Étiquette : Algérie

  • À quoi bon les F-16 Viper US que livrent les USA au Maroc ?

    Le cas algérien est sans doute une exception ! Les États-Unis ont bien rongé leur frein avant de finir par faire tomber leur masque alors que les contestations populaires entrent dans leur sixième semaine et que l’armée nationale demande le recours à l’article 102 de la Constitution et la mise à l’écart du président sortant.

    Dans un point de presse jeudi, le département d’État US affirme que c’est au peuple algérien de décider comment doit se dérouler la période de transition en cours dans le pays.

    La chaîne saoudienne Al-Arabiya, porte-voix du régime saoudien, a diffusé un documentaire où elle privilégie les théories du front Polisario, concernant la région du Sahara.

    Ce qui veut dire très clairement que l’Amérique de Trump n’a cure ni de l’État ni de l’armée algérienne, encore moins des solutions que celle-ci pourrait apporter pour une sortie de crise.

    Pour dire la vérité, les États-Unis s’accommodent fort bien de ce que le blocage perdure et que des mains invisibles aux ramifications obscures repoussent automatiquement toute solution à la crise, d’où cet appel de Palladino à « respecter le droit du peuple algérien à se rassembler et à exprimer pacifiquement son opinion pour que s’accomplissent ses aspirations économiques et politiques ».

    D’ailleurs, sous les dehors d’« une salutation parfaitement hypocrite », le diplomate américain évoque « l’engagement du gouvernement algérien à assurer la sécurité de tous les manifestants ». Pour ceux et celles qui se souviennent du début de la crise syrienne en 2011 et les encouragements transatlantiques à l’adresse du « mouvement pacifique du peuple syrien », ces mots en apparence bienveillants sonnent évidemment bien faux.

    Il y a plus. Le feu vert du Congrès inclut la mise à niveau des F-16 Block 52 de l’armée de l’air marocaine au standard Block 72. Pourquoi ? Le Congrès explique ainsi sa décision : « Le Maroc devrait pouvoir faire face à tout danger éventuel lié à la prise de contrôle des Soukhoï Su-30 algériens si ces appareils venaient à tomber entre les mains d’éléments non étatiques. » Un scénario imaginé par certains cercles du Congrès US qui semblent avoir tiré une leçon de l’échec américain en Syrie, où les milices terroristes n’ont jamais pu réellement s’imposer faute d’avoir un soutien aérien à proprement parler.

    La manipulation des populations par des parties tierces demeure aisée et très efficace, notamment par le biais des réseaux sociaux où les dérapages sont fort nombreux. Une armée électronique algérienne a été mise sur place pour contenir les attaques émanant de Libye et de Chypre, mais son action demeure jusqu’ici fort limitée.

    Pour le reste, la presse outre-Atlantique adopte déjà largement le mot « Hirak » pour désigner les protestations de la rue algérienne. Ce n’est pas anodin. Les sources américaines expliquent que le mot s’est déjà appliqué à la guerre de libération du mouvement sudiste au Yémen (à connotation séparatiste), mais aussi au mouvement de contestation du Rif au Maroc.

    C’est dire dans quel sens les stratèges US, déjà largement présents au Sahel, comptent orienter les protestations en Algérie. La grande question est : réussiront-ils à le faire ?

    PressTV

    Tags : Maroc, Algérie, Hirak, Bouteflika, article 102,

  • Argelia : El viernes de todos los riesgos

    ¿QUÉ RESPONDERÁN LOS MANIFESTANTES A LA PROPUESTA DE GAÏD SALAH? – Nuevo viernes de suspenso

    Desde el martes, el panorama político argelino ha estado marcado por reacciones muy numerosas a raíz de la petición del Jefe de Estado Mayor de que se aplicara el artículo 102(*).

    Sin embargo, la respuesta más ansiada vendrá de la calle, que está a punto de experimentar otro viernes de protesta ya que abundan los llamamientos para una nueva movilización ciudadana este fin de semana y que pueden considerarse como una respuesta a la proposición del jefe del ajército.

    Los argelinos se han fijado objetivos muy claramente expresados a través de consignas actualizadas basadas en la evolución de la situación y es muy poco probable que la última publicación de Gaïd Salah fuera acogida como una « medida » que podría invertir la tendencia.

    Mientras tanto, hay que tener en cuenta varios elementos en un intento de evaluar cómo se traducirá la expresión popular. El primero se refiere a la situación que prevaleció durante las primeras horas y el día después del discurso de Gaid Salah en Ouargla.

    A los manifestantes (principalmente estudiantes) reunidos en la Plaza de Audin para mantener la presión no se les unió una multitud en júbilo y especialmente a favor de las declaraciones inesperadas que pedían la ida de Abdelaziz Bouteflika por la aplicación del artículo 102. No se siguió a la voluntad de los ciudadanos que salían en vehículos que exigían la salida inmediata del Presidente de la República.

    Los periodistas de los canales de televisión privados que fueron enviados rápidamente al lugar se quedaron sin ninguna imagen en particular. Por el contrario, varios grupos pequeños vinieron a tomar la temperatura y a buscar explicaciones. Poco a poco, los lugares se han ido transformando en un espacio de consulta y debate. Hubo escepticismo, dudas (en cuanto a la verdadera intención de los autores de la apelación), preguntas, pero de ninguna manera una aceptación unánime de la propuesta ampliamente difundida por los medios de comunicación estatales.

