans un document de la «Coalition contre les abus sexuels sur les enfants» (collectif d’ONG des Droits de l’Homme) pour le premier semestre 2007.
    Dans un rapport rendu public le 19/05/2008, «Touche pas à mon enfant» souligne que «les cas déclarés par les familles des victimes (…) ne constituent qu’un infime pourcentage des abus commis». Cela s’explique, ajoute l’ONG, par «la sensibilité de cette question au sein d’une société conservatrice comme la nôtre».
    «Les agressions sexuelles sont, au Maroc, comme dans beaucoup d’autres sociétés, entourées d’une chape de silence quasi total» car elles sont considérées comme «un sujet tabou», note le rapport, et «même les victimes des sévices sexuels et leurs proches n’osent pas en parler».
    L’augmentation des chiffres déclarés de la pédophilie au Maroc ne signifie pas une augmentation des victimes mais (le fait) qu’on est en train de casser des tabous», a pour sa part relativisé la ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité Nouzha Skalli.
    «La pédophilie a toujours existé au Maroc, a-t-elle déclaré à l’AFP. Le fait qu’elle soit révélée au grand jour par les medias et les ONG (…) ne signifie nullement une augmentation directe du nombre des victimes de la pédophilie».
    Selon Najat Anwar, présidente fondatrice de l’ONG, «l’augmentation des chiffres de la pédophilie en 2008 est due au développement d’Internet, de la persistance du phénomène des ‘petites bonnes’ et au tourisme sexuel». «Les données du rapport ont été recueillies par l’Association, a-t-elle insisté dans un entretien à l’AFP, et ne reflètent en aucun cas la réalité au Maroc. Ce ne sont que les cas que l’association a rencontrés».
    «Les enfants issus de familles marocaines pauvres sont la cible la plus exposée et convoitée des agressions», ajoute ce rapport, le premier du genre depuis la création de «Touche pas à mon enfant» en 2004.
    Il apparaît également que les filles «sont plus exposées aux agressions sexuelles que les garçons» et que la tranche d’âge la plus vulnérable est celle des 0 à 8 ans, selon l’étude. Les agressions «ont souvent lieu dans le milieu familial» et en des endroits réputés sûrs comme la maison, l’école ou un club sportif. «Les grandes villes sont les foyers des agressions et exploitation sexuelles sous toutes leurs formes en raison du tourisme sexuel, du travail des enfants, de la croissance du nombre d’enfants abandonnés», indique encore le rapport. «Touche pas à mon enfant» estime que «les faibles sanctions» prises par la justice à l’encontre des agresseurs d’enfants «encouragent la pérennité des agressions». L’ONG recommande «une implication des autorités compétentes, telles que la police et autres organismes» ainsi que «l’adoption de lois adaptées pour éradiquer ce phénomène».
    «Touche pas à mon enfant» appelle aussi au «renforcement des sanctions» dans la législation pénale marocaine. Ce genre de comportement est monnaie courante, explique Najat Anouar, présidente de l’association « Touche pas à mon enfant » aux journalistes français. Et d’ajouter : « Pour l’heure, la police marocaine procède à des arrestations efficaces mais ce n’est pas assez. Pis encore, les procédures contre les étrangers restent très rares, du fait que les autorités craignent de porter préjudice au tourisme en ternissant la réputation du pays. » Là où le bât blesse, c’est que des associations qui oeuvrent pour sauver les enfants marocains de la dépravation existent, mais elles restent impuissantes toutes seules face à cette situation alarmante. Il est grand temps de sortir la ville ocre et Agadir de la débauche patente qui y sévit en se prémunissant d’outils juridiques à même de combattre ces abus et vices.
    La réalité vécue par les enfants marocains issus de familles citadines ou rurales défavorisées est donc bien éloignée de l’idéal énoncé par l’ONU. La violence, les enfants la subissent sous plusieurs formes : selon l’Organisation Internationale du Travail, le Maroc reste aux côtés de la Chine et de l’Inde « l’un des pays présentant les pires formes de travail des enfants ». Leur nombre est évalué à 600.000, dont l’âge s’échelonne entre 6 et 15 ans. les salaires se situent en dessous de toutes les normes, les heures ne sont aucunement réglementées. Les garçons occupent des emplois dans les commerces ou des entreprises.Les filles sont employées dans le textile et de nombreuses autres, entre 7 et 10 ans, recrutées dans les campagnes et littéralement achetées à des parents très pauvres, deviennent les « petites bonnes » taillables et corvéables à merci dans les familles citadines. Des tentatives pour scolariser quelques heures par semaines ces enfants travailleurs restent des exceptions.Ceux qui ne peuvent plus supporter les conditions de travail accompagnées assez souvent de brutalités commises par l’employeur, s’enfuient et vont grossir le flot des « enfants des rues » issus de familles pauvres déstructurées, enfants de mères célibataires, enfants abandonnés.Ces enfants, certains très jeunes, vivent dans l’insécurité totale de la rue, sans aucune hygiène, mal nourris, exposés à l’exploitation sexuelle dès dix ans, aux rafles de la police, emprisonnés souvent puisque le vagabondage est un délit…

  • Une dynamique onusienne prometteuse

    Une certaine dynamique entreprise par les Nations Unies depuis le retrait du diplomate hollandais Van Walsum porte beaucoup de notes qui indiquent que le compte à rebours a commencé pour clôre le dossier du Sahara Occidental. En tout cas, c’est l’espoir de la planète entière qui voit dans ce conflit le reflet des plus grandes faiblesses de l’organisation mondiale. Même le Maroc est disposé à contribuer, à sa manière bien sûr, pour trouver une solution qui lui arrange. Ce n’est pas par bonne volonté des responsables marocains, mais, 34 ans après, le marocain n’a rien gagné si ce n’est 16 ans de sanglante guerre entre deux peuples frères, d’incalculables dépenses pour maintenir une armée de 200.000 soldats, une situation sociale explosive et un peuple de plus en plus conscient de l’absurdité des revendications territoriales marocaines, même si le régime a tout fait pour sauvegarder « l’uninimité » autour du palais pour continuer à vouloir imposer le fait accompli de l’invasion et l’occupation illégale.

    Le scénario imaginé par Hassan II pour sortir de la crise politique n’est plus valable aujourd’hui que le peuple sahraoui a affirmé son désir d’imposer la légalité internationale face aux manœuvres marocaines qui visent à dévier le principe d ‘autodétermination de son sens unique : le vote. Le libre choix à travers les urnes ou à travers les bruits des armes. D’ailleurs, la dernière voie est la seule que les responsables marocains connaissent le plus. Durant plus de deux décennies, le palais et les gouvernements successifs de Hassan II n’ont pas connu le sommeil à cause des bilans journaliers qui arrivaient du champ de bataille. Encore une autre défaire militaire avec autant de morts, de blessés et d’armement capturé par les combattants du Front Polisario. Mais tout cela est resté loin derrière.

