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  • Mauritanie : La Snim dans l’agonie

    Dans ce climat de continuelles mises en examen des dirigeants et responsables qui ont accompagné l’ancien Président durant sa mandature et qui ne semble pas encore se dissiper, auquel s’ajoute et l’impact socio-économique du covid19, la SNIM, Société Nationale des industries et des Mines, ne peut continuer de souffrir davantage cet état de latence qui la gangrène dans un profond silence et laisser aller qui ne peuvent que la faire sombrer.

    En effet, et déjà bien avant tous ces évènements, la SNIM étouffait dans son activité avec des chiffres directeurs de production en totale inadéquation avec des dépenses d’exploitation hémorragiques, particulièrement en pièces de rechanges conventionnelles et stratégiques, et les commandes qui les accompagnent qui se diligentent plutôt, dans des « démarches rituelles », dans un total laisser aller et une frénétique liberté de faire… nous citons en exemple et non pour l’unicité, les dérives qui se sont installées dans la Direction des chemins de fer depuis des décennies dans un absolu silence .

    Aujourd’hui la SNIM, dans son état paralytique, ce géant de l’Economie mauritanienne, a urgemment besoin de dirigeants compétents qui ont à agir dans une indiscutable crédibilité pour mettre fin, d’abord, à ces dérives, et établir pour la malheureuse Société un plan de redressement-Relance en scénarios Immédiat, à Court et à Moyen Termes.

    Ce plan doit aussi, rétablir le système comptable installé depuis la MIFERMA pour éviter le stock rossignol des pièces inutilement achetées et assurer l’approvisionnement à temps des pièces stratégiques et conventionnelles.

    A ce nouveau staff dirigeant, incombera aussi la lourde tâche de piloter ce gigantesque projet de réhabilitation de l’Unité Guelb I, dont les impacts se font douteux face aux importants investissements d’une centaines millions de Dollars.

    Oui la SNIM doit retrouver sa pérennité pour répondre à l’immédiat aux besoins économiques du pays, et se préparer à un développement en profondeur pour atteindre le niveau technologique nécessaire pour installer tout le Process de valorisation du minerai de fer et bénéficier de ses valeurs ajoutées dans ses différents stades, le bénéfice pour la nation en serait multiplié par cinq à huit.

    Source : Alwiam

    Tags : Mauritanie, SNIM, Mohamed Ould Abdelaziz, Corruption, 

  • Macron, l’amalgame regrettable entre les extrémistes islamistes et la religion musulmane pure !

    En France, avec la montée de l’extrême droite, certains hommes politiques en déclin et en mal de reconnaissance politique et médiatique trouvent en l’Islam et les musulmans de France leur exutoire ou leur nouveau bouc émissaire. Le président Macron parait s’égarer malheureusement sur le chemin de cette surenchère mortifère en faisant l’amalgame entre une poignée d’extrémistes en mal d’angélisme et l’une des plus importantes religions du monde, mais aussi en France, l’Islam.

    Il est en effet aberrant de réduire la grande civilisation musulmane et l’Islam à une seule forme de son expression marginale représentée par les agissements hideux et condamnables de certains extrémistes, et affirmer que « cette grande religion connait une crise mondiale ». Mal nommer les choses, comme disait Camus, c’est contribuer au malheur du monde. Un pas regrettable que le président Macron a franchi allégrement dans sa dernière conférence de presse, qui, en confondant l’Islam avec l’islamisme et plus encore avec le djihadisme terroriste, tombe dans le piège de Dae’ech.

    Car l’Islam véritable est aussi calme et serein comme le fond d’une mer immaculée ; il ne se reconnait pas dans les dérives extrémistes, comme d’ailleurs la religion chrétienne ; il s’y oppose fermement à ces dérives simplistes et violentes, en contradiction flagrante avec l’esprit de miséricorde qui est celui de l’Islam pur. N’est-ce pas , nulle part que dans l’Andalousie, sous l’égide de l’Islam, la coexistence des civilisations et des cultures n’a été aussi féconde ?

    Nous devons interroger notre mémoire commune et nous fonder sur les leçons de l’Histoire pour dégager une voie commune qui conjugue unité et diversité, loin du calcul politicien, de la xénophobie, du racisme et des humeurs passionnées ; mais aussi loin du tourbillon de la haine et du fanatisme de quelque acabit qu’il soit où la conscience se laisse bâillonner, impuissante, emportée par les doutes et les calculs immédiats de politique politicienne qui font que les convictions s’émoussent, les grandes valeurs républicaines de la France s’effritent.

    Docteur Abdallahi Ould Nem

    Source : Alwiam

    Tags : France, Macron, Emmanuel Macron, Islam, extrême droite, amalgame, musulmans, terrorisme, attentats, 

  • Pays Bas : Demande de sépulture permanente pour les musulmans

    Pays Bas : Demande de sépulture permanente pour les musulmans

    Selon Het Parool, une demande a été soumise aux autorités de la ville d’Amsterdam en vue d’avoir une un cimetière islamique avec un repos funéraire permanent. « Pour le moment, la ville ne dispose pas d’une telle installation », indique-t-il.

    L’emplacement prévu est au cimetière de Westgaarde, confirme un porte-parole de PC Uitvaart, la société qui gère Westgaarde. Il s’agit d’un terrain où, selon les initiateurs, il y a de l’espace pour 450 tombes.

    Le média néerlandais signale que le cimetière De Nieuwe Ooster a un rite islamique où les musulmans sont enterrés face à la Mecque. Il y a aussi une maison funéraire avec des installations pour les rituels funéraires islamiques. Mais il n’y a pas de repos funéraire définitif pré-garanti, comme le souhaitent de nombreux musulmans. Il en va de même pour Westgaarde, qui a également une orientation islamique.

    La demande a été présentée par une fondation qui prétend représenter les principales organisations islamiques de la région d’Amsterdam, telles que le Conseil des mosquées marocaines Noord-Holland, les Turcs Diyanet et Milli Görüs, ainsi que les musulmans surinamais et indonésiens. Les membres du conseil sont Achmed Baadoud (membre du PvdA et ancien administrateur du district de la ville), l’imam Yassin Elforkani (Mosquée Bleue), Sheriel Nabie (président de la mosquée Taqwa) et Elsa van de Loo (avocate et ancienne chef du parti d’inspiration islamique Nida Noord-Holland).


    «Une initiative avec autant de soutien de la communauté musulmane est unique», déclare Van de Loo.

    Crise Corona

    Le souhait d’un cimetière avec un repos funéraire éternel n’est pas nouveau. Mais l’appel pour cela a augmenté ce printemps en raison de la crise corona, alors qu’il était impossible pendant des mois de rapatrier le défunt au Maroc, par exemple, pour des funérailles dans leur pays d’origine. De nombreuses familles ont fui vers le cimetière islamique d’Almere, qui dit maintenant qu’il n’a presque plus de place.

    En avril, le Conseil des mosquées marocaines a envoyé une lettre à Amsterdam et aux communes environnantes, demandant une solution. Le même mois, un groupe de travail a été mis en place et a maintenant déposé la candidature. Van de Loo: «La municipalité d’Amsterdam a toujours dit que le terrain était rare, de sorte qu’elle ne pouvait pas trouver d’espace pour un cimetière au repos éternel. Nous avons trouvé un partenaire professionnel à PC Uitvaart avec un terrain déjà enterré comme destination. Nous facilitons donc les choses pour la municipalité.

