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  • L’Algérie entre Moscou et Washington

    C’est le chassé-croisé des dirigeants des deux grandes puissances militaires au monde à Alger ! Tant mieux si notre pays commence à sortir la tête de l’eau après une longue période d’hibernation diplomatique à cause de ses troubles politiques dans le sillage de la chute du régime de Bouteflika. Que deux hauts responsables de la défense de la Russie et des Etats Unis arrivent successivement chez nous est tout sauf une banalité.

    Mardi le Chef d’Etat-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chengriha a reçu Dmitri Shugaev Directeur du Service fédéral de coopération militaro-technique de la Fédération de Russie, accompagné d’une forte délégation d’experts. Partenaire historique et traditionnel de l’Algérie en matière de défense et d’armement, la Russie est considérée en Algérie et à juste titre, comme un pays «ami». Une amitié qui ne s’est jamais démentie mis à part un petit nuage passager en 2008 quand la Russie nous avait fourgué des MIG défectueux.

    Pour le reste, les courbes diplomatiques et stratégiques d’Alger et de Moscou se sont toujours croisées. Tel n’est pas tout à fait le cas des Etats Unis bien que les deux pays soient liés par un partenariat stratégique notamment dans le domaine de la lutte anti-terroriste. Mais au Maghreb, le cheval de Troie des Américains c’est le royaume du Maroc qui ne refuse absolument rien à l’Oncle Sam. Mais en parfaits pragmatiques, les Etats Unis ont surtout des intérêts à défendre et pas des amis à chérir.

    En l’occurrence, l’arrivée aujourd’hui à Alger du chef du Pentagone Mark Esper, pour une visite en Algérie, première du genre depuis quinze ans, (Donald Rumsfeld en 2006) suppose que les Américains ont jugé très utile de se rapprocher d’Alger.

    Sous la formule aussi vague que passe-partout d’ «approfondir la coopération avec l’Algérie sur des questions clés de sécurité régionale, comme la menace posée par les groupes extrémistes», se cache une volonté de peser sur le cours des événements au Maghreb et au Sahel. Sans doute que les Américains n’apprécient pas l’installation des forces russes en Libye et verraient d’un très mauvais œil la perspective de l’installation d’une base militaire au pays de feu Kadhafi. Pas plus qu’ils ne soient rassurés par le forcing de leur ennemie juré la Chine qui est bien lancée dans son «Safari» aux quatre coins de l’Afrique.

    Le chef du Pentagone qui arrivera aujourd’hui de Tunis avant de rejoindre demain Rabat depuis Alger, cherche sans doute des appuis à la stratégie américaine dans la sous-région. Le fait est que Mark Esper va avoir des entretiens avec les chefs d’Etats des trois pays pour tenter de tirer le Jackpot de sa virée maghrébine.

    Mais si le soutien de la Tunisie politiquement et économiquement convalescente, et celui du Maroc «partenaire traditionnel» lui sont acquis, rien n’est moins sûr pour l’Algérie dont l’agenda diplomatique n’est pas conforme à l’«American way» notamment au Moyen Orient. Il va sans dire que, pour le président Tebboune ces prestigieux invités russo-américains apportent de précieux dividendes en interne au-delà de leur dimension géopolitique.

    Imane B

    L’Est Républicain, 1er oct 2020

    Tags : Algérie, Etats-Unis, USA. Pentagone, Sahel, terrorisme, sécurité,

  • Algérie : Le PT secoué par un vent de fronde

    Un vent de fronde souffle chez Louisa Hanoune: Démissions en cascade au Parti des Travailleurs

    Parce qu’ils estiment que « le parti n’appartient plus à la base militante », et qu’ils déplorent « un gel de leurs activités partisanes depuis près de deux ans », des membres du bureau politique et du comité central du parti des Travailleurs ont annoncé hier leur démission. Pour ce qui le concerne Smain Kouadria, membres du bureau politique du PT, qui lancé cette information, dira qu’après avoir « gelé » ses « activités politiques » au sein du parti « depuis presque une année, j’ai décidé hier de déposer officiellement ma démission ».

    Interrogé sur les raisons de cette décision, M Kouadria soulignant que « cela fait 14 ans que mes collègues et moi sommes militants et dirigeants politiques au sein du PT », rétorquera que « les décisions politiques se prennent (à la direction) en restreint à Alger, sans débats ni consultations des structures politiques au niveau de la base ».

