Blog

  • Le G5 Sahel, l’Union européenne et la MINUSMA réunis à Nouakchott

    Nouakchott a abrité mardi 29 septembre 2020 la réunion tripartite Nations Unies, Union européenne et G 5 Sahel dans le cadre de l’arrangement technique pour la fourniture d’un appui opérationnel et logistique à la force conjointe du G 5 Sahel. Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies vient d’élargir les prérogatives de la Minusma, l’Union européenne, seul partenaire du G 5 Sahel, promet d’injecter 400 millions d’Euros avec un focus sur les droits de l’homme.

    En plus de la Mauritanie, des délégations sont venues des quatre autres pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Niger, Mali et Tchad) et de son secrétaire exécutif, Maman Sambo Sidikou, ainsi que le Chef de la MINUSMA, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, et l’ambassadeur en chef de la délégation de l’Union européenne en Mauritanie, SEM. Giacomo Durazzo. Nouakchott fut ainsi le lieu d’une réunion tripartite de très haut niveau.

    Retrouver le maillon manquant du G5 Sahel

    Comme l’a rappelé dans son discours le Chef de la MINUSMA, force de maintien de l’ordre au Mali, M.Mahamat Amadif, «cette réunion tripartite vient combler une lacune, voire un maillon qui a pu manquer au lancement de la force conjointe G5 Sahel depuis qu’elle a été initiée en février 2017 ».

    Il a aussi rappelé que les Nations Unies n’ont pas seulement salué la mise en place du G 5 Sahel en tant qu’institution en 2014, elles ont surtout salué la mise en place de cette structure comme outil de développement et de sécurité.

    Il a souligné l’engagement du Secrétaire général des Nations Unies à rendre opérationnelle cette force conjointe, car selon lui sa mission ne doit pas seulement concerner les seuls pays du G 5 Sahel mais doit régler de manière globale les questions de sécurité.

    Il a expliqué les difficultés au sein du Conseil de sécurité pour faire passer le message, ce qui a abouti à un minima avec la résolution 2391 de 2017 accompagné par l’arrangement technique signé en février 2018 à Bruxelles, qui a permis la mise en place de ce financement par l’Union européenne et qui mandate la MINUSMA de fournir cet appui logistique (rations alimentaires, carburant, évacuations médicales et autres).

    Un pas politique important

    Enfin, le Chef de la MINUSMA a salué au passage la dernière résolution du Conseil de sécurité, la résolution 2531 qui selon lui a apporté un plus, soulignant que c’est cette résolution qui a permis cette présente concertation tripartite et qui a permis de façon claire de déclarer que «l’appui des Nations Unies à travers la MINUSMA doit être coordonnée avec le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel». Il s’agit, d’après lui, d’un pas politique extrêmement important, parce que c’est le maillon qui manquait.

    «La réunion de ce matin a pour objectif de matérialiser cette décision importante prise par le Conseil de Sécurité » a-t-il insisté.

    Auparavant, le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, Mahamat Sambo Sidikou, avait évoqué les insuffisances à combler afin de rendre les opérations plus efficaces. Selon lui, l’objectif assigné aux bataillons ne peut être atteint par le système actuel. Cette réunion est pour lui une occasion de revisiter les méthodes actuelles, ajoutant que le meilleur moyen d’atteindre les objectifs visés est d’impliquer les opérateurs locaux.

    Le respect des droits de l’homme, la priorité

    De son côté, l’ambassadeur Délégué de l’Union européenne en Mauritanie a mis l’accent sur l’apport de l’Europe en termes financiers dont une promesse de 400 millions d’euros déjà tenue, a-t-il souligné, évoquant une enveloppe de plus de 230 millions d’Euros déboursés grâce à la facilité africaine de paix qui se décline selon lui en plusieurs composantes. Il a cependant insisté sur deux aspects, le cadre de conformité qui met un accent particulier sur le respect des droits de l’homme et le soutien à l’équipe chargée de ce volet (HRDDP) de la MINUSMA. Il a souhaité que cette réunion puisse encourager la collaboration entre la force conjointe G 5 Sahel, la MINUSMA et le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme.

    Les responsables ont par la suite répondu aux questions des journalistes avant de poursuivre leurs travaux en huis clos.

