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  • L’image du Maroc dans la presse et les sites web canariens

    En général, la presse canarienne est une presse libre dont le comportement envers notre pays n’est pas différent à celui qu’elle a envers le gouvernement central ou le gouvernement canarien Cependant, le problème du Sahara continue à être la pierre angulaire des relations entre notre pays et les Iles Canaries pour des raisons que personne n’ignore et il y a lieu de signaler qu’il a toujours existé un courant de sympathie des moyens de communication canariens et la société canarienne envers les Sahraouis et-ce, depuis le début du conflit en 1975.
    Les Canariens ayant pêché le long de nos côtes depuis le XVII ème siècle et pendant la colonisation, avaient été les seuls à profiter des richesses de nos provinces du Sud. La perte de ce bénéfice a laissé tout un secteur de la population canarienne avec un profond traumatisme et des préjudices qui persistent jusqu’à nos jours et dont certains moyens de communication se font écho. Cependant, grâce au travail diplomatique constant et tenace de ce Poste Consulaire, la situation a changé ; ainsi les journalistes les plus importants et les intellectuels qui publient de temps à autre des articles de fonds concernant nos provinces du Sud, écrivent la plupart du temps des articles objectifs, voire même brillants à ce sujet, tels que par exemple Angel Tristàn Pimienta, l’un des plus importants journalistes canariens qui a même écrit dans l’un de ses articles que « les moyens de communication canariens qui écrivent contre le Maroc, le font poussés par le tic colonialiste ». il y a lieu de signaler que certains chroniqueurs, journalistes et intellectuels canariens approuvent la volonté du Maroc de récupérer les provinces du sud et sa politique de développement et de croissance économique miss en place dans ces provinces.
    Le problème est qu’aux Iles Canaries beaucoup de journalistes sont très proches des idéaux des partis de gauche (IU, les Verts, les Syndicats, etc..) ou bien, certains sont même très proches des courants séparatistes tels que les journalistes de la Radio San Borondon, qui sont les porte-étendards du séparatisme canarien.
    Les moments les plus compliqués vécus par la diplomatie marocaine aux Iles Canaries avec la presse canarienne ont été :
    a) L’affaire Aminatou Haidar
    b) L’interdiction d’entrée au Maroc pour le Député du Parlement Européen Willy Meyer et les trois journalistes canariens qui l’accompagnaient à Laâyoune afin de visiter le camp de Gdeim Izik
    c) Les jours postérieurs au démantèlement du camp de Gdeim Izik, pendant lesquels le Consulat Général du Royaume à Las Palmas a dû supporter les agressions verbales envers nos institutions, des actes de vandalisme contre le siège du Consulat (attaques avec des pierres et des bâtons, des inscriptions sur les murs et les vitres de ce Poste Consulaire, allant même jusqu’à endommager la voiture officielle avec des inscriptions, des coups et des bosses et des graffitis représentant le drapeau du polisario fait avec un objet pointu. Les exaltés ont même essayé d’agresser le Chef du Poste en personne et-ce, malgré la présence de la police espagnole.
    Tags : Maroc, Espagne, Îles Canaries, Sahara Occidental, Aminatou Haidar, presse canarienne, Gdeim Izik,
  • Mauritanie : un espace au nord de Nouakchott pour accueillir les routiers marocains

    Suite aux mesures prises par les autorités du pays pour se prémunir contre le nouveau Coronavirus, les autorités mauritaniennes ont installé au nord de la ville de Nouakchott un espace pour accueillir les routiers marocains transportant des marchandises en provenance du Maroc.

    Selon M. Mahfoud Ould Beyah, chargé de mission au ministère mauritanien du Commerce et du Tourisme, le nouvel espaceest assez grand et équipé de toutes les installations nécessaires pour assurer le confort de ces chauffeurs.
    D’après l’ambassadeur du Maroc à Nouakchott, le nombre des camions qui arrivent quotidiennement du Maroc est estimé entre 50 et 70 pour approvisionner le marché mauritanien notamment en légumes et fruits.
    Tags : Maroc, Mauritanie, covid-19, coronavirus, pandémie, routiers, importation, 
  • Le pétrole termine en hausse pour la 3e séance de suite

    Petrol station prices set to increase this weekend - Experts warn ...Le prix du panier de quatorze pétroles bruts (ORB), qui sert de référence à l’OPEP s’est établi en fin de la semaine à 15,23 dollars, selon les données de l’Organisation publiées sur son site web.
    Ce panier de référence de pétrole brut de l’OPEP introduit en 2005, a chuté à 12,22 dollars mercredi après avoir débuté la semaine à 14,19 dollars.
    Il comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Djen(Congo), Oriente (Equateur), Zafiro (Guinée Equatoriale),Rabi light (Gabon), Iran Heavy (Iran),Basra Light (Irak), Kuwait Export ( Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigéria), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et Mery (Venezuela)”.
    Vendredi, les prix de l’or noir ont terminé en légère hausse. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s’est apprécié de 0,51%, ou 11 cents, pour finir à 21,44 dollars.
    A New York, le prix du baril américain de WTI pour juin a gagné 2,7%, ou 44 cents, pour clôturer à 16,94 dollars.
    Les cours ont ainsi terminé en hausse pour la troisième séance de suite, après s’être effondrés en début de semaine.
    Sur la semaine, le Brent a plongé de 24% et le WTI de 32%. Le baril de WTI pour livraison en mai a notamment terminé lundi à -37,63 dollars, les investisseurs en étant réduits à payer les acheteurs pour écouler leur brut faute de trouver des espaces où stocker les fûts.
    Le Koweït, cinquième producteur de l’OPEP a commencé à réduire sa production de pétrole avant l’entrée en vigueur de l’accord convenu récemment par les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés prévu pour le 1er mai, a rapporté l’Organisation sur son site web .
    « Dr Khaled Ali Al-Fadhel, ministre du pétrole du Koweït, ministre de l’électricité et de l’eau et président du Conseil d’administration de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC), a confirmé que l’Etat du Koweït a commencé à ajuster sa production de pétrole dans le cadre de son engagement en la Déclaration de coopération pour soutenir la stabilité du marché mondial du pétrole », a rapporté la même source.
    Le 12 avril, les participants à la 10eme réunion ministérielle extraordinaire de l’Opep+ , tenue par vidéoconférence, ont convenu une baisse de leur production globale de pétrole brut de 9,7 mb/j, à compter du 1er mai 2020, pour une période initiale de deux mois qui se termine le 30 juin 2020.
    Pour la période suivante de 6 mois, qui débutera du 1er juillet 2020 au 31 décembre 2020, l’ajustement total convenu sera de 7,7 Mb/ j. Cette baisse sera suivie d’un ajustement de 5,8 mb/j pour une période de 16 mois, allant du 1er janvier 2021 au 30 avril 2022.
    L’extension de cet accord sera réexaminée en décembre 2021.
    Echouroukonline, 25 avr 2020
    Tags : Algérie, pétrole, prix, Brent, OPEP, 
  • Cinquantenaire et Françafrique