    Van de Loo dit vouloir réaliser un budget avec des dons de la communauté musulmane pour obtenir la propriété. La condition est que la municipalité coopère et facture un prix raisonnable. Les initiateurs espèrent y parvenir avec le soutien du conseil municipal.

    Van de Loo: «Nous voulons pouvoir mourir et être enterrés à Amsterdam. N’est-il pas étrange qu’en tant que citoyen d’Amsterdam, je ne puisse pas être enterré dans ma propre ville?

    Étendre les droits d’inhumation

    Dans la situation actuelle, il est possible de réaliser un repos funéraire éternel sur papier en renouvelant les droits d’inhumation tous les dix ans. Cela peut être difficile dans la pratique, dit Van de Loo. «Vous devez être assuré que vos proches continueront de le faire. Vous selliez vos petits-enfants avec des coûts énormes. Des situations peuvent survenir dans lesquelles quelqu’un doit renouveler et financer les droits d’inhumation de tous les oncles et tantes encore et encore.

    Dans d’autres municipalités également, des initiatives sont en cours pour réaliser un cimetière islamique avec un repos funéraire éternel. Dans des villes comme La Haye, Rotterdam et Utrecht, ce sont également des cimetières privés.

    Tags : Pays Bas, Amsterdam, tombes, cimetière, musulmans, Islam, funéraire, inhumation, Maroc, Turquie,

  • Algérie : Violée et brûlée vive – La mère de Chaïma demande l’application de le peine de mort

    Violée et brûlée vive, tel est le destin de la jeune Chaïma, tombée entre les mains d’un monstre humain. Le corps calciné de la jeune fille vient d’être découvert dans une station-service délabrée de Thénia, une ville à cheval entre Alger et Boumerdes.

    Chaïma avait quitté le domicile de ses parents, à Réghaïa (Alger), depuis quelques jours et n’avait plus donné signe de vie. Selon le témoignage de sa mère, Chaïma avait rendez-vous avec son bourreau, qui la harcelait depuis quelques temps.

    Son assassin est un repris de justice qui l’a menaçait depuis 2016. Une plainte avait même été déjà déposée contre lui. Elle avait accepté de le rencontrer afin de régler ce problème, mais son bourreau lui a choisi un autre destin. Il l’a conduite dans une ancienne stationservice à Thénia où il l’a violée et brûlée vive.

    Après plusieurs jours de disparition, son corps a été retrouvé. Le meurtrier a été arrêté et a reconnu les faits.

    La mère de Chaima réclame justice et demande son exécution immédiate. Ce dernier, un repris de justice, en a profité pour l’enlever et la conduire vers une ancienne stationservice de Thénia où il l’a violée et torturée avant de la brûler vive. Ce n’est qu’après plusieurs jours que le corps a été découvert. Le coupable a été arrêté et a reconnu les faits.

    La mère de le jeune Chaïma a sollicité les autorités à appliquer le peine de mort contre l’auteur de crime odieux qui a valu à sa petite fille sa vie, et l’émoi de son entourage. S. N.

    Le Jeune Indépendant, 5 oct 2020

    Tags : Algérie, Chaïma, crime, assassinat, viol, crime  crapuleux, 

  • La francophonie patrimoine universel ou françafrique par d’autres moyens ?

    Chems Eddine Chitour*

    «Passionnée, étais-je à vingt ans, par la stature d’Averroes, cet Ibn Rochd andalou de génie dont l’audace de la pensée a revivifié l’héritage occidental, mais alors que j’avais appris au collège l’anglais, le latin et le grec, comme je demandais en vain à perfectionner mon arabe classique » Assia Djebbar de l’Académie française(…) j’ai dû restreindre mon ambition en me résignant à devenir historienne, En ce sens, le monolinguisme français, institué en Algérie coloniale, tendant à dévaluer nos langues maternelles, nous poussa encore davantage à la quête des origines ».
    Assia Djebbar de l’Académie française

    La ministre ruandaise Louise Mushikiwabo a été intronisée par « consensus » comme la nouvelle secrétaire générale, Michaelle Jean la secrétaire générale sortante n’a même pas pu défendre son bilan. La Francophonie est entre les mains d’un petit pays anglophone qui a supprimé le français de l’enseignement ! De plus , il ne brille pas sur le chapitre des droits de l’homme ou de l’alternance. Voilà pour la politique et ses desseins impénétrables !

    Qu’est ce que la francophonie ?

    Le terme francophonie désigne l’ensemble des gouvernements, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. La carte de la francophonie se confond largement avec celle de l’expansion coloniale française. Dès le début des années 1960, des chefs d’État, des anciennes colonies françaises, comme le Sénégalais Léopold Senghor,- l’agrégé de grammaire- proposent de regrouper les pays nouvellement indépendants, désireux de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques.

    La Francophonie naît officiellement en 1970, à la conférence de Niamey. La francophonie est elle seulement au nom de la realpolitik, une continuation de la Franceafrique ? Ou est-ce, aussi un vecteur culturel universel qui paradoxalement ferme la porte à celles et ceux qui maîtrisent de loin la langue de Voltaire au profit , de pays qui n’ont qu’un lointain rapport avec le français .

    Abdelkader Kherfouche écrit à ce propos Au cours d’un point de presse organisé au musée copte du Caire le 18 avril, François Hollande a déclaré : « La francophonie n’est pas un cadeau simplement de ceux qui parlent français. La francophonie c’est un combat, un combat pour des valeurs, un combat pour la culture, un combat pour la diversité » Les mots qu’utilise le président ne sont pas sans rappeler la rhétorique qu’employaient les élites françaises du XIXe siècle pour justifier la colonisation. La langue française, la langue d’une nation civilisée pour faire sortir le colonisé de sa barbarie primitive, la langue française comme un don « humanitaire et civilisateur » pour reprendre la formule de Jules Ferry. Comme le rappelle l’écrivaine algérienne d’expression française, ce n’est pas par les œuvres de Pierre de Ronsard ou de Jean Racine que les Algériens sont entrés dans la langue française, c’est la langue française qui est entrée par effraction en Algérie () La langue française était un outil au service de la colonisation. Une partie des colonisés était formée en français,« la langue des autres, celle des colonisateurs, ses maîtres », la langue de l’école coloniale : Le français donc, celui de l’école, celui de « nos ancêtres, les Gaulois », or ils n’étaient pas « nos ancêtres », et ils n’étaient pas Gaulois ! Mes, nos ancêtres parlaient, ou criaient, ou chantaient en arabe, en berbère, en Ma grand-mère, en arabe, racontait aux enfants autour d’elle, la guerre, les otages, l’incendie des oliviers, à la zaouïa. À l’école française, l’institutrice venue de France racontait Charlemagne, et même Charles Martel à Poitiers confie Assia Djebar dans un poème »(1).

