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  • Les tensions de guerre montent après la frappe contre des troupes turques en Syrie (WSWS)

    Par Bill Van Auken
    WSWS, 2 mars 2020

    Sur fond d’appels lancés par les gouvernements du monde, les Nations Unies et l’OTAN pour une désescalade des tensions croissantes dans la province d’Idlib, dans le nord de la Syrie, il existe une menace croissante d’un affrontement militaire total entre la Turquie et la Russie pouvant déclencher une guerre mondiale potentiellement catastrophique.

    Dans la foulée de la frappe de jeudi sur une position turque qui a coûté la vie à environ trois dizaines de soldats (selon une information, le nombre de morts pourrait atteindre 50) et des attaques en représailles contre des unités de l’armée arabe syrienne, les explications données par Ankara et Moscou pour ces violences reste fortement contradictoires, alors que la Turquie et la Russie poursuivent des objectifs diamétralement opposés en Syrie.

    Dans un signe manifeste de la menace de guerre persistante, la marine russe a annoncé vendredi son redéploiement de deux navires de guerre armés de missiles de croisière Kalibr de la mer Noire vers la Méditerranée pour rejoindre une frégate d’armement similaire déjà sur place. Les trois navires de guerre seront en mission au large des côtes syriennes, menaçant directement les quelque 10 000 soldats turcs que le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan a déployés à Idlib.

    Vendredi, Erdogan et le président russe Vladimir Poutine se sont parlé par téléphone. Selon un texte de la conversation fourni par le Kremlin, les deux «ont exprimé leur grave préoccupation» face à l’escalade du conflit à Idlib et ont convenu de «l’importance d’une coordination plus efficace entre les ministères de la défense de la Russie et de la Turquie.»

    Un porte-parole du Kremlin a également indiqué que les deux présidents se rencontreront la semaine prochaine à Moscou pour tenter de désamorcer la crise.

    Mais les explications fournies de leurs ministères de la défense respectifs quant à la cause de la frappe de jeudi contre les troupes turques étaient très en désaccord. Alors que les deux parties ont convenu que la frappe avait été menée par des forces syriennes plutôt que russes, la Turquie l’a imputée à une frappe aérienne (la Russie étant responsable de la plupart des bombardements aériens à Idlib, Moscou a insisté sur le fait que ses avions de combat n’étaient pas présents), tandis que La Russie a déclaré que les troupes avaient été tuées par un barrage d’artillerie syrienne. Le fait que les deux parties imputent les morts à la Syrie témoigne de leur volonté d’éviter un affrontement direct russo-turque.

    La Turquie a insisté sur le fait qu’elle avait informé l’armée russe de l’emplacement de ses troupes et a déclaré que Moscou était responsable de la transmission de ces informations aux forces gouvernementales syriennes. «Je tiens à déclarer que lors de cette attaque, il n’y avait aucune milice armée à proximité de nos unités militaires», a déclaré vendredi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

    Le ministère russe de la défense a cependant publié une déclaration accusant les troupes turques «de se trouver au sein des formations de combat de groupes terroristes» et d’avoir été envoyées dans une zone «où elles n’auraient pas dû se trouver», sans aucun avertissement donné à l’armée russe.

    L’attaque a eu lieu dans le contexte d’une âpre bataille entre l’armée arabe syrienne et les milices soutenues par la Turquie pour le contrôle de la ville stratégique de Saraqeb, qui se situe sur une route nationale reliant la capitale syrienne de Damas à sa deuxième ville, Alep. Alors que les forces gouvernementales syriennes avaient capturé la ville plus tôt cette semaine, les soi-disant «rebelles» ont réussi à la reprendre à nouveau.

    Ankara et Moscou se sont mutuellement accusés d’avoir violé l’accord russo-turc de Sotchi conclu en 2018 pour imposer à Idlib une «zone démilitarisée» dans laquelle un cessez-le-feu prendrait effet et dont les rebelles «radicales» – par opposition aux «modérés» seraient exclus, de même que toutes les armes lourdes, les systèmes de lancement de roquettes et les mortiers.

    La Turquie a accusé le gouvernement syrien et ses principaux alliés, la Russie et l’Iran, d’avoir violé l’accord en lançant une offensive pour reprendre le contrôle de vastes étendues d’Idlib. La Russie a accusé la Turquie de ne pas avoir séparé les «radicaux» des «modérés», tout en fournissant un soutien militaire aux «rebelles», notamment en utilisant des drones armés et des tirs d’artillerie.

    La principale force des combattants «rebelles» à Idlib est Hayat Tahrir al-Sham, un front terroriste, désigné comme tel par les Nations Unies qui est dirigé par l’ancienne filiale syrienne d’Al-Qaïda. L’ancien diplomate de haut rang américain en charge de la campagne contre l’Etat islamique, Brett McGurk, a décrit la province d’Idlib comme «le plus grand refuge d’Al-Qaïda depuis le 11 septembre» et «un énorme problème». La Russie, pour sa part, craint que les forces liées à Al-Qaïda concentrées à Idlib ne soient redéployées dans le Caucase dans le but d’répandre le terrorisme et de découper son territoire.

    Le ministre turc de la défense Akar a déclaré vendredi que les représailles de la Turquie contre l’attaque sur ses troupes à Idlib avaient «neutralisé» plus de 300 soldats syriens, tout en détruisant des dizaines d’hélicoptères, de chars et d’obusiers syriens.

    Un porte-parole du gouvernement syrien a publié vendredi un communiqué déclarant que les revendications turques étaient exagérées et «une tentative de remonter le moral des terroristes».

    L’OTAN et le Conseil de sécurité des Nations Unies ont chacun réuni leurs instances vendredi pour discuter du conflit à Idlib. La réunion de l’OTAN a été convoquée à la demande de la Turquie.

    La réponse de l’OTAN a été une déclaration de condoléances et de solidarité, mais n’a apporté aucun soutien substantiel à l’opération de la Turquie en Syrie. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a publié une déclaration condamnant les frappes aériennes «aveugles» du régime syrien et des forces russes, tout en exhortant toutes les parties à désamorcer «cette situation dangereuse».

    L’ambassadrice des États-Unis auprès de l’OTAN, Kay Bailey Hutchison, tout en proclamant que «tout est sur la table» en ce qui concerne la Syrie, a également notamment précisé que: «J’espère que le président Erdogan verra que nous sommes l’allié de leur passé et de leur avenir. Et ils doivent abandonner le S- 400.» C’était une référence à l’accord d’Ankara pour 2,5 milliards de dollars pour acheter des systèmes de défense aérienne S-400 russes, ce qui avait poussé les États-Unis et d’autres membres de l’OTAN à accuser la Turquie de vouloir quitter l’orbite de l’OTAN et de rejoindre celle de Moscou.

    Le gouvernement Erdogan a reconnu que Washington avait rejeté sa demande d’envoyer des batteries de missiles Patriot pour contrer le contrôle de la Russie sur l’espace aérien syrien. Deux jours avant l’attaque contre les troupes turques, le secrétaire américain à la défense, Mark Esper, et le président des chefs d’état-major, le général Mark Milley, ont déclaré devant les commissions du Congrès que Washington n’avait pas l’intention de «se réengager dans la guerre civile» en Syrie. Après avoir retiré ses forces de la frontière syro-turque l’année dernière, l’armée américaine a stationné 500 soldats dans la province de Deir Ezzor, dans le nord-est de la Syrie, apparemment pour assurer le contrôle des champs pétroliers du pays et refuser au gouvernement de Damas l’accès à ses ressources stratégiques.

