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  • Crimes coloniaux : La France a tué 12 millions d’algériens

    COLONISATION DE L’algérie Par la france

    Crimes contre l’humanité et génocides : Pas 5, mais 12 millions de victimes !

    La polémique née après la rencontre Erdogan – Tebboune et qui a frisé l’incident diplomatique à propos du nombre de victimes de la colonisation pose un réel problème de mémoire puisqu’à ce jour il n’existe pas d’étude précise sur le nombre de morts durant les 132 ans de colonisation française. Selon M. Tebboune «la France a massacré plus de 5 millions d’Algériens en 130 ans». (Daily Sabah du 29 janvier 2020).

    Un nombre d’habitants volontairement réduit pour cacher l’horreur

    Par sentiment de culpabilité, les auteurs français affirment unanimement que la population algérienne ne dépassait pas 3 millions en 1830. Cette affirmation ne repose sur aucun critère objectif sinon à crédibiliser les recensements de populations effectués dans la 2ème moitié du XIXème siècle. Les auteurs algériens sont en droit alors de s’interroger : comment un peuple si peu nombreux et dispersé sur un immense territoire a-t-il pu résister, trois siècles durant, à plus de 80 agressions venant de l’étranger ? La disparition des archives de la Casbah, relatives notamment aux impôts, aux agglomérations et aux Mahalla (zones rurales et tribus), a-t-elle vraiment été une fatalité ? Hamdan Khodja, très au fait du sujet, parlait de 10 millions d’habitants dans son livre «Le Miroir» paru à Paris en 1833. Le Bey de Constantine estimait en 1831 à cinq millions le nombre de la population de sa province. Le général Desmichels qui gouvernait Oran, estimait en 1834 la population de cette région à 2 millions d’habitants. Le général Bugeaud, gouverneur militaire, estimait la population à 8 millions en 1840 avant de parler de 4 millions en 1845 ! Quel que soit le chiffre avancé, on constate qu’il a diminué lors du 1er recensement de 1856 qui donnait une population globale de 2,3 millions d’habitants. En 1876, soit 20 ans plus tard, cette population n’avait augmenté que de 6% (la population algérienne a été multipliée par 2 entre 1962 et 1978) ? Où est donc passé le «manque à gagner» ?

    Crimes contre l’humanité et génocides

    Les exactions coloniales de différents degrés comprenant des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des génocides, bien que l’agression soit elle-même un crime, ont été pour beaucoup dans la disparition de pans entiers de la population algérienne.

    Bugeaud a écrit les pages les plus sanglantes de la colonisation. Il a fait régner le régime du sabre. C’est le responsable des enfumades, le père des hordes infernales, des razzias, de la terre brûlée… Son culte du détail et de la minutie d’exécution de tant de crimes fait de lui le père des génocidaires de l’armée coloniale. Les six colonnes infernales, qui comprenaient 83.000 hommes en 1842, 90.000 en 1844 et 108.000 en 1846, étaient chargées «d’empêcher (les Arabes) de semer, de récolter, de pâturer…», en un mot, de faire une politique de la terre brûlée. Le général Bugeaud a d’ailleurs expliqué lui-même pourquoi une force aussi considérable était nécessaire dans ce pays, alors que l’Italie par exemple avait pu être conquise avec une armée de 30.000 hommes… «Ce n’est que par leur multiplication [razzias] et en prenant les tribus les unes après les autres, que nous sommes parvenus à vaincre les Arabes». (Vignon L., La France en Algérie, Hachette Ed, Paris, 1893, p. 21). Bugeaud a défini lui-même son action : «C’est la guerre continue jusqu’à l’extermination». La politique des razzias incitait les militaires au viol, au pillage, au meurtre, à la destruction…

    Aux razzias ont succédé des crimes aussi abjects : massacre de la Zaâtcha, le 26 novembre 1849 commis par plus de 8.000 soldats français. Tous les hommes du village âgés de plus de 15 ans ont été pendus publiquement dans les décombres «pour l’exemple». (Garrot, Histoire générale de l’Algérie, impr. P. Crescenzo, 1910, pp. 885-886). Un journaliste français Baudicour qui a assisté à la prise de la Zaâtcha rapportera : «Les zouaves, dans l’enivrement de leur victoire, se précipitaient avec fureur sur les malheureuses créatures qui n’avaient pu fuir. Ici, un soldat amputait, en plaisantant, le sein d’une pauvre femme qui demandait comme grâce d’être achevée et expirait quelques instants après dans les souffrances ; là, un autre soldat prenait par les jambes un petit enfant et lui brisait la cervelle contre la muraille ; ailleurs c’était d’autres scènes qu’un être dégradé peut seul comprendre et qu’une bouche honnête ne peut raconter» (Dresch J., Ch-A. Julien, La question algérienne, les Editions de Minuit, Paris, 1958). Le massacre de Laghouat, le 2 décembre 1852, a vu pour la première fois dans l’histoire l’utilisation de gaz de combat contre les populations civiles. Le colonel Pein rapporte dans ses «Mémoires» : «Le carnage fut affreux ; les habitations, les tentes des étrangers dressées sur les places, les rues, les cours furent jonchées de cadavres. Une statistique faite à tête reposée et d’après les meilleurs renseignements, après la prise, constate le chiffre de 2.300 hommes, femmes ou enfants tués…» La pacification de la Kabylie en 1857 : «On avait tué femmes, enfants, vieillards». (cf. L. de Baudicour (1815-1853), La guerre et le gouvernement de l’Algérie, Paris, Sagnier et Bray, 1853, p. 371 ; Sur l’expédition en Kabylie). La répression d’El Mokrani de 1871, «La répression fut terrible, écrit Théodore Rinn, et, pour beaucoup, hors des proportions avec la culpabilité…» Le massacre d’El Amri en 1876 qui a subi le même sort que la Zaâtcha et Laghouat.