    S’abstenant de communiquer « plus d’informations pour le moment, car je n’ai pas envie de polémiquer avec eux », il dira que « chacun est libre de prendre la décision qui lui convient, mais personnellement et avec d’autres cadres du parti avons décidé de quitter le parti à l’amiable ». En outre, faisant faire part de la même démarche chez leurs collègues de Chlef, le syndicaliste indiquera que « d’autres démissions vont suivre dans plusieurs wilaya prochainement ».

    En effet, dans un communiqué daté du 29 septembre écoulé rendu public hier matin, les membres du comité central du PT pour son bureau de Guelma, ont fait part « aux militants et à la direction du parti » de leur « démission collective ».

    Ainsi, bien que ces derniers évoquent « des raisons personnelles », cependant dans leurs explications fournies, diront que cette décision intervient suite au gel depuis près deux années de leurs activités politiques ». « Un sujet qui devait être mis sur la table de la direction du parti bien avant mais nous avons préféré tempérer en raison de la situation sécuritaire de la secrétaire générale qui était en détention, et ce afin d’éviter toute interprétation mal fondée et malentendu ». « Aujourd’hui, poursuivront les rédacteurs du document, que la secrétaire générale a été mise en liberté et qu’elle a repris ses activités partisanes, nous déposons de manière officielle notre démission tant du comité central que des rangs du parti des Travailleurs ».

    Plus tard dans la matinée, ceux sont leurs collègues de Chlef qui annonceront leur retrait collectif. Eux, évoqueront des raisons d’ordre « organisationnelles et personnelles ».

    Lynda Naili

    Le Jour d’Algérie, 2 oct 2020

    Tags : Algérie, PT, Louisa Hanoune, fronde,

  • Tunisie : Couvre-feu réinstauré dans l’Est pour freiner le coronavirus

    Un couvre-feu a été réinstauré jeudi soir dans les régions côtières de Sousse et de Monastir, dans l’est tunisien, pour tenter de freiner la flambée de cas de coronavirus, qui menace de saturer les hôpitaux tunisiens.

    Les appels à prendre des mesures de prévention plus strictes se sont multipliés et les professionnels de la santé ont tiré la sonnette d’alarme, alors que le nombre de personnes en réanimation a atteint 87 sur 130 lits consacrés aux patients atteints du Covid-19, selon le ministère de la Santé.

    A partir de jeudi et pour quinze jours, la circulation est interdite dans la région de Sousse, dans le centre-est, de 20h00 jusqu’à 5h00 de matin, a indiqué le gouverneur dans un communiqué publié sur Facebook. Les fêtes et rassemblements dans les espaces publics sont interdits, ainsi que les chichas dans les cafés, précise ce communiqué.

    Dans la région voisine de Monastir, le couvre-feu est instauré de 20h00 à 6h00 du matin durant 15 jours également, selon un communiqué du gouverneur de cette région. Les marchés hebdomadaires resteront fermés pendant deux semaines, tout comme les salles de fêtes, salles de sport et boîtes de nuits. Le port du masque sera obligatoire dans les transports publics.

    La Tunisie enregistre environ mille nouveaux cas confirmés par jour actuellement, contre quelques dizaines au plus fort de la première vague au printemps, et le pays compte au total plus de 18.000 malades identifiés.

    Les décès, atteignant 265 selon un bilan publié mercredi, ont été multipliés par plus de cinq depuis la levée des restrictions et l’ouverture des frontières fin juin. Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi, arrivé au pouvoir en septembre, avait écarté la semaine dernière un nouveau confinement, appelant à respecter les gestes barrière.

    Le confinement imposé durant trois mois au printemps en Tunisie a frappé de plein fouet les nombreux travailleurs informels et mis un coup d’arrêt à une économie déjà fragile.

    Tags : Tunisie, Coronavirus, covid 19, confinement, déconfinement, 

  • Etats-Unis : Le face à face Trump-Biden, un échec

    Changements:
    COMMENTAIRE PAR FOUZIA MAHMOUDI

    Une majorité d’observateurs s’accordent à dire que le premier débat présidentiel entre le président sortant républicain, Donald Trump et son adversaire démocrate, l’ex-vice président Joe Biden a été un échec pour les deux hommes. La réactivité de Biden a été remarquée, alors que l’on s’attendait à voir le candidat démocrate bafouiller ou perdre ses mots, comme cela lui est souvent arrivé tout au long de sa campagne.

