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  • Conflit en Libye – Haftar : une guerre par procuration

    par Ghania Oukazi


    Prises de court par la décision du maréchal Haftar de rejeter l’accord de Skhirat et de s’introniser en «chef unique du peuple libyen», l’Algérie, l’ONU et la Ligue arabe ont rappelé la nécessité de mettre fin à la guerre en Libye.

    Lundi dernier, le maréchal Khalifa Haftar a annoncé son retrait de l’accord politique de Skhirat (Maroc) et s’est déclaré représentant unique du peuple libyen. «J’ai accepté la volonté populaire et son mandat pour assumer cette mission historique et dans ces circonstances exceptionnelles malgré la lourdeur de la tâche et l’ampleur de la responsabilité, nous nous soumettons aux souhaits du peuple afin de mettre un terme à l’accord politique. Désormais il fait partie du passé conformément à une décision du peuple libyen, la seule source du pouvoir(…)», a-t-il dit dans un discours diffusé sur un de ses supports médiatiques. Le président du GNA (Gouvernement d’union nationale), Fayez Essaraj, a considéré la sortie de son ennemi conjoncturel comme une «farce et un nouveau coup d’Etat qui s’ajoute à une série d’autres ayant commencé il y a des années».

    Pour en être une «escalade des positions entre les parties en conflit» comme l’a dit l’Algérie, c’en est une -nouvelle- qui vient agiter encore un échiquier jusque-là maintenu précairement contre toutes les tentatives extérieures de son éclatement en faveur d’une partie ou d’une autre, le GNA de Fayez Esseraj ou l’ANL de Khalifa Haftar. Ce dernier a préféré le fait accompli en déclarant sa suprématie sur un pays fortement secoué par de dramatiques ingérences étrangères.

    «L’Algérie suit avec une grande préoccupation les derniers développements (…)», rapportait jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le même jour, dans une conférence de presse tenue à distance par le porte-parole de son secrétaire général, l’ONU s’est dit «très inquiète et préoccupée par la situation en Libye» et note que «l’accord politique libyen est l’unique cadre international reconnaissant la situation actuelle dans le pays».

    Ces ingérences qui alimentent les conflits

    Mercredi dernier, c’est le secrétaire général de la Ligue arabe qui a rejeté «toute action militaire visant à ramener la paix et la stabilité dans ce pays en proie à la guerre depuis neuf ans» et a appelé à une trêve humanitaire «notamment pendant le mois sacré du Ramadan». Et la considérant comme «source qui alimente les conflits», Aboul-Gheit a dénoncé «toute intervention militaire étrangère violant les lois internationales».

    Des rappels s’imposent. L’accord de Skhirat a été conclu le 17 décembre 2015 sous l’égide de l’ONU après plusieurs rounds de négociations entre les différentes parties libyennes et a porté sur la mise en place d’un gouvernement d’union nationale (GNA) libyen basé à Tripoli. Reconnu par la communauté internationale comme seul représentant légitime du peuple libyen mais pas par le parlement de Tobrouk (Est du pays), le GNA que préside Fayez Essaraj repousse depuis le 5 avril 2019 une offensive guerrière menée par le maréchal Haftar pour prendre la capitale et les régions qu’il n’a pas encore conquises. Il est vrai que Haftar essuie depuis de longs mois des revers cinglants notamment depuis que les forces militaires turques ont pris position en Libye. Mais faut-il rappeler surtout que ce sont certains pays issus de la communauté internationale et d’autres arabes qui depuis quelques années font en sorte d’opposer Haftar. C’est depuis l’assassinat du colonel Maamar Kadhafi en 2011 par les services français sous les pressions de Sarkozy alors président de la République, que la Libye vit les plus dures années de déchirement de son histoire.

    En septembre 2018, Haftar a lâché, sous prétexte qu’il y a eu des incursions militaires algériennes en Libye, que «lorsque nous avons découvert cela, j’ai envoyé le général Abdelkrim en Algérie pour expliquer que ce qui avait été fait n’était pas fraternel. Nous pouvons transférer la guerre de l’est à l’ouest en peu de temps».

    Des enjeux complexes et compliqués pour l’Algérie

    Bien que préoccupés par la pandémie du Covid-19, les pays aux ingérences interminables en Libye continuent ainsi d’attiser le feu entre les antagonistes libyens aux fins de préserver leurs intérêts et de perturber toute une région où l’Algérie trône sur deux millions de m2 et protège militairement ses frontières avec la Libye longues de près de 1000 km. Les enjeux, complexes et compliqués qu’ils sont, devraient pourtant l’obliger à revoir un grand nombre de ses principes entre autres fondamentaux sur lesquels elle a tenté de construire son Etat social conformément à la lettre de Novembre. Il ne devrait plus être question pour elle de se contenter de condamner, dénoncer ou rappeler des résolutions onusiennes ignorées par ceux-là mêmes des membres du Conseil de sécurité qui lui votent. La Palestine occupée en est un exemple frappant de l’impuissance de l’ONU à préserver le monde de la folie de va-t-en-guerre à la tête d’Etats voyous et criminels. C’est une guerre de position dans laquelle l’Algérie se doit de se mettre en faction effective pour se protéger contre toute tentative de déstabilisation de ses territoires.

    En décembre 2019, Tebboune réunissait le Haut Conseil de sécurité pour, entre autres, «examiner la situation au Mali et en Libye». A cette occasion, il a évoqué «une batterie de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et notre territoire national et la redynamisation du rôle de l’Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l’Afrique». Le président de la République a eu aussi à affirmer que «rien ne se fera en Libye sans l’Algérie ni contre l’Algérie». Qualifiés de «fermes», les propos du chef de l’Etat devraient augurer d’une redéfinition de la stratégie nationale militaire en fonction des lourdes menaces qui pèsent sur la région. Menaces qui devraient pousser Tebboune jusqu’à même reformuler des principes constitutionnels jusque-là considérés comme immuables pour que l’Algérie puisse se défendre. Ceci, parce que le monde de l’après Covid-19 ne sera pas moins provocateur ni moins destructeur de ce qu’il en a été à ce jour, régenté qu’il est par ceux qui se sont érigés en «communauté internationale» et dont les intérêts ne s’accommodent ni de stabilité ni de paix.

