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  • Sahara occidental: Le HCR demande d’inclure les réfugiés dans les plans de réponse liés au coronavirus

    L’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a souligné l’urgence de protéger les populations vulnérables et d’inclure les réfugiés dans les plans de réponse au coronavirus engagés par différents pays.

    Le HCR a plaidé mardi pour que les réfugiés et les demandeurs d’asile, ainsi que les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, soient inclus dans les plans nationaux de veille, de préparation et de réponse. « C’est un appel à la mobilisation pour que les réfugiés soient pris en compte dans les plans nationaux contre le Covid-193, a déclaré Cécile Pouilly, porte-parole du HCR lors d’un entretien avec ONU Info. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés justifie cet appel à la vigilance par le fait que « 80% de la population mondiale de réfugiés » se trouve dans des pays à faible ou moyen revenu. « C’est-à-dire des pays où les infrastructures sanitaires sont souvent moins élaborées ou moins disponibles », a ajouté Mme Pouilly. Selon le HCR, la réponse internationale à la crise du Covid-19 doit ainsi prendre en compte et cibler toutes les populations, y compris les personnes contraintes de fuir leur foyer. Les personnes âgées parmi les populations déracinées sont particulièrement vulnérables. L’agence onusienne a d’ailleurs exhorté toutes les autorités nationales à traiter les réfugiés et les demandeurs d’asile qui tombent malades du virus de la même manière que les autres ressortissants.

    Au moins 10 cas parmi les réfugiés en Allemagne

    Plus de 70 millions de personnes à travers le monde ont été contraintes de fuir leur foyer en raison de persécutions, de conflits, de violences et de violations des droits de l’homme. Parmi elles, plus de 20 millions sont des réfugiés, dont 84% sont accueillis dans des pays à faible ou moyen revenu dont les systèmes de santé, d’approvisionnement en eau et d’assainissement sont souvent précaires. Si à ce jour  » aucun cas d’infection au Covid-19 n’a été signalé dans les camps réfugiés « , l’agence onusienne note toutefois qu’il y a 10 cas confirmés de coronavirus parmi les réfugiés et les demandeurs d’asile en Allemagne.

     » A notre connaissance, dix réfugiés parmi l’ensemble des personnes contaminées en Allemagne ont en effet contracté le virus Covid-19 en Allemagne. Ce sont les seules personnes à notre connaissance parmi les réfugiés qui ont à ce jour contracté la maladie « , a précisé la porte-parole du HCR.

    Il s’agit de personnes qui sont soit des réfugiés soit des demandeurs d’asile. Les cas ont été signalés à Munich, Berlin et Heidelberg. « Il y a un nombre de cas très limité qui ont été détectés en Allemagne », a insisté Mme Pouilly, tout en ajoutant que ces personnes sont soignées et prises en charge par les autorités sanitaires allemandes. Par ailleurs, le HCR demande aux Etats de veiller à ce que les droits des demandeurs d’asile soient respectés de façon égale au pays où des restrictions à l’entrée, au voyage et à la liberté de mouvement seraient imposées. « Nous redoutons que les restrictions aux frontières, tout à fait compréhensibles pour des raisons sanitaires, n’aboutissent à une restriction du droit d’asile. Nous avons déjà alerté les gouvernements, sur la nécessité de prendre bien sûr des mesures pour protéger les citoyens, mais pour s’assurer que ces mesures n’aboutissent pas à des cas de refoulement aux frontières », a ajouté la porte-parole du HCR.

    Le Maghrebdz, 22 mars 2020

    Tags : Sahara Occidental, HCR, coronavirus, pandémie,

  • France : Mascarade

    Alors que le coronavirus était uniquement confiné en Asie, la ministre de la Santé française, Agnès Buzyn, avait été contrainte de quitter son poste pour remplacer au pied levé début février le candidat à la municipale de Paris, Benjamin Griveaux. Le départ de son ministère avait alors été accompagné de beaucoup de larmes, et semblait être un déchirement pour cette parisienne de 57 ans.

    À la suite de son arrivée en troisième place, bien derrières ses adversaires, Anne Hidalgo et Rachida Dati, au premier tour des élections municipales, l’ex-ministre de la Santé a laissé son amertume prendre le dessus et s’est déchaînée dans un interview publié dans «Le Monde» contre le président Emmanuel Macron et le gouvernement.

    La candidate LREM à la mairie de Paris revient sur les conditions dans lesquelles elle est partie du ministère de la Santé. «Quand j’ai quitté le ministère, assure-t-elle, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu».

    Durant la campagne du premier tour des municipales, Agnès Buzyn a été très critiquée pour avoir quitté le ministère en pleine crise du coronavirus. Mais à chaque fois, elle répondait qu’elle voulait être maire de Paris. Lundi, Agnès Buzyn, arrivée troisième du premier tour, a annoncé qu’elle arrêtait sa campagne. Son équipe a d’abord tenté de temporiser en disant qu’elle ne faisait que la suspendre mais qu’elle ne se retirait pas. Mais la candidate a précisé peu après que «dans les semaines qui viennent, je ne peux être que médecin», balayant la suite de la campagne alors que le second tour n’est pas annulé mais simplement reporté.

    Dans «Le Monde», elle insiste encore : «Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting». Pire, l’ancienne ministre assure avoir été une des premières à comprendre ce qui allait se passer. Elle raconte avoir averti le Premier ministre dès «le 30 janvier que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir». Ses confidences risquent de jeter encore plus le trouble chez LREM et au gouvernement.

