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  • Coronavirus : bombe à retardement en Afrique?

    Coronavirus, augmentation du nombre de cas en Afrique, peur de la « bombe à retardement » 400 cas dans 30 pays, annulation de vols, fermeture des frontières et des écoles

    Rome, 17 mars (askanews) – L’épidémie de coronavirus n’est plus une menace, mais une réalité pour le continent africain après que le nombre de contagions a augmenté rapidement ces derniers jours, incitant les gouvernements nationaux à adopter des mesures de plus en plus restrictives pour essayer d’arrêter la diffusion dans les pays aux systèmes de santé fragiles et dans une population déjà gravement touchée par le VIH, la tuberculose, Ebola et d’autres maladies infectieuses. « Je crains que ce ne soit une bombe à retardement », a déclaré à Bruce Bassett, scientifique des données de l’Université du Cap, qui est en train d’analyser les données sur Covid-19 depuis janvier.

    À ce jour, il y en a au moins 30 sur 54 Pays qui ont signalé des cas de contagion, environ 400, principalement importés d’Europe: les plus touchés sont l’Égypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc et le Sénégal. « Nous n’avons vraiment aucune idée du comportement de Covid-19 en Afrique », a prévenu Glenda Gray, pédiatre et chercheuse sur le VIH, présidente du South African Medical Research Council.

    L’Afrique subsaharienne pourrait profiter du fait qu’elle a l’âge moyen le plus bas du monde, moins de 20 ans, par rapport au fait que les enfants tombent rarement malades de Covid-19 et que les jeunes présentent pour la plupart des symptômes bénins. En fait, le risque pour les personnes âgées est plus élevé et en Afrique subsaharienne, seulement 3% de la population a plus de 65 ans. Le pédiatre Gray estime également qu’il est plausible que les températures élevées de nombreux pays africains puissent rendre la propagation du virus plus difficile, soulignant cependant qu’en Afrique du Sud la saison de la grippe commence en avril, quand il fait plus froid, laissant ainsi ouverte la question de savoir si le Covid- 19 peut s’avérer être une maladie saisonnière.

    Il y a d’autres facteurs qui pourraient aggraver la pandémie en Afrique, tout d’abord la fragilité des systèmes de santé locaux, qui n’ont pas la capacité d’aider les patients gravement malades avec Covid-19, c’est-à-dire les unités de soins intensifs et du personnel spécialisé. Mais le continent possède également des villes et des bidonvilles surpeuplés, où il serait difficile d’imposer une distanciation sociale, et la coexistence de plusieurs générations sous un même toit, de sorte que la décision d’imposer l’emprisonnement à domicile peut ne pas être efficace, où les plus anciens seraient encore exposés au danger d’infection.

    Et encore une fois, le parasitologue de l’Université Marien Ngouabi de la République du Congo a expliqué à Science Francine Ntoumi, comment les villageois peuvent être invités à se laver les mains quand il n’y a pas d’eau, ou à utiliser des désinfectants pour les mains lorsque n’y a-t-il pas assez d’argent pour acheter de la nourriture? « Je crains que ce ne soit le chaos », a-t-il commenté.

    Face à ces questions, les gouvernements africains ont commencé à adopter des mesures de confinement, même si les chiffres de contagion confirmés sont souvent à un chiffre, annulant des vols, fermant des écoles, des lieux de culte. L’Égypte, qui compte 160 cas de contagion et quatre décès, a annoncé la suspension de tous les vols internationaux jusqu’au 31 mars, a fermé des écoles et des universités et a interdit les manifestations publiques de masse. En Afrique du Sud, qui a enregistré 62 cas, le président Cyril Ramaphosa a déclaré la « catastrophe nationale », suspendant les vols avec les pays les plus touchés par la pandémie de coronavirus, tels que la Chine, l’Iran, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, clôturant écoles et universités, interdisant les fonctions et événements publics. L’Algérie, avec 60 cas d’infection et cinq décès, a également annoncé la suspension des vols avec l’Italie, la France, l’Espagne, la Tunisie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Qatar et la Jordanie, fermé les écoles et les lieux de culte et suspendu le travaux parlementaires.

    Le Maroc, qui compte 37 cas, a suspendu des vols et fermé des mosquées, des écoles et des lieux publics, tout en créant un fonds spécial d’un milliard de dollars pour couvrir les frais de santé. Samedi dernier, le président du Sénégal, Macky Sall, a annoncé la fermeture des écoles et l’annulation de tous les événements publics pour un mois, annulant également les célébrations du 60e anniversaire de l’indépendance du pays par rapport à la France, le 4 avril. Aujourd’hui, il y a 26 cas dans le pays, deux de plus que la Tunisie, qui a annoncé aujourd’hui la fermeture des frontières et la suspension des vols, après avoir déjà imposé la fermeture anticipée des bars et restaurants et l’interdiction de fréquenter les marchés, les toilettes publiques et les événements publics.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé de tester tout cas suspect de contagion pour freiner la propagation du coronavirus, mais tous les pays africains n’ont pas la possibilité de le faire, en particulier les plus fragiles. Comme la Libye, qui a fermé les frontières et les ports, les écoles et les universités, et interdit les événements publics, bien qu’elle n’ait jusqu’à présent confirmé aucun cas de Covid-19, et où les migrants continuent de partir pour l’Europe, comme en témoigne la 400 personnes interceptées en mer et ramenées à Tripoli ces derniers jours. « Cette maladie va bientôt disparaître, je n’ai donc pas peur d’aller en Europe », a déclaré un migrant ivoirien, cité par InfoMigrants, avant que l’UE ne décide de fermer les frontières extérieures pendant un mois.

    D’autres États particulièrement vulnérables sont la Somalie, qui a interdit tous les vols internationaux après le premier cas de contagion, et le Soudan qui a déclaré aujourd’hui l’état d’urgence, fermant tous les aéroports et les frontières terrestres et maritimes, après s’être enregistré samedi. le premier cas, avec la mort d’un homme qui est revenu des Émirats arabes unis.

    L’Union africaine (UA) a créé un organisme chargé de gérer l’urgence, les Centres africains de prévention et de contrôle des maladies, qui collabore avec l’OMS pour la distribution de matériel et de fournitures ainsi que la formation du personnel de santé.

    Source : Askanews, 17 mars 2020

    Tags : Afrique, coronavirus, Chine, masques, kits de test,

  • Espagne : les marocains payés 50 euros pour retourner en Italie

    Provenant de l’Italie et voulant se rendre au Maroc, 200 marocains se sont vus coincés à Algeciras. Le consul du Maroc a résolu le problème en payant 2000 euros aux chauffeurs des bus et 50 euros à chacun d’eux.

    Les faits ont été racontés par le journal El Español.

