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  • Comment le Maroc a visé les pays « fragiles » de l’Afrique

    Le Maroc est au cœur de l’actualité ces derniers jours tant par sa réaction aux propos du chef de l’Etat algérien sur le Sahara Occidental. Une réaction enfantine consistant à ouvrir des consulats de pays africains qui n’ont même pas d’ambassade ou de ressortissants au Maroc.

    Parmi ces pays, le Côte d’Ivoire dont les déclarations ont suscité la colère d’Alger qui a immédiatement rappelé son ambassadeur. Est-ce une surprise de voir cet Etat prendre position pour les Marocains dans le conflit sahraoui?

    A vrai dire, le contraire aurait étonné les observateurs puisque le régime d’Alassane Ouattara, installé par Paris, a un précédent dans cette histoire. Lors du Sommet Union africaine (UA)-Union européenne (UE), du 29 au 30 novembre 2017, Abidjan n’a pa daigné envoyer une invitation à la RASD.

    La Côte d’Ivoire se sait forte de deux appuis, Rabat et Paris, le premier partisan de la prétendue « marocanité » du Sahara. Une alliance qui a déjà fait réagir Alger par la voix de son ancien ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui avait interpellé son homologue français Ayrault en novembre 2016 sur la question. «Je ne vous cacherai pas que c’est l’un des principaux désaccords entre la politique extérieure de l’Algérie et celle de la France», avait-t-il dit à ce propos.

    L’Algérie sait très bien que la question sahraouie n’est pas un jeu à trois entre elle, Rabat et le Polisario mais que l’équation englobe aussi et surtout la France et maintenant certains pays africains. En effet, la politique africaine du Maroc, trahie par les câbles diplomatiques confidentiels publiés par le Snowden marocain, un cyber-activiste qui se présente sous le pseudo de chris_coleman24 sur son compte Twitter, a divisé en trois le continent noir selon les affinités du moment. On y découvrait alors que la direction marocaine des affaires africaines considère que «les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale sont considérés comme les pays « amis » ou le « pré carré traditionnel » », la Côte d’Ivoire faisant partie de l’Afrique de l’Ouest, ceci expliquant cela. Les pays de l’Afrique de l’Est et australe sont jugés plutôt comme «hostiles» tandis qu’une troisième catégorie regroupe les pays dits «fragiles», dont les positions sont globalement influencées par les pays dominants dans chaque région, Algérie, Afrique du Sud, Ethiopie et Nigeria notamment.

    La stratégie d’entrisme marocaine s’est appuyée sur le renforcement de ses relations avec les pays africains en devenant le trait d’union privilégié pour un rapprochement entre l’Europe et l’Afrique à travers la France. L’accueil d’étudiants africains, la gestion du religieux, la promotion du concept de consacrer une «place» à l’Afrique dans tous les festivals organisés au Maroc, le libre accès au marché marocain pour les produits originaires des pays africains les moins avancés et l’annulation de leurs dettes, l’ouverture des ambassades en Namibie, au Botswana, en Zambie, en Tanzanie, au Mozambique et au Malawi pour renforcer la présence diplomatique marocaine en Afrique de l’Est et australe participent à cette vaste OPA.

    Si Abidjan est la première capitale africaine à soutenir ouvertement les thèses coloniales du Maroc, d’autres pays devront certainement suivre, histoire de payer leurs dettes.

    Tags : Maroc, Côte d’Ivoire, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Africaine, consulats,

  • Maroc : les amis français du roi prédateur

    L’omerta qu’impose le personnel politique et médiatique Français sur la dictature marocaine et le pillage de ce pays par quelques familles est récompensé très chichement. C’est pour ça que vous n’entendrez jamais parler en France de la révolution marocaine.

    L’exemple de la socialiste Najat Vallaud-Belkacem, mais elle n’est pas la seule, la liste est très longue :

    Il est des boîtes de Pandore dangereuses à ouvrir, sous peine de se voir rattraper par ses propres manquements et supercheries. Mais qu’à cela ne tienne, la valeur sûre du PS, ou louée comme telle, a eu la dent dure, cette semaine, contre Nicolas Sarkozy, fustigeant dans un communiqué au vitriol sa stratégie de reconquête du pouvoir : « Une seule stratégie de campagne s’impose : mentir, et tricher. Le vrai modèle de Nicolas Sarkozy n’est pas Angela Merkel, mais un mélange de Silvio Berlusconi et de Vladimir Poutine, avec le vide idéologique de l’un, et la brutalité des méthodes de l’autre » a-t-elle signé.

    Vive la solidarité internationale avec le peuple marocain.

    Source, 4 mars 2012

    Tags : Maroc, Mohammed VI, le roi prédateur,

  • Maroc : Les exilés fiscaux sous le soleil de « Marracash »

    Le Canard Enchaîné du 7 mars 2012

    Bien sûr, pour échapper à la rapacité du fisc français, il y a les adresses connues : la Suisse et l’Autriche pour leur secret bancaire, le Luxembourg pour ses holdings opaques à souhait, la Grande-Bretagne pour ses îles Anglo-Normandes, les Pays-Bas ou la Belgique, qui ont renoncé à l’ISF et à l’impôt sur les plus-values. Mais le Maroc et sa convention fiscale avec la France méritent un détour.

    Les pensions des retraités français qui vivent plus de cent-vingt-trois jours par an dans le royaume chérifien bénéficient d’une réduction d’impôts de 80% si elles sont versées sur un compte bancaire en dirhams. Mieux encore, le Maroc ignore l’impôt sur la fortune et les droits de succession. Tout en disposant d’un appareil bancaire de qualité – les grands établissements français sont présents – qui permet, en toute quiétude et en toute sécurité, de gérer son patrimoine à distance.

    Contrairement à la Suisse, qui se fait un plaisir de rendre publics les noms des grandes fortunes ou de sportifs hexagonaux réfugiés chez elle, le Maroc respecte une omerta de bon aloi. Et se refuse à préciser le nombre de retraités français, modestes ou aisés, qui passent leur hiver au soleil d’Essaouira ou de Marrakech. Tout comme le ministre français de l’Economie, qui ne publie aucune donnée chiffrée sur les exilés de l’autre côté de la Méditerranée.

    Dans leur livre (*) consacré aux relations incestueuses entre la France et le Maroc, Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi assurent que cette convention fiscale fait perdre plusieurs centaines millions d’euros à Bercy.

