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Le Président mauritanien reçoit une délégation algérienne de haut niveau
Le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a reçu en audience, mardi au palais présidentiel, une délégation algérienne de haut niveau conduite par M. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères.Dans une déclaration à l’AMI, faite à sa sortie d’audience, M. Sabri Boukadoum a indiqué, que la délégation algérienne a été honorée d’avoir été reçue par le Président de la République. Il a précisé qu’il a transmis à M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani les salutations de son frère et ami, le Président Abdelmajid Tebboune, et l’expression de son estime au peuple mauritanien et à son gouvernement.Le ministre a noté que cette visite, la première d’une délégation officielle algérienne à l’extérieur du pays, depuis le début de la propagation du COVID-19 dans le Monde, montre le grand intérêt qu’accorde l’Algérie aux liens fraternels entre les gouvernements et les peuples des deux pays.Il a affirmé qu’en plus de l’ action commune de lutte contre le coronavirus, la rencontre a permis d’aborder plusieurs domaines de coopération.« C’est une initiative louable pour plus d’évolution et de prospérité des relations fraternelles entre les deux pays frères et voisins », a-t-il conclu.L’audience s’est déroulée en présence des ministres des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, des Finances, du Commerce et du Tourisme, de la Santé et l’ambassadeur de Mauritanie en Algérie.M. Sabri Boukadoum était accompagné par les ministres des Finances, du Commerce, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et par le directeur général de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement.AMI, 9 juin 2020Tags : Algérie, Mauritanie, covid19, coopération, -
Algérie : le consul du Maroc à Oran était un espion
La Présidence confirme le renvoi définitif du Consul du Maroc à Oran qualifié «d’agent des services de renseignement»
Comme l’écrivait Algérie 1, il y a quelques jours, le désormais ex- consul du Royaume du Maroc à Oran, qui avait osé qualifier l’Algérie de «pays ennemi» a bel et bien pris un aller sans retour jeudi dernier vers Rabat.
En effet, la présidence de la République par la voie de son porte-parole, a confirmé ce mardi le départ de ce diplomate qui a accompagné la semaine dernière le rapatriement de 300 ressortissants marocains à partir d’Oran à bord de deux avions de la Royal Air Maroc (RAM).
«Le consul a quitté effectivement le territoire algérien. Il a dépassé ses limites », a déclaré aujourd’hui mardi le porte-parole de la présidence de la République Mohand Oussaid Belaid, au cours de la traditionnelle conférence de presse actuellement au siège de la Présidence.
« Nous avons demandé son départ. Son comportement était prévisible. Nous avons découvert que c’est un agent des services de renseignements marocains qui a été désigné consul à Oran pour d’autres raisons», a révélé M. Belaid, en soulignant que «la page de cet incident est tournée».
Voilà des éléments nouveaux qui confirment que la saillie inélégante et agressive du sulfureux diplomate marocain n’était finalement pas sortie malencontreusement de sa bouche mais bien assumée.
En précisant qu’il s’agissait d’un «agent des services de renseignement» et non pas un diplomate, le porte-parole de la présidence remet les pendules à l’heure s’agissant des propos de ce diplomate qui avait déclaré au sujet de l’Algérie en s’adressant à ses compatriotes à Oran: «Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement»,
Une déclaration tellement gravissime que le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait convoqué le lendemain l’ambassadeur du Maroc en Algérie pour lui faire savoir que le consul de son pays était indésirable en Algérie après les propos inacceptables qu’il tenus à Oran.Algérie1, 9 juin 2020
Tags : Algérie, Maroc, Aherdane Boutaher, DGED, consul du Maroc à Oran,
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Sahara Occidental : 44ème anniversaire du martyre d’El Ouali, fondateur du Front Polisario
Le 8 juin éclatait sur tous les téléscripteurs du monde l’annonce de l’attaque pleine d’audace de la capitale mauritanienne, par une unité de l’Armée Populaire de Libération Sahraouie commandé par El Uali Mustafa Sayed, fondateur du Front Polisario.
L’attaque contre Nouakchott n’était isolée, des opérations se déroulaient dans tout le pays, du Nord au Sud, d’Ouest en Est. La spectaculaire opération de Nouakchott est simplement l’extension, à toute la Mauritanie, des combats menés jusqu’alors par le Front Polisario, dans toute la région Nord de ce pays, dans les villes d’Aïn Bentili, Bir Moghrein, Ouadane, Chinguetti, Atar, pour répondre à l’alliance entre le roi du Maroc et Mokhtar Ould Daddah dans l’invasion armée et l’occupation du Sahara Occidental. Des combats sur lesquels les autorités mauritaniennes faisaient le silence le plus total afin que le peuple mauritanien les ignore, se déroulaient régulièrement en effet, depuis janvier 1976, dans la région nord de la Mauritanie.
Avec le bombardement de Nouakchott, le Martyr El Uali visait que le peuple mauritanien prenne conscience des massacres faits en son nom contre le peuple sahraoui frère. Les tirs des mortiers sahraouis se sont abattus sur le palais présidentiel, les stations de radio et télévision, les ambassades et les ministères. Tous les témoignages concordent pour dire qu’une très grande panique s’est emparée de Nouakchott à la suite des bombardements des maquisards sahraouis.
Pour rassurer le peuple mauritanien, le gouvernement d’Ould Daddah a essayé de faire un rideau de fumée autour de cet événement. Pour masquer sa défaite, il a tenté d’expliquer que l’attaque était menée par l’Algérie. Il a tenté ensuite, par une mise en scène utilisant pour décor son propre matériel, d’aligner un équipement militaire impressionnant (devant lequel la population a été invité à défiler) destiné à symboliser les prises de guerre conséquentes à l’anéantissement total d’une colonne armée et blindée de 800 hommes.