    C’est ainsi que le consul «achète» 200 Marocains piégés à Algeciras par la fermeture de la frontière avec des billets de 50 dollars

    Ils se rendaient au Maroc fuyant le coronavirus en Italie, mais Rabat a fermé la frontière. Après 72 heures dans la rue en pleine alarme, ils les ont embarqués dans les bus.

    Le consul général du Maroc à Algeciras, Mohamed Rafaoui, a réussi à renvoyer plus de deux cents Marocains résidant en Italie dans au moins cinq autocars, les achetant avec le paiement de 2000 euros aux conducteurs et de 50 euros à chaque passager. Ils ont été piégés par la fermeture de la frontière entre le Maroc et l’Espagne, décrétée par Rabat jeudi dernier.

    Ces deux cents personnes ont erré, en plein état d’alerte, sans but et sans résidence dans la ville de Cadix après leur arrivée d’Italie, leur pays de résidence, fuyant la pandémie.

    Dans deux vidéos publiées aujourd’hui par EL ESPAÑOL, on voit parfaitement le diplomate marocain, habillé et caché derrière un masque, montant dans les bus accompagné d’un autre fonctionnaire pour payer les chauffeurs en espèces plus que ce qui est autorisé par la loi.

    « Ceci pour le cas où vous avez de quelque chose dans la route », dit-il au premier passager assis dans le bus tout en lui remettant un billet de 50 euros.

    Et il continue de distribuer, un par un, des billets de 50 euros à tous les passagers, comme on peut le voir dans les deux vidéos.

    Dans les images, enregistrées de l’intérieur de chaque véhicule par l’un des passagers, le diplomate prend deux piles d’euros dans une enveloppe brune et tend au conducteur 2000 euros en billets de 20 et 50 euros. Plus tard, il distribue encore 50 euros à chaque passager sur l’un des bus et dans l’autre cinq billets de 10 euros par personne.

    Etat d’alerte dans la rue

    En même temps qu’il achète les Marocains – auquel leur gouvernement a refusé de les laisser entrer dans leur propre pays – pour qu’ils retournent en Italie, on entend des citoyens protester contre les conditions vécues à Algeciras, depuis leur arrivée le samedi 14 Mars. C’est précisément le jour où l’exécutif espagnol a décrété l’état d’alarme et ordonné le confinement de la population. Ils ont dû dormir une nuit dans la rue, comme leurs dires.

    Ces deux cents personnes, dont une femme enceinte et plusieurs personnes âgées, ont passé trois jours aux portes du consulat, exigeant une solution. Ils venaient de faire le tour de l’Europe en bus depuis l’Italie et la frontière marocaine avait été fermée. En effet, les compagnies maritimes ont paralysé les routes d’Algésiras et de Tarifa à Tanger après l’ordre du roi Mohamed VI de fermer les postes frontières tôt le matin du jeudi au vendredi 13 mars.

    Confrontés à l’urgence sanitaire extrêmement grave déclenchée en Italie, ils se sont rendus au port de Cadix d’Algésiras dans l’espoir de s’embarquer vers leur pays d’origine. Au cours du week-end, des arrivées privées de Marocains d’autres parties du continent européen ont été ajoutées aux arrivées de bus. Depuis la France, la Belgique et les Pays-Bas.

    Des centaines de Marocains pris au piège, entre leur pays fermé et des milliers de kilomètres de chez eux, se sont rendus au consulat de la ville de Cadix, où des scènes de tension avec les autorités, des affrontements et des insultes ont été vécues.

    En pleine intempérie

    Postés aux portes du consulat marocain à Algeciras, ils ont enduré trois jours d’attente et deux nuits à l’air libre. Ils avaient faim et froid, les auberges étaient pleines et ils ne trouvaient pas où dormir.

    En effet, dans la vidéo l’un des passagers précise au consul comment les volontaires leur ont offert de la nourriture, et accuse l’Etat marocain d ‘«abandon» et de les empêcher d’entrer dans leur pays d’origine.

    La mosquée d’Algésiras leur a également refusé un abri; et le maire de la ville, José Ignacio Landaluce, a proposé de les relocaliser au Centre d’accueil temporaire pour étrangers (CATE) de San Roque.

    La vidéo continue, tout comme le consul qui descend l’allée des bus. Et entre les commentaires, continuez avec la distribution de l’argent. Un des passagers rejette les 50 euros, mais il insiste. Un autre Marocain lui explique, avec un accent paysan, qu’il n’a pas de « papiers », auquel il répond qu’il est temps que les papiers soient arrangés en Italie.

    De plus, le consul conseille aux voyageurs d’avoir « patience et résignation face au problème », et souligne que ces billets sont « un bon geste de l’Etat [marocain] » envers eux « pour surmonter ces moments délicats ».

    Le responsable qui accompagne le consul a lui aussi des mots pour ses compatriotes et les encourage: «C’est peut-être une bonne option pour rentrer. Parfois c’est comme ça, il n’y a pas de mal si le bien ne vient pas». Et c’est cette solution que le gouvernement de Rabat a négociée, par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, après 72 heures au cours desquelles ils ont été abandonnés entre deux pays confinés, a été leur dernière marche, l’exode vers l’Italie.

    Tags : Maroc, Algeciras, Italie, coronavirus, fermeture des frontières,

  • Du franc CFA à l’ECO-CFA: changer de symboles, garder le système?

    Après avoir affirmé à Ouagadougou en novembre 2017 que le franc CFA était une « monnaie africaine » et donc un « non-sujet » pour la France, le président Emmanuel Macron est récemment revenu à la réalité sous la pression des mouvements panafricanistes, impatients de voir L’Afrique francophone a rompu les liens coloniaux avec l’ancienne métropole.

    Macron a décidé souverainement de réformer la dernière monnaie coloniale encore en circulation sur le continent africain. « C’est en écoutant votre jeunesse que j’ai voulu entamer cette réforme », a-t-il déclaré à Abidjan, le 21 décembre 2019, avec le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, à ses côtés.

    Premièrement, le nom du franc CFA, qui porte l’empreinte de ses origines coloniales (« colonies françaises franc en Afrique »), sera renommé « ECO », apparemment à partir de juillet 2020 pour les huit pays de l’Union économique et monétaire Afrique de l’Ouest (UEMOA).

    Deuxièmement, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ne sera plus tenue de déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor français. Troisièmement, le gouvernement français ne sera plus représenté dans les instances de la BCEAO. Ce sont les annonces du duo Macron-Ouattara.

    Au cours des dernières décennies, la logique des réformes du franc CFA a toujours été de rendre la surveillance monétaire française moins visible. Au début des années 70, la France, portée par une forte demande de décolonisation monétaire, a accepté le transfert des bureaux des banques centrales à Dakar et Yaoundé et l’africanisation de leur personnel.

    Malgré cette «africanisation» des institutions de la zone franc, la France a maintenu le contrôle du système puisque ses représentants disposaient d’un droit de veto dans les organes de la BCEAO et de la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale) et contrôlaient au moins 65% ses réserves de change, déposées sur un compte spécial ouvert dans les livres du Trésor français, le compte d’opérations.