    La répression des Aurès de 1879, la répression de l’insurrection de Bouamama dans le Sud oranais (1881-1883), la répression de l’insurrection d’Aïn Turki (actuelle Arioua, ex-Margueritte) en 1901, la répression des Béni Chougrane et Mascara (septembre-octobre 1914)…

    L’histoire coloniale en Algérie est encombrée d’évènements tragiques. Si «la liste des excès, des humiliations, et même des crimes de guerre, est très longue», peut-on parler de génocide ? Certains historiens français pour ne citer que certains considérés comme anticolonialistes, tel le regretté Claude Liauzi ou Gilbert Meynier en 2005, le rejettent et accusent même ceux qui en parlent de «désinformation victimisante» ! Pourtant, le mot «extermination» a été utilisé de nombreuses fois par les suppôts du colonialisme. Ce mot était très explicite comme le montre le «Littré» de 1872, «exterminer» peut être considéré comme synonyme, de «chasser entièrement, faire périr entièrement», c’est-à-dire commettre un génocide. Il était pratiqué couramment au XIXème siècle : «L’idée d’extermination eut longtemps cours en Afrique [du Nord]» (Hippolyte Castille, Le général de Lamoricière, Sartorius F. E.d, Paris 1858, p. 13) C. de Feuillide dira à ce propos : «Quand nous occupâmes le Sahel, il fallut raser le sol et exterminer les races ; sans quoi, disaient ces hommes, on ne pourrait ni s’établir ni cultiver. On rasa, on extermina. (C. de Feuillide, L’Algérie française, p. 65, Plon Ed, Paris 1856).

    Il existe de nombreux exemples de génocides : le massacre de Blida de novembre 1830 ordonné par Clauzel, commandant en chef de l’armée d’Afrique : «J’ai ordonné aux bataillons de détruire et de brûler tout ce qui se trouve sur leur passage». L’extermination de la tribu d’El Aouffia à Maison Carrée le 6 avril 1832 qui a fait 12.000 victimes. Les «enfumades» et les «emmurades» de la Dahra qui sont des «chambres à gaz» de fortune et dont seulement quatre épisodes sont connus car des directives ont été données aux militaires de taire leurs crimes. Bugeaud a donné à ses officiers l’ordre d’être «impitoyables». Il a précisé dans une note écrite datée du 11 juin 1845, à propos des habitants de la Dahra qui ont l’habitude, en cas de danger, de se réfugier dans des grottes : «Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac : fumez-les à outrance comme des renards» (Maspero F., L’honneur de Saint-Arnaud, p. 205, Casbah Ed., Alger, 2004). Des tribus entières ont disparu à jamais comme les Ouled Riah et les Sbéahs. Cynique, Tocqueville, l’un des théoriciens de la colonisation écrira quelque temps plus tard : «J’ai pu sans péril traverser avec vingt-cinq personnes le Dahra dont nous avons décimé la population, il y a six mois» (Lettre du 1er décembre 1846 adressée à Corcelles, in Oeuvres complètes, op.cit. t. XV, 1, p. 224, cité par le Cour Grandmaison). Des variantes aux enfumades vont se répéter au cours du XXème siècle avec les asphyxiés de Zéralda (1942), les fours à chaux de Guelma, Héliopolis et Belkheir en 1945, l’enfumade du douar Terchioui (1957), les caves ont souvent été utilisées comme dernière sépulture de nombreux militants et civils durant la Guerre de libération (1954-1962).

    Les crimes contre l’humanité ne se sont pas manifestés uniquement par des tueries, des assassinats ou des exécutions sommaires, ils concernent également les lois iniques mises en place comme le Code de l’Indigénat qui a réduit la population autochtone à l’esclavage, l’internement des populations qui a été mis en place dès 1834, les punitions collectives qui ont commencé par le massacre des Aouffias en 1932, les amendes collectives, généralisées par Bugeaud en 1844, le séquestre des biens immobiliers, des terres et même des mosquées qui a commencé avec la confiscation des biens publics dits Beylik en 1833, le cantonnement des populations, leur regroupement au cours de la grande famine, la déportation des Algériens vers Calvi en Corse, puis dans le sud de la France, à Sète (1846) et dans les Iles Sainte Marguerite (1843), puis en Nouvelle–Calédonie (à partir de 1853) et en Guyane (1888), leur nombre total avoisine les 50.000 personnes dont des femmes et des enfants, la grande majorité est morte lors du transfert ou sur place…

    Suite à leur conscription obligatoire, de jeunes Algériens se sont trouvés mêlés à différentes guerres menées par la France : guerre de Crimée (1853-56), guerre contre l’empire austro-hongrois en Italie (1859), guerre du Mexique (1861 à 1867), guerre franco-allemande de 1870, grande guerre (1914-1918) Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et guerre d’Indochine (1946-1954). Les pertes ont été particulièrement lourdes lorsqu’on sait que les Algériens ont été utilisés comme chair à canon, elles sont estimées à plus de 100.000 morts et un nombre plus important de blessés et de handicapés à vie.

    La colonisation de l’Algérie a été une période de non-droit avec des prisons surpeuplées, des camps d’internement appelés pudiquement d’hébergement gérés par les préfectures, des camps militaires clandestins, des laboratoires de torture… dont le nombre global dépassait les 400 et qui enfermaient plus de 150.000 personnes. Les rafles, les exécutions sommaires, les viols, la torture, les condamnations à mort avec des décapitions en chaîne, les attentats ciblés menés par la «main rouge», les mutilations, les cadavres exposés en public, les profanations de lieux de culte et de mausolées, la destruction de cimetières, l’exportation d’ossements humains…

    Les crimes commis contre les populations civiles lors des évènements de Mai 1945 avec 45.000 morts ; les évènements du 20 Août 1955 avec 12.000 morts, les manifestations du 17 Octobre à Paris avec des centaines de morts.

    Les essais nucléaires français en Algérie avec 4 explosions atmosphériques et 13 souterraines en plus des 57 essais plus réduits ont exposé directement plus de 2 millions d’Algériens à des radiations ionisantes. Les descendants de ces derniers vont continuer à payer indéfiniment un lourd tribut en maladies génétiques en cancers et en malformations. Les méfaits des expérimentations chimiques et balistiques de Hammaguir sont peu connus bien que celles-ci aient été menées jusqu’en 1986. La guerre de libération nationale a exacerbé l’agressivité du colonialisme et s’est terminée par un véritable holocauste commis par l’OAS. L’Algérie parle de 1,5 million de morts et la France reconnaît seulement 200.000 !