    Les «défenseurs grincheux» du français

    C’est un fait, et de l’avis de plusieurs spécialistes, la langue française perd du terrain dans le domaine scientifique «l’usage du français dans les sciences tombe en désuétude, la moitié des publications scientifiques est en anglais, seulement 7% en français. Aux Nations unies, le français bataille pour garder son rang: aujourd’hui, seulement 14% des discours sont tenus en français, plus de la moitié le sont en anglais. L’écart entre les deux langues se creuse aussi à l’Union européenne, notamment dans la rédaction des rapports de la Commission, et ce phénomène s’est accentué depuis l’entrée des dix nouveaux pays membres qui parlent plutôt l’anglais. La domination de l’anglais sur les ondes, est aussi avérée. (2)

    Promouvoir la francophonie en parlant anglais, le paradoxe n’a pas manqué d’irriter les inconditionnels de la langue française . Après l’injonction vaine en son temps, de Jaques Toubon à parler français, après le prix de la carpette, décernée à ceux qui parlent anglais : « un organisme québécois de défense de la langue française a décerné dimanche un «prix citron» au président français Emmanuel Macron pour des propos défendant son usage occasionnel de l’anglais sur la scène internationale. L’organisme culturel «Impératif français» a choisi le président Macron pour avoir, créé en 1975, Impératif français se décrit comme un «oranisme voué à la promotion de la langue française, de la culture d’expression française et de la francophonie.» Lors de la visite à Paris début mars du Premier ministre québécois, le président Macron avait déclaré ne pas faire partie «des défenseurs grincheux» de la langue française, égratignant au passage les tenants d’une stricte prééminence du français. «lors de la visite du Premier ministre du Québec Philippe Couillard, déclaré vouloir renouveler le logiciel’ de la francophonie en s’inspirant de l’exemple nord-américain’ selon lequel parler l’anglais renforce la francophonie’! Ouf!», écrit cet organisme sur son site ». (3)

    La francophonie et l’arabophonie

    On pourrait se demander pourquoi l’Algérie veut prendre la défense de la langue arabe en France en lieu et place de plusieurs pays arabes qui sont dans la francophonie. Pourtant l’un des vecteurs de l’acculturation croisée, en l’occurrence la langue arabe , perd elle aussi du terrain en France. Ce que dit Assia Djebbar est important, en ce sens que la langue arabe est consubstantielle de notre personnalité. L’enseignement de la langue arabe est ancien sur le territoire français. Il remonte à l’époque de François 1er. L’agrégation d’arabe fut créée en 1905. A l’époque, l’enseignement de l’arabe était essentiellement lié au phénomène colonial. Durant la période coloniale, la politique «intégro-assimilationniste» de la puissance coloniale fut en grande partie menée contre la langue arabe. Après la décolonisation, la langue arabe continua d’être enseignée et en 1975 le Capes d’arabe fut créé. Depuis, l’arabe semble appelé à connaître un déclin inéluctable. En 2005, la session du Capes d’arabe a été supprimée Pourtant, la langue arabe ne peut pas être considérée comme une langue «rare» puisqu’elle est parlée par plus de 250 millions d’individus dans le monde et qu’elle est la langue officielle de plus de vingt pays (.. 😉 L’éducation nationale en France considère que l’arabe est une langue étrangère alors qu’elle fait partie intégrante du patrimoine culturel de millions de Français. Elle est usitée dans les familles, dans les cages d’escaliers, dans les quartiers. Elle domine dans les banlieues, dans les prisons. Pourtant, elle n’est pas enseignée à l’école primaire, elle est marginalisée au lycée. L’arabe en France est la langue des sous-scolarisés et des savants.»(3)

    Etat des lieux de l’usage du français en Algérie

    Avant 1962 l’enseignement du français à dose homéopathique faisait que les Algériens étaient des v oleurs de feu selon l’élégante expression de Jean Amrouche. Ce fut pour nous la la langue du roumi mais aussi la langue pain On dit que les Algériens sont comme monsieur Jourdain ils font de la prose sans le savoir, ils «font de la francophonie» sans le savoir. Ils contribuent efficacement au rayonnement de la langue française sans y émarger ou attendre un quelconque subside. Les Algériens font autant pour la diffusion de la langue française -belle langue au demeurant- que plusieurs pays faisant partie de la liste des pays francophones sans plus mais qui, au premier vent défavorable, tournent casaque, comme c’est le cas des pays de l’Est ou des pays anglophones. L’usage du français véritable butin de guerre pour Kateb Yacine que nous avons préservé sans réciprocité est quotidien. C’est un lieu commun que de dire que l’Algérie est le deuxième pays francophone. Qu’est-ce que cela veut dire au juste? C’est d’abord l’enseignement du français depuis l’indépendance d’une façon intensive avec des fortunes diverses mais tout de même déterminée à telle enseigne qu’il y avait à l’indépendance moins de cent mille francophones- il y a de nos jours plus de 12 millions – d’autres sources parlent d’un tiers des Algériens- qui, d’une façon ou d’une autre, parlent le français de Voltaire . C’est le rai, le cinéma Ce sont des centaines de mots arabes notamment algériens qui sont passés dans la cagnotte de la langue française..

    La génération de l’indépendance qui a été acculturée à son corps défendant s’était faite un point d’honneur d’être partout autant que possible malgré tous les obstacles, à l’école ou au lycée, la première notamment en orthographe et en mathématiques. En discutant avec des collègues universitaires français il m’est arrivé de les reprendre gentiment quand ils se prenaient les pieds dans des subjonctifs pas commodes. J’étais étonné de leurs « insuffisances » et ils étaient étonnés de constater que l’enseignant des sciences dures, paléo-bougnoule que j’étais, venu du plus profond du bled se permettait de leur apprendre la fameuse poésie de Malherbes : « Et rose elle a vécu ce que vivent les roses l’espace d’un matin » ou encore la belle poésie la ballade des pendus de François Villon Nous sommes à nous demander, en le paraphrasant mais où est la langue d’antan ? La Révolution de 1789 nous a accompagnés par le vent de liberté qu’elle avait déclenché. Bien plus tard au collège nous récitions le Chant des Partisans pendant que les valeureux moudjahid se battaient pour arracher l’indépendance du pays . Bref tout a été fait par le pouvoir colonial pour magnifier la langue française, l’histoire de France et faire apparaitre les indigènes que nous étions comme des êtres in-civilisés. Il nous fallait cependant nous battre avec les armes de la colonisation pour avoir des chances d’émerger après un parcours du combattant à travers les interstices de tolérance du pouvoir colonial

    Les humains dit on ne sont pas seulement eux-mêmes , ils sont aussi le milieu où ils sont nés , le foyer ou la chaumière où ils ont appris à faire les premiers pas, les contes qu’ils ont entendus de leurs grands-mères, les poètes qu’ils ont lus les auteurs qui ont bercé leurs enfances au point de les mettre sur des piédestaux comme ce fut en l’occurrence les auteurs du Moyen âge au XIXe siècle qui ont bercé notre enfance, notamment décrits dans le Lagarde et Michard C’est enfin les instituteurs « ces hussards noirs de la République » Ces instituteurs, on ne le rendra jamais assez justice pour avoir traversé le no man’s land qui nous séparait des européens d’Algérie Ils nous ont appris outre le bon usage du français, le bel usage du français.

    La francophonie du XXIe siècle entre l’Algérie et la France

    La France apprécie-t-elle à sa juste mesure l’apport inconditionnel des millions d’Algériennes et d’Algériens qui, qu’on le veuille ou non, font plus pour la langue française que des dizaines de pays qui émargent au râtelier de la Francophonie ? Il faudra bien qu’un jour «on rende à César ce qui appartient à César», en reconnaissant à l’Algérie un rôle majeur dans la diffusion du français.