    El segundo elemento a considerar está inevitablemente ligado a las reacciones que se suceden en Facebook. Esta red social número uno en el país fue el punto de partida innegable para el desafío en curso. A partir de ahí, los argelinos hicieron los primeros comentarios virulentos tras la confirmación de la opción del quinto mandato, llamados a expresar reacciones fuera del marco virtual, con miras a lanzar las manifestaciones el 22 de febrero. Y fue aquí también donde se hicieron llamamientos a la cautela muy poco después de la declaración de Ouargla. Los intelectuales han analizado el contenido del artículo 102, las disposiciones de la ley relativas a las etapas que conducen a la disposición de la ley antes de llegar a conclusiones ampliamente difundidas: « En el mejor de los casos, escribió un internauta, tendremos a Bensalah durante 45 días, en el peor de los casos, será Belaïz quien decida por nosotros, es una gran serpiente que quieren que nos traguemos ».

    A lo largo de todo el día de ayer, los usuarios de Internet se mostraron muy activos, enviando mensajes hostiles a esta propuesta que bien podrían estar presentes en futuros eslóganes. Esperando la confirmación del viernes……

    (*) « ART. 102.-

    Cuando el Presidente de la República, a causa de una enfermedad grave y duradera, se encuentre en la imposibilidad total de ejercer sus funciones, el Consejo Constitucional se reunirá de oficio y, después de haber verificado la realidad de este impedimento por todos los medios apropiados, propondrá por unanimidad al Parlamento que declare el estado de impedimento.

    El Parlamento, reunido en cámaras unificadas, declara el estado de incapacidad del Presidente de la República, por mayoría de dos tercios (2/3) de sus miembros y encarga al Jefe de Estado interino, por un período máximo de cuarenta y cinco (45) días, al Presidente del Consejo de la Nación, quien ejerce sus prerrogativas de conformidad con lo dispuesto en el artículo 104 de la Constitución (que limita los poderes del Presidente interino, Nota de la redacción).

    En caso de que el impedimento continúe después de la expiración del plazo de cuarenta y cinco (45) días, se hará una declaración de vacante por ministerio de la ley, de conformidad con el procedimiento a que se refieren los párrafos anteriores y las disposiciones de los párrafos siguientes del presente artículo.

    En caso de renuncia o fallecimiento del Presidente de la República, el Consejo Constitucional se reunirá de oficio y determinará la vacante definitiva de la Presidencia de la República.

    Transmitirá inmediatamente la declaración final de vacante al Parlamento, que se reunirá de pleno derecho. El Presidente del Consejo de la Nación asumirá el cargo de Jefe de Estado por un plazo máximo de noventa (90) días, durante los cuales se celebrarán elecciones presidenciales ».

    Tags : algérie, présidentielles 2019, Bouteflika, article 102, vacance du pouvoir, transition,

  • Algérie: Après le départ de Bouteflika, le peuple algérien ne va pas rentrer à la maison.

    Les Algériens s’amusent de ces numéros de cirque. Certains changent de rôles et tournent la veste. D’autres révèlent des secrets d’outre-tombe, zombies bondissant au devant du spectacle. Les mea-culpa s’amoncellent. Des serviteurs essuient allégrement le couteau sur le dos du président absent…

    Depuis plus d’un mois, le mouvement populaire lancé par la jeunesse s’est considérablement élargi. Les sujets de réflexion aussi.

    Bien entendu, l’exigence du départ du président actuel à la fin de son mandat est devenu une évidence nationale. Le peuple ne fait pas appel à l’Armée pour faire partir Bouteflika, car rien de durablement bon n’est sorti de l’intervention directe des militaires dans la fonction présidentielle.

    « Ils » n’ont qu’à s’entendre entre-eux. Faire partir Bouteflika, c’est la tâche du Conseil constitutionnel . Le président du Sénat est chargé d’assurer l’intérim pendant les trois mois qui séparent de la prochaine élection présidentielle.

    Le peuple algérien ne va pas rentrer à la maison. Pour ne pas se faire de nouveau avoir, il reste mobilisé et prendra sous sa responsabilité le contrôle de ces élections. Il trouvera les moyens d’assurer ce contrôle à toutes les phase du scrutin. Il est suffisamment inventif pour cela.

    Sur la gestion du pays, dans les assemblées informelles, les constats sont de plus en plus partagés et des diagnostics discutés. La constitution algérienne doit contenir des mécanismes précis incontournables pour contrer l’abus de pouvoir (hagra) la corruption, l’accaparement des pouvoirs politiques par les privilégiés en vue de mettre la main sur richesses naturelles de connivence avec les multinationales?

    Le prochain président qui serait élu cet été devra convoquer le peuple pour des élections législatives dont la tâche sera notamment d’élaborer les nouvelles règles puisée dans le vaste débat national en cours.

    Certains l’appellent assemblée nationale constituante pour indiquer le caractère qualitativement nouveau des dispositions constitutionnelles à adopter.

    Sans attendre, les Algériens, salariés et étudiants notamment, se préoccupent de balayer devant leur porte en se dotant de représentants authentiques.

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition,

  • Algérie : Cinq partis politiques lancent une initiative

    Rassemblement pour une nouvelle République: Cinq partis politiques lancent une initiative

    Cinq partis politiques ont lancé, mardi à Alger, une initiative le « Rassemblement pour une nouvelle République », à travers laquelle « ils ont exprimé leur attachement à la poursuite du processus électoral et appelé à la dissolution du parlement et son remplacement par une assemblée constituante ».