    Victimes des épidémies, des famines et des camps de regroupement

    L’occupation française de l’Algérie a aggravé durant le XIXème siècle la situation sanitaire et épidémiologique des populations algériennes. Les redoutables épidémies de peste des XVIIème et XVIIIème siècles ont été remplacées par la violence meurtrière du choléra, du typhus, de la syphilis, de la tuberculose, des famines… Il est aujourd’hui établi que de nombreuses infections ont été importées et propagées par l’armée française et les colons, certaines ont été réactivées et rendues très virulentes par une importation massive de réservoirs humains. Ainsi, les épidémies de choléra ont, en effet, été importées et diffusées par les militaires français, les plus importantes ont eu lieu en 1834, 1835, 1837, 1839, 1846, 1849, 1855, 1859, 1865, 1866, 1884 et 1893. Les Rickettsies, agents du typhus historique, ont été ramenées en Algérie avec le pou de corps humain, que des milliers de va-nu-pieds d’Europe portaient sur eux, au moment ils étaient envoyés pour coloniser l’Algérie. La syphilis a été réactivée à travers les nouveaux réservoirs ramenés en Algérie pour entretenir le moral des soldats mais également à travers les multitudes de centres de dépravation mis en place par les autorités militaires françaises au niveau des villes-garnisons. La tuberculose était pratiquement inconnue en Algérie à la veille de l’occupation, elle a été propagée par la main-d’œuvre algérienne appelée à soutenir l’effort industriel français, mais placée dans un état d’insalubrité, de promiscuité et de carence alimentaire tel qu’elle a contracté le bacille de Koch puis est revenue dans le pays pour mourir, essaimant à tout va le bacille meurtrier. Le paludisme reste une exception épidémiologique car s’il était bien présent avant l’occupation, son épidémiologie a littéralement explosé avec les bouleversements écologiques opérés par les autorités coloniales, l’anophèle (femelle du moustique), agent de transmission du parasite, s’est allié aux habitants pour retarder la colonisation du pays. Globalement, il n’est pas exagéré de dire que les épidémies ont tué plus d’un million et demi de personnes en Algérie durant l’occupation française. A titre de comparaison, Noin évalue à 1.450.000 décès, les ravages de la peste, du choléra et de la variole au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle au Maroc (Noin, 1970). Les autres épidémies ayant eu de grands impacts, notamment la variole, la rougeole, la scarlatine, la dysenterie, la typhoïde… ne sont pas comptabilisées !

    Les famines observées en Algérie durant l’occupation française ont, par leur envergure et le nombre de victimes occasionnées, été les plus meurtrières de l’histoire d’Algérie. La responsabilité de l’occupant dans les famines de 1838, de 1847, de la grande famine 1866-1868, de celles de 1891-1892 et de 1921-1922 est liée à la déstructuration de la société autochtone, à la dépossession des terres, à la confiscation des terres pastorales, à l’altération des pratiques sociales qui permettaient traditionnellement à la population de faire face aux calamités (dispersion des populations, constitution de silos de réserve [mtamers], développement de l’élevage, prêts sans intérêt [mouaouana], etc.). Ces famines ont été responsables au minimum d’un million et demi de victimes. La grande famine seule a tué plus d’un million de personnes. (Djilali Sari, Le désastre démographique, Sned Ed, Alger 1982)

    Les camps de regroupement mis en place en dehors de tout cadre légal dès 1955, ont abrité plus de 2,5 millions jusqu’au 19 mars 1962. L’absence d’une hygiène minimale, des conditions d’habitat proches de celles des SDF et l’existence d’une sous-alimentation chronique ont été responsables d’une très forte mortalité dénoncée en 1957 par le rapport de Michel Rocard. Selon ce dernier, il y avait plus d’un décès par jour pour 1.000 habitants ce qui donne en 5 ans (mars 1957 à mars 1962) plus de 4,5 millions de victimes.

    La colonisation de l’Algérie : un défi mémoriel pour la France

    Emmanuel Macron qui est né en 1977 n’a pas le complexe des enfants de la guerre coloniale menée par son pays. Il avait qualifié lors de sa visite à Alger le 15 février 2017, durant sa campagne électorale que la colonisation française est «un crime contre l’humanité». Il y a quelques jours, il récidive considérant la colonisation de l’Algérie comme l’un des plus grands défis mémoriels pour la France : «La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique» a-t-il déclaré. Il ajoute : « je pense qu’il a à peu près le même statut que la Shoah» (AFP/RP, 25 janvier 2020). En termes de responsabilité de la France, la colonisation de l’Algérie ne peut aucunement faire l’objet d’une comparaison avec la Shoah car d’une part le régime de Vichy ne représentait qu’une partie de la France et d’autre part ce qui a été commis contre les Algériens dépasse largement les 12 millions de victimes.

    Mostefa Khiati

    Professeur, chercheur

    SOURCE : Le Quotidien d’Oran


  • La brulure de la Dahra : Un sinistre épisode des crimes coloniaux

    La brulure de la tribu des Ouled Riah, perpétrées par l’armée française du 18 au 20 juin 1845 dans les monts de Nekmaria, à l’extrême Est de Mostaganem, sont considérées comme un crime d’extermination d’une population qui a refusé de se soumettre à l’ordre colonial.

    Cent soixante-quinze années sont passées après ce massacre ayant entrainé la mort de plus d’un millier de personnes, essentiellement des femmes, des vieux et des enfants, asphyxiées à l’intérieur de la grotte des Frariche, sur ordre du criminel Pelissier (1794-1864). Des études sur cette phase douloureuse de l’histoire nationale restent à approfondir pour dénoncer les actes criminels de ce sinistre personnage et rendre hommage aux victimes.

    L’enseignant d’histoire contemporaine de l’université Ibn Khaldoun (Tiaret), le Pr. Mohamed Belil, rappelle qu’après avoir occupé les villes côtières du pays, la France coloniale a mené une politique de la terre brulée pour asseoir sa domination sur le reste du territoire national.

    « Face à cette déferlante, les tribus locales n’avaient qu’un choix : se soumettre ou subir l’extermination », a-t-il ajouté, estimant qu’en ce mois de juin 1845, la France coloniale venait d’enterrer ses idées de liberté et sa prétendue mission civilisatrice en Algérie. Ses troupes armées avaient extermine une tribu entière et d’une effroyable manière dans le seul but d’étouffer toute résistance à ses plans expansionnistes et colonialistes.

    Le même universitaire a poursuivi en précisant que « dans la métropole, le lobby militaire et colonialiste est parvenu à étouffer ces crimes et couvrir leurs auteurs en falsifiant la réalité révélée par plusieurs sources. Les auteurs de ces génocides ont été encouragés à poursuivre leurs menées dans d’autres régions. Ils ont eu même droit à des promotions ».