    ANALYSE - Le cauchemar français en Afrique - II : Nouveau colonialisme«Des centaines de milliards détournés en 50 ans »
    Le pire est à venir
    Les pays d’Afrique francophone regardent, depuis peu, dans le rétroviseur des indépendances acquises dans les années 1960 ou, plutôt, octroyées sur un plateau d’argent tout de même ensanglanté après la seconde grande Guerre mondiale qui a vu la défaite militaire des puissances coloniales au premier rang desquelles se trouvent la France du Maréchal PETAIN et l’Angleterre du Winston CHURCHILL. C’est d’ailleurs ce dernier qui a négocié avec le président américain, ROOSEVELT, la fameuse Charte de l’Atlantique qui oblige les empires coloniaux à libérer les peuples jadis sous leur domination. C’est ce message que Charles De GAULE a été chargé par CHURCHILL de venir faire passer auprès des gouverneurs coloniaux d’Afrique, à Brazzaville, en 1944 : après la guerre, plus rien ne sera jamais comme avant ; il faut donc se préparer à une nouvelle forme de relation avec les pays et les peuples d’Afrique.
    Mais, contrairement à l’Angleterre, la France n’a pas joué franc jeu : elle est partie en 1960 pour mieux rester 50 ans plus tard par le biais de la Françafrique dont le mode opératoire est un paternalisme de mauvaise saison sous le couvert d’un humanisme éclairé qui vise toujours à exploiter, de manière plus sournoise, les Etats africains avec la complicité bienveillante des élites locales abonnées à la courbette et au béni-oui-oui. Les rares dirigeants ou chefs d’Etat récalcitrants étant écrasés comme des punaises qui empêchaient ou qui empêchent encore de tourner en rond.
    Aussi, célébrer le cinquantenaire de ces pseudo-indépendances est-il une grave insulte aux peuples africains dignes et fiers de leur histoire et de leur être profond dont l’aspiration à l’autodétermination ne s’est jamais démentie au fil du temps, y compris sous la domination coloniale, à travers le combat multiforme des fils d’Afrique qui ne sont jamais sortis de l’Histoire malgré la réécriture de celle-ci par le président SARKOZY qui se prend à Dakar pour le Hegel des temps modernes.
    Mais, pour que les 50 prochaines années ne ressemblent pas au folklore du cinquantenaire passé, il faudrait couper le cordon ombilical d’avec la Françafrique et toutes les autres formes de néocolonialisme pour forger un nouveau type de relations d’Etat à Etat et de peuples à peuples, dans une logique de partenariat fécond dans tous les secteurs de la vie où la règle est le gagnant-gagnant dans le respect de l’autre et la dignité d’être humain. Le préalable à cette renaissance africaine étant la critique et l’autocritique des Africains eux-mêmes. 
    C’est du moins l’analyse froide et sans complaisance d’un Malien de la diaspora, M. Fatogoma OUATTARA, que nous vous proposons ci-dessous : 
    La nouvelle Françafrique : j’enrage.
    (Le néocolonialisme français)
    Les indépendances de la plupart des ex-colonies de la métropole française furent un « magnifique lever de soleil » (expression hégélienne sous ma plume) fêté solennellement par tous les africains de tous âges dans un enthousiasme délirant, une émotion sublime, une ferveur lyrique.
    Les âmes avisées ne sont pas sans savoir que ce pan de l’histoire, pas plus que l’Histoire elle même n’est pas le fruit du hasard mais obéit à un dessein déterminé par des contingences particulières.
    La France très affaiblie au sortir de la deuxième guerre mondiale, les vastes mouvements de décolonisation dans le tiers-monde et leur radicalisation , les mouvements de reconnaissance des cultures indigènes pilotées par la négritude, le désir de liberté et d’égalité portés par les élites africaines formées en Europe, la naissance du nationalisme, et la brutalité et l’injustice inhérentes à la nature même de la colonisation , la démystification de l’invincibilité des puissances coloniales, la Charte de l’Atlantique -pionnière de l’ONU – exprimant le droit de chaque peuple de choisir la forme de gouvernement sous laquelle il doit vivre, la sympathie viscérale des Américains et des Soviétiques aux idées de liberté et d’indépendance se sont conjugués et ont achevé d’asséner un coup de massue mortel à la colonisation. En clair, nos indépendances « négociées » ou « acquises au prix de guerres meurtrières» ne furent pas un cadeau du Général de Gaulle.
    Un demi siècle après, pendant que bon nombre de pays africains s’apprêtent à solenniser le cinquantenaire de leur accession à « l’indépendance» avec , comble de l’ironie, l’onction pateline des épigones du Général de Gaulle, nous en sommes à nous poser la question sur le rôle et l’attitude des plus perfides du maître Patelin (référence à l’hypocrisie insinuante de la France avocaillon des peuples africains brimées) d’hier et d’aujourd’hui dans le jeu de méli-mélo politique qui est celui de notre Afrique francophone au sud du Sahara.
    Nous nous attellerons , souffrez-en mes chers lecteurs, dans un souci d’efficacité pédagogique, à entreprendre une tentative de définition de la Françafrique qui est un système machiavélique de dépendance radicale habilement mis en place par la France pour exploiter les ressources humaines, minières, énergétiques et naturelles de l’Afrique avec la complicité de certains africains .
    La fortune et la beauté sémantique du vocable apparaissent avec François –Xavier Verschave, qui a consacré une somme impressionnante de documents sur le sujet, et qui définit ex cathedra la Françafrique comme « un iceberg ». Vous avez la face de dessus, la partie émergée de l’iceberg : la France meilleure amie de l’Afrique, patrie des droits de l’homme, etc. Et puis ensuite, vous avez 90% de la relation qui est immergée : l’ensemble des mécanismes de maintien de la domination française en Afrique avec des alliés africains [… .] une infime minorité des français qui, aidés au plus haut niveau de l’état, pillent les richesses des ex-colonies françaises en Afrique, en utilisant l’argent public et ce au mépris de millions de vies humaines.
    C’est le plus long scandale de la République française. De nombreux politiciens et partis politiques, de hauts cadres et actionnaires de multinationales françaises (TotalFinaElf, Bolloré, Bouygues…), certains militaires, les dictateurs et leur entourage, les marchands d’armes : en bref, ce sont des réseaux bien organisés qui disposent de nombreux relais dans les medias. Des centaines de milliards détournés en 50 ans. »
    En somme, l’objet de notre entreprise consiste à toucher du doigt le caractère moralement répugnant et machiavélique de la relation française d’avec l’Afrique et la perpétuation inacceptable de cette même politique grossière saupoudrée de sournoiserie par les héritiers de De Gaulle.
    Après un demi siècle « d’indépendance » pour les pays jadis sous tutelle française, force est de constater avec tristesse que la cellule africaine de l’Elysée, ingénieuse trouvaille de Jacques Foccart fonctionne très à ravir, et a de beaux jours devant elle. Au-delà du paternalisme, de la compassion voire de la fourberie françaises, c’est toute notre capacité réelle à nous assumer et à nous gouverner qui se trouve être mise en question.
    Le courage et la témérité des apôtres de la négritude et autres chantres des mouvements culturels leur auraient permis de greffer le combat culturel et politique autour de la revendication de l’héritage noir en vue de résoudre l’équation thématique de la dimension culturelle qui, associée au paradigme politique devaient inéluctablement conduire à notre vrai développement , notre vrai indépendance. Au regard du comportement de certains leaders politiques à s’acoquiner avec la France, on est en droit de se demander si l’Afrique a pu véritablement se défaire de ce complexe d’infériorité qu’elle a intériorisé depuis des lustres.
    Le développement des peuples d’Afrique ne saurait exclusivement se mesurer à l’aune de leurs réalisations matérielles mais à leurs capacités de réalisation de leurs «conscience-en -soi et de leur raison».
    Nous, africains continuerons à être à la traîne si nous échouons à l’accomplissement de notre conscience d’hommes libres et égaux des autres dont l’aspiration est un combat de quête de dignité , de liberté, d’indépendance , de justice, et de mieux vivre. C’est un impératif catégorique et hypothétique –pour parler un langage purement kantien-pour les africains du XXIème siècle de cesser de se comporter en enfants de chœur à qui on raconte des histoires de fées et de lutins.
    Le rapport France-Afrique n’est pas l’expression d’un quelconque altruisme défendant la démocratie et les peuples brimés mais une espèce de «monstre froid» au service des intérêts égoïstes de la France. Mieux, un abominable système monté pour inféoder les africains et les offrir pieds et poings liés à la France.