    C’est toute la littérature algérienne d’expression française, c’est une cinquantaine de quotidiens francophones, c’est 80% des vols des Algériens vers la France, c’est des milliards de dollars pour le tourisme c’est enfin le marché algérien qui fait que la France est le deuxième partenaire depuis l’indépendance malgré toutes les vicissitudes. Quand on parle français, on consomme français, on roule français et ceci malgré la mondialisation. De la même manière, la culture francophone est toujours prégnante, notamment dans la fonction publique que nous avons héritée pour le meilleur et pour le pire, la littérature, la musique, les arts plastiques, le cinéma, la mode vestimentaire.Bref le vécu au quotidien.

    Enfin, il ne faut pas cacher la réalité; des dizaines de milliers d’universitaires, ingénieurs, médecins s’installent en France, participant de ce fait au dynamisme scientifique de la France et ceci sans que la France n’ait déboursé un maravédi à l’Algérie qu’il faut rappeler et les normes de l’Unesco l’attestent, près de 100.000 dollars pour la formation d’un universitaire. Mieux encore, l’Algérie participe enfin à l’enrichissement de la langue française en y apportant de nouveaux mots qui ont été adoptés. Cette acculturation croisée est peut-être un signe que la vitalité d’une langue a besoin de sang exogène pour conjurer son dépérissement. Malgré cela, la France des arts, des armes et des lois selon du Bellay fait une sélection incompréhensible. Il nous parait qu’il est plus facile d’obtenir un visa commercial qu’un visa pour les intellectuels, notamment les enseignants.

    Tout d’abord et pour toutes les raisons, deuxième pays francophone, pays arabophone et amazighophone, l’Algérie ne peut pas et ne devrait pas de mon point de vue être traitée comme les autres pays pour ce qu’elle fait pour la langue française En tant qu’universitaires qui, pendant des dizaines d’années, avons enseigné en français, nous sommes nombreux à penser que la France doit développer une relation spéciale avec l’Algérie au nom de l’histoire des liens de sang tissés, du sang versé sans rapport dominant dominé mais avec une parole désarmée et une réelle volonté de faire un aggiornamento de notre histoire commune pour la reconnaissance du fait que la colonisation ne fut pas un long fleuve tranquille

    La « reconnaissance objective» de l’Algérie pour la France passe par la résolution des contentieux en premier lieu, la restitution sans condition des restes des patriotes algériens qui sont entreposés dans les musées de France et de Navarre, C’est aussi la mémoire constituée par toutes archives qui contribueront certainement à la sérénité des relations , c’est enfin cette diaspora trait d’union qui peut être un vecteur de stabilité et vivification de la langue dans une acculturation apaisée Un signe fort et symbolique serait celui de la mise en place d’une grande bibliothèque numérique qui contribuerai ce faisant à l’apaisement des mémoires, par la restitution sous une forme ou une autre des fonds d’archives .

    Souvenons nous ! Quand Mitterrand a inauguré la Bibliothèque d’Alexandrie, les députés égyptiens anglophones qui se sont fait traduire son discours l’ont acclamé debout Pour rappel il faut bien le dire que l’armée d’invasion a brûlé en 1837 la bibliothèque de Sidi Hammouda Constantine et comme rapporté par Adrien Berbrugger : « chaque soldat voulait avoir «son Coran» et que faute de bois, on allumait le feu avec les ouvrages. » .Dans le même ordre du plaidoyer il est utile de rappeler qu’un matin de juin 1962 , le cadeau de l’OAS a pris la forme d’un gigantesque incendie. Ce furent 600.000 ouvrages de la Bibliothèque d’Alger dont certains uniques, qui furent dévor és par le feu.

    Si on y ajoute la mise en place d’une présence culturelle digne de ce nom en France dans sa double dimension arabe et amazighe, rien ne s’opposerait alors de mon point de vue à l’acceptation par l’Algérie de donner la pleine mesure de son talent au sein de la Francophonie. Cependant et pour terminer la question qui se pose est la suivante : La francophonie devra t-elle continuer à être une sorte de « françafrique » par d’autres moyens ? Ou doit elle s’affranchir du passé pour aller vers l’universel ? De notre point de vue si elle veut perdurer la francophonie ne doit pas se départir de sa fonction culturelle qui devrait , sans condescendance, favoriser le dialogue des cultures qui peuvent s’exprimer en langue française tout en favorisant une altérité croisée par un accueil bienveillant des autres expressions linguistiques.

    Note

    1.Abdelkader Kherfouche http://orientxxi.info/magazine/l-heritage-colonial-de-la-francophonie,1356,1356

    2.Chems Eddine Chitour https://www.mondialisation.ca/francophonie-que-peut-faire-de-plus-lalgerie/5304176

    3.https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/25/macron-recoit-un-prix-quebecois-parodique-pour-ses-propos-sur-la francophonie_a_23394921/?

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Source : Blog du Professeur Chitour

    Tags : Afrique, France, françafrique, Francophonie, coloniaslime, colonisation, exploitation, spoliation, pillage, ressources naturelles, 

  • Sahara Occidental : L’intransigeance du Maroc menace toute la région (Ould Breidelleil)

    MOHAMED YEHDIH OULD BREIDELEIL : LA POSITION DU MAROC AU SAHARA OCCIDENTAL, SON INTRANSIGEANCE ET SON REJET DE TOUTE SOLUTION RAISONNABLE , MENACE TOUTE LA RÉGION .- INTERVIEW

    Dans un entretien exclusif avec le Département Recherche et Etudes du Comité de rédaction du Portail Diplomatique, le grand penseur Mohamed Yahdih Ould Breideleil a abordé les différents aspects du conflit au Sahara Occidental: Dangers découlant de l’intransigeance marocaine et de son rejet d’une solution pacifique au conflit; L’horizon étroit de la présence française au sahel ; Et les relations entre les peuples sahraoui et mauritanien.

    Mohamed Yahdih Ould Breideleil, grand écrivain et historien à dimension stratégique, ancien ministre mauritanien et homme politique chevronné, a écrit de nombreux ouvrages en arabe et en français sur les questions du monde arabe, du Maghreb et de l’Afrique, en particulier la région du Sahel.

    Ould Breideleil est l’un des pionniers de l’illumination intellectuelle qui a éclairé le paysage culturel et médiatique de la Mauritanie après l’indépendance. Il est également un penseur ascétique connu pour ses positions progressistes et son plaidoyer pour les questions de libération.Il est diplômé de l’École supérieure de journalisme de la ville française de Lille….

    Pour lire l’integralit » de l’interview : Akhbar Nouadhibou

    Source : adrar.info 

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Mauritanie, Sahel, Maghreb,

  • Eindhoven : le coronavirus a ravivé la question des cimetières musulmans

    Selon le site ed.nl, la municipalité d’Eindhoven veut fournir des droits de sépulture définitive à ses cimetières conformément au précepte islamique. C’est ce que le Conseil de la ville de Denk Eindhoven demande au maire et aux conseillers municipaux.

    L’une des conditions d’une tombe islamique est que le défunt puisse y rester pour toujours. Jusqu’à présent, cela n’a été possible qu’à Nuenen, Utrecht et Almere aux Pays-Bas. Denk veut savoir si Eindhoven veut rendre possible les droits d’inhumation définitifs sur les cimetières municipaux.

