Parler d’un système démocratique présuppose des structures étatiques qui fonctionnent convenablement selon des règles bien définies, un parlement qui contrôle le gouvernement, des institutions démocratiques et surtout une justice équitable. Or point de tout cela, le parlement est une farce, une façade de démocratie, et les décisions sont pris par le palais, qui continue à régner en maître incontesté.
Et quiconque présente des velléités de critique, même journalistique, est jeté en prison. Alors parler de monarchie démocratique au pays des Fassis c’est faire preuve d’ignorance de la situation véritable de ce pays. Tout militant, quelque peu averti, ayant suivi l’évolution de la situation dans ce pays, durant les dernières décennies aura sans doute observé que le régime marocain a décidément hérité un lourd fardeau, qu’il n’a pas su et pas pu résoudre.
Tout cela fait que les généraux des FAR, comme Abdelaziz Bennani, devenu l’homme fort depuis l’exécution du trop notoire Ahmed Dlimi, font tout pour ne pas parvenir à un règlement de cette affaire qui leur procure du bakchich qui va en direction des banques suisses.
Le peuple marocain ignore que c’est bien le régime alaouite, qui de connivence avec les armées françaises, en lutte contre le FLN algérien, d’un côté, et de la Troisième Légion Espagnole de l’autre côté qui ont massacré les combattants de l’armée de libération du sud, issues des tribus du Sahara, dans cette opération connue dans les livres d’histoires sous le nom de code de « l’Opération Ecouvillon ».
La palais royal, s’étant engagé dans l’invasion de ce territoire sous domination espagnole, pour des raisons politiques et surtout économiques, il crut l’affaire réglée sans coup férir. Mais c’était sans compter sur les Sahraouis et le voisin de l’Est.
Ce fut l’une de ces erreurs, qui vont couter cher au régime marocain, car non seulement la Révolution Algérienne accueilla les combattants sahraouis sur le sol algérien, mais lui prêtèrent main-forte sur la scène internationale, tant sur le plan diplomatique que militaire.
Et le régime marocain se trouva piégé par ses anciens alliés d’hier, qui se défendaient de ne rien faire de mal que d’agir dans le cadre sacro-saint des résolutions de l’ONU etc. Toujours est-il que le conflit persiste et continue depuis lors.
Le Makhzen, malmené par ses propres militaires qui ont failli le mettre hors de nuire à deux reprises, tira vite ses conclusions, les deux putschs aidant, et après quoi, il s’attela à résoudre le problème. Fort du soutien de ses alliés français et américains, il entama des négociations secrètes avec le Front Polisario, qui n’aboutirent à rien.
En cause, les sahraouis s’étaient montrés exigeants et ne se contentaient pas moins d’une indépendance totale et sans conditions, alors que leur hôte, le Sultan, qui les accueillait secrètement dans son palais, ne leur offrait qu’une autonomie régionale bien limitée. Il n’était pas question de leur céder les richesses du pays, les gisements de phosphate, la pêche, la défense, la monnaie, etc.
C’est dans cet esprit que se présentent les nouvelles propositions d’autonomie régionale pour le Sahara Occidental, sous la souveraineté marocaine. Quel que soit le soutien dont il jouit de la part des puissances occidentales, le régime alaouite ne pourra pas en tirer avantage, car quel que fût l’issu du conflit, il restera toujours en face d’une population sahraouie majoritairement hostile à l’annexion du territoire sahraoui.
D’aucuns ont justifié cet arrêt par la construction du mur de sable par les militaires marocains, pour se prémunir des attaques sahraouies. Ce fut une illusion. Si la guerre est la continuation de la politique par des moyens militaires, il semblerait que les responsables sahraouis n’ont pas d’autres choix que de reprendre les armes.