    Le roi a fait du Sahara un thème de la politique intérieure marocaine. Les revendications des partis politiques, les réformes sociales, la démocratie, resteront encore au coin au nom de la « l’intégrité terrotoriale » du royaume.

    Le sacrifice et la persévérité du peuple sahraoui ont permis de mettre à nu toutes les manœuvres dilatoires du gouvernement marocain. La proposition d’autonomie a été rejetée par l’ONU. La solution recherchée doit être basée sur le respect de la volonté de la population sahraouie, seule maître de son destin. Toute solution basée sur le principe d’autodétermination sera la bienvenue et le Conseil de Sécurité n’est pas prêt de se prononcer pour une solution unilatérale, comme la proposition marocaine. Cela par respect à la volonté de ce peuple qui a su surmonter tous les obstacles pour empêcher que sa terre soit engloutie par un Etat voyou. Un Etat édifié sur le sang des démocrates marocains, sur les cadavres de Tazmamart, sur des divinités mensongères, la misère de la société marocaine, l’argent sale du tourisme sexuel, le clientélisme, la corruption… La liste est longue.

    Depuis que cette affaire du Sahara est prise en charge par le Conseil de Sécurité, les surprises, les contradictions, les fuites en avant et le chantage sont devenues monnaie courante du palais. Mais les sahraouis étaient là pour mettre le pendule à l’heure. Malgré le refus français, dans la dernière résolution on a parlé aussi des droits de l’homme. La mention « dimension humaine du conflit » est claire et Ban ki-moon a le droit et le devoir de veiller à ce que le côté humain soit pris en compte. En d’autres termes, le Maroc sera à l’œil pour toute nouvelle violation des droits de l’homme. Le masque porté par le palais va bientôt tomber et alors le monde verra que la réalité est tout à fait différente de ce qu’il croit. Les pays occidentaux ensorcelés par la propagande expédiée par les lobbys promarocains sur les prétendus progrès réalisées par le Maroc en matière de démocratie, droits humains, verront le véritable visage de la monarchie alaouite. Un visage cruel, inhumain, criminel.

    Le roi Mohamed VI au lieu de se retirer de la politique et de laisser s’installer une culture démocratique et un véritable Parlement, elle a monopolisé tous les leviers du pouvoir de décisions et elle a infantilisé les partis politiques, les béni-oui-oui. Elle a même cru bien faire en pactisant avec quelques anciens opposants, comme Ben Zekri et Herzenni, et d’autres qui ont changé leurs idéaux par quelques plaisirs de la vie. Pourtant, une nouvelle Constitution et un Etat de Droit seraient salutaires et incontournables pour le pays. Il s’agit de faire de la politique autrement. A ce moment-là, toute initiative, y compris l’autonomie , serait plus crédible aux yeux de tous.

    Et puisque ce n’est pas ainsi, nous sommes condamnés à défendre nos droits toujours écrasés et violés, nous parant des cuirasses solides pour freiner les prétensions expansionistes marocaines. Des prétensions, on le sait, encouragées par la France, berceau des droits de l’homme et de la révolution sociale.

  • Prostitution, l’autre industrie au Maroc


    La prostitution gagngrène la société marocaine. Et cette gangrène se projette à l’extérieur des frotnières du royaume au point de devenir un trait caractéristique de la femme marocaine vivant en terre d’exil.

    Les prostituées ne se cachent pas au Maroc. On en trouve partout, des rabatteurs, des clients, des hotels propose leurs chambres, les macros encaissent, c’est une veritable industrie qui fait le succès du tourisme au Maroc.

    La banalisation de la prostitution au Maroc ne permet plus de distinguer ce fléau comme une déviance nocive du corps social. Marrakech est une des  plus grandes villes du pays. Que son économie soit exclusivement fondée sur le proxénétisme ne semble plus déranger personne.

    A Rabat , la fille d’un ex-conseiller et ancien ministre du roi Hassan II, accusée de diriger un réseau de prostitution de luxe, d’écouler de la cocaïne au profit de ses clients, des dignitaires du Makhzen et étrangers, dont de grandes personnalités de la politique et du milieu des affaires, aurait bénéficié de la « protection » des cadres des services de la police, dont le Préfet de Police, ainsi qu’un responsable à la Direction générale de sûreté Nationale (DGSN). Elle en est sortie indemne.

    A Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Agadir, le commerce de la chair fait florès. C’est une activité comme une autre. Une donnée, encore une fois. Un attribut de l’espace urbain marocain. Des villes de tolérance, avec des réseaux, des filières, des clients, des fournisseurs, des circuits institutionnalisés, des appels d’offres et des cahiers de charges.

    Une enquête de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida au Maroc (OPALSMaroc) auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, dévoilée en janvier 2008,  met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants. 13% des prostituées interrogées sont des « célibataires vierges » qui ont toujours leur hymen. Ce chiffre met en lumière le problème de la sacrosainte virginité demandée avant le mariage et les pratiques exercées par certaines femmes pour avoir malgré tout une activité sexuelle.

    Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsqu’on apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Une femme interrogée avoue même avoir eu son premier rapport à 9 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que l’enfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles, dans un pays où la sexualité est taboue. Tout comme le cas des mineurs qui errent à longueur de journée pour vendre leurs corps sans aucune protection contre les maladies. Ainsi se dessine la cruauté d’un destin pitoyable pour beaucoup d’adolescents marocains.

    Un autre phénomène alarmant qui sévit depuis longtemps : La prostitution en milieu estudiantin. Lycéennes ou étudiantes, de jeunes Marocaines se livrent, contre des cadeaux ou de l’argent, à un commerce du sexe qu’elles refusent toutefois d’appeler prostitution. En Europe, les témoignages et alertes se multiplient face au phénomène des jeunes filles marocaines qui se prostituent et dont la principale cause est la pauvreté.

    Pourquoi le ministre de l’intérieur a refusé l’installation d’un bureau local de l’association française « Ni Putes Ni Soumises »? Pour la seule raison que cela risque de déranger l’institution de la prostitution au Maroc, que cette association fasse l’état des lieux de la prostitution et le tourisme sexuel extrêmement grave au royaume alaouite.

    Quand on additionne à ce fleau évolutif qu’est la prostitution des temps modernes (complicité de la famille, tourisme sexuel, pédophilie…..) à l’industrie des stupefiants bien encadree par les decideurs et les barons de la cours royale (le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis et premier fournisseur de l’Europe) non obstant des autres fléaux socio-economiques endémiques, on est en droit de se poser la question suivante : Où va le Maroc de Sa Majesté le roi Mohamed VI?