    Devant le tollé, Agnès Buzyn a réagi dans un communiqué, mais sans renier ses propos. «Agnès Buzyn regrette la tonalité de cet article et l’utilisation qui en est faite en cette actualité où tout le pays doit être tourné vers la gestion de crise. Elle considère que le gouvernement a été pleinement à la hauteur des défis pour affronter ce virus», est-il écrit dans ce message. Reste que le mal a été fait, et que les premières déclarations, certainement provoquées par l’amertume d’une défaite au premier tour des municipales, ont lourdement impacté la crédibilité d’un gouvernement qui patine déjà face à cette crise inédite et qui devra, une fois la pandémie surmontée, répondre de ses (trop ?) nombreux manquements et faux pas, même si la France, et loin s’en faut, n’est pas le seul pays à avoir mal géré la propagation du Covid-19.

    Source 

    Tags : France, Emmanuel Macron Agnès Buzyn, Mairie de Paris,

  • Algéria Times est un site contrôlé par les services secrets du Maroc

    Un « Snowden » marocain dévoile : Algéria Times est un site contrôlé par les services secrets du Royaume

    Il est Marocain et il se fait appeler Chris Coleman. Il donne des sueurs froides aux autorités marocaines qui essaient de le faire taire sur les réseaux sociaux en particulier sur Twitter qui a fermé dans un premier temps son compte avant de le réouvrir en donnant un avis favorable à son recours.

    Chris Coleman a donc dévoilé plusieurs informations sensibles sur le Makhzen marocain, mails, ordres de virement, diverses correspondances concernant en particulier les activités de la DGED (Direction Générale des Études et de la Documentation) qui est un service de renseignements et de contre-espionnage au Maroc. Ce service est rattaché directement au Palais royal.

    Depuis 2005, la DGED est dirigée par Mohamed Yassine Mansouri, mis en cause à plusieurs reprises par Chris Coleman. Les documents dévoilées par Chris Coleman portent sur des virements de grosses sommes d’argent en dollars au profit d’un patron de presse, au Think Tank Républicain Center for the National Interest. 10 000 dollars pour une insertion publicitaire au profit d’une ONG spécialisée dans la résolution pacifique des conflits, 25 000 pour le think tank FPRI et des sommes aussi importantes au profit de titres de presse américains et britanniques.

    Chris Coleman a en outre posté un avis de virement de 60.000 dollars au profit du journaliste Richard Miniter du New York Post accusé de commettre des articles anti-algériens et de faire un supposé lien entre le Front Polisario et Al Qaida.

    On apprendra ainsi un peu plus sur les méthodes de la DGED pour corrompre les journalistes internationaux et surtout leur implication dans la création d’un site internet d’informations générales appelé ALGERIA TIMES. Le document s’il est authentifié démontre l’implication des services secrets de sa majesté dans la politique de déstabilisation à l’encontre de l’Algérie.

    L’Est Républicain, 23 Oct 2014

    Tags : Maroc, Algérie, DGED, Algeria Times,

  • 1 réunion de la Commission Mixte Public/Privé de suivi de la mise en œuvre des accords signés et des projets lancés lors de la dernière Tournée Royale en Afrique

    Royaume du Maroc

    Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération

    Réunion du Mercredi 19 mars 2014

    COMPTE RENDU

    1ère réunion de la Commission Mixte Public/Privé de suivi de la mise en œuvre des accords signés et des projets lancés lors de la dernière Tournée Royale en Afrique

    -La liste des participants à cette réunion est jointe à ce compte-rendu.

    Suite aux Hautes Instructions données par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, à Monsieur Salaheddine Mezouar, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, lors de la dernière réunion du Conseil des Ministres tenue le vendredi 14 mars 2014 à Rabat, Monsieur le Ministre accompagné de Madame la Ministre Déléguée et des hauts responsables du Ministère, a présidé le 19 mars 2014, la première réunion de travail de la Commission Mixte Public/Privé de suivi de la mise en œuvre des accords signés et des projets lancés lors de la dernière tournée royale en Afrique :

    Après avoir remercié Madame et Messieurs les Ministres, ainsi que les Présidents et les Directeurs Généraux des institutions publiques et privées pour leur participation, Monsieur le Ministre a expliqué que cette réunion s’inscrit dans le cadre de la mise en application des Hautes Instructions Royales visant à :

    -assurer la mise en œuvre des accords signés et des projets lancés lors de la dernière Tournée Royale en Afrique ;

    -et identifier et élaborer de nouveaux projets de développement économique en Afrique.

    La mise en place de cette Commission où la participation est « Intuitu Personae » avec un dispositif de travail et de suivi adapté, a ajouté le Ministre, viendra renforcer l’approche prônée de Sa Majesté le Roi, en matière de coopération Sud-Sud, basée sur la solidarité agissante et la confiance mutuelle.

    Par la suite, Monsieur le Ministre a fait une présentation axée sur les points suivants :

    -Présentation des Hautes Instructions Royales ;

    -Synthèse des accords signés lors de la dernière Tournée Royale en Afrique ;

    -Présentation du dispositif de travail et de suivi mis en place ;

    -Prochaines étapes

    Dans ce cadre, Monsieur le Ministre a mis en avant le nombre important des 91 accords signés lors de la dernière Tournée Royale en Afrique.

    Il a aussi présenté de manière détaillé le dispositif de travail et de suivi mis en place pour cette Commission, qui se réunira sur une base mensuelle. Ce dispositif repose sur l’établissement d’un « Secrétariat de la Commission » au niveau du Ministère des Affaires Etrangères et des points focaux, à identifier dans les plus brefs délais, au niveau de chaque organisme membre de la Commission dont les Ministères, la CGEM et les Opérateurs Economiques membres de la Délégation de Haut Niveau présents lors de la dernière Tournée Royale en Afrique.