    Un double besoin pressant de passer au bistouri les imperfections de cet odieux système et de couper tout lien ombilical avec cette France, qui n’est pas celle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui n’est pas celle du Siècle des lumières s’impose.
    Disons non à cette France-marionnettiste qui manœuvrerait des Présidents pantins à partir de l’Elysée pour nous offrir une Afrique de la pauvreté, de la famine, de la malnutrition, de la misère, de la dette, des guerres incessantes, des coups d’Etat, des assassinats politiques, de génocide qu’elle regarderait avec commisération, qu’elle aiderait avec générosité.
    Comme la réponse du berger à la bergère, disons à cette France qui dit ne pouvoir accueillir toute les misères du monde que l’Afrique n’en est pas sa vache laitière. Faisons de ce siècle celui de la lumière de notre maturité, de notre volonté farouche à refuser le monde noir, crasseux et verruqueux que la France, néocolonialiste, veut nous dicter.
    Il est inadmissible que le commerce de la France d’avec l’Afrique soit un rapport figé de conquérant, de triomphateur face aux vaincus, aux lésés en ce XXIème siècle.
    Qu’on ne se méprenne pas sur le sens du ballet diplomatique exécuté par Jacques Toubon et Bernard Kouchner un peu partout sur le continent.
    J’enrage devant l’outrecuidance des propos de Jacques Toubon, chef d’orchestre de «l’année de l’Afrique en France» qui a eu le toupet de déclarer à Lomé que «Les anciennes colonies françaises d’Afrique sont devenues indépendantes grâce aux mouvements de décolonisation décidés par le général de Gaulle».
    J’enrage devant ces propos d’une fourberie révoltante d’Houphouët Boigny qui déclarait en 1959 : « Il y’a en Afrique et à Madagascar des peuples colonisés qui ont préféré l’indépendance dans la coopération , dans l’amitié et dans la fraternité à l’indépendance dans la haine qu’ont choisi bien d’autres» .
    J’enrage devant cet autre boniment non moins hypocrite de Léopold Sédar Senghor : « Le Général est un bon père de famille c’est pourquoi il a accepté l’accession du Mali (entendez la Fédération du Mali) à l’indépendance. Et notre voie est différente de celle de la Guinée, nous aurions pu au terme de l’article 86 de la Constitution procéder à un référendum et sortir de la Communauté. Le geste n’a pas été très amical vis à vis de la France…»
    J’enrage de voir le Burkina Faso devenir un funeste sanctuaire de la Françafrique. Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, se trouve être aujourd’hui curieusement le chouchou de la France, supposée parangon des droits de l’homme et de la démocratie, qui s’ingénie à lui forger un visage angélique. Arrivé au pouvoir à la suite d’une impardonnable fratricide opérée le 15 Octobre 1987, nous ne l’avons pas oublié. Blaise Compaoré affublé du titre de «médiateur doublé de sage», affiche tristement à son tableau de chasse la liquidation de ses opposants politiques, des journalistes «turbulents», de collaborateurs suspicieux, d’étudiants trépidants. En sus, absence de bruit autour de son rôle dans les abominables guerres civiles libérienne et Sierra léonaise. Au regard du profil de l’homme, je souffre d’une douleur aiguë de le voir, sous l’impulsion de la France, jouer les médiateurs dans les crises togolaise, ivoirienne, guinéenne …. J’enrage de voir la France appliquer le système de deux poids, deux mesures en Afrique selon ses intérêts.
    Autant les déclarations incendiaires de Thomas Sankara à l’endroit du néocolonialisme français ont dérangé l’Elysée, autant les envolées pétroleuses (référence à ces femmes énergiques de la Commune de Paris en 1871) de Dadis Camara ont empêché la France de sombrer dans un sommeil hanté par le spectre d’un trublion qu’il fallait ostraciser à tout prix. Loin de moi l’idée de soutenir que Dadis était un saint. Seulement le désir de mettre en exergue l’importance de la Guinée en tant qu’enjeu d’un véritable combat géopolitique entre les puissances –courtisans sous-tend mon argumentation. Que Dieu préserve la Guinée et ses richesses fabuleuses des rapaces néo-colonialistes!
    Il est grandement temps pour l’Afrique de sortir de sa torpeur et de faire preuve de maturité en prenant notre destin en main. La carte mondiale est entrain de se dessiner sensiblement sous nos yeux, et la présence de l’Afrique dans le gotha des grands pays du monde s’accommoderait mal de sa naïveté angélique à se laisser emmailloter par la France ou n’importe quel autre pays néo-colonialiste des temps nouveaux. Et particulièrement de la France, cette ancienne puissance en quête de prospérité et de paradis perdus, une puissance coloniale qui a échoué en l’espace de plus d’un demi siècle à faire sa prise de conscience et dépasser l’image de la France sans empire. Et Hegel ne s’était pas trop trompé en disant que les peuples inférieurs sont ceux-là qui échouent à la réalisation de la conscience de soi. La France faisant malheureusement partie de ceux- là, veut compenser sa petitesse en exploitant l’Afrique dont la richesse réside dans sa population qui avoisinera les 4 milliards d’habitants d’ici la fin de ce siècle (foi de démographe) et ses ressources naturelles et minières.
    C’est ajouter l’insulte grave à l’injure que d’associer cette même France à la célébration des cinquantenaires. Peut être le pire est à venir.
    Subirons-nous l’affront d’entendre les louanges dithyrambiques à l’endroit de la France lors des discours de nos chefs d’Etat-troubadours ? Qu’ils se souviennent de ce que disait Corneille dans le Cid : « Les affronts à l’honneur ne se réparent point ». Qu’on veuille bien nous laisser notre honneur qui est étymologiquement ce dont nous pouvons être légitimement fiers et qui constitue notre dignité d’homme.
    Allons-nous assister au spectacle insultant d’une procession des troupes africaines sur les Champs- Elysées le 14 juillet de cette année ? J’en éprouve de l’irritation et je m’insurge.
    J’enrage de voir cette France dévergondée qui, me semble-t-il, ressemble étrangement à un déprédateur sexuel qui, après avoir satisfait sa libido, reste sur les lieux de son crime pour violer sa victime de plus belle.
    Cette France, « bienfaisante », « commissionnaire » de la morale chrétienne, qui a peiné à justifier son rôle on ne peut plus brumeux dans le meurtre politique de Sylvanus Olympio , premier président élu du Togo, de Félix Mounié, opposant camerounais ; les fraudes électorales avec l’avénénement de la démocratie dans les années 1990; le soutien et le financement de régimes crapuleux au Congo Brazza de Denis Sassou Nguesso, au Gabon de Bongo, au Tchad de Diby, au Cameroun de Biya, en Côte d’ivoire de Boigny, au Burkina de Compaoré, en Mauritanie de Maaouya Ould Taya, en Centrafrique du fameux Jean Bedel Bokassa……. , le génocide rwandais (la France a soutenu les génocidaires sur toute la ligne )…
    La responsabilité de Bob Denard, de l’ambassade de France, des réseaux d’influence et des services secrets français dans les coups fourrés auxquelles il a été donné à notre continent de voir pendant plus de quatre décades ne sont pas de nature à disculper la France de son complexe de culpabilité.
    L’histoire de l’Afrique ne saurait se faire sans les africains. Aucun changement du statuquo ne saurait être le fruit d’une génération spontanée mais d’un investissement actif de nos consciences, de nos volontés incompressibles de nous extraire des mailles du filet savamment tissé par nos maîtres d’hier en vue de bâtir un monde nouveau, à l’avenant de nos rêves, nos espérances et aspirations profondes pour une Afrique libre, indépendante et prospère. Notre combat éternel de refus à l’ingérence dans nos affaires, à l’exploitation de nos ressources minières et énergétiques, à la division, à régler nos différends, à nous imposer une façon de faire la politique, ne saurait et ne devrait s’apparenter au mythe de Sisyphe, expression défaitiste de nos efforts.
    L’histoire de notre continent a, le plus souvent été écrite par les vainqueurs d’hier bien que Nicolas Sarkozy qui a un sens certain de l’excentricité ait affirmé dans son fameux discours de Dakar que : « l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire». Il nous appartient, mieux c’est un devoir catégorique de la réécrire, de lui imprimer une nouvelle direction –le sens du progrès-, une force motrice, une nouvelle dynamique à la mesure de nos aspirations profondes et réelles. Nous entendons dans ce siècle, affronter les autres nations en inter pares et non en éternels assistés.
    M. Fatogoma OUATTARA
    Tags : Afrique, françafrique, colonialisme, 
  • Maroc : L’économie fortement secouée par la baisse des recettes touristiques