    Lors d’une conférence de presse, les représentants du Parti national algérien (PNA), du Parti national libre (PNL), du Front de la bonne gouvernance (FBG), du Front du militantisme national (FMN) et du Mouvement El-Infitah ont annoncé la création du « Rassemblement pour une nouvelle République », une initiative en faveur du « respect de la volonté du peuple qui a revendiqué, lors des marches pacifiques, le respect de la Constitution et exprimé son attachement à la poursuite du processus électoral ».

    A travers cette initiative, ces cinq partis ont proposé « la dissolution des deux chambres du Parlement et son remplacement par une assemblée constituante qui supervisera la gestion de la période de transition et aura pour missions la formulation de la nouvelle Constitution et l’élaboration de la nouvelle loi relative au régime électoral ».

    Dans ce contexte, les partis ont salué les marches pacifiques populaires, organisées à travers le pays, depuis le 22 février, mettant en exergue « la conscience politique du peuple algérien ».

    Ils ont exprimé, à cette occasion, « leur soutien à la volonté populaire aspirant au changement de manière à préserver l’intérêt suprême du pays et leur rejet de toutes tentatives d’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, quels que soient les circonstances et les motifs ».

    Houda. H

    L’Echo d’Algérie, 20 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, Transition,

  • Algérie : Le peuple a rendu la dignité et le respect au pays

    LE PEUPLE ALGÉRIEN A RENDU LA DIGNITÉ ET LE RESPECT AU PAYS.

    KHAMSA (5) DANS LES YEUX DU MONDE

    Les Algériens sont d’ores et déjà dans la deuxième république.

    Mentalement, ils sont déjà entrés dans une nouvelle ère politique nouvelle.

    Signe de maturité politique, la culture de l’émeute a cédé la place aux manifestations citoyennes.

    Entre le peuple et le régime, il n’y a plus de réconciliation possible.

    La candidature au 5e mandat présidentiel aura été la sonnerie du réveil d’une longue nuit de léthargie donnant le signal de la Révolution, acte II, qui va parachever le rétablissement de la souveraineté nationale.

    Il est arrivé l’heure où le peuple doit reprendre son rôle de mandant et mandater les dirigeants de son choix.

    Le peuple étant d’essence immuable, qui donc doit partir ?

    Le train du régime a sonné, un départ que rien ne saurait retarder et encore moins annuler.

    Le citoyen veut exister et arracher sa liberté, c’est ça la révolution.

    Il n’entend pas changer d’avis.

    Le mouvement s’organise de lui même.

    La marche vers la liberté

    Toutes les catégories sociales et socioprofessionnelles s’impliquent, manifestent et marchent dans toutes les villes du pays.

    17 millions les vendredis, les juges, avocats, etudiants, medecins, pompiers etc, les autres jours de la semaines

    Le Génie du mouvement se manifeste dans la spontanéité, la discipline, la joie, l’intelligence des slogans et fait saillant et inédit, les rapports fraternels avec les services de sécurité.

    Communion plurielle dans l’allégresse, le sens de la démocratie, le calme la fraternité et la tolérance,

    Cette mobilisation a participé à transcender la peur et a catalyse la “révolte” des consciences pour dire ca suffit, je suis au service de la loi et non au service du pouvoir.

    La décantation a fait qu’il ne subsiste plus sur la scène politique que deux parties: le peuple et l’armée qui doit restituer la souveraineté à qui de droit: LE PEUPLE.

    L’armée et la police ne supprimerons jamais plus leurs frères

    Le pouvoir est désormais face à un très court moratoire, qui se

    Il ne tirera jamais sur cet enfant

    Le pouvoir est désormais face à un très court moratoire, qui se résume à quelques révolutions du sablier, pour se résoudre à abdiquer.

    Dans le cas contraire, l’armée sera mise face à ses responsabilités pour rendre le pouvoir au peuple et aller vers ses missions constitutionnelles: défense de la constitution, veiller à la sécurité du pays et des frontières etc.

    L’Armée nationale populaire est légaliste et très regardante en matière de respect des lois de la République et de la Constitution.

    C’est précisément pour cela qu’elle doit impérativement peser de son poids sur les impératifs du moment, sans pour autant déroger à ses principes de neutralité politique.

    Il est certain que, proroger le mandat c’est plonger le pays dans l’inconfortable position anticonstitutionnelle, et comme corollaire, des incertitudes et des imbroglios inextricables aux conséquences néfastes sur la nation toute entière.

    L’armée donc, ne peut rester figée sur sa neutralité, sa place étant aux côtés du peuple dont elle est partie intégrante.

    Compte tenue de la conjoncture, elle est tenue par le devoir de se déterminer pour apaiser les tensions et repositionner tout un chacun.

    Elle est par ailleurs, dans l’obligation d’accompagner les Femmes et les Hommes capables d’engager immédiatement le pays dans une ère nouvelle.

    • Le retrait du Chef de l’Etat,
    • La démission du chef de l’Etat devrait être prononcée dans l’immédiat avec retrait effectif à l’issue de son mandat actuel le 28 avril 2019
    • La dissolution avec effet immédiat du gouvernement et la dissolution du parlement et du sénat.
    • l’entrée dans une phase de transition qui permettra au Peuple de concrétiser son projet national.