    Cheikh Aïdara

    Source : Le Courrier du Nord, 30 sept 2020

    Tags : Sahel, ONU, G5, terrorisme, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso,droits de l’homme, MINUSMA, 

  • Tchad : Saisie d’armes par la Force conjointe du G5 Sahel en territoire tchadien

    La Force conjointe du G5 Sahel composée de soldats du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, a saisi la semaine passée une vingtaine d’armes lors des fouilles effectuées dans la zone de Wour en terriroire tchadien, a annoncé la cellule de communication de la force.

    Dans la conduite des opérations de routine que sont les patrouilles sur les axes et pistes principaux ainsi que la sécurisation des points sensibles, le Fuseau Est de la FC-G5 Sahel a saisi, le jeudi 24 septembre, 23 armes.

    Dix de ces armes ont été récupérées lors des fouilles de campements dans la zone de Wour et les treize autres, ont été saisies sur des civils lors des contrôles au niveau des différentes positions dans le secteur, lit-on dans un communiqué de la force.

    La Force conjointe du G5 Sahel est à pied d’œuvre pour couper les différents canaux de ravitaillement des groupes armés terroristes et des groupes criminels organisés. Les unités de la zone sont instruites pour accentuer leurs activités dans tout le secteur, afin d’assurer davantage la protection et la sécurité des populations civiles ainsi que de leurs biens.

    La Force conjointe du G5 Sahel est une force régionale qui a pour mission de lutter contre les terroristes dans les régions frontalières communes aux pays du G5 Sahel en étroite coordination avec toutes les forces nationales et la force Barkhane.

    La Force conjointe du G5 Sahel, composée d’unités provenant du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, est mandatée pour pouvoir intervenir au-delà des frontières de ces pays dans le cadre d’une règlementation paraphée par les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel.

    Source : Centre Essahraa d’Etudes et de Consultations, 2 oct 2020

    Tags : Tchad, Sahel, G5, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, armes, terrorisme, 

  • Algérie : Représentativité et crédibilité

    Mise sur les bons rails, la démarche référendaire entre de plain-pied dans l’étape finale. Près de 10 mois après l’épreuve réussie de la présidentielle qui permet une remarquable maîtrise du déroulement du processus électoral, le chantier prioritaire de la révision constitutionnelle, conçu comme le socle de la nouvelle Algérie du changement radical, aborde, dans de bonnes conditions, le virage de la consultation populaire du 1er novembre.

    Après la convocation du corps électoral et la révision exceptionnelle des listes, le lancement de la campagne électorale, prévue du 7 au 28 octobre, lance le débat démocratique ouvert aux partis politiques, aux associations et aux personnalités politiques. Des dispositions législatives et réglementaires ont été ainsi édictées par l’Autorité nationale indépendante des élections qui précise, dans un arrêté, les modalités de participation des partis politiques disposant d’un groupe parlementaire dans les deux chambres, de 10 députés dans les deux chambres ou dans 25 assemblées populaires communales. C’est le cas également des associations présentes au moins dans 25 wilayas.

    En attendant le verdict des urnes appelé à trancher le nouveau paysage politique, à la faveur notamment du renouvellement des institutions attendues avant la fin de l’année, la démarche participative privilégie une meilleure représentativité et une crédibilité d’une classe politique largement désavouée par le hirak populaire originel. Le débat démocratique et contradictoire, porteur de visions différenciées, ne s’en portera que mieux pour, à la fois, combattre les anciennes pratiques de l’allégeance et du clientélisme et éclairer l’opinion nationale sur les choix d’avenir. Ce sont donc les forces nationales, à ancrage social incontesté, qui seront appelées, en toute liberté, à animer une campagne électorale aux conditions d’équité garanties par l’Anie en procédant au choix des sites d’affichage et, en collaboration avec l’Arav à la répartition du temps d’antenne dans les médias audiovisuels publics.

    En définitive, c’est le choix libre et souverain du peuple, pleinement consacré par le droit de vote immuable et fondamentalement acquis au changement démocratique, qui constituera le levain de la nouvelle Algérie en rupture avec les dérives du règne du despotisme, de la fraude et de la corruption, y compris politique.

    Voici venir le temps de la représentativité réelle dans un scrutin libre et transparent qui interpelle hautement et impérativement une jeunesse et, en allié du changement, la société civile.
    Horizons, 30 sept 2020

    Tags : Algérie, constitution, référendum, représentativité, crédibilité, 

  • Sahara occidental : Action prévue du Conseil de Sécurité

    En octobre, le Conseil devrait renouveler le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) qui expire le 31 octobre. Auparavant, il espère recevoir un exposé sur la MINURSO, conformément à la résolution 2494. Colin Stewart, le Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, le fera probablement. Les séances d’information sur le Sahara occidental ont généralement eu lieu lors de consultations.

