Blog

  • Algérie : Réflexions par-ci, par-là

    Par Leila Aslaoui-Hemmadi

    L’immunité parlementaire ne cesse d’alimenter, depuis quelques semaines, des commentaires de journalistes et d’internautes. Tous les propos convergent vers la même conclusion : la suppression pure et simple de cette immunité qualifiée par les intervenants de passe-droit qui l’assimilent à une impunité.

    Suite au scandale des sièges qui auraient été achetés à coups de milliards par certains députés FLN selon les déclarations détaillées d’un de leurs ex-collègues du même parti devant la juridiction pénale qui l’a condamné à huit années d’emprisonnement, l’on comprend parfaitement la colère citoyenne et j’y adhère totalement, car si j’ai été désignée dans le tiers présidentiel au Sénat, le 7 juin 2020, ce n’est évidemment pas pour être éclaboussée par ces salissures (et le mot est faible) qui ont incontestablement terni l’image du Parlement. Cependant, sans doute serait-il utile de rappeler que l’immunité parlementaire protège ceux qui en bénéficient des pressions de l’extérieur sous quelque forme que ce soit. Cela signifie qu’à l’occasion de leurs missions parlementaires, un député, un sénateur ne sauraient être l’objet d’intimidations ou être poursuivis et jugés pour leurs opinions politiques ou leur vote.

    Mais qu’en est-il lorsque le parlementaire est l’objet d’une demande de levée de son immunité pour des faits qu’il aurait commis hors ses missions parlementaires, c’est-à-dire des infractions punies par la loi?

    Dans un passé récent, le ministre de la Justice, Monsieur Belkacem Zeghmati, avait introduit auprès du Bureau de l’Assemblée nationale une demande de levée d’immunité à l’encontre d’un député pour que la justice puisse l’auditionner pour des faits de corruption au temps où il avait exercé des fonctions de ministre. Après avoir transité par la commission des affaires juridiques, la demande fut soumise au vote en plénière rapidement et se solda par un non majoritaire. Voici que ces jours-ci une seconde demande visant le même député a été introduite par le ministre de la Justice, M. Zeghmati. Et cette fois-ci, soucieuse du respect des formes procédurales, la même commission des affaires juridiques a décidé d’entendre le concerné, voire de lui accorder un délai pour lui permettre de rapporter des documents prouvant son innocence. Qu’on ne s’attende pas de ma part à des noms, à des faits, puisque ce n’est pas l’objet de ma contribution. Je souhaite surtout mettre l’accent sur les comportements versatiles face à une question importante telle que la levée de l’immunité parlementaire. Une première fois un non massif, une seconde fois le respect de la procédure. Vers quoi aboutira un nouveau vote en plénière ? Les députés se déjugeront-ils ? Dans ce cas, comment expliquer leur non la première fois ? Je ne dis pas justifier — ils n’ont pas à le faire —, mais faire adhérer le citoyen à leurs décisions, eux les élus du peuple. Attendons pour voir…

    On peut également citer les cas de trois sénateurs en 2019 aujourd’hui derrière les barreaux et condamnés par une juridiction pénale dont les collègues avaient traîné les pieds pour la demande de levée de leur immunité. Ce sont ces ex-sénateurs anciennement ministres de A. Bouteflika qui avaient renoncé d’eux-mêmes à leur immunité.

    C’est précisément pour que cessent les tergiversations, les humeurs changeantes, l’indécision que la future Constitution a rappelé la distinction entre l’immunité rattachée aux activités parlementaires et les actes non rattachés aux missions parlementaires (article130). Ceux pour lesquels le parlementaire peut faire l’objet de poursuites judiciaires.

    Chose importante : désormais, la Cour constitutionnelle pourra être saisie pour examiner la levée ou pas de l’immunité parlementaire pour des faits commis hors missions parlementaires, si le député ou le sénateur ne renonce pas volontairement à son immunité (article 130 alinéa 2).
    Une disposition qui a fait grincer des dents certains parlementaires. Je la considère personnellement comme une avancée et la qualifie d’excellente. Loin de la compassion, de l’empathie, du subjectivisme, de la gêne, de la solidarité partisane, la Cour constitutionnelle statuera avec comme seuls outils : le Droit et la Raison. Cela contribuera — du moins faut-il l’espérer — à faire oublier l’image ternie du Parlement. Après les législatives, les futurs candidats à la députation, et après eux ceux qui postuleront aux sénatoriales, devront savoir qu’entre la politique et les affaires, ils devront choisir. Parce que immunité parlementaire ne signifiera plus impunité, faveurs, et privilèges. Ce sera une véritable immunité qui enterrera à jamais l’ère sombre des dobermans attaquant des mouhafeds, ou l’image désolante d’un président de l’Assemblée nationale interdit d’accéder à son bureau par des députés qui avaient cadenassé la porte d’entrée de l’intérieur.

    Du côté du Palais de justice et plus précisément de la Cour d’Alger, les avocats ont décidé de suspendre le boycott des audiences. Une bonne nouvelle que celle-ci car les incidents entre avocats et magistrats sont monnaie courante, surtout lorsqu’il s’agit d’affaires hors du commun de par la nature de l’infraction : corruption, détournements de biens et deniers publics, blanchiment d’argent. De par la qualité des auteurs, co-auteurs, complices : anciens hauts fonctionnaires de l’État qui ont profité de leurs fonctions pour ruiner littéralement le pays. Il ne s’agira nullement pour moi de dire qui des avocats ou du juge a raison ou tort. À quel titre le ferai-je d’ailleurs ? Aucun. Je me bornerai à livrer mon opinion sur ce qui s’est passé au regard de ce que j’ai lu dans la presse.