    Aujourd’hui, les clans s’entre-déchirent pour se re-positionner en prévision de l’ère subséquente.

    Dès lors que le basculement des forces est rendu, de jour en jour de plus en plus évident, on entend de partout et de loin les bruits assourdissants des virement de cuti et des retournements de vestes de ceux qui courent derrière une éventuelle repentance.

    Ne seront pas du reste, ceux qui, aujourd’hui encore, tiennent le baton par le milieu.

    La houle et les revirements au sein de l’alliance (RND, FLN. FCE. UGTA et autres) en est la preuve s’il en est d’une imminence de fin d’une époque.

    Demain jeudi 21 mars début de printemps 2019, communiquez avec votre peuple pour en faire de cette journée un printemps du renouveau et une fête nationale, une fête Silmiya-Silmiya, une fête Khawa-Khawa.

    DEMAIN SERA UN GRAND JOUR.

    UN SEUL HÉROS, LE PEUPLE.

    VIVE L’ALGÉRIE LIBRE.

    Source

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Maroc : le peuple marocain, un obstacle devant la construction du Maghreb

    L’Union du Maghreb Arabe (UMA) est né le 17 février 1989 à Marrakech. Ses objectifs étaient :

    – La définition d’une politique commune dans différents domaines ;
    – La réalisation de la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux ; la concorde entre les États membres ;
    – L’établissement d’une étroite coopération diplomatique ;
    – La mise sur pied des projets communs et l’élaboration de programmes globaux et sectoriels au plan économique ;
    – Le développement des échanges universitaires.
    Force est de constater qu’aucun de ces objectifs n’a été réalisé depuis. Pire encore, l’UMA est une des régions les moins intégrées du monde.

    La raison principale est la gourmandise territoriale d’un de ses membres, le Maroc en l’occurrence. Après avoir trahi la promesse de poursuivre la lutte contre les colonialismes espagnol et français en désarmant et en persécutant l’ALN, Rabat a voulu éteindre le feu intérieur en projetant ses ambitions vers l’extérieur. C’est ainsi qu’il s’en est pris à la Mauritanie en 1960, à l’Maroc : le peuple marocain, un obstacle devant la construction du MaghrebAlgérie en 1963 et au Sahara Espagnol en 1975 alors qu’il tourne le dos aux deux enclaves de Ceuta et Melilla de peur de bousculer la paix espagnole dans ces territoires africains.

    Ainsi, le Maroc est devenu le seul pays au monde à être en conflit avec tous ses voisins et, à cause de son obsession pour les ressources du Sahara Occidental, encouragé dans cela par la France, ses relations avec la communauté internationale ont été déteriorées au point d’entrer en conflit avec le secrétaire général des Nations Unies et un de ses envoyés spéciaux, sans oublier l’audace de l’expulsion de membres de la MINURSO.

    Le régime alaouite est soutenu par le peuple marocain dans ses mésaventures territoriales. Ce soutien le rend arrogant et est devenu la cause principale de l’entêtement des autorités marocaines et un obstacle majeur devant la contruction de l’UMA. Même les pseudos-militants de la gauche marocaine aimeraient voir le roi pervers régner de Tanger au Fleuve Sénégal. Heureusement que les rêves ne coûtent rien. Ils pensent que le Front Polisario est manipulé par l’Algérie mais ils ne voient pas la manipulation dont eux sont victimes de la part d’un régime sans foi ni loi. Leur mentalité ne difère guère de celle de leur Makhzen.

    De ce fait, les marocains, avec leur soutien à l’injustice et aux velléités expansionnistes de la monarchie alaouite, sont devenus un véritable obstacle devant l’épanouissement de la région.. Inconscients et aveuglés par la propagande noire du Makhzen, ils sont incapables de voir la réalité en face : l’ennemi des peuples maghrébins n’est pas le Polisario ni l’Algérie, mais celui qui est l’ennemi de tous les peuples africains : la France.

    En dépit de cela, ils osent demander la réouverture des frontières alors que le contentieux du Sahara Occidental n’est pas encore résolu. Mais l’Algérie est un pays souverain et elle n’est pas prête à livrer ses voisins au colonialistes ni à sacrifier le principe sacré de l’autodétermination. Les 43 années passées en sont la preuve vivante et le peuple sahraoui est plus déterminé que jamais à poursuivre la lutte contre les serviteurs du colonialisme français et ses sujets marocains.

    Tags : Maroc, Front Polisario, Algérie, UMA, Mauritanie, expansionnisme, France, françafrique,

  • Algérie : La légendaire séparation des pouvoirs à l’épreuve de l’exercice du pouvoir

    Une grave crise de confiance dans la politique a saisi toutes les grandes démocraties qui se posent comme pour la première fois, la question de la séparation des pouvoirs.

    Leur modèle politique qui fonde partout, plein d’aspiration est-il en cours d’épuisement au vu des longs épisodes de confusion des pouvoirs qui se produisent, signe d’un sérieux « déficit démocratique ».

    Théorisée par les penseurs phares du XVII ème siècle, la séparation des pouvoirs fait l’objet d’une présentation mirifique du système politique qui a triomphé sur les terres européennes non sans d’âpres et de très longues luttes. 

    Ce système politique est dépeint comme une sorte de triumvirat de pouvoirs bien définis, autonomes et concurrentiels dont les forces gravitent en équilibre dans le champ volatile de la liberté.