    Développements récents clés

    La situation politique concernant le Sahara occidental reste inchangée. Le Secrétaire général n’a pas encore nommé de nouvel Envoyé personnel depuis que le précédent envoyé, l’ancien président allemand Horst Köhler, a démissionné de son poste le 22 mai 2019 en raison de problèmes de santé. L’envoyé personnel a pour mandat de faire avancer le processus politique vers le règlement du différend du Sahara occidental, et l’année précédant sa démission, Köhler avait mené avec succès plusieurs tables rondes avec le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. (Le Sahara occidental a fait l’objet de différends territoriaux depuis le retrait de l’Espagne en 1976. Au départ, le Maroc et la Mauritanie ont présenté des revendications, mais la Mauritanie a renoncé à sa revendication en 1979. Le mouvement indépendantiste, connu sous le nom de Front Polisario, représente les habitants nomades de la Région du Sahara Occidental connue sous le nom de Sahraouis).

    Le processus en cours pour désigner un nouvel envoyé personnel est peu connu du public, même s’il semble que certains candidats aient été approchés. Les membres du Conseil se sont réunis pour la dernière fois pour discuter de la situation au Sahara occidental dans une visioconférence à huis clos le 9 avril, et le Représentant spécial Stewart a fait un exposé.

    Le 22 juillet, le bureau du Secrétaire général António Guterres a présenté à l’Assemblée générale un rapport marquant la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, pour examen à sa 75e session. Le rapport notait l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2494, dernier renouvellement de la MINURSO, le 30 octobre 2019, ainsi que le désir de voir les parties poursuivre le dialogue malgré la démission de Köhler. Le rapport indique également que le Secrétaire général continue d’utiliser ses bons offices pour faire progresser la situation au Sahara occidental.

    La situation du COVID-19 dans la zone est difficile à évaluer en raison de la nature contestée du territoire. La base des données en ligne de l’Organisation mondiale de la santé n’inclut aucun numéro du Sahara occidental et répertorie plutôt le Maroc et l’Algérie. Le 22 avril, les agences humanitaires ont soumis un rapport complet sur les besoins de prévention et d’intervention contre le COVID-19 pour les réfugiés du Sahara occidental à Tindouf, en Algérie. Le camp de Tindouf est le plus grand camp de réfugiés sahraouis et est situé dans le désert juste à l’intérieur de la frontière algérienne. Sa population est d’environ 150 000 habitants, bien qu’il n’y ait pas de décompte exact, et abrite des réfugiés sahraouis depuis 1975. À Tindouf, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est la principale agence humanitaire, soutenue par le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF. La MINURSO est l’acteur principal responsable de la sécurité. Le HCR et les dirigeants sahraouis ont lancé un groupe de travail COVID-19 qui a établi un processus pour renvoyer les cas suspects potentiels à l’hôpital de Tindouf. Le HCR coordonne également la réponse aux besoins des réfugiés comme indiqué dans le rapport

    Le 30 octobre 2019, le Conseil a adopté la résolution 2494, renouvelant le mandat de la MINURSO pour un an. Les États-Unis, en tant que porte-plume, ont choisi de ne pas apporter de modifications significatives au texte. Treize membres du Conseil ont voté pour, la Russie et l’Afrique du Sud se sont abstenues (comme elles l’ont fait lors du vote précédent, en avril 2019). Dans leurs déclarations, les deux pays ont souligné leur soutien aux travaux de la MINURSO. La Russie a toutefois indiqué qu’elle était convaincue que d’autres tentaient d’utiliser le renouvellement pour «prédéterminer la direction du processus de négociation mené sous les auspices des Nations Unies ou pour changer les approches établies affirmées dans des résolutions adoptées antérieurement». Expliquant son vote, l’Afrique du Sud a énuméré plusieurs aspects du texte dont elle n’était pas pleinement satisfaite, notamment sa préférence pour un renouvellement de mandat de six mois qui aurait conduit à une discussion plus fréquente du Sahara occidental par le Conseil et sa conviction que la MINURSO aurait dû un mandat formel en matière de droits de l’homme pour mener «le suivi des éventuelles violations des droits de l’homme de toutes parts».
    Développements liés aux droits de l’homme

    S’adressant au Conseil des droits de l’homme à l’ouverture de sa 45e session, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet a déclaré que son bureau avait poursuivi son suivi à distance de la situation au Sahara occidental. Elle a déclaré que les dernières missions techniques avaient eu lieu il y a cinq ans et que de telles missions étaient «vitales pour identifier les problèmes critiques des droits de l’homme de toutes parts et contribuer à prévenir l’escalade des griefs».