    La pandémie du coronavirus 2019 (COVID-19) place la communauté mondiale et le secteur du tourisme face à un défi de taille et qui évolue.
    Parmi les pays les plus touchés par la pandémie se trouve le Maroc où le secteur touristique, avec une recette de près de 8 milliards de dollars, apporte une contribution de 10% au produit intérieur brut (PIB).
    Selon une note publiée par la Délégation de l’Union européenne au Maroc, la Confédération nationale du tourisme (CNT) a évalué l’impact de la crise Covid-19 à MAD 34,1 Md (plus de 3 milliards 100 millions d’euros) de perte en termes de chiffre d’affaires touristiques en 2020 et de MAD 14 Md (plus de 1 milliard 200 millions d’euros) de perte en termes de chiffre d’affaires pour l’hôtellerie, pour une chute globale de près de 6 millions de touristes (-98%), qui occasionneront une perte totale de 11,6 millions de nuitées.
    Pas moins de 500.000 emplois et 8 500 entreprises seraient menacées, dont des entreprises d’hébergement touristiques classées, des entreprises de restauration touristique, des agences de voyages, des sociétés de transport touristique et des sociétés de location de voitures.
    La banque CFG a, pour sa part, estimé les effets d’une baisse des arrivées touristiques à 39% en 2020 (soit 5 millions de touristes en moins) et des nuitées à 30% par rapport à 2019, en supposant que la contre-performance des touristes étrangers serait partiellement compensée par la performance des touristes nationaux.
    Tags : Maroc, tourisme, pandémie, covid-19, coronavirus, 
  • Sahara Occidental: affrontements entre subsahariens dans la ville de Dakhla