    Le Quotidien d’Oran, 2 mai 2020

    Tags : Libye, Haftar, Egypte, Emirats Arabes Unis, Algérie, Turquie,

  • Maroc : Mohamed VI se réfugie dans son manoir au Gabon

    En pleine crise sanitaire « Ya âbad Allah (Oh serviteurs de Dieu) »- comme dirait un farouche opposant marocain en exil-, le roi du Maroc s’envole pour le Gabon.

    Alors que son pays ne cesse de compter les victimes de la pandémie du Coronavirus, Mohamed VI quitte le navire et abandonne son peuple. Un peuple déjà gagné par la mal-vie et auquel l’autoproclamé descendant du Prophète lui préfère un refuge luxurieux dans sa résidence privée élue à la Pointe-Denis.

    C’est en effet depuis quelques jours que le Roi se la coule douce dans son manoir implanté dans une station balnéaire connue pour ses délices de vacances.

    Du coup, cette résidence qui lui sert habituellement de cachot pour blanchir l’argent du hachich s’est transformée en clinique ultra-médicalisée, où tous les moyens de protection contre le Covid-19 sont mis à sa disposition. C’est dire toute la lâcheté que de fuir son pays en ce temps de crise pandémique mondiale.

    Au lieu d’assumer des responsabilités qui lui font défaut face à son peuple, Mohamed VI applique la politique de l’autruche.

    Pour le reste, le choix du Gabon n’est pas fortuit. Là-bas, il retrouvera son allié, Ali Bongo Ondimba. Un président de ce pays qui n’a jamais caché son opposition au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Source : Le Courrier d’Algérie, 26 avr 2020

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Gabon, pandémie, coronavirus, covid-19,

  • Sahara occidental: Affrontements entre la police marocaine et des immigrés subsahariens à El Aaiun

    Selon Equipe Media, plusieurs migrants subsahariens ont été blessés vendredi après-midi après des violentes affrontements avec la police marocaine à El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental.
    Plus de 70 personnes ont affronté les forces de sécurité marocaines, ajoute Equipe Media, citant des sources parmi les migrants subsahariens. Il s’agit d’immigrants détenus dans un bâtiment utilisé comme centre d’internement pour les immigrants subsahariens qui n’ont pas réussi à traverser l’Atlantique pour atteindre les îles Canaries.
    «Normalement, les Africains subsahariens qui sont interceptés dans les bateaux ne sont pas renvoyés dans leur pays d’origine, mais sont détenus pendant quelques jours, puis relâchés dans les territoires occupés. Cette fois-ci, à cause du coronavirus, ils ont été enfermés dans des centres d’accueil pour confinement », ajoute la même source.
    Les Africains subsahariens ont assuré à Equipe Media que les affrontements avec la police marocaine sont dus aux mauvais traitements et aux mauvaises conditions dans lesquelles ils se trouvent.
    Les forces se sécurité ont utilisé des gommes à balles, des bâtons et des pierres, qui se sont soldés par 7 blessés, dont 4 immigrants et un policier qui ont hospitalisés.
    Selon un communiqué officiel des autorités marocaines d’occupation, les immigrants africains ont tenté de briser la quarantaine, et admettent avoir utilisé des balles en caoutchouc qui ont fini par blesser un immigré.
    Equipe Media souligne que dans les villes sahraouies la présence d’immigrants subsahariens est de plus en plus visible. Il est à rappeler que le régime marocain les utilise comme une carte de pression sur les îles Canaries pour s’imposer comme prétendu protecteur des îles contre l’immigration et le terrorisme.
    Tags: Sahara occidental, subsahariens, migration, Iles Canaries, Maroc,
  • Les perspectives de la note du Maroc abaissée par Fitch Ratings de stable à négative

    Fitch Ratings a révisé la perspective de la note du Maroc de Stable à Négative et a confirmé sa note «BBB-».