    Le trafic aérien a été arrêté

    Les questions du conseil municipal sont liées à la situation du coronavirus. Au cours des premiers mois de la pandémie, le trafic aérien vers la Turquie et le Maroc s’est arrêté et il n’a pas été possible de rapatrier les musulmans décédés aux Pays-Bas vers le Maroc ou la Turquie.

    Des musulmans de partout aux Pays-Bas ont alors fait appel au cimetière Nuenen Oude Landen. Au total, 43 musulmans y ont été enterrés cette année, contre douze en 2018 et huit l’année dernière. La plus grosse congestion sur Oude Landen est désormais terminée après l’ouverture du trafic aérien, selon le manager Berry Leurink.

    Plus de jeunes

    Denk signale que de plus en plus de jeunes d’Eindhoven aux origines multiculturelles veulent être enterrés dans la ville. Le parti veut savoir si la municipalité est prête à assumer les coûts supplémentaires que les musulmans encourent pendant les périodes corona s’ils veulent enterrer leur défunt en dehors d’Eindhoven. Et si la municipalité veut aider à payer si les musulmans enterrés à Eindhoven sont transférés dans un endroit où les droits d’inhumation éternels peuvent être obtenus.

    Eindhoven a quatre cimetières municipaux: le cimetière du district de Woensel et Oude Toren à Woensel et sur l’Achterbeekseweg au même endroit Roostenhof (catholique) et Stratum (général). Par défaut, la commune ne répond pas aux questions du conseil avant que B et W y aient répondu en conseil.

    Tags : Pays Bas, Maroc, Turquie, cimètiere, tombe, enterrement, Islam, musulmans, Denk, Eindhiven, rites islamiques, coronavirus, covid19,

     

  • Développement du gaz naturel et de l’énergie en Afrique subsaharienne

    À la fin des années 80, l’humanité a réalisé que le développement social et les activités économiques traditionnelles avaient conduit à des inégalités croissantes dans le monde et à une dégradation progressive de l’environnement. Dans ce contexte, la Commission internationale des Nations unies sur l’environnement et le développement a élaboré en 1987 les principes du développement durable, qui ont été adoptés par la communauté mondiale lors de la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement cinq ans plus tard. Depuis lors, des mesures ont été prises au niveau international et national pour suivre ces principes, mieux connus sous l’acronyme ESG – Environnemental, Social, Gouvernance.

    Par Dimitri de Kochko*

    Bien que l’interprétation de l’ESG soit actuellement large, sa base formelle peut être considérée comme les objectifs de développement durable des Nations unies. En 2016, Les Nations unies ont élaboré un programme visant à atteindre 17 objectifs de développement durable d’ici 2030, dans le but général d’éradiquer au maximum la pauvreté, les inégalités et les dommages environnementaux.
    En même temps, les questions énergétiques, comme l’a fait remarquer Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie , sont inextricablement liées à la plupart des objectifs de développement durable – de l’amélioration de l’accès à l’électricité à des combustibles de cuisson plus propres, de la réduction des subventions énergétiques à la réduction de la pollution atmosphérique.

    6% de l’énergie mondiale pour 17% de la population

    Ce n’est donc pas une coïncidence si tous les pays africains ont adhéré à la fois au programme de développement durable des Nations unies et à l’accord de Paris sur le climat. L’Afrique, qui abrite 17 % de la population mondiale, est le continent le plus pauvre en énergie, ne représentant que 5,9 % de l’approvisionnement total en énergie primaire du monde (AIE : Bilans énergétiques mondiaux 2020. Juillet 2020). Aujourd’hui, environ 640 millions d’Africains – près des trois cinquièmes de la population totale – n’ont pas accès à l’électricité. Selon la Banque africaine de développement (groupe de la Banque africaine de développement), la pauvreté énergétique réduit la croissance du PIB de l’Afrique de 4 % par an.

    La situation la plus grave se trouve en Afrique subsaharienne, où le taux moyen d’électrification des ménages est de 42 %, alors que 595 millions de personnes, soit 55 % de la population, n’ont toujours pas accès à l’électricité de base (Dr Fatih Birol, Mouhamadou Makhtar Cissé. L’énergie peut aider l’Afrique à se remettre de la pandémie et de la récession (26 juin 2020). C’est inacceptable.

    La dépendance du bois de chauffage

    Un autre grand défi pour l’Afrique est l’extrême dépendance énergétique de la production et de la consommation de biocarburants (principalement le bois de chauffage). Ainsi, les biocarburants représentent plus de 45 % de l’approvisionnement énergétique total, contre 9 % en moyenne dans le monde. Par exemple, dans le plus peuplé des pays du continent, le Nigeria, malgré son abondance d’hydrocarbures et de sources d’énergie renouvelables, plus de 60 % de la population n’est pas connectée au réseau national et environ 112 millions de personnes dépendent uniquement du bois comme combustible. (Selon l’AIE : Bilans énergétiques mondiaux 2020. Juillet 2020).

    Ce bouquet énergétique a un impact anthropique important sur l’environnement et la faible empreinte carbone du continent n’est liée qu’à la consommation énergétique par habitant extrêmement faible de l’Afrique.

    Afrique du sud : centrales au charbon, pollution et pénurie

    La République d’Afrique du Sud (Afrique du Sud), l’une des plus grandes économies régionales, est représentative à cet égard. L’Afrique du Sud produit 31 % de l’électricité africaine et 54 % de l’énergie produite par l’Afrique subsaharienne. Environ 95 % de ses besoins en électricité sont couverts par la société publique sud-africaine à intégration verticale Escom.

    Selon le rapport annuel de l’Escom pour 2019, 91,4 % de la production d’électricité de l’entreprise provient de la production d’électricité au charbon. Selon le rapport de l’expert britannique Mike Holland, la pollution de l’air provenant des centrales électriques au charbon d’Escom provoque chaque année des dizaines de milliers de cas de bronchite et d’asthme chez les adultes et les enfants en Afrique du Sud.

    Dans le même temps, l’Afrique du Sud souffre depuis plusieurs années d’une pénurie d’énergie, qui a entraîné de graves pannes d’infrastructures et de ménages, ainsi qu’une récession économique prolongée. Cela est dû à la fois à l’épuisement des gisements existants d’anthracite de qualité et à l’insuffisance des investissements dans la modernisation des capacités de production. Ce dernier problème est principalement dû au désintérêt des investisseurs étrangers à investir dans une industrie qui subit une pression généralisée en raison de son empreinte carbone.
    N’y a-t-il vraiment aucune issue ?

    L’énergie verte suffira-t-elle ?

    On parle maintenant de la nécessité de développer l’énergie verte en Afrique – principalement la production d’énergie solaire et éolienne. C’est vrai, mais tant que nous constatons la variabilité de la production d’énergie à partir de sources renouvelables, et qu’elles ne peuvent pas concurrencer l’énergie conventionnelle au coût du kilowatt/heure. Face à l’extrême pauvreté de la population africaine et aux mesures de relance budgétaire limitées dont disposent les budgets du continent, cela devient un problème. Pourtant, de très importantes réserves de gaz naturel ont été découvertes dans le sud-est de l’Afrique. Ainsi, au Mozambique voisin, selon la société de recherche industrielle Rystad Energy, les réserves de gaz actuellement récupérables sont de 3,6 milliards de barils d’équivalent pétrole (environ 612 milliards de m3).

    Le gaz est là mais pour qui ?