    Malheureusement pour la population sahraouie, ce fléau n’a pas épargné les territoires occupés du Sahara Occidental, où la présence de plus de 160.000 soldats, le long du mur de défense, fait de ce métier l’un des plus lucratifs après le trafic de drogue dirigé par les généraux de l’armée marocaine.

  • Le 20 mai, une date historique pour le peuple sahraoui

    « La révolution à Saguia El Hamra et Rio de Oro s’est déclenchée parce qu’il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principe, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l’agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres » 

                                                    El Ouali Mustafa Sayed, secrétaire Général du Front Polisario

      

     Le 20 mai 1973, un groupe de maquisards sahraouis attaqua le poste espagnol d’El Khanga, à l’est de la ville de Smara. Le poste a été mis sous contrôle sans qu’un coup de feu ne soit tiré. Cette opération annonçait le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara Espagnol, connue aujourd’hui sous le nom du Sahara Occidental. Dix jours avant, le 10 mai précisément, le congrès constitutif du Front Polisario s’est déroula sous le slogan « C’est par le fusil que nous arracherons la liberté ».

     De 1973 à 1975, le bras armé du Front Polisario – qui deviendra à partir du deuxième Congrès, en août 1974, l’Armée de Libération Populaire Sahraouie, ALPS, – est mal équipé, sans grande formation ou instruction militaire, et de ce fait réduit à une guerre de guerrillas à petite échelle. Il faudra attendre 1974 pour que le Polisario reçoive le soutien extérieur de la Lybie et, fin 1975, de l’Algérie.

     

    En fait, l’aide algérienne coïncide avec l’invasion militaire maroco-mauritanienne qui commence dans les derniers jours d’octobre 1975, avant même la Marche verte (6 novembre) et les accords de Madrid (14 novembre).

    L’objectif du Front à cette époque est de protéger la population civile qui fuit les villes dans le dénuement total pour échapper aux exactions des troupes d’occupation vers des camps de réfugiés installés à l’Est du territoire.

     Les colonnes de réfugiés (femmes, enfants et vieillards) se dirigeant sur Oum Dreiga, Tifariti, Mahbès, Guelta Zemmour, Amgala, Tifariti, Mheiriz, sont soumis aux bombardements au napalm et au phosphore de l’aviation marocaine, le 18 février 1976. Le 20 et le 23 ce sont les camps eux-mêmes qui subissent le même sort. Les réfugiés qui en échappent parviennent, épuisés, mutilés, brûlés, dans la région de Tindouf où le Polisario installe des campements.

    Le 26 février 1976, l’Espagne annonçait officiellement son retrait de son ex-colonie. Le lendemain, le 27 février, le Front Polisario proclamait la naissance d’une nouvelle république : La République Arabe Sahraouie Démocratique. Après la bataille d’Amgala, le Polisario décrète l’offensive généralisée contre les forces d’occupation.

     A la fin de l’année 1977 et au cours de l’année 1978, la France et le Maroc agirent de concert avec la Mauritanie pour stopper les attaques répétées du Front Polisario contre le bassin minier de Zouérate, véritable poumon de l’économie mauritanienne. Six avions Jaguar, basés à Dakar, appuyèrent dès novembre 1977 les unités mauritaniennes. Oui, deux pays africains et une puissance occidentale contre un peuple constitué, au début, de nomades mal armés.

     Début 1979, l’ALPS lance l’offensive Houari Boumédienne, ainsi en hommage au président algérien qui vient de s’éteindre. Les attaques arriveront jusqu’aux bases de logistique du sud marocain (Tan-Tan, Zak, Tata, etc…) Les sahraouis mettent en déroute plusieurs unités marocaines, capturent des centaines de prisonniers, récupèrent véhicules, chars, armement, carburant…

    Le 5 août 1979, est signé à Alger un accord de paix entre le Front Polisario et la Mauritanie. Par cet accord, notamment, « la République Islamique de Mauritanie déclare solennellement qu’elle n’a et n’aura pas de revendications territoriales ou autres sur le Sahara Occidental ». Elle

    Décide de sortir définitivement de la guerre injuste du Sahara Occidental suivant les modalités arrêtés en commun accord avec le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario. Neuf jours plus tard, le 14 août, le Maroc envahit la zonne du Sahara Occidental qui était occupée par la Mauritanie.

    Désormais, toutes les forces sahraouies sont dirigées contre les troupes marocaines. Le théâtre des opérations dépasse largement le territoire sahraoui. Le Polisario pousse ses attaques jusdu’au Oued Drâa (plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur du Maroc), coupant ainsi la route au renfort des troupes marocaines.

    A partir de 1980, le Maroc entreprend la construction en plusieurs étapes du mur de défense, une très longue muraille de 2.500 kilomètres, d’une hauteur moyenne de 3 mètres et d’une largeur de 2 mètres. Sous terre, il abrite un système sophistiqué avec des batteries d’artillerie et un épais réseau d’écrans-radars. Par ce système, on détecte tout ce qui approche à 60 km de distance.

    S’adaptant à la situation nouvelle issue de l’édification des  » murs « , l’ALPS au lieu de s’engager dans une guerre de positions, impose une guerre d’usure aux forces marocaines. Elle choisit le lieu, le moment de ses attaques qui provoquent des pertes importantes dans les rangs adverses.

     Les victoires militaires et diplomatiques se sont multimpliées forçant le roi Hassan II à accepter le plan de paix sous les auspices des Nations Unies, entamé par un cessez-le-feu en 1991 et qui devait se clôturer par un référendum. Et 34 ans après, le peuple sahraoui attend toujours le jour où il pourra se prononcer librement sur son avenir. Pire encore, la communauté internationale se tait devant les violations des droits humains à l’encontre des sahraouis qui affrontent quotidiennement les affres de la colonisation marocaine.

  • Les manipulations marocaines

    Depuis que le Front Polisario a forcé le colonialisme espagnol à plier bagage, le roi Hassan II s’est dit : « Ca y est, avec le Sahara, j’aurai assez d’argent pour faire taire toutes les bouches et édifier un Maroc qui sera la première puissance au Maghreb ».

    Mais subitement, tout le palais s’écroule sur sa tête lorsque l’armée marocaine avance devant la foule de la Marche Verte et arrive à Hausa et Mahbes. Pour les soldats des premières unités rapides qui voyaient dans la conquête du Sahara le « miracle du siècle » après l’apparition du roi Mohamed V sur la lune, la réalité tourne au cauchemar. Les premières balles des combattants du Front Polisario, encore armés avec de vieux fusils semi-automatiques, sèment la débandade dans les files des unités royalistes. Les batailles de Hausa, Mahbes, Farsia, Ejdeiria, Amgala resteront à jamais des témoignages incrustés dans la mémoire des sahraouis.