    Le bâtonnier d’Alger, Maître Abdelmadjid Sellini, après avoir demandé un renvoi des plaidoiries qui lui a été refusé par le magistrat président de l’audience, a été pris d’un malaise et évacué vers l’hôpital. Avant qu’il ne s’écroulât, le ton serait monté, selon les journalistes et des confrères à lui.
    Chose courante, disais-je, dans ces procès, l’incident n’était qu’un incident et rien de plus. Maître Eric Dupont-Moretti, ministre de la Justice en France, avocat pénaliste brillant, relate dans son ouvrage Le droit d’être libre que lorsqu’il sentait que le président des assises mettait en difficulté son client, il créait un incident. Chez nous aussi il existe des avocats champions de l’incident. C’est de bonne guerre et il n’y a rien de grave ou de fâcheux si les mots et le comportement n’outragent pas les magistrats. Dans le cas de l’incident Sellini/ juge, celui-ci avait le droit de décider de la poursuite des plaidoiries. Pour autant, il n’est en rien responsable du regrettable malaise dont a été victime le bâtonnier d’Alger. La fatigue, les pressions de son client, l’âge peuvent peut-être expliquer son pic tensionnel. Par contre, la solidarité «spontanée» des avocats avec leur confrère me laisse dubitative. Le plus franc d’entre eux étant celui qui a déclaré : «Maître Sellini est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.» Comprendre «ce fut l’occasion rêvée pour régler nos comptes». Pourquoi suis-je sceptique sur l’élan de solidarité des confrères de Maître Sellini ? Parce que j’ai gravé dans ma mémoire les propos acerbes, voire fielleux de certains avocats (tes) rencontrés au gré du hasard à l’encontre du même Sellini. Des confrères notamment de sa génération et plus jeunes. Ils m’avaient commenté avec des mots durs le comportement de leur bâtonnier lorsque, pour des raisons que lui seul détenait, il s’était incliné devant A. Bouteflika, valide à cette date et tenant sur ses deux jambes, lors d’une rencontre internationale des barreaux (l’image est sur internet). Ces avocats l’ont critiqué en privé, mais, ce jour-là, ni celui d’après, aucune voix d’avocat ne s’est élevée publiquement pour s’insurger contre la «courbette» de maître Sellini. Signifiait-elle liberté ou servitude ? Ne fut-elle pas une atteinte aux droits et libertés de la défense ? Le fait est passé inaperçu. Un non-événement.

    Ou encore aucune voix d’avocat ne s’était fait entendre le jour où la justice de Tayeb Belaïz et de Bouteflika avait ordonné à une magistrate de rendre une décision tard dans la nuit en 2003. Pourquoi les avocats n’ont-ils pas scandé ce jour-là ou plutôt le lendemain «Belaïz dégage» ?

    Ces mêmes avocats ont déclaré que leur combat est celui du Hirak. Avec cette précision que l’une des principales revendications du mouvement populaire était, dès le 22 février, le jugement de cette mafia qui a pris en otage le pays, ses richesses et qui a poussé la «plaisanterie» diabolique jusqu’à confectionner une loi (26 février 2006) sur mesure puisque leurs infractions sont correctionnalisées. Mais Dieu merci, la loi n’est pas immuable. Et puisque les avocats se disent aux côtés du Hirak, ils ne peuvent qu’entériner ses revendications quand bien même ils ont le droit de défendre qui ils veulent et qui les sollicite. Mais s’opposer à l’audition de leurs clients par visio-conférence par temps de pandémie n’est pas lisible pour moi. Le président de la République ne préside-t-il pas les Conseils de ministres par visio-conférence ? En quoi cela est-il humiliant ou déshumanisant ? Le plus important n’est-il donc pas d’extirper notre pays de cette mafia et de confisquer tous ses biens ? Faire en sorte aussi que la justice puisse les récupérer.
    L. A.-H

    Le Soir d’Algérie, 5 oct 2020

    Tags : Algérie, Hirak, immunité parlementaire, Assemblee Populaire Nationale, Parlement, impunité,

  • Algérie : Des taulards vous saluent bien !

    par Belkacem Ahcene Djaballah

    Il y a quelque chose d’étonnant dans ce (nouveau) comportement de nos concitoyens: leur manière d’accueillir leurs frères ou amis proches et même lointains à la sortie de prison.

    En général, et en principe, ceci dit dans le cadre d’une application juste de la loi, ce dont personne ne doute, la prison signifie la sanction pour une faute -prouvée- très grave commise sur des biens ou des personnes ou un irrespect très grave des lois et règlements. Bien sûr, il y a des erreurs judiciaires et des détentions dites «arbitraires» – si, si, elles existent, ici et ailleurs, hier et pas mal aujourd’hui encore, si l’on en croit les comptes-rendus de presse et les déclarations de certains avocats – Mais, passons !

    Nous ne parlons pas ici de détenus ayant commis des délits légers, des détenus ayant purgé leur peine et payé leur dette à la société, des détenus finalement acquittés qui, en général, sont accueillis, par les proches – en général la maman, comme toujours «sur le front» – en larmes de joie celles des retrouvailles. Nous ne parlons pas ici des détenus politiques ou des emprisonnés pour «délits d’opinion» délits qui sont beaucoup plus des actes de courage (ou de «folie») ou d’expression citoyenne ou de défi civique beaucoup plus à saluer qu’à condamner tout particulièrement lorsqu’il n’y a eu aucun (ou si peu) de «dérapages» ou de dégâts. A mon avis !

    Il s’agit, ici, des emprisonnés connus et reconnus pour leurs agissements anti sociaux comme la corruption, le vol, le chantage, le faux et usage de faux, le détournement, la menace et l’agression verbale et physique, le harcèlement moral et sexuel. Ceci dit pour les délits les plus courants, car la liste est grande et seule la «tolérance 100» les cache encore. Donc, aujourd’hui, des délits si connus et reconnus que les pages des journaux sont pleines des «exploits» de nos «criminels». Certains sont même «célèbres» ou le deviennent. Ainsi, on a vu, tout dernièrement, un personnage, affairiste politicien «au-dessous» de tous les soupçons, accueilli, par toute une foule, comme un «héros», à sa sortie de prison après y avoir séjourné durant un petit bout de temps.

    Ce n’était nullement des cris et des effusions de joie (gestes-barrières où êtes-vous ?), ceux des retrouvailles après une si courte absence, mais bien plutôt une sorte de cris de victoire. Sur qui ? Contre quoi ? Et surtout pourquoi ? That is the question !