    Compte tenu des importants investissements non seulement dans la production de gaz dans le pays, mais aussi dans les infrastructures (projet de construction d’un consortium dirigé par l’usine française de liquéfaction à double flux Total d’une capacité totale de 13,1 millions de tonnes par an), Rystad Energy prévoit que la production de gaz naturel du Mozambique d’ici 2039 sera de 347 milliards de m3 et que le pays deviendra le plus grand producteur de gaz en Afrique avec un coût de production d’environ 6 dollars par millier de pieds cubes (92,9 m3). Dans le même temps, il est prévu d’orienter la majeure partie de la production de gaz vers les marchés d’Europe et d’Asie du Sud-Est, plutôt que vers le marché intérieur africain.

    Toutefois, étant donné le développement de la production de gaz dans le pays voisin, l’Afrique du Sud a la possibilité de convertir une partie de ses capacités de production au gaz (On peut être sûr que des investissements étrangers seraient disponibles pour de tels projets). Cela peut aider à résoudre les problèmes énergétiques de l’Afrique du Sud et, grâce à la coopération au sein du Southern African Power Pool (SAPP), de tous les pays de la région d’Afrique australe. Il s’agit de stimuler la croissance économique et la création d’emplois en Afrique du Sud. Outre sa nature purement économique, le gaz peut améliorer considérablement la situation environnementale de la région. Après tout, les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques à gaz sont deux fois moins élevées que celles des centrales au charbon.

    Comme le fait remarquer Bobby Peek, environnementaliste sud-africain bien connu et directeur de la Fondation GroundWork, “Nous devons … assurer une transition équitable de l’énergie du charbon, qui tue les gens, et veiller à ce que les personnes qui n’ont pas accès à l’énergie actuellement aient accès à une énergie propre et saine. Nous devons également commencer à démanteler les centrales électriques au charbon polluantes et soutenir la création d’une nouvelle industrie électrique plus propre, plus saine et plus efficace sur le plan énergétique. Ne manquons pas cette occasion unique de créer une énergie plus saine pour des gens plus sains, pour une Afrique du Sud plus saine” .

    Au siècle dernier, le gaz a contribué à l’amélioration économique et écologique de l’Europe

    Dans les années 70-80 du siècle dernier, le passage progressif à la production d’électricité à partir du gaz a contribué à la modernisation des économies européennes et à une amélioration significative de leur écologie. Depuis lors, la tendance est mondiale. Selon les estimations des experts du Forum des pays exportateurs de gaz (FEG), d’ici 2050, la demande mondiale d’énergie augmentera de près de 30 %. Dans le même temps, le gaz naturel sera la seule ressource d’hydrocarbures qui fera passer sa part dans le bouquet énergétique mondial de 23 % à 27 % d’ici 2050, surpassant le charbon à la fin de 2020 et égalant le pétrole à la fin de la période de prévision.

    On peut également être d’accord avec les participants au sommet de la FEG, tenu en novembre 2019 à Malabo, en Guinée équatoriale, qui ont spécifiquement noté dans la déclaration finale que le gaz naturel devrait être au cœur du secteur énergétique africain, contribuant à son progrès conformément au concept de développement durable, pour surmonter la pauvreté énergétique et aider à combattre les émissions de CO2.

    Trop souvent dans l’histoire de l’humanité, l’accès à une énergie fiable et abordable a été un privilège pour quelques-uns, alors qu’il devrait être un droit fondamental pour tous.



    Répartition des incidences par centrale

    En utilisant les méthodes décrites ci-dessus, en tenant compte de la variation des émissions de polluants de chaque centrale, et la variation de la nocivité pour la santé des émissions de PM2,5, SO2 et de NOx respectivement, la charge totale estimée pour la santé décrite dans le tableau a été répartie entre les différentes centrales électriques.
    Il convient de noter que l’attention a été portée sur la formulation des impacts, en particulier pour la mortalité, où il est fait référence à des “décès attribuables par équivalence” plutôt qu’à une mortalité simplement en référence aux arguments du Comité de la santé du Royaume-Uni sur la question des “décès”, à la suite des effets des polluants atmosphériques (COMEAP) 13. Une référence aux “décès” pourrait signifier qu’un certain nombre de personnes spécifiques, et que seules ces personnes sont concernées, et peut-être même que ces individus seraient traçables. Le point de vue du COMEAP, partagé ici, est que la pollution de l’air agit aux côtés d’un certain nombre d’autres agents pour avancer l’heure du décès.

    Un individu dont la cause de décès est attribuée à une “maladie cardiovasculaire” aurait probablement développé cette maladie en raison de l’exposition à un certain nombre de facteurs de stress, notamment la pollution de l’air, le tabagisme, le régime alimentaire, le manque d’exercice physique approprié, etc. Le COMEAP a conclu que le nombre total de personnes susceptibles d’ être touchées par la pollution atmosphérique d’une manière ou d’une autre serait plus important que le nombre estimé de décès mais que l’estimation indiquerait une mortalité “en équivalence” due à la pollution de l’air.

    Sur l’auteur : Le Dr Michael Holland a participé à la quantification des impacts de la pollution de l’air des systèmes électriques depuis 1990, lorsqu’il a travaillé au cœur de l’influent projet CE-États-Unis d’étude sur les cycles des carburants financé par la Commission européenne, les États membres de l’UE et les États-Unis Département de l’énergie. Après l’achèvement de l’étude initiale en 1995, ce travail s’est poursuivi en Europe comme étude externe jusqu’en 2005. Depuis 1996, M. Holland a fourni une étude coûts-avantages sur l’analyse de la qualité de l’air et des politiques industrielles pour diverses organisations, y compris les gouvernements du Royaume-Uni, de la France, de la Suède, de la Chine et d’un certain nombre d’autres pays, ainsi que pour l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) et la Banque mondiale.



    *Dimitri de Kochko est journaliste indépendant, spécialiste des questions économiques et des relations internationales.

    Source : Afrique-Asie, 3 oct 2020

    Tags : Afrique subsaharienne, energie, électricité, charbon, gaz naturel, 

  • Guterres : Le Maroc restreint le mouvement de la MINURSO au Sahara Occidental occupé

    Alors qu’il a exprimé sa satisfaction par rapport à la liberté de mouvement dont jouit la MINURSO, le secrétaire général de l’ONU a critiqué son manque d’accès avec les inteerlocuteurs dans les villes sahraouis occupées par le Maroc.

    « A l’est du mur de sable ou dans les camps de réfugiés situés à proximité de Tindouf, le personnel humanitaire de la MINURSO et des Nations Unies a conservé un accès sans entrave aux réfugiés et aux autres interlocuteurs locaux et internationaux. La Mission a continué de renforcer ses capacités d’analyse et d’alerte rapide en surveillant les informations tirées des médias sociaux ou, à Tindouf, provenant des communautés locales, en plus de celles fournies par les médias grand public ». a affirmé le Chef de l’ONU dans son dernier rapport sur la situation au Sahara Occidental et l’activité de la mission onusienne qui y opère.

    Ce n’est pas le cas dans le paragraphe 55, où il indique qu’à cause du « manque d’accès à des interlocuteurs locaux à l’ouest du mur de sable, la Mission a eu des moyens très limités de recueillir de manière indépendante des informations fiables sur la situation ainsi que d’évaluer l’évolution de la situation dans sa zone de responsabilité et d’en rendre compte ».