    Un chiffre que confirme, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire : « Cette convention fiscale aurait dû être dénoncée et renégociée depuis longtemps. Car elle coûte très cher à Bercy, et le fisc marocain est tellement artisanal, quand il n’est pas corrompu, qu’il est facile d’y dissimuler une fortune en toute impunité. » Et le même d’ajouter : « Mais les liens entre les hommes publics français et le royaume sont tels qu’il est impossible de faire évoluer le dossier. »

    Amis très chers

    Pour s’en convaincre, il suffit de lire les chapitres, fort bien informés, qu’Amar et Tuquoi consacrent à Marrakech, « le XXIème arrondissement de Paris ». De Jacques Chirac à Dominique de Villepin en passant pas Nicolas Sarkozy et Douste-Blazy, de Hubert Védrine à DSK, sans oublier Elisabeth Guigou ou Manuel Valls, c’est toute l’élite politique hexagonale, de droite comme de gauche, qui entretient des liens privilégiés avec Mohammed VI, sa cour, ses ministres et ses hommes d’affaires.

    Mohammed VI et Nicolas Sarkozy en octobre 2007

    Invitations dans les hôtels de luxe, comme La Mamounia, mise à disposition de berlines avec chauffeur, distribution de décorations diverses, financement de clubs de réflexion ou de cercles d’influence, le royaume chérifien tient son chéquier ouvert pour les politiques français, comme il le fait parfois aussi pour les « grands journalistes » venus de Paris.

    En ce domaine, au moins, les printemps arabes n’ont rien changé.

    Tags : Maroc, paradis fiscal, retraités, pensionnés, Marrakech, La Mamoumia, Nicolas Sarkozy,

  • Quand Zakaria Moumni pensait que le roi du Maroc allait lui rendre justice

    C’est une histoire digne des plus grandes fictions. Zakaria Moumni, franco-marocain, est arrivé au sommet dans le monde de la kickboxing dont il a été sacré champion du monde en 1999 à Malte. Il était loin de deviner qu’il allait tomber en pic pour finir dans la terreur d’une prison secrète à Temara où la CIA torturait des gens suspectés d’appartenir à Al Qaïda. La raison ? Avoir revendiqué un droit légitimé par le dahir royal nº 1194-66 du 9 mars 1967 qui dispose que les ressortissants marocains ayant remporté un titre de champion du monde pourraient prétendre au poste de conseiller sportif auprès du ministère marocain de la jeunesse et des sports.

    À partir de 2010, il est au centre d’une affaire juridique contestée. Il est appréhendé à l’aéroport de Rabat pour escroquerie selon la version du gouvernement marocain, enlevé et torturé pendant 4 jours au centre de Témara selon sa propre version1. À l’issue d’un procès dénoncé par lui-même et la FIDH, il est condamné à 30 mois de prison ferme. Il bénéficie d’une grâce royale au bout de 18 mois. Dès lors, il n’a qu’une idée en tête : sa réhabilitation et la condamnation de ceux qu’il accuse de l’avoir torturé.

    En janvier 2010, Zakaria est allé manifester devant le château du roi du Maroc à Betz. Ce dernier, il va s’en venger. Dès que Moumni a mis ses pieds à Rabat, il a été arrêté, jugé et condamné à 3 ans de prison pour « escroquerie », « usurpation de titre ».

    Le 4 février 2012, Zakaria Moumni est libéré par une grâce royale qui a réduit sa peine à 18 mois.

    Comme tous les marocains, Moumni pense que le roi n’est pas responsable des actes de ses acolytes et qu’il va lui rendre justice. Le 21 février 2012, il écrit au roi Mohammed VI. Voici le texte de sa lettre qui a atterri entre les mains de Moural Lrhoul, le chef du cabinet de Yassine Mansouri, le directeur général du renseignement extérieur (DGED).

    Au lieu de lui rendre justice, Mohammed VI lui envoyé ses baltagias en France. Se voyant menacé, Zakaria a émigré au Canada où il a demandé l’asile politique.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Zakaria Moumni, Temara, sports,

  • Maroc : guéguerre entre Lmrabet et Anouzla

    Un article qui met en exergue un conflit entre les journalistes Ali Lmrabet et Ali Anouzla a attiré l’attention de la DGED. Il a été envoyé par la fidèle Hasna Daoudi.

    Il y a lieu de rappeler qu’Ali Lmrabet a attiré la foudre de beaucoup de pseudo-démocrates marocains à cause de sa position humaniste vis-à-vis du conflit du Sahara Occidental. Il est le seul intellectuel marocain qui dénonce clairement les pratiques de répression du Makhzen contre les sahraouis. Même l’AMDH et Annahj Addimocrati n’y osent pas. Au Maroc, le pouvoir se vante d’une « unanimité » sur la question sahraouie. Cette unanimité est appliquée lorsqu’il s’agit de mater les sahraouis.

    Les fantaisies qui alimentaient cette unanimité ont été pulvérisées par les dernières révélations sur la prétendue « marche verte ». Elle était une idée d’Henry Kissinger.

    Si quelqu’un se demande pourquoi les marocains n’arrivent pas à vaincre la dictature, la réponse est là, dans cet article. A cause de leur conflictivité, ils n’arrivent pas à s’entendre entre eux. Leur mentalité a été bâtie sous la violence, la bagarre, le mépris, la trahison, le tberguig et la jalousie. C’est peut-être ça la fameuse « exception marocaine » dont se vante le Makhzen.

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    Une réponse à Lakome

    (Demainonline)

    Rabat.- Dans un article paru sur le site Lakome daté du 2 mars 2012, un courageux auteur anonyme appelé Handala, qui est en fait le petit Ali Anouzla, accuse à demi-mots Demain d’avoir censuré le livre de Catherine Graciet et Eric Laurent sur le roi Mohamed VI, « Le roi prédateur ».

    Avant de publier cette information, ce site aurait dû nous contacter pour s’enquérir de la raison de cette censure. Avons-nous eu peur du Makhzen ? Avons-nous été achetés pour ne pas en parler ? Rien de cela nous a été demandé.

    Pourtant, notre réponse aurait sûrement éclairé nos lumineux camarades de Lakome.

    Premièrement, le site de Demain est chargé de références sur le livre. Par exemple, le 29 février, c’est-à-dire deux jours avant le papier de Handala-Anouzla nous avons publié une longue dépêche de l’AFP sur le livre.

    Deuxièmement, si Lakome veut que Demain parle du livre de Graciet & Laurent plus en détail, il n’a qu’à nous donner un exemplaire du livre, puisque nous n’en avons aucun.

    Dans un échange de courriels entre nous et Catherine Graciet, daté du 10 février, cette dernière n’a pas voulu nous faciliter la version PDF du livre, ni même nous donner des extraits par peur, s’est-elle justifiée, qu’ils soient interceptés.

    Pourtant, la même Graciet n’a fait aucune difficulté pour envoyer le livre au quotidien espagnol El Pais. Un livre écrit en français qui parle du Maroc et qui est expédié en premier à un journal espagnol… Quelle délicatesse envers les journalistes marocains qui ont toujours pris des risques pour parler des livres sensibles sur le Maroc et ses gouvernants.

    D’ailleurs, Ignacio Cembrero du journal El Pais, à qui Graciet a envoyé le livre en premier, l’a drôlement récompensé en massacrant le contenu de l’ouvrage sur son blog.