    Le « Secrétariat de la Commission » est composé des départements suivants au niveau du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération : -le Cabinet du Ministre des Affaires en la personne de M. Methqal ; -la Direction Afrique ; -la Direction des Affaires Juridiques et des Traités.

    Monsieur le Ministre Salaheddine Mezouar a également fait part, lors de sa présentation, des prochaines étapes à réaliser et qui sont les suivantes : -identification des points focaux auprès de chaque organisme membre de cette Commission ; -mise en œuvre des accords et des conventions signés lors de la dernière Tournée Royale ; -mise en place des Conseils d’Affaires et la présentation de leurs plans de travail ; -organisation du Forum Economique Mali-Maroc ; -proposition de nouvelles initiatives et de nouveaux projets sur l’Afrique.

    Intervenant au cours de cette réunion, Monsieur Aziz Rabbah, Ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, a fait savoir que son Département a mis en place une « Task Force » dédiée à l’Afrique depuis quelques mois pour suivre l’ensemble des actions liées à l’Afrique dans les secteurs relevant de son Département.

    S’agissant de la proposition de tenir des réunions mensuelles de cette Commission de suivi, le Ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, a estimé qu’une telle fréquence des réunions serait contraignante et a suggéré de tenir des réunions trimestrielles.

    Suite à cela, Monsieur le Ministre des Affaires et de la Coopération a précisé que le choix de cette périodicité mensuelle était dicté par l’obligation de produire un rapport trimestriel à la Haute Attention de Sa Majesté le Roi.

    Monsieur Moulay Hafid El Alamy, Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Economie Numérique a mis en exergue l’intérêt suscité par la dernière visite royale en Afrique. Si du côté africain, on suit les actions entreprises par le Maroc avec grand intérêt, du côté européen, en revanche, les résultats de la dernière visite royale sont plutôt perçus avec beaucoup d’interrogations en attendant de voir des résultats concrets.

    Tout en se félicitant de la mise en place de cette Commission Mixte Public-Privé, qui aura pour mission, non seulement le suivi de la mise en œuvre des accords signés, mais également la préparation de nouveaux projets, Monsieur Moulay Hafid El Alamy a estimé que l’identification des dysfonctionnements et des obstacles éventuels représente l’une des missions primordiales qui devraient être remplies par cette commission nouvellement créée.

    De son côté, Monsieur Abdelkader Amara, Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, s’est également félicité de la mise en place de cette Commission Public-Privé et a émis le souhait qu’elle puisse produire un bilan détaillé sur les actions sectorielles et économiques réalisées par le Maroc dans plusieurs pays africains, afin de tirer des enseignements utiles pour des actions futures. Monsieur Amara a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité du partage des expériences entre les entreprises déjà implantées et celles qui souhaitent le faire à l’avenir.

    Pour sa part Madame Meriem Bensalah, Présidente de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a confirmé que le Forum Economique Maroc-Mali, initialement prévu au cours du mois d’avril prochain, aura lieu les 14 et 15 mai 2014 et a annoncé la participation de la CGEM à un Forum Economique organisé le 05 mai 2014 au Nigeria.

    D’ailleurs, elle a saisit cette occasion pour appeler les opérateurs économiques de cette Commission à y prendre part.

    La Présidente de la CGEM a également informé les membres de cette Commission de la création de « CGEM international » qui aura pour vocation de regrouper les Conseils d’Affaires créés par la CGEM en partenariat avec les organisations patronales étrangères. « CGEM international » sera dotée d’un plan d’action qui sera mis en place en synergie avec les priorités diplomatiques et économiques définies par le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Dans le cadre de ses nouvelles orientations, a-t-elle ajouté, la CGEM a décidé de renforcer son appui aux petites et moyennes entreprises qui bénéficieront d’un accompagnement dans leurs activités à l’étranger.

    De son côté, Monsieur Driss Benhima, Président Directeur Général de Royal Air Maroc a estimé que les expériences des entreprises marocaines en Afrique n’ont pas toujours été couronnées de succès et que par conséquent, les entreprises marocaines attirées par le marché africain, devraient agir avec prudence pour ne pas reproduire les échecs précédents. Il a appelé à ce qu’un partage d’expériences dans le cadre de cette Commission soit présent.

    Pour sa part, Monsieur Abderrafie Zouiten, Directeur Général de l’Office National Marocain du Tourisme, a proposé de confier à la Commission Mixte Public-Privé, une mission de veille et de suivi des actions entreprises par d’autres pays en Afrique, tel que la France, la Turquie, le Japon, la Chine etc. Il a également mis en relief la nécessité d’avoir des indications sur la valeur des échanges économiques entre le Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne et surtout de fixer un objectif chiffré à atteindre dans les prochaines années.

    Au terme de cette réunion, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a marqué son accord au sujet des propositions émises en matière de veille économique, ainsi que celles ayant trait au soutien apporté aux opérateurs économiques marocains souhaitant s’implanter en Afrique. Il a également exhorté les participants à avoir une approche positive face aux difficultés. Il a aussi insisté sur la nécessité d’avancer en équipe, le travail de groupe est à privilégier avec une forte solidarité entre les opérateurs, avant de mettre l’accent sur la régularité mensuelle des réunions de la Commission Mixte Public-Privé, qui devra présenter un rapport trimestriel à Sa Majesté le Roi, sur l’état d’avancement de ses travaux. Monsieur le Ministre a par ailleurs estimé que la création de cette nouvelle structure permettra au Maroc d’atteindre les objectifs suivants :

    -Développement d’une approche beaucoup plus appropriée des différents projets sectoriels du Maroc en Afrique ;

    -Identification du potentiel des entreprises marocaines opérant en Afrique ; – Développement de l’expertise de notre pays dans ses futures actions économiques à l’étranger.