Les thèses distillées par le gouvernement Daddah manquaient de concertation et changeaient en fonction de la date, des interlocuteurs et des intervenants, mais il est important d’examiner celles dont la presse s’est fait l’écho.
L’ambassadeur de Mauritanie à Paris (Le Monde du 16/6/76) a fait, par exemple, des déclarations relevant d’une imagination dont les débordements rendent incrédibles la moindre de ses affirmations. Il a parlé d’une colonne du Front Polisario « estimée à 700 ou 800 hommes ». Cela voudrait d’abord qu’entre les limites du Sahara Occidental et Nouakchott, il y a un désert totalement inhabité.
L’attaque qui a eu lieu à 10 heures dans la matinée du 8 juin 1976, est venue déranger les officiels mauritaniens qui étaient entrain de se regrouper pour discuter des dispositions à prendre contre le raid surprise sur Nouakchott intervenu une heure auparavant. Si le gouvernement mauritanien se félicite, à grand bruit, des succès remportés par l’armée mauritanienne avec des chars livrés par la France trois semaines plus tôt, il faut noter qu’il les date du 9 juin (le lendemain du raid sur Nouakchott) et les situe dans la région d’Akjoujt (à 300 km de Nouakchott). Il y a bien eu deux Land-Rover des geurrilleros sahraouis qui se sont trouvées sous le déluge de feu de l’armée mauritanienne. Elle contenaient le Secrétaire Général du Front Polisario et une équipe de déminage qui était entrain d’exploser les points d’eau de la région, à Hassi Bennichab plus précisément.
Ayant des objectifs purement politiques, le bombardement de Nouakchott grâce à des précisions de tirs remarquables a soigneusement évité d’atteindre la population civile. Lors de l’attaque du soir, des fusées éclairantes ont été employées dans le souci d’éviter de faire des victimes civiles. Les tirs ont été dirigés essentiellement sur les cours du palais de Mokhtar Ould Daddah et des ambassades des pays fortement impliqués dans la guerre de génocide menée à l’encontre du peuple sahraoui par les armées marocaine et mauritanienne.
Outre le palais présidentiel et Radio Nouakchott, ce sont les ambassades de France, des Etats-Unis et de la République Fédérale d’Allemagne qui ont été touchées.
Cette ambiance transportée brutalement dans la quiétude de la capitale mauritanienne avait pour objectif de faire prendre conscience à un peuple avec lequel le peuple sahraoui a de très nombreux liens et de très fortes traditions de lutte commune contre l’envahisseur étranger, des crimes perpétrés depuis décembre 1975 contre les enfants, les femmes et les hommes sahraoauis par l’armée de l’ancien interprète colonial devenu président qu’est Mokhtar Ould Daddah.
S’agissant d’une interposition d’ambiance de guerre et non des désolations que sème habituellement la guerre, l’attaque de Nouakchott (dont la très grande vulnérabilité était prouvée à ses habitants) était également destinée à montrer l’absence d’hostilité à l’égard d’un peuple dont le gouvernement se comporte pourtant comme un génocidaire à inviter le dit peuple à se dresser contre un régime dont il est la première victime.
Les objectifs choisis par Eluali Mustafa Sayed sont militaires par les moyens employés mais sont avant tout politiques par les résultats escomptés. Les combats se situant directement dans les pays envahisseurs ont pour objet de montrer aux peuples de ces pays, la matérialité, l’horreur de la guerre et la vulnérabilité aussi des forces expansionnistes mais aussi d’affirmer aux yeux du monde entier la volonté farouche d’indépendance du peuple sahraoui.
Biographie d’El Ouali Moustapha Sayed
Il était le fils d’une famille nomade dans la région de la Hamada, près de Bir Lehlou. Ses parents ont pris une part active comme beaucoup de sahraouis à la première guerre de libération contre le colonialisme espagnol en 1957.
Après l’accord tripartie entre la France, l’Espagne et le Maroc, sa famille fut vicitme de l’Opération « Ecouvillon » organisée par les trois armées contre le peuple sahraoui, opération qui décima le cheptell afin de réduire la résistance et d’urbaniser les sahraouis, leur mouvements étant alors facilement contrôlables.
Sa famille gagne alors le sud marocain. El Ouali commence ses premières études à l’âge de 12 ans, mais doit les abandonner pour secourir sa famille. En 1964, il peut se remettre à étudier, mais est expulsé de l’école pour des raisons politiques. Malgré son âge, il reste attaché à l’enseignement et entre à l’Institut Islamique où il restera 4 ans. Il en sort bachelier, gagne l’Université de Rabat et acquiert les premières notions de sciences politiques.
Durant les vacances qu’il passait parmi les siens en milieu réfugié, il prépare la lutte et donne des cours. De temps en temps, il gagne clandestinement le « Sahara Espagnol » et prend contact en 1972 avec des nationalistes du mouvement du Martyr Mohamed Sidi Brahim Bassiri.
Il participe en 1972 à la manifestation pacifique de Tan-Tan. Il est fait prisonnier, interrogé et torturé durant trois semaines à Agadir. Il réussit à rejoindre le Sahara Espagnol et y poursuit son travail de préparation de la lutte armée.
En 1973, il prend contact en Mauritanie avec le mouvement clandestin des Kadihin et participe le 10 mai à la création du Front Populaire pour la Libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro (Front Polisario). Le 20 mai, il prend part à la première attaque contre le poste militaire espagnol d’El Khanga.
Envoyé pour prendre contact avec la Lybie, l’Algérie, il visite les pays arabes et africains. En août 1974, il est nommé Secrétaire Général du Front Polisario. A la tête de différentes délégations, il rencontre Kurt Waldheim, Secrétaire Général de l’ONU, Cortina Mauri, ministre espagnol des affaires étrangères, Olof Rydbeck envoyé de K. Waldheim. Il a pu aussi rencontrer le président de la République Islamique de Mauritanie en 1975.