    Pour le «comment on en est arrivé là ?», n’allez pas très loin. A mon avis, cela a commencé d’abord avec la politique de «réconciliation nationale» et d’amnistie par le régime Bouteflika, alors à la recherche d’un «Prix Nobel de la Paix», au bénéfice du Parrain, des crimes commis durant la décennie rouge. Le Grand Pardon ! bien exploité, par la suite, par les «jeux» politiciens de la «truanderie» et des «beznassia», tout particulièrement lors d’enjeux politiques, sportifs, associatifs. On est même arrivé à en faire accroire que la prison c’est une autre (bonne) «école de la vie». D’ailleurs, si on ne peut pas y décrocher son bac, avec une moyenne respectable, on en sortira plus grandi que perdant ! Pour les «grands», bien sûr ! Car, les moyens et les petits, souvent abandonnés ou ignorés ou rejetés, connaîtront un avenir moins certain dans la «prison de la vie».

    Le Quotidien d’Oran, 5 oct 2020

    Tags : Algérie, prison, taulards, prisonniers, criminels, taulards, 

  • Algérie : Fini la valse-hésitation ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Aurait-on fini une bonne fois pour toutes avec cette valse-hésitation à propos de l’importation des véhicules de «moins de 3 ans» ? Le gouvernement en place, ainsi que d’autres qui l’ont précédé ces dernières années, ont toujours buté contre cette alternative qui offrirait au citoyen d’importer son propre véhicule d’occasion et lui éviterait de passer par les concessionnaires automobiles locaux ou par les usines d’assemblage de véhicules qui ne vendent que du neuf, à des prix hors de portée des bourses moyennes.

    La formule d’importation des véhicules «moins de 3 ans», qui allait et revenait dans les législations et dans les débats depuis plus d’une décennie, n’est plus sortie de l’antichambre des cabinets gouvernementaux depuis l’avènement de l’entrée en service des usines d’assemblage de véhicules en Algérie, qui considéraient cette mesure comme une menace qui plane sur leur activité, et qui ont pu faire pression sur les autorités pour interdire cette pratique d’importation de véhicules par les particuliers et également par les concessionnaires eux-mêmes.

    Du temps des anciennes autorités qui gouvernaient aux destinées du pays, les raisons derrière le blocage de l’importation des véhicules étaient, ainsi, clairement identifiées, mais qu’est-ce qui a bien pu conduire l’actuel gouvernement à ce revirement, au gel de l’article 110 de la loi de finances 2020, qui autorise les citoyens d’importer des véhicules de moins de 3 ans ?

    Trois motifs sont avancés sur ce plan. Primo, le gouvernement ne veut pas encourager le recours au marché informel des devises, secundo, on ne veut pas importer de la ferraille, et tertio, il y a cette impromptue arrivée sur la scène de pas moins de 133 concessionnaires automobiles et de 51 constructeurs de véhicules, qui ont affiché leur ambition d’investir dans ces créneaux à travers des préinscriptions effectuées du 20 septembre au 1er octobre, et la liste reste encore ouverte.

    Les deux premiers motifs étant connus avant la promulgation de la loi de finances 2020 et la loi de finances complémentaire de la même année qui a introduit des modifications sur l’article 110, sans toucher au fond, on serait plus enclin à croire que c’est le troisième motif qui a véritablement poussé le gouvernement à geler l’importation des véhicules de moins de 3 ans. A-t-on à travers ce gel devancé les évènements en prévoyant les inévitables revendications des concessionnaires et des constructeurs de véhicules à l’entame de leurs activités ? Ou bien on s’est rendu compte que les vérifications et les contrôles techniques des véhicules importés de moins de 3 ans d’âge étant presque impossibles à opérer, ouvriraient toute grande la voie à l’introduction dans le pays de la ferraille européenne ?

    La mesure autorisant l’importation des véhicules de moins de 3 ans a, certes, offert et pourrait encore offrir de nos jours aux citoyens l’opportunité d’acquérir un véhicule de bonne occasion et relativement moins cher, mais cela a également favorisé un vaste trafic et créé de véritables «mafias» sur ce segment très lucratif, vu la grande importance du marché algérien.

    D’ailleurs, avec un euro atteignant des cimes inabordables pour le citoyen moyen, et autres droits et taxes à verser au niveau des douanes, si cette mesure de gel des importations des véhicules de moins de 3 ans devrait fâcher quelque part, on n’entendrait râler que cette mafia qui s’apprêtait à réactiver ses réseaux pour fourguer aux Algériens des véhicules de série «gonflée», à leur insu ou avec leur complicité.

    Le Quotidien d’Oran, 5 oct 2020

    Tags : Algérie, importation, véhicules d’occasion, voitures, 

  • Maroc : roi plus riche, peuple plus pauvre (média espagnol)

    Sous le titre de « Le Maroc, en crise, refuse de rapatrier ses citoyens à Ceuta et Melilla, mais son roi dépense 80 millions dans un petit palais à Paris », le portail Ceuta Ahora, indique que « Mohammed VI a multiplié sa fortune et elle est supérieure aux 5 milliards d’euros ».

    « Le Maroc, dit-il, à l’instar des pays du monde, souffre de la pandémie de Covid 19. Clairement touchée, l’économie est en train de provoquer une descente globale des PIB nationaux en Europe, dans le reste du monde et, concrètement, chez le voisin du Sud, elle affecte décisivement las économies moyennes-hautes qui souffre clairement l’immense majorité de la population appauvrie et sans moyens ».

    « Avec des nombreux fronts ouverts en tant que pays, au Sud avec le Front de Libération du Sahara (Polisario) avec celle qui fut la 53ème province espagnole ; plus bas, avec la Mauritanie et ses tensions permanentes avec l’entrée depuis le Sahel de l’immigration et du djihadisme : à l’Est avec l’Algérie et ses constantes disputes frontalières : et au Nord avec sa manipulation permanente de son voisin du Nord (l’Espagne) au sujet de Ceuta, Melilla, en jouant avec le contrôle de l’immigration, la pêche et la prétendue collaboration en matière de terrorisme, le Maroc doit, actuellement, supporter une crise montante avec des sorties limitées pour sa population jeune qui, à chaque jours, perd du respect envers un gouvernement et un système qui ne veille que pour les élites », ajoute Ceuta Ahora.

    Selon ce média, « le Maroc permet que sa population émigre irrégulièrement vers le Sud de l’Espagne, des centaines de jeunes marocains se lancent à la mer, chaque semaine, vers le sud de la péninsule ou se faufilent vers Ceuta et Melilla. C’est une manière de maigrir la population et éviter une contestation sociale plus grande. Mais, il tente aussi d’y profiter en les utilisant comme Cheva de Troye en quête de faire du besoin une vertu dans cette mentalité rêveuse du Grand Maghreb et sa marocanité ».