    Dans les années 2000, le taux de dépôt obligatoire des réserves extérieures a été abaissé à 50%. Les banques centrales de la zone franc sont devenues juridiquement indépendantes de leurs États membres. Cependant, ils sont restés sous le contrôle du Trésor français, dont la réduction du nombre de représentants a été « rééquilibrée » avec la fermeture de leurs statuts. A ce jour, aucune décision statutaire ne peut être prise par la BCEAO et la BEAC sans l’accord du gouvernement français.

    Les réformes annoncées par Macron ne s’écartent pas de cette logique historique. La fermeture du compte de gestion et le retrait du gouvernement français des organes de la BCEAO équivalent à une transition d’un système de contrôle direct vers une forme de contrôle indirect. La politique monétaire et de change en tant que telle n’est pas affectée par ces évolutions.

    Tant que la parité fixe avec l’euro est maintenue, les réserves de change, quelle que soit la forme ou le lieu dans lequel elles sont détenues, serviront principalement à défendre cette parité. Ces réformes ne rendent donc pas la BCEAO plus autonome: elle reste une annexe à la Banque de France, liée à la politique monétaire de la Banque centrale européenne.

    Il convient de souligner que l’absence d’obligation de dépôt de réserves de change auprès du Trésor français n’implique pas nécessairement une rupture des relations financières entre ce dernier et la BCEAO. Dans le cas de la BEAC, la partie non obligatoire des réserves de change était souvent investie en titres du Trésor français.

    Si la France avait vraiment voulu « casser les amarres », le mettre à Macron, et mettre fin au franc CFA, elle aurait pu tout simplement abolir l’accord de coopération monétaire qui le lie aux pays de l’UEMOA. Mais il a choisi de la renouveler et de conserver son rôle de «garant». Cela implique qu’il reste de facto souverain sur la gestion du franc CFA rebaptisé ECO. Il s’ensuit également que les pays de l’UEMOA restent sous le contrôle indirect des autorités de la zone euro dans la mesure où ils contrôlent la « garantie » de convertibilité censée être fournie par la France.

    Que signifie cette « garantie »? La France promet de jouer le rôle du Fonds monétaire international (FMI) pour les pays qui utilisent le franc CFA en leur fournissant des liquidités en cas de problèmes de paiement extérieur. En particulier, chaque fois que la BCEAO se trouve dans une situation de réserves de change nulles, le Trésor français s’engage à lui prêter les montants souhaités en monnaie française (d’abord le franc français, maintenant l’euro).

    Cependant, le fonctionnement de la BCEAO (et de la BEAC) est mis en place pour que cette situation ne se reproduise que rarement, voire jamais. Dès que ses réserves de change atteignent un niveau critique, il adopte des mesures restrictives – limitant les possibilités de financement des économies de la zone – pour reconstituer ses actifs extérieurs. Grâce à ce mode de gestion, la garantie a rarement été activée pour les pays de l’UEMOA entre 1960 et aujourd’hui.

    La France n’a honoré sa promesse de « garantie » que dans la période 1980-1993. Il l’a fait pour permettre aux entreprises françaises, qui envisageaient une dévaluation du franc CFA, de rapatrier leur capital et leurs revenus. Selon la BCEAO, la « garantie » française à l’époque était d’un montant annuel de 32 milliards de francs CFA, un chiffre relativement négligeable par rapport à une fuite de capitaux estimée en zone franc à 750 milliards de francs CFA uniquement pour les années 1988 -1989.

    Faut-il s’étonner que le montant « zéro » soit systématiquement inscrit en droit financier français sous la « garantie » de convertibilité? Dans un document publié en 2018, intitulé « Gestion des réserves internationales de la CEMAC », le FMI a noté qu ‘ »il existe des incertitudes sur la capacité du Trésor français, qui à son tour doit se conformer aux règles plus larges de la zone euro. offrir ce type de garantie à grande échelle pour une durée indéterminée ».

    Dans ces conditions, comment la France, qui ne respecte pas ses engagements budgétaires au niveau européen, pourrait-elle jouer le rôle de «garant»? Lorsque les pays africains ont des difficultés économiques, comme c’est le cas actuellement dans la zone CEMAC, c’est le FMI qui est appelé par Paris à venir à la rescousse et à imposer des politiques d’austérité qui produisent toujours et partout les mêmes résultats: misère et désolation.

    Lorsque le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, affirme que la « garantie » française permet aux pays de l’UEMA de s’assurer qu’ils pourront toujours financer leurs importations, il montre à Nolens volens son manque de considération pour l’intelligence collective des peuples et des économistes africains. La volonté de maintenir un lien monétaire formel – et donc de garantir les intérêts économiques français – pourrait se passer d’une justification paternaliste ou malhonnête.

    Pourquoi 14 pays de plus de 160 millions d’habitants auraient-ils besoin de la France pour leurs paiements extérieurs alors qu’un petit pays comme la Gambie bat sa monnaie nationale sans chercher la « garantie » d’une puissance extérieure?

    Le concept de «garantie» de convertibilité utilisé par les responsables et partisans français de la relique coloniale est d’autant plus absurde que nous vivons depuis les années 1970 dans une ère post-Gold Standard, dans laquelle la monnaie émise par les États est essentiellement de nature fiduciaire . Force est de constater que la France et les flatteurs du franc CFA peinent encore à sortir du paradigme monétaire du XIXe siècle, le siècle colonial par excellence!

    Les réformes de Macron ne portent que sur certains aspects visibles du colonialisme du franc CFA qui sont devenus particulièrement embarrassants pour la France. Ils ne fournissent pas une base crédible pour parler de la fin du franc CFA. Tant qu’il existe un lien formel de subordination monétaire, tant que le franc CFA / ECO est fermement ancré à l’euro et tant que la Banque de France détient 90% des réserves d’or monétaire de la BCE, le colonialisme monétaire aura encore de beaux jours devant lui. .

    Cependant, ce serait une erreur analytique de croire que les motifs du président Macron sont exclusivement populistes. Ses réformes visent également à contourner le projet d’intégration monétaire tel qu’il a été conçu jusqu’à présent au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

    Les 15 pays de la CEDEAO, dont les huit qui utilisent le franc CFA, avaient choisi le nom ECO pour leur future monnaie unique et avaient accepté de l’appuyer avec un panier de devises. Avant de pouvoir adopter l’ECO, chacun d’eux devait répondre à une série de critères d’entrée (les « critères de convergence »).

    Cependant, selon une récente déclaration du ministre nigérian des Finances, Zainab Ahmed, aucun pays du COEEA n’est éligible à l’ECO en 2020, à l’exception du Togo, qui n’est manifestement pas assez grand pour réaliser seul le projet.