El Ouali, devenu Secrétaire Général, reste un homme du peuple qu’aucune question ne laisse indifférent. Son intelligence très vive fait de lui un excellent organisateur. C’est de plus un homme de grande énergie qui, par son activité débordante, a su se faire apprécier très vite dans tout le Maghreb. Son nom de héros ne vient pas seulement de son militantisme quotidien pour changer les conditions héritées du colonialisme, mais aussi de son courage et de son audace qui mènent les combats à la victoire.
El Ouali restera le symbole de la liberté, de la dignité et l’honneur de tout un peuple. Ce peuple lui a rendu hommage en restant fidèle aux principes auxquels il a consacré sa vie.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Mauritanie, Front Polisario, El Ouali Moustapha Sayed, -
Etats-Unis : 40% des soldats américains sont des noirs
Donald Trump qui a voulu mobiliser l’armée contre la communauté Africaine-Américaine a oublié un fait que les principaux responsables des institutions du pays, ont eux pris en compte pour désobéir à leur » chef des armées ».
L’armée étatsunienne est aujourd’hui composée à 40% de Noirs. Elle a été la première institution du pays à avoir aboli la ségrégation au sein de ses rangs suite au décret 9981 signé par le président Truman le 26 juillet 1948.
Colin Powell a été le premier chef d’état-major interarmées, noir des États-Unis. Depuis, on ne compte plus les officiers noirs de haut rang au sein de l’armée américaine.Demander aujourd’hui à l’armée de tirer sur des Noirs pour restaurer » la loi et l’ordre » selon Donald Trump aurait été prendre le risque d’introduire à nouveau de la division raciale dans l’une des principales institutions des États-Unis.
Le pouvoir blanc a toujours eu peur que des Noirs portant des armes ne les retournent contre lui.
Nous ne sommes pas naïfs.La question des armes a constitué le premier facteur qui est en train d’amener de plus en plus de Blancs aux États-Unis à poser un genou à terre en signe de repentance pour 5 siècles de régime de domination raciale contre les Noirs.
Dans toute révolution, même pacifique, la question de la violence et des armes n’est jamais très loin. Et tout système d’oppression prend toujours soin de ménager l’état d’esprit de ceux des opprimés qu’il a intégré dans ses rangs en leur permettant de porter des armes. Parce que ces derniers gardent toujours des liens affectifs très forts avec ceux du camp d’où ils viennent.
Ahmad Nougba
Tags : Etats-Unis, armée, racisme, marines, noirs, afro-américains, George Floyd,
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Malcolm X, le panafricain.
Le 13 avril 1964, Malcolm X quitte les USA pour la 1ère de ses grandes tournées de l’année. Il en revint le 21 mai après avoir visité l’Égypte, le Liban, l’Arabie Saoudite, le Nigéria, le Ghana, le Maroc & l’Algérie. Il fit à La Mecque le pèlerinage que tout musulman s’efforce d’accomplir, ce qui lui valut le droit d’ajouter « Hadj » à son nom et d’être appelé El Hadj Malik El Shabbat dans le monde musulman. Tout en resserrant ses liens avec l’Islam orthodoxe, il rencontra des étudiants, des journalistes, des députés, des ambassadeurs et des chefs de gouvernements, « sans cesser un seul instant de parler du problème racial aux USA. »[…]Accra, Ghana 11 mai 1964« J’ai quitté Lagos, dans le Nigeria, pour Accra où je suis arrivé hier. La beauté et la richesse naturelles du Nigéria et de ses habitants ne sauraient se décrire. Le pays est plein de blancs, Américains et autres, bien au courant de ses ressources naturelles inexploitées. Ces mêmes blancs qui en Amérique, nous crachent à la figure et lâchent sur nous les chiens policiers, afin de nous empêcher de nous « intégrer » à eux, on les voit dans toute l’Afrique faire des courbettes, des grimaces et des sourires, dans l’intention de s’«intégrer » aux Africains, en fait, dans l’espoir de s’«intégrer » à la richesse et à la beauté de l’Afrique. Voilà qui ne manque pas d’ironie.Ce continent est d’une telle fertilité, le sol y est couvert d’une végétation si luxuriante qu’il serait facile, en utilisant les méthodes de l’agriculture moderne, d’en faire le grenier du monde.Vendredi soir, j’ai pris la parole à l’Université d’Ibadan (Nigéria) ; j’ai fait une description véridique de ce que nous subissons en Amérique et montré que les nations indépendantes d’Afrique devaient nous aider à porter notre cause devant les Nations Unies. Les étudiants m’ont fait un accueil extraordinaire. Ils m’ont nommé membre honoraire de la Société des étudiants musulmans du Nigéria et m’ont donné un nouveau nom : Omowale, ce qui en Yoruba, veut dire : « L’enfant est arrivé dans son pays. »Les habitants du Nigéria s’intéressent vivement aux problèmes de leurs frères africains qui vivent en Amérique, mais les agences d’information américaines en Afrique font croire aux gens que des progrès sont accomplis et que le problème est en train de se résoudre. Lorsqu’on examine les choses de près, on n’a aucune peine à entrevoir un gigantesque plan, destiné à empêcher la jonction des Africains d’Afrique et des Africains d’Amérique. Une personnalité gouvernementale du Nigéria m’a dit : « Si l’on fait le compte de tous les descendants d’Africaine qui vivent en Amérique du Sud, en Amérique Centrale et en Amérique du Nord, on en trouve bien plus de 80 millions. On comprend aisément pourquoi certains s’efforcent d’empêcher les Africains de s’unir aux Afro-américains. » L’unité entre Africains de l’Occident et Africains de la mère-patrie modifiera le cours de l’histoire.Le Ghana, où je me trouve à présent, est la source du panafricanisme ; aussi les derniers joutes de mon voyage devraient-ils être extrêmement intéressant et enrichissants. De même que le Juif américain est en harmonie (politique, économique et culturelle) avec le judaïsme du monde entier, de même il est temps que les Afro-américains deviennent partie intégrante des panafricanistes du monde entier ; même si nous devons rester physiquement en Amérique, en luttant pour les avantages que nous garantit la Constitution, il nous faut « revenir » en Afrique philosophiquement et culturellement et créer une unité efficace dans le cadre du panafricanisme. »Le pouvoir noir Malcolm X, chapitre 5 : À la source du panafricanisme. P 95-100.Tags : Etats-Unis, noirs, racisme, Malcolm X, George Floyd, discriminitation, -
Consul du Maroc à Oran : Bon débarras!