    Les défaites militaires sur le terrain vont obliger Hassan II à  se déplacer personnellement à Nairobi pour annoncer son acceptation du principe du référendum d’autodétermination. Il faut noter que la présence physique du roi était en soi un événement rarissime, mais la situation était devenue trop grave pour le Maroc. Il fallait chercher le moyen d’apaiser la situation sur-le-champ de bataille en explorant d’autres voix. Ce déplacement inaugura alors une période de tergiversation et de fausses engagements avec l’OUA dans le but d’empêcher l’admission de la RASD au sein de l’organisation panafricaine. Le déplacement du roi aura été en vain. La RASD devient, en 1984, membre à part entière de l’OUA. Vingt-cinq ans après, le siège marocain auprès de l’organisation panafricaine est toujours vacant. Une période assez longue pour que les toiles d’araignées s’installent confortablement et sans être dérangées pour de bon.

    Effectivement notre pays a été divisé et notre peuple partagé comme un troupeau de chameaux. Un précèdent dans l’histoire de l’humanité. Un mépris et une sous-estimation jamais vus. Mais ce peuple de nomades avait décidé tous azimuts de lutter contre les armées marocaine et mauritanienne, et plus tard même française: trois armées en même temps. Une guerre s’était déclenchée dans toute la région englobant le sud marocain, le Sahara Occidental et toute la Mauritanie: le plus vaste théâtre d’opérations militaires depuis la seconde guerre mondiale!

    Nous avions mené cette guerre avec un génie, un dévouement et un courage exceptionnels. Nous avions vaincu la Mauritanie militairement et obligé le Maroc à opter pour la tactique de construction des murs de défense. Le mur final a une longueur de 2400 km, de l’extrême sud-est du Maroc jusqu’à la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie à la hauteur de Nouadhibou. A la veille du cessez-le-feu plus de 140’000 soldats marocains étaient sur le mur de défense.

    L’évolution militaire du conflit, qui a été continuellement positive et en faveur de l’armée sahraouie, a toujours créé un espoir de retour très rapide au pays natal, ayant en mémoire que toutes les familles avaient laissé de proches parents de l’autre côté du mur qui n’englobait qu’une petite partie du Sahara Occidental.

    La deuxième moitié des années quatre-vingt a été plus décevante pour la majorité des Sahraouis, en premier lieu parce que l’armée marocaine a pu étendre son occupation militaire pour englober 80 pour cent du territoire. Le Maroc avait pu en effet construire les murs les uns après les autres, c’était un signe extérieur d’une défaite militaire sans ambiguïté. Mais les Sahraouis qui connaissaient bien l’armée marocaine ont détruit progressivement l’efficacité militaire des murs grâce à une guerre d’usure qu’ils avaient improvisée et bien menée. Le Maroc a perdu la guerre à partir du moment où ses armées se sont retranchées derrière des murs de sable. Il a perdu l’initiative sur le terrain. Ainsi ce mur qui était conçu comme une tactique militaire a perdu sa valeur militaire, mais conservait sa valeur psychologique: l’occupation du territoire par la force.

    C’est ainsi qu’il aura fallu attendre jusqu’à 1991 après le sommet de Nairobi pour voir les NU commencer les préparatifs pratiques pour l’organisation de ce référendum. Après le cessez-le-feu et la création de la MINURSO, on va assister à toute une série d’initiatives de la part du Maroc qui visaient au sabotage des efforts de l’organisation et imposer un vote dont le résultat était déjà anticipé par les responsables marocains. Ils voulaient un « référendum confirmatif ». Une première dans le langage juridique international.

     Le Maroc a étudié toute l’opération d’identification et a constaté d’une part que la majorité de ces 86’000 personnes provient du territoire et qu’elle votera pour l’indépendance et que d’autre part la Commission d’identification a rejeté plus de 130’000 personnes qu’il a présentées. Un autre échec intérieur cette fois-ci devant son propre peuple. Il opta alors pour l’abandon pur et simple du plan de règlement des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental.

    Depuis lors le Maroc a refusé d’accepter tout plan des Nations Unies pour résoudre le problème qui ne soit pas en sa faveur. Il ne veut pas prendre de risques comme le Front Polisario. En un mot le Maroc refuse de jouer le jeu démocratique du référendum: gagner ou perdre un plébiscite populaire. Le Maroc veut un référendum qui confirme sa souveraineté sur le territoire alors que les différentes résolutions de l’Assemblé générale des Nations Unies et du Conseil de Sécurité parlent du droit á l’autodétermination, donc du droit des populations de choisir entre l’intégration au Maroc ou l’indépendance. Le Maroc n’a pas pu enlever cette option des différents plans et résolutions des Nations Unies. Un autre échec plus coûteux à long terme que les premiers, mais dont la continuité arrange les intérêts des principaux acteurs au Maroc.

    Cette unanimité et ce consensus national sont artificiels et sont le résultat d’une complicité entre le régime, les élites et l’armée. Ils tirent tous des profits politiques et financiers énormes de cette surenchère nationaliste. Aucun d’eux n’est prêt à faire le premier pas vers la solution, craignant que les autres vont l’accuser de trahison.

    Pour ces considérations, nous, Sahraouis, pardonnons au peuple marocain et comprenons sa situation. Le jour où ce peuple jouira d’une vraie monarchie constitutionnelle, son unanimité et consensus iront vers la reconnaissance du peuple sahraoui et la rectification des erreurs du passé comme vient de le faire le peuple espagnol á travers ses deux chambres parlementaires.

  • L’armée marocaine : Un souci permanent pour le palais

    Par Mohamed Mahmaud Embarec

    Le Maroc a commémoré jeudi 14 mai le 53e anniversaire des FAR, les forces armées royales. Les louanges n’ont pas manqué dans les pages de la presse sur le rôle joué par l’armée marocaine depuis l’indépendance du Maroc.

    L’expérience passée ne plaide certainement pas en faveur de cette vision. A part la guerre du Sahara Occidental et la campagne contre l’Algérie en 1963, l’armée marocaine a été utilisée comme élément de répression interne. Elle a été l’horreur dans l’affaire du mouroir de Tazmamart, dans la répression des émeutes amazighs en 1959, les manifestations syndicales en 1981, 1984, 1991, etc.

    Pour l’éloigner du champ politique, Hassan II avait habilement cantonné l’armée au Sahara, ce qui lui a permis de rétablir la situation politique d’une manière spectaculaire. Il mobilisait et entraînait à toute la nation derrière lui, en bénéficiant d’un système unanime. En même temps, il rapportait à son pays un nouveau territoire avec des richesses considérables. En suscitant les passions chauvines, Hassan II a consolidé son trône et fait oublié à son peuple la misère dans laquelle il vivait.