    Selon la presse locale, la ville de Dakhla a connu samedi de violents affrontements entre deux groupes de migrants subsahariens dans le dénommé quartier Al Massira.
    La même source a précisé que dans la bagarre, des cailloux et des armes blanches ont été utilisés entre des sénégalais, ivoiriens et maliens qui se disputaient les aides alimentaires distribuées par la ville aux plus démunis touchés par la crise de la pandémie. 
    Dans les dernières semaines, plusieurs bateaux de fortune portant des migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont arrivés aux Îles Canaries provenant de la ville de Dakhla, le chef-lieu de la région méridionale du Sahara Occidental occupé par le Maroc.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Dakhla, subsahariens, coronavirus, covid-19,
  • SAHARA OCCIDENTAL – MAROC : Sidi Omar déconstruit les mensonges et affabulations de la propagande marocaine

    Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a rappelé que toutes les organisations internationales, politiques et juridiques, ont affirmé qu’il n’y a aucun lien de souveraineté

    territoriale entre le Sahara occidental et le Maroc qui demeure la puissance occupante de la dernière colonie en Afrique.

    Dans un texte publié par l’Agence de presse sahraouie (SPS), intitulé : « Déconstruire les allégations de propagande marocaine sur le Sahara occidental », le diplomate sahraoui est revenu sur une déclaration de l’ambassade du Maroc en Afrique du Sud, relayée par l’agence de presse officielle marocaine MAP au lendemain de la déclaration de Pretoria qui a réaffirmé le soutien de l’Afrique du Sud à l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. « L’approche de l’Afrique du Sud sur le Sahara occidental est guidée par la position de l’Union africaine, qui a toujours soutenu l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux décisions pertinentes de l’UA et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », avait soutenu le ministère sud-africain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, dans un communiqué. « Les contenus de la déclaration de l’ambassade du Maroc en Afrique du Sud, relayée par la MAP, sont à déconstruire point par point », a souligné M. Sidi Omar, dans sa contribution, rappelant d’emblée qu’ »Il est incontestable que le Sahara occidental a été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies et, par conséquent, à l’ordre du jour de la Quatrième Commission et du Comité spécial de l’AG de l’ONU sur la décolonisation (C-24), depuis 1963 en tant que territoire non autonome auquel s’applique la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance des pays et des peuples coloniaux (résolution 1514 (XV) de l’Assemblée, du 14 décembre 1960), comme expressément établi dans toutes les résolutions de l’Assemblée générale ».

    « Le Maroc ne peut être autre chose qu’une puissance occupante au Sahara occidental »
     

    « En réponse à la soi-disant marche verte par laquelle le Maroc a commencé son offensive expansionniste contre le Sahara occidental, le 6 novembre 1975, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) a adopté à l’unanimité la résolution 380 (1975) du CSNU, dans les paragraphes du dispositif, 1 – regrette la célébration de la marche, 2 -Lance un appel au Maroc pour qu’il retire immédiatement tous les participants à la marche du territoire du Sahara occidental », a encore rappelé le diplomate sahraoui. « Pourquoi le Conseil de sécurité a-t-il demandé au Maroc de retirer immédiatement sa marche du territoire du Sahara occidental ? et aurait-il agi de cette manière s’il avait reconnu les prétentions du Maroc sur le territoire? », s’est interrogé M. Sidi Omar. « La réponse est simple, affirme-t-il, le CSNU a appelé le Maroc à retirer tous les participants à la marche du Sahara occidental car les manifestants marocains ont violé la frontière du Sahara occidental et sont entrés illégalement sur un territoire étranger, comme l’a souligné le représentant espagnol lors de la session du CSNU ». Au paragraphe 6 du dispositif de la même résolution, le diplomate relève que l’AG de l’ONU « appelle le Maroc à rejoindre le processus de paix et à mettre fin à son occupation du territoire du Sahara occidental ». Le Maroc « ne peut être autre chose qu’une puissance occupante au Sahara occidental malgré les efforts du régime marocain et de ses apologistes pour convaincre la communauté internationale du contraire », a encore souligné M. Sidi Omar. Par conséquent, lorsque l’Afrique du Sud et de nombreux pays, organisations et individus dans le monde décrivent le Sahara occidental comme « la dernière colonie en Afrique », ils affirment simplement un fait établi. « La déclaration marocaine dénature clairement l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur le Sahara occidental du 16 octobre 1975 en recourant à une lecture sélective et à une interprétation réductrice de la peine », a soutenu M. Sid Omar, soulignant que « le régime marocain et ses apologistes citent souvent l’avis consultatif de la CIJ comme base juridique et soutiennent leur cas, ce qui rend important de souligner les principales conclusions de la décision ». En fait, rappelle le diplomate sahraoui, la CIJ a noté dans son avis que « par conséquent, même en tenant compte de la structure spécifique de l’État chérifien, les éléments examinés jusqu’à présent n’établissent aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et cet État ». Pour conclure son raisonnement juridique sur la question à l’examen, M. Sidi Omar a indiqué que la CIJ établit clairement, au paragraphe 162, que « la conclusion de la Cour est que les documents et informations qui lui sont présentés n’établissent aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc ou l’entité mauritanienne. Par conséquent, la Cour n’a pas trouvé de liens juridiques de cette nature susceptibles d’affecter l’application de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale dans la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, le principe de l’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ».

    « La déclaration marocaine dénature clairement la décision de la Cour Internationale de Justice »
     

    En résumé, insiste le diplomate sahraoui, la déclaration marocaine dénature clairement la décision de la CIJ qui était sans équivoque, en ce qui concerne (a) le déni de tout lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et la Mauritanie et le Sahara occidental et (b) le soutien à la décolonisation du territoire sur la base du principe d’autodétermination exercé par l’expression libre et authentique de la volonté de son peuple. « Ce principe reste l’épine dorsale des efforts continus des Nations unies pour résoudre le conflit au Sahara occidental », a souligné M. Sidi Omar. Abordant le rôle de l’Union africaine dans la résolution du conflit au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, le diplomate a expliqué que « l’ONU comprend 193 États membres et leurs déclarations sur la question du Sahara occidental, tant à l’AG qu’à sa Quatrième Commission, sont là pour tous. En aucun cas ces déclarations n’indiquent une opinion majoritaire en faveur de ce qu’affirme la déclaration marocaine ». « Nulle part dans la décision 693, l’UA ne parle de l’exclusivité du processus des Nations unies » par rapport à la question du Sahara occidental car, souligne-t-il, en tant qu’organisation régionale, « l’UA est responsable de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent conformément à la loi constitutionnelle de l’UA et à la Charte des Nations unies (chapitre VIII) ». À cet égard, explique le diplomate, le droit constitutif de l’UA établit comme principe fondamental de l’Union « le règlement pacifique des conflits entre les États membres de l’Union par les moyens appropriés que l’Assemblée décide » (article 4 (e)). « L’UA continue également d’être un partenaire à part entière de l’ONU et garant de la mise en œuvre du plan de règlement ONU-OUA de 1991, qui a été accepté par les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, et approuvé par le Conseil de sécurité et l’AG », insiste-t-il.
    Mokhtar Bendib