LE CONSUL DU MAROC À ORAN RAPPELÉ EN URGENCE PAR RABAT : Bon débarras!Ce diplomate de métier, pour qui chaque mot prononcé doit être préalablement pesé et soupesé, avait commis un impardonnable impair en qualifiant publiquement l’Algérie de « pays ennemi ».Finalement l’attente n’aura pas été très longue. En effet, si l’on en croit le site d’information « Aljazaïr1 », le consul général du Maroc à Oran, Aherdane Boutaher a quitté l’Algérie définitivement suite à ses déclarations qualifiant le voisin de l’Est de « pays ennemi ». Acculé par les protestations des marocains voulant rentrer dans leur pays à cause de la pandémie, le diplomate marocain a commis l’irréparable en qualifiant l’Algérie de « pays ennemi ». « Comme vous le savez, nous sommes dans un pays ennemi. Je vous le dis en toute franchise », a-t-il dit en vue d’apaiser ses concitoyens.D’après la presse locale, 300 marocains ont été rapatriés jeudi dernier. Face à la gravité des faits attribués au consul marocain, l’Algérie a exigé son départ immédiat. Notre journal, qui avait fait état en premier du calvaire de ces marocains « exilés forcés », semble avoir poussé à bout la patience de ce « diplomate » en manque de pondération. Ce dernier, dont on ne regrettera certainement pas le départ, n’est du reste pas le seul à se trouver dans cette risible et intenable situation.La diplomatie du royaume chérifien, aux mains de puissants lobbies sionistes, souffre en effet d’une dualité qui la rend bien souvent carrément schizophrène. Comme rapporté dans notre édition de la veille, des diplomates chevronnés, très au fait du comportement quasi-maladif de notre turbulent voisin de l’Ouest, tentent d’expliquer les raisons qui poussent le Maroc à agir, dans bien des occasions, de manière irrationnelle, mettant à nue des situations et des comportements qui relèvent carrément de la psychiatrie. Nos sources se désolent ainsi du fait que Rabat soit inféodée à de puissants lobbies sionistes. Ce sont eux qui, la plupart du temps, lui dictent aussi bien ses actes que ses déclarations.C’est cette dualité, qui relève carrément de la psychiatrie comportementale, qui fait que le Maroc divague et tangue dangereusement dans ses positions et relations diplomatiques.Ainsi, au moment où la communauté internationale reconnait bien volontiers le caractère pacifiste, rassembleur et légaliste de notre pays, on prête au Maroc un caractère belliqueux, doublé de son implication directe dans le trafic international de drogue. Son ingérence dans les affaires internes et souveraines d’autres États est connue de tous. L’exemple le plus édifiant a trait au génocide dont est victime le peuple yéménite, et avec lequel Rabat a bel et bien partie liée.Le royaume chérifien, pour qui la corruption est érigée en véritable doctrine, n’hésite pas non plus à offrir de somptueux cadeaux aux épouses des lobbyistes auxquels il fait régulièrement appel pour soigner son image écornée par les nombreuses casseroles qu’il traine depuis des années. Caftans valant leur pesant d’or, avion royal, somptueuses résidences de vacances… n’est trop beau, ni trop cher, pour s’adjuger les services de ces puissants, mais menteurs, faiseurs d’opinion. Le Maroc ne supporte pas non plus que notre armée se soit modernisée, professionnalisée et ait acquis du matériel ultra-moderne. L’ANP, dont les objectifs sont strictement défensifs, n’en gêne pas moins les velléités expansionnistes et impérialistes du Maroc.Celui-ci, tout en continuant d’occuper illégalement le Sahara occidental, garde de sérieuses visées sur certaines parties de notre propre territoire national. Il est normal, dès lors, que notre armée, notamment ses officiers, soient constamment la cible de pernicieuses attaques de la part de notre turbulent voisin de l’Ouest, ainsi que de ses puissants lobbyistes. Une attitude pareille, qui ne peut franchement pas mener loin, porte de sévères et réguliers coups à la crédibilité de la diplomatie marocaine. Se mouvant en territoires « ennemis », elle se surprend très souvent à dire la chose tout en faisant son contraire…Mohamed AbdounLe Courrier d’Algérie, 7 juin 2020Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Aherdane Boutaher, consul du Maroc à Oran, -
Sahara Occidental : Le peuple sahraoui mérite de vivre dignement sur ses terres
Est-il venu le temps de démolir le mur de la honte ?
la communauté internationale doit se rappeler que quelque part dans le monde, , un peuple spolié, déshérité, paupérisé, est enfermé dans de véritables prisons à ciel ouvert .
Ce sont les sahraouis qui subissent de tels affres et dont la cause est la plus ancienne en Afrique et de surcroît la seule à ne pas être traitée selon les usages du droit international.
