Blog

  • La parole est au peuple sahraoui

    Par Fatimetu Salama

    La nouvelle résolution du Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental est un coup dur pour Sa Majesté le Roi du Jet Ski. Au lieu d’adopter le plan d’autonomie marocain, elle demande la poursuite de pourparlers visant à « parvenir à une solution politique, juste et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ».

    Voilà qui est clair et il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Christopher Ross l’a souligné aussi lors de sa tournée dans la région au mois de février. Il cherche « une solution basée sur le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination »

    Les responsables marocains seront obligés à faire ce qu’elles aiment le moins et détestent le plus : S’asseoir avec les responsables sahraouis en tête-à-tête et négocier sans conditions préalables, ce qui est, en soi, une reconnaissance implicite de l’autorité et de l’état sahraouis.
    Qui ne se rappelle pas des multiples fois que le gouvernement marocain présentait ses marionettes d’origine sahraouie pour pousser le Front Polisario à négocier avec eux, malgré que ceux-ci n’ont rien à donner, puisque le seul Seigneur au Maroc est actuellement le jeune ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, le nouvel homme fort du palais royal.

    Le roi Mohamed VI n’a sans cesse arrêté de demander à l’Algérie de négocier directement avec lui le sort de cette ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc à coup de canons et de baillonnêttes. Il ne voulait rien savoir des sahraouis, mais le temps a fini par démasquer les farceurs et mettre en évidence la vérité. Le seul partenaire pour la paix dans ce territoire est le Front Polisario et rien que lui. Que le Maroc le veuille ou non, ceux qu’il appellait hier « des mercenaires à la solde de l’Algérie » vont s’asseoir devant lui pour débattre sur l’avenir du Sahara Occidental. La nouvelle création du Ministère de l’Intérieur, le PAM, ne servira à rien, même si le palais royal a installé à sa tête un sahraoui d’origine. Mohamed Cheikh Biadillah, depuis son intronisation à la tête de ce parti cocotte-minute, n’a pas arrêté de parler d’autonomie et de régionalisation. Ils ont tous les droits d’implanter leur projets à Rabat, Casablanca, Fez, Meknès, Essaouira, etc. Mais jamais au Sahara sans le consentement du Front Polisario, unique et seul représentant du peuple sahraoui.

    La résolution 1871 du Conseil de Sécurité a donné lieu à des négociations serrées sur le thème des droits de l’homme. Le Front Polisario a demandé, en vain, l’insertion d’un paragraphe chargeant Ban Ki-moon de doter la MINURSO de compétences en matière de droits de l’homme afin d’observer la situation dans ce domaine au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf. L’opposition de la France a fait que le texte ne comporte qu’une mention vague par laquelle le Conseil « souligne l’importance que des progrès soient effectués dans la dimension humaine du conflit ».

    Prenant la parole à l’issue du vote, le représentant de la France a indiqué que son pays continuait à attacher la plus haute importance à la proposition d’autonomie du Maroc de 2007, qui constitue, selon lui, une feuille de route crédible dans la mesure où elle respecte le principe d’autodétermination.

    Après les massacres de Gaza, j’avoue que ce mot-là, feuille de route, a un effet irritant pour beaucoup de mes concitoyens qui ont tracé, eux-même, leur route, celle de l’indépendance, avec le bruit des canons et la mort de beaucoup de valeureux combattants qui ont donné le plus sublime exemple de courage et de sacrifice. Leurs descendants sont là, sur le terrain, prêts à reprendre la flamme de la lutte de libération. Cette lutte que le gouvernement français n’a pas pu étouffer, même pas moyennant les agressions avec des avions « Jaguar » basés à Dakar. Peut-être que Sarkozy fera de même que Valery Giscard d’Estaing : Recourrir à la force pour imposer cette autonomie à laquelle il tient autant. Ça n’étonnera personne après ce vote au Conseil de Sécurité contre la protection de la population sahraouie par la MINURSO.

    La France, le « berceau de la démocratie et des droits de l’homme », aujourd’hui, elle s’oppose à ce qu’Amnesty International, Human Rights Watch et la délégation ad-hoc du Parlement Européen ont demandé avec insistance : L’élargissement du mandat de la MINURSO pour surveiller la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Peut-être que les sahraouis, aux yeux de Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, ne sont pas des êtres humains. Comme les marocains. Ils nous méprisent jusqu’au point de nous appeler « les frères de leurs chameaux ». Ça doit être cela. Ou peut-être que le gouvernement de Sarkozy tient à nous rappeler le passé et le présent coloniale de la France et sa politique à l’égard de plusieurs peuples du monde.

    Les sahraouis, en particulier ceux qui sont dans les territoires occupés de la RASD n’oublieront jamis ce geste de la France. Surtout les mères de tous ces jeunes qui sont morts sous la main des tortionnaires marocains, ni ceux qui, depuis 34 ans, attendent un retour honorable à leurs terres, loin de cette marée de voleurs et de charognards qui sont en train d’épuiser leurs richesses naturelles sans aucune pitié ni clémence.

    Si le gouvernement français a perdu la face depuis longtemps, le peuple sahraoui n’a pas perdu son courage ni sa détermination à arracher ses droits, coûte que coûte et il saura les défendre avec tous les moyens possibles, y compris la lutte armée si cela s’avère nécessaire. Le dernier mot est toujours à lui, et, pour l’imposer, il a la meilleure arme : La détermination et le sacrifice.

  • La France contre les droits de l’homme au Sahara Occidental

    Par Mohamed Mahamud

    Le Conseil de sécurité a de nouveau demandé jeudi au Maroc et au Front Polisario de poursuivre « sans conditions préalables » leurs négociations sous l’égide de l’ONU sur l’avenir du Sahara occidental, actuellement dans l’impasse.

    Il a fait cette demande dans sa résolution 1871, adoptée à l’unanimité de ses quinze membres et qui reprend quasiment mot pour mot les termes de sa résolution 1813 du 30 avril 2008.

    La résolution proroge jusqu’au 30 avril 2010 le mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui arrivait à expiration.

    Le Conseil demande aux parties de « poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général (Ban Ki-moon), sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006. »

    Il souligne que ces pourparlers doivent viser à « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

    Le Conseil accueille favorablement la suggestion du nouvel émissaire de M. Ban pour le Sahara occidental, Christopher Ross, que les parties tiennent « des discussions informelles préparatoires à une cinquième session des négociations ».

    M. Ross a effectué en février une première tournée dans la région dont il est ressorti que les conditions d’une reprise des pourparlers directs à Manhasset, dans la banlieue de New York, n’étaient pas réunies tant les positions sont éloignées, d’où cette suggestion de discussions préparatoires.