    « Alors que les produits basiques se font rares au Maroc, ajoute-t-il, et le besoin de la population est de plus en plus grand, avec une pauvreté montante, Mohammed VI a acquis un immeuble au centre de Paris (France) pour une valeur de 80 millions d’euros, tel que rapporté par Africa Intelligence (confidentiel parisien), confirmé par Le Desk et qui a publié ce vendredi El País. La villa du centre « s’étend sur pas moins de 1000 mètres carrés habitables » et dispose d’un jardin contigu à l’explanade Champ de Mars qui se trouve au pied de la Tour Eiffel », selon lesdites sources.

    « Mohammed VI a été intronisé en 1999. Le magazine Telquel a rapporté, à l’époque que durant les premiers 9 ans de son règne, le monarque a multiplié sa fortune par 5. Il est passé, ainsi, de 443 millions d’euros à 2,3 milliards d’euros. En 2007, la revue américaine Forbes situait Mohammed VI comme le 7ème monarque le plus riche du monde, avec une fortune de 1 milliard 775 millions d’euros. Huit ans après, en 2015, la même publication chiffrait sa fortune en 5 milliards d’euros, plus du double, d’après l’article d’El Pais ». conclue le portail espagnol.

    Tags : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Algérie, Ceuta, Melilla, migration, terrorisme, Mohammed VI, fortune,

  • L’envoyé de l’ONU en Libye salue le «développement positif» des pourparlers d’Hurghada

    La représentante spéciale de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a salué dimanche le «développement positif» observé lors des pourparlers entre les parties en guerre dans la ville balnéaire de la mer Rouge à Hurghada.

    Williams, s’adressant à Asharq Al-Awsat, a souligné que la confiance s’établissait entre les délégations libyennes à Hurghada, espérant que les négociations se termineraient par «un accord de cessez-le-feu permanent».

    Elle a noté que l’accord de cessez-le-feu, conclu en août, entre le chef du gouvernement d’accord national (GNA) basé à Tripoli, Fayez Al-Sarraj et la présidente de la Chambre des représentants basée à Tobrouk, Aguila Saleh, a conduit les Libyens eux-mêmes à suggérer de tenir des pourparlers en Egypte.

    Les discussions précédentes à Hurghada – qui ont eu lieu fin septembre – ont vu un accord entre les parties libyennes pour travailler à la libération de tous les prisonniers et protéger les installations pétrolières et gazières de l’État nord-africain pour reprendre complètement les activités de production et d’exportation.

    Williams a ajouté que la plupart des parties libyennes sont «maintenant plus convaincues que jamais que la solution au conflit doit être« politique »», soulignant que l’intervention militaire et l’imposition de blocus sur les ressources naturelles n’ont pas abouti à des résultats positifs.

    «Il ne reste aux Libyens qu’une solution politique pour résoudre leurs désaccords et leurs divisions. Construire un État qui inclut tout le monde et permet aux gens de vivre dignement », a souligné Williams.

    La Libye est divisée entre deux autorités à Tripoli et à Tobrouk depuis six ans. Alors que le GNA est basé à Tripoli, la capitale, l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar contrôle l’est et est alliée à la Chambre des représentants basée à Tobrouk.

    La LNA est soutenue par l’Égypte, les Émirats arabes unis, la France et la Russie; tandis que le GNA est soutenu par la Turquie, le Qatar et des milliers de mercenaires syriens.

    Le 22 août, les deux parties au conflit ont déclaré un cessez-le-feu qui a mis fin aux craintes d’une éventuelle agression du GNA contre la ville portuaire de Syrte, à 370 kilomètres à l’est de la capitale Tripoli et Jufra, qui possède une importante base aérienne militaire.

    Le chef du GNA, Al-Sarraj, a annoncé sur Facebook qu’il « avait donné des instructions à toutes les forces militaires pour qu’elles cessent immédiatement le feu et les opérations de combat dans tous les territoires libyens ».

    Saleh a annoncé un cessez-le-feu qui a été salué par les dirigeants mondiaux. Les deux parties en guerre ont convenu de tenir des élections en mars 2021.

    Les pourparlers à Hurghada font suite à une série de diplomaties antérieures dans la ville côtière marocaine de Bouznika, au sud de la capitale Rabat, le mois dernier. À Bouznika, les deux parties se sont entendues sur les «critères, mécanismes transparents et objectifs» pour les postes de pouvoir clés.

    Après les pourparlers du Maroc, Williams a appelé la « communauté internationale à assumer ses responsabilités pour soutenir ce processus et à respecter sans équivoque le droit souverain du peuple libyen à déterminer son avenir ».

    Source : Ahram ONline, 4 oct 2020

    Tags : Libye, Egypte, GNA, Tripoli, Benghazi, Turquie, Stephanie Williams, ONU, UNO, 

  • Le Maroc rouvre ses portes aux touristes

    Selon le site Travel Daily Media (TD), les autorités marocaines ont décidé d’assouplir les mesures concernant les frontières dans le but de permettre aux visiteurs internationaux de se rendre au Maroc, y compris les touristes britanniques.

    L’Office national du tourisme marocain (MNTO) a confirmé qu’à partir du 1er octobre, les voyageurs qui n’ont pas besoin de visa peuvent entrer dans le pays sur présentation d’un test PCR Covid-19 négatif fait dans les 72 heures avant le départ. Les passagers doivent également présenter soit une invitation émise par une société marocaine, soit une réservation d’hébergement pour la durée de leur séjour. « Le Maroc ne figure actuellement pas sur la liste des corridors de voyage FCO de l’Angleterre’, indique le site.

    A cet égard, TD signale que « le Maroc est actuellement desservi par deux compagnies aériennes du Royaume-Uni – Royal Air Maroc opère de Londres Heathrow à Casablanca trois fois par semaine, tandis qu’Air Arabia part de Londres Gatwick à Tanger deux fois par semaine ».

    Jamal Kilito, directeur du MNTO pour le Royaume-Uni et l’Irlande, a déclaré: «Alors que nous sortons de la pandémie, nous sommes impatients d’accueillir les voyageurs britanniques et irlandais au Royaume du Maroc où ils pourront vivre une expérience touristique vraiment exceptionnelle en toute tranquillité. Avec des mesures de santé et de sécurité sécurisées en place, nous sommes convaincus que nous pouvons reconstruire notre industrie du tourisme et offrir aux voyageurs le chaleureux accueil marocain dont ils ont toujours bénéficié.