    Dans une tentative flagrante de faire chanter les puissances européennes de l’OTAN pour qu’elles soutiennent les objectifs d’Ankara en Syrie, les responsables du gouvernement turc ont indiqué qu’Ankara n’empêcherait plus 3,5 millions de réfugiés de quitter le pays pour se rendre en Europe. Les médias publics ont diffusé des vidéos de réfugiés prenant des bateaux sur la mer Égée et se dirigeant vers les frontières avec la Grèce et la Bulgarie. La police grecque a tiré vendredi du gaz lacrymogène «dissuasif» sur des centaines de réfugiés qui sont entrés dans la zone de démarcation entre la Grèce et la Turquie, tandis que la Bulgarie a annoncé qu’elle envoyait 1000 soldats à la frontière.

    Lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations Unies convoquée à la demande de la Grande-Bretagne et des autres puissances de l’OTAN dans le but de déclarer sa solidarité avec la Turquie et de condamner la Syrie et la Russie, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mis en garde contre les «effets dramatiques» potentiels de nouvelles actions militaires directes à Idlib. Il a appelé toutes les parties à «se désister face à une nouvelle escalade». Il a déclaré au Conseil que le risque de combats échappant à tout contrôle, «compte tenu du volume des forces qui se trouvent à Idlib et autour d’Idlib, est quelque chose qui ne peut être pris à la légère.»

    Plus tôt dans la journée, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a émis un avertissement similaire selon lequel les affrontements en Syrie pourraient rapidement dégénérer en «un affrontement militaire international ouvert majeur».

    L’intervention militaire du gouvernement Erdogan en Syrie est profondément impopulaire dans la classe ouvrière turque. Il a eu recours à un arrêt temporaire des médias sociaux jeudi soir afin d’empêcher le partage de sentiments opposés à cette guerre.

    La perspective d’une escalade du conflit avec la Russie a également perturbé les marchés turcs, l’indice Borsa Istanbul 100 chutant de 10 pour cent à l’ouverture vendredi, tandis que la valeur de la livre turque a chuté pour un cinquième jour consécutif. La reprise économique de la Turquie après une récente récession a été liée en partie aux accords avec la Russie, notamment l’inauguration le mois dernier du gazoduc TurkStream acheminant le gaz russe vers la Turquie et l’Europe.

    Les risques que le conflit syrien éclate en une guerre mondiale catastrophique sont bien plus importants que ce que les gouvernements ou les médias institutionnels admettent. La semaine dernière, le site d’information russe gazeta.ru a publié une chronique de son principal analyste militaire, le colonel Mikhail Khodarenok (retraité) qui a déclaré qu’un recul de la Russie devant la Turquie signifierait un «fiasco politico-militaire», car la Turquie bénéficie d’une «supériorité écrasante en personnel et matériel militaire» sur le terrain à Idlib. Sa conclusion: le seul moyen pour la Russie de l’emporter serait la menace ou l’utilisation d’armes nucléaires tactiques.

    Les immenses tensions concentrées à Idlib sont le résultat de la marche vers la guerre à l’échelle mondiale, qui a ses sources dans la crise insoluble du capitalisme mondial et, en particulier, les tentatives de l’impérialisme américain pour inverser son hégémonie en déclin au moyen de la force des armes. La menace qu’un tel conflit n’éclate en une guerre mondiale entre les puissances nucléaires ne peut être combattue que par le développement d’un mouvement international contre la guerre fondé sur la classe ouvrière au Moyen-Orient et dans le monde.

    (Article paru en anglais le 29 février 2020)

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    Tags : Turquie, Syrie, Russie, Idleb,

  • Syrie – Une autre note brève sur les développements récents (Moon of Alabama)

    Après la confusion causée par le retrait soudain des forces russes en Syrie et les attaques de drones turcs qui ont suivi, tout semble être revenu à la normale.

    Les avions russes bombardent à nouveau les djihadistes et la Russie a déclaré à la Turquie qu’aucun de ses avions ou drones ne serait en sécurité dans le ciel syrien.

    Le Pentagone a annoncé qu’il ne fournira pas de soutien aérien à la Turquie. Il n’enverra pas non plus de défense aérienne Patriot à la Syrie, mais le président Trump a promis de demander aux autres pays de l’OTAN de le faire. Il est probable qu’ils refuseront cette demande. Il semble que le Pentagone ait gagné le combat avec le Département d’Etat qui a soutenu la pression turque pour la protection.

    Le président turc Erdogan a déclaré que la Turquie n’a pas de « problème particulier » avec les forces russes et iraniennes alignées à Idleb. Cela vient après que l’Iran et le Hezbollah aient averti que les troupes turques dans leurs « postes d’observation » désormais encerclés seraient des cibles faciles. Les unités turques qui ont envahi Idleb sont restées silencieuses aujourd’hui.

    L’armée syrienne a de nouveau repris les zones qui avaient été perdues la semaine dernière. La ville de Saraqib est à nouveau libérée. La Russie a fait savoir que sa police militaire s’occuperait de la sécurité de la ville. Cela signifie qu’elle est hors de portée pour une nouvelle attaque du djihad turc. L’autoroute M5 peut maintenant être réouverte et sera sécurisée.

    Une autre grande opération d’approvisionnement en provenance de Russie est en cours. Au cours des trois derniers jours, deux navires de débarquement russes, qui transportent généralement des armes lourdes comme des chars, ont traversé le Bosphore en direction de la Syrie. Huit avions de transport stratégique Ilyushin Il-76 ont atterri à Hmeymim, en Lattaquié, au cours des trois derniers jours. Ils transportent probablement des systèmes de défense aérienne supplémentaires ou des avions de chasse supplémentaires.

    Le réapprovisionnement devrait faire taire tout discours que la Russie a abandonné sur la Syrie.

    Erdogan veut Idlib, mais ni la Syrie, ni l’Iran, ni la Russie ne le lui permettront. Le président Poutine rencontrera Erdogan au cours des prochains jours et s’assurera que ce point est bien compris.

    Traduction SLT

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    Tags : Russie, Syrie, Turquie, Idleb, terrorisme, Erdogan,

  • Quand un dessein animé provoquait une crise entre le Maroc et le Koweït

    La prostituée marocaine et les bédouins

    Après Egypte/Algérie pour une histoire de ballon, voilà Maroc/Koweït pour une histoire de cartoons. Un dessin animé satirique d’ « Al Watan Al Kuweiti » serait une atteinte à la dignité de la femme marocaine qui y serait présentée comme une péripatéticienne matérialiste et doyenne en matière de sorcelleries. La question de l’honneur des marocains a alors tout d’un coup resurgi ce Ramadan.