    Au moment où Macron, en présence d’Ouattara, annonçait ses réformes, les chefs d’État de la CEDEAO clôturaient une réunion à Abuja, où ils devaient décider de l’avenir du projet régional de monnaie unique. La libération définitive de la CEDEAO devait accepter le fait accompli: « Cette réforme de la zone monétaire de l’UMAA facilitera son intégration dans la future zone monétaire de la CEDEAO (ECO) », lit-on dans le communiqué.

    En s’appropriant indûment le nom ECO sans répondre aux critères d’entrée de la zone du même nom, Macron et les pays de l’UEMOA, avec Ouattara en tête, indiquent clairement qu’ils ne se soucient pas de l’intégration monétaire telle qu’envisagée dans le cadre de la CEDEAO. À Abidjan, Macron a appelé par son nom presque tous les pays ouest-africains qui n’utilisent pas le franc CFA pour rejoindre l’UEMOA, à l’exception du Nigeria et du Ghana. Le message est clair: il s’agit d’isoler le géant nigérian et même le Ghana.

    Ce projet n’a rien de nouveau. On le retrouve dans un rapport sur la zone franche de l’ancien ministre français Dominique Strauss-Kahn, publié en 2018. Dans les années 1970, la Côte d’Ivoire et le Sénégal s’étaient déjà alliés à la France pour faire dérailler un projet de réforme monétaire guidée du président nigérian Hamani Diori, destiné à renforcer la coopération monétaire entre les pays de l’Afrique de l’Ouest. Près de cinquante ans plus tard, rien n’a changé visiblement.

    Il faut souligner au passage que le sabotage de la Côte d’Ivoire ne se limite pas au domaine monétaire. En ratifiant un accord de libre-échange intérimaire avec l’Union européenne en 2016, alors que la CEDEAO fonctionne déjà dans le cadre d’une union douanière, elle a également mis en péril l’intégration commerciale régionale.

    Le « kidnapping » de l’ECO par la France et les pays de l’UEMOA a au moins un « mérite »: celui d’avoir mis fin au report récurrent du lancement de la monnaie unique de la CEDEAO. La passivité des chefs d’État de la CEDEAO face à ce détournement d’objectifs est sans doute une conséquence logique du fait qu’ils n’ont jamais pris la peine d’impliquer leurs peuples dans le débat sur l’ECO et de faire un discours véridique.

    Ils ont toujours affirmé que l’ECO – une copie grossière de l’euro qui pose des problèmes similaires au franc CFA en tant que monnaie unique – était faisable et qu’ils faisaient les meilleurs efforts au monde pour le lancer, alors qu’ils auraient dû savoir que la méthodologie des critères de convergence , importé de l’Union européenne, était le meilleur moyen de perpétuer l’immobilité monétaire. Macron et Ouattara, ayant compris l’impasse du CEDEAO, ont profité de la situation.

    Et, bien que triste pour les partisans de la version CEDEAO, le couple franco-ivoirien a rendu un service partiel aux chefs d’Etat de la CEDEAO qui ont logiquement dû annoncer un nouveau report du lancement de l’ECO. Au moins, certains peuvent avoir l’illusion / l’espoir que les choses « bougent » dans la bonne direction pour une fois.

    Dans la mesure où les pays de l’UEMA ont adopté l’ECO sans remplir les critères d’adhésion requis, quel sens aurait-il de demander aux sept autres pays de l’ECOW de les respecter pour faire partie de la zone monétaire de l’ECO? Il est difficile de voir comment le projet de monnaie unique de la CEDEAO se remettra de ce coup de marteau.

    Au revoir franc CFA, longue vie à l’ECO CFA!

    Sans aucun doute, une telle entreprise poussera le gouvernement français à envisager avec bonne volonté les ambitions éventuelles d’un troisième mandat de certains dirigeants actuels des pays de l’UEMOA.

    Les réformes de Macron n’entraîneront aucun changement significatif dans la conduite de la politique économique ou la situation matérielle de la population. Il est cependant ironique que des réformes ayant une signification essentiellement symbolique aient échoué précisément au niveau des symboles. Car Macron et Ouattara n’étaient pas les bonnes personnes pour annoncer « la fin du franc CFA ».

    L’annonce aurait eu plus de crédibilité si elle était venue, par exemple, des chefs d’État de la CEDEAO et, peut-être, si elle avait oint le peuple. Voir le président de l’ancienne métropole coloniale « décider » de la fin d’une relique coloniale lors d’une revue des troupes françaises stationnées en Côte d’Ivoire n’est pas le moyen le plus convaincant de décréter la nouvelle mort de la résistante « Françafrique ».

    Cela dit, les nombreux mouvements panafricanistes, intellectuels, économistes, simples citoyens qui se battent pour une deuxième indépendance de l’Afrique peuvent savourer une petite victoire. Ces réformes symboliques sont des concessions qui doivent être pleinement appréciées. La forteresse CFA commence à faiblir. Une bataille vient d’être gagnée. D’autres devront être combattus.

    Sur le plan économique et monétaire, il faudra viser à doter le continent de monnaies souveraines garantissant son indépendance financière. Outre la nécessité de regagner leur souveraineté monétaire formelle vis-à-vis du gouvernement français et du FMI, les pays africains devront également mettre en œuvre des réformes de grande ampleur dans le secteur bancaire et financier, qui continue de fonctionner de manière coloniale malgré le déclin des banques françaises. Ils devront mettre en place des banques centrales «d’agents de développement» avec lesquelles travailler en étroite collaboration pour faciliter le financement des économies, les projets d’industrialisation, la création d’emplois et la transformation écologique. Ils devront essayer d’éviter les emprunts en devises en s’appuyant autant que possible sur la mobilisation des ressources internes.

    Cela implique une rupture avec l’attitude d’organisation de toute politique économique autour de la nécessité d’attirer des «financements extérieurs». Bien sûr, tout cela ne sera pas possible sans une mobilisation permanente des peuples pour demander aux «représentants» / «élus» de garantir un cadre politique plus égalitaire.

    Nous aurions tort de nous arrêter aux symboles et seulement à la réforme monétaire.

    * Economiste et chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg à Dakar. Traduction par Andrea Mencarelli (Potere al Popolo) de la note publiée ici.

    Source 

    (Traduction non officielle)

    Tags : Afrique, Franc CFA, FCFA, françafrique, colonialisme, colonisation, ECO,

  • Maroc : Où est Moussadek Mimoun?

    M. Mossadek est un ex-diplomate et ex-agent des services secrets marocains. Il a été radié pour des raisons illégales et avait gagné son procès contre son administration. Par la suite, il y a eu un 2ème jugement auquel même son avocat n’avait jamais été appelé.