    Principaux problèmes et options

    Les membres du Conseil peuvent se concentrer sur l’absence continue d’envoyé personnel et, par ricochet, sur l’absence de progrès politique sur l’une des questions les plus anciennes du Conseil. La MINURSO a été créée en 1991 dans le but principal de faciliter un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Aujourd’hui, ses tâches consistent principalement à surveiller le cessez-le-feu à travers le Berm, un mur de sable de 1700 km de long qui sépare la partie du Sahara occidental administrée par le Maroc de celle gérée par le Front Polisario. Les membres voudront être informés de tout défi sur le terrain pour la MINURSO ou de difficultés à s’acquitter de son mandat. Il n’y a eu aucun progrès vers la tenue d’un référendum: les membres du Conseil peuvent y réfléchir, car 2020 marque le 44e anniversaire du début du conflit sur des revendications concurrentes sur le territoire.
    Conseil et dynamique plus large

    De nombreux Etats membres sont frustrés par l’absence d’envoyé personnel et par l’absence concomitante de progrès politique. Ils peuvent exprimer ces préoccupations. Si beaucoup ne veulent pas être accusés d’avoir enfreint la prérogative du Secrétaire général de nommer ses propres envoyés personnels, les membres du Conseil sont néanmoins préoccupés par le fait que rien ne s’est passé depuis plus d’un an.

    Depuis qu’il a rejoint l’UA en 2017, après une absence volontaire de 33 ans parce que l’organe prédécesseur de l’UA a admis le Sahara occidental en tant que membre sous le nom de «République arabe sahraouie démocratique», le Maroc a intensifié ses efforts pour maintenir sa gouvernance de facto en partie du Sahara occidental et tenter d’amener certains membres de l’UA autour de sa thèse. L’Algérie a également renouvelé son implication au Sahara Occidental après s’être récemment retirée pendant qu’elle formait un gouvernement.

    L’Afrique du Sud reste l’allié le plus fidèle du Polisario au Conseil. Elle est susceptible de continuer à faire pression pour plus de négociations pour déterminer le statut du Sahara occidental et pour une focalisation sur les droits de l’homme dans tout renouvellement du mandat.

    Les États-Unis sont le porte-plume du Sahara occidental. Les résolutions sont initialement discutées au sein du Groupe des Amis, composé de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis, rejoints par l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale et un pays qui fournit beaucoup de soutien logistique et humanitaire aux Sahraouis de Tindouf. De manière controversée pour certains, il n’y a aucune représentation du continent africain au sein du Groupe des amis.

    Source : Security Council Report (traduction non officielle)

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité,

  • Sahara Occidental : L’histoire des légionnaires espagnols qui ont rallié le Polisario

    Parmi les contingents militaires espagnols opérant au Sahara Occidental jusqu’à 1975 se trouve le 3ème Tercio Millan Astray de la Légion. Celle-ci offrait l’aministie à toute personne qui s’y engage dont beaucoup d’étrangers.

    En novembre 1975, il était claire que la présence espagnole dans son ex-colonie arrivait à sa fin. Certains légionnaires ont décidé de fuir les mauvais traitement subis dans la légion et rallier le Front Polisario, notamment parce qu’il avait des amis sahraouis. Parmi ceux que je connais il y avait deux espagnols, un vénézuélien et un portugais.

    Le réglement interne du Polisario exigeait de changer de nom pour assurer la clandestinité. Un des légionnaires était connu sous le nom de « Abdala ». Il a participé à la bataille d’Amgala et selon ses compagnons, il a brillé par son courage et son génie dans l’utilisation du mortier. Il est tombé dans la première bataille d’Amgala le 29 janvier 1976. Il est resté dans la mémoire de tous ceux qui l’ont côtoyé. Ceux-ci raconte que lorsque les combattants ont reçu l’ordre de « Linsihab » (retrait), il disait « Non, pas de linsihab », il ne voulait pas fuir devant les marocains.

    L’autre légionnaire espagnol se trouvait à Rabouni, où j’ai eu l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. Il est disparu en 1978. Personne ne connaît son sort, mais on s’en doutait tous. Il a été assassiné. Les dirigeants sahraouis voyaient des « espions » partout, même parmi les sahraouis dont nombreux ont été tués et emprisonnés dans la tristement célèbre prison d’Errachid.