    Quatre séries de négociations à Manhasset n’ont pas permis de rapprocher les points de vue. On est convenu en principe d’en tenir une cinquième, à une date non précisée.

    Ancienne colonie espagnole au sous-sol riche en phosphates, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l’Algérie, ont combattu pour l’indépendance du territoire jusqu’à la conclusion d’un cessez-le-feu en 1991.

    Aujourd’hui, le Maroc propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance, et ne veut négocier que sur cette base.

    Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU, qui laisserait aux sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine.

    La résolution 1871 a donné lieu à des négociations serrées sur le thème des droits de l’homme. Le Polisario a demandé, en vain, l’insertion d’un paragraphe chargeant M. Ban de doter la Minurso de compétences en matière de droits de l’homme afin d’observer la situation dans ce domaine au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf.

    Certaines délégations dont la France s’y étant opposées, le texte ne comporte qu’une mention vague par laquelle le Conseil « souligne l’importance que des progrès soient effectués dans la dimension humaine du conflit ».

    Après la séance, le représentant du Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, s’en est vivement pris à Paris, soutien traditionnel du Maroc dans ce dossier.

    « Le Conseil de sécurité continue d’être victime de la politique de deux poids deux mesures et le principal responsable en est la France », a-t-il dit. « S’il n’y a pas aujourd’hui de solution pour un referendum au Sahara occidental, c’est essentiellement à cause de la France », a-t-il ajouté.

    Prenant la parole à l’issue du vote, le représentent de la France a indiqué que son pays continuait d’attacher la plus haute importance à la proposition d’autonomie du Maroc de 2007, qui constitue, selon lui, une feuille de route crédible dans la mesure où elle respecte le principe d’autodétermination.Les représentants de l’Ouganda et du Costa Rica ont cependant regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas inclus dans le mandat de la MINURSO une composante « droits de l’homme ».

    Integralité de la résolution 1871 du 30 Avril 2009
    Conseil de sécuritéCS/9650Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York, Conseil de sécurité 6117e séance – après-midi

    Le Conseil de sécurité a prorogé, cet après-midi, d’un an, jusqu’au 30 avril 2010, le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)

    En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 1871 (2009), le Conseil demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.Le Conseil se félicite de ce que les parties aient accepté la proposition de l’Envoyé personnel tendant à tenir des pourparlers informels, restreints dans la perspective d’une cinquième série de négociations.

    Il rappelle qu’il fait sienne la recommandation du Secrétaire général selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis afin de maintenir l’élan imprimé au processus de négociation.

    Par la résolution qu’il vient d’adopter, le Conseil leur demande de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond et de garantir ainsi l’application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007) et 1813 (2008) ainsi que le succès des négociations.

  • La tribu des Doublal se soulève au Maroc

    Par Yusef Brahim

    Près de 700 membres de la tribu Doublal d’origine sahraouie dans la région de Tata sur la frontière algéro-marocaine, ont enclenché un mouvement de contestation contre le Makhzen. Ils protestent ouvertement contre la fermeture par l’armée marocaine de la zone de Oued Drâa qui les a privés d’exploiter leurs terres et de faire paître leurs cheptels.
    La tribu de Doublal exprime sa colère depuis samedi par des manifestations et des sit-in alors que les éléments de l’armée royale ont empêché une marche sur le poste militaire de Khengat Boukhbar. Des militaires ont été déployés dans le secteur en question et ont dispersé les protestataires en faisant feu dans leur direction.

    Des témoins ont rapporté que la situation dans laquelle se trouve la tribu est intolérable depuis que les forces armées royales ont dressé des barrages empêchant les agriculteurs et les maquignons de rejoindre leurs terres sous prétexte que c’est une zone militaire. Les protestataires réclament la réouverture de Oued Drâa pour jouir des terres dont ils sont propriétaires. Ils soulèvent d’autres entraves et difficultés auxquelles ils font face depuis le début du conflit entre le Maroc et le Front Polisario.
    L’armée royale s’est emparée des dromadaires des éleveurs à qui elle impose des amendes pour pouvoir les récupérer.

    Les habitants de Tata sont déterminés à arracher leurs droits et ont refusé de répondre à la demande des responsables militaires et locaux d’arrêter leur mouvement contestataire. Ils réclament un dialogue sérieux avec les hautes autorités, et qui débouche sur des solutions concrètes à leurs problèmes.

    La situation est explosive, elle pourrait dégénérer davantage. Les membres de la tribu de Doublal sont marginalisés, n’ont pas droit à l’emploi, à l’éducation ni ne bénéficient de projets de développement. Ils demandent aux autorités leurs droits, des conditions pour un développement réel, et surtout la réouverture inconditionnée de l’Oued Drâa indispensable pour leur survie. Les analystes craignent des affrontements, et le Makhzen pourrait rééditer le scénario de Sidi Afni et user de la violence pour résoudre ce dossier.

    La province de Tata est située en milieu désertique : le climat este de type aride, les précipitations sont faibles et irrégulières et les températures souvent très élevées (jusqu’à 48°C en été). Dans ce milieu aux conditions biophysiques extrêmes, marquées par un déficit hydrique accentuée, le mode de mise en valeur principal du milieu est le système oasien. La population est d’origine arabe et les villages sont composées essentiellement de femmes, d’enfants et de personnesd âgées. Le reste se trouve à l’armée ou en Europe.

    Jusqu’aux années 70, l’organisation sociale était adaptée au système nomade des populations de la région. L’oasis était plus un lieu de production de dattes qu’un réel lieu de vie. En effet, le territoire de vie et de production des habitants de Tata était alors particulièrement vaste (plusieurs centaines de km²). La période comprise entre janvier et septembre était consacrée au nomadisme. Laissant leurs terres aux soins de leurs khamès (hommes qui ont le savoir-faire de l’abriculture), les familles quittaient le douar pour transhumer vers le Sahara. Les habitants de la région cheminaient lentement vers le sud, à travers les forêts d’Acacia radiana. Ils y faisaient paître leurs troupeaux, tout en fabriquant du charbon de bois qu’ils échangeaient avec d’autres populations. Une fois passée la crue de l’Oued Drâa (entre mars et mai), ils mettaient en culture les terres limoneuses et humides du bord de l’oued. Les céréales principales étaient l’orge et le blé tendre. Pendant 4 à 5 mois, les terres de l’Oued Drâa, situées à près de 50 km de la palmeraie pour la récolte des dattes, la population de Tata reprenait le chemin de la palmeraie pour la récolte de dattes qui a lieu d’octobre à novembre. Une fois les dattes récoltées et séchées, les familles reprenaient le chemin de l’oued et du sahara.