    Fitch révise les perspectives du Maroc à négatives et confirme à ‘BBB-‘
    Mar 28 avril, 2020 – 06:35 ET
    Fitch Ratings – Hong Kong – 28 avril 2020: Fitch Ratings a révisé les perspectives sur la notation de défaut à long terme des émetteurs en devises (IDR) du Maroc à négative par rapport à stable et a confirmé la note à BBB- ».
    Une liste complète des actions de notation se trouve à la fin de ce commentaire d’action de notation.
    Drivers clés de classification
    Les Perspectives négatives reflètent le coup durement porté à l’économie marocaine par le choc de la pandémie de coronavirus, qui provoquera la plus forte contraction du PIB en 25 ans, et provoquera une augmentation marquée des déficits extérieurs et budgétaires et des ratios d’endettement du Maroc. L’ampleur du choc augmentera les risques à la baisse pour le profil de crédit du souverain, malgré une réponse politique proactive conforme à l’engagement de longue date des autorités en faveur de politiques économiques prudentes.
    La baisse des exportations, du tourisme et des envois de fonds entraînera un doublement du déficit du compte courant (CAD) à 8,3% du PIB en 2020, contre un niveau déjà élevé de 4,1% en 2019. Les recettes du compte courant seront affectées par une contraction de 7% du l’économie de la zone euro, qui a représenté 60% des exportations du Maroc, les deux tiers de ses envois de fonds, la moitié des investissements étrangers directs (IDE) et les trois quarts de ses arrivées de touristes au cours des cinq dernières années. L’effondrement des voyages internationaux affectera le secteur du tourisme au Maroc, qui contribue directement à une moyenne de 6,6% du PIB en revenus extérieurs bruts et près de 10% du PIB. Les perturbations des chaînes de valeur mondiales et les malheurs de l’industrie du transport aérien porteront également préjudice aux secteurs émergents de l’automobile et de l’aéronautique, qui représentent la plus grande part des exportations, à 40% en 2019.
    La forte baisse des prix du pétrole, l’arrêt des investissements à forte intensité d’importations et l’augmentation des subventions étrangères apporteront un certain soulagement, limitant la détérioration du solde du compte courant. Nous prévoyons que le CAD se resserrera à 5% du PIB en 2021, stimulé par une reprise du tourisme et une augmentation des capacités d’exportation manufacturières.
    Le CAD sera principalement financé par des emprunts extérieurs, ce qui portera la dette extérieure nette (NXD) à 27% du PIB en 2021, contre 16,8% en 2019, ce qui était déjà supérieur à la médiane «  BBB  » actuelle de 8%. Nous prévoyons que les emprunts publics auprès des créanciers officiels couvriront environ les deux tiers des CAD accumulés en 2020-2021. Le gouvernement a tiré tous les 3 milliards USD (3% du PIB) disponibles au titre d’une ligne de liquidité de précaution (PLL) avec le FMI en avril, la première fois que le Maroc a utilisé la facilité depuis qu’il a conclu un accord PLL avec le Fonds en 2012. Nous s’attendent à ce que le gouvernement cherche un accord de précaution successeur avec le FMI dans les prochains mois et reconduise son euro-obligation à cinq ans d’un milliard de dollars venant à échéance en octobre.
    Le coup porté aux recettes fiscales par le choc lié à la pandémie entraînera un creusement du déficit de l’administration centrale (CG) à 7,2% du PIB en 2020 contre 4% en 2019 selon nos projections. La baisse des revenus ne sera que partiellement compensée par la réaffectation des dépenses et les réductions des dépenses courantes non salariales primaires et des dépenses d’investissement, conformément à nos prévisions. Les autorités s’attendent à un impact net moindre sur le budget du choc lié à la pandémie, à environ 2% du PIB par rapport à leur objectif de déficit initial de 3,8% du PIB hors recettes de privatisation. Le déficit des administrations publiques (GG), qui comprend également la sécurité sociale, les collectivités locales et les unités extrabudgétaires, s’élèvera à 5,6% du PIB en 2020, contre 2,3% en 2019 selon nos estimations, légèrement au-dessus des médianes BBB prévues de 5,3. %.
    Le gouvernement a promulgué un plan de relance économique de 3% du PIB, accordant des allocations en espèces aux employés en congé et soutenant les entreprises en difficulté par des congés fiscaux et du service de la dette et des garanties de prêt. La majeure partie du plan de secours sera financée par des subventions, ce qui limitera le coût du budget, bien que les garanties gouvernementales sur les prêts pourraient générer des engagements conditionnels supplémentaires pour le souverain.
    La dette du GG atteindra 58% du PIB en 2020 contre 52,5% en 2019 selon notre scénario de référence, plus élevé que la médiane «  BBB  » prévue de 50%. Il baissera à 55% du PIB en 2021, porté par la relance de la croissance et un rétrécissement du déficit CG à 4,6% du PIB en 2021 selon nos prévisions. Nos mesures de la dette n’incluent pas les crédits d’impôt à la TVA d’environ 4% du PIB que le gouvernement compense par le biais d’un système d’affacturage.
    Le choc lié au coronavirus pourrait augmenter les besoins de soutien gouvernemental aux entreprises publiques dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et des transports, bien que certaines grandes entreprises publiques aient des bilans solides. En mars, le ministère des Finances a signé une lettre de confort pour rassurer les créanciers de Royal Air Maroc. La dette des entreprises publiques est relativement élevée, à environ 25% du PIB, dont environ 14% du PIB sont garantis par le souverain.
    Nous prévoyons que le PIB du Maroc devrait se contracter de 4,5% en 2020, mettant ainsi fin à 22 années de croissance continue. La détérioration du contexte extérieur sera aggravée par les perturbations de l’activité dans les secteurs non marchands suite à un blocage de deux mois pour endiguer la propagation de la pandémie. Pendant ce temps, une pénurie de précipitations pendant la majeure partie de la saison agricole actuelle aura un impact sur la récolte de céréales, entraînant une contraction du PIB agricole.
    L’activité économique rebondira à mesure que l’économie mondiale sortira du choc pandémique, aidée par l’économie diversifiée du Maroc et les plans de développement et d’industrialisation en cours. Le PIB devrait croître de 6% en 2021, grâce à une normalisation des récoltes céréalières, à la reprise des projets d’infrastructure, à l’expansion continue de l’offre manufacturière et à la lente reprise du tourisme et du commerce mondiaux. L’incertitude entourant la propagation de la pandémie et la levée des mesures de confinement, au Maroc et dans le monde, constituent des risques à la baisse pour notre base de référence.
    Le choc économique devrait entraîner une détérioration de la qualité des actifs bancaires. Fitch considère que les coussins de fonds propres étaient serrés avant le choc, compte tenu des risques liés à la concentration relativement élevée du portefeuille de prêts et à l’expansion à l’étranger des banques nationales dans les pays où l’environnement opérationnel est plus faible. Le risque de tout besoin d’aide gouvernementale aux banques est quelque peu atténué par les initiatives réglementaires de Bank al-Maghrib (BAM) pour améliorer la couverture du capital et le suivi des risques liés aux actifs. L’amélioration de l’offre de liquidité et l’abstention réglementaire de la BAM devraient atténuer le risque de resserrement du crédit.
    La note «BBB-» du Maroc reflète également les facteurs de notation suivants:
    Les risques de financement externe et budgétaire sont contenus. Environ 75% de la dette extérieure générale du secteur public est due aux créanciers officiels, ce qui limite les risques de refinancement et les coûts du service de la dette. Bien que la part de la dette en monnaie nationale dans la dette totale du GG tombera à 66% en 2021 contre 73% en 2019, elle restera élevée, réduisant les risques de change, tandis que la demande du grand secteur bancaire intérieur réduit les risques de roulement.