    ·Décoré et promu malgré ses crimes de guerre

    Mohamed Belil a considéré que la période de gouvernance du Maréchal Bugeaud en Algérie, soit de 1840 à 1847 a été « la plus sombre et la plus meurtrière » eu égard aux massacres perpétrés durant ces huit années et à la politique de la terre brulée qualifiée de « pacification « . Ce sanguinaire avait mené une guerre impitoyable contre le chef de la résistance populaire algérienne, l’Emir Abdelkader.

    « Le colonel Pellissier a été l’exécutant de la politique génocidaire de son chef Bugeaud en perpétrant des génocides sous le fallacieux prétexte de refus des tribus locales à se soumettre à l’ordre colonial et pour avoir fait preuve de résistance armée », a encore affirmé le même universitaire.

    Il a rappelé que ce serviteur zélé du maréchal Bugeaud a été récompensé pour « services rendus » en accédant au grade de général, puis au poste de gouverneur général d’Algérie (en 1851 puis entre 1860 et 1864) avant d’être promu maréchal puis nommé ambassadeur à Londres.

    De son coté, l’universitaire et historien Abdelkader Fadhel a estimé que ces enfumades constituent « un acte de traitrise » pour la classe politique et « un véritable scandale » pour les militaires, auteurs de ce crime perpétré contre les Ouled Riah et des membres de la tribu des Beni Zentis.

    Le Pr. Fadhel a rappelé que la presse française avait dénoncé ces crimes et suscité l’indignation des intellectuels français et européens, à l’image du romancier Honoré de Balzac (1799-1850) qui a déclaré à un journal espagnol que « cet acte criminel ne peut être effacé des mémoires ».

    De son côté, le voyageur Allemand Heinrich Maltzahn (1826-1874) avait décrit , dans son ouvrage « Trois années en Afrique du Nord », sa visite de la grotte des Frariche et mis en exergue « les actes barbares de Bugeaud et de ses officiers dont les pages sanglantes ont été très vite occultées.

    « Cette attitude d’oubli et cette amnésie sont à même un crime flagrant contre la mémoire », a estimé le même universitaire.

    Maghreb Info

    Tags : Algérie, France, colonisation, crimes de guerre,

  • Algérie-France : Histoire et mémoire, des dossiers plus que jamais d’actualité

    Les questions d’histoire et de mémoire devraient à l’avenir occuper une place importante dans la relation algéro-française et constituer un de ses dossiers marqueurs, voire décisifs de cette mesure attendue de part et d’autre depuis des années. C’est ce qui est suggéré en tout cas par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a déclaré hier lors d’une émission RTL/LCI/ Le Figaro qu’un « travail de mémoire » est souhaitable entre la France et l’Algérie.

    « La question qui se pose dans les relations entre la France et Algérie sur la mémoire, la manière dont les uns et les autres avons vécu ce conflit, reste là. Et il faudrait que nous ayons ensemble un travail de mémoire », a déclaré le chef de la diplomatie française qui a été invité à commenter la polémique franco-française suscitée par les déclarations du président Emmanuel

    Macron sur la Shoah et les rapprochements qu’on lui a prêté avec la
    « guerre d’Algérie » et les crimes coloniaux.

    L’intéressant dans ce qu’a déclaré M. Le Drian face aux médias de son pays est que les dossiers de l’histoire et de la mémoire relatifs à la séquence coloniale sont plus que jamais d’actualité et qu’ils constituent une partie importante des questions qui doivent être résolues dans le cadre de la relation bilatérale entre Alger et Paris.

    Cependant, bien des contraintes doivent être surmontées comme on le constate depuis la loi française de février 2005 qui reconnaîssait les
    « bienfaits de la colonisation », un texte voté par la droite et qui a été abandonné au temps du gouvernement Chirac après avoir provoqué l’ire de la partie algérienne et l’indignation d’une partie de l’opinion française : celle d’historiens qui revendiquaient un examen impartial des faits historiques durant la période coloniale et dénonçaient notamment, à l’image de l’éminent Claude Liauzu, une instrumentalisation de l’histoire à des fins politiques et politiciennes, au grand risque de l’occultation d’abominables crimes coloniaux disent encore des chercheurs comme Olivier Lecour Grandmaison.

    Hier, M. Le Drian a confirmé que les autorités algériennes souhaitaient ce processus et insisté sur le fait que les Français avaient eux aussi « besoin d’avoir sur ce sujet là un moment de rappel historique et de vérification », rappelant à nouveau l’énormité des contraintes qui subsistent pour parvenir à un règlement commun de la question historique et mémorielle. Le ministre français des Affaires étrangères, qui est, rappelons-le, historien de formation, a plaidé pour une réflexion « de manière sereine,y compris avec les historiens algériens », une proposition qui fait débat depuis des années sous nos cieux, depuis au moins l’appel du regretté Gilbert Meynier au milieu des années 2000 pour une « analyse commune » de l’histoire coloniale française en Algérie. Mais qui ne semble pas susciter l’enthousiasme de tous, des historiens algériens optant pour une « lecture nationale » de l’histoire algérienne et du mouvement national algérien. Il n’empêche que des promesses d’ouverture importantes sont signalées du côté français, depuis le début des années 2000 et en particulier depuis l’arrivée à l’Elysée du président Macron.

    Dans l’avion qui le ramenait jeudi d’Israël, où il participait à la commémoration du 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, indique une dépêche de l’AFP, le chef de l’Etat français s’est dit convaincu que la France devait revisiter la mémoire de la guerre d’Algérie (1954-1962) pour mettre un terme au « conflit mémoriel » qui « rend la chose très dure en France ».

    La politique au secours de la décantation historique ?

    Question nationale française seulement comme le suggère ces paroles ? Sans doute pas et l’on comprend mieux le communiqué de la diplomatie algérienne, avant-hier, sur la « surprise » de l’Algérie à voir le chef de l’Etat truc Reccep Tayyip Erdogan, reprendre des propos « sortis de leur contexte » du Président de la République, M. Tebboune, sur le bilan humain des crimes coloniaux dans notre pays avant 1962.