    Le territoire de vie et de production était particulièrement vaste, puisque près de 150 km séparaient les deux pôles de production agricole principaux. Entre ces deux pôles se trouvait un élément essentiel au système pastoral : les pâturages à acacias. La vie des habitants de la région s’organisait en fonction de ces trois espaces essentiels. Par ailleurs, les échanges entre les différents clans ou tribus nomades s’organisait alors en fonction de ces trois espaces. Les échanges entre les différens clans ou tribus du sud étaient fréquents. Les oasis de la région étaientt alors résolument tournée vers le sud.

    L’année 1975 marque l’invasion par le Maroc du Sahara Occidental et le début d’une sanglante guerre entre le royaume chérifien et le Front Polisario. Les conséquences pour la région de Tata, située à quelques kilomètres de la zone militarisée, furent importantes. En effet, dès le début du conflit, de nombreux jeunes hommes de la province se sont engagés dans les rangs de l’armée marocaine. Ces hommes originaires de la région sont très appréciés pour leur bonne connaissance du désert. Ceci a eu des conséquences fatales : la plupart des villages (douars) furent attaqués et grand nombre des jeunes ont été tués dans les affrontements.

    Ceux qui sont restés en vie, envoient la quasi totalité de leurs salaires à leur famille. Ces nouveaux revenus sont d’autant plus nécessaires que dès le début du conflit, les terres de l’Oued Drâa sont interdites d’accès et placées en zones militarisées. La partie sud de Tata devient inaccessible. Le territoire est donc amputé de deux ressources essentielles : Le parcous à acacia qui fournissait pâturage et charbon de bois ainsi que les terres fertiles de l’Oued Drâa. Le territoire de production se retrace donc sur les oasis de la région qui, dès lors, doivent subvenir aux besoins alimentaires des familles des douars. A l’enrôlement des jeunes hommes dans l’armée, s’ajoute un autre phénomène : Dès la fin de la décennie 1970, les migrations des jeunes ou parfois même de familles entières se multiplient vers le Nord et vers l’Europe.

  • La France contre les droits de l’homme au Sahara Occidental

    Par Mohamed Mahamud

    Le Conseil de sécurité a de nouveau demandé jeudi au Maroc et au Front Polisario de poursuivre « sans conditions préalables » leurs négociations sous l’égide de l’ONU sur l’avenir du Sahara occidental, actuellement dans l’impasse.

    Il a fait cette demande dans sa résolution 1871, adoptée à l’unanimité de ses quinze membres et qui reprend quasiment mot pour mot les termes de sa résolution 1813 du 30 avril 2008.

    La résolution proroge jusqu’au 30 avril 2010 le mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui arrivait à expiration.

    Le Conseil demande aux parties de « poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général (Ban Ki-moon), sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006. »

    Il souligne que ces pourparlers doivent viser à « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

    Le Conseil accueille favorablement la suggestion du nouvel émissaire de M. Ban pour le Sahara occidental, Christopher Ross, que les parties tiennent « des discussions informelles préparatoires à une cinquième session des négociations ».

    M. Ross a effectué en février une première tournée dans la région dont il est ressorti que les conditions d’une reprise des pourparlers directs à Manhasset, dans la banlieue de New York, n’étaient pas réunies tant les positions sont éloignées, d’où cette suggestion de discussions préparatoires.

    Quatre séries de négociations à Manhasset n’ont pas permis de rapprocher les points de vue. On est convenu en principe d’en tenir une cinquième, à une date non précisée.

    Ancienne colonie espagnole au sous-sol riche en phosphates, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l’Algérie, ont combattu pour l’indépendance du territoire jusqu’à la conclusion d’un cessez-le-feu en 1991.

    Aujourd’hui, le Maroc propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance, et ne veut négocier que sur cette base.

    Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU, qui laisserait aux sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine.

    La résolution 1871 a donné lieu à des négociations serrées sur le thème des droits de l’homme. Le Polisario a demandé, en vain, l’insertion d’un paragraphe chargeant M. Ban de doter la Minurso de compétences en matière de droits de l’homme afin d’observer la situation dans ce domaine au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf.

    Certaines délégations dont la France s’y étant opposées, le texte ne comporte qu’une mention vague par laquelle le Conseil « souligne l’importance que des progrès soient effectués dans la dimension humaine du conflit ».

    Après la séance, le représentant du Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, s’en est vivement pris à Paris, soutien traditionnel du Maroc dans ce dossier.

    « Le Conseil de sécurité continue d’être victime de la politique de deux poids deux mesures et le principal responsable en est la France », a-t-il dit. « S’il n’y a pas aujourd’hui de solution pour un referendum au Sahara occidental, c’est essentiellement à cause de la France », a-t-il ajouté.

    Prenant la parole à l’issue du vote, le représentent de la France a indiqué que son pays continuait d’attacher la plus haute importance à la proposition d’autonomie du Maroc de 2007, qui constitue, selon lui, une feuille de route crédible dans la mesure où elle respecte le principe d’autodétermination.Les représentants de l’Ouganda et du Costa Rica ont cependant regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas inclus dans le mandat de la MINURSO une composante « droits de l’homme ».

    Integralité de la résolution 1871 du 30 Avril 2009
    Conseil de sécuritéCS/9650Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York, Conseil de sécurité 6117e séance – après-midi

    Le Conseil de sécurité a prorogé, cet après-midi, d’un an, jusqu’au 30 avril 2010, le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)

    En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 1871 (2009), le Conseil demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.Le Conseil se félicite de ce que les parties aient accepté la proposition de l’Envoyé personnel tendant à tenir des pourparlers informels, restreints dans la perspective d’une cinquième série de négociations.

    Il rappelle qu’il fait sienne la recommandation du Secrétaire général selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis afin de maintenir l’élan imprimé au processus de négociation.

    Par la résolution qu’il vient d’adopter, le Conseil leur demande de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond et de garantir ainsi l’application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007) et 1813 (2008) ainsi que le succès des négociations.

  • La tribu des Doublal se soulève au Maroc

    Par Yusef Brahim

    Près de 700 membres de la tribu Doublal d’origine sahraouie dans la région de Tata sur la frontière algéro-marocaine, ont enclenché un mouvement de contestation contre le Makhzen. Ils protestent ouvertement contre la fermeture par l’armée marocaine de la zone de Oued Drâa qui les a privés d’exploiter leurs terres et de faire paître leurs cheptels.
    La tribu de Doublal exprime sa colère depuis samedi par des manifestations et des sit-in alors que les éléments de l’armée royale ont empêché une marche sur le poste militaire de Khengat Boukhbar. Des militaires ont été déployés dans le secteur en question et ont dispersé les protestataires en faisant feu dans leur direction.