    Pour ne pas juger ce que je ne connais pas, j’ai visionné tous les épisodes du cartoon qui s’est avéré être une fine critique de la société koweitienne et des mentalités qui y règnent. Il traite, de façon fort plaisante, moult problématiques touchant cette société (l’éducation nationale, la culture, l’islamisme, le statut de la femme, les médias..) sur plus de 100 épisodes dont 3 sont consacrés au tourisme extérieur des koweitiens, caricaturé par le voyage de ses héros au Maroc. Il n’est donc pas question d’une offense préméditée ou visée des marocaines comme on veut bien nous le faire croire.

    J’aimerai d’abord rappeler que la bande dessinée est un travail artistique. C’est donc une œuvre qui n’exprime que le point de vue subjectif et relatif de son auteur, qu’il essaye de dépeindre. Elle ne prétend pas être une étude scientifique, rigoureuse et vérifiable, apportant une vérité absolue. De même, si elle se veut satirique, elle va tout exagérer, c’est le principe de la caricature : on grossit les traits pour provoquer le rire, et au-delà du rire la réflexion. Ainsi toute production artistique n’est pas tenue d’apporter des vérités, son rôle n’est pas éducatif. Elle est uniquement le reflet d’une conception du réel, elle se doit d’être de qualité et de respecter les lois en vigueur. Ce travail devient constructif dès lors qu’il permettra d’ouvrir un débat sur la question traitée.

    Face à ce dessin animé fort sympathique, les marocain(e)s ont crié au scandale. Autant les autorités que la rue, tout le monde est révolté. Manifestations devant l’ambassade du Koweït, demande d’excuses officielles ainsi que l’arrêt de diffusion du dessin animé blasphémateur, piratage des sites gouvernementaux koweitiens par nos hackers érigés en héros nationaux pour avoir vengé l’honneur de nos sœurs. D’autres s’en vont créer des groupes facebook pour défendre la dignité de la femme marocaine et rappeler ses exploits historiques – tout comme le populiste qui roule en Q7, dans sa colonne d’Al Masa2, nous a dressé un glorieux tableau de la marocaine qui serait la première partout : dans l’espace, au pôle Sud, en politique, en athlétisme, à la guerre et je ne sais où ! Les blogueurs transforment cette petite histoire en une affaire d’Etat de la plus haute importance, pendant que d’autres, « pour rester honnêtes », affirment que le dessin animé n’est pas très loin de la dure réalité marocaine et qu’il y a une grande part de vérité amère dedans : «Le Maroc va mal !». Ils ne croient pas si bien dire, parce que le problème n’est pas là où on l’imagine.

    Déjà, exiger la censure de tout travail qui ne caresse pas dans le sens du poil c’est promouvoir la pensée unique, c’est-à-dire le totalitarisme et la dictature. Les réactions de nos sacro-saints défenseurs invétérés de la dignité de nos femmes relèvent plus d’un puritanisme nationaliste, qui se croit défendre l’honneur de l’entre-jambes de ses dames, que d’un noble patriotisme. Ils ont beau s’habiller aux couleurs du drapeau national, en exigeant la censure ils ne font que donner raison à notre politique gouvernementale qui ne reconnait pas la liberté d’expression.

    Ensuite, et dans un souci de cohérence, ceux qui prétendent que la stigmatisation peut être acceptée vu que la réalité marocaine s’en rapproche, doivent aussi être d’accord quand des journaux occidentaux présentent les musulmans comme étant des terroristes. Aussi, ceux qui désapprouvent la stigmatisation des marocaines, se doivent de condamner celle dont sont victimes les arabes du Golf dans nos rues et productions artistiques nationales.

    Vous l’aurez compris, ceux qui stigmatisent les marocaines et ceux qui les flattent sont tous deux dans l’erreur parce qu’il n’y a pas de bonne ou mauvaise nationalité. Ce détail qui décide la couleur du passeport n’est qu’une création artificielle sans aucune valeur humaine, déterminée par des traits dessinés à la règle sur du sable : les frontières. Les comportements humains sont conditionnés par le milieu socio-économico-culturel et non pas par des bordures géographiques. Il n’y a pas de quoi être fier ou avoir honte d’une nationalité, d’autant plus qu’on ne choisit pas son pays de naissance. Donc les brebis galeuses il y en a partout et aucune nationalité n’est épargnée par les fléaux. L’incidence de ces derniers dans un pays plus qu’un autre dépendra du niveau économique et culturel de la société ainsi que des politiques qui y sont mises en place.

    En partant de ce principe, on comprend la prostitution galopante au Maroc. Tout pays ou région qui décide de miser sur le tourisme pour assurer sa croissance économique voit se développer localement des réseaux de prostitution (Sud de la France, Sud de l’Espagne, Brésil, Thaïlande, Egypte, Liban..). Plus la répartition des richesses est inégale et plus ce fléau sera important : Au Maroc, les richesses produites étant détournées par la classe dominante et ne profitant donc pas aux couches d’en bas, les plus démunis, pour survivre au système, sont obligés de s’organiser en créant une économie alternative qui court-circuite l’Etat : le cannabis, la prostitution et le vol.

    Ainsi, je ne pense pas que les marocaines soient moins vertueuses que leurs homologues orientales ou occidentales : enlevez le pétrole au Koweït, laissez leurs femmes sans éducation tout en supprimant le tutorat masculin sur leur vie et certaines agiront de la même manière. De même pour les françaises, les canadiennes ou les chinoises. La misère, l’ignorance et la liberté ne font pas bon ménage en général. Et il suffit, dans ce climat, d’offrir à celles-ci une télévision qui les pousse à suivre la mode pour comprendre pourquoi certaines s’adonneront tout de même à la prostitution sans l’alibi de la misère : pour avoir plus, plus facilement.

    C’est donc le système libéral qui est en cause. Le Profit en bon Dieu, avec l’Argent comme religion et le Capitalisme comme prophète, forment la nouvelle Sainte Trinité qui prône le mépris de la culture et de la morale.

    L’ethnicisation des problèmes sociaux est un terrain glissant parce qu’elle prend pour socle des stéréotypes simplistes et tranchés qui n’ont aucun fondement rationnel. Ces raccourcis intellectuels, véritables miroirs grossissants et déformants d’une réalité relative, laissent libre court aux représentations massives. Et les fantasmes prennent la place de la réalité. Ainsi, on essentialise, on généralise, et par facilité ou par paresse, on applique des réalités partielles et partiales à tous. Le racisme commence de la sorte et des sociétés entières ont été aveuglées par des propagandes massivement diffusées : les Arméniens de l’Empire Ottoman, les juifs d’Europe de la deuxième guerre mondiale, Le Rwanda, la Bosnie…

    Il est temps que les peuples arabes avec leur mentalité maladive décident de mener une politique de lutte contre les clichés et les sobriquets qu’ils se collent les uns aux autres. Cela passe d’abord par l’éducation, notamment le développement de l’esprit critique, ensuite en encourageant la création de réseaux d’échanges entre jeunes pour que les peuples apprennent à se connaitre.

    Il ne s’agit pas de faire l’autruche, parce qu’au-delà de la stigmatisation perverse par quelques bédouins frustrés, Kenza et Oumaïma – si chères à Abou Katada – existent réellement. Tous les jours des marocaines vendent leurs charmes au plus offrant, au Maroc ou à l’étranger, poussées par le besoin, qui est soit créé par le système corrompu qui appauvri les plus pauvres soit par la pub qui les aliènent en vulgaires consommatrices. L’affaire c’est de ne pas s’indigner contre un dessin animé qui en fait la caricature mais contre notre gouvernement qui n’a rien à proposer à ces femmes. En dehors des efforts de quelques associations bénévoles largement dépassées par l’ampleur du phénomène, quel rôle joue notre gouvernement dans l’éducation, la sensibilisation et l’embauche de cette tranche de la société victime du système ?