    L’élargissement de la bande de fluctuation du dirham en mars 2020 à +/- 5% autour d’un panier de devises inchangé comprenant l’euro (60%) et le dollar américain (40%) de +/- 2,5% précédemment soutiendra modestement la résilience externe. Le dirham s’est déprécié modérément en mars, mais est resté dans ses bandes flottantes bien que BAM n’intervienne pas sur les marchés des changes depuis mars 2018, reflétant une combinaison de l’amélioration de la liquidité du marché interbancaire, des restrictions de capital sur les investissements étrangers par les résidents et peut-être une certaine persuasion morale de la banque centrale . Nous ne prévoyons pas de nouveaux progrès dans la réforme des taux de change au cours des deux prochaines années et nous prévoyons que le plan du gouvernement de passer à un régime de flottement géré sera achevé au-delà de notre horizon de prévision actuel.
    Compte tenu des CAD plus larges et de la flexibilité du taux de change toujours limitée, les réserves de change seront réduites à environ 22,9 milliards de dollars fin 2020, contre 25,3 milliards de dollars fin 2019. Les réserves de change fourniront toujours une couverture confortable à la fois par rapport aux paiements en compte courant, à six mois (médiane «BBB»: 6,6 mois), et aux besoins cumulatifs bruts de financement extérieur du Maroc, que nous estimons à 22,8 milliards de dollars en 2020-2021, en supposant un roulement de la partie à court terme composée principalement de crédits commerciaux.
    Des indicateurs de gouvernance et de développement relativement faibles sont une contrainte majeure pour la notation. Les pressions exercées sur l’emploi et le pouvoir d’achat par le choc mondial actuel pourraient aggraver les tensions sociales persistantes, quoique contenues, au milieu d’un chômage toujours élevé, affectant en particulier les jeunes urbains. La stabilité politique a été préservée au Maroc au cours de la dernière décennie dans un contexte de crises récurrentes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais les tensions sociales ont provoqué des protestations récurrentes dans plusieurs provinces.
    ESG – Gouvernance: Le Maroc a un score de pertinence ESG (RS) de 5 pour la stabilité politique et les droits et pour l’État de droit, la qualité institutionnelle et réglementaire et le contrôle de la corruption, comme c’est le cas pour tous les souverains. Ces scores reflètent le poids élevé que les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale (WBGI) ont dans notre modèle propriétaire de notation souveraine. Le Maroc a un classement WBGI moyen au 41e centile et se situe en dessous des médianes des catégories de notation sur tous les piliers du WBGI.
    MODÈLE DE NOTATION SOUVERAIN (SRM) ET SUPERPOSITION QUALITATIVE (QO)
    Le SRM propriétaire de Fitch attribue au Maroc un score équivalent à une note de ‘BB +’ sur l’échelle IDR à long terme en devises étrangères (LT FC).
    Le comité de notation souveraine de Fitch a ajusté la sortie du SRM pour arriver à l’IDR LT FC final en appliquant son QO, par rapport aux pairs notés, comme suit:
    – Performances macroéconomiques, politiques et perspectives: +1 cran, reflétant le bilan du Maroc en matière de politiques économiques prudentes, qui sous-tend la stabilité macroéconomique. Ces dernières années, les autorités ont réalisé des progrès importants dans la mise à niveau du cadre de la politique macroéconomique.
    NOTER LES SENSIBILITÉS
    Les principaux facteurs qui peuvent, individuellement ou collectivement, conduire à une action / déclassement de notation négative sont:
    -Des preuves que le choc lié à la pandémie a considérablement affaibli les positions budgétaire et extérieure, conformément à l’augmentation continue de la dette publique et de la dette extérieure nette;
    – Évolution de la sécurité ou instabilité sociale affectant les performances macroéconomiques ou entraînant des dérapages budgétaires importants.
    Les principaux facteurs qui peuvent, individuellement ou collectivement, conduire à une action / mise à niveau de notation positive sont:
    – Impact plus faible que prévu du choc des coronavirus sur l’économie marocaine et preuve que les ratios des administrations publiques et de la dette extérieure nette se stabiliseront en dessous de nos projections actuelles.
    MEILLEUR / PIRE SCÉNARIO D’ÉVALUATION DE CAS
    Les notations de crédit à l’échelle internationale des émetteurs de Finances publiques ont un scénario de mise à niveau de la notation dans le meilleur des cas (défini comme le 99e centile des transitions de notation, mesuré dans une direction positive) de trois crans sur un horizon de notation de trois ans; et un scénario de dégradation de la notation dans le pire des cas (défini comme le 99e centile des transitions de notation, mesuré dans une direction négative) de trois crans sur trois ans. La gamme complète des cotes de crédit du meilleur et du pire des scénarios pour toutes les catégories de notation va de «AAA» à «D». Les cotes de crédit selon le meilleur et le pire des cas sont fondées sur la performance historique. Pour plus d’informations sur la méthodologie utilisée pour déterminer les cotes de crédit des meilleurs et des pires scénarios spécifiques au secteur, visitez https://www.fitchratings.com/site/re/10111579.
    HYPOTHÈSES CLÉS
    Nous nous attendons à ce que les tendances économiques mondiales se développent, comme indiqué dans les Perspectives économiques mondiales de Fitch publiées le 23 avril 2020. Nous prévoyons que les prix du pétrole Brent atteindront en moyenne 35 USD / baril en 2020 et 45 USD / baril en 2021. Nous prévoyons que le PIB de la zone euro se contractera de 7% en 2020 en 2020 et remonter à 4,3% en 2021.
    RÉFÉRENCES POUR UNE SOURCE SUBSTANTIELLEMENT MATÉRIELLE CITÉE COMME MOTEUR CLÉ DE LA NOTATION
    Les principales sources d’informations utilisées dans l’analyse sont décrites dans les critères applicables.
    Le Maroc ne publie pas de données budgétaires consolidées sur la base des administrations publiques. Cependant, Fitch est en mesure de produire ses propres estimations pour les principales mesures budgétaires du GG sur la base des données fournies par les autorités ainsi que des données accessibles au public sur les entités budgétaires non gouvernementales. Cette approche est globalement cohérente et comparable aux données utilisées pour les autres souverains, fournissant suffisamment d’informations pour maintenir la notation. Le gouvernement travaille à l’élargissement de la couverture des données budgétaires, avec l’assistance technique du FMI et prévoit de publier des données budgétaires consolidées du GG à court terme.
    CONSIDÉRATIONS ESG
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de «5» pour la stabilité politique et les droits car les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale ont le poids le plus élevé dans le modèle de notation souveraine de Fitch; Le Maroc se classe en dessous de ses pairs «BBB» sur les indicateurs de gouvernance et les écarts de chômage et de développement sont une source de tensions sociales; ceci est très pertinent pour la notation et un facteur clé de la notation avec un poids élevé.
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de «5» pour l’état de droit, la qualité institutionnelle et réglementaire et le contrôle de la corruption, car les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale ont le poids le plus élevé dans le modèle de notation souveraine de Fitch; ceci est très pertinent pour la notation et un facteur clé de la notation avec un poids élevé.
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de ‘4’ sur les droits de l’homme et les libertés politiques, car le pilier de la voix et de la responsabilité des indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale est pertinent pour la notation et un moteur de notation.
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de «4» pour les droits des créanciers car la volonté de servir et de rembourser la dette est pertinente pour la notation et un moteur de notation pour le Maroc, comme pour tous les souverains.
    À l’exception des questions discutées ci-dessus, le niveau le plus élevé de pertinence ESG pour le crédit, s’il est présent, est un score de 3. Cela signifie que les problèmes ESG sont neutres en termes de crédit ou n’ont qu’un impact de crédit minimal sur l’entité ou les entités, soit en raison de leur nature ou à la manière dont elles sont gérées par la ou les entités. Pour plus d’informations sur les scores de pertinence ESG de Fitch, visitez www.fitchratings.com/esg.
    Source : Fitch Ratings