    Le vénézuélien se faisait appeler Larosi, mais les amis l’appellaient Larry. Il a forgé le respect grâce à sa broche, c’était un artiste dont les toiles sont restés dans l’histoire de la peinture sahraouie. Ses traces se trouvent dans les écoles, les wilayas et les murs construits à l’occasion des congrès et des fêtes d’anniversaire de la RASD et du Front Polisario. Il a asauvé sa peau grâce à son art et sa capacité d’adaptation. A présent, se trouve à Barcelone où il s’est marrié à Montserrat Aizcorbe, une ancienne infirmière qui a exercé dans les camps des réfugiés sahraouis en Algérie dans les premières années de l’exile.

    Le 4ème légionaire, le portugais Joseph Henrique Furtado travaillait avec moi dans la base arrière de la 2ème Région Militaire à Ouediane Towtrate, en territoire algérien, tout près de la ville sahraouie de Mahbes. Il s’occupait de la boulangerie. Plus tard, Babia Chiaa, chef de la base à l’époque et actuel ministre du commerce de la RASD, l’a chargé de l’utilisation et la maintenance du générateur d’électricité. Un générateur qui était une véritable bénédiction à une époque où la seule lumière étaient les lampes de pétrole. Ce générateur fait partie du butin d’un bateau qui a été détruit par les unités de la marine sahraouie, des unités formés à Cuba et dont l’action était un véritable cauchemar et pour le Maroc et pour l’Espagne dont les bateaux de pêche opéraient dans les eaux territoriales du Sahara Occidental en vertu des closes des Accords illégaux de Madrid du 14 novembre 1975. Accords qui ont permis au Maroc et à la Mauritanie de partager le territoire sahraoui riche en ressources naturelles.

    Le pseudonyme de Joseph était Hosein et se donnait à coeur à son travail malgré le mépris de ses compagnos sahraouis dont la mentalité était archaïque. Souvent, je me rendais dans sa chambre pour bavarder et lui remonter le moral.

    Au mois de janvier 1981, j’ai quitté la base pour rejoindre un groupe de jeunes selectionnés pour la formation en Libye sur les missiles anti-aériens connus sous le nom de Sam-6. Hosein a disparu après mon départ. Une autre victime de la paranoïa des leaders sahraouis.

    Prochain récit : La formation sur les misiles SAM-6 en Libye

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, légion espagnols, crimes, assassinats, Espagne, pêche, ressources naturelles, 

  • Les USA ont rejeté la proposition du Maroc d’héberger l’AFRICOM

    De Stuttgart à… un siège «méditerranéen» pour l’AFRICOM?

    Le Pentagone a annoncé le 29 juillet le retrait de près d’un tiers des 36000 soldats américains présents en Allemagne dans le cadre d’un plan prévoyant le transfert de 5600 soldats vers des bases européennes existantes, principalement entre l’Italie, la Belgique, la Pologne et d’autres États. Les membres de l’OTAN et le rapatriement des contingents restants retirés d’Allemagne.

    Le transfert des commandements centraux est également prévu, tout d’abord ceux des troupes américaines en Europe, US European Command et Special Operations Command Europe, qui seront déplacés de Stuttgart à Mons en Belgique, qui abrite déjà le quartier général suprême Allied Powers Europe, comme annoncé par le commandant de la Forces américaines en Europe et commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Tod D. Walters.

    Les futurs sièges sociaux d’USAFRICOM ne sont pas encore certains et ne seront probablement pas délocalisés de Stuttgart en Belgique ou en Pologne

    Le 31 juillet, le commandant de l’AFRICOM, le général Stephen Townsend (photo ci-dessus), a officiellement annoncé la fermeture du commandement en Allemagne, bien que «  cela prendra des mois pour trouver des options, envisager des emplacements et prendre une décision  », selon les dires du même général.

    Le commandement pourrait être transféré en Europe ou aux États-Unis, bien que le premier semble le plus probable, a déclaré le général.

    Le nouveau quartier général pourrait probablement être situé en Espagne, non seulement en raison de la vocation «méditerranéenne» du Commandement chargé des opérations en Afrique (un bilan qui rendrait également attractif le transfert vers l’Italie) mais aussi parce qu’une unité spécifique des Marines appelée «Groupe de travail spécial marine-air-sol Crisis Response Africa».

    Une force permanente de 850 marines à utiliser pour un déploiement rapide dans des situations de crise en Afrique, relevant directement de l’AFRICOM.