    Ainsi, Trump, qui a par ailleurs été testé, ainsi que son épouse, positif au Covid-19, qui espérait balayer son adversaire grâce à une stratégie brutale et sans concessions, se voit obligé d’attendre le prochain débat dans deux semaines pour tenter de prendre le dessus. Surtout que des voix s’élèvent pour un changement dans le déroulement des prochains face-à-face entre Trump et Biden.

    En effet, le président américain s’est dit jeudi opposé à un changement des règles pour ses prochains débats avec le candidat démocrate, après un premier duel télévisé chaotique. La commission chargée d’organiser les débats électoraux aux États-Unis a ainsi annoncé, il y a quelques jours, la mise en place de mesures additionnelles afin de «maintenir l’ordre» lors de deux prochains duels entre les candidats à la Maison-Blanche. «Pourquoi est-ce que j’autoriserais la Commission des débats à changer les règles pour les deuxième et troisième débats alors que j’ai facilement remporté le premier ?», a tweeté le président américain.

    Le locataire de la Maison-Blanche martèle, sans éléments concrets à l’appui, qu’il est sorti grand vainqueur de son affrontement avec son rival démocrate. «J’ai largement gagné le débat, selon une compilation de sondages etc.», a-t-il lancé sur son réseau social préféré, sans autres explications sur le «et cætera».

    Malgré ses tentatives répétées, Chris Wallace, le modérateur du premier débat, présentateur chevronné de Fox News, n’a pas pu empêcher le dialogue entre les deux candidats septuagénaires de virer à la cacophonie. «Je suis juste attristé par la manière dont la soirée s’est déroulée», a-t-il reconnu dans une interview au «New York Times». «Je n’aurais jamais pensé que ça déraillerait de cette manière».

    Les deux autres débats présidentiels sont prévus les 15 et 22 octobre, respectivement à Miami, en Floride et à Nashville, dans le Tennessee. Le vice-président républicain Mike Pence affrontera de son côté la colistière de Joe Biden, la sénatrice Kamala Harris, le 7 octobre à Salt Lake City, dans l’Utah. Trump, pour sa part, doit se ressaisir car les sondages continuent inlassablement de donner Biden vainqueur avec une large avance. L’une de ses seules chances aujourd’hui est de briller dans les deux débats qui restent, prouver à ses électeurs de 2016 qu’ils doivent continuer de le soutenir et convaincre ceux qui hésitent encore à le choisir pour quatre nouvelles années à la Maison-Blanche.

    Le Jour d’Algérie, 2 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden, face à face, élections, présidentielles,

  • Algérie : Combattre la violence et réinstaller l’autorité

    Le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre les bandes de quartiers a été adopté ce jeudi au sénat, quelques jours après son adoption par l’Apn. C’est l’une des toutes dernières étapes pour voir cette loi entrer en application sur le terrain. Une loi qui fera grandement changer le rapport de force dans la dure réalité de tous les jours. Une amère réalité qui a vu des bandes ultra- organisées dicter leur «loi» à des centaines de familles.

    Armées de différentes et dangereuses armes blanches et opérant en bandes, ils ont mis la main sur les parkings, les espaces des cités et même décrété des couvre feu à des familles entières, obligées de se fermer à double tour dès la fin de la journée, pour ne sortir qu’une fois le soleil bien levé. Une vie de peur et d’appréhension qui a paralysé des cités entières, impuissantes de toute action, y compris de porter plainte contre ces voyous sans foi ni loi.

    Le ministre de la justice tout en reconnaissant l’ampleur prise par ce phénomène, avait déclaré devant les députés que l’élimination de ce phénomène «exige la mise en place d’un cadre juridique spécifique de prévention contre les bandes de quartiers qui ont créé un climat de terreur et d’insécurité chez les citoyens, du fait de la violence et des agressions à l’arme blanche par des bandes criminelles constituées dans les cités».

    Cette nouvelle forme de criminalité, avait-il encore ajouté «a connu un pullulement, particulièrement dans les grandes villes, la législation nationale en vigueur ne couvrant pas toutes les formes de cette criminalité».

    Ce vide juridique, aujourd’hui comblé, permettra aux forces de l’ordre de mieux appréhender le phénomène et pouvoir y lutter avec une plus grande efficacité, d’autant plus que les membres de ces groupes ne pourront plus bénéficier de la grâce, qu’ils avaient mise à profit, à chacune de leur sortie de prison écourtée pour asseoir encore davantage leur main mise sur les paisibles citoyens, assimilant pour beaucoup d’entre eux cette grâce à une sorte d’impunité.