    CAUSE SAHRAOUIE
     

    La RASD salue la Namibie pour son soutien
    Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Ibrahim Ghali, a salué, hier, le soutien de la Namibie à la cause sahraouie et s’est félicité des relations historiques liant les deux pays à l’occasion du 60e anniversaire de la fondation de la SWAPO (parti politique namibien), a rapporté l’agence de presse sahraouie SPS. Le président sahraoui a félicité son homologue namibien, Hage Gottfried Geingob et le parti SWAPO (organisation du peuple du Sud-Ouest africain) pour le 60e anniversaire de sa fondation, rappelant que « cette formation politique, fondée le 19 avril 1960, était un mouvement qui a mené une longue lutte jusqu’en 1990, conclue avec la libération de cette Nation africaine ». Le président de la république sahraouie, secrétaire général du Front Polisario, a, par la même occasion, salué « les excellentes relations qui ont historiquement uni à la fois le Front Polisario et la SWAPO et les deux pays ». Il a également remercié la Namibie pour « la solidarité et le soutien sur la scène internationale de la cause sahraouie ». La SWAPO est le principal parti politique de Namibie depuis l’indépendance du pays en 1990.
    M. B.

    POLITIQUE COLONIALE MAROCAINE AU SAHARA OCCIDENTAL
    Les artifices de la propagande de Rabat dénoncés

    La journaliste espagnole, Sonia Moreno, correspondante de la radio espagnole Cadena SER à Rabat, qui exerce également au journal web El Dario.es, a démasqué les manœuvres dilatoires du Maroc à propos de son occupation du territoire du Sahara occidental. Sonia Moreno réagissait à un article de l’agence marocaine de presse (MAP), tweeté par l’ambassadeur du Maroc à Bogota, intitulé : « Sahara marocain : un think-tank colombien met en avant l’isolement de l’Afrique du Sud au Conseil de sécurité des Nations unies ». L’article de l’agence MAP cite, comme « source crédible » d’informations, un blog, CPLATAM, présenté fallacieusement comme un « think tank » colombien mais qui n’est dans la réalité qu’un blog quasiment inconnu dans le paysage médiatique colombien. L’article, qui prétend l’isolement de l’Afrique du Sud au Conseil de sécurité de l’ONU sur la question du Sahara occidental, est signé par une certaine Clara Riveros, fondatrice et animatrice de ce blog, connue pour ses accointances avec le Maroc. Dans sa réaction, la journaliste Sonia Moreno met à nu le modus operandi du Maroc concernant sa légitimation de l’occupation des territoires du Sahara occidental. Il s’agit d’une réponse somme toute claire qui décrédibilise complètement les articles (rapporté à ce propos par les médias marocains), le blog CPLATAM et d’autres blogs d’ »informations » similaires utilisés par le Maroc dans ses basses manœuvres de « vouloir faire accroire la marocanité du Sahara occidental, territoire pourtant inscrit sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies.
     

    M. B.
     
    Le Courrier d’Algérie
     
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, décolonisation,
  • COVID-19 : les agences humanitaires de l’ONU lancent un appel de 15 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés sahraouis en Algérie

    ALGER – Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et cinq ONG partenaires ont un besoin urgent de 15 millions de dollars pour répondre aux besoins de santé publique et aux conséquences humanitaires immédiates de la pandémie du COVID-19 dans les camps de réfugiés à Tindouf en Algérie.

    Avec la pandémie du Coronavirus qui met à l’épreuve les systèmes de santé du monde entier, le HCR, l’UNICEF, le PAM et leurs partenaires attirent l’attention sur les défis auxquels font face les réfugiés sahraouis en Algérie. L’urgence sanitaire globale actuelle risque d’exacerber une situation qui était déjà difficile pour une population qui est depuis 45 ans exposée à un climat rude et à des conditions de vie difficiles dépendant exclusivement de l’aide humanitaire internationale.

    « Comme partout dans le monde, les gouvernements prennent des mesures extraordinaires pour limiter la propagation et atténuer l’impact du COVID-19, nous ne devons pas oublier les populations vulnérables à l’instar des réfugiés sahraouis. Nous voudrions exprimer notre gratitude au gouvernement algérien pour son soutien continu à cette population de réfugiés en les intégrant de facto dans ses stratégies nationales de réponse au COVID-19 » a déclaré Agostino Mulas, le représentant du HCR en Algérie. « Au nom de tous les acteurs humanitaires, je demande humblement aux donateurs, qu’ils soient gouvernements, fondations ou individus, de soutenir ces efforts et aider la communauté humanitaire travaillant dans les camps à Tindouf pour faire face à cette crise sans précédent. » a ajouté M. Mulas.

    La réponse commune au COVID-19 contient des mesures pour (1) prévenir la transmission du COVID-19 parmi les réfugiés Sahraouis ; (2) fournir les soins nécessaires pour les patients affectés par le COVID-19 et soutenir leurs familles et personnes proches ; et (3) adapter des programmes de santé, éducation, sécurité alimentaire, protection, eau/assainissement/hygiène pour atténuer les pires effets de la pandémie.

    Pour lire l’appel complet avec le plan de réponse, cliquez ici ou visitez www.wfp.org/publications/comprehensive-needs-covid-19-prevention-and-response-refugees-western-sahara-tindouf

    Même si les camps sont sous confinement en ce moment, les agences humanitaires des Nations Unies continuent de travailler à travers les ONG et les partenaires communautaires pour fournir l’aide vitale et les services essentiels de santé, nutrition, eau/assainissement/hygiène et alimentation sans discontinuité ou rupture. Les fonds demandés vont permettre aux agences onusiennes et leurs partenaires de maintenir ce soutien durant cette période critique. 