    Le département, déjà employé dans diverses opérations et activités de formation sur le continent africain, est basé à l’aéroport militaire de Moròn (non loin de Séville), dans le sud de l’Espagne mais ses composants utilisent souvent la base aérienne et navale américaine de Rota (toujours dans le sud de l’Espagne) et se déploient régulièrement à la base aéronavale de Sigonella (Sicile).

    Après tout, le quartier général allemand à Stuttgart a toujours été considéré comme provisoire depuis la création de l’AFRICOM en 2008, imposé surtout par le fait qu’aucun État africain d’intérêt pour Washington ne s’est rendu disponible pour accueillir le commandement américain.

    Seuls le Libéria et le Maroc avaient proposé d’héberger l’AFRICOM mais ils n’étaient pas considérés comme suffisamment intéressants géostratégiquement par le Pentagone alors que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avait au contraire complètement nié toute disponibilité.

    Il y a actuellement 1 200 militaires affectés à l’AFRICOM en Europe, un nombre relativement faible par rapport à celui des militaires affectés aux commandements européens. Le US Special Operations Command Africa, qui gère les forces spéciales affectées à l’AFRICOM, devra également être relocalisé: selon un porte-parole entendu par Military Times, on ne sait pas encore si le quartier général sera le même qu’AFRICOM ou si un détaché sera établi.

    L’hypothèse du déploiement d’au moins un des deux commandements AFRICOM dans l’un des 55 pays qui composent l’Union africaine n’est pas prise en considération, du moins selon les rumeurs en circulation.

    D’une part, la présence massive russe et chinoise en Afrique semble décourager le transfert d’AFRICOM sur le continent noir où, d’ailleurs, de nombreux États sont conscients qu’un commandement américain les exposerait à des risques d’actions terroristes.

    Des perspectives s’ouvrent donc également à l’Italie comme nouveau quartier général possible pour l’AFRICOM et son commandement des forces spéciales.

    De plus, la réduction des forces américaines en Allemagne verra la présence américaine renforcée, notamment dans la base aérienne d’Aviano, alors qu’il est indéniable que Washington se tourne positivement vers son allié italien pour sa projection vers l’Afrique et le Moyen-Orient.

    Selon le secrétaire à la Défense Mark Esper, le redéploiement depuis l’Allemagne vise à améliorer la projection américaine vers les scénarios du sud-est de l’Europe, avec un œil supplémentaire pour la mer Noire.

    Parmi les destinations italiennes possibles d’AFRICOM sont Aviano, Sigonella et Vicenza (qui abrite une brigade de parachutistes) mais aussi Naples où il y a déjà un commandement des forces navales en Europe et en Afrique / Sixième flotte et le Commandement des forces interarmées alliées de l’OTAN.

    Source : Analisi Difesa, 8 sept 2020

    Tags : Etats-Unis, AFRICOM, Maroc, Liberia, Stuttgart, 

  • Mohamed Djemiai sort de prison

    L’ancien secrétaire général du FLN Mohamed Djemiai quitterait la prison, ce mercredi 30 septembre 2020, après avoir purgé sa peine d’un an de prison ferme.

    Le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a condamné ce mercredi Mohamed Djemiai à deux ans de prison dont un an de sursis et à 200 000 Da d’amende.

    Il convient de rappeler que l’ancien secréraite général du vieux parti avait été placé le 19 septembre 2019 sous mandat de dépôt à la prison de El Harrach pour « menaces » et « destruction de documents de preuves ».

    Tags : Algérie, Mohamed Djemiai, corruption, justice, FLN,

  • Voici pourquoi l’Afrique résiste au Covid-19

    Six mois après le début de la pandémie sur le continent africain, l’Organisation mondiale de la Santé évoque les possibles raisons du faible taux d’infection sur le continent africain.



    L’Afrique a été relativement épargnée par la pandémie de coronavirus et le nombre des infections est en baisse ces deux derniers mois. « Depuis le 20 juillet, la région a connu une baisse soutenue des nouveaux cas de Covid-19 », précise un communiqué de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Depuis le 14 février 2020, date à laquelle le premier cas de Covid-19 a été diagnostiqué en Égypte, plus de 1,4 million de personnes ont été contaminées sur un continent où aucun pays n’a été épargné.