    Les très sévères peines, contenues dans la nouvelle loi, feront changer grandement les choses, et permettront de voir la peur changer de camp. Et surtout de voir enfin les citoyens reprendre possession de leurs quartiers et enfin mener une vie paisible où leurs enfants retrouveront la joie de vivre et le droit de grandir dans un environnement sain et loin de cette peur qui était exercée sur eux tout au long de l’année.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 3 oct 2020

    Tags : Algérie, criminalité, crime, délinquence, gangs,

  • Visite du chef du Pentagone à Alger : Une escale imposée par les évolutions dans la région

    Le choix de ne pas s’impliquer militairement et sa volonté de promouvoir la résolution des conflits par le dialogue et la négociation jouent en sa faveur et octroie à l’Algérie une place de choix dans le rééquilibrage géostratégique dans la région. Longtemps en berne, la diplomatie algérienne tend à retrouver ses marques sans pour autant avoir, en aucun moment, dérogé à ses fondamentaux.
    Le rôle d’Alger s’exprime lors de chaque événement majeur, l’engageant de près ou de loin.

    Républicains ou démocrates, pour les émissaires américains, c’est une escale d’importance et qui est incontournable.

    Ce jeudi 1er octobre, le chef du Pentagone (ministre de la Défense), Mark Thomas Esper, a atterri dans la capitale avec un agenda dicté par les évolutions politiques dans la région du Maghreb et, partant, l’Afrique du Nord. La partie américaine parle de renforcement des relations bilatérales et les perspectives de développement «dans tous les domaines». Au Palais d’El-Mouradia, l’on se contente d’évoquer la volonté de «concertation et de coordination pour la paix — dans le respect de l’unité et de la souveraineté des pays de la région». Il faut observer que la démarche du représentant de Washington s’inscrit dans la tradition des périples périodiques américains dans la région du Maghreb, commençant par la Tunisie pour se terminer au Maroc, son allié de toujours, après l’escale d’Alger.

    La situation exceptionnelle que vit depuis ces dernières années la sous-région nord-africaine, inhérente à la chute du régime d’El Kadhafi, l’émergence du terrorisme et le commerce transfrontalier des armes et de la drogue apportent donc leur lot de priorités. Ce sera donc le cheval de bataille des administrations américaines qui alternent à la tête du pouvoir, républicains ou démocrates. Dans un cas comme dans l’autre, les États-Unis n’entendent pas perdre la main au Sahel et plus largement en Afrique, aujourd’hui le centre de toutes les convoitises et des plans de partage de zones d’influences. D’abord la Libye et ses immenses réserves pétrolières, derrière la guerre par procuration que se livrent des puissances régionales comme l’Égypte et un nouvel arrivé, les riches Émirats arabes unis.

    Si l’impasse faite à la paix dans ce pays paraît évidente malgré les diverses initiatives visant à réconcilier les frères ennemis, l’on ne peut «zapper» le fait que le sol libyen est devenu un espace de prédilection des groupes et autres milices armées, du commerce des armes, et une porte ouverte à l’immigration clandestine qui fait trembler l’Europe profonde. Fait aggravant : l’intrusion sur la scène libyenne de la Turquie et, plus encore, ses ambitions en Méditerranée orientale en matière d’exploitation des gisements de pétrole off-shores. Mais pas seulement puisque ses désirs de puissance la poussent à revendiquer un rôle d’influence susceptible de mettre en cause l’ordre établi, d’où les cris au loup de la France d’Emmanuel Macron, relayé en cela par des monarchies du Golfe. Les Américains, conscients de tout cela, veulent donc sortir de leur attentisme face aux ingérences dans la guerre civile libyenne, bien qu’ils soutiennent la partie du maréchal Haftar. Pour eux, le danger prend de l’ampleur avec l’implication de la Russie de Poutine qui entend ne pas perdre une place forte dans cette région du Maghreb que lui confèrent ses liens passés avec El Kadhafi, un héritage qu’elle compte préserver. Et c’est aussi la Méditerranée orientale qui est au centre de l’intérêt de la Russie.

    Pour Washington et ses alliés d’Europe et du Moyen-Orient, il n’est pas question de se laisser doubler, d’où le regain d’activisme de sa diplomatie à l’endroit des pays de la région. Faire bouger les lignes pour sortir de l’impasse actuelle est dans ses calculs. Le conflit libyen, aux yeux des États-Unis, ne peut se poursuivre encore plus longtemps si l’on prend en compte, par ailleurs, leur projet du GMO (Grand-Moyen-Orient), avec en filigrane arracher la reconnaissance de l’État d’Israël, y compris par les pays les plus récalcitrants à cette éventualité.

    Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont, d’ores et déjà, ouvert la voie. Donald Trump, en course pour un second mandat, jubile à chaque nouvelle reconnaissance et dit ouvertement en attendre beaucoup d’autres. Sur ce sujet, l’Algérie, par la voix de son Président Abdelmadjid Tebboune, a, une fois de plus, réitéré la position de principe sur le sujet, et entend se démarquer de cette effervescence. Pour autant, Mark Thomas Ester aura eu l’opportunité de tâter le terrain sur un sujet qui fâche nos officiels.

    A contrario, la contribution de l’Algérie à la stabilisation de la région lui importent, et il a exprimé le point de vue américain sur les capacités de lutte contre le terrorisme de l’armée algérienne et la sécurisation de la région, en dépit de la recrudescence des groupes djihadistes particulièrement actifs ces derniers mois.

    Au demeurant, la coordination stratégique algéro-américaine dans la lutte contre le terrorisme ne date pas d’aujourd’hui.

    Pragmatiques, les Américains ont déjà eu à apprécier la justesse des choix des politiques étrangères de l’Algérie. Ce fut le cas lors de la crise des otages américains en 1979-1981, la médiation dans la région des Grands-Lacs dans les années 90 et au Mali notamment. Du reste, aux yeux des Américains, Alger est une place forte pour leurs émissaires. Mark Thomas Ester, le chef du Pentagone, ne vient-il pas après son prédécesseur, Donald Rumsfeld qui était en 2006 ministre de la Défense de George Bush, en pleine guerre d’Irak ? Alger a eu également à accueillir la sulfureuse secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Madeleine Albright, en décembre 2000, Colin Powell en 2003, Condoleezza Rice en 2008 et Hillary Clinton himself en 2012 !

    Visiblement, Mark Thomas Ester veut donner un coup d’accélérateur aux évolutions politiques dans la région, en espérant que celle-ci ne deviendra pas l’otage des ambitions hégémoniques des uns et des autres.

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 3 oct 2020

    Tags : Algérie, USA, Etats-Unis, Pentagone, Mark Thomas Esper, Sahel, terrorisme, sécurité,

  • Tunisie-corona : On passe aux sanctions

    Les autorités tunisiennes passeront aux sanctions pour réprimander tout contrevenant aux mesures prises pour juguler les contaminations au coronavirus.

    C’est le ministre de la santé publique, Fawzi Mehdi qui l’a annoncé, vendredi, au cours d’une séance plénière du parlement.

    Des contrôles sévères seront effectués, en particulier, dans les publics dans le but de faire respecter l’obligation du port de la bavette et de la distanciation physique, tout en poursuivant la campagne de sensibilisation des citoyens à la gravité du développement de l’épidémie qui prend, depuis quelques jours, une extension imprévue.

    En effet, les résultats des tests sont ahurissants en dépassant le seuil du millier, Jeudi, soit plus de 26 pour cent de ces tests.

    Vu la gravité de la situation de l’ épidémiologie, deux gouvernorats (wilayas), du Sahel, Sousse et Monastir vivent depuis hier soir, sous couvre-feu

    En outre, décision est prise de reinstaurer le confinement de toute région où le nombre des cas positifs serait égal ou supérieur à 250 pour 100 mille habitants.

    De Tunis, Mohamed Kettou

    Le Soir d’Algérie, 2 oct 2020

    Tags : Tunisie, coronavirus, covid 19, pandémie, confinement, déconfinement, 

  • L’Algérie vue par Gérard Dépardieu

    « Ailleurs » est le titre du nouveau livre du célèbre acteur français Gérard Dépardieu dont Le Point vient d’en publier quelques morceaux choisis. Voici ce qu’il dit de l’Algérie:

    Les algériens n’ont rien oublié de la nature

    Je viens de quitter l’Algérie. J’étais à El Djamila, l’ancienne Madrague. C’est une ville avec tout autour des jardins de toute beauté qui produisent des fruits, des légumes extraordinaires. Et sans une merde de glyphosate dessus. Les chimistes n’y ont pas encore mis leur groin.

    C’est riche, c’est beau, les gens qui cultivent ces terres ont tout à nous apprendre. Il y a dans les yeux de ces paysans, comme dans ceux des pêcheurs de la ville, une intelligence, une ouverture incroyables.