    Après avoir, rendu d’immenses services, M. Mossaddeq, sa femme et ses 3 filles vivent actuellement dans une misère atroce. Sa femme, également diplomate, a été la secrétaire particulière de Abbès El fassi premier ministre actuel lorsque ce dernier était ambassadeur à Paris. Afin que le Makhzen étouffe complètement cette famille et oblige Mimoun a rentrer au Maroc avait vu son emploi changé contre un « contrat local » et la chute de son salaire de moitié. Le couple ne pouvait plus payer son loyer et a fait l’objet d’un jugement d’expulsion.

    MRE International avait lancé un cri d’alarme aux autorités et aux gens afin d’assister cette famille dans sa détresse. Nous avions également écrit au 1er ministre, le ministre des affaires étrangères, les 2 ambassadeurs à Paris. Cette homme qui a gardé le silence durant toutes ces années, a décidé de parler. Aucun organe de presse marocain n’a pris le devoir d’écouter et de publier notre compatriote. Il a fini par accorder un entretien à un journaliste algérien qui a produit un article sur une publication algérienne. Hespress a produit un témoignage imaginaire disant que M. Mimoun Mossaddek démentait le journal algérien. MRE International décide donc de sortir de sa réserve.

    Nous confirmons donc que M. Mimoun n’a pas démenti le journal algérien et nous condamnons hespress au pire par connivence makhzenienne et au mieux par manque de professionnalisme flagrant. Nous disons que des responsabilités doivent être déterminées au niveau du régime marocain et que des coupables soient jugés pour la destruction de cette famille. La famille Mossaddeq doit avoir la reconnaissance des torts qu’elle a subi, être réhabilitée, recouvrer tous ces droits avec effets rétroactifs et enfin vivre en paix. Nous restons entièrement mobilisés.

    Source : Youtube

    Moussadek Mimoune, l’agent de renseignement marocain qui a infiltré Hicham Mendari

    Hicham Mendari est entré au Palais royal intelligemment. Quoiqu’il n’avait pas une large culture, mais il était très intelligent. Il est le fils de Chahrazed Fechtali qui était mariée à un employé très riche qui a eu des antécédents judiciaires au Maroc. Quand je l’ai approché à Paris, Hicham Mendari a nié que sa mère soit Chahrazed Fechtali et a prétendu que sa mère est Farida Cherkaoui qui était au Palais royal et était très proche du roi Hassen II. C’est elle qui l’a fait entrer dans ce palais.

    Echorouk : comment avez-vous approché Hicham Mendari ?

    Moussadek Mimoune : je résidais à Dijon (France). Un jour j’ai reçu un ordre de la Direction de surveillance du territoire (DST). On m’a chargé d’infiltrer Hicham Mendari et son milieu vu qu’il dérangeait  le Palais royal. J’ai accepté cette mission.

    Echorouk : comment s’était passé les premiers contacts avec Hicham Mendari ?

    Moussadek Mimoune : à l’époque je n’avais aucune idée sur ses déplacements à Paris. Je considérais ces activités comme des actes criminels et de sabotage contre le Maroc. En mois de mars 2003 nous avons beaucoup réfléchi moi et ma femme et vu la sensibilité de l’affaire et j’ai décidé d’aller à Paris.  Avant de m’y rendre j’ai appelé une personne au Maroc qui était en contact avec Hicham Mendari. Et il m’a fourni un de ses numéros de téléphone portable. Avant de me rendre à Paris je l’ai appelé. Il a été très prudent et avait des doutes sur moi, mais quand je lui ai parlé de la personne qui m’a donné son numéro et après lui avoir dit que j’ai connu sa mère Chahrazed il m’a répondu que ce n’est pas sa mère et qu’elle l’a seulement élevé quand il était enfant. Je lui ai dit que j’avais des problèmes au Maroc et que je ne pouvais pas lui en parler au téléphone il m’a fixé un rendez-vous au début du mois de mars.

    Echorouk : comment s’était déroulé votre mission de rapprochement de Mendari ?

    Moussadek Mimoune : j’ai regagné Dijon après la première rencontre que j’ai eue avec lui à Paris. Et j’ai contacté Ahmed Harari qui était à cette époque-là l’adjoint du général el-Anikri. Il était très content de mon appel. Par la suite, j’ai eu beaucoup de contacts avec Hicham Mendari dans le cadre de ma mission. Il était toujours contre le Palais royal et contre le roi. A cette époque-là, 2003, il se préparait à créer une association politique en Espagne dans le but de renverser le régime royal au Maroc. Au fil des jours j’ai pu gagner la confiance de son attaché de presse  Oumoussa Mohamed et je l’ai convaincu de travailler avec moi et de me fournir des informations sur Hicham Mendari. Je lui ai donné mon numéro de téléphone  pour que nous restions en contact et pour cordonner nos actions.

    Echorouk : que s’était-t-il passé par la suite ?

    Moussadek Mimoune : j’ai contacté la DST et je l’ai informé d’avoir engagé l’attaché de presse de Hicham Mendari. Oumoussa Mohamed m’a informé que lors de leurs voyages en Belgique et à Londres, son « patron » a voulu engager certaines personnes, dont des militaires qui ont fui le Maroc. Il m’a informé également que Mendari avait contacté un commerçant belge spécialisé dans la vente d’armes dans le but d’organiser un mouvement d’émancipation armée au Maroc notamment dans les régions nord.

    A suivre…

    Source : Echouroukonline, 7 sept 2011

    Tags : Maroc, Moussadek Mimoun, DST, DGED, services secrets marocains, Hicham Mendari,

  • Comment le Maroc méprise les africains!

    Maroc contre Afrique : UNE RUSE MÊME PAS ROYALE !

    par Abdellatif Bousenane

    Non-respect du droit international dans le Sahara occidental, bafouillement des principes élémentaires du droit de la dignité humaine envers le peuple sahraoui, annulation, sans aucun état d’âme, de l’organisation du tournoi de la Coupe d’Afrique des nations à la veille de cette grande fête de football africain, bref le commandeur des croyants ne recule, en fait, devant rien.
    Mais d’où vient cette confiance aveugle et arrogante du monarque ? D’où puise-t-il cette assurance totale en l’impunité ?

    Imaginons une seule minute qu’un quelconque pays africain à part le Maroc décide d’annuler subitement et sans aucune contrainte majeur l’organisation de telle compétition programmée sur son sol ! Le châtiment le plus ravageur s’abattrait sur ses dirigeants. Ils seraient confrontés sans aucun doute aux sanctions les plus dures par la FIFA avant la CAF.

    Sans parler du  » tsunami  » d’une campagne médiatique mondiale très hostile. Toutefois contre El Makhzen, rien, silence complice et scandaleux absolu de la plus grande instance mondiale du foot à savoir la FIFA car la CAF (confédération africaine de football) est affiliée à la FIFA ! D’autant plus que les arguments de  » notre ami le roi  » sont tellement fragiles, sa raison d’annulation avancée est si farfelue que n’importe quel observateur comprendra que ce n’est pas la bonne raison et il s’agit bien d’une ruse même pas royale !