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, Antonio Guterres, Conseil de Sécurité, société civile sahraouie, liberté de mouvement, interlocuteurs, 

  • La Françafrique est-elle enterrée?

    Hollande, la Françafrique et la crise !

    par Kamal Guerroua*

    La Françafrique est-elle enterrée? Le rêve de «l’Afrique sans la France», tel que conçu par l’intellectuel centrafricain Jean-Paul Ngoupandé dans un ouvrage portant le même nom (Albin Michel éditions, 2002) serait-il possible ? Il serait presque une utopie ou une chimère d’y croire.

    Et pourtant son annulation est l’une des trente propositions ayant permis à François Hollande d’accéder au palais de l’Elysée en mai 2012 ! En réalité, cette Afrique en pleine effervescence, militarisée à outrance, appauvrie et dessaisie de ses richesses est victime de ses contradictions historiques et la France y est liée tantôt par intérêt stratégique tantôt par esprit de grandeur et d’hégémonie sous couverture humanitaire. Les leaders des Etats africains postcoloniaux étaient, dès le sommet d’Addis-Abeba en 1963, lequel fut à l’origine de l’instauration de l’organisation de l’unité africaine (O.U.A), ancêtre de l’union africaine (U.A) actuelle très naïfs comme l’a bien analysé le Dr Tlemçani. Car, penser à une unité «formelle» sans une vision globale d’avenir ni un regard clairvoyant sur les rapports à entretenir avec l’ex-puissance colonisatrice est un saut dans l’inconnu. De même, ne pas résoudre les problèmes des frontières hérités de la période coloniale ni pouvoir désamorcer à temps les bombes à retardement des complexités ethniques, tribales et religieuses qui sapent le continent noir en cimentant la citoyenneté au cœur des naissants Etats-Nations fut une erreur fatale qui ne pardonne jamais en ces temps incertains de la mondialisation-laminoir. L’opération militaire Sangaris menée en décembre dernier par la France en Centrafrique en est un cas de figure qui prouve, à lui seul, la quadrature du cercle dans laquelle s’embourbent et les Etats africains et l’ancienne métropole.

    En effet, un pays comme la Centrafrique qui dort dans le ventre de l’Afrique, déstructuré, infesté par des milices armées jusqu’aux dents, gagné par des bisbilles ethniques, rongé par la rouille des pronunciamientos et des coups de force, sans aucune assise institutionnelle viable (armée et forces de l’ordre) est on ne peut plus un casse-tête troublant pour la métropole parisienne qui en avait fait, depuis l’ère de la décolonisation, avec la plupart des pays du Sahel, un point de mire et un terrain d’essai de ses stratégies d’influence dans la région. Bien que les réalités sociopolitiques africaines soient différentes les unes des autres, elles se rangent toutefois sous un dénominateur commun : l’instabilité politique. La Centrafrique en est une. Rien à avoir avec le spectre de la guerre malienne où le syndrome Sanogo, du nom de ce fameux capitaine ayant renversé par un coup d’Etat militaire le président Amadou Toumani Touré en mars 2012 compose, nonobstant tous les aléas, une équation aux contours bien gérables. Car, quoiqu’envahi dans sa partie nord par des groupuscules d’A.Q.M.I et des rebelles Touarègues d’ Azawad, le Mali reste relativement sécurisé dans sa partie sud. En plus, il dispose d’un semblant d’Etat sur lequel, le cas échéant, les forces françaises pourraient s’appuyer pour pousser dans ses derniers retranchements la nébuleuse intégriste. La curée anarchique des islamistes au nord fut, il est vrai, pour l’Hexagone le fil curseur pour une lecture objective des rebondissements pouvant avoir lieu bien après. A proprement parler, l’opération  » Serval « , en dépit de sa complexité pratique (les forces françaises ont mené des attaques du type asymétrique sans ennemi réellement identifiable sur le terrain), s’est avérée, à la longue, tactiquement jouable (objectifs clairs, soutien citoyen), politiquement justifiable (combattre l’intégrisme), et pratiquement explicable même si elle s’est déclenchée dans le sillage de l’intervention critiquée de Nicolas Sarkozy en Libye contre les milices d’El-Gueddafi dans le contexte fort confus du printemps arabe. Laquelle opération a, du reste, donné à l’époque une impression de « replay de scénarios interventionnistes aux relents néocolonialistes ». En revanche, le cas de la Centrafrique est problématique, l’opération militaire  » Sangaris  » est une plongée dans le chaos, l’opinion publique hexagonale n’y distingue pas clairement les belligérants. Les rebelles de Séléka, ces guerriers déjà invétérés au Darfour (Soudan) et au Tchad (20 000 éléments environ) qui ont mis à la porte fin mars un certain François Bozizé, lâché, atrophié, peu ou prou estimé, encore moins soutenu par l’Elysée n’affichent pas, quant à eux, un profil bien discernable (coalition de factions hétéroclites).

    En fait, ceux-ci furent déjà aux portes de la capitale Bangui dès le début mars sans que l’U.A ou la France ne bougent le petit doigt. Bozizé aux abois a beau crier au secours, à l’Elysée pas âme qui vive, ses murs n’ont cette fois-ci, paraît-il, pas d’oreilles ! Hollande boude, raccroche ! Peine perdue pour le leader centrafricain puisque le locataire de l’Elysée n’est pas du tout prêt à se scinder en deux fronts (Mali et Centrafrique). En plus, en ce moment très dur des vaches maigres, la France craint les folies budgétaires, se serre la ceinture et le président  » normal  » a d’autres chats à fouetter : un front social sur le qui-vive, le chômage massif (en effet, une simple annonce par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault d’une inversion de la courbe du chômage 20 500 de demandeurs d’emploi en moins au mois d’octobre dernier a emballé, chose étonnante, médias et classe politique compris), la crise des banlieues (le climat d’insécurité et les règlements de compte à Marseille), la montée dans les sondages du front national de Marine le Pen en perspective des municipales et des européennes prochaines ainsi que, cerise sur le gâteau, une impopularité présidentielle inquiétante qui fait tache de l’huile, du jamais-vu dans l’historique de la V république! La seule solution d’urgence à portée de main : temporiser, tergiverser, attendre que le brouillard se dissipe pour y voir clair. Bref, gagner du temps ! Une rengaine peu commode devenue style de gouvernance chez Hollande. Cinq mois plus tard, la situation est allée de mal en pis, Bangui suffoque sous la violence. Mise à sac, pillée, vandalisée, elle s’est transformée en un théâtre de lynchages publics, de tueries et de conflits confessionnels entre chrétiens et musulmans.

    L’Etat centrafricain ou ce qui en reste est à terre, Bozizé prend la fuite, le désordre y règne ! La France des  » droits de l’homme  » ne peut pas se taire, elle est là pour assumer sa responsabilité historique et renouer avec cette vieillotte politique de la Françafrique. Intervenir pour des raisons humanitaires est plus qu’une obligation, c’est un devoir ! En chef guerrier, Hollande tranche cette fois-ci, retrousse les manches et mobilise les troupes. Mais avant de s’y aventurer, un point d’orgue est nécessaire : il va falloir convaincre une opinion publique sceptique, peu enthousiaste et, plus qui est, touchée par les effets de la crise de l’urgence et du bien-fondé d’une telle campagne militaire. Avantage de taille à son actif, le président français bénéficie du soutien inconditionnel de toute la classe politique. Reste à déterminer toutefois le coût de la guerre, sa durée, ses implications et ses retombées immédiates puisque même sous mandat de l’O.N.U, l’intervention n’attire pas grand monde, les pays européens et les alliés stratégiques (Etats Unis et Angleterre) se contentent de regarder le spectacle depuis les tribunes alors que l’armée française est au front : première moisson de la guerre, deux soldats tués le 10 décembre dernier mais à côté de ce décompte macabre, le président Obama fait un clin d’œil généreux à Paris et touche au porte-monnaie : 60 millions de dollars sont alloués à l’opération par l’Oncle Sam qui s’ajoutent aux 40 millions du mois de novembre dernier.