    Comme dans un cercle vertueux, les excès intrinsèques à chaque pouvoir seraient annihilés automatiquement grâce à la vitalité du pouvoir qui lui est antinomique formant ainsi l’indispensable contre-pouvoir, pour le plus grand bien de la démocratie.

    Cette présentation attractive mais rationnée du système politique suffit à la curiosité des jeunes ingénus auxquels on inculque les primo rudiments de la culture politique de papa.

    A l’âge adulte, beaucoup auront eu l’occasion heureuse ou malencontreuse de faire quelques nécessaires compléments à même de dévoiler la complexité d’une horlogerie pas si fluide que le vante la réclame.

    Depuis les affres de la crise financière de 2007, les mouvements de contestation se multiplient et font de plus en plus les gros titres de l’actualité en France.

    De tels mouvements surprenants déjà par leur ampleur et leur fréquence, sont surtout hors normes. Ils échappent, en effet à l’habituel mode de contestation, comme celui, bien rôdé des forces syndicales, une espèce en voie de disparition ; comme ils transgressent le code policé des corporations politiques qui se mobilisent au tempo traditionnel.

    Ces mouvements sui generis et sans étiquette politique, déballent à tout-va et sans filtre aucun, des revendications qui échappent à l’entendement de la galerie des politiciens au point qu’une dérive liberticide est venue obscurcir encore plus, un parlement français qui s’est radicalisé à l’occasion de la loi anti casseurs. Cette loi draconienne constitue un trophée pour les tenants du tout sécuritaire qui ont trouvé leurs aises dans le ventre mou du mouvement « en même temps ». Une liberté fondamentale consubstantielle à ce modèle politique, vient d’être rétrogradée.

    Or, la plus pressante revendication de ces mouvements, est celle qui a trait à un aggiornamento de la représentation nationale, afin de permettre à toutes les sensibilités politiques de peser sur les questions de politique publique et fiscale qu’un Pouvoir Exécutif aux boulimiques excroissances, tient sous le boisseau.

    Le supposé contre-pouvoir a cédé. 

    Dans sa version actuelle, le parlement s’aligne. Il se reproduit dans la passivité, créant un désenchantement des jeunes pour la version jugée, éculée de la politique et un rejet épidermique, de l’entité dans laquelle, des franges de la population ne se reconnaissent plus.

    Après la séquence du vote sanction, la séquence de l’abstention, puis celle des mouvements de protestation…Ira-t-on jusqu’à la désobéissance civile et à l’insurrection ouverte ?

    La machine est grippée. Dans le modèle français, l’effritement de la séparation des Pouvoirs au profit de l’Exécutif, nuit au peuple dont la souveraineté est en principe, déléguée à un parlement par définition, représentatif.

    Un parlement d’autant plus faible que la majorité éclair qui le compose a surgi d’un vote recours (le vote contre la peur) et suite à une élévation du taux d’abstention ; une abstention qualifiée d’active, en ce sens qu’elle refuse une offre politique qu’elle trouve lacunaire.

    Tel que pratiqué, le multipartisme de conquête du pouvoir a pour épilogue une alternance automatique quasi programmée au profit de deux partis, deux vieux poids lourds, favorisés par les règles du jeu électoral et qui font l’alpha et l’Omega du spectre politique. Durant des législatures qui se succèdent à l’ennui, dans un changement dans la continuité, le pouvoir législatif qui échoit à la majorité à ADN compatible, sous-traite pour un Pouvoir Exécutif qui se réinvente un exercice quasi exclusif du Pouvoir.

    La marque du conservatisme qui caractérise ce système, transparait derrière la stricte régularité des rendez-vous électoraux. Et, ce conservatisme a eu pour effet la polarisation de la vie politique, plus accentuée à droite depuis les exigences de l’UE et, le sacre renouvelé du Président monarque.

    Ce dernier a pourtant fait ses premières foulées dans le camp socialiste avant de prendre ses distances pour voler de ses propres ailes. Il faut dire que le parti déserté, en perte d’idéologie, a fait dans le « transformisme ». Il a fini par s’atrophier après avoir tenté de jouer la gauche plurielle pour prendre finalement, un virage raté vers la social-démocratie.

    Placé au-dessus de la mêlée, le Président désincarné est juché au sommet de la pyramide pour incarner un Exécutif voulu fort à l’origine de la cinquième république, mais au prix d’un affaiblissement inquiétant de l’assemblée nationale, devenue de par la règle de la majorité présidentielle, la caisse de résonance de l’Exécutif.

    Dans ce cas de figure, le système démocratique respire difficilement surtout lorsque l’Etat est hyper interventionniste.

    Après des mois de chicanes politiciennes au sujet des appels de la plèbe jaune, à une représentation populaire permanente, le parlement de type bicaméral, a fini par envoyer à l’Exécutif de sérieux signaux d’alerte , via sa seconde chambre. Un sénat, pourtant dominé par la droite de toujours et qui a réagit d’autant plus sèchement que le pouvoir judiciaire tarde à intervenir dans une affaire scandale tentaculaire entachant l’Exécutif.

    Depuis la crise de confiance qui touche en particulier, les partis politiques traditionnels qui ont « légalement » ravi le pouvoir à tour de rôle, le système encourt l’impasse, car il ne se dégage plus des urnes toute la légitimité nécessaire pour piloter le destin de toute une nation.