    La maladie d’Ebola, est pratiquement maîtrisée ces dernières semaines, puis elle n’est pas généralisée au point qu’on ne peut plus contrôler. Elle ne concerne pas en effet tous les pays qui participent à cette coupe d’Afrique. Au contraire la majorité de pays qualifiés pour l’instant (car les qualifications sont toujours en cours cependant on connaît la plupart des sélections qualifiées) ne sont pas touchés par cette maladie.

    Un autre élément qui va à l’encontre de la thèse du Makhzen, le fait qu’effectivement le Maroc maintient toujours ses vols vers les pays africains sans exception il n’a annulé aucun vol en provenance de ces pays ! Et puis tout le monde sait incontestablement que le Maroc, vu sa vulnérabilité, a été toujours assisté techniquement par les puissances occidentales telles que la France, l’Espagne et les Etats-Unis d’Amérique, ainsi donc il n’ y a rien à craindre d’une maladie qui est parfaitement détectable et maîtrisable. Par conséquent, on peut s’interroger légitimement sur les vraies raisons d’une telle décision du moins étrange ! S’agit-il d’un simple calcul économique financier ?

    C’est à dire le gouvernement marocain calcule dépenses et recettes et il trouve finalement qu’il n’a pas de bénéfices à tirer de cette organisation ? Donc il n’est pas dans la mesure d’assumer des dépenses supplémentaires dans ce temps de crise ?

    Ou plutôt d’un calcul purement politique. Par peur de la contagiosité d’une autre maladie qui s’appelle :  » printemps arabo-africain  » ? Surtout dans ce contexte interne actuel confus où on constate la multiplication de mouvements sociaux. A titre d’exemple l’appel des syndicats à une grève générale ces derniers jours. Sinon par peur de nuire à son image très brillante dans les grands médias mondiaux ?

    Ainsi on a peur que les hôtes découvrent une autre réalité. Car, il faut le dire, contrairement à cette image médiatique le Maroc est classé parmi les pays les plus pauvres au monde selon les rapports des Nations-unis sur tous les plans : de l’Education à la Santé, les infrastructures etc. Et les zones touristiques très sophistiquées pour justement satisfaire les touristes européens ne peuvent pas cacher  » toute la misère du royaume « . Peut être pour se venger des Africains qui soutiennent en grande majorité l’indépendance du Sahara occidentale ? La réponse à ces questionnements ne résout pas en revanche l’énigme dont il est question ici : d’où vient cette confiance aveugle et arrogante du monarque ?

    Justement, peut être on peut y trouver quelques éléments de réponse en évoquant ce dossier complètement détaché des préoccupations des médias mondiaux  » libres  » et des droits de l’hommiste. Personne n’en parle ! C’est invraisemblable tout de même ! Cette ancienne colonie espagnole qui est sous occupation marocaine depuis maintenant plus de 39 ans qu’aucun état au monde y compris les alliés naturels et éternels de la monarchie chérifienne à savoir les USA et la France, ne reconnait à l’ONU la souveraineté du Maroc sur elle. Donc ce n’est pas l’Algérie qui pose problème. Est ce que l’Algérie est dans la capacité de faire pression sur tous les pays du monde pour ne pas reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidentale ? Soyons sérieux !

    Dès lors tout le monde est d’accord que le Sahara n’est pas marocain mais les décideurs ne veulent pas qu’elle soit indépendante ! Ainsi la civilisation dominante aime jouer avec les paradoxes ! Néanmoins, les raisons de ces comportements arrogants de la part des dirigeants d’un pays très pauvre restent tellement mystérieuses!

    Le Quotidien d’Oran, 13 nov 2014

    Tags : Maroc, Afrique, Ebola, Union Africaine, Sahara Occidental, Front Polisario, FIFA, CAF, CAN, sport, football,

  • Maroc / Accusations de pédophilie : des témoins étayent les déclarations de Luc Ferry

    Plusieurs personnes ont raconté aux policiers que leurs vacances au Maroc avaient été perturbées par des affaires d’agressions sur mineurs.

    Stéphane Sellami | Publié le 24.06.2011, 07h00

    Alors que beaucoup la pensaient déjà terminée, l’« affaire » Luc Ferry connaît un prolongement inattendu. Selon nos informations, plusieurs personnes se sont présentées, ces dernières semaines, dans les locaux de la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris, après les déclarations de l’ancien ministre de l’Education nationale (2002-2004) sur des actes de pédophilie dont se serait rendu coupable un ancien ministre de la République au Maroc.

    Ces témoins ont livré des éléments « concrets » aux enquêteurs, notamment sur les dates et les lieux des faits relayés par Luc Ferry, le 30 mai sur les plateaux de Canal +.

    A l’époque, le philosophe avait déclaré avoir eu connaissance de l’histoire d’un ministre qui se serait fait « poisser » avec de jeunes garçons, il y a quelques années, alors qu’il se trouvait dans un hôtel à Marrakech. Luc Ferry avait assuré tenir cela des « plus hautes autorités de l’Etat » et notamment d’un Premier ministre, sans en préciser le nom.

    « A la suite de ces déclarations et de l’audition de l’ancien ministre de l’Education nationale par les policiers, le 3 juin, différentes personnes ont décidé de témoigner spontanément, confie une source proche de l’affaire. Plusieurs ont notamment relaté s’être retrouvés bloquées, pendant plusieurs heures, dans leur hôtel par la police marocaine au cours de leur séjour à Marrakech. Elles ont ensuite été informées qu’elles avaient été retenues après la découverte de faits criminels commis sur des mineurs dans leur hôtel. »

    Toujours selon nos informations, plusieurs des personnes entendues ont fourni des précisions sur leur période de présence dans le royaume chérifien. Les policiers de la BPM ont ainsi pu « resserrer » leurs investigations sur les années 2001 et 2004.

    « Ces témoignages ont été recueillis avec beaucoup d’attention par les enquêteurs, poursuit la même source. Des vérifications sont en cours, notamment sur la liste des clients des hôtels désignés aux dates précisées par ces témoins. D’autres auditions sont à venir pour étayer ces informations. » A commencer par celles de diplomates français en poste au Maroc à l’époque des faits présumés. Le ministère des Affaires étrangères a été saisi, à ce sujet, d’une demande par les policiers de la brigade des mineurs.

    Egalement entendu par les policiers de la BPM, le 10 juin, Yves Bertrand, l’ancien patron des renseignements généraux (1994-2002) — dont le nom avait été évoqué par Luc Ferry lors de son audition — avait assuré avoir « fait état », en 2001, auprès des « autorités de tutelle » de rumeurs d’actes pédophiles par un ex-ministre au Maroc. Dans ses célèbres carnets saisis par la justice dans l’affaire Clearstream, Yves Bertrand évoque une affaire de pédophilie au Maroc, qu’il date de novembre 2001, impliquant un ancien ministre. De son côté, Luc Ferry avait indiqué que ces faits supposés étaient « bien antérieurs » à 2002.