    Graciet a aussi envoyé son livre à ses différentes sources, dont Lakome, laissant Demain pour la fin, puisque le livre n’est arrivé, cachet de la poste faisant foi, dans une adresse hors du Maroc, que le … 5 mars. C’est-à-dire trois jours après le courageux papier de Handala-Anouzla …

    Demain va-t-il parler du livre de Graciet & Laurent ? Bien sûr, mais ce n’est pas Lakome qui décide de notre agenda. On en parlera en temps opportun. C’est-à-dire quand on l’aura lu.

    Pour finir, cher Handala-Anouzla, avant de conter des fariboles, consulte un peu mieux Demain et renseigne-toi. Si tu as des difficultés avec le français, nous sommes là pour te traduire.

    Et comme nous sommes dans la traduction, le « roi prédateur » ne se traduit pas comme « الملك المستحوذ », comme le fait Lakome, mais plutôt comme « الملك المفترس ».

    Mais bon, nous pouvons comprendre que cette dernière traduction, plus fidèle, puisse avoir fait craindre à nos confrères un retour de bâton.

    Hamdallah

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    “Le Roi prédateur”: Une bonne idée mal mise en pratique

    Por: Ignacio Cembrero

    Orilla Sur, 02 de marzo de 2012

    L’idée est excellente, sa mise en pratique laisse à désirer. L’idée du livre « Le Roi prédateur » (Le Seuil), écrit par les journalistes français Catherine Graciet et Eric Laurent, est d’expliquer pourquoi Mohamed VI a doublé, selon la revue Forbes, sa fortune en cinq ans, pourquoi il s’est hissé au septième rang des monarques plus fortunés devançant les émirs du Qatar et du Koweït.ImageRoi

    Les auteurs commencent par décrire le train de vie du souverain et de ses courtisans en faisant une bonne synthèse de que ce qui a été publié ces dernières années par la presse marocaine et plus spécialement Le Journal hebdomadaire, Tel Quel, Nichane ou des sites d’information comme Lakome. C’est ce résumé que le quotidien espagnol EL PAÍS a publié, le dimanche 26 février, et qui lui a valu d’être interdit au Maroc. Pourtant, pour le lecteur marocain, il n’y avait là rien de nouveau, rien qu’il n’ait déjà pu lire dans son propre pays. L’interdiction d’EL PAÍS n’a donc aucun sens.

    Ensuite vient l’enquête pour aboutir à une conclusion : « Au Maroc, c’est le peuple qui, chaque jour que Dieu fait, enrichit le roi en achetant les produits de ses entreprises ». Le roi est, en effet, « le premier banquier, le premier assureur, le premier agriculteur » de son royaume.

    Mais l’enquête n’est pas à la hauteur. Elle est un peu bâclée. Sans doute n’est-elle guère facile à faire dans un pays ou tout ce qui touche au palais royal baigne dans l’opacité. Il n’y a même pas un porte-parole ou un directeur de communication de l’institution comme le possèdent les maisons royales européennes. Pour ceux qui ont pu approcher le roi et ses courtisans, parler après à des journalistes est un exercice risqué. Cela explique, entre autres, que très souvent les sources du livre sont anonymes.

    En quoi l’enquête n’est-elles pas à la hauteur ? Sur la forme il n’est, par exemple, guère raisonnable de donner des chiffres en euros, dollars ou livres sterling sans les convertir à une même monnaie. Sur le fond les anecdotes ou les données rapportées ne sont pas suffisamment étayées. Un exemple parmi tant d’autres : Peut-on raconter que Mohamed VI a inauguré, dans le sud du pays, un hôpital dont le matériel médical qui lui a été montré avait été loué pour l’occasion sans préciser la date, le lieu et le nom de l’établissement ? Les six questions clefs du journalisme (qui, quoi, où, quand, comment et pourquoi) n’obtiennent pas toujours des réponses dans le livre.

    Il y a cependant des chapitres qui valent bien le détour à commencer par celui intitulé « Comment on fabrique un coupable » consacré à la descente aux enfers de Khalid Oudghiri, celui qui fut le patron de la plus grande banque du pays, Attijariwafa Bank. Il osa proposer de désengager les entreprises de la famille royale de l’économie marocaine. Mal lui en prit. Trainé dans la boue et humilié il finit par être condamné par contumace à 20 ans de prison et ses biens au Maroc furent saisis. De son exil en France il a parlé aux auteurs du livre.

    Mohamed VI a érigé sa fortune, et c’est là le dernier défaut du livre, dans un Maroc qui a vécu son « printemps arabe » très spécial, ou les islamistes ont, pour la première fois, gagné les élections, en novembre dernier, et formé le gouvernement. Tout au loin des 216 pages de l’ouvrage il n’y a que quelques paragraphes, à la fin du livre, sur ce contexte politique qui aiderait pourtant à mieux comprendre l’enrichissement royal.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, le roi prédateur, Ali Lmrabet, Ali Anouzla,

  • Note sur les élections présidentielles françaises de 2012 (cabinet Communication&Institution)

    Note sur les élections présidentielles françaises                               8 mars 2012

    Une situation délicate pour le Président sortant

    Les études et prévisions électorales sont, pour l’heure, assez alarmistes pour Nicolas Sarkozy :

    • malgré quelques différences entre les instituts de sondage sur les écarts entre les candidats au premier tour, François Hollande est toujours en tête des intentions de vote ;

    • au second tour, le candidat socialiste conserve une confortable avance selon tous les instituts avec, en moyenne, 56% des intentions de vote ; même si cet écart devra se resserrer nécessairement en final

    • la proportion des indécis reste relativement importante (25 %) mais touche majoritairement les jeunes, traditionnellement peu portés sur le vote à droite.

    Ces quelques chiffres confirment le sentiment général que la campagne du Président sortant a du mal à « prendre » sur le terrain. Si elle a pu bénéficier d’un souffle médiatique à ses débuts, réaction naturelle après la longue attente de son entrée en compétition, elle semble retomber maintenant, faute d’innovation majeure dans le discours et dans la stratégie. Le discours est à peu près le même qu’en 2007 : valeur travail, immigration, sécurité,… Car la stratégie générale n’a pas changé : miser sur le premier tour, aller chercher les voix du Front National au risque d’entretenir de vaines polémiques, comme le fut celle de la viande hallal et casher…

    Si bien qu’aujourd’hui, les ténors de la majorité n’y croient plus, les ministres s’engagent peu dans la campagne et les députés UMP s’épanchent, en coulisse, sur les difficultés rencontrées au contact de la population.

    Cette situation est d’autant plus dommageable pour Nicolas Sarkozy qu’il n’a, au final, plus beaucoup de proches ni de soutiens de poids. En effet, ni François Fillon, ni Jean-François Copé, ni Alain Juppé, qui pourraient avoir des prétentions pour les présidentielles de 2017, n’ont vraiment intérêt à ce qu’il soit réélu en 2012. Au contraire : après une éventuelle présidence socialiste, où la gauche cumulera tous les pouvoirs (Assemblée, Sénat, collectivités locales1), pour la première fois depuis le début de la Vième République, à l’exception notable du Conseil constitutionnel, un besoin d’alternance pourrait leur être favorable.