    D’une part, des partis catalogués extrémistes absorbent les mécontentements populaires et parviennent ainsi à rogner sur un projet républicain que chacun peint de ses couleurs, d’autre part, de larges pans de la société désencartée ou non encartée, échouent, tels des naufragés, aux portes de la république qu’ils veulent autre.

    La séparation précaire des pouvoirs n’est-elle pas redevenue qu’une séparation de fonctions techniques d’un pouvoir un et indivisible, comme l’a objectivement décrite Montesquieu ?

    Certes, le retour de la méfiance et de l’unilatéralisme dans les relations internationales, s’accompagnent comme jamais du renforcement des exécutifs et d’un affaiblissement corrélatif des législatifs.

    Mais, la révolution numérique a déjà déplacé les arènes du pouvoir, loin des fortifications qui protègent les traditionnels puissants ; et dans ces joutes aux multiples acteurs, elle semble combler un « déficit d’expression démocratique ».

    Cela suffira-t-il pour provoquer de nouveaux états généraux et pour implémenter une nouvelle conception de la séparation des pouvoirs ?

    Le Jeune Indépendant

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition,

  • Le Maghreb en Californie, le nouveau rêve américain

    Entretien avec Marie-Pierre Ulloa et par Keren Mock
    Dans L’Autre 2018/3 (Volume 19), pages 344 à 354

    Enseignante et chercheuse en études francophones à l’université de Stanford de Californie, Marie-Pierre Ulloa privilégie une approche transdiciplinaire ancrée en sciences humaines et sociales. Son aire principale de recherche est l’Afrique du Nord et ses ramifications à l’ère contemporaine.

    Elle a introduit à Stanford un cours sur Camus l’Algérien qui rencontre un bel écho auprès de ses étudiants originaires des quatre coins de la planète (Ile Maurice, Japon, Pondichéry, Algérie, Congo, Sénégal, Haïti, Egypte, Amériques, Europe…) ainsi que sur l’histoire des guerres d’Algérie, de 1830 aux années 1990.

    Elle fut aussi la directrice adjointe du Abbasi Program in Islamic Studies, du Mediterranean Studies Forum et du Taube Center for Jewish Studies de Stanford, centres où elle est affiliée en tant que chercheuse associée.

    Ancienne élève de Michel Winock à Sciences Po, sous la direction duquel elle a fait son DEA d’histoire intellectuelle sur l’itinéraire politique du philosophe Francis Jeanson, sa recherche s’inscrit dans le cadre de l’histoire culturelle de la subjectivité des acteurs sociaux.

    Elle cultive un vif intérêt pour les récits d’histoire subjective et explore la notion d’objectivation autour de thèmes aussi divers qu’universels : la migration, l’exil, la langue, le territoire, l’histoire des minorités et les questions d’acculturation, le rapport au politique.

    Elle travaille également sur l’histoire culturelle du cinéma, cinéma pour lequel elle nourrit une passion depuis son plus jeune âge…

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    Tags : Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Libye, Etats-Unis,

  • Algérie – Les syndicats pour le maintien de la pression: Préparer «l’après-dégage»

    par Yazid Alilat

    Plusieurs syndicats ont rejoint tôt le mouvement de protestation citoyen contre le 5ème mandat et pour le changement de régime politique dans le pays, et ont activement participé à la mobilisation populaire pour rejeter la candidature du Président Bouteflika à un 5ème mandat.

    Le «Hirak» algérien, au sortir du 4ème vendredi de suite contre cette élection présidentielle, le 5ème mandat ou la prolongation du 4ème mandat, a pris une telle ampleur qu’il est devenu une force sociale et politique avec laquelle le pouvoir doit composer pour trouver une solution de sortie pacifique et consensuelle. Pour des syndicats de l’Education, comme pour ceux de la Santé notamment, le « ras le bol » citoyen n’est pas venu comme çà. « Il n’est pas venu comme çà, il y a eu quand même des mouvements avant, nous, surtout les syndicats de l’Education, on ne s’est jamais tu », explique au ‘Quotidien d’Oran’ Boualem Ammoura, coordinateur du SATEF. « Maintenant, c’est la goutte qui a fait déborder le vase avec l’injustice du système. Tout le monde vous dit qu’il faut que le système parte, parce que quelque part, il y a beaucoup de ‘hogra’ dans ce pays », estime-t-il avant de faire remarquer que « ce n’est pas parce que le peuple algérien a faim.

    Non, parce qu’il y a la ‘hogra’ et que nous avons subi, tous, cette ‘hogra’ », expliquant qu’ « il y a une poignée de gens qui ont pris en otage l’Algérie. » Pour le coordinateur du SATEF, les gens du pouvoir « ont tous les privilèges. Et on a vu des travailleurs qui sont payés à 18.000 DA, en 2019 avec 4 à 5 enfants ». « Et donc, a-t-il dit, c’est la goutte qui a fait déborder le vase ». « Dans ce pays, il faut un changement radical », explique t-il encore, avant de souligner que « nous n’avons pas d’autres choix, soit une rupture radicale avec ce pouvoir et contre ce pouvoir, soit une rupture négociée pacifiquement ». « Cela aussi est discutable, mais je ne sais pas si ces gens du système vont partir tranquillement», s’interroge-t-il. Il a par ailleurs indiqué que « maintenant, je pense qu’il faut encadrer ce mouvement, et je ne vous cache pas qu’il y a une initiative avec les gens de la société civile, le SATEF est dedans. On a tenu deux réunions pour savoir que faire après ce mouvement, il lui faut une certaine organisation». Avant de s’interroger : « demain on lui dit (au système, NDLR) dégage, il dégage, et puis qu’est ce qu’on va faire ? Qui va prendre les rênes, organiser la vie publique » ? C’est bien beau de dire « dégage », mais il faut préparer « l’après dégage ». Messaoud Boudiba, coordinateur du CNAPEST, explique de son côté que le ‘Hirak’ est « un mouvement populaire, avec son caractère pacifique, qui s’est imposé à tous, et ce mouvement est respecté ».