    Le Parisien 

    Tags : Maroc, Luc Ferry, Jack Lang, Marrakech, pédophilie, Clearstream,

  • Maroc : Le jour où le peuple a été dupé par le Makhzen

    Maroc : De la Constitution secrète et octroyée à la Constitution « baltagique » imposée

    Après trois mois de concoction d’une Constitution secrète, et après la divulgation de ce bouillon, qui est plus enfoncé dans la tyrannie et la suppression du pouvoir du peuple, celui-ci est sorti, aujourd’hui dimanche 19 juin, dans des marches imposantes pour annoncer son rejet de la constitution octroyée, de manière despotique quant à la méthode, la forme et le contenu, et continuer d’exiger toutes les revendications levées depuis le 20 février, et qui ont été complètement ignorées par le Pouvoir.

    La réponse officielle a été le débarquement des « voyous du pouvoir », communément connus sous le nom de « Baltagiya », soutenus par les forces de sécurité, et utilisant les moyens publics.

    Ainsi, l’Etat révèle que la méthode adoptée est l’imposition de la Constitution, pour passer de la Constitution secrète à la Constitution « Baltagique ».

    Mais, malgré tout cela, la détermination du peuple a été la plus forte. Ainsi des milliers de personnes ont marché pacifiquement dans plus de 70 villes, ne laissant pas d’opportunité aux fomenteurs de troubles, et révélant la vérité de la Constitution octroyée et de ses promoteurs et les fausses allégations de démocratie et de ses dérivés comme l’entend le makhzen à sa manière.

    Tags : Maroc, Makhzen, printemps arabe, constitution, baltagiya,

  • Le Prince Moulay Rachid adore être entouré de jolies blondes (New York Post)

    Selon l’édition du 2 février 2011 de Vanity Fair, le prince Moulay Rachid aiment être entourés de belles blondes aux grands attributs.

    «Cité par le New York Post, dans un article sur Lauren Bacall et Hollywood,Vanity Fair affirme que « Moulay Rachid, frère du roi du Maroc Mohammed VI, voyage léger. Ses bagages Casa de Campo contenaient principalement de belles blondes ».

    Dans une autre occasion, Rachid a été vu en 2008 au restaurant de luxe Valbella, à Riverside Greenwich. Selon des témoins, il était avec « une foule de jeunes beautés dînaient en bas dans la cave à vin tandis que ses trois gardes du corps l’attendaient à l’étage ».

    Selon d’autres médias, Rachid aime aussi les danseuses de ventre. Dans son blog, Yasmine affirme qu’elle a été choisie en 2010 pour jouer pour le prince du Maroc.

    Aisha, lauréate d’un prix renommé, danseuse du ventre, mannequin et actrice exquise qui a participé avec succès à de nombreux concours de danse du ventre et de beauté. Son talent et son professionnalisme reconnu l’ont amenée à se produire dans de nombreux établissements prestigieux à travers le monde. Aux États-Unis, elle a été mise à l’honneur sur des scènes allant de la grande salle de bal de Waldorf Astoria au Madison Square Garden, des théâtres aux boîtes de nuit haut de gamme, des navires de croisière
    internationaux aux événements caritatifs scolaires. Le Prince du Maroc Moulay Rachid l’a invité à danser pour lui!

    Avec Moulay Rachid, les belles blondes vont plonger dans le luxe et vont être gâtées parce que le frère de Mohammed VI dépense sans compter. Dans un dîner à Acapulco, Méxique, il a dépensé 12000 dollars.

  • DSK, son pactole planqué dans un paradis fiscal

    “A l’évidence, Dominique Strauss-Kahn n’a jamais gagné autant d’argent de sa vie.”

    La confidence est signée par un proche de l’ancien ministre socialiste dans les colonnes de L’Obs.

    Sa société basée au Maroc a affiché près de 21 millions d’euros de bénéfices en cinq ans, exonérés d’impôt.

    Avec 5,3 millions d’euros de revenus en 2018, DSK gagnait plus que de nombreux patrons du CAC 40 notamment… et depuis 2014.

    C’est dans la plus grande discrétion et sans faire de vagues que Dominique Strauss-Kahn a monté en 2013 sa société, qui affiche aujourd’hui une santé éclatante. D’après les informations de L’Obs, l’ancien candidat à la présidentielle de 2012 aurait gagné pas moins de 21 millions d’euros entre 2013 et 2018. Installé au Maroc, à quelques kilomètres de la capitale économique Casablanca, l’homme d’affaires a lancé Parnasse International, dont il est le seul actionnaire et employé.

    Installée dans la zone franche de Casablanca, au Maroc, un paradis fiscal qui permet de ne pas payer de taxe durant les cinq premières années de résidence, puis, d’en payer à un taux très bas (8,75 %), la société de l’ancien ministre socialiste n’a pas payé d’impôts sur ses bénéfices en 2018. Comme le mentionne L’Obs, Dominique Strauss-Khann s’est occupé de prestigieux clients à l’instar du président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso, ou encore Rosneft, une société d’État russe que dirige le proche de Vladimir Poutine Igor Setchine.

    Il a aussi prospecté pendant au moins deux ans pour le groupe suisse Sicpa, leader mondial des encres de sécurité, ce qui lui a assuré 80.000 euros de revenus par mois. De quoi lui faire oublier le fait qu’il n’a pas été recruté par la banque d’affaires Lazard en 2011, en raison de sa réputation, ou que la BNP, sa propre banque de dépôt, a stoppé toute relation avec lui. Sa société Leyne Strauss-Kahn & Partners, montée avec l’homme d’affaires israélien Thierry Leyne en 2013, a aussi été un échec, avec 100 millions d’euros de dettes et 150 clients qui ont perdu de l’argent.

    Pour rappel, la société que DSK avait fondée en compagnie de l’homme d’affaires Thierry Leyne, retrouvé mort en bas d’une tour de Tel Aviv en 2014, accusait un passif de 100 millions d’euros au moment de sa liquidation. Entendu sous le statut de témoin assisté dans l’affaire de la faillite de sa société LSK (anciennement Parnasse International) en 2019, l’ex-patron du FMI a choisi de plaider l’incompétence et l’inconséquence.

    Alors qu’il aurait vu au moins deux fois Emmanuel Macron selon l’ancien secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen (durant la campagne présidentielle et il y a environ un an), Dominique Strauss-Kahn ne compte pour autant revenir en politique. Car, selon Jean-Marie Le Guen, “il a conscience que les électeurs lui reprocheront pendant longtemps d’avoir trahi la confiance qu’ils avaient placée en lui”.

    La petite entreprise africaine de DSK engrange des millions d’euros de bénéfices.

    Devenu indésirable en France, l’ancien patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, est très sollicité en Afrique. Conseiller de nombreux présidents, il y a des activités lucratives.