    Le Président sortant a encore des cartes en main : son talent de débateur, qui s’est de nouveau illustré face à Laurent Fabius (6.03.12) et d’éventuelles surprises tactiques. Le grand rassemblement qu’il organise à Villepinte le 11 mars prochain pour présenter son programme sera, de ce point de vue, décisif.

    Une élection sans désir

    C’est par rejet de Nicolas Sarkozy que les électeurs envisageraient de porter François Hollande au pouvoir. Un tiers seulement des électeurs de second tour de François Hollande déclarent vouloir voter en sa faveur pour qu’il soit président de la République. Les deux tiers le feraient pour éviter que Nicolas Sarkozy le redevienne. Le point faible du candidat Hollande est le manque d’entrain qu’il draine, ce qui permet au candidat de l’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, de frôler la barre des 10% d’intentions de vote, qu’il dépassera probablement au premier tour.

    A ce stade de la campagne, donc, les sondages qui promettent à François Hollande une victoire avec des scores flatteurs ne doivent pas être interprétés comme le reflet d’une envie populaire de le porter au pouvoir, au risque de bien des désillusions. Pour la suite de la campagne et pour la suite tout court.

    François Hollande, un candidat aux intentions intimes difficiles à cerner
    Ce manque d’entrain s’explique d’abord par la situation économique, qui contraint fortement le discours et les engagements de François Hollande.
    Il s’explique également par un trait de caractère propre au candidat socialiste : sa recherche du consensus à tout prix. D’un côté, cette caractéristique rassure ceux qui, après un quinquennat particulièrement clivant, aspirent à une présidence plus sereine. De l’autre, elle insécurise ceux qui attendent des décisions fermes dans une période difficile.

    Sur ce point, on constate effectivement que sur des sujets aussi sensibles que le nucléaire ou la fiscalité, François Hollande mandate des émissaires auprès de certains publics – les industriels ou les grandes fortunes – pour les rassurer et dire le contraire de ce qu’il développe en public. C’est notamment vrai sur sa promesse d’instaurer un nouveau barème de 75% d’impôt sur le revenu pour les revenus de plus d’un million par an.
    Il est donc souvent difficile de bien cerner les intentions réelles du candidat socialiste.

    C’est également vrai en politique étrangère. François Hollande cultive une opinion ambivalente sur des sujets tels que le Sahara, les islamistes, l’immigration, les révolutions arabes, les droits de l’homme… Il est également connu pour entretenir des relations privilégiées avec l’Algérie, ayant effectué un séjour de huit mois en 1978 pour son stage de l’ENA, mais également un voyage en 2006 alors qu’il était Premier secrétaire du PS. Dernièrement, juste avant de se lancer dans les Primaires socialistes, il a effectué un déplacement en Algérie en décembre 2010, à l’invitation du FLN. Il était accompagné par ses conseillers Kader Arif, député européen, et Faouzi Lamdaoui, élu à Argenteuil et natif de Constantine.

    S’il est toujours délicat en la matière de prévoir les résultats 2 mois à l’avance du scrutin présidentiel, (les français ayant horreur qu’on leur confisque leur élection), il n’en reste pas moins que la situation économique est très mauvaise pour un président sortant et le taux de chômage ne diminuant pas, il risque de compter pour beaucoup dans le résultat final.

    Le troisième homme ou femme, pourra influer sur le résultat final : la situation ne sera pas la même si François Bayrou arrive finalement en 3 ième position, plutôt que Marine Le Pen. Dans le premier cas, il aurait intérêt à se rallier à Nicolas Sarkozy en négociant Matignon par exemple, ce qui pourrait changer quelque peu la donne et les résultats.

    Tags : France Nicolas Sarkozy, François Hollande, élections françaises,

  • Syrie : Erdogan tombe dans le piège israélo-américain

    Syrie vs Turquie. Et l’Otan?

    La politique contemporaine turque est fort complexe. D’un côté ses aspirations souverainistes ne sont pas à démontrer. D’un autre, une vision ouvertement pro-islamiste d’une partie notable de ses élites actuelles, alliée au membership otanesque, constituent ensemble un cocktail de choc, pouvant exploser à tout moment tellement les ingrédients le composant sont infernaux. Les événements en cours dans la Syrie voisine, notamment dans la province d’Idlib, le confirment pleinement.

    Si l’islamisme fait bien souvent bon ménage avec l’atlantisme, du moment que cela arrange les intérêts géopolitiques de chacun, le souverainisme eurasien ne peut se joindre aux deux premiers. Telle est, en très bref, la particularité de la Turquie d’Erdogan. En termes de perspectives, ce jeu turc de la double, voire de la triple chaise, ne risque-t-il pas tout simplement d’anéantir les projets ambitieux d’Ankara?

    Alors que l’islamisme politique et le soutien aux divers groupes extrémistes, y compris salafistes, contredit effectivement l’héritage laïc d’Atatürk, les rapports qu’entretient Erdogan avec l’Otan sont eux aussi, pour le moins… très particuliers. Lorsqu’il s’agit de s’adonner à des aventures militaires en Syrie ou en Libye, Ankara ne coordonne pas vraiment ses actions avec ses alliés otanesques. Et ne fait qu’agir selon ce qu’elle considère ses propres intérêts. Mais du moment qu’elle se retrouve face à des forces capables de la stopper, comme c’est le cas aujourd’hui en Syrie – elle active immédiatement le bouton «Help» auprès de ses partenaires de l’Otan. Tel un adolescent jouant au dur devant ses camarades, pour après les appeler au secours car ayant reçu une riposte digne de ce nom. Une virilité alliée à l’anti-virilité absolue en un seul package.

    Donc ce que fait en réalité la Turquie, c’est d’entamer des actions sans concertation avec ses alliés de l’Otan dans un premier temps, mais au moindre souci crier quant à la nécessité pour eux de la faire protéger. Un jour contre la Syrie du président Assad, un autre contre la Russie de Poutine, demain ce sera peut-être quelqu’un autre. Peut-être même la Chine où la Turquie tente d’instrumentaliser depuis un bon moment le prétendu problème ouighour.