    D’aprés la même source, les atouts du Maroc sont l’authenticité et la diversité au même temps qu’il « offre aux voyageurs l’occasion de découvrir une culture chargée d’histoire ».

    Parmi les destinations phares citées par Today Travel, on trouve Marrakech, Agadir et Fès. « Le pays offre aux visiteurs des expériences accessibles dans le désert, des randonnées dans les montagnes de l’Atlas, de nombreuses plages et sports nautiques, ainsi que de la détente et des paysages pittoresques, le tout avec en toile de fond les meilleures normes sanitaires et sanitaires », conclue-t-il.

    Tags : Maroc, tourisme, coronavirus, covid 19, voyages, frontières, Royaume Uni, 

  • La montée de l’athéisme au Maroc

    par Youssef El Kaidi | 4 octobre 2020

    L’athéisme au Maroc a récemment acquis une visibilité croissante. Les possibilités offertes par les nouveaux médias pour une expression libre et non censurée ont ouvert la porte à de nombreuses voix dissidentes renonçant à l’islam et adoptant des valeurs libérales et humanistes, au Maroc et dans le monde arabe.

    Depuis l’Antiquité, les gens entretiennent l’idée d’une divinité (ou divinités) omnisciente, omnipotente et omniprésente qui domine tout et maintient l’ordre de l’univers. Les religions abrahamiques (monothéistes), contrairement à de nombreux systèmes de croyance païens (polythéistes), se concentrent sur l’existence d’un seul Dieu qui a créé les humains pour l’adorer (le Dieu unique) et agir selon les enseignements qu’il a envoyés par l’intermédiaire de ses messagers et prophètes. Cette idée, cependant, ne fait plus appel aux voix montantes des athées au Maroc et dans le monde arabe, qui semblent avoir «des problèmes plus profonds avec la religion» et «des questions ontologiques persistantes sans réponse» sur le sens de la vie et l’origine de l’univers .

    Dans une société largement conservatrice et religieuse comme le Maroc, l’athéisme est toujours un territoire tabou et interdit. Le phénomène, bien que de plus en plus remarquable, est presque complètement évité par la plupart des médias officiels au Maroc pour des raisons inconnues, peut-être en conformité avec le vieil axiome arabe selon lequel «de nombreux dilemmes sont résolus en n’essayant pas de les résoudre.» [1]

    Pourtant, que les gens le reconnaissent ou non, le nombre d’athées au Maroc est en augmentation. Ils vivent au sein de la société et partagent les mêmes routes, transports en commun, cafés, amphithéâtres universitaires et tous les espaces publics et même privés. Certains d’entre eux lient leurs croyances athées au secret absolu par crainte d’être ostracisés et persécutés, menant une vie de double et d’ambivalence. D’autres, cependant, ont eu le courage de renoncer à leur foi avec des identités exposées, s’exposant au risque d’être persécutés, discriminés ou même tués par des fanatiques religieux.

    De nombreux érudits musulmans attribuent le phénomène à la désillusion post-printemps arabe et aux aspirations ratées des millions de jeunes qui sont descendus dans la rue pour réclamer la démocratie, la justice, les droits de l’homme et l’égalité des chances. Ils affirment que l’anarchie et l’effusion de sang qui ont suivi le printemps arabe dans de nombreux pays de la région, ainsi que les promesses politiques non tenues dans les pays moins ébranlés par les vents des manifestations populaires, ont eu un impact profond sur la psychologie des jeunes, conduisant à un état collectif de frustration, de désespoir et de dépression. Ce découragement collectif, selon certains chercheurs, a conduit à une révolution de la croyance religieuse motivée par le sentiment d’indignation et de ressentiment plutôt que par la raison et la rationalité.

    D’autres intellectuels musulmans attribuent le phénomène à l’incapacité du discours religieux traditionnel à faire appel aux attentes des citoyens du monde d’aujourd’hui. Ils pensent que ce qui est commercialisé et promu par les religieux musulmans à travers le monde aujourd’hui est devenu très aversif et antipathique envers les citoyens musulmans du monde et les natifs de la technologie, car cela ne tient pas compte de leurs préoccupations et préoccupations contemporaines. Un tel discours reste largement confiné dans des textes traditionnels et des exégèses qui n’ont que peu ou rien à voir avec les questions épineuses actuelles. «Comment un religieux musulman qui n’a pas réussi à se réconcilier avec les vêtements d’aujourd’hui comme les costumes et les cravates, en restant enveloppé de vêtements démodés, peut-il produire un discours opportun?» on peut demander. Par conséquent, beaucoup de gens pensent que les interprétations religieuses fondamentalistes promues par de nombreux dirigeants islamiques emblématiques ont contribué à l’émergence de la vague massive d’athéisme et d’agnosticisme non seulement au Maroc, mais dans le monde arabe.

    Les facteurs susmentionnés sont généralement les raisons attribuées à la montée de l’athéisme dans la région, selon des intellectuels musulmans. Les athées marocains et arabes affirment cependant que leur problème réside dans la religion elle-même plutôt que dans toute autre chose. Ils affirment que la religion est «créée par l’homme» pour de nombreuses raisons scientifiques, historiques et morales.

    Hicham Nostic (pseudonyme), l’un des athées marocains les plus influents sur les réseaux sociaux aujourd’hui, a été un musulman pieux tout au long de sa vie. Il a même participé à la guerre de Bosnie en tant que djihadiste dans les années 1990. Pourtant, il a embrassé l’athéisme après «avoir été déchiré par des voix contradictoires et une confrontation claire avec [lui] soi», [2] comme il l’écrit dans son autobiographie, «Mudakkirat Kafir Maghribi» (Mémoires d’un apostat marocain). Ses nombreux doutes sur les principes islamiques fondamentaux et la «contradiction» de la morale dans l’Islam l’ont amené à la conclusion qu’un «Dieu parfait ne laisserait aucune lacune dans sa dernière religion», comme il le dit dans l’une de ses vidéos. Dans son autobiographie, Nostic affirme que ces problèmes moraux de l’islam ont été la goutte qui a brisé le dos du chameau.