    Source : PAM

    Tags : Sahara Occidental, PAM, réfugiés sahraouis, Tindouf, 

  • Ces chefs d’Etat africains qui président avant tout à leur propre intérêt

    Guinée équatoriale, Congo-Brazzaville, Gabon : ces chefs d’Etat africains qui président avant tout à leur propre intérêt

    Corruption

    Gilles Gaetner a mené une enquête de plusieurs années sur de nombreux dirigeants africains au Congo Brazzaville, en Guinée Equatoriale ou bien encore au Gabon. Il dévoile l’étendue des scandales dans l’entourage des présidents et révèle l’injustice organisée dans les plus hautes sphères du pouvoir. « Pilleurs d’Afrique » est publié aux éditions du Cerf. Entretien.

    Atlantico : Dans votre livre « Pilleurs d’Afrique » publié aux éditions du Cerf, vous vous êtes attardé sur les pratiques des chefs d’Etat de trois pays africains (la Guinée équatoriale, le Congo-Brazzaville et le Gabon) en soulignant leur train de vie démesuré rendu possible grâce aux caisses de ces Etats et aussi, vous le soulignez, avec la complaisance d’institutions bancaires et étatiques françaises. Peut-on parler d’un retour de la françafrique ?

    Gilles Gaetner : Je reste prudent, cela n’a rien à voir avec la françafrique de Foccard. Pour moi l’on peut parler de restes de la françafrique dans la mesure où il y a un certain nombre d’intervenants français proches de ces chefs d’Etat africain (en particulier de Sassou-Nguesso) et qui font une interaction entre ces Etats et certains industriels français qui bénéficient de contrats. C’est un français qui gère la fortune de Nguesso par exemple via des sociétés offshore (il aurait géré à un moment près de 60 millions d’euros).

    Pour autant on ne peut pas parler d’un retour de la françafrique, il n’y a pas exemple plus de cellule Afrique à l’Elysée par exemple. On peut aussi noter que les relations ont été très froides avec le président François Hollande. Nguesso pendant la présidentielle était un partisan de François Fillon et, lorsque Macron a été élu, s’est contenté d’un message très diplomatique pour féliciter le nouveau chef de l’Etat.

    Les choses ont changé et à mon avis il y a un phénomène assez important qui prouve que la françafrique est beaucoup moins importante qu’avant c’est l’initiative qu’a prise le président quand il est allé au Burkina Faso quand et qu’il a dit qu’il déclassifierait des documents secret-défense pour connaître la vérité sur la mort de Thomas Sankara.

    A force de vous voir énumérer les cas de corruption on en vient à se poser la question de l’inefficacité des mécanismes de contrôle internationaux ? Comment l’explique-t-on ?

    D’abord il faut souligner la complexité des montages financiers qui sont réalisés à travers des paradis fiscaux (comme Hong-Kong par exemple) et des sociétés écran. Dans la mesure où tout cet argent provient du trésor public de chaque pays il est compliqué pour les instances internationales d’intervenir.

    Maintenant la France est compétente pour instruire les trois cas des chefs d’État africain. La Cour de cassation a estimé que le produit de l’infraction avait eu lieu en France à travers les achats de voiture, de biens immobiliers…

    Les trois États mis en cause considèrent qu’instruire ces cas relève de l’atteinte à la souveraineté des pays acquéreurs de ces biens et cela entraîne non seulement un débat juridique mais aussi des tensions diplomatiques. Il n’empêche que dans le cas de l’affaire Obiang, le fils du président déclare 8000 euros par mois de revenus. Avec ces indemnités il semble difficile de pouvoir acheter un hôtel particulier de 100 millions d’euros ou une maison à Malibu de 28 millions d’euros. L’attitude de la société générale dans le cas d’Obiang est d’une bienveillance absolue. Ce qui interroge.

    Comment explique-t-on cette bienveillance générale ?

    Ce sont les vestiges de la françafrique. On fait très attention à ces chefs d’Etat africains. Nous sommes prudents. Il y a des relations commerciales et économiques fortes avec les Etats en question et d’importants intérêts français dans ces pays. Maintenant il est intéressant aussi de souligner que les intérêts français dans cette région du monde s’estompent et que les Chinois prennent une place de plus en plus importante.

    Enfin, il est évident que lorsque l’on voit cette nomenklatura composée de même pas une cinquantaine de personnes qui accaparent les richesses et vivent sur un train de vie phénoménal alors que la population de ces pays vit souvent dans une situation d’extrême pauvreté cela laisse pantois.

    Il est bien difficile de prédire la suite mais cette situation ne peut pas bien se terminer.

    Gilles Gaetner est journaliste d’investigation chez Atlantico. Il a été journaliste aux Echos, à la Vie française, au Point et de 1986 à 2009, rédacteur en chef adjoint à L’Express, chargé de l’investigation.

    Il est l’auteur de La République des copains (Flammarion, 2005), Règlements de comptes pour l’Elysée – La Manipulation Clearstream dévoilée (Oh! Editions, 2006, avec Jean-Marie Pontaut), La République des imposteurs (L’Archipel Editions, 2014) et Les journalistes ne devraient pas dire ça (L’Artileur, 2017).
     

     
    Tags : Afrique, françafrique, corruption, 
  • Entretien avec Maître Olfa Ouled, avocate du groupe Gdeim Izik

    Entretien avec Maître Olfa Ouled, avocate de la défense des prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik contre la pandémie de Covid 19.

    Maître Olfa Ouled, une avocate française basée à Paris qui représente 18 des prisonniers politiques sahraouis connus sous le nom de Groupe Gdeim Izik, est depuis 2016 particulièrement préoccupée par le sort de ses clients face à la pandémie.

    Le cas du Groupe Gdeim Izik est un exemple des multiples violations de la loi par les autorités marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental, où la détention arbitraire est la norme et non l’exception, lorsqu’elle est appliquée à la population sahraouie et aux activistes des droits de l’homme.

    Ce groupe d’hommes a été enlevé, détenu et torturé pendant et après le démantèlement du camp de Gdeim Izik.

    Après un procès militaire et un procès civil, 8 d’entre eux sont condamnés à perpétuité et les 11 autres à des peines allant de 20 à 30 ans.

    Dans la note d’information publiée le 16 mars 2020 par «Penal Reform International», on peut lire: «Bien que des mesures légitimes soient nécessaires en période d’urgence pour prévenir de nouvelles flambées de COVID-19 dans les prisons, les autorités doivent garantir le respec les droits de l’homme. En période d’anxiété, il est encore plus pertinent que les gens ne soient pas isolés du monde extérieur, ne se retrouvent pas en isolement cellulaire et, surtout, aient accès à des informations et à des soins médicaux adéquats, tout comme ceux disponibles dans la communauté ».