Dés les années 70, le Maroc a mis la main sur la majorité des terres du peuple sahraoui qui venait juste d’être libéré de la colonisation ibérique et a usé de tous les subterfuges et lobbies internationaux pour faire pression , amadouer et acheter la volonté de plusieurs chefs d’états afin qu’ils ne reconnaissent pas ou retirent leurs reconnaissances du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à se disposer de lui même afin d’assurer un avenir radieux à ses futures générations !
A partir de 1975, éclate une guerre entre Le Royaume du Maroc, qui voulait s’accaparer illégalement le territoire, et les autochtones que sont les sahraouis qui résistent à cette invasion .Très motivés et connaissant parfaitement le terrain, les sahraouis infligent aux troupes marocaines de lourdes pertes.
Le roi Hassen 2 du Maroc , en a fait une affaire d’honneur national pour détourner son opinion nationale de l’essentiel tel que la libération des territoires marocains de Sebta , Mellila et autres îles ou flottent le drapeau espagnol.
Afin de se prémunir de cette situation fait appel aux américains et aux israéliens qui l’ont aidés à construire un mur défensif et imperméable de sable , coupant en deux le territoire ,dont les terres ont été compartimenté en 7 ou 8 zones .
Ce mur n’a pas empêché les sahraouis de le traverser.
Aussi, la non résolution du problème sahraoui a envenimé la vie des maghrébins et les a privé de véritables chances de communion , de solidarité, de développement et de prospérité.
Le referendum doit se faire à tous prix !Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario,
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Origines, enjeux et perspectives de paix du conflit du Sahara Occidental
La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du MaghrebLe Sahara occidental est situé à l’ouest du Maghreb et présente comme voisins frontaliers : Le Maroc au nord ; au nord –est l’Algérie avec qui il partage une courte frontière; et enfin la Mauritanie à l’est, et dans tout le sud. Toute sa frontière ouest donne sur l’atlantique. Sa superficie est de 266000 km². A l’époque de son occupation par l’Espagne en 1884, le territoire du Sahara Occidental est essentiellement occupé de tribus guerrières, maraboutiques et tributaires, organisées et indépendantes entre-elles.Selon certains auteurs, les différentes expéditions marocaines sur ce territoire n’ont pas conduit à une soumission effective des populations autochtones aux sultans du Maroc. Néanmoins, durant toute la période qui a précédé la colonisation de ce territoire et même pendant celle-ci, il est arrivé que des chefs guerriers en provenance de cette région, reçoivent une aide matérielle massive de la part du sultan du Maroc, pour venir à bout de l’ennemi commun qu’était l’occupant européen. C’est le cas du chef de guerre et marabout Ma El Aïnin, finalement tué par les français au Maroc en 1910.Cette attitude de certains chefs et notables du Sahara vis-à-vis du sultan du Maroc, a conduit certains à conclure qu’il s’agissait là d’une forme de reconnaissance de la souveraineté du royaume marocain sur le territoire du Sahara Occidental. Pour d’autres, il s’agissait tout simplement d’une demande d’aide à un voisin plus puissant, afin de venir à bout d’un ennemi commun, puisque le Maroc lui-même était menacé par l’occupation française. Finalement, c’est plutôt la France et l’Espagne qui ont finiront par avoir raison des résistances marocaines d’une part, et des actes de rébellions des sahraouis d’autre part. Ceci s’est traduit par la colonisation Espagnole du Sahara en 1884, et la mise sous protectorat du Maroc par la France en 1912.Les acteurs au conflit, aux lendemains des indépendances :C’est aux lendemains des indépendances que ce territoire commence à être revendiqué par deux pays: le Maroc et la Mauritanie.Le Maroc, indépendant depuis 1956 estime que ce territoire faisait partie intégrante du sien bien longtemps avant la venue des européens au Maghreb. La thèse marocaine du « Grand Maroc » était une revendication des territoires considérés par les défendeurs de cette thèse comme étant sous souveraité marocaine avant la colonisation européenne. Ainsi, les territoires à restituer au Maroc étaient: le Sahara espagnol, la Mauritanie, le nord du Mali et une partie de l’ouest algérien ( région de Tindouf).La Mauritanie, ancienne colonie française, tout en réfutant l’idée de son intégration au grand Maroc, estimait que le territoire du Sahara espagnol devait être intégré au sien à cause des fortes similitudes linguistiques, culturels, et ethniques entre sahraouis et maures.L’Espagne, puissance colonisatrice, loin d’aller dans le sens d’une décolonisation du Sahara, décida plutôt d’en faire une de ses provinces.Le conflit qui opposait d’une part l’Espagne et le Maroc, et d’autre part l’Espagne et la Mauritanie, avait comme origine les exigeances marocaine et mauritanienne relatives à la décolonisation du Sahara espagnol, par conséquent au départ de l’Espagne. L’absence d’un front commun « maroco-mauritanien » face à la position espagnole provenait des revendications marocaines relevant de la thèse du grand Maroc. De plus, la guerre entre le Maroc et l’Algérie(qui était restée jusque-là à l’écart du conflit du Sahara Occidental) de 1962 au sujet de leur frontière commune, ne favorisait pas non plus la possibilité de constitution d’un front commun des trois voisins immédiats du Sahara Occidental. Ainsi, malgré les pressions en provenance des Nations Unies dès 1965 visant à pousser l’Espagne à décoloniser ce territoire par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, celle-ci continuait de jouer les résistantes en acceptant le principe de l’autodétermination, mais sans véritablement s’activer dans le sens d’un retrait. Ainsi, l’Espagne n’hésitait pas à exploiter la faiblesse d’une absence d’organisation de ses adversaires, en entretenant des discussions bilatérales avec chacune d’elles, tout en essayant de montrer aux Nations Unies que finalement les autochtones préféraient le rattachement à l’Espagne.Le début du conflit arméLe début des années 1970 va voir des changements