    (traduction non officielle)

    Tags : Maroc, économie, pandémie, coronavirus, covid-19, ratings, Fitch, classification, 

  • Trump à MBS: "Coupez la production ou perdez le soutien militaire US"

    Alors que les États-Unis mettaient sous pression l’Arabie saoudite pour qu’elle mette fin à sa guerre des prix du pétrole avec la Russie, le président Donald Trump a lancé un ultimatum aux dirigeants saoudiens.
    « Lors d’une conversation téléphonique, le 2 avril, Donald Trump a déclaré au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane qu’au cas où l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne commencerait pas à réduire la production de pétrole, il ne pourrait pas empêcher les législateurs américains d’adopter une loi autorisant le retrait des troupes américaines du royaume », ont déclaré à Reuters quatre sources proches du dossier.
    La menace de renverser une alliance stratégique de 75 ans qui n’a pas été signalée auparavant, était au cœur de la campagne de pression américaine qui a conduit à un accord mondial historique pour réduire l’offre de pétrole alors que la demande s’effondrait sur fond de la pandémie de coronavirus.
    Donald Trump a transmis le message au prince héritier saoudien dix jours avant l’annonce de coupes dans la production du pétrole.

    Pris de court par cette menace, le chef de facto du royaume a ordonné à ses collaborateurs de quitter la salle afin de poursuivre la discussion en privé, selon une source américaine qui a été informée de la discussion par de hauts responsables de l’administration.
    Cet effort a illustré le fort désir de Donald Trump de protéger l’industrie pétrolière américaine d’une chute des prix historique alors que les gouvernements fermaient leurs frontières au monde entier pour lutter contre le coronavirus.
    Cela reflétait également un renversement révélateur des critiques de longue date de Trump contre le cartel qu’il a critiqué pour avoir augmenté les coûts énergétiques des Américains avec des coupures d’approvisionnement qui entraînent généralement une hausse des prix de l’essence. Maintenant, Trump demande à l’OPEP de réduire la production.
    Un haut responsable américain a déclaré à Reuters que l’administration avait informé les dirigeants saoudiens que sans une réduction de la production, « il n’y aurait aucun moyen d’empêcher le Congrès américain d’imposer des restrictions qui pourraient conduire à un retrait des forces américaines de l’Arabie saoudite ». L’officiel a résumé l’argument, avancé par divers canaux diplomatiques, en disant aux dirigeants saoudiens: « Nous défendons votre industrie pendant que vous détruisez la nôtre. »
    Reuters a interrogé le président américain sur les pourparlers, dans une interview mercredi soir à la Maison-Blanche au cours de laquelle il a abordé un éventail de sujets concernant la pandémie. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait dit au prince héritier que les États-Unis pourraient retirer leurs troupes d’Arabie saoudite, Trump a répondu: « Je n’ai pas eu à le lui dire… Je pensais que lui et le président Poutine, Vladimir Poutine, étaient très raisonnables. Ils savaient qu’ils avaient un problème, puis cela s’est produit. »
    Interrogé sur ce qu’il a dit au prince héritier Mohammed ben Salmane, Trump a déclaré: « Ils avaient du mal à conclure un accord. Et je l’ai contacté par téléphone et nous avons pu conclure un accord » pour des réductions de production.
    Le bureau de presse du gouvernement saoudien n’a pas répondu à une demande de commentaires. Un responsable saoudien qui a préféré rester anonyme a souligné que l’accord représentait la volonté de tous les pays de l’OPEP + qui comprend l’OPEP plus une coalition dirigée par la Russie.
    « L’Arabie saoudite, les États-Unis et la Russie ont joué un rôle important dans l’accord de l’OPEP + sur les coupes pétrolières, mais sans la coopération des 23 pays qui y ont pris part, cela ne serait pas arrivé », a déclaré le responsable saoudien qui a toutefois refusé de commenter les discussions entre les dirigeants américains et saoudiens.

    Une semaine avant la conversation téléphonique entre Donald Trump et Mohammed ben Salmane, les sénateurs républicains américains Kevin Cramer et Dan Sullivan avaient déposé une loi visant à retirer toutes les troupes américaines, les missiles Patriot et les systèmes de défense antimissile du royaume à moins que l’Arabie saoudite ne réduise la production de pétrole.
    Le soutien à cette mesure a pris de l’ampleur au milieu de la colère du Congrès face à la guerre des prix du pétrole saoudienne. Le royaume avait ouvert les robinets en avril, déclenchant un flot de brut dans l’approvisionnement mondial après que la Russie ait refusé d’approfondir les réductions de production conformément à un précédent pacte d’approvisionnement de l’OPEP.
    Cramer, le sénateur républicain du Dakota du Nord, a déclaré à Reuters qu’il avait parlé à Trump de la législation visant à retirer la protection militaire américaine à l’Arabie saoudite le 30 mars, trois jours avant que le président n’appelle le prince héritier saoudien.
    Interrogé pour savoir si Donald Trump a dit à l’Arabie saoudite qu’il pourrait perdre le soutien militaire américain, le secrétaire américain à l’Énergie, Dan Brouillette, a déclaré à Reuters que le président se réservait le droit d’utiliser tous les outils pour protéger les producteurs américains, y compris « notre soutien à leurs besoins de défense ».
    Le partenariat stratégique saoudo-américain remonte à 1945, lorsque le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt a rencontré le roi saoudien Abdel Aziz Ibn Saoul à bord de l’USS Quincy, un croiseur de la Marine. Ils ont conclu un accord : la protection militaire américaine en échange de l’accès aux réserves de pétrole saoudiennes.
    Aujourd’hui, les États-Unis ont environ trois mille soldats dans le pays et la cinquième flotte de la Marine américaine protège les exportations de pétrole de la région.