    Avant de clôturer cette réunion, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a annoncé la date de la prochaine réunion de cette Commission qui aura lieu le :

    Mardi 22 Avril 2014 à 10h00 au Siège du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, à Rabat.

    Source : Maroc Leaks, 21 mars 2020

    Tags : Maroc, Union Africaine, UA, Afrique,

  • Manoeuvres du Maroc pour empêcher la participation de la RASD au Sommet UE-UA

    Note sur le Sommet Afrique-Union Européenne

    (…)

    La délégation marocaine a réussi à imposer que le partenariat Afrique-UE entérine, de manière formelle et explicite, le « format du Caire », qui stipule que ce partenariat doit impliquer l’UE et l’Afrique et en fixe exclusivement la participation aux pays membres de l’ONU. Dans ce sens, la « Feuille de Route 2014-2017 » stipule que « les Sommets, les réunions ministérielles, les réunions conjointes… se poursuivront dans le cadre du format agréé pour le partenarita Afrique-UE lors du Sommet du Caire ».

    Sur ce sujet, il est important de rappeler que ce « format du Caire » n’a jamais existé de manière formelle. Il s’agissait d’un arrangement ad-hoc qui a été trouvé en 2000 pour permettre la tenue du 1er Sommet du Caire et n’avait été formalisé depuis. Aussi, est-il important de relever qu’il s’agissait de la 1ère fois que le format du Caire est explicitement cité. Et cela doit constituer désormais la référence pour « sceller » de manière définitive la pleine participation du Maroc à ce Partenariat.

    Cette assertion, inscrite dans la Feuille de Route et entérinée en tant que telle par les Chefs d’Eat et de Gouvernement, a été stipulée après que la délégation marocain ait déjoué les manœuvres des adversaires ont fait dans la surenchère et sont allés jusqu’à menacer l’UE de faire capoter le Sommet, dans le cas où les chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine, dont celui de l’entité fantoche, n’était pas invitée.

    (…)

    Source : Maroc Leaks, 21 mars 2020

    Tags : Maroc, Union Africaine, Union Européenne, Sahara Occidental,

  • Réalisations et perspectives des relations Maroc- Afrique depuis la tenue de la réunion de la commission mixte public-privé, le 19 mars 2014

    – Afrique Centrale

    Les perspectives de développement des relations avec les pays constituant cette région restent prometteuses malgré les difficultés politiques et sécuritaires.

    Un effort particulier est à maintenir envers notre allié stratégique dans le région, le Gabon, dont des actions de coopération concrètes vont être réalisées rapidement (ex : envoi d’experts du tourisme durant le mois de mai).
    Au Congo, la cérémonie de pose de la première pierre du projet de construction d’une cimenterie de la CIMAF a eu lieu, le 23 mars 2014.
    Le Sao Tomé et Principe, pays pauvre de la région et en proie à des tensions politiques. Pour maintenir sa position positive sur la question nationale et évaluer le potentiel de partenariat, une invitation à la ministre des affaires étrangères pour une visite au Maroc et la tenue, à cette occasion, de la première session de la Commission mixte , a été lancée.
    La tenue de la sixième session de la Grande Commission Mixte de coopération Royaume du Maroc/République de Guinée Equatoriale devra avoir lieu bientôt ,suite à la réunion préparatoire de ladite commission tenue à Malabo, du 09 au 11 janvier 2014, pour booster le partenariat économique avec ce pays prometteur de la région où il y a une forte présence des entreprises marocaines.
    En Centrafrique, la situation sécuritaire reste très préoccupante, mais le déploiement en septembre 2014 d’une opération de maintien de la paix de l’ONU qui sera également appuyée par les présents à Bangui, pourra stabiliser le pays et ouvrira des perspectives de partenariat avec ce pays en reconstruction qui bénéficie d’une assistance humanitaire marocaine importante .
    Par contre en République Démocratique du Congo, l’opération menée par les Nations Unies a réunifié sous l’autorité de l’Etat, plus de 80% du vaste territoire de ce pays qui regorge de ressources naturelles (mines et hydroélectriques). Les Casques bleus marocains continuent de jouer un rôle important dans les opérations de traque menées contre les rebelles.

    – Afrique Australe

    Une campagne féroce des adversaires du Maroc est menée dans cette région et plus particulièrement vers les pays de l’Océan indien.

    Pour insuffler une nouvelle dynamique aux relations avec ces pays, une invitation a été adressée au Ministre des Affaires Etrangères de Maurice. Des secteurs économiques d’intérêt mutuel comme les pêches, le tourisme, les énergies renouvelables et les nouvelles technologies de l’information pourront constituer l’ossature d’un partenariat fructueux avec ce pays.

    Une relance de la coopération technique avec les Seychelles est également en chantier. Une invitation a été adressée à la Ministre de la Santé de ce pays pour effectuer une visite de travail au Maroc.

    Par ailleurs, et en raison de la crise politique qu’a connue Madagascar, le Maroc avait suspendu toutes les actions de coopération avec ce pays. L’élection du nouveau Président malgache et la désignation, le 11 avril 2014, d’un Premier Ministre ont scellé le retour à l’ordre constitutionnel. Cette avancée permettra de développer davantage le partenariat économique pour le hisser au niveau des liens historiques d’amitié. Un plan d’action a été mis en place pour amorcer cette coopération.

    Le plus grand et influent pays de cette région, l’Afrique du Sud n’a pas changé sa position hostile envers notre pays et les prochaines élections qui seront organisées le 07 mai 2014, ne risquent pas de changer cette donne même si l’ANC pourrait se retrouver obligé de partager le pouvoir dans le cadre d’un gouvernement de coalition.