    Des témoins ont rapporté que la situation dans laquelle se trouve la tribu est intolérable depuis que les forces armées royales ont dressé des barrages empêchant les agriculteurs et les maquignons de rejoindre leurs terres sous prétexte que c’est une zone militaire. Les protestataires réclament la réouverture de Oued Drâa pour jouir des terres dont ils sont propriétaires. Ils soulèvent d’autres entraves et difficultés auxquelles ils font face depuis le début du conflit entre le Maroc et le Front Polisario.
    L’armée royale s’est emparée des dromadaires des éleveurs à qui elle impose des amendes pour pouvoir les récupérer.

    Les habitants de Tata sont déterminés à arracher leurs droits et ont refusé de répondre à la demande des responsables militaires et locaux d’arrêter leur mouvement contestataire. Ils réclament un dialogue sérieux avec les hautes autorités, et qui débouche sur des solutions concrètes à leurs problèmes.

    La situation est explosive, elle pourrait dégénérer davantage. Les membres de la tribu de Doublal sont marginalisés, n’ont pas droit à l’emploi, à l’éducation ni ne bénéficient de projets de développement. Ils demandent aux autorités leurs droits, des conditions pour un développement réel, et surtout la réouverture inconditionnée de l’Oued Drâa indispensable pour leur survie. Les analystes craignent des affrontements, et le Makhzen pourrait rééditer le scénario de Sidi Afni et user de la violence pour résoudre ce dossier.

    La province de Tata est située en milieu désertique : le climat este de type aride, les précipitations sont faibles et irrégulières et les températures souvent très élevées (jusqu’à 48°C en été). Dans ce milieu aux conditions biophysiques extrêmes, marquées par un déficit hydrique accentuée, le mode de mise en valeur principal du milieu est le système oasien. La population est d’origine arabe et les villages sont composées essentiellement de femmes, d’enfants et de personnesd âgées. Le reste se trouve à l’armée ou en Europe.

    Jusqu’aux années 70, l’organisation sociale était adaptée au système nomade des populations de la région. L’oasis était plus un lieu de production de dattes qu’un réel lieu de vie. En effet, le territoire de vie et de production des habitants de Tata était alors particulièrement vaste (plusieurs centaines de km²). La période comprise entre janvier et septembre était consacrée au nomadisme. Laissant leurs terres aux soins de leurs khamès (hommes qui ont le savoir-faire de l’abriculture), les familles quittaient le douar pour transhumer vers le Sahara. Les habitants de la région cheminaient lentement vers le sud, à travers les forêts d’Acacia radiana. Ils y faisaient paître leurs troupeaux, tout en fabriquant du charbon de bois qu’ils échangeaient avec d’autres populations. Une fois passée la crue de l’Oued Drâa (entre mars et mai), ils mettaient en culture les terres limoneuses et humides du bord de l’oued. Les céréales principales étaient l’orge et le blé tendre. Pendant 4 à 5 mois, les terres de l’Oued Drâa, situées à près de 50 km de la palmeraie pour la récolte des dattes, la population de Tata reprenait le chemin de la palmeraie pour la récolte de dattes qui a lieu d’octobre à novembre. Une fois les dattes récoltées et séchées, les familles reprenaient le chemin de l’oued et du sahara.

    Le territoire de vie et de production était particulièrement vaste, puisque près de 150 km séparaient les deux pôles de production agricole principaux. Entre ces deux pôles se trouvait un élément essentiel au système pastoral : les pâturages à acacias. La vie des habitants de la région s’organisait en fonction de ces trois espaces essentiels. Par ailleurs, les échanges entre les différents clans ou tribus nomades s’organisait alors en fonction de ces trois espaces. Les échanges entre les différens clans ou tribus du sud étaient fréquents. Les oasis de la région étaientt alors résolument tournée vers le sud.

    L’année 1975 marque l’invasion par le Maroc du Sahara Occidental et le début d’une sanglante guerre entre le royaume chérifien et le Front Polisario. Les conséquences pour la région de Tata, située à quelques kilomètres de la zone militarisée, furent importantes. En effet, dès le début du conflit, de nombreux jeunes hommes de la province se sont engagés dans les rangs de l’armée marocaine. Ces hommes originaires de la région sont très appréciés pour leur bonne connaissance du désert. Ceci a eu des conséquences fatales : la plupart des villages (douars) furent attaqués et grand nombre des jeunes ont été tués dans les affrontements.

    Ceux qui sont restés en vie, envoient la quasi totalité de leurs salaires à leur famille. Ces nouveaux revenus sont d’autant plus nécessaires que dès le début du conflit, les terres de l’Oued Drâa sont interdites d’accès et placées en zones militarisées. La partie sud de Tata devient inaccessible. Le territoire est donc amputé de deux ressources essentielles : Le parcous à acacia qui fournissait pâturage et charbon de bois ainsi que les terres fertiles de l’Oued Drâa. Le territoire de production se retrace donc sur les oasis de la région qui, dès lors, doivent subvenir aux besoins alimentaires des familles des douars. A l’enrôlement des jeunes hommes dans l’armée, s’ajoute un autre phénomène : Dès la fin de la décennie 1970, les migrations des jeunes ou parfois même de familles entières se multiplient vers le Nord et vers l’Europe.

  • Sarkozy, tuteur de l’Espagne

    Par Ayache Mohamed


    Les années de mésentente sont restées derrière. Les sujets qui divisaient les deux pays en matière de politique européenne et extérieure ont été surmontés. Il faut reconnaître que le président français a su préparer minutieusement cette visite pour qu’elle s’achève avec un succès total. Sarkozy s’est démené pour que Zapatero puisse participer aux travaux du G-20, alors que la huitième économie mondiale en était, en principe, exclue. Il a confié à l’ancien président du gouvernement espagnol, Felipe Gonzalez, la direction du Groupe des Sages, chargé de réfléchir à l’avenir de l’UE. Le secrétariat de l’Union pour la Méditerranée va s’installer à Barcelone. Les sempiternels problèmes d’interconnexions énergétiques et de franchissement des Pyrénées sont en voie de règlement. Et, le 18 avril, la police française annonçait l’interpellation de Jurdan Martitegi, quatrième chef militaire de l’ETA, selon les sources officielles. A peine, dix jours avant la visite officielle de Sarkozy en Espagne! Drôle de hasard!