    En d’autres termes: je suis fort, je n’ai besoin de personne. Et puis tout à coup: venez me protéger! Le souci pour Ankara c’est qu’en continuant à jouer à ce jeu, elle risque, au final, de perdre toute la mise. La Turquie, faisant qu’on le veuille ou non, partie de la grande famille eurasienne, pouvait profiter des opportunités qui lui étaient offertes par les puissances mondiales et régionales indépendantes, que ce soit la Russie, l’Iran ou la Chine. Elle avait aussi une occasion unique d’aller dans le sens de la normalisation des relations avec la République arabe syrienne – et un premier pas avait été fait en ce sens en janvier dernier lorsque les chefs des services de renseignement syriens et turcs s’étaient rencontrés à Moscou, formalisant ainsi leur premier contact depuis le début de la guerre qui fut imposée à la Syrie. Désormais et au vu des événements en cours à Idlib, notamment l’engagement turc en faveur des terroristes déclarés, y compris ceux d’Al-Qaida, c’est gâché.

    C’est d’ailleurs l’idée partagée par le parti politique turc Vatan, selon lequel si la Turquie lance une guerre contre la Syrie, elle peut tomber dans un piège préparé par les Etats-Unis et Israël et perdre des alliés comme la Russie, la Chine, l’Iran et l’Irak – une annonce qui a été faite le 26 février dernier.

    Effectivement, le temps est venu pour que la Turquie d’Erdogan fasse un choix. Et non plus un choix situationnel, mais bel et bien sur du moyen-long terme. A défaut de quoi, elle risque de perdre tout.

    Aussi, et plus particulièrement dans la situation en cours en Syrie, il serait difficile de ne pas aborder l’approche hypocrite et ouvertement malhonnête de l’establishment occidental – étasunien en tête, européiste en bon suiveur. A savoir que lorsqu’Ankara avait lancé son offensive contre les forces kurdes – alliées des USA, ce même establishment criait au scandale, menaçant même la Turquie de sanctions. Désormais, ces mêmes silhouettes jurent leur solidarité avec Ankara à Idlib (et donc approuvent aussi les actions des terroristes) contre les forces gouvernementales syriennes. Un monde de fous direz-vous? Et ce ne serait pas loin de la vérité.

    Quoiqu’il en soit, ni l’Otan, ni l’Occident en général ne sauveront pas la Turquie. C’est un fait. L’histoire retiendra tout de même que la Turquie d’Erdogan, lorsque cela l’arrange, adore appeler au secours ses alliés otanesques, y compris si pour cela il faut les mettre en péril. Concernant la partie islamiste de la question, l’histoire retiendra aussi que la Turquie d’Erdogan a choisi de défendre des extrémistes de la pire espèce, y compris affiliés à Al-Qaida, contre une armée légitime en train de libérer son territoire national. Quant à l’intégration eurasienne, ni la Russie, ni la Chine, ni l’Iran, n’ont besoin d’alliés – amis des salafistes. Partenaires de circonstances – peut-être. Pour aller plus loin – non merci. La rencontre Poutine-Erdogan dans les prochains jours sera certainement décisive. A condition encore d’avoir lieu – si le président turc commet une quelconque erreur comparable à celle de novembre 2015, elle risquerait tout simplement de ne pas avoir lieu, avec en prime des conséquences fortement sérieuses. Il est encore temps de revenir à la raison. L’avenir nous situera.

    Mikhail Gamandiy-Egorov

    Observateur continental, 2 mars 2020

    Tags : Turquie, Erdogan, Russie, Syrie, Etats-Unis, Israël,

  • Stratégique Vs Tactique: Comment L’Occident Et Ses Alliés Tentent De Dissimuler Leurs Défaites Stratégiques Au Niveau Tactique

    Par Arthur Evans

     Le conflit actuel entre l’ordre mondial quelque peu unipolaire et multipolaire se déroule à travers le monde. Les principaux acteurs sont certainement la Russie et l’Amérique et leurs alliés dans divers points chauds du monde. En raison d’une campagne médiatique activement menée des deux côtés, il est difficile pour une personne moyenne de savoir où les choses se passent réellement, qui gagne et qui perd la guerre. Quelles sont les victoires stratégiques et quels sont les événements scénarisés pour les masses dans le conflit en cours?

    À plusieurs reprises, après la destruction de l’État islamique, le président américain a déclaré la victoire et annoncé des retraits progressifs de la Syrie et de l’Irak, rappelant à plusieurs reprises que l’Amérique avait atteint son objectif. Toute personne impliquée dans l’analyse géopolitique sait que cette notion est complètement absurde. Assad est toujours au pouvoir, l’Irak se rapproche de l’Iran, l’Iran s’est rendu en Méditerranée par voie terrestre, la Russie a consolidé ses positions en Syrie.

    Donc, si nous regardons la situation réelle sur le terrain, l’Amérique a subi une défaite complète de ses objectifs initiaux, mais elle prétend que sa défaite est une victoire. La destruction de l’État islamique en Syrie et en Irak a servi de couverture médiatique à l’Amérique pour couvrir son échec stratégique à atteindre l’un de ses objectifs. Du point de vue de l’Amérique, de l’État islamique, grâce à l’intervention de la Russie, n’a même pas rempli le rôle qui lui était destiné, à savoir la destruction complète de l’axe de résistance Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth. Bien sûr, l’État islamique aurait pu avoir un objectif de grande envergure, mais avec l’intervention de la Russie, cela a été empêché pour le reste de l’éternité.

    L’un des symboles de la victoire de l’Amérique sur l’État islamique a été la chute de sa capitale, Raqqa. Après avoir tenté de consolider des positions à travers l’Euphrate, à la suite des médias occidentaux égoïstes se vantant de la mort présumée de mercenaires russes du Wagner PMC, le résultat final est que les troupes russes sont maintenant à Raqqa, avec la deuxième puissance de l’OTAN, Turquie, et ont chassé l’Amérique de la frontière syro-turque. Pour masquer une défaite diplomatique et géopolitique et une gifle idéologique aussi catastrophiques, les Américains se sont manifestés en affirmant que le président Trump et Erdogan étaient d’accord sur tout et que l’Amérique acceptait de sortir de la frontière (syro-turque). Du coup, les objectifs précédemment fixés sont devenus «hors de propos» devant le public. L’incapacité à vaincre l’Iran ou à renverser Assad soudainement n’est plus un objectif de la politique étrangère américaine.

    Nous pouvons observer une situation similaire en ce qui concerne la construction d’infrastructures de gaz naturel. Plus tôt, la propagande américaine a affirmé que le pétrole de schiste jouerait un rôle crucial et que les infrastructures en cours de construction par la Russie étaient presque hors de propos à cet égard. Cependant, sur le terrain, tout est dans l’autre sens, car l’Amérique fait de son mieux pour arrêter la construction des infrastructures de gaz naturel de la Russie et, comme nous pouvons le voir, ses meilleurs résultats sont un court retard dans la construction.

    La Russie a achevé le South Stream (maintenant connu sous le nom de Turk Stream), la puissance de la Sibérieet de plus, l’année prochaine, le Power of Siberia 2 sera également achevé. Retarder la phase finale de North Stream 2 de quelques mois peut certainement être considéré comme un succès diplomatique américain. Cependant, la réalité est que l’Allemagne, bien que membre de l’OTAN, n’a pas l’intention de rater une chance sur plusieurs décennies pour un accord énergétique avec la Russie. Cette décision stratégique, comme dans les cas précédents, ne peut être cachée par aucune manipulation médiatique ou succès diplomatique au niveau tactique.