    Les autres pays de l’Afrique australe demeurent dépendants de l’Afrique du Sud, puissance économique et politique au sein de la SADC et encore plus forte, après avoir occupé le poste de Président de la Commission de l’Union Africaine.

    Source : Maroc Leaks

  • Maroc-France : Relations Bilatérales

    La France est le premier partenaire du Royaume du Maroc à tous points de vue, et dans le sens bilatéral et au sein de l’Union Européenne. La visite officielle du président de la République française, M. François Hollande, les 3-4 avril 2013, à la tête d’une délégation fournie d’une soixantaine de personnes dont 40 chefs d’entreprises conforte le sceau d’exception de la relation maroco-française. Une trentaine de textes d’accords et de conventions ont été signés à cette occasion, notamment dans les domaines de l’enseignement et de la formation professionnelle pour les cadres et les nouveaux métiers à valeur ajoutée pour le Maroc.
    Partenariat Institutionnel

    En mars 2000, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait plaidé en faveur d’un « partenariat novateur et visionnaire » entre le Maroc et la France, sur le plan pratique et stratégique prenant en considération l’essor développementiste du Maroc. La refonte de la coopération bilatérale maroco-française a été opérée, le 25 juillet 2003, avec la signature de la Convention de Partenariat pour la Coopération Culturelle et le Développement. Cet Instrument de partenariat associe à sa mise en œuvre, opérateurs économiques et sociaux, collectivités territoriales, représentants de la société civile, ainsi que les communautés marocaine en France et française au Maroc. En rénovant la base juridique de leur partenariat, le Maroc et la France ont également mis en place un cadre institutionnel plus efficient reposant sur :
    • la Réunion de Haut Niveau (tous les deux ans)
    • le Club des Chefs d’Entreprises Maroc-France
    • le Conseil d’Orientation et de Pilotage du Partenariat
    • les Comités sectoriels et thématiques
    • le Forum du Partenariat

    La 11ème Réunion de Haut Niveau, tenue le 13 décembre 2012 à Rabat, sous le thème « Maroc-France : Un partenariat d’exception au service de la jeunesse », a donné priorité à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle ; deux chantiers structurants de la société marocaine.

    Coopération économique : la France demeure le 1er partenaire du Maroc ; les échanges commerciaux ayant atteint près de 89 milliards de DH. La France est le 1er investisseur étranger au Maroc, avec 6,52 milliards de DH. Environ 750 filiales d’entreprises françaises sont installées au Maroc. La plupart des grands groupes industriels stratégiques français sont présents au Maroc (34 entreprises du CAC 40). Ces géants français détiennent des positions stratégiques dans des secteurs-clés de l’économie marocaine : les télécoms, la banque, l’assurance, le tourisme, la distribution, et récemment les transports et les mines. Le partenariat maroco-français est orienté vers la mise en place de projets structurants dans les domaines de l’infrastructure, l’éducation et la formation. Les projets phares du Partenariat Public-Privé entre les deux pays sont : l’usine Renault de Tanger et la LGV Tanger-Casablanca. Les PME françaises sont, elles, de plus en plus actives sur le territoire marocain.

    Coopération financière : la France est le 1er créancier du Maroc, avec 28 milliards de DH de dette publique; soit 14,29 % de l’encours de la dette extérieure publique du Maroc. Le Maroc est le premier pays bénéficiaire de l’appui financier de l’Agence Française de Développement (AFD), avec 30 milliards de DH entre 1992 et 2012 ; soit l’équivalent de l’appui financier de la Banque Africaine de Développement. L’AFD est le 1er bailleur international de l’Agence Nationale des Ports, et le 1er bailleur bilatéral du Plan Solaire Marocain.

    Coopération décentralisée : le Maroc est l’un des premiers partenaires de « l’Association des Régions de France », avec onze accords de coopération décentralisée, signés entre des Régions françaises et des Régions marocaines. La coopération décentralisée maroco-française s’est dotée, depuis juin 2011, d’un nouvel instrument de soutien financier piloté conjointement par les deux pays. Ce dispositif, adopté pour la période (2011-2013) est doté de 2,5 millions d’euros (1,2 millions d’euros du côté français et 10 millions de DH du côté marocain).

    Coopération culturelle : la France compte 28 établissements d’éducation au Maroc, qui accueillent environ 22.000 élèves (1er réseau scolaire français à l’étranger).

    Dimension humaine :

    • 800.000 Marocains résident en France (hors les binationaux).

    • 32.000 étudiants marocains son établis en France (1er contingent d’étudiants étrangers).

    • 100.000 français résident au Maroc, dont 45.000 de façon permanente.

    Source : Maroc Leaks, 21 mars 2020

    Tags : Maroc, France, relations bilatérales,

  • L’ambassadeur du Maroc au Mali accuse l’Algérie d’entraver les intérêts de son pays

    Un courrier diplomatique signé l’ambassadeur du Maroc à Bamako (Mali) et publié par le site électronique « Maroc Leaks » montre la crainte des autorités marocaine face à la présence algérienne au Mali et nombre de pays africains.

    Le diplomate marocain, Hassan Naciri a accusé dans une correspondance -qui date du 18 juin 2014- les autorités algériennes d’être à l’origine des obstacles administratifs et judiciaires entravant les investissements marocains au Mali.

    L’ambassadeur a cité en exemple le cas de la Banque internationale pour le Mali créée en 2008, filiale de la Banque marocaine « Attijarawafa », dont des différends ont éclaté entre les fonctionnaires locaux l’administration de la société mère sise au Maroc. A ce propos, il a encore prétendu qu’ »un lobby algérien serait derrière ces conflits ».