     Des accords ont été signés dans le domaine de l’énergie, visant à promouvoir l’interconnexion gazière et la réalisation d’une ligne à de haute tension traversant les Pyrénées. Concernant les transports, ont été accordés la création d’autoroutes de la mer et le développement du ferroviaire.

     Evoquant la gémellité des économies française et espagnole, Nicolas Sarkozy a martelé l’engagement plus fort que jamais à faire progresser ces derniers dossiers, véritables serpents de mer de la relation franco-espagnole.

     Mais c’est en matière de lutte contre l’ETA que le sommet aura le plus permis d’avancer. Inspirés par les succès de la coopération policière, question clé dans les relations entre les deux pays, les deux présidents ont convenu de l’institution d’un Etat major commun sur la sécurité. Dans son discours devant le Parlement espagnol, Sarkozy a rappelé l’offre de la France de vouloir en finir avec l’ETA, le dossier qui constitue le point faible du gouvernement de Zapatero après l’échec de sa tentative de trouver une issue moyennant les négociations.

     Mais plus que soutenir, Sarkozy a donné l’impression de vouloir jouer au tuteur. Dans son discours dans Las Cortes, il a demandé à la présidence espagnole de l’UE de « refuser l »ingénuité et qu’elle accepte de se protéger ». C’est-à-dire, de protéger les agriculteurs, « comme les présidents américains », et qu’elle ferme la porte européenne aux produits de pays « qui ne respectent pas les règles environnementales, morales, sociales ». Une déclaration de guerre aux Etats-Unis sur le plan économique. A son avis, « cela n’est pas du protectionnisme ». Le retrait des troupes espagnoles d’Irak, du Kosovo devra être suivi d’autres mesures d’éloignement de la politique de Washington.

     L’importance de la relation atlantique de l’UE avec les EEUU illustrait, dans le passé, la divergence entre l’Espagne d’Aznar et la France de Chirac. Avec la visite de Sarkozy, cela fait partie du passé. L’Espagne doit se démarquer de sa politique pro-américaine et s’engager plus avec l’axe franco-allemand qui veut une « Europe plus européenne » opposé à une « Europe atlantique ». Sarkozy raccommode les morceaux que José Maria Aznar avait cassés. C’est sur l’UE et son fonctionnement que Nicolas Sarkozy s’est longuement exprimé. Devant le parlement espagnol, il s’est étonné d’une institution « qui fonctionne aussi bien, alors qu’elle est faite pour ne prendre aucune décision ». Il a tracé, avec un certain paternalisme, la voie à suivre par l’Espagne lors de sa future présidence de l’Union, prévue en 2010. A cette occasion, « tu pourras compter sur nous comme des partenaires, comme des alliés, comme des amis », a-t-il répété à son homologue espagnol.

     Zapatero a eu presque tout ce qu’il voulait et Sarkozy a fait signe d’une grande générosité envers cet homme qualifié hier comme « pas très intelligent » mais tenace et près à tout pour concrétiser ses objectifs. L’Espagne sera présente à New-York dans la réunion du G-20 et aura le ferme soutien de la France durant sa présidence de l’UE.

     Dans le sempiternel feuilleton des relations hispano-marocaines, la France s’engage à défendre la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla et à soutenir l’Espagne en cas d’évènements similaires à celui de l’Ile de Perejil, qui, dans le passé, a été résolu grâce à l’intervention américaine.

     Dans le Conseil de Sécurité, l’Espagne suivra la politique française de soutien aux thèses marocaines relatives à l’application du projet d’autonomie comme solution définitive du problème du Sahara Occidental et continuera à nier sa responsabilité historique en tant que puissance administratrice de cette ancienne colonie nord-africaine.

    Zapatero et Sarkozy ont également annoncé une conférence sur la Somalie visant à donner une réponse, allant au-delà d’une réponse militaire, pour résoudre le problème de la piraterie et donner « une réponse intégrale, politique et de sécurité civile pour ce pays ».

  • Sarkozy, tuteur de l’Espagne

    Par Ayache Mohamed


    Les années de mésentente sont restées derrière. Les sujets qui divisaient les deux pays en matière de politique européenne et extérieure ont été surmontés. Il faut reconnaître que le président français a su préparer minutieusement cette visite pour qu’elle s’achève avec un succès total. Sarkozy s’est démené pour que Zapatero puisse participer aux travaux du G-20, alors que la huitième économie mondiale en était, en principe, exclue. Il a confié à l’ancien président du gouvernement espagnol, Felipe Gonzalez, la direction du Groupe des Sages, chargé de réfléchir à l’avenir de l’UE. Le secrétariat de l’Union pour la Méditerranée va s’installer à Barcelone. Les sempiternels problèmes d’interconnexions énergétiques et de franchissement des Pyrénées sont en voie de règlement. Et, le 18 avril, la police française annonçait l’interpellation de Jurdan Martitegi, quatrième chef militaire de l’ETA, selon les sources officielles. A peine, dix jours avant la visite officielle de Sarkozy en Espagne! Drôle de hasard!

     Des accords ont été signés dans le domaine de l’énergie, visant à promouvoir l’interconnexion gazière et la réalisation d’une ligne à de haute tension traversant les Pyrénées. Concernant les transports, ont été accordés la création d’autoroutes de la mer et le développement du ferroviaire.

     Evoquant la gémellité des économies française et espagnole, Nicolas Sarkozy a martelé l’engagement plus fort que jamais à faire progresser ces derniers dossiers, véritables serpents de mer de la relation franco-espagnole.

     Mais c’est en matière de lutte contre l’ETA que le sommet aura le plus permis d’avancer. Inspirés par les succès de la coopération policière, question clé dans les relations entre les deux pays, les deux présidents ont convenu de l’institution d’un Etat major commun sur la sécurité. Dans son discours devant le Parlement espagnol, Sarkozy a rappelé l’offre de la France de vouloir en finir avec l’ETA, le dossier qui constitue le point faible du gouvernement de Zapatero après l’échec de sa tentative de trouver une issue moyennant les négociations.

     Mais plus que soutenir, Sarkozy a donné l’impression de vouloir jouer au tuteur. Dans son discours dans Las Cortes, il a demandé à la présidence espagnole de l’UE de « refuser l »ingénuité et qu’elle accepte de se protéger ». C’est-à-dire, de protéger les agriculteurs, « comme les présidents américains », et qu’elle ferme la porte européenne aux produits de pays « qui ne respectent pas les règles environnementales, morales, sociales ». Une déclaration de guerre aux Etats-Unis sur le plan économique. A son avis, « cela n’est pas du protectionnisme ». Le retrait des troupes espagnoles d’Irak, du Kosovo devra être suivi d’autres mesures d’éloignement de la politique de Washington.