    Nous avons un scénario similaire avec l’allié le plus proche de l’Amérique au Moyen-Orient, Israël. Bien qu’Israël mène des attaques à longue distance sur le territoire syrien depuis 2013, il n’a atteint aucun objectif stratégique. L’Iran a renforcé sa position en Syrie et, d’un point de vue géographique, continue d’entourer Israël de ses bases. Il est clair que la principale raison de l’échec d’Israël est la force des défenses aériennes syriennes, qui dans la plupart des cas abattent plus de 60% des missiles israéliens à longue portée. Et malgré de nombreuses années d’opérations, la charge utile tirée sur le territoire syrien est négligeable car l’Iran continue de construire ses bases et de consolider sa route terrestre vers la Méditerranée.

    Tout comme ils n’ont pas réussi à vaincre l’Iran en Syrie, ils n’ont pas non plus détruit les défenses aériennes de la Syrie, ils ont donc eu recours à des opérations spéciales et à la manipulation des médias. Un cas largement signalé concernait la destruction d’un système syrien de défense aérienne à courte portée Pantsir-S1, qui a été enregistré sur vidéo puis publié sur Internet. Israël l’a décrit comme un grand succès pour l’aviation et le renseignement israéliens. Cependant, une analyse approfondie a révélé qu’Israël avait utilisé plus de 60 missiles pendant l’attaque et que ledit système Pantsir-S1 avait tiré tous ses missiles et avait été détruit lors du rechargement. Les médias ont largement utilisé cette situation et ont salué «la capacité d’Israël à détruire le puissant Pantsir-S1». Cependant, une analyse impartiale révèle qu’Israël n’est toujours pas en mesure d’entrer dans les zones A2 / AD, de percer les défenses aériennes syriennes et de lancer une campagne aérienne, ce qui signifie qu’il ne peut faire aucun dommage grave.

    Le monde multipolaire sera certainement formé, d’abord dans les hotspots mondiaux où se déroulent des batailles cruciales, puis il sera transmis à d’autres parties du monde. Tout ce que nous voyons maintenant, c’est simplement retarder ce processus inévitable.

    Source

    Tags : Israël, Syrie, Russie, Turquie, Etats-Unis, OTAN,

  • Guerre impérialiste en Syrie: De l’eau dans le gaz entre la Syrie et la Russie sur fond d’alliance turco-israélienne?

    L’information de VT que nous avons traduite ci-dessous est intéressante et donne un point de vue bien différent de ce qu’on nous ressasse dans les merdias de base, mais Duff et VT laissent à notre sens deux point vitaux hors de l’équation pour des raisons que nous ignorons:

    1- La Turquie fait partie de l’OTAN, c’est à dire qu’il est impossible que celle-ci ne puisse agir seule et/ou dans l’ignorance ou la passivité du commandement intégré de cette Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord. Tout le monde en croque à des degrés divers ce qui nous amène au pourquoi et le second point ignoré ici par Duff et VT ? De plus la Turquie a, depuis le début de la guerre par procuration en Syrie, toujours été le soutien logistique et la base arrière des mercenaires de Daesh et a facilité leurs déplacements en Syrie et ailleurs, confirmant bien en cela que Daesh est bien une opération Gladio 2.0 de l’OTAN terroriste. Il s’agit d’une agression mafieuse internationale en bande organisée, ni plus ni moins…

    2- La guerre du gaz… La guerre de Syrie n’est pas une guerre de “religion”, tout ça n’est que fadaise et poudre aux yeux, Duff croit-il vraiment ce qu’il écrit ? Mais il s’agit d’une guerre du gaz et ce depuis le départ, nous en avons parlé depuis bien des années maintenant (2015 pour être précis), voir notre dossier “Syrie et la guerre du gaz”… Depuis le refus par Assad du gazoduc qatari en 2010, le Qatar étant la propriété d’Exxon-Mobil, (intérêts Rockefeller) qui possède aussi de grosses parts de la plus très saoudienne ARAMCO. Les états ne sont que les façades des corporations. Nous sommes en pleine guerre entre Exxon-Mobil, Royal Dutch Shell, BP, Aramco et leurs subsides régionaux et internationaux contre Rosneft, Lukoil, Iran Oil, ceci constitue le point phare de la guerre géostratégique pour L’Eurasie. Tout le reste n’est que poudre aux yeux… que VT, sciemment ou non, entretient… Et ceci nous ramène à notre article de republication du 27 février sur “L’origine abiotique profonde du pétrole et des hydrocarbures”… Il n’y a pas de hasard.

    ~ Résistance 71 ~

    Arme nucléaire tactique au Yémen…

    La Syrie considère expulser la Russie et renvoyer ses troupes chez elles, pourquoi ?…

    Gordon Duff

    1er mars 2020

    url de l’article original:

    https://www.veteranstoday.com/2020/03/01/intel-drop-erdogans-kosher-express-kills-2200-syrian-troops-destroys-100-tanks-and-humiliates-putin/

    ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

    Introduction: C’est une guerre non pas politique mais de religion ciblant la chrétienté. En tête de liste et ce depuis le départ, ont été les communautés chrétiennes du Moyen-Orient. La Turquie déteste la Syrie pour ses libertés religieuses. Elle déteste les Kurdes pour la même raison, ils autorisent le christianisme et Erdogan, 100% franc-maçaon et Frère Musulman est associé avec les likoudistes qui ont saisi le pouvoir en Israël afin de construire une coalition qui détruira éventeullement, la Russie, le dernier grand bastion de la chrétienté qui n’est pas contrôlé par l’état profond, lisez…

    La Russie autorise maintenant les avions F-16 turcs de survoler Idlib et d’attaquer les troupes syriennes. Le gratin du renseignement syrien est profondément perturbé par ce qui paraît être la soumission totale russe à Ankara et Tel Aviv. La Russie a aussi refusé de permettre à la Syrie d’utiliser son système anti-aérien S300. Quelque chose ne tourne vrament pas rond et une analyse des médias russes montre un soutien à la Turquie contre la Syrie et une vaste censure de ce qui se passe en Syrie.

    Poutine s’est couché à 100%

    En février 2016, des spécialistes nucléaires israéliens sont venus sur la base aérienne turque d’Incirlik. Là ils rencontrèrent un groupe de pilotes saoudiens et turcs sélectionnés. Il est aussi dit que des officiers d’armement nucléaire de l’armée de l’air des Etats-Unis étaient aussi présents.

    Avec les israéliens vinrent des équipes techniques de modification des F-16 pour le transport d’armes nucléaires. Rappelons-nous que les Etats-Unis possèdent plus de 80 têtes nucléaires sur cette base.