    «La plus grande chose qui m’a conduit à l’athéisme est l’aspect moral de l’islam. Comment se fait-il, par exemple, qu’un Dieu miséricordieux et compatissant, dit plus miséricordieux qu’une femme sur son bébé, autorise l’esclavage et le commerce des esclaves sur les marchés d’esclaves? Comment se fait-il qu’Il autorise le viol des femmes au motif qu’elles ne sont que des captives de guerre? Ces actes ne seraient pas accomplis par un être humain miséricordieux et encore moins par un Dieu miséricordieux »[3], écrit Nostic.

    Un autre athée marocain populaire sur les médias sociaux est Said Ben Jebli, qui a déclaré son apostasie dans une vidéo qu’il a publiée sur YouTube en 2016. Le renoncement de Ben Jebli à l’islam a été très surprenant pour de nombreux Marocains, car il était un membre dirigeant du mouvement islamique connu. au Maroc sous le nom d’Al-Adl wa al-Ihsan (Justice et bienveillance). Il a également été une figure de proue du mouvement du 20 février – inspiré par les manifestations du printemps arabe – qui a mobilisé des milliers de Marocains pour qu’ils descendent dans la rue en février 2011, protestant contre la corruption politique et exigeant une véritable démocratie.

    Ben Jebli pense que la religion telle que nous la connaissons est «la plus grande tromperie» à laquelle l’homme ait jamais été soumis. Dans l’une de ses vidéos, il demande: «Nous ne savons rien de Dieu. Il existe, mais pas nécessairement comme le décrivent les religions. Dans chaque religion, il a une identité et un nom différents, et parle une langue différente. . . . Pouvons-nous croire que Dieu est oisif pour continuer à changer ses noms comme ça? »[4] Ben Jebli nie complètement les religions et les livres sacrés, croyant qu’ils ont été conçus et rédigés par l’homme. Le Coran, selon lui, «n’est pas la parole de Dieu parce qu’il a des empreintes humaines. La seule chose qui dit que le Coran est la parole de Dieu est le Coran lui-même. »[5]

    Le livre de Ben Jebli, «Surat al-lah fi al-Quran wa Sunnah» (L’image de Dieu dans le Coran et la Sunnah), explore la question de la personnification de Dieu dans l’Islam. Sur la base de son étude du Coran et des hadiths, Ben Jebli soutient que l’image de Dieu en tant qu’être plus puissant, mais avec la même physicalité humaine, est en fait une caricature qui reflète «la pauvre imagination humaine».
    Hicham Nostic, Said Ben Jebli, Ibtissam Lachgar, Qassim El-Ghazzali et bien d’autres militants athées des médias sociaux continuent de propager leur idéologie antireligieuse en utilisant des vlogs en direct, des forums de discussion, des débats en ligne, des croquis religieux sarcastiques et des entretiens en ligne avec d’autres Arabes. athées. Ces voix dissidentes attirent de nombreux jeunes à travers le monde arabe, ce qui explique la prolifération des plates-formes et des groupes athées sur les réseaux sociaux, ainsi que la montée en flèche du nombre de leurs abonnés et abonnés.

    Il n’y a cependant pas de statistiques officielles, pas même d’estimation, sur le nombre de «non-croyants», athées ou agnostiques au Maroc et dans le monde arabe dans son ensemble. Le sujet reste un énorme tabou dans ces pays, dont les constitutions se rejoignent presque toutes sur l’idée que «l’islam est la religion officielle de l’État».

    L’article 220 du Code pénal marocain dispose que: «Quiconque recourt à la violence ou aux menaces pour contraindre une ou plusieurs personnes à se livrer à ou à assister à un certain culte, ou pour les empêcher de le faire, sera puni d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans. et une amende allant de 200 à 500 dirhams marocains [environ 21 à 54 dollars EU]. La même peine sera infligée à quiconque utilise les moyens de séduction pour déstabiliser la croyance d’un musulman ou le convertir à une autre religion. »[6]

    Les militants des droits de l’homme au Maroc affirment que la dernière partie de la loi établit la tutelle sur les pensées et les convictions des gens et réclame la constitutionnalisation du droit à la liberté de croyance. Ils estiment également que l’expression constitutionnelle «l’Islam est la religion officielle de l’État» pourrait être une entrée dans la persécution d’autres minorités non religieuses ou religieuses dans le pays et la violation de leur droit d’avoir des croyances différentes.

    ——

    [1] La traduction de l’arabe est de cet auteur.

    [2] Hicham Nostik, Mudakkirat Kafir Maghribi (Rabat: Dar al-Watan, 2019) p. 162.

    [3] Ibid. (Traduction la mienne)

    [4] Traduction de cet auteur

    [5] Traduction de cet auteur

    [6] Traduction de cet auteur

    Source : Inside Arabia, 4 oct 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Maroc, Islam, athéisme, musulmans, religion, foi, 

  • Algérie : Le tueur pervers est toujours à l’œuvre

    Par Mohamed Habili

    Après avoir semblé pendant deux ou trois jours s’être arrêtée et même avoir inversé son cours, l’épidémie a repris sa décrue chez nous, repassant à nouveau sous la barre des 150 nouvelles contaminations en 24 heures, avec un nombre de décès désormais inférieur à dix, le niveau autour duquel ce dernier n’a quasiment pas cessé d’osciller. Dans la région, l’Algérie est pour l’heure, avec l’Egypte, mais seulement pour le nombre des nouveaux cas (la Mauritanie mise à part, la moins touchée de tous), le pays où le reflux est le plus marqué. Elle aurait cependant tort de baisser la garde, et plus encore de proclamer la victoire sur le virus.

    Parmi nos voisins, un pays avait cru en avoir fini avec lui, qui maintenant enregistre des centaines de nouveaux cas par jour. C’est la Tunisie, qui s’était même permis de rouvrir ses frontières, économie oblige, ce qu’elle n’avait pas fait d’ailleurs sans s’être entourée d’un luxe de précautions. Le lien pourtant entre cette dernière mesure de déconfinement et la recrudescence observée actuellement n’est pas évident.