    Dans ce communiqué des Affaires étrangères algériennes, on pressent le souci de la mise au point adressée au président turc mais sans doute aussi la préoccupation de se charger des questions d’histoire et de mémoire dans le cadre du bilatéral algéro-français avec l’espoir qu’elles connaissent des avancées potentiellement annoncées par les déclarations du chef de l’Elysée et qui restent à concrétiser par de nouveaux gestes forts. Ces gestes pourraient venir de l’amélioration de la relation politique entre Alger et Paris. Après une période de crispation, celle-ci semble connaitre une évolution dans le sens d’une relance : « Nous avons en Algérie une situation qui est complètement nouvelle, qui va sans doute engager des évolutions significatives de ce pays », a estimé Jean-Yves Le Drian. » De nouvelles perspectives s’offrent pour les relations entre la France et l’Algérie. Si la mémoire partagée peut faire partie de cetensemble nouveau, ce serait une très bonne nouvelle pour tout le monde », a encore insisté le patron du Quai d’Orsay.

    Tags : France, Algérie, mémoire, crimes de guerre,

  • Des eurodéputés tirent la sonnette d’alarme sur la situation des droits de l’homme au Maroc

    Plusieurs eurodéputés ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation inquiétante des détenus du Hirak du Rif et des prisonniers sahraouis au Maroc, lors d’une visioconférence organisée récemment par l’ONG « Freedom and Human Rights Organisation ». La visioconférence mise à profit par les eurodéputés, a permis de jeter le voile sur « la situation inquiétante des détenus du Hirak du Rif et des prisonniers sahraouis au Maroc », constituant également une occasion pour tirer la sonnette d’alarme sur l’instrumentalisation de la pandémie de Covid-19 comme « moyen de pression et d’atteinte à l’intégrité physique de ces détenus politiques ».

    Quatre eurodéputés membres de la Commission en charge des Droits de l’Homme au Parlement européen, en l’occurrence les néerlandaises Kati Piri et Tineke Strik et les espagnols Miguel Urban Crespo et Pernardo Barrena Arza, ont exprimé leur inquiétude quant à l’exploitation du contexte de crise sanitaire mondiale liée au Covid-19 à des fins de répression des détenus politiques au Maroc, notamment ceux originaires de la région du Rif et des territoires occupés du Sahara occidental. »Dans le contexte du coronavirus, il y a de fortes raisons de s’inquiéter de la situation des prisonniers sahraouis et rifains », d’autant que « les prisons marocaines ne sont pas conformes aux standards internationaux et souffrent d’un manque patent d’infrastructures sanitaires », a déclaré M. Barrena, avant que sa collègue néerlandaise, Mme Strik, n’indique que « beaucoup de manquements sont à relever dans un pays caractérisé par l’oppression et par un déficit démocratique » et d’ajouter que ces manquements sont « le cas typique d’instrumentalisation de la pandémie par un pouvoir autoritaire ».

    Pour sa part, l’eurodéputée Piri a regretté le fait que le Maroc persiste sur la voie de l’oppression et de la violation des droits de l’Homme, malgré les multiples mises en garde de la communauté internationale et l’appel lancé par le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme en faveur de la libération des prisonniers en période de pandémie. L’eurodéputée néerlandaise a rappelé le fait qu’elle a envoyé une lettre au ministre marocain de la Justice lui demandant de libérer les prisonniers politiques « pendant cette pandémie qui trouve, dans les établissements pénitentiaires marocains, un foyer de propagation, en raison du manque des mesures d’hygiène et de distanciation sociale ». Elle a également déploré que les récentes libérations annoncées au Maroc n’aient pas touché les prisonniers politiques et les détenus d’opinion, rappelant que ses missives n’ont jamais reçu de réponse, y compris celle adressée au Roi Mohammed VI. Pour ces eurodéputés, l’heure est à l’action et l’Union européenne (UE) doit s’acquitter de ses obligations face à ce type de violation des droits de l’Homme. »L’UE doit dénoncer les violations récurrentes des droits de l’Homme par le Maroc et adopter une position politique forte qui ne doit pas être fonction d’intérêts économiques et sécuritaires étroits », a insisté, pour sa part, l’eurodéputé Urban Crespo.

    Annuler les peines prononcées à l’encontre de Zefzafi

    Il a également appelé le président du Parlement européen, Mme David Sassoli, à exiger au gouvernement marocain l’annulation des peines à l’encontre du leader du mouvement de contestation rifain, Nasser Zefzafi, finaliste de prix Sakharov en 2018. En outre, Mme Piri a assuré que « les violations des droits de l’Homme au Maroc sont au cœur du travail qu’elle mènera durant les prochaines années au parlement européen, de même que sa compatriote, qui a indiqué qu’elle œuvrera pour l’inscription de cette question à l’agenda du Parlement européen. » Ce doit prendre cette question au sérieux », a-t-elle insisté, appelant les diplomates étrangers installées au Maroc à soulever ces problèmes avec les autorités marocaines. Pernardo Barrena a reconnu que beaucoup de ses compères, des différents groupes politiques au sein du Parlement européen, sont otages des positions officielles de leurs États-membres et de leurs intérêts propres vis-à-vis du Maroc.

    « Cette situation rend difficile l’adoption d’une position ferme à l’égard des violations des droits humains commises par le Maroc », a-t-il regretté. Il a considéré que la mise en place au niveau du Parlement européen d’un groupe de solidarité avec le Rif est d’une importance capitale en vue de mobiliser plus de soutien à cette région et combattre les fausses informations qui parviennent aux eurodéputés sur la véritable situation de cette population marginalisée du Maroc. M. Barrena a expliqué que « nous avons demandé au gouvernement espagnol de maintenir une position plus ferme envers le Maroc, s’agissant du respect des droits de l’homme ou d’autres aspects concernant le Rif et la situation au Sahara occidental ».
    Il a précisé que « l’Espagne se montre assez faible pour demander au régime marocain de respecter les droits de l’homme en raison du fardeau de l’histoire et de l’épineuse question de gestion des flux migratoires », indiquant que « l’Europe est très consciente de cette situation ».

    Pour sa part, M. Miguel Urban a considéré qu’il est fondamental que l’UE insiste sur la question des droits de l’Homme au Rif, pour amener le Maroc à remplir ses obligations en la matière. Il a notamment noté que les droits de l’Homme au Maroc sont toujours violés et que « toutes les plaintes, toutes les demandes que nous avons formulées jusqu’à présent n’ont pas eu de résultats concrets, mais nous pourrions créer un mouvement qui puisse aider le Rif », a-t-il annoncé, en proposant d’ »organiser un mouvement à l’intérieur de la région pour aider ses populations à réaliser leurs aspirations en matière de libertés et de développement ». Enfin, les députés européens se sont mis d’accord pour multiplier ce genre de conférences, en vue de coordonner leurs actions et faire avancer les droits de l’Homme au Maroc.