     L’importance de la relation atlantique de l’UE avec les EEUU illustrait, dans le passé, la divergence entre l’Espagne d’Aznar et la France de Chirac. Avec la visite de Sarkozy, cela fait partie du passé. L’Espagne doit se démarquer de sa politique pro-américaine et s’engager plus avec l’axe franco-allemand qui veut une « Europe plus européenne » opposé à une « Europe atlantique ». Sarkozy raccommode les morceaux que José Maria Aznar avait cassés. C’est sur l’UE et son fonctionnement que Nicolas Sarkozy s’est longuement exprimé. Devant le parlement espagnol, il s’est étonné d’une institution « qui fonctionne aussi bien, alors qu’elle est faite pour ne prendre aucune décision ». Il a tracé, avec un certain paternalisme, la voie à suivre par l’Espagne lors de sa future présidence de l’Union, prévue en 2010. A cette occasion, « tu pourras compter sur nous comme des partenaires, comme des alliés, comme des amis », a-t-il répété à son homologue espagnol.

     Zapatero a eu presque tout ce qu’il voulait et Sarkozy a fait signe d’une grande générosité envers cet homme qualifié hier comme « pas très intelligent » mais tenace et près à tout pour concrétiser ses objectifs. L’Espagne sera présente à New-York dans la réunion du G-20 et aura le ferme soutien de la France durant sa présidence de l’UE.

     Dans le sempiternel feuilleton des relations hispano-marocaines, la France s’engage à défendre la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla et à soutenir l’Espagne en cas d’évènements similaires à celui de l’Ile de Perejil, qui, dans le passé, a été résolu grâce à l’intervention américaine.

     Dans le Conseil de Sécurité, l’Espagne suivra la politique française de soutien aux thèses marocaines relatives à l’application du projet d’autonomie comme solution définitive du problème du Sahara Occidental et continuera à nier sa responsabilité historique en tant que puissance administratrice de cette ancienne colonie nord-africaine.

    Zapatero et Sarkozy ont également annoncé une conférence sur la Somalie visant à donner une réponse, allant au-delà d’une réponse militaire, pour résoudre le problème de la piraterie et donner « une réponse intégrale, politique et de sécurité civile pour ce pays ».

  • El chantaje francés

    Por Mohamed Mahamud Embarec

    La pareja presidencial francesa llegó hoy para una visita de dos días, pero su llegada hace grandes títulos en la prensa espaňola desde hace una semana, sobre todo la de Carla Bruni, calificada como un Tsunami de belleza, gracia y generosidad que va a invadir a Espaňa. Y es que el esposo casi pasa desapercibido al lado de la gran lady. Razones por las que EL PAIS fue obligado a escribir que « no hay que olvidar que el presidente es Sarkozy ». Es posible que la prensa espaňola no haya encontrado nada más que admirar en esta visita que la presencia de Carla. Un hecho realemente revelador del afecto que tienen los espaňoles por Nicolás.

    « Para mi, José Luis es un hombre de talento, un hombre de convicción y una granf figurea en Europa », fueron las palabras de Nicolas Sarkozy en su entrevista exclusiva con El PAIS, en la que se lanzó en alabanzas al presidente del gobierno espaňol en vísperas de la XXI cumbre bilateral que tiene lugar, hoy, en Madrid.

    Para mejor disipar la incomodidad suscitada por sus comentarios sobre el líder socialista, Sarkozy expresó su « afecto sincero » y de su « verdadera amistad » con Zapatero, sin olvidar su « gran estima » por el. Una manera de cortar y acabar con los « rimores absurdos » sobre la supuesta débil inteligencia de su homólogo. Ya el sábado pasado, el Casanova francés intentó desminar el terreno en sus declaraciones a « Le Monde », subrayando su « muy buena relación con el Presidente Zapatero ».

    Conociendo a Sarkozy, con eso quiere decir « ese tío, comparado conmigo, es realmente mucho menos inteligente ». O al menos así lo piensa, porque, como buen galo, está inspirado en la fábula del literato francés De La Fontaine titualada « La rana qui quiere ser tan grande como un toro ».

    Zapatero ya tiene olvidado el asunto, pues, como buen boxeador dotado de una gran capacidad para encajar los golpes sobre el ring político, acaba siempre con la sonrisa en los labios aunque se trate del adversario de la líder socialista Segolène Royal, a la que Zapatero apoyó durante la campaňa de las últimas elecciones presidenciales francesas.

    Que diga lo que quiere, Zapatero está tan convencido de los poderes de Sarkozy que le ve realizando milagros como caminar sobre el agua, curar a los paralíticos, devolver la vista a los ciegos y resolviendo, él solo, la crisis financiera mundial cuyas repercusiones en Espaňa se hacen más que sentir cuando el número de parados está sobrepasando los 4 millones, o sea el 17% de la pobalción, el sector immobiliario sinistrado y el crédito bancario moroso.

    Entre polémica y glamour, casi acabaremos olvidando que esta visita de Estado coincide con el XXI anniversario de la cumbre bilateral que tendrá lugar el martes para destacar la excelencia de las relaciones entre los dos países vecinos preocupados por reforzar sus lazos comerciales.

    A parte de los asuntos convergentes (interconexiones eléctricas, relaciones con el Maghreb, tráfico de drogas, immigración clandestina, etc) el pivote de estos lazos es la lucha antiterrorista.

    La cooperación policiaca contra la organización vasca es tan buena que Paris y Londres desean hacer lo mismo en lo que concierne al crímen organizado o el tráfico de drogas, ya que Espaňa es la puerta de entrada del haschich proveniente de Marruecos, país con el que, por cierto, Zapatero pretende tener unas relaciones tan excelentes como las que tiene con Francia.
    Muchos espaňoles se preguntarán qué favores eminentes y extraordinarios hizo Sarkozy a Espaňa para merecer la Orden Real de Carlos III, la más alta distinción civil espaňola otorgada por el Rey Don Juan Carlos de Borbón. La respuesta está ante nuestros ojos : además de la búsqueda de una salida a la crisis y el apoyo de Sarkozy para la participación de Espaňa en la reunión del G-20, está el importantísimo expediente de la lucha contra ETA (162 miembros están encarcelados en Francia, de los cuales 151 son espaňoles)

    Resulta curioso cómo unos pocos días antes de la visita del presidente galo, el 18 de abril precisamente, la prensa francesa anunció la captura de Jurdan Martitegi, cuarto jefe militar de la organización vasca, según los medios oficiales. Una operación suficiente para alejar Zapatero de todo estado de ánimo negativo hacia su homólogo. Nada más que desde principios de aňo, 11 etarras fueron interpelados en Francia y 11 en Espaňa, y hace un aňo, el juez Baltasar Garzón, fue galardonado por Nicolas Sarkozy con la medalla de Chevalier de la Légion d’Honneur por su trabajo en este tema.