    Source : Press TV, 1 mai 2020
    Tags : Arabie Saoudite, Pétrole, Etats-Unis, OPEP, Russie, Donald Trump, pandémie, coronavirus, covid-19, production, MBS,
  • Trump à MBS: « Coupez la production ou perdez le soutien militaire US »

    Alors que les États-Unis mettaient sous pression l’Arabie saoudite pour qu’elle mette fin à sa guerre des prix du pétrole avec la Russie, le président Donald Trump a lancé un ultimatum aux dirigeants saoudiens.
    « Lors d’une conversation téléphonique, le 2 avril, Donald Trump a déclaré au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane qu’au cas où l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne commencerait pas à réduire la production de pétrole, il ne pourrait pas empêcher les législateurs américains d’adopter une loi autorisant le retrait des troupes américaines du royaume », ont déclaré à Reuters quatre sources proches du dossier.
    La menace de renverser une alliance stratégique de 75 ans qui n’a pas été signalée auparavant, était au cœur de la campagne de pression américaine qui a conduit à un accord mondial historique pour réduire l’offre de pétrole alors que la demande s’effondrait sur fond de la pandémie de coronavirus.
    Donald Trump a transmis le message au prince héritier saoudien dix jours avant l’annonce de coupes dans la production du pétrole.

    Pris de court par cette menace, le chef de facto du royaume a ordonné à ses collaborateurs de quitter la salle afin de poursuivre la discussion en privé, selon une source américaine qui a été informée de la discussion par de hauts responsables de l’administration.
    Cet effort a illustré le fort désir de Donald Trump de protéger l’industrie pétrolière américaine d’une chute des prix historique alors que les gouvernements fermaient leurs frontières au monde entier pour lutter contre le coronavirus.
    Cela reflétait également un renversement révélateur des critiques de longue date de Trump contre le cartel qu’il a critiqué pour avoir augmenté les coûts énergétiques des Américains avec des coupures d’approvisionnement qui entraînent généralement une hausse des prix de l’essence. Maintenant, Trump demande à l’OPEP de réduire la production.
    Un haut responsable américain a déclaré à Reuters que l’administration avait informé les dirigeants saoudiens que sans une réduction de la production, « il n’y aurait aucun moyen d’empêcher le Congrès américain d’imposer des restrictions qui pourraient conduire à un retrait des forces américaines de l’Arabie saoudite ». L’officiel a résumé l’argument, avancé par divers canaux diplomatiques, en disant aux dirigeants saoudiens: « Nous défendons votre industrie pendant que vous détruisez la nôtre. »
    Reuters a interrogé le président américain sur les pourparlers, dans une interview mercredi soir à la Maison-Blanche au cours de laquelle il a abordé un éventail de sujets concernant la pandémie. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait dit au prince héritier que les États-Unis pourraient retirer leurs troupes d’Arabie saoudite, Trump a répondu: « Je n’ai pas eu à le lui dire… Je pensais que lui et le président Poutine, Vladimir Poutine, étaient très raisonnables. Ils savaient qu’ils avaient un problème, puis cela s’est produit. »
    Interrogé sur ce qu’il a dit au prince héritier Mohammed ben Salmane, Trump a déclaré: « Ils avaient du mal à conclure un accord. Et je l’ai contacté par téléphone et nous avons pu conclure un accord » pour des réductions de production.
    Le bureau de presse du gouvernement saoudien n’a pas répondu à une demande de commentaires. Un responsable saoudien qui a préféré rester anonyme a souligné que l’accord représentait la volonté de tous les pays de l’OPEP + qui comprend l’OPEP plus une coalition dirigée par la Russie.
    « L’Arabie saoudite, les États-Unis et la Russie ont joué un rôle important dans l’accord de l’OPEP + sur les coupes pétrolières, mais sans la coopération des 23 pays qui y ont pris part, cela ne serait pas arrivé », a déclaré le responsable saoudien qui a toutefois refusé de commenter les discussions entre les dirigeants américains et saoudiens.

    Une semaine avant la conversation téléphonique entre Donald Trump et Mohammed ben Salmane, les sénateurs républicains américains Kevin Cramer et Dan Sullivan avaient déposé une loi visant à retirer toutes les troupes américaines, les missiles Patriot et les systèmes de défense antimissile du royaume à moins que l’Arabie saoudite ne réduise la production de pétrole.
    Le soutien à cette mesure a pris de l’ampleur au milieu de la colère du Congrès face à la guerre des prix du pétrole saoudienne. Le royaume avait ouvert les robinets en avril, déclenchant un flot de brut dans l’approvisionnement mondial après que la Russie ait refusé d’approfondir les réductions de production conformément à un précédent pacte d’approvisionnement de l’OPEP.
    Cramer, le sénateur républicain du Dakota du Nord, a déclaré à Reuters qu’il avait parlé à Trump de la législation visant à retirer la protection militaire américaine à l’Arabie saoudite le 30 mars, trois jours avant que le président n’appelle le prince héritier saoudien.
    Interrogé pour savoir si Donald Trump a dit à l’Arabie saoudite qu’il pourrait perdre le soutien militaire américain, le secrétaire américain à l’Énergie, Dan Brouillette, a déclaré à Reuters que le président se réservait le droit d’utiliser tous les outils pour protéger les producteurs américains, y compris « notre soutien à leurs besoins de défense ».
    Le partenariat stratégique saoudo-américain remonte à 1945, lorsque le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt a rencontré le roi saoudien Abdel Aziz Ibn Saoul à bord de l’USS Quincy, un croiseur de la Marine. Ils ont conclu un accord : la protection militaire américaine en échange de l’accès aux réserves de pétrole saoudiennes.
    Aujourd’hui, les États-Unis ont environ trois mille soldats dans le pays et la cinquième flotte de la Marine américaine protège les exportations de pétrole de la région.

    Source : Press TV, 1 mai 2020
    Tags : Arabie Saoudite, Pétrole, Etats-Unis, OPEP, Russie, Donald Trump, pandémie, coronavirus, covid-19, production, MBS,
  • L’effort du Maroc en vue de légitimer l’occupation du Sahara occidental


    Par Carmen Johns *

    Nous répétons une fois de plus: exprimer son soutien à la thèse marocaine est une chose, la reconnaissance officielle de sa revendication de souveraineté sur le Sahara occidental en est une autre. Jusqu’à présent, aucun pays au monde n’a officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Même pas la France. Même pas les États-Unis.