    L’une des caractéristiques du Covid-19, c’est qu’il agit en traître. A travers le monde, bien des gens se sont crus en train de prendre le dessus sur lui, dont l’état de santé s’est brusquement détérioré, et qui en sont morts. Une maladie qui fait croire au malade qu’il est en train de guérir d’elle, pour dans un deuxième temps redoubler de violence à son égard et le tuer, se comporte comme un tueur pervers.

    C’est parce qu’il sait cela, que le président américain, qui se dit aller mieux, mais qui précise aussitôt que cela n’est pas assez, qu’il faut attendre les prochaines heures pour savoir avec plus d’exactitude le sort qui lui est réservé. Chez nous, quand la circulation du virus allait bon train, le port du masque s’était largement répandu. Ce n’est plus du tout ce que l’on observe aujourd’hui. Avec ce virus diabolique, c’est pourtant juste le contraire qu’il faut faire : faire preuve pendant la décrue de plus de vigilance et de prudence qu’au plus haut de la vague. Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut éviter une deuxième vague, ou ce qui ailleurs passe pour telle, car même ce point fait problème. C’est parce que les Français avaient réellement cru que les beaux jours étaient de retour que les voilà en train d’être reconfinés les uns après les autres.

    Hier, c’était les Marseillais, et aujourd’hui peut-être les Parisiens, qui angoissent surtout à la perspective d’une nouvelle fermeture des bars et restaurants. Aujourd’hui, en France, telle est en effet la signification du mot reconfinement. Ce que les Parisiens voudraient, c’est à la fois garder leurs habitudes, ou plutôt les retrouver telles quelles, et qu’on leur dise que l’épidémie est néanmoins en train de se dissiper. Le genre même d’espérance que ce pervers de Covid-19 aime prendre à revers. Aussi longtemps que ni vaccin ni traitement n’auront été trouvés contre lui, il fera de nous tous ce qui lui plaira.

    Aux Etats-Unis, ce qui est en cause maintenant que le locataire de la Maison-Blanche est hospitalisé, est d’une tout autre teneur. Les Américains ne sont plus en train de se demander s’il y a une fin pour le Covid-19, mais si leur président sera de force à lui résister, et si la présidentielle se tiendra dans des conditions plus ou moins acceptables. Ils se moquent bien de ce qui peut advenir des bars et restaurants, le souci majeur des Français… et des Britanniques.

    Le Jour d’Algérie, 4 oct 2020

    Tags : Algérie, Coronavirus, covid 19, confinement, déconfinement, 

  • Sondages : Macron au coude à coude avec Marine Le Pen

    Brouillard

    Commentaire par Fouzia Mahmoudi

    Alors que le Président français vient de prononcer un discours sur le séparatisme, qui, espère-t-il, lui fera gagner de bons points auprès de l’électorat de son pays, dans les faits Emmanuel Macron continue à être au coude à coude avec Marine Le Pen dans les sondages pour la prochaine élection présidentielle.

    En effet, à un peu plus d’un an et demi du scrutin de 2022, le brouillard continue à peser à droite et à gauche, alors qu’aucun candidat sérieux ne se profile. Selon une enquête Ifod-Fiducial pour «Le JDD» et Sud Radio menée auprès de 1 608 personnes, leurs possibles rivaux ont du pain sur la planche pour convaincre les Français.

    Sur les onze configurations proposées, le président de la République et la présidente du Rassemblement National occupent toujours les deux premières places du vote du premier tour. Macron rassemble entre 23 et 26 % des voix, alors que sa principale concurrente oscille entre 24 et 27 %. «Elle peut émerger en tête au premier tour de la présidentielle», assure Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, concernant Marine Le Pen.

    Selon l’étude, tout dépendra des candidats de la gauche et de la droite. Sur les onze scénarios envisagés, la fille de Jean-Marie Le Pen arrive même à huit reprises en tête.

    Cinq hypothèses sont envisagées pour le candidat de la droite et à ce petit jeu, c’est Xavier Bertrand, l’actuel président de la région Hauts-de-France, qui s’en sort le mieux (16 % des voix). Il fait mieux que François Baroin (14 %) ou Valérie Pécresse (11 %), tandis que Bruno Retailleau, le président des sénateurs LR (8 %), et Rachida Dati (8 % également) sont largement distancés par Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, et font moins bien que Jean-Luc Mélenchon (10 à 12 % des voix).

    Pour la gauche, le flou persiste, avec la possibilité d’un candidat commun. Mais malgré tous les scénarios envisagés, c’est une nouvelle défaite cuisante qui s’annonce. En cas de candidature en solo, Jean-Luc Mélenchon s’en sort bien mieux qu’Anne Hidalgo (9 %), François Hollande (7 %) ou encore Ségolène Royal (5 %).

    Le dirigeant de La France Insoumise est aussi celui qui rassemblerait le plus de voix s’il parvenait à «unir» la gauche (15 %), mais ce serait insuffisant pour espérer s’inviter au deuxième tour. Maigre consolation, il fait, là aussi, mieux qu’Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, qui n’a pas écarté la possibilité de se présenter pour 2022 (13 % en cas de candidature commune pour la gauche) et Yannick Jadot (13 %).

    Le chef de file des Verts oscille entre 6 et 13 % et réalise son meilleur score (jamais atteint par un candidat écologiste) en tant que candidat unique de la gauche dans cette étude. «Leurs succès aux européennes et aux municipales se fracassent sur les spécificités de la présidentielle», analyse Frédéric Dabi pour expliquer le score des Verts, loin d’être suffisant pour espérer empêcher le face à face annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour l’instant. Surtout que si certains médias évoquent encore et toujours la possibilité d’un joker inattendu comme le fut Emmanuel Macron en 2016, cette fenêtre de temps commence à se refermer à mesure que l’échéance se rapproche.

    Le Jour d’Algérie, 5 oct 2020

    Tags : France, sondages, Macron, Marine Le Pen, Melenchon, François Bayrou, élections, 

  • Sahara Occidental : Lettre ouverte à l’ONU de Mahrez Lamari

    MAHREZ LAMARI / MILITANT DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES : Lettre ouverte à l’ONU

    Au moment où se tiennent et se déroulent les travaux de la 75ème session de l’Assemblée générale de l’ONU et à la veille des travaux de la 4eme commission (questions politiques spéciales et de décolonisation des Nations unies), J’ai l’honneur de m’adresser à Votre Haute Autorité, en qualité de citoyen d’honneur de la ville d’ Alger-centre et de militant des droits de l’Homme et des peuples, ex-président du comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, pour vous exprimer mes profonds sentiments de justice et d’humanité basés sur la défense du principe de droit à l’autodétermination des peuples. Cette position constante de l’Algérie inspirée de l’attachement aux valeurs et aux enseignements tirés de la lutte du peuple algérien pour son indépendance.