    Il s’agit en effet d’une correspondance adressée au ministère des affaires étrangères marocain qui faisait état des difficultés et des obstacles auxquels sont confrontés les investisseurs marocains au Mali. Ce document attribué à l’ambassadeur du Maroc prétend qu’ »un lobby algérien aurait mis des bâtons dans les roues des investisseurs marocains! ».

    Dans un autre registre, des sources médiatiques marocaines ont rapporté qu’il a été décidé de mettre fin aux fonctions du l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne (UE).

    Une décision qui reflète l’impact du coup de massue infligé récemment à Rabat par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Celle-ci a déclaré, faut-il le rappeler, que l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc ne s’applique pas aux eaux territoriales du Sahara occidental.

    Echouroukonline, 14 mars 2018

    Tags : Maroc, Algérie, Mali, Maroc Telecom, Attijariwafabank,

  • Augmentation des enquêtes sur la fraude et les abus sexuels dans les opérations de paix de l’ONU

    Par EDITH M. LEDERER Associated Press

    NATIONS UNIES – L’organe de contrôle interne des Nations Unies indique dans un rapport sur les opérations de paix des Nations Unies que le nombre de cas de fraude qu’il a décidé d’enquêter l’année dernière a augmenté de près de 80% par rapport à 2018, tandis que le nombre de cas d’exploitation et d’abus sexuels a augmenté de 40%.

    Le rapport 2019 du Bureau des services de contrôle interne, qui a été diffusé vendredi, a déclaré que le plus grand nombre de cas sur lesquels il avait enquêté concernaient la mission de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine, suivie des opérations de maintien de la paix au Mali, au Congo, au Sahara occidental et au Soudan du Sud .

    Sur les 241 cas enquêtés, 77 étaient liés à la fraude, soit une augmentation de 79% par rapport à l’année précédente, et 73 cas liés à l’exploitation et aux abus sexuels, soit une augmentation de 40%.

    Lors d’audits d’opérations de paix, l’organe d’enquête a critiqué la mission du Soudan du Sud pour sa gestion des bureaux et des logements. Il a déclaré que « les faiblesses dans la facturation et la perception des frais de location auprès de tiers avaient conduit à ce que 1,8 million de dollars de frais de location ne soient pas perçus depuis plus de 14 mois ». Il a ajouté qu’au 31 août 2019, la mission n’avait pas récupéré 379 742 $ pour l’hébergement fourni au personnel en uniforme et aux volontaires des Nations Unies à la Maison des Nations Unies, une base de maintien de la paix dans la capitale de Juba.

    Lors de l’audit de l’aviation dans la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le sud du Liban, le rapport indique que 80% des vols de passagers échantillonnés ont transporté des cadres supérieurs et du personnel militaire « sans justification claire ». Dans de nombreux cas, a-t-il dit, les demandes de mission aérienne avaient été soumises tardivement et d’autres modalités de transport n’avaient pas été envisagées, « ce qui aurait pu entraîner des économies, avec un temps de trajet supplémentaire minimal ». Il a déclaré que 45 vols spéciaux coûtaient 64 000 $ de plus que le transport terrestre.

    Lors de la mission de maintien de la paix au Mali, l’organisme a appelé à des améliorations de la gestion des stocks dans son entrepôt centralisé, affirmant que 249 articles évalués à 3,4 millions de dollars ne pouvaient pas être localisés dans un inventaire 2018-2019.

    Le rapport indique que sur les 241 enquêtes, 44 cas impliquaient la mission de maintien de la paix en République centrafricaine, 36 au Mali, 35 au Congo, 33 au Sahara occidental et 30 au Soudan du Sud, seize liés à la mission politique des Nations Unies en Afghanistan et le 55 autres ont impliqué 18 autres opérations de paix.

    En République centrafricaine, indique le rapport, les enquêtes portent notamment sur le recours excessif à la force par les soldats de la paix et par un policier international, l’exploitation et les abus sexuels de la part des soldats de la paix et d’un officier, et « un traitement irrespectueux des restes des personnes décédées par les soldats de la paix ».

    Selon le rapport, tout en enquêtant sur une allégation selon laquelle un membre d’un contingent militaire en République centrafricaine a exploité et abusé sexuellement une jeune fille de 14 ans, les enquêteurs ont identifié 10 soldats de la paix qui avaient exploité et abusé sexuellement 10 victimes locales, y compris des mineurs, en échange d’argent et de nourriture. Il a indiqué que les conclusions avaient été transmises au pays d’origine des soldats de la paix, qui n’a pas été identifié.

    Dans la mission au Mali, selon le rapport, des enquêtes ont été menées sur l’exploitation sexuelle et la fraude au carburant par des membres du personnel, une faute grave d’un commandant de bataillon et un vol de carburant par des soldats de la paix. Pour le Congo, les enquêtes ont porté sur des irrégularités de recrutement, la fraude d’un membre du personnel, l’exploitation et les abus sexuels, la fraude de soldats de la paix et la corruption d’un officier d’état-major. Au Sahara occidental, les sondages comprenaient la conduite interdite d’un membre du personnel et un observateur militaire et la fraude à l’assurance médicale par un membre du personnel.

    Au Soudan du Sud, les enquêtes ont porté sur l’exploitation sexuelle, les agressions d’un membre du personnel contre la population locale, la falsification et les fausses déclarations d’un membre du personnel et des documents pornographiques consultés sur un ordinateur officiel par un soldat de la paix. En outre, les enquêteurs ont corroboré une allégation selon laquelle un membre d’un contingent militaire aurait harcelé sexuellement une collègue.