    L’encadrement de la Marche Verte par les FAR a ouvert la voie à l’occupation militaire du Sahara Occidental en 1975. Depuis, l’armée marocaine quadrille les territoires occupés, encerclés par un mur de défense de plus de 2000 km, surveille la population, participe au pillage des richesses du sous-sol sahraoui, emprisonne et assassine les militants indépendantistes.

    Aujourd’hui, 18 ans après le cessez-le-feu, l’armée continue à être un problème pour le régime. Les familles des soldats qui sont tombés dans la guerre du Sahara ont constitué l’Association Nationale des Familles des Martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara Marocain (ANFMDPSM) continue à organiser des sit-in pour protester contre la situation précaire des prisonniers marocains libérés par le Front Polisario et leurs familles dont les allocations oscillent entre 400 et 1500 dirhams, auxquels s’ajoute le chômage de leurs enfants et les difficultés de la situation économique du pays. L’association a recensé plus de 30.000 morts dans les combats du Sahara. Cette association revendique la proclamation d’un jour pour commémorer « les morts pour la partie et l’intégrité territoriale ». Le président de l’association, Brahim Al-Hajjam, n’a cessé de protester contre le manque d’initiatives pour réinsérer les ex-prisonniers de guerre libérés, l’indemnisation de toutes les familles et la restitution de leurs droits, indemnisation de plus de 600 familles privées de sécurité sociale, et insiste sur l’importance d’arrêter de traiter ce dossier comme un tabou. Dans une interview avec le magazine TelQuel, M. Al-Hajjam, qui est lui-même fils d’un soldat mort dans une bataille à la ville de Smara, a affirmé que le « Maroc ne reconnaissait pas la captivité de ses soldats et, pire, il les bannissait. De retour au Maroc, alors qu’ils espéraient être accueillis en héros, ils ont suscité l’indifférence, si ce n’est le mépris. Le Maroc a honte de ses prisonniers de guerre. Le peuple marocain doit savoir toute la vérité sur la gestion de la guerre du Sahara. Pourquoi, à ce jour, le nombre de martyrs qu’on estime à 25.000 n’a-t-il pas été rendu public? La guerre du Sahara n’a pas été archivée, pour la mémoire »

    Aujourd’hui, la question qui reste en suspens est toujours la même qu’hier : Quel avenir pour l’armée marocaine en dehors du cantonnement au Sahara? D’autant que les 200.000 militaires ne sont pas imperméables aux courants qui traversent la société marocaine. Rappelons-nous qu’une centaine de soldats, 86 officiers et quelques officiers ont été limogés au cours de l’année 2006. les divisions de l’armée basées dans le Sahara sont les plus touchées par cette campagne. Et pour cause, un rapport indique que les troupes stationnées depuis une vingtaine d’années le long du mur de la honte seraient les plus réceptives aux thèses islamistes.
    Pour le régime marocain, dans le cas d’un retrait du Sahara Occidental, l’armée, devenue puissante, accepterait mal son échec militaire et pourrait chercher une compensation sur le plan politique. L’issue qui présente le moins d’inconvénients pour lui serait de continuer le statu-quo, aussi peu coûteux que possible, tout en attendant l’occasion de limoger les anciens généraux qui détiennent le pouvoir absolu sur les FAR et procéder à un nettoyage radical dans ses files pour rehausser l’image de l’armée salie par les multiples histoires de trafic de drogue, trafic d’influence et subordination à la protection des intérêts de quelques-uns au détriment d’une population affamée.

  • Le Maroc en quête de carte blanche

    Par Salem Khalil

    En 2009, avec les nouvelles élections locales du mois de juin, le politique devrait céder le pas à l’économique. Or, les partis politiques marocains en sont encore à se positionner en termes de nombres de portefeuilles et non pas en matière de programmes. La crise économico-financière dont le gouvernement cache encore les conséquences au public marocain sera terrible dans les mois et peut-être les années qui viennent. Les technocrates choisis par le roi pour gouverner le pays ont misé sur des investissements étrangers freinés par le climat de crise actuelle. Les partis historiques traversent une crise de popularité susceptible de les éloigner des bonnes grâces du souverain et ne pensent plus qu’aux « quotas » de portefeuilles dans les gouvernements prochains. C’est vrai que ces partis n’ont aucun pouvoir en réalité et ne peuvent pas agir en « sauveurs du pays » étant donné leurs maigres moyens mais ils demeurent tout de même responsables devant leurs engagements historiques en tant que partis politiques.

    L’USFP est dépassée, l’Istiqlal est déconnecté. Ils doivent démontrer cohésion et proposer des voies concrètes pour restaurer la confiance et s’imposer en intervenant localement sur les dossiers qui fâchent les Marocains. Le PJD se prépare pour le rendez-vous de juin tout en se récupérant des coups reçus du palais dans les derniers mois pour lui rappeler qui commande dans ce pays. Bref, les partis classiques sont en crise depuis belle lurette, ce qui a créé un terrain fertile pour les partis à tendance religieuse, le PJD, mais surtout à l’association Al Adl Wal Ihsan, d’Abdeslam Yassine. Cette dernière pourrait avoir le meilleur score si elle décide de participer dans les prochaines élections.

    Le Maroc est une vaste cuisine où il y a mille casseroles sur le feu. Certains soufflent sur le feu pour faire brûler les casseroles et profiter de la situation ainsi créée. D’autres surveillent le feu de peu de le voir tout dévorer, surtout leurs privilèges. Mais la majorité attend patiemment que les casseroles soient prêtes donnant naissance à un « calme plat » qui traduit en réalité une période de profondes incertitudes ou inquiétudes face à l’avenir, non seulement pour les partis politiques, mais d’abord, pour l’ensemble des acteurs influents, économiques et sociaux, dans un contexte de crise économique majeure qui frappe l’Europe, premier partenaire économique du pays, mais aussi dans un contexte de changements profonds et inévitables qui s’imposent à la société comme à l’économie du pays.

    Le roi profite de l’adhésion de tous les partis politiques et leur soutien pour gagner la bataille du Sahara. C’est ce que les Marocains appellent « consensus et unité autour du roi pour défendre l’intégrité territoriale du Maroc ». Une devise exploitée depuis plus de 34 ans et qui devient usée. Mais les pièces de rechange ne manquent pas. Le palais peut continuer à crier au loup du terrorisme pour assurer le soutien des puissances occidentales et la chasse aux sorcières orchestrée contre une soi-disant infiltration de la doctrine chiite au Maroc.