    Ainsi, j’appartiens à un peuple jaloux de son indépendance, attaché aux valeurs nobles de la glorieuse Révolution de novembre 1954, tirant légitimement un motif de fierté du formidable mouvement de libération nationale qui a permis du faire prévaloir la primauté du principe de droit des peuples de disposer d’eux mêmes, principe qui est la seule solution conforme à la Résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960 de L’AG des Nations unies, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.

    J’ai fortement souhaité et aimé me déplacer au siège des Nations unies et m’inscrire en qualité de citoyen pétitionnaire pour défendre, devant les membres de la 4ème commission en charge des questions politiques et de décolonisation, la légalité internationale qui appelle au parachèvement de la dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite à l’ONU: Le Sahara occidental. Malheureusement les contraintes indépendantes de notre volonté, la pandémie du coronavirus ont fait de sorte que les moyens de transport aérien soient impossibles et inexistants en cette période. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi cette forme citoyenne (LETTRE OUVERTE) pour m’adresser à Vous pour vous réaffirmer ma solidarité agissante avec la lutte du peuple du Sahara occidental pour son indépendance et aussi pour appuyer la position officielle de mon pays, l’Algérie, autour de cette question de décolonisation, position de principe qui rappelons-le, est claire et sans ambiguïté, constante et cohérente, basée sur le principe de l’autodétermination.

    C’est sans vous rappeler que le Sahara occidental représente la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite sur l’agenda des Nations unies et figurant sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes, depuis 1963, alors que ce territoire était sous le régime colonial espagnol. L’AG de L’ONU a reconnu depuis et à maintes reprises le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Elle a appelé à l’exercice de ce droit en concordance avec les textes et principes de la Charte de l’ONU et de ses résolutions, dont principalement la Résolution 1514 de L’AG contenant la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. En effet, L’AG des Nations unies a adopté ses premières résolutions depuis 1965 en appelant à la décolonisation du Sahara occidental, via le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. L’AG des Nations unies continue d’appuyer la question sahraouie en tant que question de décolonisation et elle continue aussi à se mobiliser en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui par la tenue d’un référendum libre, régulier et sans contrainte. Les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU confortent le principe inaliénable du droit des peuples à l’autodétermination et confirment ainsi clairement la voie la plus appropriée pour un règlement juste, équitable et définitif de ce conflit.

    Or, nous constatons malheureusement que le royaume du Maroc qui occupe illégalement le territoire du Sahara occidental, continue d’adopter une attitude négative, une stratégie de confrontation, et une fuite en avant comme style de politique permanente, qui à chaque progrès enregistré par la communauté internationale, il érige de nouveaux obstacles sur le chemin du processus de règlement pacifique sur la base de la légalité internationale, comme ce fut le cas de son refus de toutes les résolutions du Conseil de sécurité, autour de cette question de décolonisation, reconnue et qualifiée comme telle par la communauté internationale. La stratégie du Maroc consiste à vouloir ignorer son vis à vis dans son conflit sur le Sahara occidental, à savoir le Front Polisario représentant unique et légitime du peuple sahraoui reconnu par la communauté internationale en tant que tel, et à travers la République arabe sahraouie démocratique (RASD), membre fondateur de L’Union africaine, ce même Front Polisario avec lequel, d’ailleurs et à maintes reprises le Maroc s’est assis autour d’une table, sous les auspices de l’ONU, pour négocier une solution juste et définitive au problème du Sahara occidental. Face à l’entêtement du Maroc qui se complaît dans le statu quo au Sahara occidental et qui s’emploie à le perpétuer et face aux violations systématiques des droits de l’Homme du peuple sahraoui, face à ses manœuvres de vouloir aussi détourner la volonté des Nations unies exprimée clairement dans les différentes résolutions et face au déni marocain du droit dont est victime le peuple sahraoui : Je lance un appel citoyen à L’ONU.

    L’ONU doit agir, les Nations unies ont une responsabilité politique et légale à assumer à l’égard des populations des territoires non autonomes comme c’est le cas pour le peuple du Sahara occidental. Car tout regard silencieux et complaisant, nourrit l’injustice. L’ONU, son AG des Nations unies, son Conseil de sécurité, son Secrétaire général doivent relever les défis et faire prévaloir la légalité internationale, par l’application des textes de la Charte onusienne et par le respect de la doctrine des Nations unies, en matière de décolonisation. Ils ne doivent en aucun cas compromettre leur crédibilité, ni altérer leur image et prestige. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit faire preuve de détermination et de fermeté pour qu’il oblige le Maroc à stopper sa politique d’arrogance, d’obstruction à l’application de la légalité internationale au Sahara occidental.
    Le Conseil de sécurité des Nations unies doit assumer sa responsabilité qui lui incombe dans le processus devant conduire au parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, en vue de garantir la paix et la sécurité des peuples de la région, par le respect et l’application des résolutions pertinentes des Nations unies.

    Pour conclure ma Lettre ouverte, je souligne haut et fort qu’aucune forme de pression ne pourrait influer sur la détermination citoyenne du mouvement populaire mondial solidaire avec la juste lutte du peuple sahraoui conduite par le Front Polisario, à continuer à soutenir le droit du peuple sahraoui à se libérer du joug colonial marocain, jusqu’à l’organisation d’un referendum libre régulier et sans contraintes

    TÔT OU TARD LE DROIT IMPRESCRIPTIBLE À L’AUTODETERMINATION DES PEUPLES COLONIAUX TRIOMPHERA AU SAHARA OCCIDENTAL et ‘L’HISTOIRE EST LÀ POUR EN TÉMOIGNER ET LE RAPPELER.
    Respectueusement.

    MAHREZ LAMARI / Citoyen d’honneur de la Ville d’Alger Centre, militant des droits de l’Homme et des peuples, ex-président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS).

    Tags : Sahara Occidental, ONU, MINURSO, Mahrez Lamari, Front Polisario, autodétermination, décolonisation,