    M. B.

    Le Courrier d’Algérie, 28 mai 2020

    Tags : Maroc, droits de l’homme, Parlement Européen,

  • Trump remonté contre Twitter pour avoir étiqueté ses messages

    Washington, 27 mai (Prensa Latina) Le président des États-Unis, Donald Trump, a aujourd’hui pris pour cible d’attaques son réseau social préféré, Twitter, pour avoir étiqueté ses messages comme potentiellement trompeurs.

    La polémique tient au fait que pour la première fois ce service de microblogging a ainsi qualifié certains tweets du mandataire relatifs au vote par correspondance.

    Selon Trump, la société ‘interfère dans les élections présidentielles de 2020’ et ‘étouffe la LIBERTÉ D’EXPRESSION’, ajoutant qu´il ne permettra pas cette attitude.

    La veille, Twitter a souligné avec des étiquettes combattant les informations erronées et des affirmations non vérifiées deux des messages publiés par Trump dans lesquels il a prétendu que les bulletins de vote par la poste mèneraient ici à une fraude électorale généralisée.

    Twitter a déclaré que la mesure avait pour but de fournir un ‘contexte’ par rapport aux commentaires du président.

    Prensa Latina, 27 mai 2020

    Tags : Estados Unidos, Donald Trump, Twitter,

  • Algérie – Crimes coloniaux : l’autre 8 mai 1945

    – Commission d’enquête « Tubert »: un goût d’inachevé 
    Le rapport de la commission d’enquête « Tubert », sur les massacres du 8 mai 1945 dans le Nord-constantinois, demeure, à ce jour, l’unique source d’importance sur ce qui s’est réellement passé durant ces événements, malgré que les rédacteurs du rapport d’enquête avait déploré le fait que la commission n’avait pas pu mener « concrètement » sa mission.
    Ainsi, 73 ans après les événements sanglants ayant foudroyé des populations algériennes entières dans les villes et villages des régions de Guelma, Kherrata et Sétif, la vérité historique demeure partiellement connue, au regard des entraves vécues par la Commission d’enquête officielle, nommée le 18 mai par le général Charles de Gaulle et conduite par le général de gendarmerie, Paul Tubert, lors de son déplacement en Algérie.
    Jeté pour longtemps dans les oubliettes, le contenu du rapport de la commission Tubert sur les événements, préfacé par l’historien Jean-Pierre Peyroulou, a été révélé, il y a quelques années, grâce au site électronique de la Ligue française des droits de l’Homme.
    Si le rapport n’a consacré que peu d’espace à la « férocité » de la répression contre les Algériens, il dresse, néanmoins, un tableau sur la situation qui prévalait avant le début des massacres et l’atmosphère « insurrectionnelle » qui régnait en Algérie où « le désir d’émancipation s’était clairement exprimé depuis la remise en 1943 par Ferhat Abbas du Manifeste du peuple algérien aux autorités françaises.
    Le rapport de la commission Tubert, qui avait mis l’accent sur le refus des réformes par les colons, a pu, cependant, cerner le climat psychologique qui prévalait en Algérie avant les événements.
    Il a illustré, en outre, le mobile patriotique des manifestations par la demande de libération de Messali Hadj (leader du mouvement national et dirigeant du PPA).
    « (…) La commission a constaté que bon nombre de manifestations se sont déroulées en Algérie les 1er et 8 mai. Toutes ces manifestations étaient à caractère exclusivement politique et avaient pour but de réclamer la libération de Messali et l’indépendance de l’Algérie », lit-on dans ce rapport.
    Les rédacteurs de ce document ont, à la fin du rapport, suggéré « la présence de troupes mobiles (…) pour ramener la confiance et empêcher la formation de groupes armés échappant à tout contrôle et la définition, avec netteté et sincérité, des programmes politiques et économiques que les pouvoirs publics (autorités coloniales) décideront d’appliquer en Algérie ».
    Le rapport ne pouvait prétendre cerner l’ensemble des événements, en raison des « tergiversations » du gouverneur général d’Alger, Chataigneau, obligeant, selon le document, la commission à recourir aux informations confiées par un nombre de personnalités à Alger et aux renseignements recueillis à Sétif durant la journée du 25 mai 1945.
    L’historien Peyroulou qui écrivait que la commission n’avait pas pu se rendre à Guelma où « les massacres de civils se poursuivaient » au-delà de la date de l’arrivée de la commission Tubert à Alger, a relevé qu’elle (commission) avait fait du « sur-place à Alger » du 19 au 25 mai.
    Une répression menée jusqu’au 25 juin
    « Pourquoi la commission n’est-t-elle pas allée à Guelma? Non seulement parce que le général de Gaulle voulait absolument sauver un représentant de la résistance en Algérie, André Achiary, l’un des organisateurs de la milice européenne, mais aussi parce qu’à Guelma, la répression menée par cette milice officiellement dissoute, se poursuivait toujours dans les faits. Elle s’est poursuivie jusqu’au 25 juin », avait expliqué l’historien Peyroulou dans sa préface.
    En effet, et selon cet historien, qui a consacré un ouvrage sur les événements de mai 1945 à Guelma, « la répression s’est poursuivie jusqu’au 25 juin, jour où le ministre de l’Intérieur Tixier arriva à Guelma. Il y eut 4 morts ce jour-là. Ce furent les derniers. Quand il repartit, les meurtres cessèrent ».
    « En somme, on promena Tubert et la nomination de la commission +Tubert+ fut une menace qu’agita le gouvernement provisoire pour faire cesser la répression.
    Mais celui-ci n’avait aucune intention de le laisser constater effectivement l’ampleur de la répression », écrivait encore Peyroulou.
    S’agissant du devenir de cette commission, il a souligné que « le rapport fut oublié. Il ne fut pas diffusé. De toute façon, après la révolte de Madagascar, et une fois la guerre d’Indochine entamée, l’épisode du 8 mai 1945 dans la région de Constantine n’intéressait plus personne en France ».
    La commission avait cessé de travailler officiellement le samedi 26 mai au soir, « dès qu’elle reçut des instructions de revenir à Alger », précise le rapport.
    Le général de gendarmerie Tubert, résistant contre l’occupation allemande en France, était depuis 1943, membre du Comité central provisoire de la Ligue des droits de l’Homme et membre de l’Assemblée consultative provisoire à la fin de la deuxième Guerre mondiale.
    Il a été nommé à la tête de la commission d’enquête sur les événements du 8 mai 1945 en Algérie, par le général de Gaulle à la demande du ministre de l’Intérieur Tixier.
    Les crimes coloniaux toujours pas reconnus par la France
    Cinq décennies après l’indépendance, les crimes coloniaux ne sont toujours pas reconnus par la France officielle, alors que l’Algérie commémore mardi le 73e anniversaire des événements du 8 mai 1945, où plus de 45.000 Algériens ont été massacrés dans une vague de répression sanglante perpétrée par les forces coloniales contre une population qui réclamait son droit légitime à la liberté et à l’indépendance.
    Les massacres du 8 mai 1945 étaient une démonstration du caractère génocidaire de la France coloniale à travers ses crimes des plus abominables et inhumains commis à l’égard du peuple algérien.
    Des personnes désarmées abattues à bout portant, exécutions sommaires, d’autres transportées dans des camions pour être jetées dans des ravins,alors que d’autres sont emmenées en dehors des villes pour être exécutées.
    Leurs corps brûlés sont ensuite enterrés dans des fosses communes. Des fours à chaux étaient, également, utilisés par l’armée française pour se débarrasser des cadavres des victimes, tandis que les bombardements et tous types d’exactions se poursuivaient.
    Malgré les appels à la repentance, le volet mémoriel entre l’Algérie et la France reste toujours d’actualité, et demeure un point d’achoppement pour l’essor des relations bilatérales, même si des avancées ont été enregistrées ces derniers temps.
    Le président français, Emmanuel Macron, s’est contenté d’utiliser l’expression de « crime contre l’humanité » à propos de la colonisation, une expression qu’il a employée lors de sa visite à Alger lorsqu’il était candidat à la présidentielle.
    « Mes convictions sur ce point n’ont pas changé depuis que j’ai été élu président de la République », avait-il affirmé lors de sa dernière visite à Alger en décembre 2017, ajoutant: « Je suis d’une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation européenne sont incontestables et font partie de notre histoire ». Il a estimé qu’il ne faut pas s’ »enfermer » dans ce passé mais « construire un avenir commun et une espérance ».
    Pour le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, il y a une « question d’âge du président Macron et une question d’époque, parce qu’il ne faut pas, à chaque visite présidentielle, revenir sans arrêt sur le passé ».
    D’après Le Drian, « il faut dire que ce passé a eu lieu, que ce passé était douloureux, parfois dramatique, et dire aussi qu’entre nos deux pays, il y a une chance historique de collaborer ensemble ».
    Dans le même sillage, l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a noté, récemment, que le dossier mémoriel entre les deux pays « avance discrètement ou parfois trop discrètement, mais il avance ».
    Pour sa part, l’Algérie, par la voix de son ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, la France « reconnaîtra tôt au tard », les crimes qu’elle a commis pendant 132 ans de colonisation, mettant en avant le droit des générations montantes de tout savoir sur les pratiques répressives des politiques coloniales.
    La vérité sur ces pratiques reste toutefois inaccessible aux Algériens, a-t-il relevé, précisant que « seulement 2 % de la totalité des archives, qui sont un bien et un droit de l’Algérie, ont été restitués par la France ».
    Pour le ministre des Moudjahidine, ce dossier reste en suspens aux côtés de ceux inhérents aux disparus pendant la guerre d’indépendance et aux indemnisations des victimes des essais nucléaires dans le Sahara.