    L’organisme d’enquête a également confirmé une allégation selon laquelle un membre du personnel local au Soudan du Sud aurait exploité une femme locale qui est tombée enceinte deux fois et a été « forcée ou manipulée pour avoir des avortements non désirés ». Il a ajouté que le membre du personnel « avait frauduleusement payé des traitements liés à l’un des avortements en utilisant la police d’assurance médicale de sa femme ».

    Au Libéria, où la mission de maintien de la paix des Nations Unies a pris fin en mars 2018, le corps a déclaré avoir enquêté sur un rapport selon lequel un ancien soldat de la paix avait exploité sexuellement une femme locale, entraînant la naissance d’un enfant, et que d’autres femmes locales avaient été exploitées par des membres de le même contingent militaire national. Il a déclaré que l’enquête, menée en collaboration avec un officier de la nation qui avait fourni les soldats de la paix, avait identifié 57 victimes d’exploitation sexuelle. Il a indiqué que 66 casques bleus étaient impliqués, dont 38 ont été identifiés.

    « Des mesures disciplinaires ont été prises contre les huit soldats de la paix initialement impliqués et l’organisation attend de plus amples informations du pays fournisseur de contingents sur les mesures prises contre les autres soldats de la paix impliqués », indique le rapport.

    Source : Startribune, 20 mars 2020

    Tags : ONU, missions de paix, KPKO, MINURSO, abus sexuels, 

  • Lutte contre le coronavirus : Le diable est dans les détails

    Les mesures de lutte contre le Coronavirus— indispensables — devraient inclure certaines dispositions spécifiques aux groupes vulnérables, tels que les migrants, les femmes victimes de violence de genre ou les personnes dont les revenus sont réduits par la crise. Sinon, elles risquent non seulement de perdre en efficacité mais aussi d’avoir des conséquences désastreuses.

    Il nous faut d’abord saluer les efforts que divers groupes et, bien évidemment en première ligne tous les personnels de santé, font pour arrêter la propagation du virus et protéger, en particulier, les personnes les plus vulnérables. Si nous devons faire confiance aux spécialistes à propos des mesures qui sont prises pour lutter contre la pandémie, il est vital toutefois que les droits humains servent de repères aussi dès aujourd’hui dans tous les efforts de prévention, de préparation, de confinement et de traitement pour mieux protéger la santé publique et soutenir les groupes et les individus les plus à risque. C’est ainsi qu’un des droits fondamentaux, le droit à la santé, pourra être garanti.

    Nous sommes confrontés à une situation extraordinaire et des mesures sévères doivent être prises. Il est aussi essentiel de se rappeler que le respect des droits humains n’est pas un luxe. L’attention, absolument nécessaire, de notre gouvernement envers les conséquences économiques des décisions qu’il a prises (notamment en ce qui concerne les indépendants et petites entreprises) doit aussi être dirigée vers l’impact de celles-ci sur la situation et les droits de parties entières de notre population. Car certaines situations risquent de passer inaperçues, les personnes concernées n’ayant pas toujours de porte-paroles.

    Cela n’implique pas forcément des mesures extrêmement coûteuses, et elles peuvent même dans certains cas améliorer la lutte contre l’épidémie.

    Le confinement peut engendrer des problèmes graves pour certaines personnes qui vivent déjà dans des conditions très difficiles. La privation de certains services essentiels (aides-familiales, banques alimentaires, soins ou repas à domicile, les repas à l’école…) peut entraîner des conséquences désastreuses, qui auront elles-mêmes un impact sur les capacités de traitement de notre système de santé.

    Il en va de même en ce qui concerne les démarches que doivent normalement respecter certaines personnes : accès au CPAS, détermination de la garde d’enfants, suivi des dossiers pour l’accès aux allocations de chômage,… Même si la digitalisation des services a beaucoup progressé, encore faut-il disposer du matériel et de la connexion nécessaire pour en bénéficier.

    Il faut garantir à tous et à toutes l’accès à la sécurité sociale, y compris les congés de maladie, les soins de santé et les congés parentaux, s’ils sont malades ou en quarantaine ou doivent prendre soin des personnes à charge touchées, y compris les garçons et les filles en raison de fermetures d’écoles. Certaines des mesures appliquées pour améliorer la santé publique peuvent avoir des conséquences négatives sur le droit au travail et les droits du travail, ce qui affecte de manière disproportionnée les personnes occupant des emplois précaires. Il s’agit notamment des travailleurs migrants, des personnes soumises à des conditions de travail dangereuses ou précaires typiques de l’économie à la demande (ceux qui effectuent leur travail sur la base de commandes ou de tâches spécifiques à accomplir dans un certain temps), des personnes faible revenu, les migrants en situation administrative irrégulière et les personnes employées dans le secteur informel. Les États doivent veiller à ce que tous et toutes aient également accès aux mêmes droits économiques et sociaux.

    Les Agents de santé sont en première ligne de cette épidémie, car ils doivent continuer à fournir des services malgré les risques personnels pour eux-mêmes et leurs familles : la possibilité de contracter COVID-19, les heures supplémentaires de travail, l’angoisse psychologique et la fatigue. Il est nécessaire de fournir un équipement de protection individuelle adéquat et de qualité, des informations, une formation et un soutien psychologique pour faciliter le travail des infirmières, des médecins et des autres personnels impliqués dans la riposte. Ces aspects doivent également être pris en compte dans le cas d’autres professionnels particulièrement exposés au risque, tels que les gardiens et autres employés des prisons ou d’autres membres des forces de l’ordre chargés d’appliquer les mesures sanitaires. L’État doit également veiller à ce que des mécanismes soient mis en place pour apporter un soutien aux familles des agents de santé et autres personnes décédées ou tombées malades à la suite de leur exposition professionnelle au COVID-19 .