    « L’Afrique n’a pas connu une propagation exponentielle (du) Covid-19 comme beaucoup le craignaient au départ, a déclaré Matshidiso Moeti, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Les décès attribués au Covid-19 sont également restés faibles. » La maladie a causé la mort de plus de 35 000 personnes sur l’ensemble du continent. Un chiffre similaire au nombre de décès enregistrés par la seule Italie. Plusieurs hypothèses ont été avancées par l’agence onusienne pour expliquer le profil singulier de la pandémie en Afrique.

    Les mesures prises par les Etats pour restreindre le mouvement des populations, le profil démographique et le mode de vie des Africains semblent avoir contribué à une évolution “différente” de l’épidémie.

    Des mesures rapides et “drastiques”

    Matshidiso Moeti a rappelé lors d’une conférence de presse, le 24 septembre 2020, que la rapidité de la réaction des pays pour contenir l’épidémie avait joué un rôle majeur. Dès mars 2020, les Etats « ont pris très tôt des décisions très importantes et ont imposé des mesures drastiques » pour limiter le déplacement des populations et les rassemblements. La directrice régionale souligne qu’elles sont d’autant plus louables qu’elles ont un lourd impact socio-économique. La réactivité des pays se conjugue avec d’autres facteurs.

    Un continent plus “isolé”

    A l’exception de quelques pays comme l’Afrique du Sud et ceux d’Afrique du Nord, « l’Afrique est moins connectée au niveau international ». Le continent s’est ainsi retrouvé finalement moins exposé. A cela s’ajoute la mobilité à l’intérieur des Etats qui est limitée par le niveau de développement des infrastructures de transport et des équipements. « Cela fait une différence en ce qui concerne l’intensité avec laquelle le virus va se propager dans un pays. Ce sont des facteurs qui doivent être pris en compte », a affirmé le Dr Moeti.

    Une population jeune

    « La pandémie s’est surtout manifestée dans une tranche d’âge plus jeune et a été plus prononcée dans quelques pays », souligne l’OMS. « La structure de la population fait une grande différence, insiste le Dr Moeti. Dans la plupart des pays africains, environ 3% de la population est âgée de plus de 65 ans. »

    La responsable du bureau Afrique de l’OMS explique que les pays qui ont enregistré les plus importants taux de mortalité sont ceux où la pyramide des âges présente d’autres caractéristiques. C’est le cas de l’Algérie, où les plus de 65 ans représentent 10% de la population, ou encore de l’Afrique du Sud où ce chiffre tourne “autour de 5%”.

    Quand les jeunes sont infectés, ils tombent moins gravement malades ou meurent moins à cause de la maladie. Selon l’OMS, « environ 91% des cas d’infection par Covid-19 en Afrique subsaharienne concernent des personnes de moins de 60 ans, et plus de 80% des cas sont asymptomatiques ».

    Un autre mode de vie

    Faisant un parallèle sur la situation des personnes âgées en Afrique et en Occident, le Dr Moeti a noté qu’elles vivent généralement avec leurs proches dans les sociétés africaines, contrairement aux pays occidentaux où elles sont regroupées dans des maisons de retraite. Des lieux qui sont devenus des foyers épidémiques.

    Autre protection liée au mode de vie des Africains, le virus « ne se transmet pas très bien à l’extérieur et l’Afrique a une population importante qui est rurale et passe beaucoup de temps à l’extérieur », a indiqué Francisca Mutapi, professeure en santé mondiale, infection et immunité à l’Université d’Edimbourg (Royaume-Uni) lors de la conférence de presse de l’OMS.

    Si des hypothèses tendent à se confirmer, les chercheurs continuent leurs enquêtes pour mieux cerner la dynamique du Covid-19 en Afrique. « Nous en apprenons un peu plus chaque jour », assure le Dr Moeti.

    Source: Agences

    Tags : Coronavirus, covid19, Afrique, pandémie,

  • Gendarmes du monde

    par Abdou BENABBOU

    Le débat affligeant mardi entre les deux candidats à la présidentielle américaine a été déroutant par son indigence et par la réelle nature et le vrai profil de ceux qui s’imposent comme régisseurs du sort du monde. Plus haut et plus loin que les ressentiments, les sympathies, les idéologies, les colères ou les adhésions que chaque terrien peut nourrir en lui, l’intérêt porté sur un événement aussi important que la présidentielle américaine est impossible à occulter parce qu’il a, mal gré bon gré, des répercussions toujours prouvées sur la marche de l’humanité entière.