    Présidents africains

    Fort de son expérience dans les domaines économique, financier et politique, Dominique Strauss-Kahn vend son expertise à des présidents africains, dont certains à la gouvernance autoritaire et sans partage. DSK est régulièrement auprès de Denis Sassou-Nguesso, à la tête du Congo depuis 35 ans, qu’il conseille sur la restructuration de la dette abyssale de son pays, ou auprès de Faure Gnassingbé, qui vient d’être réélu pour un quatrième mandat à la tête du Togo, alors qu’il avait à l’origine succédé à son père. Il a également été reçu par Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien.

    Des activités très lucratives pour Dominique Strauss Kahn. Selon des informations de L’Obs, reprises par la presse africaine, sa société a affiché, “entre 2013 et 2018, près de 21 millions d’euros de bénéfices […]. Unique actionnaire et unique employé de Parnasse international, sise à Marrakech, il s’est versé 5,3 millions d’euros de revenus, ce qui place sa rémunération au 13e rang du CAC40.” D’autant que ces bénéfices sont exonérés d’impôts, selon le magazine français. “Un pari gagnant”, écrit ainsi Forbes Afrique, quand FinancialAfrik.comemploie le terme de “renaissance.”

    COURRIER INTERNATIONAL – PARIS – Publié le 25/02/2020

    Tags : DSK, Dominique Strauss Kahn, Maroc,

  • Reconnaissance de la RASD : les zigzags de la diplomatie mauricienne

    En 2014, le gouvernement de Ramgoolam retire sa reconnaissance officielle de la République arabe sahraouie démocratique. Celui de Jugnauth la restaure moins de deux ans plus tard. Derrière ce revirement, une question de « philosophie » et d’opinions politiques. En toile de fond, une accusation contre Arvin Boolell.

    D’un gouvernement à l’autre, l’État mauricien a retiré sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), puis l’a rétablie en l’espace de quelques années. L’affaire refait surface depuis que le site Maroc Leaks a publié des facsimilés de correspondances de Mohammed Amar, l’ancien ambassadeur du Maroc à Madagascar, alléguant qu’Arvin Boolell voulait que le gouvernement marocain finance sa campagne électorale en 2014, afin de garantir son soutien dans la non-reconnaissance de la RASD. Des allégations qu’Arvin Boolell rejette.

    Reconnaissance retirée

    Dès 1982, Maurice reconnaît la RASD, contrôlée par le Front Polisario, comme état indépendant, alors que le Maroc clame que le territoire concerné lui appartient. Le 8 janvier 2014, Arvin Boolell est ministre des Affaires étrangères quand le gouvernement décide de retirer cette reconnaissance. Le même Boolell explique cette décision au parlement suite à une question d’Ariane Navarre-Marie, le 8 avril suivant. « The decision to withdraw recognition of the Sahrawi Arab Democratic Republic (SADR) as a State was motivated by the belief that this recognition does not help in the settlement of the issue of the self-determination of the Sahrawi people. It was felt that the decision of recognizing a territory as a State ahead of the conclusion of a process under the aegis of the United Nations was not fully justified and therefore was deemed premature », avait indiqué l’ex-ministre à l’Assemblée nationale.

    Sauf que l’actuel gouvernement renversera la décision, le 20 novembre 2015. Le communiqué du conseil des ministres explique sommairement : « Cabinet has agreed to Mauritius recognizing anew SADR as a sovereign State […] The recognition of the SADR as a sovereign and independent State is a reaffirmation of the support of Mauritius for the inalienable right of self-determination of the people of Western Sahara. »

    Revirement

    Il ne faut pas chercher bien loin les explications derrière ce revirement. « C’est une question de philosophie », selon une source de la diplomatie mauricienne.

    « L’Union Africaine (UA) reconnaît la RASD. Les changements de politique étrangère sont toujours subtils et le gouvernement avait retiré sa reconnaissance de la RASD uniquement comme état. Il n’y a aucune raison de croire qu’il y ait eu d’autres motivations de revenir sur cette décision en dehors des convictions fortes de certains partis sur le sujet », affirme cette source. Parmi ces partis, le MMM, qui était au pouvoir en 82 quand le pays a reconnu la RASD.

    Un ancien diplomate explique au Défi Quotidien que les relations entre le Maroc et les pays de l’Union africaine (UA) sont très complexes. « Le Maroc s’était retiré de l’UA, en 1984, parce que celle-ci avait soutenu le Front Polisario, explique cette source. En 2012, il y avait les élections pour les sièges au Conseil de sécurité de l’Onu et le Maroc a été élu aux dépens de la Mauritanie, candidat officiel de l’UA. » Preuve que les pays africains soutenaient le Maroc, selon cette ancienne source, sinon cette élection n’aurait jamais été possible. Un résultat qui indiquait déjà « un changement au niveau des pays africains », selon notre source. Finalement, en janvier de cette année, le Maroc a réintégré l’UA, n’imposant plus comme condition préalable l’exclusion de la RASD.

    Un diplomate marocain qui n’est pas pris au sérieux

    Faut-il vraiment croire qu’Arvin Boolell a demandé au gouvernement marocain de financer sa campagne ? Ce dernier nie en bloc et dans le giron de la diplomatie mauricienne, on peine à prendre ces allégations au sérieux. Car l’accusateur est Mohammed Amar, qui a passé dix ans à Antananarivo en tant qu’ambassadeur du Maroc. En 2016, il a été accusé de détournement de fonds et d’ingérence dans les affaires internes de Madagascar.

    « Si Boolell voulait réellement être financé, ce n’est certainement pas vers le Maroc qu’il se serait tourné, explique un ancien diplomate. ça saute aux yeux, vu les antécédents de l’ambassadeur, qu’il a voulu soutirer de l’argent à son gouvernement. » Si le gouvernement marocain voulait effectivement financer Arvin Boolell pour obtenir son soutien, l’argent serait forcément passé par l’ambassadeur, selon cette source. L’argent serait alors resté dans les poches de ce dernier. « C’est clairement une démarche personnelle », assure notre source.

    Dans sa lettre officielle, Mohammed Amar affirme que « Arvin Boolell m’a confié son souhait très urgent de voir le Maroc l’aider à couvrir la campagne qui est déjà lancée et qui va coûter extrêmement cher ». Le mercredi 4 octobre, Arvin Boolell a nié ces allégations sur Radio Plus. « J’invite le public à lire cet article et à comprendre pourquoi le gouvernement marocain a révoqué l’ambassadeur. Je suis très serein, mais ce qui m’intrigue, c’est pourquoi venir dire de telles choses maintenant. À qui profitent ces allégations ? J’ai déjà rencontré l’ambassadeur, comme c’est le cas avec les autres ambassadeurs et je n’ai jamais eu de financement auprès d’étrangers. »

    Source 

    Tags : Maroc, Arvin Boolell, Maurice, campagne électorale,