nets s’effectuer dans la région. Les voisins immédiats du Sahara occidental finissent par former un front commun, après le règlement par le Maroc de son litige frontalier avec l’Algérie, ainsi que sa reconnaissance de la souveraineté de la Mauritanie. Ce bloc décide donc de faire pression sur l’Espagne pendant que de l’autre côté, les Nations Unies somment de plus en plus celle-ci d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Sur le plan interne, on assiste à une naissance de partis nationalistes au Sahara occidental tels que le Parti de l’Union National Sahraoui (PUNS) soutenu par l’Espagne, Le Mouvement de Renaissance des Hommes Bleus (MOREHOB) soutenu par le Maroc et le Front de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), né le 10 mai 1973 et qui sera soutenu par l’Algérie. Le 20 mai de la même année, le front polisario attaque le poste de police espagnol de el khanga et signifie par ce geste, l’ouverture des hostilités vis-à-vis de l’occupation et pour la fierté nationale. Deux ans plus tard, le Roi du Maroc dirige la grande Marche Verte.La Marche Verte du 16 octobre 1975 se veut une récupération symbolique et pacifique du territoire du Sahara « marocain » par le Maroc. Cette Marche a à sa tête la personne même du roi Hassan II du Maroc, suivi par une grande foule brandissant le coran et le drapeau marocain; le coran se voulait un symbole pacifique de l’action de récupération, alors que le drapeau traduisait un signe indicateur de l’appartenance de ce territoire au Maroc.Pour les membres du front polisario, la présence de l’armée marocaine sur le territoire (celle-ci y a précédé les marcheurs) représente une nouvelle occupation étrangère, alors même que l’Espagne n’y a pas encore achevé son retrait. Ses derniers soldats en partiront en janvier 1976, et elle mettra officiellement fin à sa présence sur ce territoire en février 1976. Ceci explique pourquoi les combattants du front polisario allaient prendre les armes une nouvelle fois pour se défaire de cette nouvelle occupation. Dans la même période, plus précisément le 24 novembre 1975, le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne signent à Madrid (Espagne) les accords (tripartites) de Madrid. Ceux-ci voient l’Espagne octroyer à la Mauritanie et au Maroc, l’administration conjointe du territoire du Sahara occidental. Partant du territoire quelques mois après, l’Espagne devait signifier aux Nations Unies sa démission du titre de puissance administrante du Sahara occidental, titre que les Nations Unies n’ont pas eu à octroyer à un autre Etat.La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) voit le jour au lendemain du départ espagnol du territoire : le 27 février 1976. Cette République constitue en réalité une riposte des tripartites de Madrid, et son avènement coïncide avec le déclenchement des hostilités. Dès cette période, des combats très violents opposent en effet les combattants du Front Polisario aux forces marocaines dans la partie nord du territoire d’une part, et aux forces mauritaniennes dans la partie sud du territoire d’autre part. Pour garantir l’efficacité de son offensive, le Front Polisario reçoit une aide massive de l’Algérie. Cette aide se résume par l’octroie d’un matériel militaire important, de la logistique, de la région de Tindouf comme base arrière et construction de camps de réfugiés, et même de colonnes de soldats algériens. Ainsi, les combattants du front polisario avec l’aide de l’Algérie vont tout d’abord chasser l’armée mauritanienne du Sahara occidental, pour aller ensuite les battre sur leur propre territoire, en s’emparant de certaines régions du nord de la Mauritanie. Cette situation va contraindre la Mauritanie à signer l’accord de paix d’Alger du 05 Août 1979, dans lequel elle renonce à sa revendication du territoire du Sahara Occidental, tout en obtenant du Front polisario, la promesse de ne procéder à aucune revendication sur territoire. De son côté, le Maroc trouve l’aide nécessaire lui permettant de se soustraire à une défaite devenue presque inéluctable, auprès de pays occidentaux. C’est le cas des Etats-Unis qui vont, dans les années 81-82, fortement accroître leur aide au Maroc. Cette aide se résumera entre autres à une importante livraison du matériel militaire, suite aux accords passés entre le Maroc et les Etats-unis dans le cadre du Consensus statégique occidental au Moyen Orient, et relatif aux déploiements des Forces Spéciales Américaines dans cette région. Entre-temps, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) essaient, par des moyens diplomatiques, de trouver une solution pacifique à ce conflit.Le plan de paix de l’ONU et les autres propositions.C’est en 1984 que le Maroc se retire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) pour protester contre l’admission de la RASD à cette organisation. Entre temps( depuis 1983), l’OUA qui se déploie dans une quête de résolution pacifique de ce conflit, exhorte les parties au conflit à entreprendre des négociations à cet effet. C’est en cela que tient sa résolution AHG/RES. 104 (XIX) du 19ème sommet de l’OUA à Addis Abeba (en Ethiopie).De son côté, dès décembre 1985, l’assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 40/50 sur le Sahara, invitant le président en exercice de l’OUA et le secrétaire général de l’ONU à œuvrer en vue d’amener les parties à négocier dans les meilleurs délais et conformément à la résolution de l’ONU (citée plus haut) et à la présente résolution, les conditions d’un cessez-le-feu et les modalités d’organisation d’un référendum au Sahara Occidental. Dès lors, plusieurs missions sont constituées et oeuvrent en effet pour rendre effectives ces deux résolutions de l’OUA et de l’ONU. En août 1988, le secrétaire général des Nations Unies présente une proposition de paix prévoyant un cessez-le-feu et la tenue d’un référendum, aux représentants du Maroc et du Front polisario, en vertu du mandat conféré par l’assemblée générale dans sa résolution 40/50 de décembre 1985. Les parties donnent leur accord le même mois. En avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 690(1991) approuvant la constitution sous