    Du retour des obsèques de Mandela , Hollande fait escale en Centrafrique, rend hommage aux deux soldats tués et rencontre le vice-président Michel Djotodia, chef des rebelles de sélékas qui s’est autoproclamé président dès la chute de Bozizé. La réalité du terrain va de soi, une situation humanitaire qui laisse à désirer, un pays retourné en champ miné, à l’aspect d’un capharnaüm à ciel ouvert : le haut-commissariat aux réfugiés des nations unies (H.C.R) tire la sonnette d’alarme, environ 935 000 personnes sont déplacées et plus de 510 000 hébergées à la capitale. En conséquence de quoi, le rêve d’une intervention courte et sans grands frais s’évanouit, le  » timing  » qui a été fixé à 5 mois au départ pourrait bien se rallonger davantage. Dans l’espoir d’organiser des élections présidentielles avant 2015, les 1600 soldats français déployés, un nombre moins important par rapport au Mali (environ 4500) seraient confrontés selon beaucoup d’analystes à une configuration de terrain beaucoup plus complexe que celle au Nord du Mali. La guerre urbaine ou les guérillas des rues sont très difficiles à maîtriser, les missions de ratissage portent des risques majeurs, les rivalités interethniques nécessitent une présence pérenne. En ce sens, débusquer les milices qui sévissent dans un milieu quasiment tropical prend du temps et coûte des énergies et des moyens énormes. Ce qui contraste avec la topographie désertique du Mali, caractérisée par des étendues vastes et vides dans lesquelles les moindres agissements ou mouvements des djihadistes d’A.Q.M.I sont faciles à repérer. L’ennemi à abattre serait plus efficace dans les broussailles que dans un désert. Une telle différence ne saurait qu’alourdir le bilan des pertes humaines (déjà 2 soldats tués le 10 décembre dernier comparativement au 7 tués depuis le 11 janvier au Mali), cependant, le ministre de la défense Jean-Yves le-Drian relativise ce tableau pessimiste et renvoie ses détracteurs aux faux pronostics déjà projetés avant la guerre au Mali. Une première grande tâche se profile : les milices devraient être désarmées et démantelées. Compter sur la mission internationale de soutien à la Centrafrique (M.I.S.C.A) serait sans effet immédiat. Peu pointé du doigt que dans l’opération  » Serval « , Hollande craint l’enlisement dans le bourbier centrafricain, c’est une guerre intestine inextricablement confuse qui non seulement appelle à  » une pacification  » d’urgence mais aussi et surtout à une restrucuration voire à une refondation d’un Etat déficitaire, la mise en place de mécanismes de gouvernance démocratiques efficaces et la garantie de l’alternance, un long chemin ! L’enjeu est d’autant plus colossal que l’U.A devrait, elle aussi, s’engager sur le fond du problème. C’est en vérité la mission que devraient s’assigner déjà au départ les démocraties occidentales avant que le feu prenne racine dans la maison africaine!

    Au travers le prisme des exemples ivoirien avec Gbagbo, malien et centrafricain pour n’en citer que trois de ces dernières années, l’Afrique a donné l’image peu reluisante d’un continent sous tutelle, défait, incohérent, incapable de se prendre en charge, assurer sa sécurité et venir en aide à des populations au bord du désespoir. Or, la mémoire d’un géant comme Mandela (1918-2013) est là vivante, féconde et jaillissante pour confirmer que les africains sont aussi des artisans de miracles ! Aujourd’hui, la leçon à retenir des bouleversements du monde est que les leaders africains ne peuvent guère s’attendre à ce que des panacées universelles viennent de l’extra-muros, d’amples priorités doivent être accordées au développement national, à la relève intergénérationnelle et à la démocratie participative ! Par ailleurs, sur le plan médiatique, toutes les épithètes tombent d’un seul coup : génocide, tragédie, chaos. D’un côté, on assimile le Centrafrique au Mali, d’un autre, on y voit le fantôme du génocide interethnique du Rwanda entre les hutu et les tutsi qui date de 1994. Un conflit que, il faut bien le rappeler, la France s’était peu engagée à résoudre. Le Centrafrique est un pays anéanti qu’il faudrait ressusciter de ses cendres et remettre en ordre afin de permettre aux deux communautés chrétiennes et musulmanes de vivre en osmose, ce qui prendrait peut-être beaucoup plus du temps qu’il n’y paraît à priori. Et sûrement qui dit temps, dit logistique, moyens financiers, plans à moyen et à long terme. Comment réunir tous ces ingrédients alors qu’à l’autre bout du miroir, l’orthodoxie libérale a du mal à s’enraciner dans une France accrochée au social et aux idéaux de l’Etat-providence, où les réformes ne mènent pas nécessairement aux réussites économiques, où les ondes du tourbillon de la zone euro commencent à s’y faire ressentir. La majorité de gauche au pouvoir fissurée et déchirée en interne est tenue à la gorge par l’imminence des échéances électorales où elle n’attend pas vraiment récolter l’assentiment populaire dans une France qui, effets de crise obligent,  » se droitise  » davantage, et où les slogans  » lepinistes  » gagnent sérieusement du terrain. Profitant de cette aubaine, Sarkozy tente  » un come-back  » discret après le non-lieu obtenu in extremis dans l’affaire d’  » abus de faiblesse  » concernant la milliardaire Bettencourt. Dernièrement même, il a posé devant Hollande au stade de Soweto en Afrique du Sud et a multiplié des allusions et des déclarations à l’emporte-pièce à l’encontre des cadres de l’U.M.P (union pour le mouvement populaire), formation plus que jamais divisée (Copé-Fillon) sur fond de l’échéance présidentielle de 2017 ! A l’extrême, Jean-Luc Mélenchon, le leader du front de gauche crie, quant à lui, du haut de son piédestal d’eurosceptique et d’activiste anti-capitaliste convaincu sur tous les toits son ras-le-bol en galvanisant les foules pour l’avènement d’une VI république et aussi pour une révolution fiscale où les pauvres auront pleinement leur place. Sans l’ombre d’un doute, sous une grille de lecture semblable, la guerre en Centrafrique est une boîte à fantasmes mais aussi une source de bien mauvaises surprises dont il faudrait bien savoir pour la gauche hexagonale en tirer les dividendes à moindres frais. L’héritage colonial de la Françafrique, quoique avantageux à bien des égards pour l’ex-puissance coloniale, pèse d’un poids lourd sur une réalité française faite aujourd’hui de crispations, d’austérité et de polémiques. Serait-ce alors le début de la fin de la Françafrique?

    * universitaire

    Source : Le Quotidien d’Oran

    Tags : Afrique, France, françafrique, impot colonial, spoliation, pillage, colonialisme, colonisation,