    Les biens, installations et services de soins de santé, y compris l’accès aux soins et les futurs vaccins et remèdes développés, doivent être disponibles en quantité suffisante pour toutes les personnes[JP2] qui doivent en bénéficier, en particulier les secteurs les plus vulnérables ou marginalisés de la population, qui doivent y avoir accès sans discrimination.

    Cet accès doit être abordable pour tous et toutes . Cela signifie que les États devraient travailler avec les parties concernées (y compris les sociétés pharmaceutiques) pour y parvenir, afin que la garantie des droits humains soit une priorité pour tous les acteurs.

    Le droit à la santé comprend à la fois la santé physique et la santé mentale. La Belgique doit veiller à ce qu’un soutien psychosocial soit disponible pour les conséquences possibles de l’épidémie de COVID-19 sur la santé mentale et les mesures de confinement ultérieures, telles que l’anxiété ou la dépression.

    GROUPES VULNÉRABLES
    Les personnes âgées et celles qui ont des problèmes de santé préexistants (tels que l’asthme, le diabète ou les maladies cardiaques) semblent être plus exposées à devenir gravement malades du virus et les États doivent donc faire tout leur possible pour les protéger. Mais nous ne pouvons pas oublier qu’il existe d’autres groupes vulnérables. Les personnes vivant dans la pauvreté et ayant moins accès aux mesures préventives, y compris les masques et les désinfectants ; les sans-abri obligés de vivre dans la rue, les migrants en situation administrative irrégulière ; les personnes à faible revenu et à l’emploi précaire ; ceux qui n’ont d’autre choix que de vivre ou de travailler à proximité d’autres personnes qui n’ont pas accès à des mesures préventives adéquates, comme dans les prisons ou dans des environnements de travail qui présentent des risques pour la santé ; ou des personnes sans accès adéquat à l’eau et à l’assainissement. Tous et toutes doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part des autorités et leurs besoins doivent être pleinement pris en compte dans les plans et stratégies, afin qu’ils puissent accéder aux mêmes services que le reste de la population sans discrimination. Il est capital, par exemple, que les demandeurs d’asile soient correctement accueillis et bénéficient des services de santé. Sans quoi, les risques de propagation de l’épidémie n’en seront que renforcés.

    Les femmes et les jeunes filles peuvent subir des impacts particuliers et disproportionnés. Malgré le fait que jusqu’à présent, il n’y avait pas d’informations détaillées sur l’impact de l’épidémie de COVID-19 sur le genre, lors des précédentes urgences de santé publique, on a vu combien les femmes, qui sont celles qui remplissent les fonctions de soins dans une plus large mesure, à la fois dans le secteur informel ainsi que dans le secteur social et de la santé, sont dès lors confrontées à un plus grand risque d’exposition à la maladie. Par conséquent, tous les efforts de réponse doivent inclure une analyse de genre pour garantir que les droits des femmes et des filles sont protégés et reçoivent un soutien adéquat.

    Il est aussi un problème important qui demande une attention particulière : celui des victimes de violences conjugales. Le confinement augmente sensiblement, si l’on en croit les experts, les dangers que courent ces femmes. Appeler les services de secours peut être parfois très compliqué et lorsque cela se passe, il n’est pas certain que les mesures adéquates puissent être prises. Il est dès lors capital que les services de police, qui vont pouvoir consacrer plus de temps sur le terrain afin de garantir les mesures de confinement, soient aussi plus attentifs à tous les signaux (témoignages de voisins,…) qui pourraient leur parvenir. Des campagnes de rappel des numéros verts (violences conjugales, viol) devraient être relancées afin que les femmes concernées puissent profiter de toutes les opportunités qu’elles rencontreraient pour y faire appel.

    SOLIDARITÉ ET COOPÉRATION, PLUS QUE JAMAIS NÉCESSAIRES
    Dans des moments comme ceux de crise sanitaire, la coopération et la solidarité internationales sont décisives. Les gouvernements qui ont la capacité économique et technique de le faire doivent aider ceux qui ont le moins de ressources à se préparer à toute flambée et à y faire face. De même, les États doivent fournir à d’autres États et organisations internationales des informations pertinentes sur le degré de propagation du COVID-19 dans leur juridiction et ses conséquences, ainsi que les informations dont ils disposent concernant son traitement éventuel.

    C’est ainsi que la situation en cours à Lesbos et de façon générale l’accueil des migrants en Europe doivent faire l’objet d’une révision complète et urgente.

    C’est ainsi aussi que dans d’autres parties du monde [1] [2] [3], on doit relever des violations parfois massives des droits humains sous le couvert de la lutte contre le virus. Enfin, des situations terribles disparaissent de nos écrans, laissant les victimes aux mains de leurs bourreaux [4]. …

    L’épidémie en cours nous montre à quel point une politique pensée et respectueuse des droits fondamentaux est capitale. Les victimes qu’a faites le Coronavirus — et qu’il fera malheureusement encore— ne seront pas seulement les personnes qui en auront été atteintes. Bien d’autres personnes en souffriront pour d’autres raisons. Charge à nous de ne pas les considérer comme des “dégâts collatéraux”.

    NOTES

    [1] https://www.amnesty.org/en/latest/news/2020/03/usa-trump-coronavirus-pandemic-discriminatory-ban-asylum-seekers/

    [2] https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/inde-faut-retablir-acces-internet-reduire-risques-lies-covid

    [3] https://www.amnesty.org/en/get-involved/take-action/coronavirus-end-censorship-in-china/

    [4] https://teargas.amnesty.org/iraq/

    Source : Amnesty.be, 20 mars 2020

    Tags : coronavirus, démunis, migrants, clandestins, SDF, sans abris,