    Et à une échelle plus large, quelles solutions propose notre gouvernement à cette jeunesse unisexe, exclue de l’aval de notre économie néolibérale et qui pour s’en sortir n’a devant elle que le chemin de la délinquance, la prostitution ou le trafic de drogues ? Donc au lieu de s’en prendre à un ennemi imaginaire situé à des milliers de kilomètres, faisons le ménage dans les fauteuils verts de notre parlement. Ce qu’on attend d’un gouvernement responsable c’est de proposer une éducation et une source de revenu à ces femmes ignorantes et déshéritées et non pas de réclamer des excuses officielles : Garantir les droits avant de défendre l’image.

    L’honneur de la marocaine est souillé non pas par pareilles propagandes mais par ce système qui ne lui garantit pas le minimum pour pouvoir aspirer à une vie décente. La véritable atteinte à la dignité de la marocaine est l’humiliation que cette dernière subie lorsqu’elle revendique ses droits fondamentaux ou dénonce une injustice. Défendre la dignité de la femme marocaine, au nom de l’arabité ou l’islamité, c’est se lever contre son véritable oppresseur. La prostitution n’est qu’un cri de détresse et de douleur ; mais où est Al Mo3tassim ?

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    Tags : Maroc, prostitution, prostituées marocaines, monarchies du Golfe,

  • Yves Saint Laurent et Pierre Bergé : Les révélations de leur ex-amant

    « Avec un j’étais d’un côté du manche, et avec l’autre j’étais plutôt de l’autre côté. »

    La vie amoureuse et sexuelle des stars passionne leurs millions d’admirateurs ! Ceux des défunts Yves Saint Laurent et Pierre Bergé auront peut-être à cœur de lire les confidences de leur ex-amant commun. Des aveux publiés dans un livre, dans lequel l’auteur, Fabrice Thomas, se présente comme l’ »objet sexuel » des deux hommes…

    Deux icônes, deux hommes d’exception, mais en même temps, deux êtres très malades sexuellement.

    Le 12 octobre, est sorti « Saint Laurent Et Moi », l’ouvrage de Fabrice Thomas et Aline Apostolska (aux éditions Hugo & Cie). Fabrice Thomas y raconte sa vie d’employé au service de Pierre Bergé, dont il était le chauffeur – un poste précédemment tenu par son père -, entre 1982 et 1989, ainsi que sa vie commune avec Yves Saint Laurent, de 1990, année de la sortie de cure de désintoxication du couturier, à 1993. Deux hommes qu’il décrit comme « deux grands personnages, deux icônes (…), mais en même temps, deux êtres très malades sexuellement. »

    « La clé du sésame c’était de passer par sa chambre de son hôtel… J’avais besoin de sécu­rité, de stabi­lité. J’avais besoin de rejoindre un groupe. Et c’était le prix à payer. Ça vole bas, mais c’était le prix à payer », révèle Fabrice Thomas sur le plateau de l’émission LCN diffusée au Canada, concernant son premier entretien d’embauche avec Pierre Bergé pour le poste de chauffeur.

    « [Avec Pierre Bergé], j’étais le flagellé. Et pour Yves Saint Laurent, j’étais le flagellant. À vrai dire, avec un j’étais d’un côté du manche, et avec l’autre j’étais plutôt de l’autre côté », ajoute-t-il, à titre de comparaison entre Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. « Nous dans l’entreprise, et je dis ‘nous’ parce qu’on était plusieurs dans ce cas là, on appelait ça ‘le petit manège’. Pierre Bergé, son truc à lui, c’était d’être entouré d’es­claves sexuels. Point. Le reste, je le raconte dans le livre. »

    Yves Saint Laurent et Pierre Bergé sont morts les 1er juin 2008 et 8 septembre 2017.

    Suivez l’intégralité de l’interview de Fabrice Thomas dans l’émission « LCN » ci-dessous.

    Pure people, 04 Novembre 2017

    Tags : Pierre Bergé, Yves Saint-Laurent,

  • L’Algérie dépêche un second avion pour évacuer ses ressortissants de Chine

    – L’Algérie a enregistré 3 cas d’infection par Covid-19, le premier pour un Italien travaillant dans un champ pétrolifère dans le sud du pays, et deux cas pour une mère et sa fille à Blida (60 km au sud de la capitale)
    Meher Hajbi |
    02.03.2020

    AA – Algérie

    Les autorités algériennes ont évacué, lundi, des ressortissants algériens et des citoyens d’autres pays bloqués en Chine à cause du Coronavirus (Covid-19) sur un vol spécial.

    Un responsable de la compagnie aérienne a fait savoir, dans une déclaration accordée à l’Anadolu Anadolu (AA), qu’il s’agit désormais du second avion envoyé en Chine pour évacuer les ressortissants algériens et étrangers bloqués en Chine.

    “L’avion atterrira lundi après-midi, à l’aéroport Houari Boumediene de la capitale, avec 130 passagers à bord, toutefois, ce vol n’est pas synonyme de reprise des vols commerciaux”, a-t-il expliqué.

    Le 3 février, la compagnie aérienne algérienne a annoncé la suspension de tous ses vols vers la capitale chinoise, Pékin, en raison du Coronavirus, alors qu’auparavant deux vols réguliers par semaine prenaient la direction de la Chine (jeudi et dimanche).

    L’Algérie a enregistré 3 cas d’infection par Covid-19, le premier pour un Italien travaillant dans un champ pétrolifère dans le sud du pays, et deux cas pour une mère et sa fille à Blida (60 km au sud de la capitale).

    Le Coronavirus, officiellement connu sous l’appellation de Covid-19, s’est propagé à plus de 25 autres pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, Singapour, la France, la Russie, l’Espagne, l’Italie, l’Iran et l’Inde.

    En effet, le mystérieux virus est apparu en Chine, pour la première fois le 12 décembre 2019, dans la ville de Wuhan (centre), mais Pékin l’a officiellement révélé à la mi-janvier.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué que l’épidémie était une urgence sanitaire internationale. Le Directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait déclaré que le niveau d’alerte contre le Coronavirus COVID-19 dans le monde, en dehors de la Chine, était passé à “très élevé”.

    Anadolou

    Tags : Algérie, Air Algérie, Chine, coronavirus, évacuation, vol,

  • Molenbeek, usine à terroristes ?

    Suite aux attentats de Paris et de Bruxelles, Molenbeek est devenue mondialement célèbre en un week-end. Du Brésil à la Chine, du Canada à l’Afrique du sud, les journalistes découvrent ce foyer de radicalisme situé au cœur de la capitale de l’Europe. Pourtant, rien de neuf sous le soleil. Pour celui qui voulait s’informer, cette situation n’était que trop connue.