    Le spectacle offert a quelque chose de terrifiant quand il réveille la conscience souvent embuée par de fausses idées reçues sur une prétendue grandeur des hommes. On sait que l’être humain n’est pas toujours un animal bien-pensant. Mais quand cet animal détient entre ses mains l’ensemble des destins et qu’il ne se situe pas à la hauteur de la fabuleuse responsabilité qu’il doit assumer, il laisse place à la désespérance bien qu’elle soit née d’une basse chamaillerie entre deux hommes d’Etat étrangers.

    Il n’est pas non plus question de s’immiscer dans un débat a priori interne. Le monde étant devenu un petit village, le sujet n’a pas de frontière et ce qu’il a de grave est qu’il dénude deux hommes avec leurs basses afférences censés occuper la Maison Blanche.

    Les Etats-Unis d’Amérique restent une puissance omniprésente avec la particularité évidente de rythmer la cadence du monde. Peu importent l’antipathie ou l’empathie que chacun en fonction de ses idées et de ses visions arrêtées pourrait leur vouer. Mais le jugement est permis car le sort de tous les pays est lié, d’autant que les Américains se targuent d’être les gendarmes du monde.

    Dans le débat de mardi entre l’actuel président et le vice-président d’Obama point d’analyses ni d’échanges sur la réalité du monde, les prises de bec n’ont été qu’un crêpage de chignons. L’empoignade a surtout démontré pourquoi le monde va si mal.

    Le Quotidien d’Oran, 1 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, gendarme du monde, Donald Trump, Joe Biden, élections, présidentielles,

  • Ligue …contre les arabes

    Que fait encore l’Algérie au sein de la Ligue dite arabe ? La question coule de source quand on observe ce qu’est devenue cette coquille déjà vide depuis des décennies.

    Censée être au service en première ligne de défense des pays arabes, elle a réussi la «prouesse» de briser le fragile consensus y compris sur une question aussi emblématique que la cause palestinienne. Par doses homéopathiques, la Ligue a fini par lâcher…avant de tomber complètement dans les bras de l’entité sioniste.

    Eh oui ! C’est son secrétaire général, Ahmed Abou El Gheit, qui a donné, toute honte bue, sa bénédiction à l’accord de paix signé entre les Emirats arabes unis et Israël. « Cet accord est dans l’intérêt des palestiniens !» a-t-il déclaré hier sans rire.

    Tout le monde savait que la Ligue n’a d’arabe que le nom et que son agenda est conçu et mis en application dans les salons occidentaux. Les pays du Golfe (le royaume des Al Saoud, le Bahreïn et les Emirats) ont fini par réussir le coup de grâce à une organisation créée par l’empire britannique pour servir de paravent à une prétendue autonomie de décision de ses anciennes colonies.

    En signant les accords de la honte avec l’occupant israélien qui bombarde encore Gaza, les Emirats et le Bahreïn rejoignent ainsi l’Egypte de Camp David et la Jordanie en attendant que cinq autres pays fassent la paix avec l’Etat hébreu comme l’a promis Donald Trump. Ayant depuis sa création en 1945 (mise à part la guerre de 1967 et celle 1973), servi d’anti chambre du ministère égyptien des affaires étrangères (le SG est souvent issu de ce pays)

    La Ligue dite arabe, s’est désormais «sionisée». Il ne manque plus qu’une poignée de mains entre les «serviteurs des Lieux Saints de l’Islam» et le sanguinaire Benjamin Netanyahou pour acter le serment d’allégeance à Tel Aviv et de la trahison de la Palestine.

    Les arabes n’ont même plus honte de déclarer leur flamme à Israël. Lundi passé un club de football émirati a recruté le premier joueur israélien à grand renfort médiatique ! C’est dire… Ironie du sort, 75 ans après sa création, la Ligue dite arabe, a succombé devant le «charme» de l’Etat hébreu qui lui, est âgé de 72 ans !

    Quant aux palestiniens, c’est une très dure réalité avec laquelle ils devront composer. En l’occurrence, pour espérer recouvrer leurs droits, il serait vain de compter sur les enturbannés des sables mouvants du Golfe encore moins sur leur «Judas» de voisin Abdelfattah Al Sissi, qui pour sauver sa dictature militaire en déficit de légitimité, est prêt à toutes les concessions possibles et imaginables. Il ne serait pas surprenant d’entendre prochainement une proposition de donner un «foyer» d’accueil aux palestiniens dans le Sinaï pour laisser Netanyahou transformer la Palestine en un Etat juif totalement juif.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 30 sept 2020

    Tags : Ligue Arabe, Israël, Palestine, Al Qods, Jérusalem, sionisme, Arabie Saoudite, Emirates Arabes Unis, Bahreïn,