    – Maître Ouled, êtes-vous particulièrement préoccupée par ces prisonniers dans le contexte de la pandémie de Covid 19 et par les conditions de leur détention?

    La pandémie actuelle suscite la crainte d’une aggravation de la situation de tous les prisonniers politiques sahraouis et, en particulier, des prisonniers que je représente. Ils ont tous des problèmes de santé en raison des tortures qu’ils ont subies et n’ont pas accès à des médecins, ce qui les expose à un risque accru lié au Covid 19.

    La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé «les gouvernements à libérer toute personne détenue sans base légale suffisante, y compris les prisonniers politiques et détenus simplement pour avoir exprimé des opinions critiques ou dissidentes. Une fois libérées, ces personnes devraient subir un examen médical et des mesures devraient être prises pour s’assurer qu’elles reçoivent les soins et le suivi nécessaires, y compris un suivi médical. »

    Cette demande a également été transmise par l’Observatoire pénitentiaire marocain, qui a demandé à l’administration pénitentiaire de libérer les prisonniers d’opinion et les militants jugés pacifiques.

    Un « manque flagrant d’infrastructures et de personnel médical » peut en fait entraîner la propagation généralisée du COVID-19 dans les prisons marocaines.

    Les conditions dans les prisons marocaines où sont détenus mes clients manquent des mesures d’hygiène les plus élémentaires.

    Les prisons sont surpeuplées, tel que souligné par l’Observatoire marocain des prisons, ce qui, selon l’Organisation mondiale de la santé, est également un facteur de risque.

    Je pense que ces prisonniers devraient être libérés et recevoir les soins médicaux nécessaires et adéquats qui leur ont été refusés depuis leur arrestation.

    – Certains prisonniers de Gdeim Izik sont en isolement prolongé depuis plusieurs années, est-ce que cela aggrave la situation?

    Les placer en isolement cellulaire prolongé dans le contexte particulier du Covid-19 constitue un traitement encore plus cruel et fait craindre une détérioration immédiate et irréversible de l’état de santé déjà fragile des détenus.

    Les autorités marocaines ont le devoir de protéger la santé physique et mentale des détenus, conformément à l’Eensemble de règles minima pour le traitement des détenus (également connu sous le nom de Règles Nelson Mandela).

    Nous sommes confrontés à deux situations inquiétantes dans les prisons AitMelloul2 et Tiflet2. Depuis plusieurs années, mes clients ne sont pas autorisés à sortir plus d’une heure par jour, malgré toutes les plaintes que j’ai faites et aussi les plaintes déposées directement par les familles.

    L’administration pénitentiaire a mis en place des mesures pour arrêter la propagation du COVID-19, tandis que des cas positifs sont découverts chaque jour. Le nombre de visiteurs est désormais limité à un par détenu et ils ont droit à un maximum d’une visite par mois. Cependant, les détenus de Tiflet et d’Ait Melloul sont privés de contact régulier.

    En effet, les mesures prises par le Maroc dans le cadre de la pandémie de coronavirus n’ont profité à aucun de mes clients. Les appels de mes clients sont encore très irréguliers, pendant les mesures prises par le Covid 19, ils devraient leur permettre d’appeler quotidiennement leur famille car ils ne peuvent pas leur rendre visite.

    Enfin, dans le contexte carcéral, les sentiments créés par un isolement médical prolongé, tels que les sentiments de colère, de peur, de culpabilité, de dépression et les pensées et tendances suicidaires chez les patients peuvent être amplifiés. Le Covid 19 mettra l’accent sur ce sentiment.

    – Le Maroc a libéré plus de 5.000 prisonniers, mais il existe plusieurs prisons avec des cas d’infection. Hier, l’administration pénitentiaire marocaine a nié l’existence de cas dans la prison de Kenitra où plusieurs de ses clients sont détenus.

    J’ai été empêchée de rendre visite à mes clients et, dans la situation actuelle, les familles ne peuvent pas non plus leur rendre visite. Même avant la pandémie, les visites étaient irrégulières, brèves et parfois gênées par les administrations pénitentiaires.

    En ce moment, le gouvernement a même cessé de recevoir des plaintes de l’étranger. Par conséquent, il est impossible de savoir clairement l’état de santé des prisonniers et, en ce qui concerne l’épidémie de Covid, nous sommes obligés de faire confiance aux informations officielles.

    – Maître Ouled, pouvez-vous nous dire à quelle étape se trouve la procédure judiciaire de ce groupe?

    Après le procès devant un tribunal civil en 2017, il est nécessaire que la Cour suprême marocaine confirme que le manque de preuves du procès militaire a été surmonté devant ce tribunal civil. Les condamnations du premier procès ont été remises en cause par la Cour suprême, car elles n’étaient fondées que sur des documents et des preuves produits par la police. La Cour suprême a ensuite renvoyé l’affaire devant le tribunal civil pour remédier à ce manque de preuves. La condamnation a été prononcée en juillet 2017, mais jusqu’à présent, la Cour suprême n’a pas rendu son avis final.

    Et surtout, après 10 ans, aucune enquête officielle sur les tortures subies n’a été ouverte. L’expérience médicale demandée par le tribunal n’était pas une enquête officielle, ni indépendante (une enquête officielle impliquerait l’enregistrement des plaintes par le ministère public).

    – Outre l’action internationale que vous avez et continuez de mener, avez-vous également contacté les autorités marocaines?

    L’affaire n’est pas close et j’ai continué à représenter mes clients, même si les autorités marocaines m’empêchent de les voir.

    Je contacte régulièrement les autorités marocaines à différents niveaux, concernant les violations commises à l’encontre de mes clients dans les différentes prisons où ils sont détenus, en relation, entre autres, avec leur état de santé, négligence médicale, isolement et droit à continuer leurs études.

    Le dernier rapport de torture et de mauvais traitements a été envoyé au procureur d’Inzegane et reçu le 25 février, mais jusqu’à présent je n’ai reçu aucune réponse.

    Le Comité contre la torture (Nations Unies) surveille également les représailles contre les détenus après les communications de mes clients à ce Comité.

    Source : Por un Sahara libre, 25 abril 2020

    Tags : Sahara Occidental, Gdeim Izik, prisonniers politiques sahraouis, pandémie, covid-19,