    Tags : Algérie, France, crimes, colonisation, répression, mémoire, 
  • L’Algérie n’est pas la Suisse

    Qui-tue-qui, troubles de Ghardaïa, forcing pour la partition du pays, tentatives de détournement du Hirak, guerre électronique… Ils ont tout essayé.

    En face, comme un roc incassable, l’Algérie a résisté et résiste. Il ne reste que la menace militaire !

    Ils y pensent. Mais pourquoi ce déchaînement maintenant ? Serait-ce cet article de la Constitution qui propose de faire comme tous les pays du monde : autoriser l’armée à intervenir à l’extérieur ? Veulent-ils continuer à nous harceler et nous encercler sans que nous puissions éliminer ces menaces par de brèves interventions courtes et ciblées ? Pensaient-ils que nous resterions, pour l’éternité, la seconde Suisse ?

    Publié par Maâmar Farah
    Le Soir d’Algérie, 26.05.2020

    Tags : Algérie, Hirak, constitution, armée,

  • L’euro et le dollar repartent à la hausse face au dinar!

    Une éventuelle reprise des activités commerciales serait à l’origine

    Le taux de change de l’euro et du dollar a augmenté par rapport au dinar ces dernières 48 heures sur le marché parallèle de change de Port-Saïd à Alger. Ce dernier a continué, faut-il le rappeler, à fonctionner via les réseaux sociaux; malgré le confinement instauré par les autorités du pays dans le cadre des mesures de prévention contre la propagation du Coronavirus.

    Cette hausse s’explique par une forte demande de la monnaie européenne et américaine enregistrée ces derniers jours.

    En effet, le billet de 100 euros et 100 dollars s’échangeaient respectivement, mardi, à 19 500 et 17 800 dinars. Elle intervient après une nette baisse enregistrée depuis mars dernier, date à laquelle les liaisons aériennes, maritimes, y compris les déplacements à l’intérieur du pays ont été suspendus à cause de la pandémie de Covid-19.

    Pour les cambistes, ces taux connaîtraient une hausse considérable avec le retour à la normale, la reprise des activités commerciales, touristiques, le lancement de la saison estivale ainsi que la reprise des vols.

    Ces derniers estiment que les taux de change devraient remonter à leur niveau d’avant-crise sanitaire (Coronavirus), c’est-à-dire à 205 da pour un euro et 185 da pour un dollar.

    Des experts affirment par ailleurs qu’il est temps d’interdire ce marché parallèle de reprendre son activité après le déconfinement, à travers l’installation des bureaux de change, loin des transactions et des points de vente anarchiques répandus sur l’ensemble des wilayas du pays.

    A ce titre, Abdelkader Berriche, expert en économie a affirmé que le prix de la devise sur le marché de Square était soumis au principe de l’offre et de la demande et ne répondait guère à une règle économique. C’est pourquoi il est impératif, soutient-il, d’intégrer ce marché dans la sphère légale de sorte de mettre fin à la pénurie des ressources financières.