    Es evidente que, como lo afirmaron en varias ocasiones las autoridades francesas, que la lucha contra ETA constituye el eje fundamental en la cooperación entre los dos países, al mismo tiempo que se convirtió en el arma más eficaz para doblegar al gobierno espaňol ante cualquier exigencia francesa.

    A cambio, el gobierno espaňol debe garantizar su apoyo a Francia en los diversos temas relacionados a la política francesa en la Unión Europea y sobre todo en Africa. De ahí, la postura de Zapatero con respecto al Sáhara, que estUnUUá obligada de caminar al unísono con el apoyo del Eliseo a la enemistad declarada del gobierno francés hacia la causa del pueblo saharaui. Recuérdese que el veto francés es el que siempre impidió en el Consejo de Seguridad que pase cualquier resolución que condene la ocupación marroquí o la violación diaria de los derechos humanos de la que es víctima la población saharaui en los territorios ocupados de la RASD.

    Mientras Zapatero no se pase de este chantaje, su política hacia los saharauis seguirá siendo la misma y seguirá apoyando esa autonomía que nunca tendrá lugar más que en los sueňos de José Luis, Arístegui, Bernabé y compaňía.

  • El chantaje francés

    Por Mohamed Mahamud Embarec

    La pareja presidencial francesa llegó hoy para una visita de dos días, pero su llegada hace grandes títulos en la prensa espaňola desde hace una semana, sobre todo la de Carla Bruni, calificada como un Tsunami de belleza, gracia y generosidad que va a invadir a Espaňa. Y es que el esposo casi pasa desapercibido al lado de la gran lady. Razones por las que EL PAIS fue obligado a escribir que « no hay que olvidar que el presidente es Sarkozy ». Es posible que la prensa espaňola no haya encontrado nada más que admirar en esta visita que la presencia de Carla. Un hecho realemente revelador del afecto que tienen los espaňoles por Nicolás.

    « Para mi, José Luis es un hombre de talento, un hombre de convicción y una granf figurea en Europa », fueron las palabras de Nicolas Sarkozy en su entrevista exclusiva con El PAIS, en la que se lanzó en alabanzas al presidente del gobierno espaňol en vísperas de la XXI cumbre bilateral que tiene lugar, hoy, en Madrid.

    Para mejor disipar la incomodidad suscitada por sus comentarios sobre el líder socialista, Sarkozy expresó su « afecto sincero » y de su « verdadera amistad » con Zapatero, sin olvidar su « gran estima » por el. Una manera de cortar y acabar con los « rimores absurdos » sobre la supuesta débil inteligencia de su homólogo. Ya el sábado pasado, el Casanova francés intentó desminar el terreno en sus declaraciones a « Le Monde », subrayando su « muy buena relación con el Presidente Zapatero ».

    Conociendo a Sarkozy, con eso quiere decir « ese tío, comparado conmigo, es realmente mucho menos inteligente ». O al menos así lo piensa, porque, como buen galo, está inspirado en la fábula del literato francés De La Fontaine titualada « La rana qui quiere ser tan grande como un toro ».

    Zapatero ya tiene olvidado el asunto, pues, como buen boxeador dotado de una gran capacidad para encajar los golpes sobre el ring político, acaba siempre con la sonrisa en los labios aunque se trate del adversario de la líder socialista Segolène Royal, a la que Zapatero apoyó durante la campaňa de las últimas elecciones presidenciales francesas.

    Que diga lo que quiere, Zapatero está tan convencido de los poderes de Sarkozy que le ve realizando milagros como caminar sobre el agua, curar a los paralíticos, devolver la vista a los ciegos y resolviendo, él solo, la crisis financiera mundial cuyas repercusiones en Espaňa se hacen más que sentir cuando el número de parados está sobrepasando los 4 millones, o sea el 17% de la pobalción, el sector immobiliario sinistrado y el crédito bancario moroso.

    Entre polémica y glamour, casi acabaremos olvidando que esta visita de Estado coincide con el XXI anniversario de la cumbre bilateral que tendrá lugar el martes para destacar la excelencia de las relaciones entre los dos países vecinos preocupados por reforzar sus lazos comerciales.

    A parte de los asuntos convergentes (interconexiones eléctricas, relaciones con el Maghreb, tráfico de drogas, immigración clandestina, etc) el pivote de estos lazos es la lucha antiterrorista.

    La cooperación policiaca contra la organización vasca es tan buena que Paris y Londres desean hacer lo mismo en lo que concierne al crímen organizado o el tráfico de drogas, ya que Espaňa es la puerta de entrada del haschich proveniente de Marruecos, país con el que, por cierto, Zapatero pretende tener unas relaciones tan excelentes como las que tiene con Francia.
    Muchos espaňoles se preguntarán qué favores eminentes y extraordinarios hizo Sarkozy a Espaňa para merecer la Orden Real de Carlos III, la más alta distinción civil espaňola otorgada por el Rey Don Juan Carlos de Borbón. La respuesta está ante nuestros ojos : además de la búsqueda de una salida a la crisis y el apoyo de Sarkozy para la participación de Espaňa en la reunión del G-20, está el importantísimo expediente de la lucha contra ETA (162 miembros están encarcelados en Francia, de los cuales 151 son espaňoles)

    Resulta curioso cómo unos pocos días antes de la visita del presidente galo, el 18 de abril precisamente, la prensa francesa anunció la captura de Jurdan Martitegi, cuarto jefe militar de la organización vasca, según los medios oficiales. Una operación suficiente para alejar Zapatero de todo estado de ánimo negativo hacia su homólogo. Nada más que desde principios de aňo, 11 etarras fueron interpelados en Francia y 11 en Espaňa, y hace un aňo, el juez Baltasar Garzón, fue galardonado por Nicolas Sarkozy con la medalla de Chevalier de la Légion d’Honneur por su trabajo en este tema.

    Es evidente que, como lo afirmaron en varias ocasiones las autoridades francesas, que la lucha contra ETA constituye el eje fundamental en la cooperación entre los dos países, al mismo tiempo que se convirtió en el arma más eficaz para doblegar al gobierno espaňol ante cualquier exigencia francesa.