    « Cela a montré, explique t-il, que c’est une des caractéristiques de la société algérienne, et dès lors s’il y aura des dérapages, on saura que ce n’est pas venu du côté du peuple algérien, mais de trublions du pouvoir ». « Nous en tant que syndicats, on était très vite, depuis le début, dans le mouvement, depuis le début on avait insisté qu’il fallait soutenir le «Hirak» ensuite on doit le protéger, et troisièmement, il faut qu’il se poursuive. » « Nous avons appelé, ajoute-t-il, les autorités pour le protéger, et qu’elles doivent répondre aux revendications du peuple algérien ». « Ce sont là nos positions en tant que syndicat et les syndicats de l’Education qui ont une expérience du terrain, ont participé, qualitativement, depuis le 22 février à ces manifestations, à travers leurs membres », ajoute M. Boudiba, selon lequel « on a organisé une journée de grève, le 13 mars et des marches imposantes, qui ont donné un souffle nouveau au ‘Hirak’ ». « C’est une accumulation d’injustices qui a débouché sur un ras le bol, qui s’est exprimé ensuite dans la rue », estime de son côté Meziane Meriane, coordinateur du SNAPESTE. Pour lui, « il fallait s’y attendre. J’ai dit, il y a plus d’une année que ça va éclater, mais quand ? Personne ne le savait ». « C’était prévisible avec toutes ces injustices, toute cette ‘hogra’ ne pouvait finir que par un ras le bol qu’on est en train de vivre, actuellement, dans la rue », souligne Meziane Meriane selon lequel « c’est la goutte qui a fait déborder le vase : on a ignoré le peuple algérien jusque-là, le peuple algérien a été toujours considéré par le pouvoir politique comme étant mineur, et il leur a démontré qu’il est majeur. » « Maintenant, a-t-il dit, il faut rendre hommage au peuple algérien ». Il a expliqué d’autre part que « généralement, les accumulations d’injustices se transforment en force destructrice, et Dieu merci, le peuple algérien a démontré sa maturité », avant de s’interroger : « qui a allumé la mèche ? C’est le 5ème mandat.

    Le peuple n’est pas dupe, en tant que président, que Dieu le guérisse, il est malade, il est dans l’incapacité d’écrire. Il faut le dire, on ne doit plus cacher la vérité comme on a l’habitude de la cacher, car il est dans l’incapacité de dicter, de parler». Et d’ajouter qu’ « on parle en son nom. Donc, c’est une façon de leur dire ‘barakat, ne mentez plus » ! « Maintenant l’avenir, on doit penser à l’Algérie nouvelle, où il n’y aura plus de violence, où il n’y aura plus de corruption, où il y aura une justice sociale, où chacun prend son dû, et chaque Algérien va se retrouver libre dans son pays, il ne va plus subir d’injustice, il y aura une justice indépendante, la séparation des pouvoirs, voilà les jalons que pose ce mouvement ». Pour le coordinateur du SNAPESTE, « il faut que ce soit le plus rapidement possible, car la rue est en position d’attente, et la manifestation d’hier (vendredi 15 mars), il faut la considérer comme une rupture avec le système hérité de 1962, à ce jour ».

    Pour le SG du syndicat des Imams Djelloul Hadjimi, « il faut que les choses soient bien maîtrisées. Nous avons été précurseurs dans la revendication du changement », et « nous avons transmis aux autorités nos doléances », a-t-il ajouté. Quant au syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, il a affirmé dans un communiqué, daté de jeudi 14 mars, son « soutien indéfectible et sa solidarité sans faille aux revendications légitimes de notre valeureux peuple ». Il a également indiqué qu’il s’oppose « à la décision prise de prolonger le 4ème mandat du président de la République et de l’organisation d’une conférence pour un consensus national ». Le SNECHU a, par ailleurs, appelé au « changement réel du système (…), qui passe par deux phases : le respect par le président de la République sortant de la Constitution à l’issue de son 4ème mandat, et la mise en place d’un gouvernement de transition et d’une Assemblée constituante ».

    Enfin, chez des membres du Collectif autonome des médecins algériens (CAMRA), il y a une « certaine amertume, car nous avons milité, nous aussi, pour le changement, sans vraiment être écoutés. Nous sommes, cependant, solidaires et soutenons le «Hirak ».

    Le Quotidien d’Oran, 17 mars 2019

  • Algérie : La dictature, la révolution et le France

    A RFI (radio France internationale) Le tout nouveau vice-premier algérien déclarait : « Une conférence nationale inclusive indépendante, qui adoptera la nouvelle constitution et fixera souverainement la date de l’élection présidentielle, sera mise en place» et «qu’un gouvernement de compétences nationales sera créé, qui bénéficiera de la confiance de la composante de la conférence nationale».