    Selon les estimations de la Commission des finances et du budget à l’APN, il y a des sommes colossales qui circulent dans la sphère informelle estimées à environ 6 milliards de dollars.

    Echouroukonline, 27 mai 2020

    Tags : Algérie, dinar. monnaie, change, devise, dollar, euro,

  • Sahara Occidental, l’autre mur

    Par: Guillermo Alvarado

    Depuis qu’en 1975 l’Espagne a abandonné sa colonie au Sahara Occidental pour la remettre de façon honteuse au Maroc ignorant le droit légitime du peuple sahraoui à l’indépendance et à la souveraineté, beaucoup d’iniquités ont fait leur apparition face au silence complice de la communauté internationale.

    L’ONU s’est bornée à classer cette zone comme « territoire non-autonome » et à recommander un référendum pour que les Sahraouis déterminent leur statut, mais rien ne s’est traduit dans les faits dans la pratique.

    Le Maroc a été le principal bénéficiaire de la guerre qui a duré depuis 1975 jusqu’à 1991 au cours de laquelle le Front Polisario, de la République Arabe Sahraouie Démocratique a dû faire face à deux armées, à celle de Rabat et à celle de la Mauritanie qui est intervenue à l’instigation de la France.

    À la fin du conflit, plus de 60% de la jeune république sahraouie, proclamée en 1976, est resté au pouvoir du régime marocain, justement les sols les plus riches en gisements de phosphates, de fer, de pétrole et de gaz ainsi que mille kilomètres de côtes sur une mer riche en ressources de la pêche.

    Des centaines de milliers de personnes ont fui vers l’Algérie voisine et d’autres vivent dans des campements précaires sur des terres sableuses qui n’ont pratiquement aucune valeur économique.

    Le pays a été divisé par un mur dont on connaît peu, mais qui mérite tant de condamnation que celui construit par Israël en Cisjordanie ou celui que prétend dresser Donald Trump à la frontière avec le Mexique.

    Il s’agit d’une combinaison de haies qui ont commencé à être construites en 1980 au fur et à mesure que de nouveaux pans de territoire sahraoui étaient occupés. Actuellement c’est un complexe de huit murs d’une extension de 2 mille 700 kilomètres qui constituent une des plus grandes forteresses de la planète.

    Sa construction a été faite, comme pourrait-il en être autrement ? par des spécialistes israéliens et c’est l’Arabie Saoudite qui l’a financée, ce qui les transforme tous les deux en complices de cette brutale agression.

    Tous les quatre kilomètres il y a un campement militaire et tous les 15 kilomètres se dressent des radars modernes qui captent le moindre mouvement d’unités d’artillerie à proximité. Quelque 150 mille soldats marocains, équipés de drones et d’autres technologies sophistiquées y sont affectés.

    Les alentours constituent le champ de mines le plus grand du monde. Des spécialistes estiment que jusqu’à 40 millions de mines et d’autres engins explosifs y sont semés. Ce n’est pas par hasard qu’on le connaît sous le nom du « mur de la honte », pas seulement en raison de ses dimensions, mais aussi à cause de la façon dont le monde l’ignore.

    Radio Havane Cuba

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, mur de la honte,

  • Scandale : Comment fonctionne le Franc CFA

    La question du franc CFA doit être posée sur la table car c’est un handicap sérieux au développement des pays dont la souveraineté monétaire a été confisquée par la France. C’est une affaire si grave qu’on devrait tous se sentir concernés. Les peuples africains doivent se soulever pour pousser leurs élites politiques corrompues à réagir dans l’intérêt des peuples. Il faut sortir de la servitude monétaire. C’est impératif d’autant que c’est urgent. Cette escroquerie n’a que trop duré.



    Je viens de recevoir ce message d’un ami à Londres sur WhatsApp à propos du fonctionnement du franc CFA. Si ce qui est dit dans ce texte dont le journal l’Humanité serait la source est vrai, et ça m’a tout l’air, le développement de la zone CFA est tout simplement IMPOSSIBLE – même si quelques pays s’en sortent mieux que d’autres :

     » Comment fonctionne le CFA ?

    Un état africain obtient un prêt de la Chine.
    1° prêt : 100 unités ;
    2° intérêts du capital à déterminer ;
    3° dépôt des 100 unités au trésor français ;
    4° 50 unités sont abandonnés pour la garantie de la monnaie ;
    5° 15 unités sont réclamés pour la conversion en CFA
    6° reste : 100 – 50 -15 = 35 ;
    7° 35 unités sont convertis en CFA sur les 100 empruntés ;
    8° 100 / 35 =~3 ;
    9° 1 franc CFA utilisé doit en rembourser trois (x3. ) ;
    10° les intérêts cumulés sont calculés pour multiplier le capital emprunté par au moins deux (x2) ;
    11° 1 franc CFA utilisé doit en rembourser 6 au moins.
    Donc l’Afrique ne peut jamais sortir du surendettement.
    12° la France a besoin d’argent aussi ;
    13° au lieu d’aller emprunter auprès des Chinois et rembourser le capital, les intérêts et les pénalités éventuels en agios, elle envoie ses amis dictateurs le faire pour elle.
    14° Ce sont les peuples africains qui paient.
    15° la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts.
    16° la France a récupéré 100% du prêt chinois à l’Afrique mais n’aura rien à rembourser.
    17° Au peuple africain de rembourser le capital +les intérêts + les agios, etc, alors que 65% de la somme empruntée a été perdue, donc retenue par la Banque de France.

    Source : Journal l’Humanité  »

    C’EST GRAVISSIME, DE TELLES PRATIQUES. NOUS NE REGARDONS QUE LE DÉFICIT DÉMOCRATIQUE DE L’AFRIQUE – SANS NOUS SOUCIER DU GRAVE PROBLÈME DE L’ABSENCE DE SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE QUI ENTRAÎNE UNE DÉPENDANCE DE NOS PAYS À LA FRANCE QUI TIENT LES HOMMES POLITIQUES EN TENANT LA MONNAIE AFRICAINE.

    Et un traître comme Alassane Dramane Ouattara défend le franc CFA au détriment de centaines millions d’Africains. De Gaulle a piégé les ex-toujours colonies africaines de la France. Les peuples veulent en sortir mais les élites politiques les en empêchent. C’est un dilemme qui ne peut se résoudre que par la RÉVOLUTION…

    Source

    Tags : Afrique, France, Françafrique, Franc CFA, FCFA, Afrique de l’Ouest, Eco,