    Depuis le début des années 2000, Molenbeek est régulièrement citée dans la plupart des affaires terroristes concernant notre pays. Parmi, les plus connues, citons l’assassinat du commandant Massoud en Afghanistan deux jours avant le 11 septembre 2001, le pittoresque cheikh Bassam et son Centre islamique belge, les attentats de Madrid en 2004 et plus récemment l’attentat de Nemmouche au Musée Juif, la cellule de Verviers, ou encore l’attaque du Thalys, …

    Au pays des aveugles, les borgnes sont rois, dit l’adage. Pas en Belgique. Ceux qui ont tenté de soulever le voile l’ont fait dans une grande solitude. En 2008, le livre, « En sous-marin dans le petit Maroc », d’une journaliste flamande d’origine marocaine, Hind Fraihi, montrait déjà la radicalisation des jeunes molenbeekois. Dès 2004, le site djihadiste assabyle.com du Centre islamique belge avait amené une députée belge à déposer une proposition de loi visant à interdire l’apologie du terrorisme. En 2009, dans « Lettre aux progressistes qui flirtent avec l’islam réac », Claude Demelenne, un journaliste de gauche, tirait la sonnette d’alarme. Plus récemment, dans son livre « L’iris et le croissant », le sociologue Felice Dassetto utilisait le terme de « Molmuslim » pour résumer la situation à Molenbeek.

    Pendant vingt ans, une sorte d’omerta a régné. Ceux qui tentaient de la briser étaient traités d’islamophobes ou de racistes. Au cœur de ce système figurait le puissant Philippe Moureaux, coqueluche des médias, qui a longtemps exercé un véritable magistère moral et politique sur la politique bruxelloise. A la fois Bourgmestre de Molenbeek, Président de la Fédération socialiste de Bruxelles et Vice-Président du PS national, il faisait régner un climat de terreur intellectuelle contre lequel peu osaient se lever. Bien avant que le think tank « Terra Nova », proche du Parti socialiste français, ne le théorise, Philippe Moureaux avait compris que l’avenir du socialisme (bruxellois) passait par les immigrés qui allaient devenir, symboliquement, le nouveau prolétariat, remplaçant une classe ouvrière autochtone en rapide diminution.

    Moureaux devient bourgmestre en 1992. En 1993, il pouvait encore dire ceci : « les clandestins sont en train de détruire complètement notre modèle social. (…) Le CPAS (centre public d’action sociale) de Molenbeek ne peut pas être le CPAS du quart de la Roumanie, du tiers du Pakistan » (Le Vif L’Express, 17 septembre 1993) ou encore « je le dis clairement et durement : nous sommes totalement incapables d’intégrer une nouvelle vague d’immigration. On va arriver à des situations conflictuelles ». (Vlan, 29 septembre 1993). On peine à croire que c’est lui qui a prononcé ces phrases. Par la suite, il se transforma en grand inquisiteur de quiconque osait tenir de tels propos.

    Changement radical de discours et de politique, donc. L’immigration légale (et clandestine) est encouragée. Le regroupement familial est facilité par les services de la commune. Celle-ci ferme les yeux sur les mariages blancs qui permettent de légaliser des centaines de clandestins. Au niveau fédéral, le vigilant sénateur Moureaux est aux premières loges pour simplifier la législation sur le regroupement familial et l’acquisition de la nationalité (qui devient quasi automatique), accorder le droit de vote aux étrangers et, à son initiative, la lutte contre le racisme est érigée en nouveau paradigme du discours politique.

    Molenbeek connait alors la plus forte augmentation de population de la Région bruxelloise et de Belgique. La population recensée (les clandestins sont très nombreux) a augmenté de 12% en 5 ans et de 30% en 15 ans. 30% de plus depuis le prophétique « nous sommes totalement incapables d’intégrer de nouvelles vagues d’immigration » ! Et ce n’est pas fini…

    Parallèlement à cet accroissement incontrôlé, qui se déroule sans que l’on sache si ces nouvelles générations d’immigrés et leurs enfants partagent nos valeurs (le PS s’opposant jusqu’à récemment à un parcours d’intégration obligatoire), un modèle communautariste se met en place. Visites fréquentes dans les mosquées (qui appellent à bien voter lors des campagnes électorales), subventions d’associations musulmanes, mise à disposition des locaux de la commune pour des écoles coraniques, placement sur la liste PS de proches des mosquées, participation visible aux Fêtes de l’Aïd El Kébir ainsi qu’à des défilés anti-israéliens où l’on scande des slogans antisémites.

    L’héritage historique laïc et anticlérical (au sens large) du PS est jeté aux orties au grand dam de quelques socialistes historiques. Pour Jean-Maurice Dehousse, un ancien bourgmestre de Liège : « le sympathique Philippe Moureaux, pour avoir adoré en son jeune temps les icônes staliniennes et fermé les yeux sur le goulag ne se convertit-il pas aujourd’hui certes progressivement mais néanmoins profondément aux charmes des impératifs des mollahs de Molenbeek ? » Dans ses mémoires « L’ami encombrant », Merry Hermanus, un ex-cacique du PS bruxellois raconte son engueulade par Philippe Moureaux :  » J’en ai marre, laïcard, sale laïcard, tu veux minoriser une population fragilisée alors que tes amis juifs, eux, peuvent tout se permettre ! « 

    Pendant vingt ans donc, Philippe Moureaux a, avec succès, intimidé des médias complaisants et l’ensemble du monde politique, véritablement tétanisé par l’idée d’être taxés de racistes. En témoigne spectaculairement l’affaire Deborsu. En avril 2012, Frédéric Deborsu, journaliste à la RTBF, réalise pour « Questions à la Une », un reportage inédit – jusque-là, la RTBF n’a jamais vraiment abordé ces sujets dans un long reportage – dans lequel il montre les dérives communautaristes dans des communes bruxelloises dont Molenbeek et le double discours de certains élus d’origine étrangère pris en flagrant délit de mensonges. Philippe Moureaux compare alors les méthodes du journaliste à celles de… Goebbels, le chef de la propagande d’Hitler ! Depuis, la RTBF n’a plus abordé ces questions en profondeur, pas plus que la plupart des autres médias belges.

    Lors du tournage, les journalistes ont pu constater que la loi sur l’interdiction de la burqa n’était pas respectée sur le marché local, en présence de la police. Des quartiers de Molenbeek sont ainsi devenus progressivement des zones de non-droit où la police ne va plus qu’en force, où les agents des services de l’eau ou de l’électricité doivent se faire accompagner par la police pour couper les compteurs, où presque tous les restaurants sont fermés lors du Ramadan, où « sale juif » est devenu une insulte courante, où les écoles sont désertées lors de la fête de l’Aïd qui n’est pourtant pas un jour de congé légal, et où les blondes et celles qui oseraient porter des jupes trop courtes se font régulièrement traiter de putes ou de salopes. C’est dans ce climat que des organisations radicales comme le Centre islamique belge et d’autres ont pu prospérer toute liberté, sans que la police locale s’en mêle.

    La responsabilité de cette situation n’incombe évidemment pas qu’à Philippe Moureaux. La presse et le monde politique (tous partis confondus, même si certains sont plus responsables que d’autres) ont longtemps préféré se voiler la face.