    Lorsque l’opération fut terminée en avril 2018, l’Arabie Saoudite et la Turquie avaient des avions à capacité nucléaire et des équipages entrainés. Avaient-ils aussi des armes nucléaires ? Ceci est maintenant totalement confirmé.

    Une autre confirmation, pas une seule sortie aérienne n’a été conduite par ces pilotes entrainés, du moins pas au dessus de la Syrie. Mais au dessus du Yémen ?

    Aujourd’hui, les drones turcs et israéliens ont bombardé l’aéroport de Hama, qui est bien profond en territoire syrien, une base qui abrite aussi des éléments de l’armée russe. La Syrie a abattu 6 drones seulement aujourd’hui, mais 20 de plus sont délivrés par Israël pour utiliser contre la Syrie et la Russie, guidés par les satellites américains sous un accord de partenariat de défense entre Tel Aviv et Washington.

    Voilà pourquoi Washington et Moscou sont si près de la guerre nucléaire, ce qui représente la seule vérité colportée par les médias américains sur le sujet. Israël est totalement engagée à Idlib et au-delà contre la Syrie et les forces russes ainsi que l’Iran et ce n’est pas la première fois. Ceci fait partie d’un vaste plan de déstabilisation qui implique la Serbie et le Caucase, les intérêts russes et de l’Azerbaïdjan dans le bassin de la Mer Caspienne.

    Israel et la Turquie opèrent aussi contre les Kurdes

    Ce qui est maintenant en train de se dévoiler, est la vulnérabilité russe à une attaque massive combinée israélo-turque sur la Syrie, mettant au grand jour la capacité logistique sous-développée russe et les énormes erreurs qu’ont commises Moscou et ses conseillers géopolitiques, qui ont permis à Israël et à la Turquie de développer une capacité militaire combinée qui maintenant port ombrage et menace la région entière.

    Le partenariat militaire total entre la Turquie et Israël a commencé en 2008 lorsque tous deux se joignirent pour combattre la Russie dans la guerre de l’Ossétie du sud. Avec l’aide américaine, incluant celle de Bush (fils) et de ses conseillers du renseignement servant de conseillers, on me l’a même demandé, prirent ainsi racines le conflit actuel.

    Dès lors, Israël et la Turquie ont commencé à s’entrainer alors même qu’Erdogan raillait publiquement Israël. Israël commença à construire la force drone de la Turquie et à lui fournir du renseignement, essentiellement glâné au travers de sa coopération avec la NSA américaine et le NRO (National Reconnaissance Office). En retour, Israël pouvait utiliser les bases aériennes turques et l’espace aérien du pays pour s’entrainer à attaquer l’Iran. A ce stade, vers la mi-2009, Israël et la Turquie avaient développé un plan conjoint pour décapiter l’Iran en utilisant les bases aériennes d’Azerbaïdjan. Tout ceci est détaillé dans les articles que nous republions ci-dessous datant d’entre 2010 et 2018. [NdR71 : voir sur l’article orignal]

    Israël et la Turquie sont activement impliquées en Ukraine, contrôlant la politique contre la Crimée et le Donbass, travaillant avec le Google Idea Groups et utilisant leurs taupes infiltrées dans la presse en Russie pour tout blâmer sur George Soros et Hillary Clinton.

    Ils ont collectivement inventé le “RussiaGate”, qui fut mis en place et accepté au travers de l’association développée par la CIA dans les années 70 entre Robert Mueller et William Barr, mis au grand jour dans le livre de Gene “Chip” Tatum “La mule”.

    Aujourd’hui, des “techniciens” israéliens et des officiers et sous-officiers de l’armée israélienne arrivent en masse à Hatay, l’ancienne province syrienne, qui fut autrefois le lieu de la grande ville chrétienne D’Antioche et maintenant la base logistique du soutien de l’EIIL/Daesh et d’Al Nosra par la Turquie et QG de leur guerre sur la Syrie et la Russie.

    Et oui, il s’agit d’Israël et de la Turquie mettant à bas la Syrie tandis que Poutine ne peut rien faire, entouré par l’OTAN (NdT: dont la Turquie fait partie ne l’oublions pas, elle est en cela le bras armé de l’OTAN qui ne pipe mot et qui si elle était attaquée en retour, invoquerait un acte d’agression d’un membre de l’OTAN, mettant en branle tout le système d’assistance à un membre en difficulté…) empêché dans les airs lorsque la Turquie ferma son espace aérien et terrifié en même temps que celle-ci ne ferme le passage du détroit du Bosphore. Maintenant les Etats-Unis ont demandé à la Russie de garder au sol tous ses avions en Syrie, autre humiliation pour la Russie, qui a été incapable d’arrêter Israël et la Turquie de balayer l’armée syrienne en utilisant des drones israéliens et ayant maintenant abattu deux avions de combat syriens (russes ?) utilisant des missiles de défense antiaérienne de fabrication israélienne, similaires à ceux qui sont maintenant fournis à l’Inde.

    [une republication d’anciens articles de VT suit cette mise au point actuelle de la situation en Syrie]

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    Tags : Turquie, Syrie, Russie, OTAN, Idelb, kurdes, Israël,

  • Macron attise la xénophobie contre les musulmans et les immigrants

    Par Jacques Valentin

    WSWS, 2 mars 2020

    L’attentat d’extrême-droite du 20 février à Hanau près de Francfort qui a fait 9 morts démasque les dangers soulevés par la décision de Macron et de la classe dirigeante française d’attiser les sentiments xénophobes.

    Ébranlé par le mouvement des «gilets jaunes», Macron affiche de plus en plus ouvertement sa proximité idéologique avec l’extrême droite. Alors que les travailleurs et les jeunes se préoccupent en France et à l’international des inégalités sociales, de la défense de l’environnement et du pouvoir d’achat, Macron, qui mène une politique de casse sociale généralisée, fait appel à la xénophobie. Il donne la priorité à l’immigration, au soi-disant communautarisme musulman et à l’insécurité.

    Attiser l’hostilité envers les étrangers et les musulmans est devenu la principale activité des collaborateurs politiques de Macron depuis plusieurs mois.

    En septembre dernier Macron donnait des discours qui présentaient l’immigration – et non pas l’exploitation capitaliste et les politiques de son propre gouvernement – comme cause de la pauvreté et des inégalités sociales: «Les bourgeois ne croisent pas l’immigration», a-t-il dit. «Ce sont les territoires les plus pauvres qui sont le réceptacle. Les classes populaires, elles, subissent le chômage, la pauvreté, mais elles subissent aussi ce sujet.»

    Fin octobre, Macron a accordé la plus longue interview écrite de son quinquennat à l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles. C’était la première fois qu’un président français accorde une interview à un média d’extrême droite depuis la chute du régime de Vichy. Faisant référence aux musulmans, il déclarait lors : « Je lutte de toutes mes forces contre le communautarisme », et condamné la « sécession » communautariste.