son autorité de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Celle-ci comprend trois composantes : Unité civile, Unité de Sécurité, et Unité militaire.Le cessez-le-feu prévu entre en vigueur en septembre 1991.Jusqu’à ce jour, seule cette partie du règlement de paix a connu une suite favorable. Le blocage de la deuxième partie étant ce qui a conduit les Nations unies à effectuer de nouvelles propositions : en 2001 et en 2002. A l’origine de ce blocage se situe la question des électeurs : les personnes habilitées à voter. En effet, la proposition de paix effectuée par l’ONU avait retenu comme habilitées à voter, les personnes retenues par le recensement de 1974 effectués par les Espagnols. Or après le dépôt de la liste des électeurs par les Sahraouis, le Maroc déposa une demande de 131000 recours de personnes qui selon lui, devraient également être admises sur la liste des électeurs. C’est cette situation qui a conduit au blocage du plan de règlement de paix de l’ONU à tel point qu’en 2001, les Nations Unies devaient proposer aux parties au conflit une « troisième voie » appelée accord-cadre, qui octroie une large autonomie au Sahara Occidental tout en le rattachant du Maroc pendant cinq à l’issue desquelles un référendum sera organisé dans le territoire. Cet accord est appelé troisième voie parce que le référendum comporte l’alternative : l’indépendance, ou le rattachement pur et simple au Maroc. La différence entre ce rattachement pur et simple au Maroc et la troisième voie (qui présente également le rattachement au Maroc) se situe dans la large autonomie octroyée au territoire. Contrairement au plan de règlement qui avait reçu l’accord des parties, cette troisième voie n’a jusqu’ici été entériné que par le Maroc. Il faudrait retenir que le plan de paix de l’OUA-ONU tient lieu de première proposition, alors que la troisième voie tient de deuxième proposition. Cette deuxième proposition n’ayant pas fait l’unanimité entre les parties, il a fallu aux Nations Unies de proposer une troisième solution : la partition du territoire entre les parties. Une partie revenant au Front polisario et conduisant même par-là à son indépendance, tandis que l’autre reviendrait au Maroc, qui pourra en faire sa province du sud. Malheureusement, cette proposition a connu un refus catégorique des principales parties au conflit. Pour le Maroc, il s’agit là d’une atteinte à son intégrité territoriale, lors que pour le Front polisario, l’indépendance du Sahara Occidental(dans son ensemble) ne saurait se passer d’un référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui. Tenant compte de cet autre blocage, le secrétaire général des Nations Unies a proposé aux parties (tout en leur demandant de réfléchir sur ces différentes propositions), un retrait pur et simple de la MINURSO de ce territoire.Les enjeux du conflitLe conflit du Sahara Occidental présente de nombreux enjeux. Les plus frappants relèvent du politico-économique.Les enjeux d’ordre politique varient il est vrai selon le contexte géopolitique du moment. En analysant la fin de la guerre froide, on peut se demander si le conflit du Sahara Occidental tirait son origine de la tension Est-Ouest? Pour cela, nous allons nous servir du cas Namibien comme exemple. Pendant la guerre froide, la Namibie qui est un territoire à décoloniser continue d’être occupée par l’afrique du sud. La communauté internationale, et les Etats-Unis en tête, tout en appuyant le principe d’autodétermination en Namibie, accordaient leur soutien matériel à l’Afrique du sud. La raison d’une telle attitude: l’Afrique du sud était le garant du capitalisme dans la région, un allié important pour les Etats-Unis face à la montée du communisme dans cette région d’Afrique. De plus, la SWAPO, mouvement de libération nationale de la Namibie entretenait des relations particulières avec l’Angola marxiste qui la soutenait dans sa lutte. Dans le cas du conflit du Sahara Occidental, la situation qui prévaut dans la région à l’époque de la guerre froide n’est pas très différente de celle que nous venons de voir. Les Etats-Unis font du Maroc un allié important dans la région du Maghreb. L’Algérie qui soutien le Front polisario est celle du président Boumedienne où les idées révolutionnaires du Front de libération National algérien (FLN), très sensibles sur la question de décolonisation des territoires occupés sont encore très encrées. Il s’agit d’une Algérie fortement socialiste, dont le soutien au front polisario cause le même effet qu’en Namibie. La communauté internationale ( les Etats-Unis en tête), tout en acceptant le principe d’autodétermination continue quand même de soutenir le Maroc dans sa lutte Contrairement à la Namibie qui accède à l’indépendance à la fin de la guerre froide, le conflit du Sahara occidental reste en vigueur et conduit les parties au conflit, ainsi que les acteurs extérieurs au conflit à un repositionnement stratégique relatif aux nouvelles données internationales que sont la globalisation et la lutte contre l’intégrisme islamique. En effet, en plus de l’attrait que le marché maghrebin exerce sur les Etats-Unis et l’europe, cette région a redoublé d’importance, de par sa position stratégique depuis les évènements du onze septembre 2001. Ces évènements ont conduit le monde occidental dans une lutte difficile et longue contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux. Un tel combat, exige des alliés sérieux ayant des entrées dans les milieux les plus hostiles et surtout très peu connu. C’est ici qu’on peut comprendre l’avantage qu’une telle situation présente pour le Maroc (vieil allié du monde occidental), dans sa stratégie de récupération du sahara occidental. La reconnaissance de ce territoire comme faisant partie du Maroc par les alliés occidentaux pourrait effectivement ce faire dans le cadre de politiques de compensations. Le Maroc a souvent jouer le rôle de gendarme des intérêts de la France en Afrique, ainsi que celui de temporisateur dans le proche Orient. Autant il est respesté dans le monde arabe, autant il est considéré comme un défenseur respectable des intérêts des palestiniens dans la guerre