    Moureaux n’est plus dans le jeu politique. Inutile de lui tirer dessus. Le mal est fait. Le problème est que les racines mentales du système Moureaux sont toujours bien présentes parmi nombre d’élus du PS, qui ont aussi pu émerger grâce au copinage et au clientélisme (sans parler des liens familiaux) qui constituent son second pilier, à côté du communautarisme. Et pour cause, puisque ce système est désormais la clé des victoires électorales du parti à Bruxelles. Philippe Moreaux a réussi à transformer en profondeur une région historiquement libérale.

    Aujourd’hui, la marmite explose. Comme le dit la bourgmestre Françoise Schepmans, on a longtemps vécu dans le déni. Le déni nous explose aujourd’hui à la figure et nous avons la gueule de bois.

    Molenbeek, usine à terroristes ?

    Molenbeek, usine à terroristes ? Sans surprise serait-on tenté d’écrire. Le tueur du musée juif Mehdi Nemmouche, les deux jihadistes présumés tués à Verviers ainsi que le cerveau de la cellule Omar Abaaoud, la soeur du terroriste du Thalys ou, si l’on remonte dans le temps, Abdelkader Belliraj, etc., la très grande majorité des terroristes actifs en Belgique et/ou en France sont tous passés par Molenbeek-Saint-Jean. A tel point que cela en fait LA base arrière de l’islamisme radical européen.

    Malgré l’évidence des faits, les élus locaux s’en défendent. « Ils ne viennent pas tous d’ici », assure la bourgmestre Françoise Schepmans, citant à raison certaines communes voisines. « Et, la plupart du temps, ils ne sont que de passage. » Soit, mais pourquoi tout semble converger vers Molenbeek ? L’hyper-densité de certains quartiers clairement ghettoïsés et la radicalisation galopante d’une partie de la population d’origine maghrébine de Molenbeek (et au délà) permet d’expliquer l’exception aculturelle molenbeekoise : « Dans certains quartiers, la population est très dense, composée de personnes d’origine maghrébine à 80%… L’anonymat est plus facile pour les gens de passage dotés de très mauvaises intentions », poursuit l’élue libérale.

    « Ils débarquent aussi dans des quartiers où le terreau de radicalisation est plus fertile pour des raisons aussi simples que l’absence de politique d’accueil et d’intégration durant de nombreuses années. Il aurait fallu être beaucoup plus ferme dès le départ par rapport aux droits et devoirs de chacun, par rapport à cette exigence de participation à la vie quotidienne au sein de la commune. »

    La faillite de l’ère Moureaux ? Nombreux le reconnaissent, parfois sous couvert d’anonymat comme cet élu de gauche: « Le Molenbeek façonné par l’ancien bourgmestre socialiste Philippe Moureaux est un échec flagrant dans le vivre-ensemble. Il fait pourtant bon vivre au quotidien ici. Les gens sont respectueux les uns envers les autres, on ne rencontre pas de difficultés particulières. Pour preuve, cela fait plusieurs années que nous n’avons plus d’émeutes, la période du ramadan se déroule sans problème. » Pourtant, Françoise Schepmans n’a jamais cru en ce « laboratoire socio-multiculturel ». « Nous avons vécu trop longtemps dans le déni. Entre la fin de la période d’immigration au milieu des années 70 et le début des années 2000, la population d’origine maghrébine a quadruplé ici, par le biais du regroupement familial. Encore fallait-il leur expliquer l’essentiel : c’est à dire leurs droits et devoirs vis-à-vis de la société belge. Même s’il fait bon vivre ici, je suis la première à reconnaître les difficultés d’intégration que rencontrent certains Molenbeekois ».

    Depuis Charlie Hebdo, où nombre de jeunes Molenbeekois (et autres) issus de l’immigration croyaient dur comme fer en la théorie du complot, vantaient même les ‘exploits’ des terroristes, Molenbeek a mis en place une formation destinée à repérer la radicalisation violente de ses concitoyens. Policiers, agents de quartier, éducateurs, fonctionnaires communaux, professeurs, etc. ont tous suivi la formation. Et cela semble fonctionner. « Avant, tu ne pouvais pas expliquer aux éducateurs qu’il y avait des problèmes de radicalisation dans la commune. Aujourd’hui, tout le monde est hyper vigilant. Cela porte ses fruits. Mais le travail est encore long. Ca va prendre des années. »

    Source 

    Tags : Belgique, Maroc, Molenbeek, terrorisme, PS,

  • Cigarettes: le fumeur marocain paye ses taxes en Algérie

    La contrebande de cigarettes au Maghreb constitue l’un des principaux atouts d’un paysage commercial illicite très large. Une étude récente de la société de services professionnels KPMG a révélé qu’une cigarette sur huit consommée au Maroc en 2016 était commercialisée illicitement.

    Avec 7 millions de fumeurs au Maroc, dont 500 000 mineurs en 2016, le Maroc est l’un des plus gros consommateurs de tabac au monde.

    Alors que le Maroc importe des cigarettes illicites en provenance de ses deux pays limitrophes, le renforcement croissant de la frontière maroco-algérienne a créé une demande importante de produits de contrebande. Le flux le plus important provient toujours de l’Algérie, représentant 65% du total des cigarettes illicites arrivant au Maroc.

    Pour exemple, un paquet légal de cigarettes Marlboro est vendu au Maroc pour 3,38 USD, alors que le même paquet en provenance de l’Algérie coûte 1,91 USD et celui de la Mauritanie revient à 1,35 USD. Le même paquet peut également être exporté illégalement vers la France pour 7,48 USD.

    Le taux élevé de consommation illicite de cigarettes au Maroc est, selon le rapport, une conséquence de plusieurs raisons, notamment la pratique illégale mais normalisée de l’achat et de la revente de cigarettes individuelles. En 2016, 38% de la consommation de cigarettes au Maroc provenait des achats de cigarettes individuelles.

    Sans le commerce illicites du tabac, des recettes fiscales supplémentaires d’environ 143 millions de dollars auraient été perçues au Maroc.

    En fait ces montants sont perçus par le fisc algérien, puisque la SNTA prélève les taxes à la première vente en direction des distributeurs.

    Source 

    Tags : Maroc, Algérie, contrebande, frontières,

  • Sahara occidental : La lancinante attente d’un nouveau médiateur onusien

    Le conflit du Sahara occidental attend toujours son médiateur onusien. Depuis la démission de l’envoyé personnel du secrétaire général, Horst Köhler, en mai 2019, les parties belligérantes, Maroc et Front Polisario surtout, attendent toujours son successeur.

    Avec son départ, ce conflit aura consommé quatre médiateurs après les Américains James Baker et Christopher Ross et le néerlandais Peter Van Walsum. Face à cette situation, qui s’explique par la position du Maroc qui refuse toute discussion de la question de l’autodétermination pourtant inscrite dans les différentes résolutions onusiennes et le droit international, le Polisario met l’ONU devant ses responsabilités. En octobre, et après s’être plaint du retard dans la nomination d’un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental, le Polisario avait condamné les «conditions imposées» par le Maroc dans l’opération de désignation d’un remplaçant à Horst Köhler.