    Lors de son voyage à Mulhouse en Alsace le 18 février, Macron a testé des nouveaux slogans. C’était un choix politique calculé. L’Alsace traditionnellement de centre droit a été une des premières régions à accorder des scores élevés au Front National il y a 30 ans. Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Alsace, mais seulement troisième à Mulhouse, derrière Macron et Mélenchon. Mulhouse est le deuxième pôle économique d’Alsace après Strasbourg. L’usine PSA Peugeot-Citroën y est le premier employeur de la région. La population ouvrière d’origine étrangère y est importante.

    La visite de Macron à Mulhouse et dans le quartier populaire de Bourtzwiller, a surtout été consacrée à des rencontres avec les élus, les administrations et les services de police et à des rencontres soigneusement préparées et encadrées avec des représentants d’associations. Les habitants inquiets d’être à nouveau stigmatisés pour leurs origines sociales et religieuses étaient tenus la plupart du temps à distance par des cordons de police, par crainte des protestations qui accompagnent maintenant la plupart des déplacements de Macron.

    Macron a lancé une série d’insultes contre les musulmans, reprenant les thèmes néofascistes. Il a attaqué le prétendu «séparatisme islamiste», thématique lancée par une centaine d’intellectuels de droite en 2018 dans Le Figaro et reprise depuis parl’extrême droite.

    Ce «séparatisme» caractériserait toute forme d’expression politique lié àl’Islam et mettrait en danger «l’unité de la République». Macron a déclaré à Bourtzwiller que «Dans la République, l’islam politique n’a pas sa place». Alors que des partis démocrates-chrétiens existent partout en Europe et que de nombreux politiciens français se revendiquent de leur identité religieuse chrétienne sur des sujets de société, il a déclaré que la religion musulmane serait séditieuse dans son expression politique.

    C’est dans ce contexte que le parti de droite Les Républicains (LR) agite depuis plusieurs mois sur la présentation de listes «communautaires» aux prochaines élections municipales, qui traduiraient une dangereuse montée de l’«islam politique». Des personnalités de droite exigent l’interdiction pure et simple de telles listes et appellent au vote d’une loi d’exception interdisant la représentation politique de l’Islam.

    A part la condamnation de l’Islam politique, Macron s’en est pris aux supposées «interventions étrangères», en déclarant: «Je ne laisserai aucun pays étranger nourrir, sur le sol de la République, un séparatisme, qu’il soit religieux, politique ou identitaire».

    Ainsi Macron a refusé de visiter le chantier de la mosquée Annour de Mulhouse, en fin de construction après 10 ans de travaux. La France compte 2.500 lieux de cultes musulmans (le plus souvent de simples salles aménagées pour la prière) pour environ 3 millions de pratiquants. La loi de séparation de l’Église et de l’État interdit le financement public des lieux de culte, et la construction de nouvelles mosquées est donc un problème récurrent.

    Les musulmans ne disposent évidemment pas de la mise à disposition gratuite des lieux de culte des religions existant de longue date en France. Reprenant les accusations de l’extrême droite, Macron reproche au projet Annour d’avoir été financé par une ONG du Qatar. Il a annoncé un contrôle renforcé des financements étrangers, pour pouvoir bloquer la construction des mosquées. «Nous devons savoir d’où vient l’argent, qui le touche et pour quoi faire», a-t-il lancé.

    La transparence demandée par Macron est pourtant à géométrie variable. La France entretient les meilleures relations politiques et économiques avec les régimes féodaux réactionnaires du Golfe. Elle fournit par exemple à l’Arabie Saoudite des armes pour mener sa guerre quasi génocidaire au Yémen. Le gouvernement a menacé d’arrestations et de procès les journalistes qui ont révélé ces livraisons d’armes.

    Pour les mêmes motifs d’ingérence supposée, la France va cesser d’accueillir les «imams détachés» envoyés par d’autres pays, comme la Turquie et l’Algérie, alors que ces contrats ne concernent que 300 imams. De même les 250 à 300 psalmodieurs-récitateurs du Coran venant d’Algérie et du Maroc ne seraient plus autorisés à venir en France à l’occasion du Ramadan.

    Macron a aussi annoncé la suppression des Enseignements de langue et de culture d’origine (Elco) dès septembre 2020. Ceux-ci permettent, via des accords entre Etats, à des enseignants étrangers de donner à environ 80.000 élèves issus de familles migrantes des cours dans la langue d’origine de leurs parents. Dans la paranoïa ambiante, complaisamment cultivée par Macron, ces enseignants sont soupçonnés d’endoctriner les enfants.

    Pourtant, la possibilité pour les enfants de migrants d’apprendre leur langue d’origine pendant leur scolarité est considéré par tous les pédagogues sérieux comme un enjeu important en terme psychologique, d’intégration sociale et de succès dans les apprentissages. Or le système d’enseignement français a toujours gravement négligé l’apprentissage des langues des minorités sociales d’origines étrangères. L’éducation nationale est dramatiquement sous dotée en enseignants qualifiés dans les langues concernées. Macron prône ainsi un conservatisme social éducatif qui renforce les inégalités sociales.

    La même semaine, le vendredi 21 février, la candidate de droite LR à la Mairie de Paris, Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice du président Sarkozy, a expliqué à propos de la tuerie de Hanau que ce n’est pas le terroriste mais la politique d’ouverture des frontières qui était à mettre en accusation. Elle a déclaré sur la radio FranceInfo: «Merkel n’a pas mesuré les conséquences de l’ouverture massive des frontières [en 2015]; Quand elle le fait, elle le fait sans anticipation, sans cadre, sans même le gérer. Elle n’écoute pas son opinion publique, elle ne la prépare pas. Elle paie au prix fort cette ouverture massive des frontières».

    Dati a accusé la maire sortante de Paris, Anne Hidalgo, de «laxisme» et d’avoir fait les mêmes erreurs en encourageant l’arrivée des migrants à Paris. Elle a dit vouloir «faire le ménage» dans les «millions d’euros de subventions qui sont donnés à des associations qui, sous couvert de soutien scolaire, d’insertion, d’aide sociale, s’attaquent aux valeurs républicaines». Ainsi Dati reprend pour l’accentuer la poussée vers l’extrême droite initiée par Macron.

    Alors que la classe dirigeante allemande réhabilite l’extrême-droite, la classe dirigeante française renoue avec l’idéologie fasciste d’avant-guerre et le pétainisme dans sa volonté d’éradiquer tous les acquis sociaux d’après guerre. Mais ces évolutions traduisent la même crise profonde du capitalisme européen et mondial. Seule la classe ouvrière européenne, armée d’une perspective socialiste et internationaliste, est en mesure de défendre les droits démocratiques de la classe ouvrière et de lutter efficacement contre le retour des idéologies et des gouvernements fascisantes en Europe et ailleurs dans le monde.

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    Tags : France, Macron, racisme, xénophobie, islamophobie, discrimination,