    Ni la situation économique ni sociale ne tracasse le palais. Son seul intérêt et regard se situe au Sahara Occidental. La seule question qui tourne dans les têtes pensantes marocaines est comment en finir avec le dossier du Sahara Occidental, qui après 34 ans de conflit et des centaines de milliards de dépenses militaires, continue à perturber tout le climat social et politique dans la société marocaine. Par conséquent, la création du nouvel acteur politique, le PAM, Parti d’Autheticité et Modernité, aura pour objectif de jouer un rôle essentiel, au point de vue des autorités marocaines, pour démontrer que le Maroc a l’intention d’appliquer son projet d’autonomie et de régionalisation, mais il faut lui donner le temps. Bref, gagner encore un peu de temps et faire patienter la communauté internationale qui est fatiguée de voir ce conflit traîner au fil des années sans solution et un risque permanent de retour aux armes.

    La désignation d’un sahraoui d’origine à la tête de ce parti est un signe d’un plat qui se prépare dans l’interminable feuilleton des moyens d’obstruction marocaines pour empêcher le peuple sahraoui de se prononcer sur son avenir. Depuis son élection, Mohamed Cheikh Biadillah ne jure plus que par la régionalisation dont l’application, à son avis, devrait commencer par ce qu’il appelle les « provinces sahariennes ».

    Rabat fait semblant de vouloir octroyer l’autonomie aux saharouis qui, eux, ne la demandent pas. Par contre, les courants amazighs qui revendiquent plus de décentralisation, sont jetés dans la prison. Rappelons-nous de l’histoire de Khiyar, militant pour les droits des Berbères, incarcéré sous l’inculpation de trafic de stupéfiants et complot avec les services secrets espagnols. Incroyable mais vrai !

    Ce n’est pas nouveau. Des sahraouis aussi, on dit qu’ils sont liés à la nebuleuse d’Al Qaida. Récemment, le 12 mai 2009, le ministère de l’intérieur marocain a annoncé le démantèlement d’une cellule salafo-jihadiste composée de 8 personnes qui opérait dans au moins trois villes sahraouies : El Aaiun, Guelmim et Boujdour. C’est la réponse de Rabat aux derniers rapports sur ses violations des droits de l’homme au Sahara Occidental. Une voie choisie comme moyen de demander carte blanche à ses alliés occidentaux et continuer à défier la légalité internationale.

    http://diasporasaharaui.blogspot.com

  • Guinness Record pour le Maroc

    Par Mustafa Abdeljalil

    Plus grand nombre d’hommes embrassés en trente secondes, plus important rassemblement de personnes en sous-vêtements ou plus long alignement de pizzas: l’insolite rivalisait avec l’absurde pour la quatrième journée mondiale des records, organisée par le livre Guinness au mois de novembre passé.

    Les Etats-Unis devaient organiser le plus grand mariage de chiens alors que Dubaï voulait réunir le plus de personnes lisant en même temps.
    Admettons que l’on organise une compétition entre tous les gouvernements de la planète pour déceler celui qui a le plus fait recours à la théorie du complot et à la théorie du consensus national pour sauvegarder le régime en place. Le maroc serait, indiscutablement, le Record Guinness Champion.

    – En 1955, le peuple marocain a vu l’image du roi Mohamed V sur la lune, ce qui lui a donné une popularité qu’il n’avait pas jusque-là. Les partis politiques ont dû se plier à ses exigences.
    – En 1963, en pleine bataille entre le roi et les partis politiques marocains, le monarque décide d’attaquer l’Algérie, un an après son indépendance.
    – En 1975, après les deux tentatives de coups d’état de 1971 et 1972, l’agonie du Général Franco lui donne l’idée d’embrigader tout le monde, citoyens et partis plitiques, dans l’aventure du Sahara Occidental. Les promesses de démocratisation revendiquée seront pour « après l’affaire du Sahara ».
    – en 1994, après les attentats de Marrakech, Hassan II a crié au complot des services secrets algériens, ce qui lui a valu la fermeture des frontières terrestres jusqu’à aujourd’hui.

    Depuis le début de la guerre contre le peuple sahraoui, l’exigence de sauvegarde de ce consensus est toujours à l’ordre du jour. A celle-ci s’ajoute la nouvelle invention : La menace terroriste qui agit aussitôt que faiblit le vent de la peur et le risque de tempête comme celui d’attentat.

    A l’instar de son ami George Bush Junior, Mohamed VI a promulgué la loi relative aux interrogatoires et aux procès des terroristes présumés qui suscite l’hostilité des mouvements de défense des droits de l’homme. Le Maroc vient d’être épinglé par les principales ONG internationales de défense des droits humains : Amnesty International, Human Rights Watch, la Commission des Nations Unies pour les droits de l’homme, ainsi que par le Parlement Européen. Pire encore : Il y a l’Union européenne, avec laquelle le Maroc entretient, en la matière, un partenariat étroit, qui s’inquiète. «La réforme de la justice, annoncée comme prioritaire par le Roi Mohammed VI, est un défi essentiel qu’il est urgent de relever pour asseoir durablement l’Etat de droit, assurer une protection efficace des citoyens et améliorer le climat des affaires, conditions clés d’un rapprochement véritable avec l’UE», rapporte un communiqué de la Commission européenne rendu public le 3 avril 2008. Et au mois d’avril 2009, l’UE a rappelé le Maroc sur ses devoirs. Ce qui veut dire que si le Maroc ne fait pas un geste sérieux, le statu avancé court le risque de reculer.

    Ce sont des faits graves qui risquent de mettre en péril l’autorité en place. Le seul moyen de combattre cette pression c’est de créer une ambiance qui fasse monter la tension sur le baromètre de la peur irrationnelle, exploité à fond par le régime après ce qui s’est passé en Algérie. Sur fond de terrorisme, soupe de tonnerre dans le paysage politique, le ministère de l’intérieur, aura carte blanche.

    L’on entend parler encore de « l’affaire Beliraj », où vendeurs ambulants, leaders de partis politiques et MRE auraient amassé des millions d’euros à des fins terroristes sans jamais commettre d’attentats. Les meurtres mis au compte d’Abdelkader Belliraj, le MRE marocain et informateur des services de sécurité belges, qui serait le cerveau de ce réseau remontent à près de 20 ans.