    Dans une lettre adressée au secrétaire général Antonio Guterres, il a assuré que le mouvement «n’acceptera pas ( ) que le processus de paix sous l’égide des Nations unies, y compris la désignation du nouvel envoyé personnel du secrétaire général, soit otage des conditions préalables du Maroc, qui rejette la légalité internationale». Jeudi dernier, lors des festivités du 44e anniversaire de la création du Polisario, son secrétaire général et président de la RASD a déploré que «le retard dans la nomination d’un nouvel envoyé personnel a paralysé le processus politique». Il a réitéré son appel aux Nations unies et au Conseil de sécurité à «assumer l’entière responsabilité» pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination.

    A Smara, dans les camps de réfugiés sahraouis, Brahim Ghali a réitéré que «le Front populaire de libération de la Seguia El Hamra et de Rio de Oro (Polisario) ne pouvait être impliqué dans aucun effort qui ne respecte pas pleinement les droits sacrés du peuple sahraoui à l’autodétermination, comme tous les peuples et pays coloniaux». Il a ajouté que «le peuple sahraoui est déterminé à défendre ses droits légitimes par tous les moyens garantis par la légitimité internationale», appelant la communauté internationale à «assumer ses responsabilités» face à la poursuite des provocations de l’occupant marocain qui pourraient conduire, a-t-il dit, «à une confrontation militaire».

    Il a encore exhorté l’ONU à «exercer la pression nécessaire pour appliquer immédiatement la Charte et les résolutions des Nations unies» en tête desquelles l’indépendance des pays colonisés, et à permettre à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) d’«accomplir la tâche pour laquelle elle a été créée». «Il est temps de mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui qui a fait preuve de beaucoup de patience et de persévérance», a-t-il dit dans le même contexte.

    «Ne pas jeter l’huile sur le feu»

    Dans ce contexte, marqué également par une rude concurrence politique et diplomatique en Afrique et dans le monde entre le Polisario et le Maroc, ressurgit à nouveau le contentieux algéro-marocain avec son cortège de déclarations, de piques et de polémiques.

    Les plus récentes ont concerné l’ouverture de bureaux consulaires de pays africains à Laâyoune dans les territoires sahraouis sous domination marocaine. S’élevant contre ces bureaux, l’Algérie, qui défend le droit à la décolonisation et à l’autodétermination en cohérence avec
    les résolutions onusiennes, s’est vue critiquer par le Maroc qui l’a accusé par la voix de son ministre des Affaires étrangères Nacer Bourita de faire du Sahara occidental sa «première cause nationale». Pour répondre à cette accusation, le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum a déclaré que l’Algérie s’attache à «ne pas jeter l’huile sur le feu, notamment lorsqu’il s’agit de ses rapports avec le Maroc, pays frère».

    «Nous n’avons jamais tenu de propos inappropriés concernant le Maroc et le peuple marocain. Nous établissons nos relations sur l’avenir et non sur les insultes et le langage inconvenant», a affirmé M. Boukadoum. «Il existe des résolutions onusiennes claires et une loi internationale concernant la question du Sahara occidental, membre fondateur de l’Union africaine (UA). La position de l’Algérie est constante. Nous n’allons pas avoir des propos désobligeants à l’égard de nos frères marocains», a ajouté le chef de la diplomatie algérienne, ajoutant que les campagnes médiatiques menées contre l’Algérie «sont fomentées».

    Evoquant les pays ayant ouvert des consulats à Laayoune, il a fait savoir qu’il aurait aimé voir ces pays ouvrir des consulats dans la capitale marocaine, Rabat, au lieu de les ouvrir dans une région où «ils n’ont ni ressortissants ni intérêt».

    ReportersDZ, 2 mars 2020

    Tags : Sahara Occidental Front Polisario, ONU, MINURSO, Maroc, envoyé personnel,

  • Karim Bouzida : Plan de médiatisation du régime RAMED

    RAMED

    1- Présentation

    • Le Régime d’assistance médicale (RAMED) a été instauré par un dahir de 2002, portant code de la couverture médicale de base. Il bénéficie aux Personnes nécessiteuses qui ne sont pas éligibles au régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et ne disposant pas de ressources suffisantes pour faire face aux dépenses de santé.

    • Le Décret d’application consacré au RAMED (Livre III du code de 2002) a été adopté en septembre 2011

    • Sa Majesté Le Roi a présidé le 4 janvier 2005 la cérémonie de signature de la charte de mise en œuvre du code de couverture médicale de base.

    • Le RAMED est un Mécanisme public, géré par le pouvoir exécutif. Il est géré directement par l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) présidé par le ministre de la santé.

    • Un Comité interministériel chargé de la généralisation de la RAMED a été crée pour veiller au processus de généralisation

    • A noter que dans son programme général, le gouvernement actuel a mi l’accent sur la généralisation progressive du RAMED comme un de ses objectifs prioritaires.

    A mettre en exergue 

    Dans une déclaration à la presse en date du 11 février 2011, avant la réunion de la commission chargée du suivi du RAMED, la ministre de la santé Mme Badou a indiqué que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné Ses Hautes Instructions pour assurer la généralisation de cette expérience à toutes les régions du Royaume fin 2011.

    2-Messages médiatiques pouvant accompagner l’activité Royale

    Sa Majesté a toujours fait de la Dignité de l’individu un point central de toute politique publique, Il s’agit la d’un mode de couverture médicale qui donne la Dignité a la personne démunie ( au lieu et place des certificats d’indigence …)

    • La RAMED est un mécanisme public en rapport direct avec les droits des citoyens. Dans la constitution, Sa Majesté Le Roi veille aux droits et libertés des citoyens. (Article 42)

    • Le RAMED est un outil de solidarité nationale dans l’élan du Règne de Sa Majesté. il permet de moderniser et rationnaliser les mécanismes de solidarité.

    • Il s’inscrit dans la continuité de l’Attention particulière accordée par Sa Majesté Le Roi aux questions sociales. ( Indh, Amo…)

    • La généralisation permettra d’améliorer les indicateurs sociaux au Maroc notamment en matière de développement humain.

    • Processus qui a pris le temps pour la maturation. En passant par une expérience pilote dont l’évaluation a permis de procéder à la généralisation

    • Processus participatif et consensuel bâtit sur un dialogue constant entre les pouvoirs publics et les autres acteurs (secteur privé, , associations opérant dans le domaine de la santé).

    • Mise en avant du lien avec le dispositif constitutionnel (droits sociaux, principes de solidarité d’égalité)

    A souligner particulièrement 

    La dimension stratégique à double niveau : – mise à niveau du secteur et des métiers de la santé. –facilitation d’accès aux soins au profit des plus démunis. Un système innovant propre au Maroc.

    La dimension politique : la mise en œuvre de la RAMED relève de la responsabilité du gouvernement, et le parlement a un droit de regard sur sa mise en œuvre.

    La dimension temporelle : la RAMED a commencé depuis 2002 et Sa Majesté Le Roi y a accordé et accorde un intérêt constant.

    2-Relais

    Pour le coté social

    • Responsables des organismes de couverture sociale et médicale : (ANAM, CNSS…)

    • Spécialistes des politiques et l’économie sociales (chercheurs du CERSS,

    • Responsables d’associations de santé (Fédération marocaine de diabète….)