    Le Sahara occidental était le prix souhaité par feu le roi Hassan II. Cela reste l’objectif aujourd’hui. Hassan a eu la brillante idée des relations publiques pour organiser une « Marche verte » pour récupérer la colonie espagnole d’alors, de la taille de la Nouvelle-Zélande. La marche a commencé quelques jours après l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 1976 (plus de détails plus tard). La marche verte et l’invasion militaire du territoire ont été pratiquement simultanées. Le Maroc classe son acquis comme « provinces du sud ».

    Aujourd’hui, le différend – il y a un cessez-le-feu – est pratiquement inconnu. Le Sahara occidental n’est pas un mot courant. La participation continue et le soutien financier de l’ONU à la « mission de maintien de la paix des Nations Unies » dans la question au Sahara occidental ne sont pas négligeables.

    Les documents académiques et juridiques sur le Sahara occidental ne manquent pas. L’un d’eux intitulée «Garder le secret». Mais le monde dans son ensemble a été délibérément mal informé sur le sujet par des informations erronées, qui est la propagation délibérée de distorsions et de mensonges dans le but d’impulser un agenda.

    Le Royaume du Maroc, dans un communiqué publié par l’agence de presse d’Etat MAP ces derniers jours, a évoqué la politique de l’Afrique du Sud de soutenir la cause du Sahara occidental. Il a également fait trois déclarations qui méritent des éclaircissements pour une réfutation appropriée.

    Premièrement, le Maroc a de nouveau déclaré que son occupation du Sahara occidental n’est pas, en fait, une occupation. Comme il va de soi, l’invasion violente du Maroc en 1975 et sa présence militaire oppressive et continue dans le territoire et l’exploitation luxuriante de ses ressources pourraient constituer une définition didactique du terme « occupation ».

    Deuxièmement, le Maroc fait référence à la question « terra nullius » formulée par la Cour internationale de Justice en 1976, contenue dans son avis consultatif sur le Sahara occidental. Selon la MAP, il soutient les revendications de souveraineté du Royaume depuis des décennies. Cependant, la conclusion de la CPI (Cour pénale internationale) ne favorise pas les allégations marocaines. La Cour a reconnu que le territoire était habité par des peuples qui, s’ils étaient nomades, étaient organisés socialement et politiquement en tribus et sous des chefs compétents pour les représenter. En d’autres termes, au moment de la colonisation espagnole, le territoire n’était pas terra nullius. Plus important encore, le Royaume ignore à nouveau intentionnellement la conclusion substantielle de la CPI lorsque celle affirme sans équivoque que le Maroc « ne peut revendiquer la souveraineté territoriale » sur le Sahara occidental. Pire encore, le Maroc a toujours proclamé que le verdict de la CPI était favorable à sa thèse.

    Troisièmement: le Maroc insiste sur le fait que le conflit est complètement régional. Il ne l’est pas. Cependant, une résolution favorable au Royaume aurait des conséquences régionales: si le Maroc annexe légalement le Sahara occidental, sa taille géographique va presque doubler. Cela aura, au moins, un impact régional.

    Le mécanisme de relations publiques du Royaume a été impeccable, géré par la désinformation et les déclarations trompeuses. Après avoir déclaré que la CPI était favorable à sa position, le Maroc l’a délibérément ignorée pendant au moins une décennie. Ce dernier communiqué de presse va dans une autre direction: le bluff juridique.

    Le droit international déclare que le peuple du Sahara occidental a le droit de voter dans un référendum d’autodétermination. L’ONU soutient le Front POLISARIO en tant que représentant du peuple sahraoui (l’acronyme fait référence aux deux parties géographiques, nord et sud, qui composent le territoire). Le bilan du Maroc dans ses violations des droits de l’homme est aggravé par le fait qu’il a été utilisé par les États-Unis comme une représentation au cours de la période postérieure au 11 septembre 2001 dans des « blacksite – des endroits noirs » tels que le centre de détention de Témara près de la capitale Rabat. Il est encore difficile de croire qu’un territoire vigoureux de la taille de la Nouvelle-Zélande au cours du dernier quart du 20e siècle est traîné lentement vers l’oubli.

    Le cas du Sahara occidental est étroitement lié aux principes internationaux. Il ne doit pas devenir un symbole de l’échec du droit international.

    * Carmen Johns
    Ancien officier politique, Nations Unies
    Consultant indépendant au Sahara occidental

    Source : Por un Sahara libre

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, droits de l’homme, occupation, droit international, autodétermination, référendum,

  • Le Maroc suspend le plafond de sa dette extérieure

    RABAT, 30 avril (Reuters) – Le Parlement marocain a approuvé jeudi une décision du gouvernement de suspendre un plafond de la dette extérieure de 31 milliards de dirhams (3 milliards de dollars), lui permettant d’emprunter plus de devises fortes pour faire face aux répercussions du coronavirus.
    Cela aiderait le gouvernement à compenser une baisse des réserves de change en raison d’une baisse des exportations, des envois de fonds des Marocains vivant à l’étranger et des arrivées de touristes, a déclaré le ministre des Finances Mohamed Benchaaboun aux parlementaires.
    Au 17 avril, les réserves de change du Maroc s’élevaient à 286 milliards de dirhams, suffisamment pour couvrir cinq mois et 11 jours de besoins d’importations.
    Le Maroc, qui prévoit une vente d’obligations internationales cette année, s’est appuyé ce mois-ci sur une ligne de liquidité du Fonds monétaire international de 3 milliards de dollars pour financer sa balance des paiements.
    Le projet de loi de finances 2020 sera réexaminé à la lumière des nouveaux défis posés par la pandémie, a annoncé mercredi le ministère des Finances dans un communiqué.

    Tags : Maroc, dette extérieure, devises, importation, pandémie, covid-19,

  • La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?

    Une partie de l’aide aux pays pauvres est détournée par les élites africaines qui placent l’argent dévoyé dans les paradis fiscaux, accuse une étude. Papa Demba Thiam, un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, appelle à des réformes en profondeur et suggère que l’institution aiderait davantage l’Afrique en y menant une politique active d’industrialisation.