    La Libre Belgique avait écrit à ce sujet : « Les récents événements pourraient s’inscrire, vu de Belgique, dans une « campagne d’assainissement » politique où tout pourrait faire farine au moulin. Enfin, on se souvient que, le 13 septembre 2006, le roi Mohammed VI avait écarté, assez brutalement, le général Hamidou Lâanigri, patron de la Direction générale de la sûreté nationale. Une disgrâce sans explication officielle mais perçue alors comme une conséquence du peu de résultats engrangés par la DGSN. N’est-on pas alors, se demandent certains spécialistes, en train d’essayer de plaire au Roi ? »

    Pour sa part, Le Figaro signalait que « singulier de par ses origines, le réseau Belliraj étonne par ses connexions supposées avec des responsables islamistes modérés. Six cadres politiques issus de la mouvance islamiste légale ont en effet été placés sous les verrous. Parmi eux figure Mustapha Moatassim, le chef du parti al-Balil al-Hadari (Alternative civilisationnelle). Dissous quelques jours après, son mouvement avait peu de poids sur la scène politique. Il aurait, tout comme Belliraj, entretenu dans le passé des relations avec des milieux chiites iraniens ou proches du Hezbollah. Soit une filiation guère compatible avec al-Qaida et ses filiales. » Et il ajoutait : « Peu convaincue par ces arrestations, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) réclame la remise en liberté des responsables islamistes et condamne l’interdiction de leur parti. »

    Il ne se passe pas un jour sans que les officiels marocains nous présentent des nouveaux acquis dans leur prétendue croisade contre le terrorisme et surtout contre le Front Polisario à qui ils veulent accuser d’organisation terroriste « qui constitue une menace pour le Sahel ». Déjà dans l’affaire Beliraj on parlait de l’arrestation d’un citoyen de la ville de Guelmim, membre du PJD.
    Quelques mois avant, Le Journal Hebdo écrivait : « Et c’est probablement le fait, inédit, que Fath Al Andalous ait choisi la ville de Laâyoune comme “chef-lieu” qui a concentré l’attention des médias et des observateurs sur cette nouvelle cellule intégriste. Pour beaucoup, ce choix est loin d’être fortuit et s’expliquerait par la situation stratégique de Laâyoune, dotée d’une ouverture sur l’Atlantique mais surtout située aux frontières du flou, mouvant et vaste Sahel, no man’s land difficilement contrôlable, repère de trafiquants d’armes, d’humains et de marchandises en tous genres mais aussi base arrière de camps djihadistes. Dans envisageaient vraisemblablement de perpétrer des attentats contre des intérêts espagnols au Maroc. Mais aussi contre des Marocains de confession juive, des représentants de l’autorité publique, des personnalités civiles et politiques ainsi que des éléments de la Minurso. » On peut se demander si le but de cette nouvelle péripétie n’est pas semer la peur au sein des officiers de la MINURSO dont le quartier général se trouve dans la capitale sahraouie occupée par le Maroc.

    Et maintenant, une dépêche de l’AFP nous annonce que « Les services de sécurité marocains ont « récemment » procédé au « démantèlement d’une structure terroriste en gestation » qui « planifiait de préparer des attentats. La cellule démantelée était « composée de huit islamistes » agissant dans le cadre du courant islamiste radical Salafia Jihadia, a-t-on indiqué, et « évoluait dans différentes villes du royaume ». Les huit suspects, qui étaient « filés depuis très longtemps », ont été arrêtés à Guelmim (à environ 280 km au sud d’Agadir), Laâyoune (Sahara Occidental) et Boujdour (180 km au sud de Laâyoune), a-t-on précisé. Les terroristes présumés ont été qualifiés « d’éléments dangereux, visant à porter atteinte à la sécurité ». Aucune autre précision n’a toutefois été fournie sur la nature des actes terroristes qui étaient, selon cette source, planifiés. »

    El Aaiun, de capitale d’un immense désert, se serait convertie, selon les services marocains, en nid pour les extêmistes de tout genre : salafistes, non salafistes, traficants de drogue, passeurs clandestins… Tant mieux, ça permettra a la ville d’El Aaiun de gagner un autre record Guinness, celui des fausses accusations lancées contre une ville pour salir la réputation des sahraouis et freiner la processus démocratique imposé par les alliés occidentaux du Maroc. Au risque de perdre toute credibilité, comme le célèbre berger qui s’amusait à crier le danger du loup.

  • Le livre qui fustige trop Mohamed VI

    Ali Amar, journaliste marocain, ouvre une polémique avec un essaie très critique à l’occasion du Xéme anniversaire de l’intronisation de l’actuel roi du Maroc.

    « Ses crises de colère contre ses collaborateurs les plus proches sont innombrables ». La liste des humiliés et bannis pour avoir eu le malheur d’indisposer le roi continue à grandir ». Jusqu’au plus petit détail du protocole sur le culte à la personnalité est amené au paroxysme pour imposer, préserver et maintenir le caractère sacré du pouvoir divin du descendant du Prophète ». « Mohamed VI est un roi épicurien qui, après avoir été écrasé durant sa jeunesse par un père autocrate, aime faire des fugues à Paris ou à Rome pour côtoyer et imiter les étoiles du spectacle en s’habillant comme eux ».

    Ali Amar, co-fondateur à Casablanca de l’hebdomadaire d’opposition Le Journal hebdomadaire, décrit dans ces termes le roi du Maroc dans son essai Mohamed VI, le grand malentendu, vendu en France depuis deux semaines par l’Editorial Calmann-Lévy, à l’occasion du décès, il y a dix ans, de Hassan II et de l’intronisation de son fils qui avait, à l’époque, 35 ans.

    Celui d’Amar est le plus fustigateur de tous les livres écrits sur Mohamed VI depuis la publication, il y a 7 ans, du Le dernier roi. Crépuscule d’une dynastie, de Jean-Pierre Tuquoi, journaliste au Monde. Et c’est la première fois qu’un « sujet de Sa Majesté » ose aborder –c’est un exercice à haut risque- dans un essaie la décennie de Mohamed VI et il le fait « sans gants », selon l’expression de l’hebdomadaire « TelQuel » de Casablanca.

    Sans avoir été expressément censuré, le livre ne sera pas distribué au Maroc. Malgré cela, il suscite une grande polémique dont l’acteur principal n’est pas le palais royal mais Moulay Hicham, cousin du monarque et troisième dans la ligne de succession au trône. Depuis son éloignement de Hassan II et son engagement pour la démocratie au Maroc, on le connaît avec le surnom de « prince rouge ».

    Mulay Hicham fut déclaré en 1999 « peronne non grata » au palais de Mohamed VI. N’empêche, il continue à fréquenter la famille royale et son épouse, Malika, et ses enfants, ont accès aux demeures royales. Pendant toute cette décennie, le prince a gardé des relations étroites avec des intellectuels et journalistes critiques avec le régime. Entre eux, Ali Amar.

    Dans le dernier paragraphe de son livre, Amar exprime sa reconnaissance au prince. « (…) ma compréhension des énigmes du « Makhzen » (entourage du roi) n’aurait pas pris forme sans le prince Moulay Hicham et son épouse Malika qui, par amitié, m’ont permis de partager, avec passion, pendant toutes ces années, leurs connaissances sur le sujet et leurs souvenirs ». Plus d’un lecteur est arrivé à la conclusion que le prince avait inspiré le livre.

    La reconnaissance d’Amar a mis Moulay Hicham dans l’embarras. « A son avis, Ali Amar mérite le surnom de Brutus », écrit l’hebdomadaire l’Observateur » de Casablanca. Depuis la publication du livre, le prince n’arrête pas d’envoyer des lettres à la presse en s’attaquant à l’auteur et son essai. Il nie l’avoir « introduit dans les arcanes du palais », il affirme avoir coupé tout contact avec lui depuis deux ans et lui reproche d’attaquer la vie privée du monarque.