qui les oppose à Israël. On comprend donc pourquoi le Maroc se présente aujourd’hui pour les occidentaux, comme un allié important face aux doubles fléaux que sont le terrorisme et l’intégrisme. Le soutien apporté par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne au projet d’accord cadre dit troisième voie, comme solution octroyée par les Nations Unies pour une résolution du conflit, pourrait bien être une des résultantes de cette alliance.Les enjeux d’ordre économique relèvent des richesses contenues dans le sous-sol du territoire, ainsi que celles contenues au large des côtes et dans les fonds marins. Le territoire est très riche en phosphates découverts en 1947 par l’Espagne, et regorge d’autres minerais tels que : le fer, le titane, le manganèse, et des pierres précieuses. Parmi celles-ci, on peut citer l’uranium, le titanium et le vanadium. Y sont probablement présents, l’antimoine et le cuivre, et bien d’autres. La façade atlantique de ce territoire se présente comme l’une des plus poissonneuses du monde. Concernant le fond marin, il est de plus en plus probable qu’il contient du pétrole. En effet, des compagnies pétrolières y effectuent actuellement de la prospection, sous l’autorisation de l’Etat marocain. Il s’agit des multinationales française et américaine TotalFinaELf et Keer Mc Geer. Ainsi, une intégration du Sahara occidental au Maroc, ferait un grand bien à l’économie Marocaine. Concernant l’Algérie, c’est plutôt l’accession à l’indépendance du Sahara occidental qui l’arrangerait dans la mesure où elle pourra enfin obtenir, en compensation à son soutien inconditionnel du Front Polisario durant le long et épuisant conflit, l’accès à l’océan atlantique tant convoité. Cet accès lui permettrait en effet une exploitaion importante de ses richesses de la région de Tindouf: le fer, le pétrole et le gaz. Côté américain, il est important de gagner le marché marocain par l’établissement d’une zone franche entre les deux pays. Cette attitude s’inscrit dans la politique américaine de conquête du marché africain. Pour l’union européenne, il s’agit surtout de garder les marchés déjà acquis. Le Maghreb, de par sa proximité et ses richesses représente pour l’europe un marché à préserver et à développer. Néanmoins, pour les Etats-Unis comme pour les européens, l’instabilité actuelle du Maghreb directement lié au conflit du Sahara occidental ne permet pas un bon déroulement du commerce. Raison pour laquelle ils sont tous pour un retour à la paix au Sahara.Finalement, le conflit du Sahara occidental qui, si on part de la perception première de l’ONU et du droit international se veut un conflit de décolonisation, connait aujourd’hui d’autres voies que celle du référendum d’autodétermination à savoir: l’accord cadre, qui prône la large autonomie du territoire; la partition du territoire, une partie revenant au Maroc et l’autre devenant une république sahraouie; et enfin le retrait total de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).La véritable crainte aujourd’hui réside dans le fait que, les parties au conflit n’arrivant pas à se mettre d’accord sur une solution commune, la décision choisie par l’ONU soit rejetée par l’une ou l’autre partie. Crainte parce qu’une telle attitude ne met pas à l’abri d’une reprise des armes. La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb.NotesCf. l’ouvrage de monsieur Maurice barbier, le conflit du Sahara Occidental,Cf. Rapport du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies comprenant le texte du projet d’accord-cadre : www.arso.orgSource : IRENEES.NET,Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Mauritanie, Algérie, ONU, MINURSO, OUA, Union Africaine, -
Sahara Occidental: M’hamed Kheddad inhumé au cimetière du camp de Smara
Le dirigeant sahraoui M’hamed Kheddad, décédé le 1er avril dernier en Espagne a été inhumé hier au cimetière du camp de Smara, selon la commission en charge de ses funérailles, précisant que toutes les mesures administratives et sanitaires relatives au rapatriement dans les camps de réfugiés sahraouis de la dépouille du dirigeant et diplomate sahraoui avaient été prises.
La dépouille de l’ancien coordinateur du Front Polisario auprès de la Minurso était arrivée samedi dernier à l’aéroport de Tindouf à bord d’un vol spécial en provenance de Madrid (Espagne). La dépouille a été accueillie par une importante délégation sahraouie conduite par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, les autorités locales de la wilaya de Tindouf et des représentants de la société civile.
Le diplomate sahraoui M’hamed Kheddad est décédé des suites d’une longue maladie, mais la situation sanitaire mondiale induite par la pandémie de Covid-19 n’a pas permis le rapatriement de sa dépouille dans les camps de réfugiés sahraouis. Suite au décès de M’hamed Kheddad, la Présidence sahraouie avait décrété un deuil national d’une semaine. Elle écrira dans un communiqué que «le peuple sahraoui, sans aucun doute, perd l’un de ses hommes les plus loyaux et les plus honorables», ajoutant que le défunt était «l’un des militants et dirigeants du Front Polisario qui ont accompagné la lutte sahraouie depuis ses débuts avec sincérité, sacrifice et générosité».
Eminent militant du Front Polisario, en 1978, il faisait partie de la délégation sahraouie lors des premières négociations directes avec le Maroc, tenues à Bamako, au Mali. Il a également été ambassadeur de la République sahraouie démocratique (RASD) en Algérie à deux reprises et a été responsable du département européen au sein du Comité extérieur du Front Polisario.
Le défunt M’hamed Kheddad a occupé plusieurs postes, notamment au sein des institutions sahraouies, à l’étranger et dans les ambassades et les missions diplomatiques. Il a joué un rôle central dans le processus de règlement ONU-UA en tant que coordinateur auprès de la Minurso, chef et membre de la délégation de négociation sahraouie. Il a aussi joué un rôle de premier plan et fondamental dans la bataille juridique menée par le Sahara occidental notamment sur la scène européenne.
Sud-Horizons, 7 juin 2020
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