    Dévoilé il y a une dizaine de jours, le scandale de détournement de l’aide au développement versée par la Banque mondiale à des pays pauvres défraie la chronique, particulièrement en Afrique. Selon l’étude «Elite Capture of Foreign Aid» réalisée par l’un de ses cadres et deux collaborateurs extérieurs, une partie des financements serait dévoyée par les élites des pays assistés et placée dans des comptes offshore en Suisse, au Luxembourg et dans d’autres paradis fiscaux. Pour Papa Demba Thiam, un économiste sénégalo-suisse qui a travaillé pendant quatorze ans à la Banque mondiale, le rapport qui incrimine les dirigeants africains corrompus reflète la réalité. Mais ce n’est que le côté pile de la pièce.

    Côté face, selon Papa Demba Thiam, «la corruption est à la Banque mondiale. Ses cadres sont présents à chaque étape – de la conception à l’évaluation finale, en passant par le financement par tranches – de tout projet, détaille-t-il. Le décaissement ne se fait pas sans avoir obtenu le satisfecit de la mise en œuvre. Il y a forcément des complicités à l’intérieur.»

    Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est confrontée à de telles accusations. Pour ne pas rester les bras croisés, elle a mis en place une unité spécialisée dans la lutte contre la corruption. Une unité qui traque les pots-de-vin dans l’exercice d’appel d’offres pour des projets financés par elle. Mais pour Papa Demba Thiam qui dit connaître le mal de l’intérieur, la bureaucratie étouffe les initiatives. «Des lanceurs d’alerte sont censurés et dans certains cas, ils sont licenciés sous des prétextes divers», accuse-t-il. Mais plus généralement, selon lui, des collaborateurs ne daignent pas dénoncer leurs collègues ou leurs supérieurs.

    L’économiste sénégalais tient à signaler que des centaines de collaborateurs de la Banque mondiale, originaires d’Afrique et d’Asie, se complaisent dans leurs rôles respectifs par peur d’être licenciés. «Ils préfèrent garder leur emploi de fonctionnaire international avec les privilèges (le salaire moyen est de 15 000 dollars, sans taxe) qui vont avec, y compris le permis de séjour aux Etats-Unis, raconte-t-il. Pour certains, il est impensable de sacrifier leur emploi dans la mesure où leurs enfants sont scolarisés aux Etats-Unis ou ont des prêts à rembourser.» Et d’ajouter: «Le système se nourrit de lui-même et tous les maillons sont solidaires.»

    La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?
    La Banque mondiale est mise dans une position inconfortable par l’étude. Cette dernière était prête déjà en novembre 2019 mais, pour la direction, les conclusions étaient trop à charge. C’est seulement après que l’un des auteurs l’a publiée sur son propre site internet, faisant éclater le scandale au grand jour, que la Banque mondiale l’a adoptée et finalement fait paraître le 18 février, non sans avoir nuancé certains propos. C’est dans le sillage de cette affaire que sa cheffe économiste Pinelopi Goldberg a démissionné de son poste.

    Dans une note laconique postée sur son site internet le même jour, l’institution reconnaît que l’étude commençait à attirer beaucoup l’attention. «La direction prend au sérieux la corruption et les risques de fiduciaire, peut-on lire. L’étude «Elite Capture of Foreign Aid» a été revue plusieurs fois et a, par conséquent, été améliorée.»

    Selon Papa Demba Thiam, cette étude serait restée dans les tiroirs sans le courage de ses auteurs. Le fait qu’elle a été réalisée par trois économistes ressortissants de pays nordiques a joué un rôle décisif. «Ils ont une culture de bonne gouvernance et du respect de la loi, commente-t-il. Ils ont bravé le système d’autant plus que leurs pays sont les premiers pourvoyeurs d’aide.»

    La Banque mondiale reste-t-elle tout de même pertinente? Papa Demba Thiam, qui la qualifie de «gestionnaire de la pauvreté», affirme que David Malpass, son président depuis avril 2019, est partisan des réformes. «Il faut aller revoir la mission de cette institution de sorte qu’elle fonctionne comme une banque commerciale. Elle ne doit prêter que pour financer des projets solides et avérés. Mais surtout, elle doit promouvoir en Afrique une politique d’industrialisation fondée sur les matières premières locales, avec des partenaires qui acceptent qu’une partie de la valeur ajoutée revienne au continent.»

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    Tags : Afrique, banque mondiale, arnaque, détornement, corruption, développement, crime, éducation, emploi, environnement, économie, sécurité, pauvreté, Sahel,



  • Une météorite provenant du Sahara Occidental vendue à plus de 2 millions d’euros chez Christie’s

    Selon la web The Economic Times, une météorite dénommée NWA 12691 est exposée à la vente par la société britannique Christie’s pour une valeur de 2,274 millions d’euros.
    Les météorites lunaires sont arrivées sur Terre après avoir été projetées hors de la surface lunaire par la collision avec un astéroïde ou une comète. Tous les grands cratères de la Lune ont été créés par de tels impacts. Cette météorite particulière faisait partie d’une grande pluie de météorites chevauchant les frontières du Sahara occidental, de l’Algérie et de la Mauritanie, responsable de près de la moitié de toutes les météorites lunaires connues. Environ 30 météorites différentes ont été collectées, analysées, classées et attribuées à différents numéros de l’Afrique du Nord-Ouest dans la conviction qu’elles provenaient d’événements différents et qu’elles représentaient des échantillons lunaires différents; mais il a été déterminé qu’ils proviennent tous du même événement d’impact lunaire que l’offre actuelle. La NWA 12691 a été découverte au Sahara Occidental, dans les territoires administrés par le Front Polisario et son poids et de 13,5 kg.
    Selon la même source, James Hyslop, directeur de Science & Histoire naturelle chez Christie’s, a déclaré : «J’ai eu la chance de manipuler quelques météorites lunaires chez Christie’s au fil des ans, mais chaque fois que je vois ce spécimen dans l’entrepôt, je suis stupéfait par sa taille ». « Pesant plus de 13,5 kg, il est beaucoup plus grand que tout ce qui n’a jamais été offert auparavant. L’expérience de tenir un morceau d’un autre monde entre vos mains est quelque chose que vous n’oublierez jamais», dit-il.
    Tags : Sahara Occidental, météorite, NWA 12691, Christie’s,