    • Observateurs internationaux (représentants PNUD, UNICEF, OMS, association internationale de la sécurité sociale,

    • Responsables de l’Anam

    • Universitaires ( démographe, staticien…)

    • Cadres du Hcp, ministère de l’intérieur, de la santé et de l’agriculture

    Pour le coté opérationnel

    • Responsables des ordres professionnels des médecins, pharmaciens et cliniques

    • Départements gouvernementaux chargés du dossier

    • Des relais (ministère de la santé et de l’intérieur, société civile, professionnels de la santé et bénéficiaires) sont a mettre en exergue au niveau de la région pilote de Tadla Azilal

    3-Recommandation

    Insister sur la progressivité de l’action en cours ( délivrance des cartes, pyramide des soins…) compte tenu de la taille du territoire et de la population a couvrir.

    Tags : Maroc, RAMED, propagande, médiatisation, régime sanitaire,

  • Maroc : En affaires, Mohammed VI supporte très mal la concurrence

    Invitée : Catherine GRACIER, co-auteur du livre : « Le Roi Prédateur », aux Editions du SEUIL

    Arnaud PONTUS : « Le Roi Prédateur », main basse sur le Maroc, c’est le titre d’un livre qui vient de paraître aux Editions du SEUIL, il est signé Eric LAURENT et Catherine GRACIET. Un ouvrage à charge contre le Roi du Maroc, Mohamed VI. L’un de ses auteurs – Catherine GRACIET – est l’invité de Nicolas CHAMPEAUX.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Catherine GRACIET, bonjour.

    Catherine GRACIET

    Bonjour.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Quels commentaires vous inspirent les manifestations qui ont parfois dégénéré en violences ces dernières semaines à Taza, et plus récemment dans deux villes du Rif ?

    Catherine GRACIET

    Eh bien, c’est que, aujourd’hui, les manifestations ont quitté les grands centres urbains, comme Casablanca et Rabat, et s’étendent un peu partout au Maroc, donc certes, dans des régions qui sont traditionnellement rebelles, mais aussi à d’autres régions qui jusqu’ici n’avaient pas connu d’agitations sociales. Deuxième nouveauté, on voit une nette évolution depuis douze mois des slogans, pendant longtemps, ces slogans ont été pour protester contre la vie chère, et maintenant, on entend des slogans très hostiles au monarque, qui peuvent aller jusqu’à « Mohamed VI, dégage ! ».

    Nicolas CHAMPEAUX

    Est-ce que cette évolution est liée aux « Printemps arabes », qui ont ouvert une brèche ou est-ce que c’est parce que le malaise social est plus profond ?

    Catherine GRACIET

    Il y a bien sûr un effet « Révolutions Arabes », mais il y a aussi une évolution interne, les gens sont mieux renseignés, les gens sont davantage révoltés, et puis, il y a aussi l’effet de la crise, beaucoup d’entreprises françaises et européennes qui sous-traitent au Maroc, et là, maintenant, la crise, voilà, ils l’ont de plein fouet, avec un taux de chômage qui augmente, et cela crée des mécontentements populaires.

    Nicolas CHAMPEAUX

    D’autant plus que les contribuables marocains supportent les coûts de l’entretien des palais, des résidences royales, et du personnel du monarque, ils sont conséquents, vous avez mené l’enquête là-dessus.

    Catherine GRACIET

    Oui, tout à fait. Eh bien, le Roi dispose d’une liste civile qui n’est, certes, pas très précise, mais enfin, on a une idée des montants qui sont assez importants, puisqu’on atteint plusieurs dizaines – vraiment – de millions d’euros.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Et alors, dans votre livre : « Le Roi Prédateur », vous expliquez que le Roi est, indirectement finalement, bénéficiaire des subventions allouées par le gouvernement.

    Catherine GRACIET

    Oui, disons que le Maroc a mis en place, et ça, sous Hassan II déjà, un système, qu’on appelle la caisse de compensation, qui permet de garantir aux Marocains et aux ménages marocains les plus modestes l’accès à des prix abordables aux biens de première nécessité, comme l’huile ou le sucre. Et il est intéressant de constater que pendant très longtemps, parce que justement, le palais est en train de vendre ces entreprises-là aujourd’hui, pour mieux investir ailleurs, eh bien, ces produits, comme le sucre, l’huile, étaient majoritairement produits par les entreprises royales. Donc on voyait bien que, d’un côté, ils vendaient aux Marocains, et que de l’autre côté, ils récupéraient les subventions de l’Etat. Ça, on le voit extrêmement bien dans les énergies renouvelables, on voit très bien que l’entreprise NAREVA, donc qui appartient au Roi, produit de l’électricité qui est revendue à l’Office nationale de l’électricité marocain, qui ensuite le revend, voilà, aux Marocains.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Et est-ce que le Marocain de la rue est conscient de l’étendue de l’empire du monarque…

    Catherine GRACIET

    De plus en plus, les gens le savent, ça faisait rigoler jusqu’ici, aujourd’hui, ça fait de moins en moins rigoler, y compris dans les campagnes, j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de Marocains qui se rendent compte que le Roi Mohamed VI a un empire qui dépasse l’entendement par rapport à la taille et à la richesse du pays. Pourrait-on imaginer par exemple qu’en France, qu’au Royaume-Uni, qu’aux Etats-Unis, dans n’importe quel pays, le chef de l’Etat possède une bonne partie de l’économie du pays, ça, on peut sérieusement en douter.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Parce qu’il détient les pleins pouvoirs, malgré la nouvelle Constitution.

    Catherine GRACIET

    Oui, Mohamed VI a eu l’intelligence de céder un petit peu, à fin 2011, il y a eu les élections législatives les plus transparentes que le Maroc ait connues, ça, il faut le souligner, et il a choisi d’appliquer les nouveaux textes qu’il a fait voter lui-même à des taux, certes, nord-coréens, mais enfin, bon, il a décidé donc de donner le gouvernement aux islamistes et de nommer un Premier ministre islamiste.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Si l’on revient aux affaires, en revanche, il supporte très mal la concurrence.

    Catherine GRACIET

    C’est une ligne rouge absolue, qui lui fait de l’ombre sur les secteurs qui l’intéresse vont connaître des jours difficiles.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Est-ce que cela n’aboutit pas à étouffer, décourager l’initiative économique, même locale, au Maroc, les Américains semblent s’en plaindre, si l’on se réfère notamment à un télégramme diplomatique publié par WIKILEAKS.

    Catherine GRACIET

    Alors les Américains le déplorent, mais ils sont loin d’être les seuls, les premières victimes et les premiers à protester, mais toujours en off, et toujours anonymement, c’est le patronat marocain qui aujourd’hui voit la monarchie occuper des positions et des parts de marché qu’ils estiment devraient en partie leur revenir, et voilà, ce n’est pas le cas, donc cette grande bourgeoisie marocaine d’affaires qui, officiellement et publiquement, cire les bottes du Roi, en privé, est beaucoup plus tranchante et critique à son égard.

    Nicolas CHAMPEAUX

    Catherine GRACIET, je vous remercie.

    Arnaud PONTUS

    Catherine GRACIET, co-auteur du « Roi Prédateur », édité aux SEUIL. Elle répondait aux questions de Nicolas CHAMPEAUX. 08:49:26. FIN#

    RFI ACTUALITES – Le 20/03/2012 – 08:44:33

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Le roi prédateur, Catherine Graciet,