    Quand je les vois, ces Algériens, c’est vraiment la vie que je vois. C’est elle qui donne toute cette intensité à leur regard. Ces gens connaissent tout, c’est-à-dire qu’ils ont rien oublié de la nature.
    Si on peut souvent être trompé par la perversion des gens qui font l’Histoire, la simplicité de ceux qui vivent vraiment leur géographie ne nous trompe jamais.

    Tags : Algérie, Gérard Dépardieu, livre, Ailleurs,

  • France : Le roi du Maroc dupé par deux escrocs

    Gilbert Chikli, 55 ans et Anthony Lasarevitsch, 36 ans ont écopé au mois de septembre dernier de deux peines de 7 et 10 ans de prison. Leur crime? Ils ont dupé le roi du Maroc en se faisant passer pour le ministre Jean-Yves Le Drian.

    Selon L’Express, pour la cour d’appel de Paris, les deux inculpés étaient bien les cerveaux d’une vaste escroquerie mise en oeuvre entre 2015 et 2017. Parmi leurs victimes citées par la même source : le roi du Maroc, les patrons de Total et Vinci, l’archevêque de Paris. Tous ont été contactés par l’un des escrocs se présentant comme M. Le Drian, qui, à l’époque, était à la tête du ministre de la Défense, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères.

    Le faux ministre avançait une demande urgente d’argent pour financer des opérations secrètes de l’Etat français à la fois qu’il promettait un remboursement immédiat de l’aide. Dans le but de convaincre leurs interlocuteurs, il utilisait de faux mails, de faux documents et parfois un masque en silicone.

    Une duperie de plus sur le compte du roi Mohammed VI! A Macao, Sa Majesté a déjà perdu 400 millions de dollars à Macao, l’ancienne colonie portugaise en Chine. « Le roi Mohammed VI du Maroc fait partie d’un groupe d’investisseurs victimes d’un investissement malheureux à Macao et qui cherchent actuellement à obtenir un dédommagement, affirme mardi la presse. Le roi du Maroc mais aussi David Ross, cofondateur de Carphone Warehouse, groupe de téléphonie britannique ainsi que plusieurs fonds d’investissements avaient acquis pour 400 millions de dollars américains auprès de la banque Merrill Lynch une part dans le groupe de casinos et d’hôtels Macau Legend, selon « , écrit Sud Presse qui cite le quotidien de Hong Hong, South China Morning Post.

    Les mésaventures du roi du Maroc datent de l’époque où il était encore prince héritier. À l’époque, le prince Sidi Mohammed se faisait tailler ses costumes chez le grand couturier Yves Saint Laurent. A l’ambassade du Maroc à Paris, il y avait Abdelkader Belembarek, chargée des achats du prince héritier qui mobilisait des sommes énromes étant donné le luxe des produits consommés par la famille royale.

    En vue de doper son porte-monnaie, Belembarek a imaginé un petit stratagème sur les costumes du Prince. Après avoir mis la main sur des étiquettes Yves Saint Laurent, Belembarek faisait fabriquer en douce les vêtements royaux par un tailleur certes doué mais inconnu et qui facturait donc bien moins cher que le grand couturier. Le futur Mohammed VI n’y voyant que du feu, le système a fonctionné à merveille pendant deux années.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, escroquerie, Jean-Yves Le Drian, duperie, Gilbert Chikli, Anthony Lasarevitsch,

  • Le Maroc veut annexer les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla

    MADRID – L’Espagne et le Maroc mènent une guerre diplomatique silencieuse contre les villes espagnoles autonomes de Ceuta et Melilla. Cela ressort d’un rapport confidentiel qui montre en noir et blanc comment le Maroc tente d’étouffer les économies de Ceuta et Melilla depuis « environ deux ans ».

    Le journal espagnol El Español a pris possession du rapport, affirmant que les services de renseignement espagnols et les autorités locales de Ceuta et Melilla avertissent que le Maroc veut profiter de la prétendue position « faible » du gouvernement Sánchez pour surmonter son désir de longue date de créer à la fois un espagnol autonome. d’annexer les villes, de les laisser éclore.
    Le journal espagnol El Español, qui détient une copie dudit rapport, rapporte que le Service de renseignement espagnol et les autorités locales de Ceuta et Melilla avertissent que le Maroc veut utiliser la position prétendument « faible » du gouvernement Sánchez pour exprimer sa vieille volonté d’annexer les deux villes espagnoles autonomes.

    Source : InSpanje.nl, 29 sept 2020

    Tags : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla, enclaves,