    Ignorant superbement les conditions révolutionnaires qui animent la rue algérienne d’Est en Ouest et du Nord au Sud, le vice premier ministre discoure sur ‘‘l’organisation’’ d’une conférence nationale inclusive. S’il insiste pompeusement sur son côté ‘‘indépendant’’, il occulte totalement toute allusion à la ‘‘souveraineté’’ de ce qui ne pourrait être alors qu’un simple show. Il affirme tout autant, comble de la supercherie, que cette conférence sera gratifiée du pouvoir ‘‘d’adopter’’ la nouvelle constitution, observant un silence complet sur les concepteurs, rédacteurs et du lieu de l’élaboration de cette nouvelle constitution.

    Dans la foulée, et sauf un dérapage verbal, la durée de vie du gouvernement Bedoui devrait être donc éphémère puisque un gouvernement de compétences nationales sera créé. Le vice-ministre sait déjà que ce gouvernement bénéficiera aussi de la confiance de la composante de la conférence en question.

    Question de faisabilité, serait-il possible d’organiser dans la sérénité cette conférence ‘‘nationale inclusive’’ (compte tenu de la renaissance populaire en cours) ? Auquel cas, qu’elle serait dans les conditions actuelles, ou toute l’opposition épouse les revendications populaires, la composante de cette conférence (nomenklatura et apparatchiks mis à part) ? Quand aura lieu cette conférence sachant que, les juristes sont unanimes sur la question, le 19 avril prochain l’Algérie baignera dans une inconstitutionnalité institutionnelle réelle ? A moins que, et faudrait-il encore croire ce nouveau membre du conseil constitutionnel français, ancien maire de la ville de Bordeaux, très proche des cercles du pouvoir algérien parait-il, qui affirmait que la situation algérienne serait sous contrôle dès la fin du mois de mars conseillant dans la foulée aux autorités de son pays de continuer à soutenir le président Bouteflika.

    Le soutien des autorités françaises à leurs homologues algériens est tout ce qu’il y a de plus explicite lorsque dans un communiqué le ministre des affaires étrangères français soulignait solennellement : « Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien ».

    Il y a lieu de remarquer avec force que l’injonction porte sur les mesures qui devront être prises et qui devront avoir pour vocation la rénovation du système. Le système à vieillit, il faut donc le rénover par une réfection de la façade et c’est dans ce registre qu’il y a lieu d’inscrire cette volonté manifeste du pouvoir algérien à ne permettre aucun partage sur la conception et la gestion d’une transition dont l’inéluctabilité est imposée par le peuple. Les algériens insistent et ne cèderont pas. Ils revendiquent justement et absolument un changement systémique total et entier. Les Algériens revendiquent la liberté, revendiquent la vie, revendiquent le développement, ce qui ne peut se faire que simplement et uniquement à travers l’instauration pleine et entière de l’état de droit.

    De son côté, le président français affirmait dans un tweet que : « La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect. »

    Cette grossière supercherie qui consiste à rénover la dictature par un subterfuge cosmétique est considérée donc par le président français comme étant une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Il serait à nos côtés dit-il dans cette période nouvelle semblant lui aussi ignorer une jeunesse algérienne ‘‘post indépendance’’ faut-il bien le souligner qui scandait entre autre dans les manifestations des vendredis : ‘‘France, il n’y aura pas de cinquième mandat (ya frança makache 3ohda khamssa) dénonçant avec force une tutelle vampirique comme l’a si bien souligné le vice-président du conseil italien ou encore cet homme politique belge. Ici aussi, il y a lieu de rendre un hommage prononcé à la maturité politique de la jeunesse algérienne qui dénonce ainsi avec force le néocolonialisme avéré de l’ancienne puissance coloniale et forcément donc en parallèle cette étrange et pleine soumission à peine voilée des tenants du système politique en exercice dans notre pays et dont les autorités françaises craignent la chute.

    Les Algériens n’ont aucun doute sur le sujet. Ils savent que pour s’affranchir de la tutelle française et donc se réapproprier leur indépendance, ils sont dans l’obligation préalable de s’affranchir du système répressif, corrompu, opaque et sclérosant (ainsi décrit par le journal londonien ‘‘The Guardian’’) qui gouverne le pays. Les manifestations en cours, d’algériens de toutes catégories et de toutes tendances confondues à travers l’ensemble du pays et par millions ont un sens profond et une légitimité indéniable. Elles s’exercent malgré toutes les provocations, pacifiquement et dans le calme, appréhendant néanmoins l’alignement et peut être tout autant l’avertissement de cet ‘‘ami’’ du président algérien (ainsi se définit-il lui-même) qui dans le sillage de l’ancien premier ministre Ouyahia ose la comparaison entre les événements en cours en Algérie et le drame syrien. Ce dernier aurait commencé avec des roses avant de finir dans le sang faisant et taisant étrangement l’impasse sur l’entière responsabilité et l’entêtement du pouvoir syrien à garder le pouvoir à l’encontre de la volonté populaire au prix de 300 000 morts et de la destruction de la Syrie.

    Lakhdar Brahimi commence mal son retour aux affaires et sera tout autant comptable d’un dérapage sécuritaire éventuel en Algérie que la communauté internationale ne saurait accepter elle qui soutient le droit du peuple algérien à l’expression libre à travers ses manifestations pacifiques.

    BARKAT Rachid

    DJEDDOU Mayara

    Le Quotidien d’Algérie, 14 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,