    A cambio, el gobierno espaňol debe garantizar su apoyo a Francia en los diversos temas relacionados a la política francesa en la Unión Europea y sobre todo en Africa. De ahí, la postura de Zapatero con respecto al Sáhara, que estUnUUá obligada de caminar al unísono con el apoyo del Eliseo a la enemistad declarada del gobierno francés hacia la causa del pueblo saharaui. Recuérdese que el veto francés es el que siempre impidió en el Consejo de Seguridad que pase cualquier resolución que condene la ocupación marroquí o la violación diaria de los derechos humanos de la que es víctima la población saharaui en los territorios ocupados de la RASD.

    Mientras Zapatero no se pase de este chantaje, su política hacia los saharauis seguirá siendo la misma y seguirá apoyando esa autonomía que nunca tendrá lugar más que en los sueňos de José Luis, Arístegui, Bernabé y compaňía.

  • Les marionnettes du colonialisme marocain

    Les accusations de trahison ou l’épithète de traître abondent dans l’histoire politique ou culturelle du monde. Si elles ont déjà été les objets d’études dans le champ littéraire ou en histoire médiévale et moderne, ces notions de traître et de trahison demeurent peu abordées pour la période contemporaine.
    En apparence, la trahison répond à une définition simple. Elle correspond à l’abandon de la fidélité – à un individu, à une institution, à une faction, à un groupe politique et a, en règle générale, comme corollaire l’abjuration, le passage à l’adversaire ou la rupture de ses anciennes solidarités, amitiés ou principes.

    La trahison n’est pas une émotion. C’est le geste d’une autre personne lorsqu’il est vécu ou interprété comme brisant une loyauté. Pour qu’il y ait trahison, il faut qu’il y ait déjà un lien et il faut que ce lien implique une fidélité quelconque.

    Dans tous les mouvements de libération, le châtiment des traîtres visait à « éliminer les méchants et les traîtres » qui aidaient les ennemis étrangers contre leurs frères, ainsi que les réfractaires dont le refus d’obéissance n’était pas moins dangereux pour le succès de la révolution : « se désintéresser de la lutte est un crime, contrecarrer l’action est une trahison », déclarait le premier appel de l’Armée de Libération Nationale d’Algérie, du 31 octobre 1954. Le châtiment des traîtres et des réfractaires était une nécessité militaire, pour gagner la guerre du renseignement et de la propagande contre le pouvoir colonial en supprimant ou en terrorisant ses auxiliaires. C’était aussi une nécessité politique, pour substituer la loi des « rebelles » à celle du pouvoir colonial. C’était enfin un devoir d’imposer la lutte et la conscience nationale à tous les citoyens en identifiant les « traîtres » à des ennemis.

    Les modalités du châtiment étaient souvent cruelles (pendaison, égorgement, mutilations), pour déshonorer le corps de la victime et pour décourager ses proches de la venger. En effet, une punition morale devait accompagner la douleur physique en démontrant l’horreur du crime par celle du châtiment, de sorte que chacun préférât mourir en patriote plutôt que mourir en traître.

    Dans le cas du Sahara Occidental, le mouvement de libération national, le Front Polisario a toujours été très indulgent avec les traîtres, que ce soit pendant la guerre contre le colonialiste espagnol ou contre l’envahisseur marocain.

    Khalihenna Ould Errachid, le champion des traîtres, ne fut jamais inquiété. A l’époque espagnole, c’est lui qui dirigeait le PUNS (Parti d’Union National Sahraoui) une création de l’Espagne pour fonder un état sahraoui étroitement lié à la métropole. Il a rallié le Maroc avant même que celui-ci s’installe au Sahara. Aujourd’hui, désigné à la tête du CORCAS, on le voit partout en défense des thèses marocaines. Dans les réunions de Manhasset, il a pu serrer la main à tous les dirigeants sahraouis présents. Cela l’a même rendu plus insolent que jamais. Bien sûr, malgré qu’il est le maire de la ville d’El Aaiun, il n’est presque jamais là. Sa maison principale est à Rabat. Peut-être qu’il a peur d’une certaine représaille des jeunes militants de la capitale sahraouie, qui depuis 1999, est témoin sans cesse de manifestations pro-indépendantistes. Ould Errachid n’est pas un homme cultivé et, intellectuellement, ne pose aucun risque, mais son dévouement aux autorités marocaines est certain. Grâce à cela, il est devenu l’un des hommes les plus riches au royaume alaouite.

    Par contre, Mohamed Cheikh Biadillah, un homme sérieux, travailleur et intelligent. Malgré sa nature discrète, apparaît comme le modèle de trahison que les colonialistes s’amusent à appeler intégration. De ministre de la santé a été propulsé comme une fusée pour remplacer Fouad Ali Himma, l’ami et main droite du roi Mohamed VI, à la tête du PAM. De la sorte, il est passé à occuper le devant de la scène à cause de ses origines. « Je ne suis pas le sahraoui de service », dit-il. Pourtant, parmi tous les leaders de partis dépêchés à plusieurs capitales du monde pour expliquer la position du Maroc sur le conflit du Sahara Occidental, seul le nom de Biadillah a eu, dans un premier temps, l’honneur d’être mentionné. Et d’être reçu personnellement par le roi. Et puis, la première réunion de son parti a eu lieu à la ville d’El Aaiun. Sa nomination sera suivie de toute une série de déclarations sur le projet marocain d’autonomie et de la régionalisation. Drôle de hasard.

    La ressemblance avec son frère, Brahim, est étonnante. Ce dernier est le commandant de la deuxième région militaire du Front Polisario. Son militantisme, combativité et courage sont irréprochables. Mais il se trouve de l’autre côté du mur de défense marocain qui encercle les villes sahraouies.

    D’après Paul Léautaud, la trahison peut être le fait d’une intelligence supérieure, entièrement affranchie des idéologies civiques. Mohamed Cheikh n’est, certainement pas, plus intelligent que son frère. Affranchie des idéologies civiques? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a jamais cherché à confronter les responsables du Front Polisario jusqu’au jour où les autorités l’ont mis devant le fait accompli : Il a dû surveiller les notables sahraouis chargés de l’identification du corps électoral pour le réferendum qui n’a jamais eu lieu. Avec cette nouvelle mission dont le Maroc espère tirer grand profit, il est sûr qu’il se trouvera à la table en face des négociateurs sahraouis dans le prochain round.

    Selon le romancier et critique littéraire français, André Thérive, « en politique, il n’y a pas de traîtres, il n’y a que des perdants ». S’agissant de Biadillah et Ould Errachid, une chose est sûre: ils ont perdu l’affection de leur peuple et le noble idéal de se battre pour la liberté.