    « Au lieu d’établir un bilan sérieux et objectif de ces dix ans de règne, l’auteur nous offre une série de clichés malintentionnés sur la personne du roi, de son épouse, sur la famille royale ainsi que sur de nombreuses personnalités politiques (…) » se lamente le prince. « Je refuse d’être instrumentalisé avec cet objectif peu honorable », conclue-t-il.

    C’est Moulay Hicham qui a réagi avec le plus de virulence, mais beaucoup d’autres ont nié ou précisé les phrases qui leur sont attribuées. C’est le cas, à titre d’exemple, de Driss Jettu, premier ministre jusqu’à il y a 19 mois. Amar reprend une conversation tenue avec lui après la première interdiction du Journal Hebdomadaire en 2000. « Au palais », affirme Jettu, ses articles ne sont pas lus au détail et leur sens général n’est pas toujours compris ». « Traiter avec eux n’est pas traiter avec des intellectuels ».

    Au moins, d’autres livres commémorent le dixième anniversaire de l’intronisation. « Mohamed VI, le prince qui ne voulait pas être roi », de Ferran Sales, ancien correspondant du EL PAIS au Maroc, lancé à la vente le mois dernier par la maison madrilène La Catarata. Pierre Vermeren, un professeur français auteur de plusieurs essais sur le Maroc, publiera le mois prochain à Paris Mohamed VI, la transition inachevée, éditorial La Découverte.

  • Obama, dernier espoir des peuples colonisés

    Par Abderrahman Abdallahi

    La plupart des anciennes colonies françaises d’Afrique sont dirigées par des régimes qui ont vendu, dans le passé et dans le présent, les richesses de leurs pays à l’Elysée. Des dirigeants qui vivent dans une opulence indécente quand leurs peuples risquent leur vie en prenant des risques suicidaires, comme s’accrocher au train d’atterrissage d’un avion ou s’embarquer dans une coquille de noix pour traverser la mer, pour trouver de quoi se nourrir en Europe.

    Barrières entre les peuples, morcellements, oppression, exploitation, misère : n’est-ce pas le colonialisme puis l’impérialisme français qui portent une responsabilité écrasante dans la situation des peuples du Maghreb? L’impérialisme français voulut maintenir sa présence dans cette région en encourageant les tensions entre l’Algérie et le Maroc à travers une politique insolente de soutien à la monarchie marocaine et à ses prétentions expansionnistes comme moyen de pression contre l’Algérie pour l’amener à abandonner ses revendications concernant la « dette coloniale » et la « repentance » de la France pour les crimes commis pendant la guerre de libération algérienne.

    Pendant plus de quatre siècles, la France a participé activement à la traite négrière et à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne. Au prix de terribles massacres, les forces coloniales ont imposé leur joug sur des dizaines de peuples dont elles ont spolié les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire.
    En Nouvelle Calédonie, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Polynésie règnent répression et mépris du suffrage universel. Dans la plupart de ses anciennes colonies, la France continue de mener une politique de domination. Une part énorme des richesses locales est aspirée par l’ancienne métropole. Son armée se conduit en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Soudan… comme en pays conquis.
    Au Maghreb, s’il existe un avenir, y compris pour les sahraouis, il serait à rechercher dans la coopération plutôt que dans la division, et surtout dans un combat commun contre les relais de l’ancienne puissance coloniale. A leur tête, le roi du Maroc qui maintient l’immense majorité de sa population dans la misère pour pouvoir consacrer plusieurs milliards de dollars de l’économie marocaine aux efforts de guerre contre le peuple sahraoui et maintenir ses 200.000 soldats déployés le long d’un mur de défense de plus 2000 km.

    En 1898, les Etats-Unis, au nom de la liberté des peuples et de la liberté de circulation de leurs marchandises, se sont érigés en champions de l’anti-colonialisme. Ainsi, ils sont entrés en guerre contre l’Espagne pour aider Cuba et les Philippines à gagner leur indépendance.

    A partir de 1945, tant Washignton que Moscou soutiennent la décolonisation au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », mais leurs intérêts politiques et économiques se sont confrontés à la politique néocolonialiste de la Françafrique. Les EE.UU laisseront faire la France au nom de la sauvegarde de l’Alliance Atlantique et la guerre contre l’URSS. Mais cette situation consensuelle et stabilisée se dégrade au milieu de la décennie 1990, lorsque pour Washington, la fin de la guerre froide réduit l’impératif idéologique au profit des objectifs économiques. Selon le principe « Trade not aid », l’administration américaine se lance alors dans la diplomatie commerciale et affirme par la voix de Warren Christopher que les « zones d’influence » n’ont plus lieu d’être.

    Le retour d’Obama à la vieille politique anticolonialiste pour défendre les intérêts économiques américains est un facteur d’inquiétude pour la France et ses régimes satellites, comme le Maroc. Leurs intérêts se sentent menacés. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy a décidé de réintégrer le commandant de l’OTAN. C’est un message à Obama pour lui dire : « Maintenant, il faut pas vous mêler de notre politique en Afrique et aux DOM-TOM ».

    L’intérêt économique des EEUU en Afrique passe forcément par la continuité de sa légendaire politique anti-colonialiste. Le retour à cette politique de guerre économique contre la présence française en Afrique et dans les cinq continents constitue un atout suprême dans les mains de l’administration américaine pour gagner la sympathie des peuples colonisés qui constituent un marché frais à cause du faible niveau de développement.

    Le duel entre les deux pays, la France et les EE.UU est un espoir pour les peuples opprimés par la Françafrique et le colonialisme. Parmi eux, le peuple du Sahara Occidental, qui attend avec impatience un geste de la part du président Obama pour finir avec le cauchemar qu’il vit depuis plus de 34 ans.

    Les autorités marocaines, conscientes de cette nouvelle réalité, n’ont épargné aucun effort pour rappeler au président américain les vieilles relations entre les deux pays et la presse marocaine est allée jusqu’à comparer Obama au roi Mohamed VI. Seulement, ils ont été déçus lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité, lorsque le Conseil a voté pour la résolution 1871, dans laquelle le Maroc n’a pu gagner que le seul soutien de la France pour échapper à la surveillance par les Nations Unies de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental.

    Pour cette raison, les citoyens sahraouis dans les territoires occupés de la République Arabe Sahraouie Démocratique et dans les camps de réfugiés de Tindouf, regardent tous les matins vers l’Ouest, au-delà de l’Océan Atlantique, dans l’espoir de voir l’arrivée de renforts contre ce monstre français qui dévore l’Afrique depuis plus d’un siècle.